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"Hachem forma l'homme de la poussière de la terre" (Béréchit 2,7)

-> Le midrach nous enseigne que cette poussière utilisée pour créer Adam a été prise de la terre d'Israël.
Pour le cerveau et le cœur, elle provenait plus précisément de celle du lieu de l'Autel.

Le midrach (Chémot rabba 30,3) dit qu'à chaque juif correspond une partie de Adam lui-même.
Certains proviennent de son front, d'autres de ses yeux, d'autres de ses mains, ...

Ainsi, lorsque Adam a été formé depuis la terre sainte d'Israël, c'était nous même qui en avons été constitués.
Israël n'est pas seulement notre terre bien-aimée, mais c'est la source de notre être.
On parle de : "ima tsion", car dans un sens, Israël nous a donné naissance, c'est notre mère (ima).

Selon le rav Moché Wolfson, les non-juifs descendent également de Adam, mais ils proviennent de la partie d'Adam qui a été formée par des lieux d'Israël qui ne sont pas véritablement Israël, mais des conduits, des bases à partir desquels le restant du monde à émerger.

=> On comprend que le lien que nous avons avec Israël est semblable à celui de retourner dans les bras de sa mère.
Rien qu'entendre parler d'Israël réveille en nous des sentiments.

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-> Rabbi Barou'h de Mezhbizh, petit-fils du Baal Chem Tov, disait qu'il y a 2 signes de dépression spirituelle chez un juif : un manque de désir pour Israël, et un manque d'envie de se connecter aux secrets de la Torah (comme le Zohar).

Dans les 2 cas, si nous ne pouvons pas y accéder (n'ayant pas la possibilité d'aller en Israël, ou bien le niveau pour étudier la kabbala), nous nous devons de toujours y aspirer.

=> Pour un juif, être indifférent à propos d'Israël est un signe de dépression spirituelle, car normalement cela doit immédiatement exciter notre âme.
On ne peut être sans sentiment lorsque l'on pense à Israël.

"D. dit : 'Faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance' ... c'est à l'image de D. qu'Il le créa" (Béréchit 1,26-27)

Rabbi Moché Cordovéro explique que le mot : image (tsélem - צלם) est dérivé du mot : ombre (tsél - צל).
Ainsi, dire que l'homme a été créé à "l'image de D." signifie que l'homme représente "l'ombre" d'Hachem projetée sur cette terre ; on comprend mieux alors le lien entre D. et l'homme.

"Tu désireras ton mari, mais c'est lui qui dominera" (Béréchit 3,16)

=> En quoi consiste exactement cette malédiction pour 'Hava?

-> Le Nétsiv (haEmek Davar) explique la malédiction d'une manière qui nous éclaire sur la dynamique d'une femme. Les hommes ont le sens de l'indépendance. Ils peuvent continuer à vivre même s'il y a des gens avec qui ils ne peuvent pas s'entendre. Ils peuvent toujours garder leur propre estime de soi.
Ils peuvent être indépendants. Même en ce qui concerne la relation d'un homme avec sa femme, lorsqu'il est insulté, il peut encore rebondir, parce qu'il connaît sa valeur personnelle.

Cependant, Hachem a créé les femmes différemment. Hachem a maudit 'Hava pour qu'elle cherche toujours à trouver grâce aux yeux de son mari. Si elle ne se sent pas valorisée aux yeux de son mari, son estime de soi s'effritera. Elle ne peut pas créer sa propre valeur. Le respect de son mari à son égard est essentiel.
Elle doit se sentir désirée et respectée.
Existe-t-il une plus grande malédiction que celle-là, ne pas avoir de valeur personnelle indépendante, voir sa valeur personnelle dépendre de la façon dont les autres la perçoivent?

-> Le Steipler écrit dans une lettre aux avré'him que les femmes deviennent physiquement malades si elles ne se sentent pas dignes. Certains hommes ne comprennent pas pourquoi leur femme ne semble pas être dans son assiette ou se sent toujours malade. Il est possible qu'il ne s'agisse pas d'une maladie physique, mais d'une maladie émotionnelle.

-> Le rav Don Segal a été interrogé au sujet d'une femme qui ne pouvait pas se lever du lit. Il a dit au mari de commencer à complimenter sa femme sur de petites choses tout au long de la journée. En peu de temps, sa femme est redevenue normale. Quel est le secret? Il n'y a pas de secret. Depuis le début, sa maladie était due à un sentiment d'abattement, et non à une affection physique.

-> Ra'hel a appelé son premier fils Yosef. Rachi explique (Vayétsé 30,23) qu'avant qu'elle n'ait un enfant, son mari la blâmait pour tout incident survenu dans la maison, et que maintenant, avec Yosef à ses côtés, elle pouvait lui reprocher certains incidents.
Est-ce la raison pour laquelle Ra'hel attendait si longtemps un enfant, afin de lui faire porter le chapeau?
En gardant à l'esprit l'explication selon laquelle une femme dépend tellement du respect de son mari que, sans lui, elle a l'impression de ne rien valoir, nous pouvons comprendre Rachi. Elle a besoin de ce respect plus que tout, et si quelque chose venait à le menacer, elle se sentirait inutile.

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[par ailleurs, selon nos Sages, si tu décharges ta femme de sa malédiction : "mais c'est lui qui dominera", elle la respectant et l'honorant comme une reine, alors Hachem te déchargera de ta malédiction : "tu mangeras à la sueur de ton front", en te donnant plus facilement ta subsistance, ainsi que pleins d'autres bénédictions. ]

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+ La compassion :

-> Le fait qu'un homme sache que sa femme dépend de lui devrait lui inspirer de la compassion. Puisqu'elle dépend de son mari, il ne peut pas la laisser tomber. De la même manière, nous disons souvent dans la prière que nous dépendons d'Hachem, et seulement d'Hachem, pour notre salut.
Lorsque nous montrons à Hachem que nous dépendons de Lui, et de Lui seul, Hachem se sent obligé de prendre soin de nous. Un homme devrait ressentir la même chose pour sa femme.

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+ Mauvaises épouses :

-> Le rav Its'hak Sher dit : Nous constatons souvent que certains hommes ont ce que l'on pourrait appeler de "mauvaises" épouses.
Il a demandé : "Qui a fait en sorte que ces femmes soient comme ça? Leurs maris."

Ils ne connaissent pas le Rambam (Hilkhot Ichout 15,19) qui dit qu'un mari doit respecter sa femme plus qu'il ne se respecte lui-même et l'aimer comme il s'aime lui-même.
Parfois, un mari peut se sentir victime. Il peut s'apitoyer sur son sort et sa situation, alors qu'en réalité, c'est lui le coupable. Il ne traite pas sa femme comme elle a besoin d'être traitée.

-> En réalité, ce Rambam nécessite des explications supplémentaires.
Qu'un homme aime sa femme comme il s'aime lui-même est compréhensible, surtout si l'on se réfère au fait qu'elle est une partie de son mari ; par conséquent, il doit l'aimer de la même manière qu'il s'aime lui-même. Mais qu'est-ce que cela signifie qu'un mari doit respecter sa femme plus qu'il ne se respecte lui-même?
Le Maharcha (guémara Yébamot 62b) explique que cela signifie qu'il devrait lui acheter des vêtements plus beaux que ceux qu'il s'achèterait à lui-même.
La plupart d'entre nous ont la mentalité suivante : "Ce qui est bon pour moi est bon pour toi". Nous jugeons ce dont les autres ont besoin en fonction de nos propres besoins.
Ce n'est pas le cas dans le mariage. Un mari doit juger ce dont sa femme a besoin en fonction de ses besoins à elle et non en fonction des siens.

"D. insuffla dans ses narines une âme de vie et l'homme devint un être vivant" (Béréchit 2,7)

Rav Yoël Teitelbaum (Rabbi de Satmar) donna un jour une explication au fait que la nuit, lorsque l'on étudie la Torah, on est souvent pris de somnolence et on doit faire de grands efforts afin de rester éveillé, tandis qu'une personne qui va faire des choses vaines/futiles n'aura aucun mal à rester éveillé (pour faire la fête jusqu'au bout de la nuit!).

L'âme d'une personne est une partie divine, qui cherche naturellement à revenir à sa source : à D.

Chaque nuit, lorsqu'une personne dort, l'âme va quitter le corps afin de rendre des comptes au Ciel des progrès spirituels réalisés durant la journée écoulée.

Ainsi :
-> Lorsqu'une personne fait quelque chose de bien, comme étudier la Torah, l'âme désire aller au plus vite rapporter fièrement ce qui a été réalisé, ce qui entraîne une envie de dormir.

-> Cependant, lorsqu'une personne gaspille futilement son temps et ses capacités, l'âme n'est absolument pas pressée d'aller reporter cela, et la personne peut rester éveiller sans effort.

 "D. créa l'homme à Son image" (Béréchit 1,27)

-> Rachi : "D. a donné vie à toutes les créatures par Sa parole.
Seul l'homme a été créé de Ses propres mains, si l'on peut s'exprimer ainsi"

-> Rambam : "Seul l'homme peut rester maître de ses actes grâce à sa raison"

On peut remarquer que le nom de D. (יהוה), lorsqu'il est écrit verticalement, forme une image du corps humain (cf. l'image jointe ci-dessous) :
-> le youd (י) = pour la tête ;
-> le hé (ה) = pour les bras et les épaules ;
-> le vav (ו) = pour le torse ;
-> le hé (ה) = pour les jambes.

Créés à son image, tâchons également de lui ressembler par nos actions en agissant selon notre Torah.

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-> Le rav 'Haïm Vital (Chaaré Kédoucha) explique qu'il existe 2 parties chez l'homme : le corps qui est fait de 4 éléments positifs : le feu, l'air, l'eau et la terre, et il y a également l'âme qui est faite également de 4 éléments/forces spirituels issus des 4 lettres : youd-ké-vav-ké.

[en l'homme, il y a 248 membres et 365 nerfs et artères matériels, et en parallèle il y a 248 membres spirituels reliés par 365 nerfs et artères spirituels. L'application de chacune des mitsvot permet d'insuffler à chaque membre spirituel sa vitalité et sa force spirituelle, et inversement pour les fautes.
Les 248 mitsvot positives correspondent aux 248 membres de l’homme, et les 365 mitsvot négatives à ses 365 tendons.
Chaque mitsva donne vie et santé à un membre.]

La connexion entre notre âme et Hachem de qui nous vient notre âme, c'est justement ces 248 mitsvot positives et ces 365 mitsvot négatives qui composent notre âme, car toutes ces mitsvot prennent leur source également dans le Nom d'Hachem.
[Le mot : mitsva (מצוה) renvoie au Nom d'Hachem. En effet, selon la technique de l'at-bach [échanger la 1ere lettre de l'alphabet par la dernière, puis la 2e par l'avant-dernière, ...] les 2 premières lettres (מצ) deviennent : יו et en y ajoutant les 2 dernières du mot mitsva : וה, on obtient : יהוה ]

En effet, le Rama miPano enseigne que : Hachem a dit au sujet de son Nom : "zé chémi léolom vé zé zikhri lédorvador" (c'est Mon Nom pour toujours et c'est Mon souvenir de génération en génération) :
- "chémi" (Mon Nom) + youd hé = 365 ;
- "zikhri" + vav hé = 248.
= Ce qui nous montre que notre connexion avec les lettre du Nom d'Hachem c'est justement les mitsvtot.
[les avérot sont le pendant inverse, qui viennent nous éloigner de D.]

"Au commencement, D. créa le ciel et la terre" (Béréchit 1,1)

Rabbi Aharon de Karline a dit :
"De même que D. renouvelle de façon permanente l'oeuvre de sa création, l'homme doit renouveler, lui aussi, chaque jour, un détail de sa façon de vivre.
Car qui n'avance pas recule, et celui qui ne trouve pas chaque jour quelque chose de nouveau dans sa vie, même son passé commencera à s'effriter."

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Nous disons dans la prière du matin : "[D.] renouvelle tous les jours, en permanence, les faits de la Création".

"D. dit : "Faisons un homme à notre réplique, selon notre ressemblance"  " (Béréchit 1,26)

A qui D. s'adressait-il en disant ces paroles? Aux anges?

Le Baal Chem Tov donne une réponse  très puissante :
"Ces paroles ont été adressées à l'homme lui-même.
C'est comme si D. lui avait dit : "Viens, toi et moi nous allons faire un homme!"
C'est-à-dire, toi, l'homme, essaye donc d'être "un homme", c'est-à-dire un être bon, compréhensif, responsable, présent dans le monde.
Car si l'homme n'essaie pas de toutes ses forces d'être un tel "homme", aucune force au monde ne sera capable de l'y pousser."
"D. appela Adam, lui disant : Où es-tu?" (Béréchit 3,9)
Un étudiant talmudique fut appelé par son maître qui lui demanda : "Que recherches-tu dans notre yéchiva?
L'élève répondit : "Je cherche D.!"
Son maître lui dit : "Si c'est D. que tu cherches, tu perds ton temps en venant ici. Car Sa gloire emplit le monde."
L'étudiant demanda : "Mais alors, qui dois-je chercher?"
Son maître répondit : "C'est toi-même qu'il faut rechercher!"

Telles sont les origines du ciel et de la terre, lorsqu'ils furent créés ; le jour où Hachem fit la terre et le ciel (Béréchit 2,4)

-> Le verset se termine par "le jour où D. fit la terre et le ciel", inversant l'ordre dans lequel le ciel et la terre sont mentionnés, ce qui implique que lorsque D. refera la terre et le ciel à l'avenir, la terre précédera le ciel.
Tel est en effet le but de la création : que les mondes supérieurs reçoivent leur vitalité des actes méritoires de l'humanité, les habitants du monde inférieur.

( ainsi, le verset doit être lu allégoriquement comme suit : "C'est le but ultime du ciel et de la terre, [même depuis] leur création, [à savoir] qu'un jour [dans le futur] D. refera [la Création de telle sorte que] la terre [précède] le ciel, [ce qui signifie que le monde matériel/physique fournira la subsistance spirituelle aux mondes spirituels]".

Dans l'ordre actuel, le monde matériel est l'échelon le plus bas de l'échelle de la conscience divine. C'est pourquoi il nous incombe de nous raffiner progressivement sur le plan spirituel et de rendre notre monde apte à absorber et à maintenir des niveaux de conscience Divine de plus en plus élevés.
Cela signifie que nous recevons notre nourriture spirituelle des mondes supérieurs. Cependant, lorsque ce processus de raffinement sera achevé et que notre monde physique aura atteint une conscience divine complète, cette situation sera inversée. (voir Yéchayahou 65,17)
Nous savons déjà que ce monde est le but ultime de la Création, comme nous le disons dans le poème liturgique Lecha Dodi : "La fin en action a d'abord été en pensée." À l'avenir, lorsque le monde recevra la pleine conscience divine, la supériorité de ce monde (c'est-à-dire un monde matériel qui, paradoxalement, soutient la pleine conscience divine) sur les mondes "simplement" spirituels sera manifeste. À ce moment-là, les mondes spirituels seront déficients en conscience divine par rapport à ce monde, et devront donc recevoir d'elle la subsistance spirituelle qui leur manque. )

C'est aussi le sens profond de la phrase : "Sa gloire est sur la terre et dans les cieux" (Téhilim 148,13), qui implique que la gloire de D. "est sur la terre et dans les cieux", c'est-à-dire qu'elle se révèle spécifiquement lorsque la terre précède les cieux, c'est-à-dire lorsque les mondes supérieurs reçoivent leur vitalité de ceux qui habitent le monde inférieur.

(dans ce sens, l'expression "la terre et le ciel" dans ce verset est lue dans un sens nominal, c'est-à-dire "Sa gloire est révélée dans l'état où la terre précède le ciel". )

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

Le juif = le but de la Création

+ Le juif = le but de la Création :

"La terre n'était que solitude et chaos" (véaarets ayta tohou vavohou - Béréchit 1,2)

-> Comme il est dit (Rachi Béréchit 1,1 ; midrach Vayikra rabba 36,4), tous les mondes spirituels ont été créés uniquement pour le bien du peuple juif et pour le bien de ce monde terrestre dans lequel l'humanité vit et sert son Créateur. Par conséquent, lorsqu'une personne considère le fait que tous les mondes et tous les anges ont été créés pour elle, cela devrait l'inciter à servir son Créateur béni, en réalisant que tout dépend de lui.
[Puisque tout a été créé pour que le peuple juif puisse accomplir la volonté de D. dans ce monde matériel, chaque juif devrait réaliser que l'existence continue de toute la réalité dépend de l'accomplissement de sa mission divine dans ce monde.]

C'est pourquoi la Torah explique cela en disant que "la terre n'était que solitude et chaos", ce qui implique qu'avant d'être créé, le monde existait dans la pensée de D. qui voulait le créer pour le bien du peuple juif.
C'est dans ce but que toutes les lumières célestes et les mondes raréfiés ont été créés et ont émané.
[rabbi Lévi de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 1,2]