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"A l'instant où il gisait tel un agneau sur le point d'être égorgé, Yits'hak accomplit le commandement d'honorer ses parents.

Il déclara en effet à son père : "Attache-moi bien solidement avant de me disposer sur l'autel, car étant à 37 ans un jeune homme vigoureux, je crains d'en venir à te donner des coups et d'être coupable devant le Ciel d'une double peine de mort". "

[Tana déBé Eliahou Raba - chap.16 - Zouta chap.2]

-> Selon le Zohar, lors de la Akéda, Avraham était alors âgé de 137 ans, et Its'hak de 37 ans.

-> Selon la guémara (Roch Hachana 16a), Hachem nous demande de sonner le Shofar afin de rappeler devant Lui le mérite de la "Akédat Its'hak ben Avraham".
Pourquoi rajoute-t-elle qu'il était le fils de Avraham?

Le Béér Yossef répond en citant le Pirké déRabbi Eliézer (31), disant que Its'hak avait peur de bouger pendant que son père l'égorgerait (ché'hita), entraînant qu'il ne l'aurait pas faite convenablement, et invalidant alors le sacrifice (korban).
Juste avant de mourir, Its'hak était concerné par le fait de réaliser la mitsva de respecter son père.
[On a pu voir ci-dessus que Its'hak avait peur de frapper son père sans le faire exprès, s'il n'était pas bien attaché]

=> La guémara parle de : "Akedat Its'hak ben Avraham", car Its'hak voulait accomplir à la fois la volonté de Hachem, et à la fois la mitsva de kibboud av (respect du père).

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Nous devons nous interroger : pour quelle raison était-il adéquat pour Its'hak d'être égorgé? A-t-il reçu un tel ordre d'Hachem?
Son père lui avait dit que Hachem l'avait ordonné, ainsi mais est-ce que si le père disait à son fils de profaner le Shabbath, il lui serait permis d'obéir à son père? Evidemment non! Comment était-il permis à Its'hak de se laisser égorger, selon l'ordre de son père?
La répons est : Its'hak n'a pas consenti aux paroles d'Avraham parce qu'il était son père ... Its'hak a accepté les paroles d'Avraham et même de se laisser égorger, parce que Avraham était le grand sage de la génération!
Its'hak s'est complètement soumis à l'opinion de la Torah, au point de lui sacrifier sa vie!
C'est l'explication, elle est très forte et elle nous oblige!

-> Il peut être intéressant de rapporter les paroles de rabbi 'Haïm Chmoulévitch :
En ce qui nous concerne, nous avons peur de mourir, mais Its'hak était comme un ange. La mort ne lui faisait pas peur, et en ce qui le concerne, être égorgé et offert comme holocauste selon l'ordre d'Hachem était exactement comme mettre les téfilin ou respecter Shabbath. C'est la raison pour laquelle, il était prêt à accompagner son père avec sérénité, tout en sachant qu'il allait être égorgé.

"Avraham étendit la main et prit le couteau pour égorger son fils" (Vayéra 22,10)

-> Le midrach rabba (Béréchit 56,8) nous dit :
"Avraham étendit la main et prit le couteau, pendant que des larmes coulaient à flot de ses yeux, et ce, bien que son cœur se réjouissait d'accomplir la volonté de son Créateur"

En lisant l'épisode de la Akéda, on peut penser qu'Avraham avait perdu tout sentiment paternel, et donc que l'épreuve n'était pas si dure.
On peut s'imaginer (à tord) Avraham allant le cœur dur, sans pitié égorger son fils ...

Ce midrach nous apprend qu'Avraham était un père authentique qui aimait énormément son fils, et qui était remplit de compassion à son égard (en témoignent le fait qu'il verse des torrents de larmes de tristesse, de peine, de voir son fils sur le point de mourir).

Néanmoins, il n'a pas permis à ses instincts de père et à son amour phénoménal pour son fils, d'empêcher la réalisation d'un commandement de D.

-> Sur le verset : "Avraham dit à ses jeunes gens (selon le midrach : Eliézer et Ichmaël) : "Restez ici avec l'âne, tandis que moi et le jeune homme (Yits'hak) nos irons jusque là-bas" (Vayéra 22,5), le Tiféret Chlomo nous donne une belle explication.

Pourquoi, justement à ce moment-là, Avraham a-t-il trouvé bon d'humilier ses hommes, et son disciple Eliézer en particulier?

En réalité, notre patriarche a voulu faire connaître la grandeur de son amour pour Yits'hak avant la ligature.
Son fils Yichmaël et son disciple Eliézer ne comptaient à ses yeux que comme des ânes en comparaison à lui ("jeunes gens" et "l'âne" sont mis sur le même niveau dans le verset).
Et malgré tout son amour pour son fils, il allait l'immoler devant D.

Après l'épreuve, il est écrit : "Avraham retourna vers ses hommes et ils se mirent en route ensemble" (Vayéra 22,19), comme il n'était plus nécessaire de révéler son amour pour Yits'hak, ils redevinrent importants à ses yeux ("ses hommes") et il partit avec eux.

[Rav Simson R. Hirsch commente le terme "ensemble" par : "sans le moindre sentiment de supériorité, ils ont repris leur chemin avec eux" ]

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-> "Avraham étendit sa main et prit le couteau pour égorger son fils" (Vayéra 22,10)

-> Sur ce verset, nos Sages nous enseignent que, par l'intermédiaire du sacrifice d'Its'hak, Avraham a inscrit, dans l'essence même de sa descendance, la notion du sacrifice pour Hachem, c'est-à-dire la capacité de mourir pour sanctifier le nom de D., sans en attendre de récompense.

Nos Sages nous apprennent qu'au moment où Avraham reçut l'ordre de sacrifier Its'hak sur l'autel, il comprit alors qu'il n'était plus apte à être la racine et le fondement du peuple saint d'Israël. Il pensa alors qu'Hachem avait, en fait, choisi un autre Tsadik à sa place, que quelqu'un d'autre méritait davantage que lui d'être à l'origine du peuple. Hachem lui demanda donc de sacrifier son fils afin d'éteindre sa lignée, nous trouvons une allusion à cela dans le texte : "Et il vit l'endroit de loin" (וַיַּרְא אֶת הַמָּקוֹם מֵרָחֹק - Vayéra 22,4)
Avraham vit "l'endroit" (הַמָּקוֹם) = c'est en fait Hachem (comme nous le récitons dans la Haggada de Pessa'h, dans le passage Barou'h Hamakom) qui est l'Endroit du monde ;
"de loin » = comme si Hachem S'éloignait de lui et ne désirait plus son service, ni celui de sa descendance.

Avraham aurait pu penser : puisqu'Hachem a décidé d'annuler Son alliance avec moi et ma descendance, et qu'Il ne désire plus notre service divin, pourquoi devrais-je alors sacrifier mon fils unique, celui que j'aime? Qu'il reste vivant auprès de moi et que je puisse profiter de lui durant ma vieillesse.
De plus, Hachem ne m'a pas ordonné explicitement de sacrifier Its'hak, mais Il me l'a demandé comme un service volontaire, comme il est écrit : "Prends, Je t'en prie, ton fils" (קַח נָא אֶת-בִּנְךָ - Vayéra 22,2) ; en effet, chaque fois qu'il est écrit dans la Torah נָא, cela signifie "une demande" (Rachi).
Malgré tout, Avraham partit sacrifier son fils Its'hak, dans la joie et l'amour.

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Lorsque Avraham s'est rendu sur le mont du Temple avec son fils Its'hak pour le sacrifier, il a également emmené Ichmaël et Eliézer.
Nos Sages nous racontent qu'en arrivant sur les lieux, ils virent de loin le mont Moriah. Avraham a mérité d'y voir du feu : la Présence Divine sur la montagne.
Its'hak a également vu un nuage : la Présence Divine et un feu sur la montagne ...

Avraham a interrogé Eliézer : "Que vois-tu?" Il a répondu : "Des moutons, des oliviers, des bédouins".
Il a répondu : "Reste ici avec les ânes : vous êtes équivalents".
Il a également interrogé Ichmaël : "Que vois-tu?" Il a aussi répondu : "Des rochers, des moutons ..." Il lui a dit : "Toi et les ânes sont équivalents".

=> Est-ce que celui qui ne voit pas la Présence Divine est un âne? Qu'il leur dise qu'ils sont de simples êtres humains ne voyant rien, mais de là à les traiter d'ânes? A ce point-là?!

Avraham a voulu révéler à Ichmaël et Eliézer un grand fondement : un homme créé par Hachem n'est pas seulement un ustensile apte à la révélation d'Eliyahou haNavi, mais il a la capacité d'être un char de la Gloire divine.
Un homme a les possibilités de voir Hachem.
Avraham, en constatant que lui et son fils Its'hak voyaient la Présence Divine, et qu'Ichmaël et Eliézer ne voyaient rien, a dit : "Ce n'est pas que vous êtes des personnes simples, mais vous n'êtes pas l'ustensile que D. a créé.
L'ustensile créé par D. peut voir la Présence Divine. Si vous ne voyez rien, c'est le signe que votre ustensile n'est pas si propre, il n'est plus aussi pur qu'au moment de sa création" ...

Si nous n'avons pas le mérite de voir des miracles et des merveilles, ce n'est dû qu'à la poussière qui s'est introduite dans nos yeux : la colère, la médisance, toutes sortes de péchés.
Nous devons nous putrifier, purifier nos yeux et notre âme de toutes les visions interdites et indécentes, nous pourrons alors faire partie de ceux qui distinguent la Présence Divine.

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-> En chemin vers le mont Moriah pour la Akédat Yits'hak, Avraham ordonna à Yichmaël : "Reste ici avec l'âne ( ='Hamor)" [Béréchit 22,5]
'Hamor fait allusion à Yichmaël car il n'a jamais essayé de dompter ou canaliser ses instincts animaux.

L'arrivée du machia'h est décrite par nos Sages comme celle d'un "pauvre chevauchant un âne ('hamor)".
Le Maharal écrit que cette allégorie illustre la force spirituelle du machia'h qui sera capable de maîtriser sa nature matérielle ('hamor est de la même racine que 'homer = la matière).

[b'h, issu du divré Torah : http://todahm.com/2014/08/08/les-traits-de-caractere-de-yichmael ]

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1210) écrit :
Notre paracha (Vayéra) met en scène la grandeur de notre patriarche Avraham et son abnégation hors pair pour se plier à l’ordre divin de sacrifier son fils, abnégation qui surpassa son amour pour ce dernier.
Faisant abstraction des 100 années durant lesquelles il avait tant attendu d’avoir un enfant qui poursuivrait sa mission de diffuser le Nom de D. dans le monde, chassant de son cœur son puissant amour pour Its’hak, il se mit en route pour accomplir la volonté du Créateur.
Dès ce moment, il considéra qu’Its’hak n’appartenait qu’à Hachem et n’était plus son fils, comme le laisse entendre le verset : "Moi et le jeune homme, nous irons jusque là-bas".

Nous trouvons, à cet égard, une halakha rapportée par le Rama (Ora’h ‘Haïm 98,1) : "Il est interdit d’embrasser ses jeunes enfants à la synagogue, afin de fixer dans son cœur qu’aucun amour n’égale celui de Hachem".
C’est pourquoi, lorsqu’Avraham alla accomplir l’ordre de D., il maîtrisa son amour pour son fils en le considérant comme un jeune homme ordinaire ; de la sorte, il intégra en lui la suprématie de l’amour de Hachem.
Cependant, la Torah précise qu’il dut maîtriser sa miséricorde envers Its’hak.

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-> Le rav Karelenstein enseigne que lorsque Avraham et Its'hak s'approchaient du mont Moriah pour la Akéda, Avraham dit : "moi et le jeune homme nous irons jusque là-bas" (Vayéra 22,5)

Les mots : "jusque là-bas" se disent : ad ko (עַד-כֹּה).
Le Séfer Méor Enayim écrit que le mot : ko (là-bas - כֹּה - valeur de 25) est une allusion à 'Hanoucca, qui se déroule le 25 Kislev.

Le mont Moriah, lieu de la Akéda, est également le lieu du Temple (symbole de la résidence de D. dans ce monde).

[ => D'une certaine façon, la fête de 'Hanoucca est dans le temps ce qu'est la sainteté du Temple dans l'espace.]

['Hanoucca se passe le 25, comme une invitation pour que l'on fasse un pas de plus vers Hachem, arrivant alors au 26, qui est la guématria du Nom divin (יהוה).
=> 'Hanoucca est cette invitation à illuminer le monde, pour être plus proche et avoir davantage conscience de D.]

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-> L'épreuve du sacrifice d'Itsh'ak constitua la plus terrible épreuve de l'histoire de l'humanité.
[Rav Aharon Kotler - michnat Rabbi Aharon]

-> "Tous deux [Avraham et Its'hak] portent les pierres, tous deux portent le feu et tous deux portent le bois.
Avraham ressemble à celui qui s'apprête à marier son fils, et Its'hak ressemble à celui qui se rend à son propre mariage."
[midrach Yalkout Chimoni - chap.101]

Le rav Aharon Kotler fait remarquer que cette épreuve était un mélange :
- d'amour, comme on vient de le voir ;
- et de crainte, car pour Avraham la Akéda devait démontrer que : "désormais, j'ai constaté que tu crains Hachem".
=> Le fondement de l'épreuve fut la crainte sur laquelle s'est ajoutée un immense sentiment d'amour.

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Lorsqu'il perdu son fils, le 'Hafets 'Haïm, leva les yeux au ciel et prononça les paroles suivantes :
"Maître du monde, l'intense amour que je portais, en mon cœur, à mon fils, je Te le donne".

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+ "Avraham étendit la main et prit le couteau pour égorger son fils" (Vayéra 22,10)

-> "Avraham regardait Its'hak et Its'hak regardait les anges dans le ciel.
Its'hak les voyait, mais pas Avraham." (Targoum Yonathan)

-> "Au moment où Its'hak avait été lié sur l’autel et où son père était sur le point de l’immoler, au même instant, les cieux s’étaient ouverts et les anges servants avaient vu cela et avaient pleuré. Leurs larmes avaient coulé et étaient tombées dans ses yeux."
(Rachi sur le verset 27,1 - Toldot)

=> Comment comprendre que seul Its'hak pouvait voir cette réalité des anges?

En ce qui concerne Its'hak, il avait terminé sa part de participation à l'épreuve de la Akédat (étant passivement ligoté sans pouvoir bouger), et ainsi il pouvait voir les anges, et assister à la sainteté, à la magnificence de la Akéda, qui est un mérite du peuple juif pour toutes les générations.
Avraham était toujours en plein milieu de l'épreuve. Le yétser ara étant en train de le convaincre de ne pas continuer la Akéda, et c'est pour cela qu'il ne devait pas réaliser les grandes choses qu'il faisait, car sinon il n'y aurait plus d'épreuve.

=> C'est ce qui nous arrive. Au quotidien, nous sommes testés/éprouvés et nous n'avons pas conscience des infinies bontés qui vont nous arriver ensuite, si nous réussissons l'épreuve.

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+ "Avraham étendit la main et prit le couteau pour égorger son fils" (Vayéra 22,10)

N'est-il pas évident que si une personne prend un objet, c'est qu'elle a étendu sa main?
Que nous apprennent ces mots en apparence superflus?

Le Yalkout haGuerchouni apporte la réponse suivante.
Nos Patriarches avaient purifié leur corps à un tel niveau, que leurs membres sentaient ce qu'il était bon de faire, et réalisaient spontanément les mitsvot d'eux-mêmes.

Lorsque Avraham a reçu l'ordre de sacrifier son fils, tous ses membres ont désiré faire ces paroles de Hachem.
C'est ainsi qu'il s'est levé tôt le matin, et durant toute la journée, ses membres l'ont mené pour faire la volonté de D.

Cependant, l'ordre de Hachem n'était qu'un test pour Avraham.
En effet, lorsqu'est venu le moment de prendre le couteau pour égorger Its'hak, sa main a ressenti que ce n'était pas la véritable volonté de Hachem et elle a refusé de s'étendre.

Mais puisque Avraham avait entendu l'ordre de Hachem, et qu'il savait qu'il devait y obéir, il s'est alors forcé d'étendre sa main contre sa volonté.

=> Ainsi, ces mots en apparence superflus, viennent en réalité nous indiquer que Avraham a dû débloyer un effort particulièrement important, en allant à l'encontre de lui même pour D.

"Quand son fils Its'hak lui naquit. Sarah dit : "D. m'a fait un rire" (Vayéra 21,5-6)

-> Rachi citant le midrach nous dit : "De nombreuses femmes stériles sont devenues enceintes en même temps qu’elle, beaucoup de malades ont été guéris ce jour-là, de nombreuses prières ont été exaucées comme les siennes, il y a eu une grande joie dans le monde." (Beréchith raba 53, 8).

-> Rabbi Na'hman de Breslev nous enseigne :
"Yts'hak a été le 1er enfant à naître juif.
Il a été appelé Yits'hak car la sainteté de la nation juive dépend de la joie au moment de l'accomplissement des mitsvot et de la réalisation du service de D." (Likouté Halakhot II,146a)

-> Le midrach Rabba (53,7) nous enseigne à propos du nom Yts'hak (יצחק) que : "
- le youd est là pour les 10 commandements que tous les juifs écouteront au mont Sinaï ;
- le tsadik représente le fait que Sarah avait 90 ans lorsqu'il est né ;
- le 'hét renvoie au fait qu'il a été le 1er enfant juif à se faire circoncire le 8e jour ;
- le kouf est en rapport au fait qu'Avraham avait 100 ans à sa naissance."

Lorsqu'il est né, Sarah a dit : "D. m'a fait un rire (ts'hok assa li Elokim), quiconque l'entendra rira à son sujet"

Par l'utilisation du mot : "rire" (ts'hok - צְחֹק), Sarah dit que ce qui correspond à ces 3 lettres s'est réalisé (elle avait 90 ans, Avraham 100, et la brit a été faite le 8e jour).
L'utilisation du passé (m'a fait un rire) y renvoie.

La suite du verset est au futur (quiconque l'entendra rira), et fait allusion au fait que tous les juifs entendront les 10 commandements au mont Sinaï.

=> d'où le fait que le nom soit : Yts'hak (יצחק).

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-> Its'hak, c'est le rire de la foi (émouna) triomphante.
[combien de nations ont voulu notre mort, et nous existons encore! Nous avons même de nouveau notre pays!]
Its'hak, c'est le rire de l'Histoire ... mais cependant, il ne faut pas oublier de ressembler a Its'hak car sinon nous serons la risée de l'Histoire (pourquoi n'avons-nous pas utilisé pleinement nos si sublimes capacités).

[le peuple juif est né de parents qui n'avaient pas d'organes pour concevoir, et cela témoigne d'à quel point notre existence est miraculeuse car nous avons Hachem avec nous!
Si nous nous éloignons de D. par notre comportement, alors Il en fait de même, et les autres nations peuvent nous nuire (dans un but de nous réveiller pour que nous courrons nous réfugier de nouveau vers papa Hachem!).]

[rira bien qui rira le dernier = az yimalé ch'hok pinou ...]

-> Le rabbi Chimchon Raphael Hirsch (Béréchit 17,17) écrit :
"Tout le début du peuple juif prête au rire (cf. Sarah!), son histoire comme ses espérances.
La vie juive toute entière est fondée sur ces mêmes espérances et apparaît, aux yeux de celui qui ne considère les choses qu'en fonction de leur rapport naturel et habituel de causalité, comme la plus grossière et la plus déplacée des prétentions.
Celle-ci ne devient raisonnable que lorsque l'on admet l'existence ... d'un D. libre et tout-puissant.
[...]
contrairement à toutes les puissances apparues dans le cours de l'Histoire mondiale, le peuple juif est "un doigt divin" au milieu des hommes, un peuple qui représente jusqu'à ce jour, pour celui qui nie D., le comble du risible.
Les rires qui poursuivent le juif à travers l'histoire sont la preuve irrécusable de la nature Divine de son cheminement."

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-> A sa naissance Its'hak n'avait aucune ressemblance avec son père.
Lorsqu'on commença à médire (c'est grâce à Avimélé'h qu'elle est enceinte!), alors son visage se modifia, et il fut l'exacte réplique d'Avraham.
Les calomnies cessèrent immédiatement, et on admit unanimement qu'Its'hak était le fils d'Avraham.
[Méam Loez - Vayéra 21,1]

[d'une certaine façon, il en est de même avec les juifs, les enfants aimés de Hachem.
Dans ce monde, ils sont moqués (libre arbitre oblige), mais très bientôt avec la venue du machia'h, leur visage reflétera leur très grande proximité avec D.!]

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-> Quand Sarah donna naissance à Its'hak et que les hommes apprirent ce miracles, des femmes stériles accoururent de toute part lui demandant de prier en leur faveur. Ses prières furent exhaussées et D. leur accorda la fécondité.

Une rumeur différente se répandit selon laquelle l'enfant était d'Hagar et que Sarah faisait croire qu'il était à elle. Pour désamorcer cette rumeur, D. assécha le sein des femmes de la contrée. Sachant que Sarah était une sainte, elles vinrent toutes à elle et embrassèrent ses pieds en disant : "Accorde-nous une faveur, et donne-nous une goutte de lait pour nos enfants.
[...]
Bien qu'âgé de 90 ans, Sarah n'exposa pas ses seins de façon impudique, afin que les femmes fassent de même.
Pourtant, dans ce cas précis, Avraham s'opposa à elle et lui dit : "L'heure n'est pas à pudeur. Ne voile donc plus tes seins afin que tous reconnaissent la gloire de Hachem. Montre-leur combien les seins asséchés d'une femme de 90 ans regorgent soudain de lait."

Sarah l'écouta et exposa ses seins. Ils ruisselaient comme 2 fontaines, produisant du lait pour tous les enfants ... Bien qu'elle n'eut qu'un enfant, elle en allaita de nombreux, partageant sa joie et faisant connaître le miracle Divin.

Le jour de la naissance d'Its'hak, les sourds et les aveugles furent guéris de leur handicap.
[...]
Le monde devint encore plus lumineux lors de la naissance d'Its'hak.

Les femmes qui venaient faire allaiter leurs enfants au sein de Sarah s'écriaient : "Nous ne sommes pas dignes d'allaiter nos enfants au lait de cette sainte".
Celles qui venaient pour le nom Divin devenaient des femmes craignant Hachem, mais celles qui en secret se moquaient de Sarah, car elles en étaient jalouses, leurs enfants bénéficièrent des honneurs de ce monde. Mais lorsqu'ils refusèrent la Torah, ils furent destitués de leur pouvoir.

[Méam Loez - Vayéra 21,5-7]

"Le 3e jour, Avraham, levant les yeux, aperçut l'endroit de loin" (Vayéra 22,4)

-> Le 3e jour n'était autre que Roch Hachana (1er Tichri de l'an 2086 après la Création) [selon le Aboudraham].

-> "Avraham a remarqué un nuage qui planait au-dessus de la montagne et y a vu un signe de la présence de D."
[ Pirké déRabbi Eliézer]

-> "Avraham a vu l'emplacement du Temple, où ses descendants serviront D."
[ Yalkout Réouvéni]

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-> Rabbi Lévi commente les mots : "il aperçut l'endroit de loin" :
Il vit une nuée qui couvrait la montagne.
Avraham dit alors à Its'hak : "Vois-tu ce que je vois?" Il répondit : "Oui!"
Puis, il posa la même question aux 2 jeunes gens qui les accompagnaient. Comme ils répondirent par la négative, il leur dit : "Puisque vous ne voyez rien, tout comme l'âne, restez ici avec lui".
[midrach Yalkout Chimoni 99 ; midrach Béréchit rabba 56,2]

-> Le rav Chmouël Rozovsky fait remarquer que cette vision n'était pas naturelle, car dans ce cas, bien évidemment Eliézer et Yichmaël qui accompagnaient Avraham auraient également aperçu le nuage.
Il s'agissait en réalité d'une vision spirituelle, qu'ils ne percevraient pas, et Avraham les compara à l'âne, qui lui non plus n'avait certes pas vu ce nuage.

Le rav Rozovsky explique que selon la Torah, l'homme peut accéder à des visions prophétiques. Ainsi, il est écrit (Tana déBé Eliyahou rabba 9,1) : "Je témoigne sur le ciel et la terre que tout homme, juif ou non, homme ou femme, ou même un serviteur, peut en fonction de ses actions, mériter de recevoir le don de prophétie".

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-> Nos Sages nous indiquent que ces 2 jeunes gens (shéné néarav) étaient Ichmaël et Eliézer, qui avaient un très haut niveau de sagesse et de spiritualité, mais néanmoins inférieur à celui de Avraham et Its'hak, tant et si bien qu'ils furent qualifiés d'"ânes".

Le Slaba de Slabodka (Ohr haTsafoun) rapporte la guémara (Shabbath 112) :
Rabbi Zeira dit : "Si les générations passées étaient comme des anges, alors nous sommes comme des hommes ; s’ils étaient comme des hommes, alors nous sommes comme des ânes ; et pas des ânes comme celui de Rabbi 'Hanina ben Dossa ni celui de Rabbi Pin'has ben Yaïr, mais comme des ânes ordinaires."

Pour ce Sage également, le fossé qui séparait sa génération de celle qui l'avait précédée était aussi incontestable que ce qui distingue un homme d'un âne.
Or, il ne fait aucun doute que les Grands du temps de rabbi Zéira étaient animés d'une immense sagesse que nous sommes aujourd'hui incapables d'imaginer.
La génération précédente avait une force de discernement si intense qu'une différence abyssale les séparait d'eux.

[ On peut citer :
- Eliézer fut appelé : "Daméssek Eliézer" (littéralement "de Damas"), parce qu'il "puisait et s'abreuvait des enseignements de son maître" (cf. Rachi Lé'h Lé'ha 15,2).
Il s'est également fait circoncire en même temps que Avraham.

- La circoncision fut pour Ichmaël l'occasion d'un très grand rapprochement avec Hachem, au point qu'il se flatta devant Its'hak d'être plus précieux que lui aux yeux de D., puisqu'il avait consenti, à l'âge de 13 ans (et non pas quelques jours après la naissance), à se laisser circoncire. (midrach Béréchit rabba 55) ]

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-> Le père et le fils ont ramassé ensemble les pierres pour construire l'autel, et c'est ensemble qu'ils ont préparé le bois pour le foyer. On aurait dit qu'Avraham préparait les noces de son fils (Its'hak) et que celui-ci érigeait son dais nuptial.
[midrach Yalkout Chimoni 101]

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"[Avraham] prit le couteau" (Vayéra 22,6)

-> "Tout ce que les juifs reçoivent dans ce monde provient du mérite acquis par Avraham en prenant le couteau [afin d'égorger Its'hak]"

[midrach Béréchit Rabba 56,3]

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"[Avraham] ligota Its'hak" (Vayéra 22,9)

-> "C'était la plus difficile des 10 épreuves qu'Avraham a subi"
[guémara Sanhédrin 89b]

-> Rabbi Na'hman de Breslev nous explique que :
"L'épreuve d'Avraham ne résidait pas dans la réalisation de la Akéda, car même une personne simple serait capable de surmonter un tel test si D. lui était apparu.
Le vrai test d'Avraham a été de ne jamais questionner D., malgré le fait que les messages venant de Lui étaient contradictoires :
- D. lui promet que le peuple juif naîtra d'Its'hak
- D. lui demande de sacrifier Its'hak.

Avraham a fait abstraction de cette opposition, car il savait que les voies de D. ne sont pas celles de l'homme. D. dépassant tout, Il peut réaliser des choses contradictoires qui sont incompréhensibles à l'homme.

Ainsi, Avraham a appelé la montagne (lieu de la Akéda) : "Hachem Yiré, comme il est dit en ce jour, sur la montagne, Hachem sera vu" (v.22,14).
Puisque qu'un homme ne peut voir ou comprendre les voies de D., "Hachem sera vu".

Le sommet de la montagne sur lequel Its'hak aurait dû être sacrifié est le mont du Temple, sur lequel les descendants d'Avraham vont en fin de compte servir D."

[Likouté Halakhot VIII,34b-B5a]

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-> Avraham est également allé à l'encontre de ses plus grands principes enseignés tout au long de sa vie, dont le message était l'amour, la charité et le respect entre les êtres humains.
De plus, une de ses vocations était notamment d'abolir la coutume des nations de l'époque qui consistait à sacrifier ses enfants, et voici qu'il devait agir à l'exact opposé.

-> Il est à noter que l'emplacement éternel du Temple se situe sur le mont Moriah (midrach Béréchit rabba 56,3), lieu où Avraham et Its'hak ont fait preuve d'une messirout néfech exemplaire pour rester fidèle à Hachem, et non pas sur le mont Sinaï où le peuple juif a reçu la Torah d'une manière nettement plus passive.
Nous pouvons observer de là l'importance de sacrifier son égo, ses envies passagères, pour rester fidèles à notre Torah, faisant alors que nous devons davantage un lieu de résidence de la présence divine.

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"Ils arrivèrent à l'endroit indiqué par Hachem. Avraham y érigea l'autel, disposa le bois, ligota Its'hak son fils et le plaça sur l'autel, par-dessus le bois" (Vayéra 22,9)

-> Adam construisit un autel et offrit un sacrifice, et cet autel se trouvait exactement au même endroit.
Caïn et Evél, ainsi que Noa'h (après le Déluge) y présentèrent leurs offrandes.
Quand Avraham arriva au sommet du mont, D. lui montra cet ancien autel. Avraham s'attela alors à le rebâtir, et à le restaurer.
C'est la raison pour laquelle la Torah dit qu'il "érigea l'autel", et non "un autel" ...
Ce dernier n'avait pas servi depuis 428 ans, et était en ruine. De plus, il avait subi le tremblement de terre qui avait détruit la tour de Bavél.
Le midrach (Tan'houma) enseigne que cet autel se dresse exactement en face du Trône de gloire.
[...]

Its'hak aida son père à terminer l'autel. Ce dernier était aussi beau qu'un dais nuptial.
Its'hak dit : "Mon cher père, hâtons-nous. Consume bien mes cendres et porte-les à ma mère. Chaque fois qu'elle s'affligera, montre-les lui et rappelle-lui avec quelle joie nous avons accompli la volonté Divine. Cela lui sera d'un grand réconfort. Mon cœur t'accompagne, mon père aimé, toi qui va être si malheureux."
[...]

Rabbi Chimon bar Yo'haï (Zohar p.103) affirme que c'est à propos d'Its'hak que la Torah écrit : "Un fils honore son père" (Mala'hi 1,6). Aucun autre fils n'a jamais honoré son père de cette façon. Son respect étant plus fort que sa propre vie.
[le Targoum Yonathan rapporte que Its'hak a demandé à son père de l'attacher fortement afin que son sacrifice soit réalisé parfaitement, sans être invalidé par le moindre faux mouvement de sa part.]

D'ailleurs, c'est pour cela que cet épisode est appelé à juste titre : "le ligotage d'Its'hak" (Akédat Its'hak).
Avraham lia les pieds et les mains d'Its'hak afin qu'il ne bouge pas. Puis, il le plaça doucement sur l'autel, le visage tourné vers le ciel.
Quand Avraham attacha Its'hak, D. aussi attacha les anges gardiens des nations afin d'affaiblir leur pouvoir d'Israël. [midrach Béréchit rabba]
Lorsqu'un animal est immolé, le cho'hét pose son pied sur la bête. Avraham mit aussi son genou sur Its'hak et prit sa gorge avec sa main gauche.
Un court instant, il observa une pause. Malgré son désir d'obéir à D., ses yeux s'emplirent de larmes qui tombèrent dans les yeux d'Its'hak.
Ce fut à ce moment précis, qu'Its'hak, sans défense sur l'autel, commença à prier Hachem pour qu'il l'épargne.

Lors des Séli'hot, nous disons : "Fasse qu'il nous entende comme il a entendu Its'hak sur l'autel" (déané léIts'hak al gabé madbé'ha, anénan!).
En effet, lorsqu'Its'hak pria sur l'autel, il était totalement impuissant, incapable de bouger. Nous sommes dans une situation identique quand nous demandons à D. de nous répondre, comme il le fit à l'égard d'Its'hak. [d'après Abravanel]
[Méam Loez - Vayéra 22,9]

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"Avraham étendit sa main, et saisit le couteau pour immoler son fils" (Vayéra 22,10)

-> A cet instant, le Satan vint, poussa la main d'Avraham et le couteau tomba.
Selon un autre opinion, le Satan entailla légèrement le fil de la lame du couteau, le rendant ainsi impropre au rituel.
Quand Avraham comprit ce qui se passait, il pensa : "A l'évidence, D. ne veut pas que je le tue en tranchant sa gorge. Il attend que je le fasse à mains nues".
Il commença alors à étrangler Its'hak.
[Méam Loez - Vayéra 22,10]

-> Nous voyons combien étaient immenses la sainteté d'Avraham et sa crainte de Hachem. En constatant le mauvais état de son couteau (provoqué par le Satan), il ressentit une profonde tristesse et pensa : "J'ai dû commettre un péché, c'est pourquoi le couteau est impropre et je ne puis présenter mon offrande".
Il voulut donc l'accomplir de ses mains, et D. lui ordonna alors de s'en abstenir.
[Méam Loez - Vayéra 22,11-12]

-> Jusqu'à aujourd'hui, nous subsistons grâce à ce couteau, et nous jouissons des biens de ce monde.
L'opinion générale admet que le mérite de la Akéda n'a pas de fin. Grâce à elle, D. nous prend en pitié.
[Méam Loez - Vayéra 22,1]

-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2015/12/26/4085

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"Mais un ange de Hachem l'appela du haut du Ciel, et il dit : "Avraham! Avraham!"
Il répondit : "Me voici!"
Il reprit : "N'étends pas ta main sur ce jeune homme, ne lui fais aucun défaut! car désormais, je sais que tu crains D., toi qui ne m'as pas refusé ton fils, ton fils unique."
(Vayéra 22,11-12)

-> Selon certains commentateurs, les anges sont incapables de lire dans les pensées de l’homme, à moins que D. ne les leur révèle ... c'est pourquoi l'ange ajouta : "Maintenant je sais que tu crains D.". Avant cela, les pensées d'Avraham lui étaient inaccessibles.
[...]

Il est possible que c'est l'ange en personne qui ait dit : "Tu ne m'as refusé ton fils".
Cette formulation s'explique du fait qu'un ange est créé à chaque bonne action effectuée par un homme.
Les éléments d'un bienfait constituent une partie de l'ange. Si une personne accomplit parfaitement une action, l'ange est achevé. Si par contre, l'homme est animé d'intentions détournées, l'ange est incomplet.

L'ange qui appela Avraham fut créé par la bonne action que celui-ci venait d'accomplir.
L'ange dit : "Je sais que tu crains Hachem, car tu ne m'as point retranché ton fils".
Ses propos signifient : "Par moi-même, je sais que tu crains Hachem. Puisque je suis complet (l'acte de la Akéda étant le plus parfait possible!), je sais que tu as achevé tout ce que D. a requis de toi, avec une intention pure. Je le sais de moi-même."

Selon une autre opinion, il s'agissait de l'ange Mi'haël.
L'ange appela Avraham du haut des cieux afin de ne pas le terrifier. En effet, Avraham en tant qu'être humain, risquait d'être frappé de paralysie en le voyant. C'est la raison pour laquelle D. ne s'adressa pas directement à lui, le choc aurait été trop fort.
Avraham répondit à l'ange : "Hachem lui-même m'a demandé de faire cela à mon fils. Tes paroles ne peuvent me soustraire à son commandement. Ton message est peut-être vrai, mais je ne puis l'accepter car ma mission vient de D."

Hachem ouvrit alors les 7 firmaments en l'honneur d'Avraham. Quand ce dernier vit la présence Divine, il dit : "... Lors de cette épreuve, j'ai surmonté mes plus secrètes émotions et me suis empressé de t'obéir. J'aurai pu te rappeler ta promesse, mais jamais je n'ai eu une telle pensée.
Viendra un jour où les descendants d'Its'hak pécheront et mériteront d'être châtiés. Je requière que tu te souviennes alors du sacrifices d'Its'hak.
Considère-le comme si je l'avais exécuté, car telle était mon intention. Accorde ce mérite à ses descendants et sauve-les du malheur.
Je désire également que tu me promettes que jamais plus, tu n'éprouveras ni moi, ni mon fils. J'ai déjà subi 10 épreuves et je ne peux plus en supporter d'autres. La prochaine fois, je serai incapable de contrôler mes sentiments."

Hachem répondit : "... [Aujourd'hui c'est Roch Hachana,] en ce jour, je jugerai chaque individu dans le monde, grand et petit. Pour chacun, j'édicterai une sentence selon ses actes, car tout est inscrit dans un livre.
Si tu désires que je leur accorde un mérite et me rappelle du sacrifice d'Its'hak, qu'ils sonnent de la corne de bélier (le Shofar), et cela leur sera d'un grand secours.
Sois assuré que cette épreuve équivaut à toutes les autres. Je sais que tu as atteint le degré ultime de sainteté, et que ton amour pour moi est parfait. Il est impossible de t'éprouver à un degré plus élevé.
Je promet que tu ne connaîtras plus de souffrances."

[Méam Loez - Vayéra 22,11-12]

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-> "Il (Avraham) ligota Its'hak son fils et le plaça sur l'autel" (22,9)

Concernant tous les sacrifices d'animaux, on procède d'abord à l'abattage de la bête et ensuite on place ses membres sur l'autel.
=> Ainsi, pourquoi pour Its'hak, Avraham le plaça d'abord sur l'autel et seulement après il s'apprêta à l'abattre?

En fait, le principe est qu'un animal n'est placé sur l'autel que lorsqu'il est sanctifié. Or, l'animal commence à être sanctifié grâce à l'abattage rituel. C'est pourquoi, c'est seulement après cela qu'on le place sur l'autel.
Mais Yits'hak quant à lui, il a commencé à se sanctifier par la prise de conscience qu'il s'apprête à être offert à Hachem et a Lui donné sa vie. Et ces pensées là le sanctifièrent déjà de son vivant.
Ainsi, puisqu'il a été sanctifié avant l'abattage, il devait donc être placé sur l'autel avant déjà à ce moment, avant même d'être abattu.
[Kol Ram]

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-> Chaque partie du bélier sacrifié par Avraham servit à un but Divin :
- ses cendres constituèrent la fondation de l'autel du Temple [érigé par Salomon] ;
- ses 10 tendons furent utilisés pour la harpe du roi David ;
- sa peau constitua la ceinture d'Elicha ;
- ses cornes devinrent des Shofars (trompettes). Celle de gauche sonna au mont Sinaï, lors du don de la Torah. Celle de droite, la plus grande, sonnera au temps de la rédemption finale.
Quotidiennement, nous disons dans la Amida : "Sonne le grand Shofar pour notre libération".
[Méam Loez - Vayéra 22,15-18]

"Il leva les yeux et vit ; et voici que 3 hommes se tenaient devant lui." (Vayéra 18,2)

Comme l'indique la suite du récit, il s'agit en réalité d'anges qui ont pris une apparence humaine.
D. a envoyé 3 anges distincts parce que, selon le midrach : "un ange n'accomplit pas 2 missions".

Il y avait ainsi : Michaël (pour annoncer la naissance d'un fils à Sarah - 18,14), Gabriel (pour informer de la destruction de Sodome - 19,25) et Raphaël (pour apporter la guérison à Avraham et le sauvetage à Loth).

Selon le midrach Rabba (48,9), chacun des 3 anges avait une apparence différente :
-> un était comme un marchand du désert ;
-> un comme un producteur ;
-> et un autre comme un capitaine de bateau.

A quoi correspondent ces 3 déguisements?

Le monde est divisé en 3 parties : la mer, le désert et la terre habitée (cf.guémara Pessa'him 94a -Tossafot).
A chacune, un ange au ciel, lui est attitré.

C'est ainsi que ces 3 anges déguisés représentent l'ensemble de la création :
-> le marchand du désert = les déserts ;
-> le capitaine = les océans ;
-> le producteur = les territoires habités du monde.

Il est écrit : "Ceux-ci sont les produits du ciel et de la terre quand ils furent créés (béibaré'am)" (Béréchit 2,4)

Le Zohar (Béréchit 86b) nous dit : "Ne lis pas béibaré'am (בְּהִבָּרְאָם) mais plutôt : béAvraham (בְּאַבְרָהָם)" (constitué des mêmes lettres).
Cela fait allusion au fait que le monde entier a été créé pour Avraham, qui a été le seul à avoir réalisé l'objectif fixé par D. à l'univers puisqu'avant sa venue, l'humanité a systématiquement failli à sa mission.

=> Ainsi, les 3 anges, comme représentants du monde entier, sont venus rendre visite à Avraham par le mérite duquel le monde entier a été créé.

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+ Parce que Noa'h n'avait pas réalisé cet objectif ?

Bien que ne pouvant approcher le niveau de Noa'h (mis à part pour en tirer des leçons pour notre vie), je te rapporte un Zohar (I,106a) à ce sujet :

"Lorsque Noa'h a quitté l'arche et a vu le monde détruit, il a commencé à prier.
D. l'a réprimandé en lui disant : "Pourquoi n'as-tu pas prié pour la pitié de ta génération avant que le déluge ne frappe?"

Moché, à l'inverse, a été un vrai berger, car il a prié et a été prêt à donner sa vie pour son troupeau."

Rabbi Na'hman (Likouté Halakhot III,48a) de dire également que l'erreur de Noa'h a résidé dans le fait de ne pas connaître la valeur et la force de la prière.

Avraham, de part ses actions pleines de bonté, par le fait d'amener les personnes vers D., ...a amener de la stabilité au monde, le monde réalisant grâce à lui son objectif d'existence ...

PS : il est intéressant de noter que Noa'h n'a été sauvé du déluge que par la bonté de D., comme nos Sages le disent (guémara Sanhédrin 108a) : "Même Noa'h était inclus dans le décret d'anéantissement du déluge, mais il trouva grâce aux yeux de D."

Aucune prière n’est vaine …

+ Aucune prière n’est vaine …  (paracha vayéra - par le rav Pinkous)

Avant de détruire la ville de Sodome, D. dit à Avraham ce qu’Il s’apprêtait à faire.
Pourquoi D. l’en a-t-il informé ?

= Afin qu’Avraham prie pour eux, ce qu’il a effectivement fait.

D. savait que les prières d’Avraham n’allait rien changer du tout.
Alors, pourquoi D. l’en a-t-il prévenu ?

= D. savait que les prières d’Avraham n’allaient pas sauver Sodome, mais elles étaient néanmoins nécessaires.
Si D. ne voulait pas les utiliser à ce moment, Il les conserva pour le futur, en les utilisant afin de construire le peuple juif.

=> Le rav Pinkous de conclure, qu’on doit savoir que chacune de nos prières est efficace.
Aucun mot de Téhilim, aucune prière venant du coeur ne sera rejetée/refusée.

==> Aucune prière ne revient à vide.
Chacune de nos prières va faire tomber/ramener une pluie de bénédictions du Ciel !!

Source (b"h) : traduction personnelle issue du Néfech 'Haya du rav Pinkous

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+ "Hachem dit : vais-Je cacher à Avraham ce que Je fais? Or Avraham sera un grand peuple" (Vayéra 18,17-18)

-> Le Maguid de Doubno enseigne :
Hachem voulait détruire Sodome, mais il ne voulait pas le cacher à Avraham, car il désirait qu'il prie pour eux.
Bien que Hachem ait su que sa prière serait inutile, puisqu'ils étaient allés trop loin, malgré tout la prière d'Avraham n'a pas été vaine.
En effet, l'action de sa prière sera utile aux générations suivantes.

C'est ce que nous retrouvons dans le verset :
- vais-Je cacher à Avraham ce que Je fais? = Hachem dit à Avraham qu'Il voulait détruire Sodome, afin que celui-ci prie pour eux.
- "Avraham sera un grand peuple" = c'est-à-dire qu'il engendrera de nombreux fils et que sa prière les aidera dans les générations à venir!

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+ [Hachem dit :] "Vais-je cacher à Avraham ce que Je fais? Avraham va devenir une nation grande et puissante, par laquelle tous les peuples de la terre seront bénis. Je l’ai aimé, parce qu’il a ordonné à ses enfants et à sa maison après lui d’observer la voie d’Hachem, de pratiquer la charité et la justice ; afin qu’Hachem apporte sur Avraham ce qu’Il avait déclaré à son égard." (Vayéra 18,17-19)

=> Avant de détruire la ville de Sodome, Hachem "décide" d’informer Avraham de Ses projets. La Torah explique la raison de cette démarche : Avraham avait énormément œuvré pour enseigner à ses enfants et à sa maisonnée les voies d’Hachem. Cependant, la fin du verset est très énigmatique ; que signifient les mots "Afin qu’Hachem apporte sur Avraham ce qu’Il avait déclaré à son égard"?

-> Le Maharil Diskin (Vayéra p.46) nous éclaircit sur cet épisode de la Torah.
Il pose d’abord une autre question : nous savons qu’Avraham réagit au projet d’Hachem en priant avec insistance pour qu’Il annule Son décret de détruire Sodome, avec l’espoir qu’il y ait au moins 10 personnes vertueuses dans la ville. Nous savons également que ces prières furent infructueuses : Sodome fut finalement décimée.
D’où l’interrogation concernant les invocations d’Avraham : ont-elles toutes été infertiles?

Le Maharil Diskin répond que les prières d’Avraham n’ont bien sûr pas été perdues, mais elles furent mises de côté pour servir de mérite à ses descendants.
Et dès lors que le peuple juif faute, Hachem se "souvient" (si l’on peut s’exprimer de la sorte) des prières d’Avraham et fait preuve de clémence envers ses descendants, et ce, à jamais.

Il explique ensuite que c’est pour cette raison qu’Hachem prévint Avraham : Il désirait qu’Avraham s’épanche en supplications, même s’Il savait que cela n’aiderait pas à sauver Sodome. En effet, grâce aux prières d’Avraham, une quantité incroyable de mérites va "planer" sur ses enfants, et ils assureront leur survie future, même quand de graves fautes seront commises.

Ainsi, le Maharil Diskin clarifie les termes expliquant pourquoi Hachem informe Avraham de Son projet concernant Sodome. Il voulait qu’Avraham prie pour la miséricorde, afin que cette bienveillance soit accordée à ses descendants et non aux habitants de Sodome.
Les mots "ce qu’Il avait déclaré" font référence aux prières d’Avraham pour la clémence et "à son égard" indique que les prières reviendront sur lui.

=> C’est une leçon fondamentale sur la prière. Aucune prière n’est inutile, même si l’objectif spécifique de cette prière n’a pas été atteint [en apparence actuellement].

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-> "Or, Hachem avait dit: ‘Tairai-Je à Avraham ce que je veux faire? Avraham ne doit-il pas devenir une Nation grande et puissante et une cause de bonheur pour toutes les Nations de la terre?’" (Vayéra 18,17-19)

=> Il nous faut comprendre l’enchaînement de ces deux versets.

Rabbi Yéhochoua de Belz explique qu’il y avait matière à penser qu’Hachem devait taire Son projet à Avraham (d’où Son refus, sur le moment, d’exaucer la prière du Patriarche), mais qu’Il a décidé qu’il n’était pas convenable de lui cacher cela, car il allait devenir une grande Nation (et faire ainsi profiter à sa descendance cette même prière).
[L'Admour de Belz poursuit: ] Ainsi, nos livres saints expliquent : Quand un juif prie, dans un moment de souffrance, devant Hachem, même s’il constate que sa prière n’a pas immédiatement porté ses fruits et qu’il n’a pas été exhaussé, il doit croire sincèrement et être convaincu que cette prière est conservée par Hachem dans le "trésor des prières", pour l’éternité.
S’il arrive que par la suite, lui ou ses enfants, doivent être sauvés de la même souffrance, mais ne prient pas comme il se doit, alors Hachem réveille pour eux cette prière non exhaussée afin que Sa miséricorde s'éveille et les sauve de ce malheur.

Nous pouvons alors mieux comprendre pourquoi Hachem choisit d’informer au préalable Avraham de son projet de destruction de Sodome et de ses habitants qui étaient des réchaïm.
Il le fait afin qu'Avraham s'efforce de prier pour eux dans le but de les sauver grâce au mérite des 10 tsadikim qui se trouveraient dans chacun des villes, voir 9 seulement, auquel cas Hachem compléterait le quorum de 10.

Quoi qu’il en soit, Avraham a gagné ainsi : sa prière a été conservée éternellement pour tous ses descendants.
Dès lors, quand Israël aura besoin d’éveiller la miséricorde céleste de telle sorte qu’Hachem s’associe avec les tsaddikim, Hachem réveillera la prière d’Avraham faite pour les gens de Sodome et sauvera ainsi le peuple juif.
C'est là l'explication du verset : "Tairai-Je à Avraham ce que Je veux faire?" : en d’autres termes, certes, il est vrai que l’on aurait pu concevoir qu’Hachem ne révèle pas à Avraham Son projet de destruction de la ville de Sodome, afin qu'Avraham n'ait pas à prier pour eux, attendu qu'en final sa prière s'éavérera vaine.
Mais, malgré tout, Hachem ne veux pas taire ce qu’Il va faire car, "Avraham ne doit-il pas devenir une Nation grande et puissante?" = Sa prière ne sera pas vaine, car Hachem extraira un jour cette prière du trésor des prières afin de sauver sa descendance jusqu'à la fin des temps.

Il convient de comprendre pourquoi Avraham se dirigea de bon matin vers l’endroit où il s’était tenu pour prier devant Hachem ("Avraham se dirigea de bon matin vers l’endroit où il s’était tenu devant Hachem - Vayéra 19,27).
Par ailleurs, nos Sages enseignent qu’Avraham s’est rendu tôt le matin vers l’endroit où il avait préalablement prié afin d’instituer la prière du matin (Cha'harit) [voir guémara Bérakhot 26b].
=> Or, de prime abord, on peut s’étonner : pourquoi Avraham décide-t-il d’instituer la prière du matin spécifiquement à cet endroit et au moment où sa prière pour sauver les habitants de Sodome n'a pas été acceptée?

Toutefois, considérant ce que nous avons exposé, nous apprenons une grande leçon concernant la grande foi d'Avraham.
Bien qu’Hachem n’ait pas accepté la prière d’Avraham pour sauver les gens de Sodome, malgré tout, il était sincèrement convaincu que sa prière n’avait pas été vaine.
=> Ainsi, il est retourné au même endroit où il s’était tenu pour prier vers Hachem pour les gens de Sodome. Il pria et institua la prière du matin pour toutes les générations à venir, afin que nous, ses enfants, soyons persuadés qu'aucune prière n'est vaine, et que même si la prière n'est pas acceptée immédiatement, Hachem la conserve dans le trésor des prières afin de nous sauver ou de savuer nos enfants après nous.

[d'après un dvar Torah du feuillet de la communauté de Sarcelles de 5780 (n°56)]

La tsniou’t

+ Sarah Iménou - La tsniou't :

Le peuple juif a connu de nombreux événements très douloureux, comme par exemple, les récits atroces se passant durant la période de l'Inquisition.

Il y a l'histoire bouleversante de cette jeune fille qui a refusé de céder aux pressions des prêtres en se convertissant et qui a été exécutée d'une façon atroce.
Ses nattes ont été nouées à la queue d'un cheval au galop, et elle a été traînée devant la foule jusqu'à ce qu'elle rende l'âme, le corps entièrement déchiqueté.
Mais avant l'exécution, l'héroïque condamnée a supplié qu'on lui accorde une dernière demande : des épingles!
Dans quel but?
Pour attacher ses habits à sa chair vive afin que ses jambes ne se découvrent pas lorsqu'elle serait traînée à terre!
A quoi cette jeune fille martyre a-t-elle pensé en ces moments terribles?
== A la tsni'out d'une fille d'Israël/juive!!

Le 'Hida demande : d'où les femmes ont-elles puisé cette force surnaturelle de supporter les souffrances les plus terribles comme celles du temps de l'Inquisition?
Le 'Hida disait : elles ont tiré leur force de leur tsinou't.
Sarah était supérieure en prophétie à Avraham, grâce à sa tsniou't, comme il est dit : "La voici, elle est dans la tente".
C'était sa louange essentielle.

- Rav Avraham Wolf a demandé un jour au 'Hazon Ich :
"Comment protéger les jeunes filles de l'esprit d'impureté et de libertinage qui souffle aujourd'hui dans le monde?
Pour les hommes, c'est l'étude de la Torah qui est le meilleur remède contre le yétser ara.
Et qu'en est-il des femmes?"
- Le 'Hazon Ich lui a répondu :
"Par la force de la tsniou't!
Le Gaon de Vilna disait : ce que les hommes acquièrent par la Torah, les femmes l'acquièrent par la tsniou't de leur habits et de leur comportement".

C'est Sarah Iménou, qui nous a légué cette arme défensive secrète.

Rabbi Yaakov Galinzki a dit, que de ces paroles du 'Hazon Ich, on peut déduire un 'hidouch intéressant :
"Il est écrit que lorsque les enfants d'Israël se fatiguent et transpirent en étudiant la Torah, D. recueille chaque goutte de sueur et elles deviendront les gouttes de la rosée, ce "Tal ré'hiya" qui les fera revivre à la résurrection des morts.
Ceci s'applique aux hommes.
Mais les femmes qui n'ont pas l'obligation d'étudier la Torah, comment vont-elles revivre à la résurrection des morts?
Pour elles, D. recueille chaque goutte de sueur qui coule à cause des habits tsnou'im (selon la tsniou't) qu'elles portent et c'est cela qui sera leur rosée de résurrection!"

+ A cette même occasion, le rav Yaakov Galinzki a ajouté un autre 'hidouch :
"Il est écrit : "les enfants d'Israël ont emprunté aux Égyptiens des ustensiles d'argent et d'or et des vêtements".
Que pouvaient faire les filles d'Israël avec les robes des égyptiennes qui n'étaient certainement pas pudiques?
Elles les ont utilisées pour leurs enfants, comme D. l'avait dit à l'avance à Moshé, au buisson ardent (Shémot 3;22) : "chaque femme empruntera à sa voisine ... des ustensiles d'argent et d'or et des habits et vous les mettrez sur vos fils et filles!"

+ La Torah fait allusion à la tsniou't exceptionnelle de Sarah Iménou.
Lorsqu'ils étaient en route vers l'Egypte, Avraham dit à Sarah: "Maintenant, je sais que tu es une femme belle" (Lé'h Lé'ha 12;11), et le Midrach explique que, jusqu'à ce moment, il ne s'en était pas vraiment rendu compte tant elle était tsnoua'h (pudique).
Ils menaient une vie commune depuis des dizaines d'années mais Avraham n'a découvert la beauté de ses traits que dans le miroir de l'eau, lorsqu'elle s'est penchée au-dessus d'un ruisseau pour se laver le visage.

----Attention ----- Ce degré de tsniou't ne convient, bien sûr, qu'à Sarah Iménou, mais c'est ainsi qu'elle a légué cette vertu particulière à toutes les filles d'Israël.

+ Guémara Méguila 13b = "Par le mérite de sa tsniou't, Ra'hel a eu le mérite d'avoir le roi Chaoul comme descendant ..."
Le Ben Ich 'Haï explique que Yaakov a vécu 7 ans dans la maison de Lavan avant son mariage.
Après toutes ces années où il a côtoyé sa fiancée, Yaakov ne pouvait-il pas l'identifier et la distinguer de sa sœur Léa (en effet, il a du lui transmettre des signes particuliers afin de pouvoir la reconnaître!)?
N'ont-ils pas mangé à la même table?
Ne se sont-ils pas rencontrés alors qu'il gardait les troupeaux et qu'elle allait régulièrement aux puits?
Comment pouvait-il la confondre avec sa sœur qui ne lui ressemblait pas?
C'est que Ra'hel se comportait avec une tsniou't (pudeur, discrétion, ...) si extrême que, durant toutes ces années, elle a caché son visage de Yaakov, comme Sarah dissimulait sa beauté à Avraham.
Yaakov craignait qu'ayant oublié ses traits, il ne puisse faire la différence entre Rah'el et Léa !

Voilà ce qu'était la tsniou't de nos Ima'ot !!!

Essayons chacune à son niveau, pas à pas, d'essayer de tendre vers la façon d'agir de nos Mères, les Matriarches ...

[on a tout à y gagner même si c'est pas toujours facile, et en plus, on permet à toutes les femmes mortes car étant juives, de pouvoir vivre au travers nos actions. Ainsi, elles ne sont pas mortes en vain ... ]

 

Source : adaptation personnelle (b"h) issu du "Binéoth Déché" du Rav David Chaoul Greenfeld

Les larmes d’une mère/d’une femme

+ Sarah Iménou - les larmes d'une mère/d'une femme :

Sarah était supérieure à Avraham en prophétie.
Ainsi, il est probable qu'elle avait également perçu (intuitivement) la nécessité d'une préparation aux korbanot (sacrifices) par une aqéda (ligature).
Avraham lui donna une réponse énigmatique : "Prie D. que ce soit bien pour nous".
= Peut-être, par tes nombreuses larmes, D. empêchera-t-Il le sacrifice de Yits'hak et proposera-t-Il un substitut?

Sarah a saisi la nécessité d'une Aqéda et compris ce qui allait se passer, et elle a pleuré sans fin en voyant son fils s'éloigner car son "âme était attachée à la sienne".
Lorsque le Satan est venu lui annoncer que Yits'hak avait presque été égorgé, son âme s'est envolée sous l'effet du choc et du chagrin.

Si, de justesse, il n'a pas été égorgé, pourquoi son âme l'a-t-elle quittée?
Peut-être a-t-elle pensé que son fils n'avait pas été jugé assez digne de servir de sacrifice pour les générations à venir.
Peut-être avait-on trouvé un défaut spirituel dont elle se sentait responsable!
L'amour de D., de Sarah, était si sublime, qu'elle a ressenti une peine immense à la pensée que son fils puisse avoir été jugé inapte à la Aqéda qui devait préparer les sacrifices des générations futures.

=== Les larmes qui jaillissent du fond du cœur d'une mère sont capables de transformer le décret le plus sévère.
On ne peut imaginer la puissance des larmes d'une mère.
La guémara met les maris en garde (Baba métsia 59a) : "l'homme doit faire très attention de ne pas faire de peine à son épouse car elle a les larmes faciles et il risquerait, très tôt, d'être puni de l'avoir fait souffrir" et il est dit ensuite : "bien que les portes de la prière soient closes (depuis la destruction du Temple), les portes des larmes ne le sont pas".
On est prêt à chercher des ségoulot à l'autre bout du monde, mais la vraie bénédiction est très très proche de nous.
Prendre le plus grand soin de sa femme (selon ses attentes et non les nôtres), tout faire pour éviter qu'une larme ne coule sur son visage (même en cachette) est le meilleur moyen de permettre aux bénédictions de couler à flot.

 

Source : adaptation personnelle (b"h) issu du "Binéoth Déché" du Rav David Chaoul Greenfeld

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-> Sur la puissance des larmes d'une femme qui se sent négligée par son mari, on peut rapporter la guémara Kétouvot (62b) :

"Rabbi Ri'houmi avait l'habitude de ne rentrer chez lui qu'une fois par an : la veille de Yom Kippour.
Une année, il était tellement plongé dans son étude qu'il oublia que c'était la veille de Kipour et qu'il devait rentrer chez lui.
Sa femme, qui l'attendait avec impatience, se répétait continuellement : "Maintenant il va arriver!"
Mais comme il tardait, ses yeux laissèrent échapper quelques larmes ... Au même moment, le toit de la maison dans laquelle son mari étudiait s'écroula sur lui et il mourut"
                                                                                                               -

=> Ainsi, même si elle ne désirait absolument pas la mort de son mari, le fait qu'il a provoqué la sortie de quelques larmes a eu un impact énorme! [et ce même s'il étudiait la Torah!]

Au combien un mari se doit d'être vigilant aux besoins plus ou moins clairement exprimés par sa femme.

Agir selon l’ordre des priorités (b »h)

+ "Avraham entra en hâte dans sa tente, vers Sarah et dit : Vite! Prend 3 mesures de farine, de pur froment, pétris-la et fais-en des galettes." (Vayéra 18;6)

Guémara Baba Métsia 86b :
== "Rav Yéhouda a dit : Rav a dit : "tout ce que Avraham a servi lui-même aux 3 anges, D. l'a servi Lui-même à ses descendants, et tout ce que D. a fait servir par un intermédiaire, D. l'a octroyé par un intermédiaire à ses descendants.
Avraham a dit : "Je prendrai du pain ...", D. a envoyé la manne du ciel directement.
Avraham a dit : "que l'on prenne un peu d'eau", D. s'est servi d'un messager pour faire jaillir de l'eau (ainsi qu'il est écrit) :"tu frapperas le rocher" ".

En réfléchissant à ce passage de la guémara, nous constatons que tout ce que Avraham a servi lui-même, il l'a donné d'une main large et généreuse, en quantité considérable ; un veau pour chacun, ...
Et pour l'eau qui est la moins coûteuse, Avraham a dit : "que l'on prenne, de grâce, un peu d'eau" = il la donne avec parcimonie!
Comment comprendre cette guémara?

Rav Chakh répondait à cette question en racontant une anecdote.
Un jour, Rabbi Israël Salanter fut invité chez l'un de ses élèves.
Lorsqu'il se lava les mains avant le repas, il utilisa juste la quantité d'eau nécessaire.
Étonnés, ses disciples lui demandèrent : "Que notre maître nous enseigne! N'est-ce pas une ségoula pour devenir riche que de verser abondamment de l'eau pour l'ablution des mains?
- C'est exact, leur a-t-il répondu, mais cela ne doit pas se faire sur le compte de la servante chargée de rapporter l'eau du puit!"

Ainsi, disait le Rav Chakh, puisque les moindres détails des actes de nos patriarches préparent la conduite des générations à venir ('maassé avot simane lebanim') et que l'eau a été donné par un intermédiaire, ainsi Avraham savait que l'eau serait fournie aux enfants d'Israël par un intermédiaire : Moshé Rabbénou (et non directement par D. comme la manne).
Avraham s'est donc soucié que cela ne lui coûte pas trop d'efforts car il ne voulait pas faire un embellissement de la mitsva de recevoir des invités, sur le compte de l'émissaire.

De même, Avraham a demandé à Sarah : "... pétris et fais des galettes".
Avraham a voulu que, dans l'avenir, les femmes prennent aussi part à la mitsva de recevoir des invités.
Cependant, Sarah s'est souciée, comme plus tard Rav Salanter pour la servante, que les forces des futures maîtresses de maison soient ménagées.
C'est pourquoi, elle a rectifié en disant quéma'h (de la simple farine) au lieu de soléth (farine de froment = plus fine que la simple farine).

En effet, dit le Talmud, le tamisage de la farine pour obtenir une mesure de fine fleur de farine (soléth) est équivalent à celui nécessaire pour préparer 3 mesures de quéma'h.
En d'autre terme,le soléth prend 3 fois plus de temps de préparation que le quéma'h.

De nos jours, sur qui retombe la peine et le travail de recevoir des invités (la cuisine, le nettoyage, la préparation, ...)???
Certes, le chef de famille supporte généralement la part des dépenses mais lorsqu'il amène des invités chez lui, il doit tenir compte de la maîtresse de maison.

L'hospitalité doit être consentie de plein cœur et le mari ne doit pas forcer son épouse à dépasser les limites de ses possibilités.

Le mari doit faire attention à prendre la peine de sa femme en considération, chose infiniment plus importante que d'embellir la mitsva de recevoir les invités.
Ne laissons pas le yetser ara nous brouiller la vraie hiérarchie des valeurs (une chose accessoire/secondaire ne doit pas se faire au détriment d'une chose principale!!).

 

Source : issu du livre "Binéoth Déché" du Rav David Chaoul Greenfeld

L’hospitalité

+ "Il était assis à la porte de sa tente ... Il a vu et a couru à leur rencontre" (Vayéra 18;1-2)

Avraham est malade : le 3e jour après la Mila (la circoncision) est le plus douloureux.
Pourtant, il court à la rencontre d'invités bien qu'il fût assis à la porte de sa tente car "l'hospitalité est plus importante que recevoir la Ché'hina (la présence divine)".

En effet, normalement, lorsque l'on passe d'une mitsva à une autre mitsva de même niveau, on effectue la moitié du chemin lentement pour ne pas mépriser la mitsva que l'on vient d'accomplir et ensuite seulement, on court à la rencontre de l'autre.

Or, si Avraham qui recevait la visite de la présence divine a couru "de la porte de la tente", cela nous enseigne que la mitsva de recevoir des invités est supérieure à celle de recevoir la présence divine.

Nous apprenons ainsi que la maladie ne nous exempte pas de la mitsva d'hospitalité et nous apprenons également, qu'il faut courir pour accomplir des mitsvot (ex : dans la michna béroura, il est écrit : "il sied de courir vers la synagogue/maison d'étude, même s'il est proche de ta maison").

+++ L'hospitalité :
Lorsque le 'Hafets 'Haïm recevait des hôtes le vendredi soir, il se hâtait de rentrer de la synagogue et récitait immédiatement le Kiddouch sans même chanter "Shalom alé'hém".
En effet, avait-il l'habitude de dire, les anges peuvent attendre mais pas les invités qui ont faim.

+++ Courir pour accomplir une mitsva :
Les voisins du 'Hazon Ich racontent que chaque fois que le Rav sortait pour rendre visite à sa mère, il courait si vite que personne ne pouvait le rattraper.

Source : issu du livre "Binéoth Déché" du Rav David Chaoul Greenfeld