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"J’imposerai Ma Main (יָדִי - yadi) sur l’Égypte" (Vaéra 7,4)

-> Rachi commente : "Ma main" au sens propre [et non au sens figuré habituel : ‘Ma puissance’], pour les frapper".

-> La paracha de Vaéra est la 14e Sidra de la Torah.
Quatorze est la valeur numérique du mot יָד (Main - yad), qui fait allusion à la "Main puissante" (יָד חֲזָקָה - yad 'Hazaka) de D. qui frappa les égyptiens à travers les 10 Plaies.
On peut noter que la paracha Vaéra traite des sept premières Plaies. Or, celles-ci avaient un double effet : frapper les égyptiens et guérir les Bné Israël, soient pour les 7 Plaies de Vaéra, quatorze opérations.

-> Hachem dit à Moché : "C’est à présent que tu seras témoin de ce que Je veux faire à Pharaon. Forcé par une Main puissante (yad 'hazaka - יָד חֲזָקָה), il les laissera partir ; d’une Main puissante (יָד חֲזָקָה), lui-même les renverra de son pays"" (Chémot 6,1 - dernier verset de la paracha Chémot).

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-> Quatorze est aussi la valeur numérique du mot דָי (Daï - assez), que l’on associe au Nom divin שַׁדיָּ (Shadaï) mentionné au début de Vaéra : "J’ai apparu à Abraham, à Its’hak et à Yaakov, comme Divinité souveraine (אֵל שַׁדָּי - El Shadaï) ; ce n'est pas en ma qualité d'Etre immuable (יְהוָה) que je me suis manifesté à eux" (Vaéra 6,3).
En effet, nous Sages (guémara'Haguiga 12a) enseignent : "Rech Lakich a dit : Quel est le sens [des mots]: ‘Je suis El Shadaï (אֵל שַׁדָּי)’ (Vayichla'h 35,11), Celui qui a dit à Son Monde : Assez (דָי - Daï) [Shadaï שַׁדיָּ est une contraction de שאמר לעולמו די Chéamar LéOlamo Daï = qui a dit à Son Monde Assez]"
[la guémara donne une indication : "Rav Yéhouda a dit: Quand Hachem créa le Monde, celui-ci allait en grandissant, comme deux bobines de soie [qui peuvent se dérouler sans fin si on ne les arrête pas], jusqu’à ce que Hachem lui ait crié (Daï) et l’ait figé (lui imposant ainsi des limites)"]

-> Ainsi, en employant (dans Vaéra 6,3) les 2 Noms divins : El Shadaï (אֵל שַׁדָּי) et YHVH (יְהוָה), Hachem a-Il dévoilé à Moché que la fin de l’Exil d’Egypte [הקץ - haKets], bien qu’il ait été révélé aux Patriarches avec l’Attribut de "El Chaddaï" (אֵל שַׁדָּי), imposant ainsi une durée fixe et immuable à la gualout, du fait de lui avoir dit : Assez (דָי - Daï) [ce sont les 400 ans révélé à Abraham lors de l' "Alliance entre les Morceaux"], n’a pas encore été révélé avec l’Attribut de la Miséricorde (symbolisé par le nom YHVH - יְהוָה), qui permet de faire sortir les Bné Israël d’Egypte avant le Kets fixé, s’ils implorent Ma Pitié (induisant 210 ans d’Exil au lieu de 400 ans).
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> Les lettres Dalet (ד - 4) et Youd (10 - י) [formant les mots יָד et דָי , de valeur numérique 14] représentent Israël (le Youd) dispersé aux 4 "coins" (le Dalet) que sont les "4 Empires" des 4 Exils : Babylone, Perse, Grèce et Rome.
La délivrance de ces 4 Exils est annoncée, dans notre paracha Vaéra, à travers les quatre expressions de guéoula : "Je veux vous faire sortir ... et vous délivrer ... et Je vous affranchirai ... Et Je vous prendrai pour peuple" (Vaéra 6,6-7).
Il en est de même de la délivrance des quatre décrets du Pharaon, qui font d’ailleurs allusion aux quatre Exils cités, les travaux forcés, la mort des nouveau-nés mâles, la noyade des enfants mâles dans le fleuve et le ramassage de la paille

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-> La Royauté a été donnée pour l’éternité au roi David, comme l’enseigne le Rambam (Lois des Rois 1,7) :
"Lorsqu’il (David) fut oint, David a acquis la couronne royale, et la royauté est à lui et à sa descendance mâle à jamais".
[à noter que le nom דָוִד (David) a pour valeur numérique 14 (יָד) qui rappelle la main puissante יָד חֲזָקָה (Yad ‘Hazaka) avec laquelle ce roi a combattu ses ennemis.]
[la perle du Shabbath - feuillet de la communauté Sarcelles 5782]

Paracha Vaéra

- "Je suis apparu à Avraham, à Itshak et à Yaakov ..." (Chémot 6,3)

Rashi sur ce passage = "aux Patriarches" (= les avoth en hébreu).
Que vient nous ajouter Rashi? Ne savons nous pas que Avraham, Itshak et Yaakov sont les Patriarches?

1°/ [Léket Eliaou] -  Le Rabbi Méir de Prémischlan explique ce Rashi, en disant que chaque Patriarche a peiné et s'est donné corps et âme afin de devenir un Père du peuple juif, par son mérite (sans se contenter d'être uniquement un fils de tsadik).

2°/ [Léket Eliaou] - Le Hatam Sofer nous rapporte que la racine "av" du mot avoth a plusieurs signification autres que "père", et peut aussi être traduite par "vouloir", ce qui fait que avoth (les Pères) peut aussi signifier "ceux qui veulent".
Ainsi, D. ne se monte qu'à ceux qui veulent Le voir!

D'une façon générale, Rashi constate que dans les versets, on rencontre parfois l'expression "Moshé et Aaron", parfois "Aaron et Moshé". Il explique qu'ils étaient tous les 2 d'un même niveau.
Mais, Moshé n'était-il pas le maître de tous les prophètes?
Le Rambam (rapporté dans Alénou léchabéa'h), nous enseigne qu'Aaron œuvra au maximum de ses possibilités et de ses potentiels. Il accomplit pleinement ce que D. attendait de lui, selon son niveau. Chacun des frères utilisa pleinement ses potentiels, et Aaron fut ainsi comparé à Moshé, le plus grand des prophètes.
D. juge le travail accompli en fonction de notre potentiel, et non en fonction du niveau atteint. Ainsi, chacun à son niveau, on peut devenir comme Moshé et Aaron, comme Aaron et Moshé.

- “Prends ton bâton, lance-le devant Pharaon et il deviendra un serpent» (Chémot 7, 9)

Rabbi Méïr Shapira de Lublin y voyait une allusion au fait que l'entourage a beaucoup d'influence sur l'homme, pour le meilleur et pour le pire.

Ainsi, même le bâton de D. sur lequel le Tétragramme était gravé, si on le lance devant Pharaon, dans un environnement criminel et dépravé, deviendra un serpent, une bête féroce. Mais ce serpent vénimeux se transformera de nouveau en bâton de D. si ce sont les mains de Moshé qui le tiennent.
De même, Moshé fait comprendre à Pharaon que le peuple juif, lorsqu'il sera coupé de l'influence néfaste de l'Egypte, pourra s'éléver à des sommets de spiritualité.

- "Aaron étendit sa main sur les eaux d'Egypte; la grenouille monta et couvrit le pays d'Egypte" (Chémot 8,2)

Rashi sur "la grenouille monta" = c'était une seule grenouille ; on la frappait et elle faisait jaillir de nombreux essaims de grenouilles.

[Rav David Pitoun] - A partir de ce Rashi, le Rabbi Yaakov Israël Kaniewski (le Steipler) fait remarquer que nous pouvons tirer une grande leçon de morale à ce sujet.
La logique = si chaque coup produit davantage de grenouilles, il faut cesser les coups immédiatement afin de ne pas aggraver la situation.
Que dit la colère ? = puisque nous continuons à lui donner des coups et qu'elle continue à produire, il est donc plus évident qu'il faut se venger d'elle et continuer à la frapper encore et encore!
C'est pourquoi, autant qu'elle continua à produire des grenouilles, leur colère augmenta en eux, et les égyptiens continuèrent à la frapper jusqu'à ce que toute l'Egypte fut recouverte de grenouilles.

Le Steipler explique que c'est en réalité le même phénomène et la même réaction qui se produit lorsque des gens se disputent. Ils savent parfaitement qu'en répondant aux attaques, ils aggravent la situation! Ils rajoutent de l'huile sur le feu (de la dispute) ... Il conclut ainsi, qu'il est préférable d'acquiescer une offense et de ne pas rétorquer.

Les 7 premières plaies :

  1. 1ere plaie : le sang

  • Pourquoi l'eau a-t-elle été frappée la première, et par le sang? Parce que Pharaon et les égyptiens idolâtraient le Nil, D. dit : "Je vais frapper leur D. en premier et ensuite son peuple" (Chémot Rabba 9,8). D'ailleurs, les eaux du Nil avaient une odeur de charogne, ce qui humilia grandement les égyptiens et Pharaon qui virent leur dieu ainsi frappé (Midrash Hagadol 7,17)
  • Pourquoi ont-ils été frappés de la plaie du sang? Parce qu'ils avaient jeté les bébés des enfants d'Israël à l'eau et qu'ils ont fait couler le sang des Bnei Israël comme de l'eau (Midrash Tanhouma Vaéra 12). Une autre raison est qu'ils avaient empêché les femmes juives de s'immerger dans les eaux du mikvé (bain rituel qui rend une femme permise à son mari) afin qu'elles ne puissent pas enfanter (Midrash Hagadol 7,17).
  • "... il y aura du sang dans tout le pays d'Egypte, et dans les bois et dans les pierres" (chémot 7,19).  Comment "dans les arbres et dans les pierres"? Le sang perçait depuis l'intérieur des arbres et des pierres et coulait au dehors. Lorsqu'une femme pétrissait la pâte et l'enfournait, le sang sortait du bois et éteignait le feu. Il mouraient ainsi de faim. Le sang coulait même de leurs idoles en bois et en pierre. Même les fruits des arbres contenaient du sang et lorsque, assoiffés, ils essayaient de presser des fruits, du sang en coulait (Midrash Hagadol Vaéra 7,21). Même leur salive fut transformée en sang (Midrash Tanhouma Vaéra 11).
  • S'ils buvaient avec un juif du même verre, l'eau se transformait en sang dans leurs bouches. Lorsqu'ils s'asseyaient sur leur lits ou sur un rocher, ils abîmaient leurs habits qui s'imprégnaient de sang (Chémot Rabba 9,11).
  • Pourquoi est-ce que Pharaon ne fut pas touché par la plaie du sang? Pour 3 raisons :

1°/ il allait peut-être se repentir;

2°/ il avait élevé Moshé dans sa maison.

Pharaon avait déjà investi une partie de son argent dans l'éducation de Moshé, il avait déjà payé l'argent qui revenait aux Bnei Israël, puisqu'il avait élevé leur chef. Ainsi, contrairement aux égyptiens, il n'avait pas à acheter de l'eau aux Bnei Israël.

Dans le verset, il est écrit : "Pharaon s'en retourna, alla vers sa maison et ne se préoccupa pas de cela aussi" (Chémot 7,23). On observe que Pharaon, n'étant pas personnellement concerné, il ne partagea pas la souffrance de son peuple ("ne se préoccupa pas de cela").

D'ailleurs, il est à noter que lorsqu'un égyptien venait voir un juif et lui demandait de lui vendre de l'eau, tant qu'il ne donnait pas la somme adéquate, l'eau se transformait en sang. Ainsi, chaque égyptien recevait une punition personnalisée (prix d'achat unique) en fonction de l'importance de la cruauté qu'il avait eu envers les esclaves juifs.

3°/ afin d'élever Pharaon aux yeux des égyptiens puis de le frapper
Mais, il n'y prêta pas attention (Midrash Hagadol 7,23).

  1. 2eme plaie : les grenouilles

  • Pourquoi cette plaie leur fut-elle envoyée? Parce qu'ils demandaient aux enfants d'Israël de sortir leur capturer des reptiles et toutes sortes d'animaux impurs pour leur amusement. D. leur envoya donc les grenouilles que l'on pouvait même entendre croasser depuis leurs ventres (Eliaou Rabba 7).
    - Cette plaie fut envoyée aussi parce qu'ils réveillaient les enfants d'Israël au milieu de la nuit afin de leur imposer des travaux forçés. Les grenouilles leurs criaient à présent aux oreilles le jour et la nuit (Midrash Léka'h Tov).
    - Les femmes juives devaient étouffer leurs cris au moment d'accoucher afin de ne pas se faire arracher leurs nouveaux-nés, c'est pour cela que D. leur envoya des grenouilles qui criaient dans leurs oreilles du matin au soir (ce qui était d'ailleurs l'aspect de la plaie le plus difficile à supporter) - (Agadath Zéva'h Pessa'h P112).
  • Cette plaie toucha en premier lieu Pharaon qui fut ainsi puni d'avoir éprouvé de l'orgueil pour ne pas avoir été touché par la plaie du sang. Comme il y est fait allusion dans le verset "par toi et par ton peuple", toi avant ton peuple seras touché par cette plaie des grenouilles (Midrash Hagadol Vaera 7,29).
  • A la fin de cette plaie, toutes les grenouilles moururent, dans les maisons, dans les champs, dans les cours. Cependant, celles qui avaient donné leurs vies en entrant vivantes dans les fours afin d'élever le Nom de D. sortirent vivantes des fours et rentrèrent dans le Nil (Midash Téhilim 28).
  • Les égyptiens qui s'élevaient tels des dieux au-dessus de leurs esclaves, apprirent ainsi que même l'un des plus petits animaux au monde, si craintif habituellement, avait perdu tout respect et toute peur à leur égard (Rav Shimshon Raphaël Hirsh).
  1. 3eme plaie : les poux

  • Pourquoi les égyptiens furent-ils frappés par cette plaie? Parce qu'ils obligeaient les enfants d'Israël à balayer les maisons, les cours, les champs et les rues. D. transforma donc toute la poussière d'Egypte en vermine (Eliaou Rabba 7).
    - C'est également parce qu'ils empêchaient les enfants d'Israël de se laver et que la vermine les faisait souffrir qu'ils furent frappés par cette plaie (Midrash Léka'h Tov).
    - Les égyptiens forcèrent les juifs à travailler la terre et à fabriquer des briques, ainsi toute la terre se transforma en vermine (Midrash Hagadol Vaera 7,14).
  • D. envoya 14 sortes de poux lors de cette plaie, dont certains mesuraient la taille d'un oeuf d'oie (Eliaou Rabba 7).
  • Les égyptiens se grattaient si fort contre les murs que cela leur arrachait la peau (Midrash Hagadol 8,12).
  1. 4eme plaie : les animaux sauvages

  • Pourquoi les égyptiens furent-ils frappés par cette plaie? Parce qu'ils demandaient aux enfants d'Israël d'aller leur capturer des ours, des lions ou des tigres afin de les faire souffrir (selon le Midrash Rabba) ou bien afin de se divertir en leur faisant faire des combats dans les cirques.
    Leur intention en les envoyant dans le lointain désert était aussi de les empêcher de rentrer chez eux et d'avoir des enfants (Eliaou Rabba 7).
  • Même les animaux domestiques s'attaquèrent aux égyptiens (Midrash Hagadol Vaera 8,17).
  1. 5eme plaie : la peste

  • Pourquoi le bétail des égyptiens fut-il frappé par la peste? Parce qu'ils envoaient les Bnei Israël dans les collines et le désert pour faire paître leur bétail afin de les empêcher d'avoir des enfants (Chémot Rabba 11,6).
    Par ailleurs, les égyptiens attelaient des hébreux aux charrues à la place de leurs bêtes afin de ménager ces dernières (Agadath Zéva'h Pessa'h p112).
  • 90% des bêtes des égyptiens moururent à cause de cette plaie (Séfer Hayachar p287).
  1. 6eme plaie : les ulcères

  • Pourquoi les égyptiens furent-ils frappés par cette plaie? Parce qu'ils demandaient aux Bnei Israël de leur chauffer ou de leur refroidir les eaux de leurs maisons de bain. A présent qu'ils étaient remplis d'ulcères, ils ne pouvaient plus toucher ni eau froide, ni eau chaude (Eliaou Rabba 7).
    Par ailleurs, les égyptiens faisaient travailler les hébreux jusqu'à tard dans la nuit et les empêchaient ainsi d'avoir une vie normale avec leurs familles. Cette plaie, qui les faisait souffrir nuit et jour, leur a donc été envoyée afin de les empêcher eux aussi de vivre une vie normale (Midrash Vaera 7,14).
  • En plus des ulcères qui recouvraient tout leur corps, les égyptiens furent frappés par la peste (Chémot Rabba 1,6).
  • Les magiciens égyptiens souffrirent de ces ulcères jusqu'à la fin de leur vie (Yalkout Méam Loèz Vaera 14,10).
  • C'est à la fin de cette plaie que l'esclavage prit définitivement fin (Vaéra 9,17).
  1. 7eme plaie : la grêle

  • Pourquoi les égyptiens furent-ils frappés par cette plaie? Cette plaie détruisit tous les plants des arbres des égyptiens pour les punir d'avoir obligé les Bnei Israël à planter des jardins et des potagers (Eliaou Rabba 7).
    Les Bnei Israël furent frappés sans pitié, la grêle a frappé les égyptiens sans pitié (Midrash Vaera 7,14).
    Les égyptiens qui craignaient la parole de D. firent s'enfuir leurs serviteurs et leur bétail vers les maisons, et ne furent pas exterminés par la grêle (Vaera 9,20).
  • "Il y eut la grêle et un feu qui se mêlait au sein de la grêle ..." (vaéra 9,24)
    Sur ce passage, Rashi écrit qu'il se produisit un miracle au sein  d'un miracle : le feu et la grêle se sont mélangés, bien que la grêle soit de l'eau (ces 2 éléments complétement opposés auraient dû s'annuler l'une l'autre, le feu aurait dû faire fondre la grêle et l'eau éteindre le feu). Malgré cela, afin d'accomplir la volonté de leur Créateur, ils firent la paix ensemble.

Base des midrachim concernant les plaies : le Léket Eliaou d'Eliaou Hassan.