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"Ce fut quand Its'hak était âgé, ses yeux s’affaiblirent" (Toldot 27,1) :

Selon Rachi, l'affaiblissement de la vue de Its'hak (alors âgé de 123 ans), avait 3 raisons :
-> suite aux fumées [des encens] que les femmes de Essav offraient aux idoles.
-> lorsqu'il a été ligoté sur l'autel de la Akéda, les anges au-dessus de lui, ont pleuré, et leurs larmes ont coulé dans ses yeux et les ont obscurcis.
-> Hachem a provoqué sa cécité pour que Yaakov puisse recevoir les bénédictions [sans que Its'hak ne s'en aperçoive].

D'après la raison selon laquelle ce fut les larmes des anges qui affaiblirent sa vue, pourquoi les yeux d’Its’hak ne s’altérèrent que dans sa vieillesse, et pas juste après la ligature ?

En fait, les larmes des anges purifièrent et sanctifièrent tellement les yeux d’Its’hak, qu’ils ne purent plus supporter l’impureté de la fumée des offrandes des femmes de Essav à leurs idoles. Et c’est cette fumée qui affaiblit les yeux d’Yits’hak quand il était âgé.

=> Ainsi, en réalité toutes les raisons sont liées.

[le Zéved Tov]

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-> la 3e exlication de Rachi : Hachem a provoqué sa cécité pour que Yaakov puisse recevoir les bénédictions [sans que Its'hak ne s'en aperçoive].

=> Cette explication de Rachi mérite d’être approfondie: Pourquoi était-il nécessaire de faire souffrir Its’hak pendant tant d’années afin que Yaakov puisse recevoir les bénédictions? Est-ce que D. ne pouvait pas s’arranger à ce que Yaakov les reçoive par un autre moyen?

-> Le rabbi de Loubavitch (Likouté Si'hot) enseigne :
En fait, la paracha témoigne que Its’hak était déjà conscient qu’Essav n’était pas aussi vertueux que son frère Yaakov. Its’hak savait que le Nom de D. ne faisait pas partie du vocabulaire de Essav.
D. aurait pu simplement dévoiler à Its’hak la vraie personnalité d’Essav. En lui indiquant qu’Essav était racha, Il aurait évité de rendre Its’hak aveugle?
Ainsi, Yaakov aurait reçu directement les Bénédictions. Pourquoi D. ne révéla-t-Il pas la vérité à Its’hak?

La réponse est simple et la leçon est forte : D. répugne la médisance (le lachon ara), même lorsqu’il s’agit d’une personne aussi méchante qu’Essav. En dépit du fait qu’Essav était racha, D. s’est abstenu de le publier.
=> Dans ce passage, la Torah vient mettre l’accent sur la gravité de cette transgression (du lachon ara). Si D., Lui-même, s’est retenu de prononcer du lachon ara sur un homme comme Essav, combien devons-nous être vigilants et faire attention de ne jamais dire du lachon ara.

-> Il est écrit dans la guémara (Sanhédrin 11a), au sujet d'Akhan qui fauta au temps de Yéhochoua, fils de Noun, : Yéhochoua demanda à Hachem : "Qui a fauté envers Toi"?
Hachem répondit : "Suis-Je un délateur pour toi!"

-> Si Hachem a refusé de raconter la moindre médisance, même à l'encontre d'Essav qui était pourtant assassin, pratiquait l'idolâtrie et péchait avec les femmes d'autrui, ... alors à plus forte raison, devons-nous faire extrêmement attention de ne pas proférer la moindre médisance sur n'importe quel juif, même de façon superficielle, car nous sommes tous les enfants d'Hachem. [autrui n'est pas pire qu'Essav, alors suit l'exemple d'Hachem, et ne dit pas de lachon ara! Comment nous est-il possible d'émettre de la médisance sur les enfants du Maître du monde, le Roi de tous les rois, Hachem ?! ]

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-> L'intention de la providence était d'induire en erreur le Satan car s'il avait su depuis le départ que les bénédictions revenaient à Yaakov, toutes les forces du sitra a'hra (impureté) se seraient réunies afin d'empêcher que les bénédictions ne lui reviennent.
Ainsi la providence organisa avec précision le déroulement des événements afin qu'Its'hak demande à Essav de partir à la chasse avant de le bénir pour que Yaakov puisse s'introduire à son insu et se saisisse des bénédictions. C'était la seule façon pour Yaakov de pouvoir profiter des bénédictions contre la volonté des forces du mal. Ainsi Rivka demanda à Yaakov de lui apporter deux bons chevreaux afin qu'elle prépare à Its'hak un repas et qu'il bénisse ensuite son fils Yaakov. Ces bénédictions auront un impact sur Yaakov et sa descendance jusqu'à la dernière génération au moment de la venue du Machia'h.

[plus l'enjeu spirituel est important, plus les forces du mal se mobilisent pour l'empêcher, d'où le déroulé si 'particulier' pour obtenir les bénédictions (puisqu'impactant positivement tous les juifs de l'Histoire!). ]

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-> la 1ere explication de Rachi : suite aux fumées [des encens] que les femmes de Essav offraient aux idoles.

-> Its’hak ayant "fermé les yeux" sur les agissements d’idolâtrie des femmes de Essav, et n’ayant donc pas empêché ces comportements détestables au sein de sa propre maison, a fini par subir en conséquence, selon le principe de "mesure pour mesure", la perte de l’usage de la vue [voir Sforno qui compare Its’hak au Grand Cohen Eli qui perdit lui aussi la vue du fait qu’il n’avait pas empêché ses enfants de fauter].

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Le Méam Loez (Toldot 27,1) rapporte également les autres raisons suivantes :
-> Its’hak avait souvent observé le visage d'Essav. Or, c'est un grave péché de regarder fixement la face d'un racha. Quiconque le fait devient aveugle.

[Le guémara (Méguila 28a) enseigne : "Rabbi Yo’hanan a dit : Il est interdit de porter ses regards sur l’apparence (le visage) d’un racha ... Rabbi Elièzer a dit : [Celui qui agit ainsi,] ses yeux s’obscurcissent, comme il est dit: ‘II arriva, comme Its’hak était devenu vieux, que sa vue s’obscurcit’. [En effet,] parce que Its’hak a contemplé le visage de Essav le racha, sa vue fut troublée".]

-> Its’hak aimait Essav plus que Yaakov, car Essav lui apportait des mets raffinés. Pour cela, il considérait Essav comme plus vertueux que Yaakov.
Or, la Torah dit : "la corruption aveugle les yeux des sages". C'est pourquoi Its’hak fut frappé par ce châtiment, puisqu'il se laissait corrompre par les repas que lui apportait Essav. Il ne discernait plus la véritable nature d'Essav qui "jouait" le fils dévoué et pieu.

[selon le Baal hatourim (v.27,1) : Its'hak prit des cadeaux corrupteurs d'Essav. En d'autres termes, puisqu'Essav honora Its'hak en l'achetant par ses paroles, Its'hak se remplit d'amour à son égard. En conséquence de quoi, ses yeux furent frappés et il perdit la vue.]

[rabbi Its’hak, dans le midrach, évoque un motif qui fait apparaître la cécité de Its’hak comme une conséquence de sa propre faute. Il se réfère à la défense: "N’accepte point de présents corrupteurs ; car la corruption trouble la vue des clairvoyants" (Micpatim 23,8). Or, Its’hak accepta des présents de son fils racha (Essav) : le gibier et les ragoûts qu’il aimait (voir le verset 4 et Rachi sur Toldot 25,28). Ils le corrompirent au point que sa "sa vue s’obscurcit".]

-> Dans la paracha 'Hayé Sarah, nous voyons que Its’hak pria Hachem pour que les hommes souffrent et fassent ainsi leur repentir afin de mériter le monde à venir. Il endura donc la perte de la vue.
[b'h, cf : http://todahm.com/2018/12/09/7694 ]

[Its’hak avait réclamé à D. l’octroi des souffrances physiques en arguant : Si l’homme meurt sans souffrances, son jugement s’exercera contre lui dans l’au-delà dans toute sa rigueur. Mieux vaut qu’il expie un peu de ses fautes sur terre grâce à ses souffrances physiques. Hachem lui répondit : "Ta demande est justifiée et Je commencerai par toi" (cf. midrach Béréchit rabba 65).]

-> Hachem provoqua la cécité d'Its’hak pour que celui-ci ne voit pas la méchanceté d'Essav.
En effet, à l'âge adulte, les méfaits de ce dernier devinrent si insupportables que personne ne pouvait vivre à ses côtés. Il eut été d'un déshonneur extrême pour Its’hak de devoir subir les affronts de ses contemporains le pointant du doigt et disant : "Voici le père d'Essav le racha".
D. le rendit donc aveugle afin qu'il soit incapable de sortir de sa demeure.

-> Sur l'autel, au moment de la ligature, Its’hak avait fixé du regard la présence Divine. C'était en réalité un grave péché, car bien qu'il était étendu face au ciel, il aurait dû fermer les yeux.
Pour avoir regardé la présence Divine, il aurait dû mourir, comme il est écrit : "Nul homme ne peut me voir et vivre" (Chémot 33,20).
Afin de ne pas affliger Avraham, Its’hak eut la vie sauve. Cependant, D. le punit par la cécité, une perte de la vue, qui équivaut à la mort.
[le Séfer Pninim Yékarim rapporte la guémara (Nédarim 64b) qui dit que "4 personnes sont considérées comme mortes : les pauvres, les métsora, les aveugles et ceux qui n'ont pas d'enfants".
Ainsi, pendant 23 années suite à la Akéda, Its'hak n'avait pas d'enfants, faisant qu'il était considéré comme mort.
Après avoir eu des enfants, la sentence a été modifiée dans le fait qu'il est devenu aveugle, car un aveugle est aussi considéré comme mort.
On apprend de là que certaine situation peuvent paraître mauvaises, mais en réalité c'est une bonne chose, qui nous protège de situations tellement pires.
Le Steïpler a dit une fois à quelqu'un : "Peut-être que si vous n'aviez pas ces malheurs, vous ne seriez plus vivant. Peut-être que vous avez ces dettes à la place de la mort".
Ainsi, au lieu de se plaindre, nous devons nous réjouir, et en profiter pour faire téchouva, prier, accumuler des mérites, car Hachem peut changer notre mazal au point que nous devenions une nouvelle personne sur laquelle aucun décret de mort n'a été décrété.]

-> Lorsque Avraham se trouvait dans le pays de Philistins, Avimélé'h enleva Sarah et fut puni sévèrement (paracha Vayéra).
Il endura ainsi une maladie si terrible, qu'il en vint à maudire Avraham en lui disant que son fils deviendrait aveugle. Cette malédiction s'est accomplie.
Ceci nous enseigne combien nous devons nous prémunir des malédictions, même prononcées par le simple des mortels.

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-> "Ce fut quand Its'hak était âgé, ses yeux s’affaiblirent" (v.27,1)

Une des explication de Rachi est : "Au moment où il [Its'hak] avait été lié sur l’autel et où son père était sur le point de l’immoler, au même instant, les cieux s’étaient ouverts et les anges servants avaient vu cela et avaient pleuré. Leurs larmes avaient coulé et étaient tombées dans ses yeux. Voilà pourquoi ses yeux s’étaient affaiblis.

=> Pourquoi les cieux avaient-ils besoin de s'ouvrir pour que les anges puissent voir la ligature d'Its'hak?

Le rav Elimélé'h Biderman répond que les anges voient ce qui se passe dans notre monde avec la perspective du Ciel, et en ce sens tout est pour le bien au final, il n'y a donc pas de malheur.
Cependant lorsque : "les cieux s’étaient ouverts", alors les anges ont vu le monde avec notre perspective, et c'est cela qui les a poussés à verser des larmes.

"Les enfants s'agitèrent en son sein" (Toldot 25,22)

-> Selon Rachi : "Ils se heurtaient l'un contre l'autre, se disputant l'héritage des 2 mondes"

On pourrait penser que Yaakov voulait le monde à venir, et Essav ce monde-ci.
Mais ce n'est pas le cas.

Le Chem miChmouël explique, qu'en réalité, chacun voulait les 2 mondes, et que l'unique différence réside dans lequel donner sa préférence.
Pour Yaakov, l'essentiel est la poursuite du monde futur, tandis que pour Essav le principal est la recherche des plaisirs de ce monde temporaire.

Le midrach (Béréchit 63,10) rapporte que Essav demandait à son père comment prélever la dîme sur le sel et la paille, afin de tromper son père et de créer une impression qu'il était méticuleux dans l'observance des mitsvot.
Le Chem miChmouël dit qu'on peut y apprendre un message plus profond.
Essav prenait quelque chose de secondaire (la paille, le sel) et en faisant quelque chose de principal (sur lequel on doit prélever la dîme).
La paille est accessoire au blé qu'elle protège, et le sel ne vient qu'après la nourriture pour la relever ou la préserver.

On sait que le yétser ara a pour objectif de créer en nous des doutes, faisant un grand mélange entre nos priorités.
Il veut qu'à nos yeux l'accessoire devienne l'essentiel, afin que notre vie soit au final la plus vide possible.

De notre côté, nous devons tout faire pour garder fermement la barre et naviguer dans la vie selon le GPS de la Torah, n'oubliant jamais pourquoi un juif est dans ce monde.

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-> "De même que l'eau et le feu ne peuvent pas demeurer ensemble dans un récipient, de même l'amour pour ce monde et l'amour pour le monde à venir ne peuvent pas résider ensemble dans le cœur du croyant"
['Hovot haLévavot - Chaar 'Hechbon haNéfech - chap.3]

=> A nous de choisir si l'on veut un vie à la Yaakov ou bien à l'Essav, car vouloir être sur les 2 tableaux n'est pas possible : le feu et l'eau ne pouvant co-exister.

Avant d'agir, on peut se demander : est-ce que Hachem, mon rav, serait d'accord avec mon choix?

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-> Hachem a mis un sentiment d'hostilité dès le début entre ces 2 frères jumeaux, pour éviter que Yaakov ne demande des conseils ou bien apprenne des voies de Essav.
C'est ce sentiment qui va se manifester lorsque les juifs vont souffrir des mains d'Essav et de ses descendants au travers les siècles.
[Séfer 'Hassidim]

[dès que nous commençons à trop nous comporter comme les non-juifs, cette animosité se développe pour nous remettre à notre place de juif]

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-> Selon Rachi : "Ils se heurtaient l'un contre l'autre, se disputant l'héritage des 2 mondes"

Apparemment, cela signifie que Yaakov a choisi le monde futur et Essav, ce monde-ci. Si tout était si simple, pourquoi se disputaient-ils ?

C’est que Yaakov voulait aussi ce monde-ci pour l’élever et le sanctifier au niveau du monde futur.
Quant à Essav, il cherchait aussi le monde futur, pour le mélanger avec ce monde et ainsi renforcer le mal par son mélange avec le bien.
En effet, le mal tout seul n’a pas tellement de force, tout son pouvoir émane du fait qu’il est relié au bien et c’est de ce bien qu’il puise sa force.
C’est ce que Essav souhaitait : rabaisser et mélanger le monde futur au niveau de ce monde, en vue de renforcer la matérialité.
[le 'Hidouché haRim]

-> Rivka pensait qu’il n’y avait qu’un seul enfant dans son ventre, ce qui lui causait une grande souffrance, croyant que le même enfant avait des tendances pour la Torah et pour l’idolâtrie. C’est ainsi qu’elle a consulté Chem et Ever. L’explication a été : "Deux peuples se trouvent dans ton ventre".
C’est à dire que tu n’as pas qu’un seul fils avec les 2 tendances, mais 2 enfants, un bon et un mauvais.
Comment cela pouvait-il la rassurer, car finalement un de ses fils aura totalement une tendance mauvaise.

On voit de là qu’il est préférable de choisir définitivement son clan qu’il soit bon ou mauvais, plutôt que de rechercher en même temps les deux.
Celui qui est entièrement mauvais pourra un jour s’en rendre compte et se repentir, mais celui qui fait les deux, se donnera bonne conscience par le bien qu’il fait. Il aura donc plus de mal à se repentir.  Le bien réalisé par l’homme qui a les 2 tendances va renforcer le mal qu’il réalise.
[au regard des nombreuses bonnes choses que je fais, ce n'est pas si grave, voir même humain, s'il m'arrive de fauter! D'une certaine façon inconsciente, plus je suis tsadik d'un côté, plus cela est défendable si je n'agis pas selon la volonté de D. quand cela m'arrange.]
En revanche, celui qui ne fait que le mal, ses méfaits n’auront pas l’appuie de la sainteté.
[le Tiféret Chelomo]

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+ "Deux nations sont dans ton ventre"

-> Selon Rachi : Le mot "nations" (goyim - גֹיִים) fait allusion à Antoninus [descendant de Essav] et à Rabbi [Rabbi Yéhouda haNassi, descendant de Yaakov], à la table desquels il n’a jamais manqué ni radis ni laitues, en été comme en hiver.
Le Maharal dit que le radis et la laitue sont des produits en général peu chers, mais saisonniers, et le fait de les avoir en permanence sur la table était un signe de richesse.
En effet, Antoninus et Rabbi étaient extrêmement riches (cf.guémara Avoda Zara 11a ; Pessa'him 119a ; Sanhédrin 110a). En quoi cela allait-il réconforter Rivka?

Le Pardess Yossef explique que le radis est utilisé comme un apéritif, qui permet de stimuler l'appétit pour le repas à venir.
La laitue a beaucoup de fibres, et sert de digestif à la fin d'un repas.

A la fin de sa vie, Rabbi Yéhouda haNassi a levé ses mains et juré qu'il n'avait pas profité de ce monde.
En effet, la guémara (Kétoubot 103b) rapporte qu'au moment de sa mort, il redressa ses 10 doigts et les tendit vers le ciel en disant : "Maître du monde, il est clair et établi devant Toi que mes 10 doigts ne se sont occupés que de Torah, et que je n'ai tiré aucun profit, ne serait-ce qu'avec le petit doigt".
=> Comment concilier cela sachant qu'il avait des produits hors saison à sa table?
Les Tossafot (Avoda Zara 11a) apprennent de là que ces produits étaient uniquement destinés à ses invités.

Antoninus, bien que descendant de Essav a appris du comportement de Rabbi Yéhouda haNassi.
Il n'y avait pas d'horaire pour les personnes de passage chez eux, et à tout moment, ils avaient de quoi manger.
C'est ainsi qu'il y avait en permanence des radis et de la laitue.
En effet, à tout moment un invité pouvait terminer son repas (laitue/désert), tandis qu'un autre pouvait juste le commencer (radis/apéritif).
C'était comme un restaurant ouvert et fonctionnant 24h sur 24h.

=> Cela réconforta Rivka.
Non pas le fait qu'ils soient richissimes, mais le fait qu'ils marchaient dans les pas de Avraham et Sarah en usant convenablement de leurs richesses pour l'hospitalité.

-> Rabbi David Feinstein fait remarquer que le terme : "nation" (גֹיִים), a une guématria de 63.
Au moment où Its'hak bénit ses 2 enfants (jumeaux), ils avaient un âge de 63 ans.

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-> Baba Salé a dit lors d'un 3e repas de Shabbath :
Le radis (tsnon) est une allusion à la froideur. Cela signifie que si le mauvais penchant se présente, lui qui est un feu ardent, pour faire tomber l'homme dans la faute, on doit le refroidir (tsnin) et ne pas transgresser.
La laitue/raifort ('hazéret) indique la révision ('hazara) dans l'étude, il faut revoir de nombreuses fois ce que l'on étudie.

-> Tossefot (Avoda Zara 10) explique que le radis est un légume qui est enfoui sous la terre à l'exception de ses fanes qui sont à l'extérieur. Alors que le raifort est au contraire un légume complètement visible sur la terre : ceci pour apprendre qu'Antonin et Rabbi échangeaient à table des paroles de sagesse dévoilée comme de sagesse cachée.

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-> Selon le Arizal, Rabbi Yéhouda haNassi était la réincarnation de Yaakov.
Antonin était l'empereur de Rome, il était également la réincarnation des étincelles positives de l'âme d'Essav le racha. Aussi, est-il venu au monde pour se rapprocher de Yaakov, c'est-à-dire Rabbi Yéhouda haNasso, qui était la réincarnation de ce dernier, afin de réparer tout le mal qu'il lui fit sa vie durant.

-> Lorsqu'Antonin décéda, Rabbi dit : "Les liens des cordes se sont séparés"(guémara Avoda Zara 10b).
Rachi commente : "Malgré la séparation, subsiste l'affection qui reliait leurs âmes".

-> Une amitié fraternelle lia Antonin et Rabbi. Antonin fit creuser des tunnels souterrains depuis sa demeure jusqu'à celle de Rabbi, qu'il empruntait [secrètement] chaque jour. Antonin reconnut la grande sagesse de Rabbi, et prit conseil auprès de lui, tant à propos de sujets publics qu'au niveau personnel.
Le guémara (Avoda Zara 10a) raconte qu'une fois, Antonin lui demanda comment agir envers la noblesse romaine qui complotait contre lui au sein du Sénat de Rome. Il lui répondit par allusion : "Rends-toi au jardin chaque jour, et arrache un seul légume". Antonin comprit son intention : celle de tuer ses opposants un par un, et non pas d'un seul coup, afin d'empêcher toute rébellion générale.

-> Tossefot (Avoda Zara 10b) demande : comment Antonin a-t-il pu avoir le mérite d'étudier la Torah de la bouche de Rabbi Yéhouda Hanassi?
À l'époque de la naissance de Rabbi Yéhouda, l'empire romain avait décrété une interdiction formelle de faire la Brit Mila. Son père et sa mère lui firent malgré tout la Brit Mila. Les autorités locales ayant appris la nouvelle, envoyèrent la famille de Rabbi Yéhouda se présenter devant César.
Durant leur long périple, à l'approche de la capitale, ils s'arrêtèrent dans une auberge qui appartenait aux parents d'Antonin qui venait de naître. Lorsque la mère de Rabbi rencontra la mère d'Antonin, elle raconta la raison de son voyage. Lorsqu'elle entendit son histoire, elle lui dit : "si tu le souhaites, prends mon nouveau-né qui n'est pas circoncis, et donne-moi ton enfant ainsi tu pourras te présenter devant le roi et préservé ta vie et celle de ton enfant." [Ménorat haMaor 83]
Durant cet échange Antonin fut allaité par la mère de Rabbi jusqu'à ce qu'il rencontre César et trouve l'enfant incirconcis. Le gouverneur qui était venu se plaindre à César à propos de cette circoncision déclara : "j'ai vu de mes propres yeux que cet enfant a été circoncis seulement Hachem leur prodigue des miracles à chaque instant".
Le roi annula son décret et renvoya toute la famille en paix.
En récompense au lait qu'Antonin but de la mère de Rabbi Yéhouda, il devint roi parmi son peuple et hérita du monde ici-bas et du monde futur. (Ménorat haMaor 83).
Il est également rapporté dans le talmud de Jérusalem qu'Antonin s'est finalement converti et se fit la Brit Mila lui-même.

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-> Le jour où Rabbi Yéhouda haNassi quitta ce monde, une voix céleste dit : "Tout celui qui était présent au discours funéraire de Rabbi est invité au monde futur". Il y avait un teinturier qui venait chaque jour s'enquérir des besoins de Rabbi, lorsqu'il entendit que Rabbi était mort, il monta sur un toit, tomba à terre et mourut. Une voix céleste dit : "Même ce teinturier est invité au monde futur". [guémara Kétoubot 103b]

-> Il y a 3 niveaux d'accès au monde futur : il y a celui qui a "une part au monde futur" comme il est dit dans la Michna : "Tout Israël a une part au monde futur" (Sanhédrin 70a). Il y a également celui qui est "invité au monde futur" ; et le plus haut niveau des trois est : "le fils du monde futur" (ben olma aba).

Rabbi Mena'hem Azaria de Pano écrit au nom du Arizal que Rabbénou haKadoch (Rabbi Yéhouda haNassi) était la réincarnation de Yaakov, et le teinturier était le guilgoul de Lavan. [lavan : signifie "blanc"]
Nous trouvons une allusion à cela à travers son travail, car il blanchissait la saleté des vêtements, et par le mérite d'avoir servi Rabbi, qui était la réincarnation de Yaakov, il blanchit les fautes de Lavan l'araméen et mérita ainsi d'être invité au monde futur.

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-> Rachi donne une autre explication à notre verset : lorsque Rivka passait devant un lieu d'étude de Torah, Yaakov se mettait à courir et 'heurtait' pour sortir. Il en était de même pour Essav devant les lieux d'idolâtrie.

Puisque Yaakov était à l'intérieur du ventre de sa mère comment pouvait-il être conscient qu'elle passait devant un lieu de Torah?

Le rav Yérou'ham Lévovitz dit que c'est comparable à une boussole.
De même qu'une boussole indique la direction du nord, l'âme de Yaakov était toujours pointée dans la direction de la sainteté et de la Torah.
Il savait naturellement lorsque sa mère était à proximité d'un lieu de Torah.

Notre Patriarche nous a transmis dans nos gènes spirituels cette attirance naturelle envers la Torah.

-> Rabbi Chlomo Zalman Bregman rapporte des exemples illustrant cette attirance innée :

1°/ La guémara (Béra'hot 61b) compare les juifs aux poissons dans l'eau, qui ne peuvent pas survivre en dehors de son habitat.
Nos Sages de conclure : "De même, la Torah est notre source de vie et peut nous sauver. Sans elle, nous allons certainement mourir."
Un juif ne peut pas survivre spirituellement sans Torah.

A l'image des poissons, on peut imaginer qu'à l'approche d'un lieu de Torah, Yaakov s'agitait, courait afin de pouvoir prendre des bouffées d'oxygène de Torah, si vitales à sa vie spirituelle.

2°/ "De même que les poissons, qui grandissent dans l’eau, boivent avec soif chaque goutte d’eau qui descend du ciel, ainsi les Bnei Israël, qui grandissent dans l’eau (de la Torah) boivent avec avidité chaque nouveau commentaire, comme s’ils n’avaient jamais goûté à la Torah."
[guémara Avoda Zara 19a]

Un midrach (Béréchit Rabba 97,3) illustre également cette soif des juifs pour la Torah : "Un poisson vit dans l’eau, et lorsqu’une goutte de pluie descend du ciel, le poisson la boit avec soif comme s’il n’avait jamais goûté d’eau auparavant."

=> Bien qu’un poisson vive entouré d’une quantité phénoménale de gouttes d’eau, chaque nouvelle goutte qui tombe du ciel, lui est pour lui manquante, comme si c’était la 1ere, l’unique.
De même si un homme est entouré de milliards de livres de Torah, il en veut toujours plus.

A l'image des poissons, on peut imaginer qu'à l'approche d'un lieu de Torah, Yaakov s'agitait, courait afin de pouvoir capter un nouvel enseignement de Torah.
Tant qu'il y a de la vie, il y a possibilité d'ingérer encore davantage de Torah.

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-> Il est intéressant de noter que cette attitude qu'ont nos Patriarches, se retrouve également chez les anges.
En effet, le Zohar (3,173a) rapporte que les anges et les êtres célestes, qui malgré le fait de ne vivre que dans une réalité complètement spirituelle, descendent dans ce monde afin d'écouter chaque nouvelle idée en Torah que les juifs révèlent.

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+ "Les enfants s'agitèrent en son sein"

-> En principe, il est interdit de marcher près d'un temple idolâtre, mais Rivka, à l'image de Sarah, allait et venait près des temples idolâtres afin d'enseigner aux femmes les voies de D., et c'est dans ces moments-là qu'Essav tentait de sortir, attiré par les idoles.

Le conflit des 2 fœtus portait également sur leur héritage, à qui allait échoir ce monde et à qui reviendrait le monde à Venir.
Evidemment, les 2 fœtus ne se querellaient pas eux-mêmes.
L'ange Mi'haël et celui cruel Samaël avaient été désignés pour être les anges gardiens respectifs de Yaakov et d'Essav. Ces anges menaient une lutte sans merci.
Samaël tenta de tuer Yaakov, mais Mi'haël vint à son secours et faillit détruire Samaël par le feu.
En effet, les anges sont constitués de feu, un ange supérieur pouvant consumer un ange inférieur (Mi'haël étant supérieur à Samaël).

Hachem sépara le 2 anges, et Il partagea lui-même l'héritage.
Essav reçut ce monde, et Yaakov le monde à Venir. La décision Divine mit fin à leur conflit.
[...]

En réalité, Rivka devait engendrer 12 enfants, c'est-à-dire les 12 tribus. Mais en disant : "A quoi suis-je destinée! Je ne supporte même pas la douleur de mes premiers enfants, comment pourrai-je en avoir 12?", alors Hachem la libéra de sa destinée.

[Méam Loez - Toldot 25,22]

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-> Rivka apprend que les deux enfants présents dans son ventre deviendront deux nations opposées, en conflit, et que lorsque l’une tombera, l’autre grandira. Selon le sens simple, le peuple juif et celui d’Essav se feront contrepoids, quand l’un monte, l’autre descend.
Une analyse plus approfondie montre que la lutte oppose le corps (Essav) et l’âme (Yaacov) et les deux forces sont en conflit continu. Si l’âme prend une place prépondérante, le corps est automatiquement affaibli et l’inverse est vrai également.

Comment réussir à engager le combat et éventuellement à remporter la victoire?
Le roi David (Téhilim 34) nous apprend qu’il y a 2 façons de travailler sur soi et de s’améliorer : abandonner le mal et faire le bien. L’abandon du mal signifie, dans ce contexte, affaiblir l’emprise du corps. Mais il faut aussi "faire le bien" ; en s’élevant spirituellement, notre attache au monde matériel sera alors forcément amoindrie.
[-> "fuir le mal" (sour méra) = je mets en place toutes les barrières me permettant d'éviter d'y être confronté ;
-> "et fais le bien" (assé tov) = je suis tellement occupé positivement, qu'il n'a pas de place pour venir en moi.]

Le Maharal (Gour Arié - Toldot 25,23) fait une remarque sur le commentaire de Rachi à propos du destin inversement proportionnel de Yaacov et d’Essav. Quand Yaacov tombe, Essav s’élève ; quand Yaacov s’améliore, Essav trébuche. C’est Yaacov qui mène la barque : Essav ne peut s’élever qu’en résultat de la chute de Yaacov et si Yaacov triomphe, Essav est impuissant.
=> Il en est de même pour la lutte entre le corps et l’âme. On peut décider de celui qui vaincra : si l’on s’efforce de renforcer notre âme, la force du corps décline.

"Its'hak implora Hachem, en face de sa femme, car elle était stérile" (Toldot 25,21)

Nous sommes habitués à un monde dans lequel une circonstance engendre une réaction.
Ainsi, nous aurons pensé que le verset nous dise d'abord : "elle était stérile" (le problème), puis ils implorèrent Hachem (la solution).
Pourquoi l'ordre semble-t-il inversé?

Rabbénou Bé'hayé (Torah Témima) répond qu'il existe une règle : D. désire ardemment les prières des justes (guémara Yébamot 64a).

-> La guémara (Yebamot 64a) nous apprend que Rivka était stérile parce que D. prend plaisir aux prières des justes. Il sait que ceux-ci réagissent à la souffrance par des requêtes et suppliques, raison pour laquelle Il les soumet à des épreuves.

-> "Pourquoi les matriarches (Sarah, Rivka et Ra’hel) étaient-elles stériles? Parce que D. aspirait à leurs prières.
Il dit : 'Elles sont riches, elles sont belles, … Si Je leur donne [également] des enfants, elles ne prieront pas devant Moi.' "
[Midrach Tan’houma – paracha Toldot]

=> Ainsi, la cause est : Hachem veut entendre ses prières, et non : "elle était stérile" (la conséquence).
Le verset suit donc le bon ordre des choses.

[b'h, ce sujet est abordé plus en détails ci-dessous]

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-> Le 'Hazon Ich disait aux personnes qui ont des soucis dans la vie : "C'est que D. a vraiment envie de vous entendre!"

En effet, Hachem a donné au serpent la pire des punitions : ne pas manquer de nourriture (la poussière), car par cela, il n'a plus d'occasion de se tourner vers Lui en vidant son cœur.

La vision juive est que suite à une prière, on a plus gagné à renforcer notre lien avec Hachem, que d'obtenir ce que l'on souhaitait.

-> Rabbi Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hochma ouMoussar) dit que c'est une grave erreur de penser que nous avons des soucis dans notre vie, et qu'ensuite seulement nous prions.
La réalité est que Hachem aime tellement entendre nos prières, qu'Il va utiliser les problèmes comme déclencheur permettant de casser, briser notre cœur vers Lui.

Le midrach (Chémot rabba 21,5) rapporte qu'une fois que D. nous a délivré d'Egypte, nous nous sommes arrêtés de crier vers Lui.
Mais Il voulait encore nous entendre!
C'est pourquoi, Il a envoyé Pharaon après nous à la Mer Rouge, afin de nous amener à crier de nouveau vers Lui, puisque c'était alors l'unique possibilité de s'en sortir.

=> Dans notre vie, même quand tout va bien, il ne faut pas se relâcher en prière, et toujours s'efforcer de vider toutes nos forces, tout notre cœur vers Hachem, car sinon, Il risque de nous envoyer des difficultés pour arriver à ce même résultat.

Il ne faut pas voir nos souffrances comme un échec (D. ne m'aime pas!), au contraire, c'est un signe certain que Hachem tient à toi!

D. donne des combats dans la vie, en fonction des capacités de chacun.
Traverser des difficultés, c'est signe que nous sommes un soldat de grande valeur!

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-> "Its'hak implora Hachem, en face de sa femme, car elle était stérile" (Toldot 25,21)

"Nos Sages nous apprennent un principe fondamental (guémara Baba Kama 92a) : "Celui qui prie pour autrui tout en ayant besoin de la même chose est exaucé en premier".

Selon le Maguid de Doubno, le fait de prier pour son prochain possède un autre avantage : celui d'être plus bavard, de tout oser dire à Hachem, car on le fait dans le cadre d'un acte de bonté, d'amour d'autrui, et non que pour soi-même.

Rachi commente (Yits‘haq implora) : "[Le verbe est à la forme active]. Il a multiplié sa prière avec insistance."

=> Its'hak se met en face de sa femme (il se met à sa place afin de ressentir pleinement ses besoins), multiplie sa prière avec insistance (implora) pour autrui (sa femme) tout en ayant besoin de la même chose (un enfant).
Il en a résulté que Hachem a accepté sa propre prière, et qu'Il lui a accordé ce dont il avait besoin lui-même (avoir un enfant par le biais de Rivka).

N'hésitons pas à utiliser cette astuce de nos Sages.
Si j'ai besoin de quelque chose, alors je vais plutôt prier pour un autre juif qui en a besoin.
b"h, On peut compléter cette réflexion, ci-après : https://todahm.com/2017/09/27/5606

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-> Its'hak a amené son épouse Rivka au mont Moria pour prier avec elle sur le lieu de la Akéda.
[Pirké déRabbi Eliézer 32]

-> Its'hak était certain qu'il aurait des enfants (cf.Béréchit 17,19), mais il suppliait D. que cela soit par le biais de la femme vertueuse qui se tenait face à lui : Rivka.
[le Sforno]

-> Le midrach (Béréchit Rabba 63,5), nous indique que Its'hak s'est ainsi adressé à Hachem :
"Maître de l'univers! Puissent tous les fils que Tu me donneras naître de cette femme vertueuse!"

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+ "Its'hak implora Hachem face à sa femme" (Toldot 25,21)

=> Pourquoi justement "face à sa femme"?

-> Le Maharil Diskin enseigne:
Hachem avait promis à Avraham : "Je multiplierai ta descendance".
C'est pourquoi Its'hak savait qu'il aurait des enfants, mais il voulait que ce soient ceux de Rivka.
=> C'est pourquoi, il a imploré Hachem face à son épouse, car il ne voulait pas d'enfants d'une autre femme!

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+ "Its'hak implora Hachem au sujet de sa femme parce qu'elle était stérile" (Toldot 25,21)

-> "ki akara hi" (car elle était stérile) ne signale que la stérilité de Rivka.
D'après le Méchekh 'Hokkhma, le mot "hi" (elle - הִוא) a volontairement été écrit avec la lettre vav : הִוא de guématria 12, pour faire une allusion à la durée de l'état de stérilité de Rivka.
En effet, Its'hak avait 40 ans lorsqu'il a épousé Rivka qui avait 3 ans.
Its'hak est devenu le père d'Essav et Yaakov à l'âge de 60 ans et Rivka a donc enfanté à l'âge de 23 ans.
Or, une femme ne peut pas enfanter avant l'âge de 11 ans, selon la guémara (Yébamot 12b).
=> Ainsi, Rivka n'a été stérile durant : 23-11 = 12 ans, ce qui est suggéré par la valeur numérique 12 du mot écrit anormalement "hou" (הִוא) au lieu de : "hi" (היא).

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-> "Its'hak Avinou était stérile, car il est écrit : "Its'hak implora Hachem en face de sa femme (Rivka), car elle était stérile".
Il n'est pas écrit : "à propos de sa femme", mais "en face e sa femme", pour t'apprendre que les 2 étaient stériles.
S'il en est ainsi (qu'Its'hak et Rivka étaient tous 2 stériles), pourquoi alors la fin de ce verset dit-il : "Hachem l'exauça ("lo") et non pas "Hachem les exauça ("lahem")"?
C'est que la prière d'un tsadik, enfant d'un tsadik, n'est pas comparable (est supérieure) à la prière d'un tsadik, enfant d'un racha ...

Pourquoi nos Patriarches (et nos Matriarches) étaient-ils stériles (initialement)?
C'est parce que Hachem désire entendre la prière des tsadikim ...
La prière des tsadikim fait passer les décret de Hachem de la rigueur (midat hadine) à la miséricorde (midat hara'hamim).
[rabbi Its'hak - guémara Yébamot 64a]

-> Le mot : "en face" (lénokha'h) signifie qu'ils ont prié l'un pour l'autre, l'un en face de l'autre, c'est-à-dire que chacun a prié Hachem pour guérir la stérilité de son conjoint.
[Maharcha]

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=> Comment justifier que la prière d'un tsadik fils de tsadik est mieux écoutée que celle d'un tsadik fils de racha?

-> Le Pardess Yossef enseigne :
La prière d'un tsadik fils de tsadik est plus efficace que celle d'un tsadik fils de racha lorsqu'il prie pour lui-même (ou pour son époux), car il est aidé par le mérite de ses pères (zékhout avot).
Par contre, c'est la prière d'un tsadik fils de racha, qui a su abandonner les mauvaises actions de ses pères et emprunter la vie droite (yachar) de la Torah, qui a plus d'importance au yeux d'Hachem lorsqu'il prie en faveur d'autrui.

-> Le Maharcha dit que la guémara prouve que la prière d'un tsadik fils de tsadik est mieux acceptée dans le Ciel pour annuler un décret de stérilité que la prière d'un tsadik fils de racha.

Le Ben Ich 'Haï explique ainsi cette affirmation du Maharcha :
D'après la guémara (Baba Batra 62b), les petits-enfants sont considérés comme des enfants. Ainsi, lorsqu'un homme prie pour avoir des enfants, cette prière concerne aussi son père, car ses enfants, s'il est exaucé, seront les siens et ceux de son père.
C'est pourquoi le tsadik fils de tsadik est aidé dans ses prières par le mérite de son père qui est concerné.
Par contre, le tsadik fils de racha, privé du mérite de son père, n'est aidé que par son propre mérite.

Le Ben Ich 'Haï écrit également :
Le terme "tsadik" (צדיק) a pour guématria : 204.
Lorsque le père et le fils sont tous 2 tsadikim (tsadik fils de tsadik), la guématria totale est : 204+204= 498, ce qui est la même que celle du pronom démonstratif : "zot" (זאת) de valeur 408.
Or, nos Sages dans le midrach rabba, signalent que le mot "zot" (ceci - זאת) est, entre autres, associé à la prière.
=> Ainsi, la prière la plus considéré est celle d'un tsadik fils de tsadik.

["C'est avec ceci (zot - זאת) qu'Aharon entrera dans le Sanctuaire (à Kippour)" (Vayikra 16,3).
Les midrachim expliquent que le Cohen Gadol se présente le jour de Kippour, afin d'annuler les mauvais décrets qui pèsent sur le peuple d'Israël, avec ceci (zot - זאת) : la prière (kol - קול) de guématria 136, le jeûne (tsom - צום) de même guématria 136, et l'argent (maon - ממון) de la tsédaka, de même guématria 136.
La somme totale de ces 3 outils (téfila, téchouva, tsédaka), de même efficacité (même guématria 136), donne un total de : 136*3= 408.
Ainsi, le mot zot (זאת) de guématria 408, symbolise les 3 "outils" cités.]

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=> Hachem ne répond-Il pas à la prière de tout tsadik? Pourquoi ici n'a-t-Il répondu qu'à la prière d'Its'hak et non celle de Rivka?

-> Le rabbi de Kotsk donne la réponse suivante :
La prière de tout tsadik, fils de tsadik ou non, est importante aux yeux d'Hachem, et Il répond en général à chacun d'eux.
Lorsque [dans la guémara ci-dessus] rabbi Its'hak affirme que la prière du tsadik fils de tsadik ne ressemble à celle du tsadik fils de racha, son intention n'était pas de dire que l'un est écouté dans le Ciel et l'autre non.
En réalité, tous 2 savaient par intuition Divine (roua'h hakodech) que si leurs prières étaient exaucées, ils auraient un enfant tsadik, et un enfant racha, mais les prières d'Its'hak et de Rivka étaient différentes :
- Its'hak, tsadik fils de tsadik, priait pour que l'enfant tsadik soit un tsadik parfait (tsadik gamour) en sainteté et en pureté, afin de continuer la chaîne de véritables tsadikim, quitte à ce que l'autre fils soit un racha total (racha gamour), privé de toute étincelle de sainteté ;
- Rivka, tsadékét fille de racha, priait au contraire pour que l'enfant racha ne soit pas racha gamour, quitte à ce que l'autre enfant ne soit pas un tsadik gamour.

Hachem a finalement exaucé la prière d'Its'hak, tsadik fils de tsadik, qui ne ressemblait pas à celle de Rivka, puisqu'il est écrit qu'Il a répondu à lui (lo - לו) et non à elle (la - לא).

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=> Pourquoi Hachem aime-t-Il entendre la prière des tsadikim?

-> La fin de la guémara (ci-dessus) affirme que : "La prière des tsadikim fait passer les décret de Hachem de la rigueur à la miséricorde".
De plus, selon la guémara (Béra'hot 7a), Hachem "prie" que Sa miséricorde l'emporte sur Sa colère envers Ses enfants.
=> Ainsi, Hachem aime entendre les prières des tsadikim qui par leur pouvoir de transformer la colère d'Hachem en miséricorde, réalisent Sa volonté.
[Iyoun Yaakov]

-> Puisque Hachem est la source de bontés et de bienfaits ('hessed), il ne peut émaner de Lui que du 'hessed.
Même les situations difficiles (dine) ont une racine de 'hessed.
Ainsi, lorsque rabbi Its'hak dit que Hachem veut faire un grand 'hessed aux tsadikim en les mettant dans des situations de détresse (tsara) qui les amènent à prier du fond du cœur, en profondeur, afin d'obtenir ce qu'il leur manque, cette prière intense et sincère les attache à Hachem plus intensément.
En cela, Hachem leur fait un grand 'hessed. La souffrance endurée par le tsadik en valait la peine, puisqu'elle permet d'augmenter son attachement à Hachem.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou - tome.4, p.63]

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-> Le verset ci-dessus (v.25,21) indique d'abord la prière d'Its'hak et Rivka et ensuite la cause : la stérilité de Rivka.
N'aurait-il pas été plus logique d'inverser les 2 : "Rivka était stérile" => c'est pourquoi : "Its'hak implora Hachem"?

-> Rabbénou Bé'hayé explique : La Torah nous enseigne que la détresse (la stérilité) n'est pas la cause qui a conduit Its'hak a prier pour remédier à cette détresse, mais c'est la prière des tsadikim, appréciée et attendue par Hachem, qui devient la cause de la détresse.
Ainsi, dans notre cas, le Ciel a rendu Rivka stérile uniquement pour que Hachem ait plaisir à entendre la prière d'Its'hak et de Rivka.
Cette prière du fond de leur cœur, qui les attache davantage à Hachem, devient la véritable cause de la stérilité, et plus généralement de toute détresse.
Nous comprenons mieux l'affirmation de rabbi Its'hak : "Nos Patriarches étaient stériles car Hachem désirait entendre la prière des tsadikim".

[dans nos moments difficiles, nous pensons que Hachem nous a forcément abandonnés, qu'Il n'est plus intéressé par nous, mais c'est tout le contraire. Hachem a une envie folle de nous, Il veut nous entendre lui parler par la prière, et c'est pour cela qu'Il nous donne des difficultés.
La nature humaine est d'oublier D. lorsque tout va bien pour nous, et de se tourner vers Lui lorsque cela devient difficile.
Le rav Elimélé'h Biderman donne l'exemple suivant : une personne s'est mise sur le toit d'un immeuble et elle jetait des billets. En bas les gens se rassemblaient pour prendre l'argent, mais personne ne levait la tête pour en voir la provenance. Alors, il a mis en place une autre méthode pour attirer l'attention vers lui : il a jeté des pierres. Maintenant, tout le monde le regardait.
Cela illustre notre nature à reconnaître Hachem pendant nos moments difficiles, et à l'oublier lorsque tout va bien.

Nos Sages (guémara Sanhédrin 44 - לעולם יקדים אדם תפילה לצרה) nous conseillent d'abreuver Hachem de prières lorsque tout va bien pour nous, car ainsi Hachem n'a plus besoin de nous imposer des malheurs pour que l'on en vienne à prier davantage.
[Rabbi Akiva Eiger enseigne qu'on sera tenu pour responsable de nos malheurs, car au Ciel on nous demandera pourquoi nous n'avions pas prié au préalable, ce qui aurait évité au problème de se produire.]
D'ailleurs, le rav Elimélé'h Biderman rapporte que si pendant une épreuve nous prenons la résolution de continuer à prier Hachem avec la même intensité par la suite, alors il n'y a plus de raison pour que nos difficultés continuent. Hachem retire alors nos malheurs, et notre vie sera agréable.
Hachem désire avoir un lien avec nous, et tant que nous le maintenons de notre mieux, alors il n'y a pas de raison de causer des problèmes pour nous faire prier davantage (vu que c'est déjà le cas!).

Le Arvei Na'hal dit qu'on voit cela en allusion dans le Téhilim (86,3) : "Prends-moi en pitié, Hachem, car vers toi je crie toute la journée" ('honéni Hachem ki élé'ha ékra kol ayom).
Le roi David déclare : "Qu'il y ait des malheurs ou bien que ma vie soit agréable, Hachem je prierai vers Toi toute la journée. Je ne m'arrêterai pas de Te prier. C'est pourquoi : "Prends-moi en pitié" = il n'est pas nécessaire de m'imposer des difficultés pour m'encourager à Te prier, car de toute façon, indépendamment de cela je Te prierai." ]

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-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - si’ha 101) enseigne :
La construction de l'Assemblée d'Israël s'est réalisée à partir des prières qu'Hachem désirait entendre :
- celles de nos Patriarches et Matriarches pour engendrer ;
- et celles du Peuple pour d'Egypte.
En effet, à la sortie d'Egypte, Hachem a placé le peuple d'Israël, poursuivi par les égyptiens, dans une situation dramatique pour l'unique raison d'entendre une prière intense de Son peuple.
D'ailleurs, après avoir entendu la voix "agréable" de ces supplications, Hachem dit à Moché : "Pourquoi M'implores-tu ... Qu'ils avancent!" (Chémot 14,15).
Hachem voulait dire à Moché : les prières des Bné Israël ont précédé ta prière ; Mon désir d'entendre ces supplications a déjà été exaucé ; vous pouvez donc maintenant avancer vers la mer.

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=> Allusion numérique au changement opéré par la prière du tsadik :

-> "La prière des tsadikim fait passer les décrets de Hachem de la rigueur (midat hadine) à la miséricorde (midat hara'hamim)."

Le Ben Ich 'Haï enseigne :
La prière du tsadik, qui s'effectue de tout son cœur (lev - לב), a le pouvoir de transformer l'état de colère (roguez - רוגז) d'Hachem, source de tourmente/châtiment (yissourim), en un état d'affection et de miséricorde (ra'hem - רחם).
En effet, il y a une allusion à cette transformation, car la guématria de la colère (רוגז) qui est de 216, ajoutée à celle du cœur (לב) qui est de 32, donne un total de 248 (216+32), qui est la guématria de la miséricorde (רחם), soit 248.

"Et Essav alla vers Ichmaël et prit pour femme Ma'halat, fille d'Ichmaël" (Toldot 28,9)

A propos de ce verset, la guémara Yérouchalmi (Bikourim 3,3) justifie le fait que toutes les fautes d'un nouveau marié ('Hatan) enseigne :
"Est-ce que Ma'halat est son nom? N'est-ce pas que son nom est Bosmat?
C'est pour nous apprendre que toutes les fautes d'Essav lui ont été pardonnées.
De là, les fautes d'un nouveau marié lui sont pardonnées."

-> En effet, le verset a modifié le vrai nom de son épouse Bosmat en Ma'halat (dérivé de Ma'hal, qui signifie : pardonner), pour nous apprendre qu'un 'hatan, même mécréant comme Essav, voit ses fautes antérieures pardonnées le jour de son mariage.

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 22) explique à ce sujet :
Alors que le jour de Kippour, nos fautes ne sont pardonnées qu'après téchouva, le jour du mariage a un pouvoir supérieur puisqu'il pardonne les fautes du 'hatan, même sans téchouva, puisque l'on sait que ni Essav, ni Ma'halat ne se sont repentis.

D'où vient donc le mérite du 'Hatan de voir toutes ses fautes effacées sans même faire téchouva?

Le mérite du 'hatan est qu'il accepte, ce jour-là, la responsabilité de ses devoirs envers son épouse.
Prendre sur lui le joug de cette responsabilité, pendant toute la durée de sa vie matrimoniale, le grandit et D. lui accorde alors les moyens d'assumer les devoirs auxquels il s'est engagé et lui efface alors toutes ses fautes.

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-> Il est enseigné dans la guémara (Shvouot 13a) que le jour de la 'houpa est appelé "Yom Kippour katane" pour le marié et la mariée. La force du jour de Yom Kippour provient de la puissance et de l'essence du jour même, qui expie les fautes.

Le rabbi Pin'has Friedman ajoute :
C'est-à-dire que l'essence de la sainteté de Yom Kippour lui-même, l'essence de la lumière qui éclaire ce jour-là, purifie et nettoie l'homme de toutes ses fautes ...

En nous apprenant cela du mariage d'Essav, la Torah transmet un fondement très important : tout juif, tel qu'il est, où qu'il soit, même s'il a commis les plus grandes fautes comme Essav le racha, dans l'intériorité de son âme, reste juif. Et lorsqu'arrivera le jour où il s'éveillera, comme par exemple, le jour de sa 'houpa où s'éveille son âme, Hachem dans Sa grande bonté lui pardonnera toutes ses fautes.
[en effet la guémara (Baba Batra 16b) rapporte : "Essav commit ce jour-là 5 fautes : il viola une jeune fiancée, il tua, il nia la résurrection des morts, il renia Hachem, et il méprisa le droit d'aînesse".
Donc si malgré cela Essav a pu obtenir un pardon de ses fautes, à plus forte raison cela est valable pour nous!]

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Essav choisit ses femmes parmi les filles de Canaan ; Ada, fille d’Elon le Hethéen et Olibama, fille d’Ana, fille de Tsivon, le Hévéen ; et Basmat, fille d’Ichmaël, sœur de Névayot. (Vayichla'h 36,2-3)

-> Rachi (v.26,3) commente : On trouve dans le midrach sur le livre de Chmouel (chapitre 17) qu’il existe 3 catégories de personnes dont les péchés sont pardonnés : celui qui se convertit, celui qui est jugé digne d’accéder à une position élevée et celui qui se marie.
Et c’est d’ici que l’on déduit le 3e cas : elle a été appelée Ma‘halat parce que, lorsqu’elle s’est mariée [avec Essav], ses péchés lui ont été pardonnés (nim‘halou).

=> À 2 reprises, la Thora parle des mariages d’Essav (dans Toldot et dans Vayichla'h).
Comment comprendre que les fautes d'une personne sont comblées le jour de son mariage, sans même qu’elle fasse techouva? [cf. rav Chmoulévitch ci-dessus]

-> Le rav Steinman (Ayéleth Hacha’har - Vayichla'h 36,2) note que le mariage est un moment propice au changement et au repentir. Ainsi, nos Sages nous enseignent que les fautes du ‘hatan sont expiées parce qu’il est très probable qu’il fasse techouva, auquel cas il est pardonné.

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2017/07/25/le-jour-du-mariage-jour-des-expiations

"La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22)

1°/ Its'hak ne parlait sûrement pas du timbre de la voix puisque, comme le remarquent nos Sages, les voix de Yaakov et d'Essav étaient si semblables qu'il ne pouvait les distinguer.

Rachi explique qu'Its'hak voulait dire la façon de parler de Yaakov, car celui-ci s'exprimait toujours avec humilité et invoquait le nom de D.

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2°/ Selon nos Sages (guémara Guittin 57b) : derrière toute prière qui porte ses fruits se trouve sans aucun doute un descendant de Yaakov ... Chaque fois qu'une armée remporte une victoire, des descendants d'Essav y sont certainement mêlés.

Ainsi :
-> le pouvoir de Yaakov réside dans sa voix qui prononce des prières ;
-> le pouvoir d'Essav réside dans ses mains meurtrières (ex: les mains de l'empire Romain, des descendants d'Essav, qui ont détruit le 2e Temple et nous ont exilé de notre terre)

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3°/ "Quand la voix de Yaakov s'entend dans les synagogues et les maisons d'étude, les mains d'Essav ne peuvent pas vous dominer"
(le midrach -> én hayadayim yédei Essav choltot ba'hem).

Le Gaon de Vilna vient commenter : "la voix est la voix de Yaakov" (הַקֹּל קוֹל יַעֲקֹב - akol kol Yaakov).
Le 1er kol est écrit sans vav et peut se lire : kal (קל) , qui veut dire léger.
En d'autres termes, lorsqu'une légèreté, une faiblesse, se fait sentir dans la voix de Yaakov, les mains d'Essav le dominent.
Mais lorsque la voix de Yaakov est "pleine" (écrite pleinement, avec un vav), sans légèreté, ni faiblesse, les mains de Yaakov ne peuvent pas le dominer.

Le Gaon de Vilna commente : "les mains sont les mains d'Essav" :
Quand la voix est celle de Yaacov (par l’étude et la prière), alors les mains, sous entendu ses mains, c’est-à-dire les mains du peuple juif, seront les mains de Essav. Le peuple d’Israël aura le droit de "subtiliser" les mains de Essav pour les utiliser pour se défendre et se protéger.
Ainsi, cela revient à dire que "les mains ne seront plus les mains de Essav".
Tous les ennemis d’Israël n’auront plus leurs mains pour faire du mal au peuple juif, puisque leurs mains c’est-à-dire leurs forces seront neutralisées pour être transférées au profit d’Israël en vue de se défendre et de se protéger.

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-> "La voix, c’est la voix de Yaakov et les mains sont les mains d’Essav" (v.27,22)
Selon le Yaarot Dvach, cela signifie que si nous avons la voix de Yaakov (kol Yaakov), c’est-à-dire que nous disons des paroles de Torah et que nous prions, c’est certes bien mais tant que nous ne mettons pas notre cœur, alors dans ce cas : "les mains sont les mains d’Essav" (véayadayim yédé Essav) = Essav aura toujours du pouvoir sur nous.
Cependant lorsque nous servons Hachem avec notre cœur, alors le mérite d’Essav est annulé, et Amalek n’a plus aucun pouvoir sur nous.

[b'h, ici du divré Torah : http://todahm.com/2019/03/02/10162-2 ]

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4°/ "La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont les mains d'Essav"
Nos Sages tirent de ce verset que lorsque la voix de Yaakov est entendue : les juifs étudiant la Torah et apprenant les mitsvot, alors les mains de Essav ne les atteindront pas.
En réalité, la compréhension de ce verset est que : lorsque les juifs étudient la Torah et sont dans les lieux d'étude, alors les non-juifs font le travail à leur place (le mains d'Essav). Sinon, les juifs vont être forcés d'en sortir et de le faire eux-mêmes.
[Déguel Ma'hané Efraïm - Rabbi Moché 'Haïm de Sédlikov]

[La guémara dit que plus on prend sur nous de peiner dans l'étude de la Torah, alors plus Hachem nous enlèvera des soucis d'ordre matériel. On a tous une dose de souffrances sur nous, mais si on la met dans le spirituel, on n'a alors plus besoin de l'avoir autrement.
Ainsi, s'il y a la voix de Yaakov, alors c'est Essav avec ses mains qui devra agir, car nous avons déjà assez donné nos efforts autrement!]

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5°/ Il est écrit une belle explication dans le Léchem Léfi haTaf.

Lorsque l'on écrit les lettres du nom : עשו, de façon pleine, on a :
-> le ע (aïn) = עין.
La guématria des lettres non présentes (cachées) dans le nom est de : 60 (youd+noun) ;
-> le ש (shin) = שין.
On obtient de même : 60
-> le ו (vav) = ויו.
La guématria des lettres cachées est de : 16 (vav+youd).

=> Le nom Essav possède en caché une valeur de 136, qui est la même que le mot : kol (קוֹל - la voix).

=> Ainsi, si la voix (kol) de la Torah est chantée à voix haute et fièrement, toute la force que possède Essav restera cachée.
Mais si la voix de Yaakov est cachée, alors la force d'Essav va faire régner de la terreur sur le peuple juif.

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Nos Sages nous disent : "Toutes les catastrophes qui arrivent dans le monde, viennent à cause des juifs."
[guémara Yébamot 63a]

[Directement ou indirectement adressée au peuple juif, une catastrophe vient nous réveiller de notre monotonie, lourdeur afin que l'on puisse s'ouvrir à la réalité de ce que D. attend de nous, pour notre bien.]

Le midrach dit : "Lorsque la voix est la voix de Yaakov, alors les mains n'appartiennent plus à Essav" (Béréchit Rabba 65,20)

Le rav Wolbe (Chiourei 'Houmach) de commenter : "Lorsqu'un juif étudie la Torah, le peuple juif dans son ensemble s'élève. La résultante automatique est que nos ennemis vont tomber!"

=> Notre futur est entre nos mains (de Yaakov).
A nous d'agir pour qu'il soit des plus radieux ... b"h 🙂

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-> "C'est une halakha qu'Essav hait Yaakov"
[midrach Yalkout Chimoni Bamidbar 722]

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+ "La voix (akol - הַקֹּל) est la voix (kol - קוֹל) de Yaakov, mais les mains sont les mains d'Essav"

=> Pourquoi le mot "hakol" (la voix) est écrit sans "vav"?

Le Séfer Tsélota déAvraham répond :
Car Yaakov n'a pas toujours la possibilité de crier. Souvent, quand les mains d'Essav provoquent des malheurs et que s'accomplit le verset : "les mains sont les mains d'Essav", la voix de Yaakov est également obligée de se taire. De manquer une lettre. En effet, même crier, il ne nous laisse pas ...

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-> Lorsque Hachem annonce à Rivka qu'elle va enfanter 2 jumeaux, à l'origine de 2 peuples (Essav et Yaakov), Il ajoute : "Un peuple sera plus puissant que l'autre" (Toldot 25,23).

Rachi commente : lorsque l'un de ces 2 peuples s'élève, l'autre chute et réciproquement.

C'est pourquoi, Haman désirait la chute des juifs afin d'assurer son ascension personnelle et celle de son peuple, et pour cela il était prêt à verser une très grande somme d'argent.
[il a payé à A'hachvéroch 10 000 kikars d'argent, qui selon le rav Lumbroso équivalent à 680 tonnes d'argent pour faire périr le peuple juif!]

Donc, l'intention d'Haman n'était pas seulement le départ des juifs du royaume qui le dérangeaient, mais aussi une chute et l'extermination des juifs qui auraient assuré son élévation personnelle.
[Beit Its'hak]

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-> La Torah est la voix de Yaakov, la puissance des juifs, et tout celui qui s’y rattache n’a pas à avoir peur des mains d’Essav, le racha.
[Sfat Emet]

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-> Si les juifs regardent des choses interdites, alors les forces de Essav et d'Ichmaël reprennent des forces.
Mais si nous sommes vigilants à protéger notre sens de la vision, alors Essav et Ichmaël seront anéantis et le machia'h viendra.
['Hida - Na'hal Kédoumim - Béréchit]

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-> Même quand un homme a beaucoup fauté, tant qu'il continue à prier à Hachem et Le supplier de sauver son âme, alors il y a bon espoir qu'Hachem le guérisse des blessures causées par ses fautes.
Le verset dit bien : "La voix est la voix de Yaakov et les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22).
Même si ses mains ont commises de lourds péchés, si sa voix supplie Hachem, il peut espérer être sauvé.
[Méïr énei 'Hakhamim]

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- "hakol" = la voix, la parole :
- "kol Yaakov" = cela peut être du positif : Torah, prière, donner des encouragements à autrui ;
- ou bien "yédé Essav" = négatif : en nuisant à autrui, lachon ara, ...
=> La parole est comme un marteau : soit on décide de s'en servir pour construire, soit pour détruire / faire du mal.
[rav Yéhochoua Alt]

"On lui donna le nom d'Essav" (Toldot 25,25)

La valeur numérique de : "Essav" (עֵשָׂו) est de : 376, qui est la même que celle du mot : shalom (la paix - שָׁלוֹם).

Comment comprendre cela?

1°/ Le Baal haTourim nous dit que si cette relation entre Essav et le concept de la paix n'existait pas, Essav aurait détruit le monde entier.

=> Ainsi, tout le mal qu'ont fait Essav et ses descendants n'est rien par rapport à ce qu'ils auraient fait sans l'existance de ce lien avec le shalom dans leur nom!!

On peut faire un lien avec la guémara (méguila 6b), qui parle de "guermania" (une des provinces du royaume d'Edom), en disant qu'elle a le potentiel de sortir de chez elle et de tenter de détruire le monde.

Qui est le royaume d'Edom?
"Edom, c'est Essav" (Béréchit 36,8).
A quoi correspond la "guermania"?
Rabbi Yaakov Emden explique que "guermania" fait référence à la zone de l’Allemagne actuelle.

Il est incroyable de voir à quel point la tendance innée d'Essav à détruire le monde s'est manifestée, comme écrite dans notre Torah et par nos Sages, des milliers d'années auparavant.

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2°/ Le Avnei Nézer s'appuyant sur ce lien numérique entre Essav et le mot : shalom, va en tirer une autre conclusion.

Essav a vécu une vie de paix et de tranquillité, dans le sens qu'il n'a jamais cherché à combattre son yétser ara.
Son inclinaison au mal vivait en totale paix en lui !!
(d'où le lien entre Essav et la paix)

A l'inverse, lorsqu'une personne se bat souvent et de façon courageuse contre son yétser ara, elle va vivre des moments de trouble, d'agitation interne, jusqu'à ce qu'elle gagne haut la main le combat.

Le véritable shalom, ce n'est pas d'abandonner le combat contre son yétser ara, c'est au contraire lutter en permanence de toutes ses capacités pour le vaincre (b"h) autant que possible.
Il en découle une véritable paix intérieure, qui vient du fait que mon âme est satisfaite de ce que j'ai réalisé, car conforme à la volonté de D.

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3°/ Rachi (25,25) nous dit : "[Le nom Essav vient ] de la racine ‘assé ("faire"). Tout le monde l’a appelé ainsi parce qu’il était "fait", c’est-à-dire qu’il était venu au monde tout velu, comme un homme d’âge mûr."

=> Essav est lié à la notion de : complet, finalisé.

Yakov vient du mot : ékev, qui signifie : le "talon".
C'est la partie la plus basse du corps humain, que Yaakov avait attrapé à son frère au moment de sortir du ventre de sa mère.

Qu'est-ce que cela vient nous apprendre?

Le Chem miChmouel nous dit que Essav était parfaitement heureux avec ce qu'il avait, n'ayant aucun désir de spiritualité.
A ces yeux, il était une personne complète, totalement aboutie, comme son nom le laisse indiquer.
Essav a numériquement un lien avec le mot : "shalom" (la paix), qui a pour racine le mot : "shalem" (complet, abouti, entier), renvoyant à sa vision de la vie.

Yaakov considérait ses actes comme petits et faibles, à l'image du talon qui est tout en bas du corps, et il cherchait donc en permanence à monter plus haut, à progresser.

Il est écrit ensuite : "Essav devint un homme sachant chasser, un homme des champs, et Yaakov était un homme intègre (ich tam), demeurant (yochèv - יֹשֵׁב) dans les tentes" (Toldot 25,27).

Le terme yochèv renvoie, en général, à la notion de s'arrêter d'avancer, à une envie de se reposer dans la vie.
Mais ici, il manque curieusement un vav dans ce terme.
Il est en effet généralement écrit : יושב

Le Netsiv (Haémek Davar) dit qu'à chaque fois qu'un mot est écrit de façon incomplète (avec au moins une lettre manquante), cela nous apprend toujours qu'il manque quelque chose dans le concept que le mot représente.

En appliquant cela à notre verset, on apprend que Yossef était assis dans les tentes pour étudier, mais qu'il considérait toujours que sa sagesse était incomplète, qu'il y avait toujours plus à apprendre.

Ainsi, on peut dire que :
-> le succès de Yaakov résidait dans son perpétuel état d'être un étudiant de la vie : il y a toujours moyen de progresser.
Yaakov est appelé : "ich tam" = intègre.
Il connaissait sa place, marchant humblement sur le chemin de la volonté de D.

-> A l'inverse, Essav se voyait comme parfait, sans progression possible.
Essav est appelé : "yodéa tsayid" (sachant chasser) = le terme "yodéa" (un sachant), renvoie bien au fait qu'Essav se sentait comme un "sachant" (yodéa), une personne qui pense déjà tout comprendre.

 

Source (b"h) : traduction et compilation personnelle de dvar Torah du Rabbi Shlomo Zalman Bregman

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-> Rabbi Yé'hezkel Sarna (Daliyot Yé'hezkel) dit que le mot : "tam" signifie être entier avec Hachem (Rachi : Tel était son cœur, telle était sa parole).
De même qu'une personne s'étant cassé le poignet par accident n'est plus dans un état parfait physiquement, de même lorsque nous fautons par accident, nous ne sommes plus parfait spirituellement.
La mitsva de "tamim tiyé" (être entier), nous oblige à maintenir cet état de complétude spirituel (faire téchouva, monter la garde, éviter les situations à risque, ...).
[A l'inverse (de ich tam), Essav est appelé : "ich tsadé" (homme des champs), signifiant qu'il n'est pas chez lui dans ses tentes. Sa maison est donc grande ouverte au yétser ara, qui est alors le maître à bord.]

Le louz

"Its’hak avait quarante ans lorsqu’il prit pour épouse Rivka, fille de Bétouel l’Araméen, du territoire d’Aram, soeur de Lavan, l’Araméen" (Toldot 25,20)

-> Le Zohar (I, 137a) interprète notre verset en rapport avec la Délivrance finale et la résurrection des morts (té’hiyat hamétim) : Its’hak symbolise l’âme et Rivka, le corps.
La résurrection des morts (le "mariage" indélébile de la fin des temps entre l’âme [Its’hak] et le corps [Rivka]) aura lieu 40 ans après le rassemblement des Exils sur la terre d’Israël.
[on peut noter que le nom יצחק (Its’hak) se décompose en קץ חי (Kets ‘Haï - "fin des temps vivante" [Zohar] : allusion au kéts hayamin (קץ הימין) de la résurrection (voir Marharcha sur Pessa’him 56a), et que le nom רבקה (Rivka) est formé des mêmes lettres que הַבֹקֶר (haboker - le matin = allusion à la Lumière de la Délivrance [suite à l'obscurité de l'exil])].

Le Zohar poursuit et explique que c’est à partir d’un minuscule os de la colonne vertébrale, désigné dans notre verset par l’expression : "Bétouel l’araméen" (בְּתוּאֵל הָאֲרַמִּי - Bétouel haarami) que D. reconstituera les corps.
Cet os est aussi désigné sous deux autres appellations : "louz (לוז) d’après le midrach et "niskoï"
(נסכוי) d’après les anciens maîtres [voir Beth Yossef sur Ch. A. Ora’h ‘Haïm 130]). Aussi, les trois initiales de ces noms forment-ils le mot לבן (Lavan), qui, d’une part, rappelle l’expression de notre verset : "soeur de Lavan l’Araméen" [Ben Ich ‘Haï], et d’autre part, indique le caractère pure et unitaire de cet os, à l’instar du "blanc" (לבן - Lavan), pur de tout mélange de couleur.

Ainsi, n’étant pas un élément composite, cet os est alors indestructible.
Rabbi Yéhochoua Ben ‘Hanania en fit la démonstration devant l’empereur Adrien. Il tenta de le broyer sous une meule, sans succès. De le brûler, sans y parvenir. De le faire s’effriter dans l’eau, sans résultat. Il le mit sur une enclume pour le frapper, c’est l’enclume qui se fendit, le marteau se cassa mais l’os resta entier. [midrach Béréchit rabba 28,3]

Le Zohar rapproche le terme הָאֲרַמִּי (haarami) au mot הרמאי (haramaï), "le trompeur", à l’instar du yétser ara appelé aussi רמאי (Ramaï).

=> Pourquoi l’os, à partir duquel D. opérera la résurrection des morts (l’étape ultime de la guéoula qui verra la disparition du mal), est-il appelé du nom d’un racha, comparable au yétser ara, "Bétouel le trompeur?
Le nom "Bétouel" (בתואל) est en rapport avec la résurrection. Le Zohar nous dit qu’il s’agit d’une allusion à la "fille de D." (bito chel El - בתו של א־ל) [littéralement, la "fille" du Nom E-l ].
Or, la résurrection des morts et le Nom de D. (א־ל - E-l) sont justement intimement liés. En effet, le mot א־ל (E-l) [D. Tout puissant] étant le premier des "13 Attributs de Miséricorde" (אֵל רַחוּם וְחַנּוּן - Tout puissant, Clément, Miséricordieux - [voir Ki Tissa 34,6]), il est relié au premier des 13 Principes d’interprétation de la Torah enseignés dans la braïta de Rabbi Ichmaël (קל וחומר - kal va'homer [raisonnement à fortiori], גזרה שוה [Gzéra Chava - raisonnement par analogie]).
Ainsi, le Nom א־ל (E-l) de l’os de la Résurrection est lié avec le Principe de "Kal V'ahomer"[raisonnement à fortiori] comme cela ressort de l’enseignement du Talmud (prouvant la Résurrection) [Sanhédrin 91a - Rachi] : "Ceux qui n’ont jamais vécu [naissent et viennent à la vie], ceux qui ont déjà vécu, n’est-ce pas, à plus forte raison qu’ils vont revivre".

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=> Pourquoi cet os est appelé : ramaï (trompeur)? On peut citer :

1°/ Il donne l’apparence de profiter de la nourriture et de la boisson, comme toute autre partie du corps, alors qu’en réalité il ne se nourrit que du repas de Mélavé Malka (le repas de la sortie du Shabbath) [Sidour du Yaavets]
[étant déjà rassasié par les trois repas du Shabbath, l’homme qui consomme cette Séouda, appelée aussi "repas du roi David oint" (vivant et existant - 'haï végayam - חי וקים), n’a pour seul plaisir véritable que celui d’"accompagner la reine Shabbath"].

2°/ Il donne l’impression de connaître la mort, après le retrait de l’âme, alors qu’en réalité il est indestructible et immortel [le Yaavets note que la valeur numérique du nom בְּתוּאֵל (Bétouel) - 439 est, à une unité près, la valeur numérique du mot מת (mét - mort) - 440, pour dire qu’il semble mourir comme le reste du squelette, mais en réalité n’est pas touché par la mort].

3°/ Il trompe la vigilance du "Grand Trompeur" (le yétser ara, à l’origine le Serpent). [‘Hidouché haRim]
En effet, ne profitant pas de la nourriture de la semaine, cet os n’a pas été nourri du fruit de la Connaissance du Bien et du Mal, consommé par Adam Harichone le 6e jour de la Création, suite à l’incitation du Serpent. Aussi, n’est-il pas concerné par le décret de mortalité engendré par la faute originelle : "Le jour où tu en mangeras, tu mourras" (Béréchit 2, 17). C’est pourquoi, la mort et la décomposition n’ont aucune prise sur lui.
Au contraire, c’est à partir de cet os que s’opérera la résurrection, mettant ainsi un terme au Mal et à son instigateur, le yétser ara (identique au Satan et à l’Ange de la Mort - voir guémara Baba Bathra 16a).
[d'après feuillet de la communauté Sarcelles - 5783 ]

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+ Egalement sur le louz :

-> le passage : Comment l'âme peut-elle réintégrer un corps qui a été totalement désintégré? : http://todahm.com/2022/11/23/37925

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-> Rava dit : Pourquoi la Torah demande-t-elle (au Cohen) de mettre de la poussière (afar) dans l'eau que doit boire la femme Sota (soupçonnée d'adultère par son époux)?
C'est parce que si elle est innocente, elle aura un fils comme Avraham qui avait dit : "Et moi qui ne suis que poussière et cendres" (Béréchit 18,27), et si elle est coupable, la femme Sota retournera dans la poussière. [guémara Sota 17a]

=> Comment comprendre : "si elle est coupable, la femme Sota retournera dans la poussière"?

-> Le Tiféret Tsion explique :
C'est à partir du petit os nommé : louz (לוז), habituellement indestructible, que s'effectuera la résurrection des morts.
Cependant, pour la femme Sota, si elle meurt après avoir bu les eaux "amères", ce qui prouve sa culpabilité, son louz redeviendra poussière et elle ne pourra pas bénéficier de la résurrection.
Pourquoi? Du fait qu'en ne reconnaissant pas sa faute, elle a provoqué l'effacement du Nom Divin qui ne doit pas être effacé inutilement, alors mesure pour mesure, son louz sera réduit en poussière alors qu'il est indestructible pour les autres personnes.

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-> Selon la Tradition (voir midrach Béréchit rabba 28,3), il existe un "os" de la taille d’un grain d’orge, appelé en hébreu "Louz" (לוז), qui se trouve au-dessus de la colonne vertébrale [à l’intérieur du crâne sous le cerveau].
Cet "os" ne reçoit sa nourriture que de ce que l’on mange le samedi soir à la séouda de Mélavé Malka. Il est indestructible.
La future Résurrection des morts aura lieu à partir de cet "os" (voir Michna Beroura – Choul'han Aroukh Ora'h ‘Haïm 300,2).
Le Kotel ressemble à cet égard au Louz : de même que le Louz ne sera jamais détruit, et il deviendra le point de départ de la Résurrection des Morts, de même, le Kotel ne sera jamais détruit et c’est à partir de lui que sera construit le 3e Temple. [Séfer Emouna VéHachga’ha]
Il est remarquable de noter que "Yom Yérouchalaïm" tombe le 43e jour du Omer ; nombre [43] qui correspond précisément à la valeur numérique du mot "Louz" (לוז).
[d'après le feuillet de la communauté Sarcelles - Bé'houkotaï 5782]

La nécessité du besoin …

"Pourquoi les matriarches (Sarah, Rivka et Ra'hel) étaient-elles stériles?
Parce que D. aspirait à leurs prières.

Il dit : "Elles sont riches, elles sont belles, ...
Si Je leur donne [également] des enfants, elles ne prieront pas devant Moi." "

[Midrach Tan'houma - paracha Toldot]

Si D. comblait d'avance tous les besoins d'une personne, elle ne s'attacherait à nul autre qu'à elle-même.

=> Le besoin constitue un moyen de liaison.
Ce n'est pas une faiblesse mais une "ancre de connexion", qui relie l'être humain à son D. et à son entourage.

La Torah nous dit : "Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; Je vais lui faire une aide face à lui."

= Voulant que l'être humain se lie à D., à la société qui l'entoure et à son conjoint, le Créateur l'a conçu de telle manière qu'il se sente mal dans la solitude, afin que sa conscience d'un manque l'incite à établir une relation avec ces 3 "composantes".

."Yits'hak supplia D. en face de sa femme, car elle était stérile. D. l'exauça, et Rivka, conçut." (Toldot 25,21)

L'ordre chronologique semble ici avoir été inversé. Pourquoi nous dire d'abord qu'ils ont prié, puis que la raison de leur prière était la stérilité de Rivka? N'aurait-il pas était plus logique que la Torah s'exprime en sens inverse, en indiquant d'abord que Rivka était stérile, puis qu'elle et son mari ont prié?

Le rav Chlomo Ganzfried nous explique que la progression suivie par le verset est en réalité tout à fait correcte.

La guémara (Yebamot 64a) nous apprend que Rivka était stérile parce que D. prend plaisir aux prières des justes. Il sait que ceux-ci réagissent à la souffrance par des requêtes et suppliques, raison pour laquelle Il les soumet à des épreuves.

=> C'est donc bien Son désir de voir Yits'hak prier qui était la cause de la stérilité de sa femme.

Plaisanteries & Torah – réflexion du rav Greenfeld

++ Plaisanteries & Torah - réflexion du rav Greenfeld :

+ "Ceci est l’histoire de Yits’hak, fils d’Avraham. Avraham a engendré Yits’hak. " (Toldot 25,19)

Pour quelle raison le verset a-t-il trouvé nécessaire de répéter que Avraham a engendré Yits’hak ?

Parce que les railleurs de la génération disaient que Sarah avait conçu d’Avimélé’h.
Ils disaient que Sarah vivait avec Avraham depuis tant d’années et elle n’a jamais eu d’enfants.
Que fit D. ?
Rachi de répondre : D. dessina les traits du visage de Yits’hak semblables à celui d’Avraham afin que tout le monde témoigne : c’est Avraham qui a engendré Yits’hak.

Il est écrit : "une moquerie repousse 100 réprimandes".
Pourquoi cela ?

Parce que la moquerie n’est pas du domaine de la raison.
Au contraire, elle a le pouvoir d’obstruer l’esprit et de te dévier vers un autre monde.

Face à une blague, personne ne réfléchit si la chose est plausible ou non ; l’essentiel est qu’elle soit « bien trouvée ! »
[Avraham et Sarah étaient les 2 très âgés, il n’était pas plus naturel que Sarah puisse enfanter, que Avraham puisse en être à l’origine.]

La raillerie a un rôle : celui de faire le vide dans le cerveau.
La sagesse est acquise par le labeur du cerveau, la raillerie est exactement l’opposé.
Il est simple et facile de prêter foi à une parole de plaisanterie car cela ne demande aucun effort, aucune recherche de vérité.

La raillerie empêche tout simplement les gens de réfléchir et c’est là son danger.
Lorsqu’un homme veut faire abstraction du sérieux de la vie, il s’exclut littéralement du monde.
Il s’imagine qu’il sera plus heureux en riant de tout, mais le 1er verset des Téhilim dit, au contraire : « Heureux l’homme … qui ne s’assied pas parmi les railleurs/moqueurs. »

Nous voyons dans la paracha ‘Houkat, jusqu’où la raillerie peut amener l’homme.
Les Bnéi Israël, par myriades, se tiennent assoiffés devant le rocher duquel Moché s’apprête à faire jaillir de l’eau.
Et voilà qu’une poignée de plaisantins s’avancent et lui disent avec ironie : "Ce n’est pas malin de sortir de l’eau de ce rocher justement !
Tu sais certainement à l’avance qu’il contient de l’eau. Voyons si tu es capable d’en faire jaillir d’un autre rocher ! "

Et tous les Bnei Israël se sont laissés entraînés par cette manifestation contre Moché jusqu’à ce qu’ils aient réussi à le sortir de son calme.
Il s’est alors écrié : « Ecoutez donc, rebelles ! », ce qui lui a coûté très cher.

Comment est-il possible qu’une foule si assoiffée soit justement intéressée à prouver que Moché n’est pas prophète mais qu’il exploite une connaissance préalable ?

Cela vient nous enseigner quelle est la force de la moquerie.
= Elle parvient à détourner l’esprit de personnes souffrant de soif jusqu’à leur faire oublier leur état.

Il est écrit dans la guémara (Avoda zara 18) :
"Rabbi Eliézer dit : quiconque tourne les choses en dérision connaîtra la souffrance.
Rav Katouna dit : quiconque plaisante verra ses biens diminuer.
Reich Lakich dit : quiconque plaisante tombera dans le guéhinam.
Tan’houm bar ‘Hanoulaï dit : quiconque plaisante entraîne l’extermination du monde. […]"

Le Maharal écrit dans ses ‘hidouché Agadoth :
"De là tu apprends la gravité de la raillerie et son châtiment : le fait que le verset (le 1er des Téhilim – cf.ci-dessus) la cite en dernier de toutes les fautes prouve que la raillerie est la plus sévère. »

Il n’y a pas plus grande perfection de la sagesse et il n’y a pas plus insensé que la raillerie, son opposé.
Elle vide l’homme de son essence, c’est pourquoi il n’a pas la force de résister aux épreuves, "des souffrances l’accableront".
C’est aussi la raison pour laquelle, elle cause la destruction du monde.

C’est ainsi que nos Rabbanim se sont toujours éloignés à l’extrême de toute plaisanterie, moquerie.
Par exemple, le Steipler a dit suite à jeu de mot humoristique sur des mots de la Torah : "Comment peut-on faire une plaisanterie sur une parole de la Torah !"

Dans le séfer Bessamin Roch, le Roch aurait envoyé au Rachba une question intéresante.
Lors d’un cours donné par le Roch dans sa yéchiva, lorsqu’il a mentionné le nom "Rabbi Ychmaël" dans le déroulement du sujet, un élève s’est levé et a demandé : "Comment se fait-il qu’un maître de la Michna ait porté le nom d’un racha ? Pourquoi personne ne s’est appelé Rabbi Essav ?"

Le Rachba lui a répondu :
"Examine bien l’intention réelle de cet élève. S’il voulait sincèrement comprendre pourquoi ils ont utilisé le nom d’un racha explique lui que Ychmaël a fait téchouva à la fin de sa vie (cf. Rachi 'Hayé Sarah 25,9).
Cependant, s’il voulait simplement poser une question plaisante, revoie-le de la yéchiva.
De la manière dont il a demandé : pourquoi n’y a-t-il pas de Rabbi Essav, il me semble que ça a été plutôt le cas et il faut le renvoyer. »

Il est écrit dans la guémara (Méguila 25b) : "Rabbi Na’hman dit : toute plaisanterie est interdite sauf celle qui tourne l’idolâtrie au ridicule."

Le pouvoir extraordinaire qu’a la raillerie de détourner le cerveau des hommes de la raison et sa puissance attractive doivent être utilisés pour combattre la Avoda zara.
En effet, il est extrêmement difficile de persuader une personne du mensonge de sa religion par la raison.

De plus, les non-juifs ne sont pas, pour nous, des partenaires de discussion théologiques comme le prétendent les protagonistes du dialogue.
Le seul effet que le dialogue peut avoir est de nous affaiblir dans notre conviction car on sait que dans tout débat, chacun des partis cède un peu sur l’autre ou du moins se laisse influencer.

Nous n’avons pas de meilleure arme que la moquerie et c’est elle que nos ancêtres et nos maîtres ont toujours utilisée.

Le 1er fut le prophète Elie sur le mont Carmel face aux prophètes de Ba’al (Méla’him I,18) :
"Sur le midi, Elie les railla en disant : Criez plus fort puisque c’est un D., peut-être tient-il conseil, peut-être est-il parti en guerre ?
Peut-être est-il allé faire ses besoins, peut-être s’est-il endormi et se réveillera-t-il ? "

[la guémara Méguila 25b rapporte d’autres exemples de raillerie contre l’idolâtrie dans le Tana’h]

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+ Petit supplément :

-> Définition de la plaisanterie = faire ou dire quelque chose que l'on ne prend pas au sérieux.
Le yétser ara posséde une arme redoutable en nous incitant à plaisanter afin de diminuer à nos yeux la valeur de la vie, de la Torah, d'autrui, de nos responsabilités, ...
Son pouvoir est énorme, car comme on l'a dit : "une moquerie repousse 100 réprimandes".

-> Rabbi Chnéor Zalman de Lyadi disait : "Lorsque l'humour est employé à bon escient, lorsqu'il égaye au culte de D., il relève du sacré."

Source (b"h) : compilation personnelle issue du "Binéoth Déché" du rav David Chaoul Greenfeld

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-> "Le rire conduit à la perte de la conscience morale, au point que la raison et la sagesse ne la maîtrisent plus.
L'homme devient alors comme une personne ivre ou un fou, à qui aucune directive ne peut être donnée car il méprise toute autorité.
[...]
Le rire est voué essentiellement à détourner du cœur les pensées droites et réfléchies, empêchant totalement la crainte [d'Hachem, de la faute] d'y pénétrer."

[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.5]

[Le Ram'hal écrit : Comme le bouclier oint d'huile sur lequel les flèches vont tomber, et qui les renvoie et ne leur permet pas d'arriver jusqu'au corps de l'homme, de même la raillerie devant les remontrances.
En effet, avec une seule raillerie et un petit rire, l'homme fait tomber de lui beaucoup d'éveil et de questions du profond de son cœur lorsqu'il voit et entend des choses qui le poussent à réfléchir à ses actes.]

-> "N'agis pas avec légèreté d'esprit et que la crainte du Ciel t'anime"
[le Roch - Or'hot 'Haïm - 40]

"Et Yaakov servit à Essav du pain et un plat de lentilles ; celui-ci mangea et but puis il se leva, s'en alla et dédaigna le droit d'aînesse." (Toldot 25,34)

On remarque qu'après que Essav eut vendu à Yaakov son droit d'aînesse en échange d'un plat de lentilles, il est écrit qu'il consomma celui-ci.
Mais pourquoi le verset ajoute-t-il qu'il but?
D'où venait cette boisson?

Le Alshikh de répondre qu'Essav se déplaçait en permanence avec du vin sur lui, afin de pouvoir toujours assouvir son envie de boisson.
Le verset vient seulement nous préciser qu'il n'avait pas besoin de Yaakov pour cela.

Le rav Shmouel Bétsalel de dire que les grands maîtres du moussar en déduisent un grand enseignement.

Si déjà Essav se débrouillait pour toujours avoir sur lui une bouteille de vin prête à être consommée, alors combien devons-nous être attentifs, à avoir en permanence des divré Torah à notre disposition (l'étude de Torah nous apportant la vie dans le monde futur), dans toute situation, en tout lieu et même en chemin.

Il suffit de se réciter un ou des téhilim, halakhot, michnayot, ... ou même de penser à la grandeur de D., ...

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-> Rabbénou Bé'hayé dit que c'était le jour de la mort de Avraham, et c'est pour cette raison que Yaakov cuisinait, et non Its'hak, car un endeuillé ne peut pas se faire sa propre nourriture.
C'était des lentilles, car elles ont une forme ronde symbolisant le cycle de la vie. De plus, le fait qu'elles n'ont pas d'ouverture est similaire à l'endeuillé dont la parole est limitée.

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"Et Yaakov servit à Essav du pain et un plat de lentilles" (v.25,34)

Pourquoi est-ce que Yaakov lui a donné également du pain, sachant que Essav ne lui avait demandé que des lentilles : "Fais-moi avaler de ce [met] rouge" (v.25,30)?

-> Le Maharam Schiff répond que Yaakov voulait acheter le droit d'aînesse à Essav avec la nourriture qu'il lui donnait, et il était préoccupé que la valeur monétaire des lentilles pouvait être inférieure à une prouta, qui est le montant minimum requis pour effectuer légalement une transaction.
C'est pour cela qu'il ajouta le pain, afin de s'assurer que l'ensemble de la nourriture valait bien plus qu'une prouta.

-> Le rav Yéhochoua Leib Diskin cite la règle de la guémara (Shavouot 26a), qu'un serment réalisé sous la contrainte n'est pas juridiquement valable.
Il explique qu'au moment où Yaakov voulait le faire jurer de lui vendre son droit d'aînesse, Essav a fait remarquer : "Voici, je vais mourir" (v.25,32), témoignant qu'il était tellement épuisé et malade qu'il pouvait en arriver à mourir. Yaakov avait peur qu'un serment réalisé dans de telles conditions soit considéré comme fait sous la contrainte, et n'ayant alors aucune valeur légale.
C'est pour cela qu'il a d'abord donné du pain à manger à Essav pour lui permettre de restaurer sa santé, afin que le serment fait par la suite sur le plat de lentilles puisse avoir une réelle valeur selon la loi juive.

-> Rabbi Avraham Hacohen de Jerba (Kné Avraham) explique qu’à ce moment-là, Essav était pris de voracité et se trouvait même en danger, comme il l’affirma : "Voici! Je marche à la mort". Ainsi, Yaakov craignait qu’il ne prétende ensuite avoir été contraint de lui vendre son droit d’aînesse, à cause de son état de grande faiblesse, et revienne sur sa décision.
C’est pourquoi il commença par lui donner du pain pour le rassasier et le mettre hors de danger. Puis, une fois qu’il avait mangé sereinement et retrouvé tous ses esprits, il était possible de faire la transaction, car Essav ne pourrait plus se plaindre de l’avoir conclue contre son gré.

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"Essav dit à Yaakov : Fais-mois avaler, je te prie, du rouge, de ce rouge-là" (Toldot 25,30)

-> Le Sforno enseigne :
"C'est pourquoi on le nomma Edom [le Rouge]" : Constatant qu'il se vouait outre mesure à des occupations futiles et vaines au point d'être incapable d'identifier un met, mais seulement sa couleur, on l'appela Edom.
"Vends-moi aujourd'hui" : [Yaakov lui dit: ] Dans la mesure où tu te livres aujourd'hui à des pratiques qui te fatiguent tellement que tu ne parviens pas à reconnaître ce plat, il est donc certain que tu failliras à tes devoirs d'aîné, à faire le service de D., et à te rendre digne de ton rang."

Devoir gagner sa subsistance à la sueur de notre front est une malédiction.
Cependant, pour certains, il s'agit d'une bénédiction, puisqu'ils se consacrent pleinement à l'accroissement de leurs richesses, en en oubliant le but véritable de l'existence.
[Une lentille rouge n'est plus un moyen d'avoir des forces pour de la spiritualité, mais devient une finalité : toujours plus de matérialité.]

-> "L'un des procédés perfides dont use le mauvais penchant est d'accabler constamment l'homme par le poids de son travail ... Car il sait que si les hommes analysaient un seul instant le parcours de leur existence, il est évident qu'ils regretteraient aussitôt leurs actions, qu'ils seraient rongés par les remords et finiraient par renoncer totalement à la faute."
[Ram'hal - Messilat Yécharim]

-> "Dans les profondeurs de l'âme de tout juif se dissimule une parcelle de vérité.
Celui qui craint D. n'aura pas à chercher bien loin, et il ne lui faudra pas beaucoup d'énergie pour éveiller en lui la volonté sincère de servir son Créateur. En revanche, plus l'homme est éloigné de la crainte divine, plus sa parcelle de Vérité sombre dans les tréfonds de son âme."
[Rav Eliyahou Lopian - sur Téhilim 130,1]

-> Le Zohar nous révèle que si la tête de Essav fut enterrée auprès de son frère dans la grotte de Ma'hpéla, c'est parce que son esprit possédait un potentiel très élevé, auquel son cœur cependant n'avait pas accès.

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+ "Fais-mois avaler, je te prie, du rouge, de ce rouge-là"

-> Avraham est mort le jour de la vente du droit d’aînesse à Yaakov par Essav.
Les lentilles = nourriture habituelle des endeuillés après avoir enterrés un proche.
De même, Yaakov avait également préparé du vin rouge, puisqu'un endeuillé doit aussi consommer un peu de vin, pour alléger son amertume.
C'est ainsi que le Méam Loez (Toldot 23,31) enseigne : La répétition du mot rouge ("du rouge, de ce rouge-là") indique qu'il s'agissait d'abord du vin, puis des lentilles, ce que Essav exigea [étant endeuillé d'Avraham].

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"Essav méprisa le droit d'aînesse" (Toldot 25,34)

-> Le Steïpler note qu'au moment où Essav accepta de vendre son droit d'aînesse en échange d'un plat de lentille, il était lui-même convaincu d'avoir trompé son frère.
De plus, dans le midrach rabba, on apprend qu'au moment de la vente, Essav avait invité un groupe de vaurien à le rejoindre, et il a alors crié : "Allons manger de son repas et nous railler de lui!"
Dans la mesure où le droit d'aînesse n'avait aucune valeur à leurs yeux, pas même celle d'un plat de lentilles, ils ne voyaient dans cet échange qu'une vulgaire farce et une occasion de rire de Yaakov, l'homme intègre.
[si le droit d'aînesse vaut 0 à ses yeux, alors le vendre contre des lentilles, c'est l'affaire du siècle!]

-> Selon Rabbénou Bé'hayé, la vente du droit d'aînesse par Essav illustre parfaitement ces personnes qui préfèrent échanger l'éternité du monde futur contre les vanités de ce monde éphémère.
Si au début, ces personnes se sentent comblées et tirent une certaine jouissance de cet échange malheureux, il est inévitable que tôt ou tard, elles en viendront à "pousser un cri extrêmement fort et amer" (Essav - Toldot 27,34).
Lorsque ce cri a lieu dans le monde à venir, il est trop tard et l'âme comprend qu'elle a sciemment détruit toutes les opportunités que lui offrait la vie, éprouvant alors une souffrance indescriptible et éternelle.

[notre yétser ara travaille à diminuer à nos yeux l'importance, l'urgence de se consacrer à la spiritualité (ça va tu n'es pas un tsadik, profite! ; plus tard ; c'est déjà très bien ce que tu fais! ; ...).
Nous devons lire du moussar, prendre du recul, ... pour redonner de la valeur aux vraies choses de la vie d'un juif]

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-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne à ce sujet :
Hachem récompense chacun pour les mitsvot qu'il a faites selon la relation que la personne manifeste envers la mitsva.
Le tsadik et celui qui craint le Ciel, qui accomplit les mitsvot avec beaucoup de respect envers la grandeur et la récompense de la mitsva, mérite véritablement une récompense considérable.
Mais le racha (méchant), qui ne leur porte aucune considération (puisqu'il ne les accomplit pas) aura une récompense du même ordre.

=> C'est ce qui se passe dans le cas de la vente du droit d'aînesse par Essav, car aux yeux d'Essav la valeur du droit d'aînesse n'est pas plus grande que celle d'un plat de lentilles, c'est pourquoi le marché est valide, et il n'y a là aucune notion de "transaction basée sur une erreur".

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-> Le Ramban explique pourquoi Essav a vendu son droit d'aînesse à Yaakov :
les sots ne désirent rien d'autre que manger, boire et faire tout ce qu'ils désirent, sans tenir compte du lendemain. Ils n'ont pas de lendemain, ils n'ont devant les yeux que le jour même, manger, boire et profiter de la vie.
Le sage voit l'avenir, ce sont ses lunettes de soleil, qui le protègent du présent aveuglant, mais le sot n'a pas de telles lentilles, il regarde, s'aveugle et veut le maintenant, le tout de suite!
Et quand le maintenant ne se comporte pas comme il le voudrait, c'est pour lui la fin du monde.

Les élèves de Novardok disaient :"Combien de sages y a-t-il donc qui font des provisions pour le long chemin qui nous attend après 120 ans?"
De même, le roi Chlomo écrit : "Amasser des provisions en été est d'un homme intelligent" (Michlé 10,5) [celui qui pense à l'avenir est un sage]

Le 'Hafets 'Haïm enseigne : On met beaucoup d'énergie pour notre vie dans ce monde éphémère, alors combien davantage doit-on en mettre pour notre vie dans le monde à Venir qui est éternel!

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-> Le rabbi David 'Hanania Pinto rapporte l'idée suivante :
Le fait que Yaakov n'ait pas voulu donner à Essav gratuitement à manger à moins qu'il ne lui vende son droit d'aînesse était parce qu'il avait constaté la méchanceté d'Essav, et craignait que ses descendants (le peuple juif) ne tombent dans l'exil aux mains des descendants d'Essav, qui hériteraient ces graves défauts de leur père.
C'est pourquoi, il a voulu l'affaiblir en lui prenant le droit d'aînesse, car le droit d'aînesse est la sainteté, et on sait que toute la force de l'impureté est seulement là où il y a un peu de sainteté dont elle puisse tirer sa vitalité, c'est pourquoi il voulait lui enlever la totalité de la sainteté, de façon à affaiblir sa méchanceté [envers ses descendants : les juifs].

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-> Nos Sages enseignent que Chem et Ever dirent à Yaakov :
"Essav est un racha et un guerrier, et un jour il dominera tes descendants. Mais s'il te vend son droit d'aînesse pour un plat de lentilles, tu vivras heureux et comblé. [En effet,] comme il accepte si facilement un pot-de-vin, ta postérité arrivera à le vaincre. Lorsque ses descendants persécuteront tes enfants, ils réussiront toujours à les soudoyer.
Même Samaël, l'ange gardien d'Essav, peut être acheté par le bouc envoyé à Azazel une fois par an à Yom Kippour (Vayikra 16,8-26).
Ceci le satisfera et il n'accusera pas Israël. Mais si Essav ne vend pas son droit d'aînesse, ce sera le signe qu'il n'accepte pas d'être soudoyé, et tes enfants en souffriront."

Yaakov accepta ce conseil et il attendit que l'opportunité se présente.
Après la mort d'Avraham, il prépara le plat de lentilles et quand il vit Essav venir du champ, fatigué, il acheta le droit d'aînesse en échange de ce plat. Sachant que ses descendants endureraient l'exil, il fut heureux de cette transaction.
[Méam Loez - Toldot 25,31]

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-> Tout comme son père (Its'hak) se souciait de l’avenir de son fils Essav, Yaakov en était lui aussi préoccupé. C’est justement pourquoi il lui acheta le droit d’aînesse, pour éviter que son statut d’aîné ne lui entraîne de lourdes punitions en regard à ses nombreux péchés. En effet, le jour où allait se faire l’échange entre un plat de lentilles et le droit d’aînesse, Essav avait enfreint 5 transgressions des plus graves.
Yaakov ayant entendu cela, il se dit que D. lui tiendrait d’autant plus rigueur qu’il était l’aîné.
Par pitié, il lui acheta ce statut dans le but d’amoindrir sa punition.
[rav David Pinto]

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-> Au moment de la vente du droit d'aînesse, Essav a nié la résurrection des morts (midrach Béréchit rabba 63,14).

D'ailleurs, par la suite lors de leur rencontre, Yaakov lui dira : "J'ai habité avec Lavan, et je me suis attardé jusqu'à présent, j'ai des bœufs et des ânes, du bétail ... et je l'envoie dire à mon seigneur pour trouver grâce à tes yeux" (Vayichla'h 32,5)

D'après le midrach (Béréchit rabba 75,6) : le bœuf c'est le machoua'h mil'hama (le Cohen Gadol qui accompagnait l'armée à la guerre), et l'âne c'est le roi machia'h.
Le bétail/troupeau, ce sont les juifs.

En envoyant cela à Essav, Yaakov voulait lui transmettre que les bénédictions de son père Its'hak ne s'accompliront qu'après la venue du machia'h.
En effet, selon nos Sages, le machoua'h mil'hama = il s'agit du machia'h ben Yossef, et l'âne = il s'agit du machia'h ben David.

=> Ainsi, puisqu'au moment de la vente du droit d'aînesse, Essav a nié la résurrection des morts, alors il n'a pas de raison de détester son frère Yaakov à cause des bénédictions, qui ne se réaliseront que dans un temps auquel il ne croit pas.

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+ "Yaakov donna à Essav du pain et un plat de lentilles"

-> En général, on a l'habitude d'expliquer que Yaakov a acheté à Essav le droit d'aînesse avec quelque chose qui n'a aucune valeur, comme le dit le verset : "un plat de lentilles".
Mais le Sforno explique autrement, et voici son commentaire :
"Il vendit son droit d'aînesse" = pour le prix qu'ils avaient convenu entre eux, et que le verset n'a pas jugé utile de préciser.
Et ensuite seulement, "Yaakov donna à Essav du pain et un plat de lentilles" = ce n'était que quelque chose de supplémentaire, comme un repas qu'on fait à la fin d'une affaire importante.

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+ "Il mange et but, se leva et ressortit" (Toldot 25,34)

-> Le livre "Ets 'Haïm" explique :
Immédiatement après avoir mangé et bu, Essav s'est levé et est reparti sans réciter la bénédiction de la fin du repas.
Ainsi le verset conclut : "C'est ainsi qu'Essav dédaigna le droit d'aînesse (habé'hora - הַבְּכֹרָה)".
[Le droit d'aînesse (bé'hora - בְּכֹרָה) est composé des mêmes lettres que : "bénédiction" (béra'ha - ברכה)] : il n'a pas dit de bénédiction sur son repas.
Puis juste après on trouve : "il y eut la famine dans le pays" = cela fait allusion à ce qu'ont dit nos Sages dans la guémara (Béra'hot 35b) : quiconque mange sans réciter de bénédiction est considéré comme quelqu'un qui vole D., ce qui entraîne une réduction des biens qu'Il nous prodigue.

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Yaakov dit : "En ce jour, jure-le moi". Et lui fit serment, et il vendit son droit d'aînesse à Yaakov.
Yaakov servit à Essav du pain et un plat de lentilles, il mangea et but, se leva et partit. Ainsi Essav dédaigna le droit d'aînesse.
(Toldot 24,33-34)

-> Le Méam Loez (Toldot 25,33-34) rapporte :
Essav fit venir une bande de hors-la-loi et prononça son serment, comme s'il vendait sérieusement son droit d'aînesse. Il les convia en disant : "Venez manger la nourriture de Yaakov et profitez de son argent".
Ils prirent place et mangèrent gloutonnement, se moquant de Yaakov qui leur servait gratuitement un repas.

La Torah dit : "C'est pourquoi on le nomma Edom" (Toldot 25,30). Si son nom lui avait été donné en fonction de la nourriture rouge qu'il mangea, on aurait dû l'appeler : "Adom" (rouge).
Le nom Edom signifie littéralement : "Je garderai le silence" [de la racine damam].
Essav voulait duper Yaakov et se dit : "Je vais garder le silence. Je ne prononcerai pas un mot et laisserai croire Yaakov que j'accepte cette transaction. Puis plus tard je lui dirai : "Parce que je suis resté silencieux, tu as cru que j'acceptai de vendre mon droit d'aînesse. Je n'ai jamais eu une telle intention."
En attendant, je profite d'un bon repas et ensuite je lui annoncerai que notre marché est nul.

Mais les anges Mi'haël et Gabriel scellèrent la vente du droit d'aînesse, et D. donna également son consentement.

Essav accepta également de vendre à Yaakov son droit d'être inhumé dans le caveau de Ma'hpéla.

Selon une opinion (cf. Sforno), Essav vendit son droit d'aînesse pour de l'argent [et non en échange d'un plat de lentilles]. Le repas n'était qu'une civilité intervenant dans la conclusion de leur affaire.
L'opinion généralement admise est qu'Essav vendit son droit d'aînesse et sa tombe pour un plat de lentilles.