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"Devant une personne âgée tu te lèveras et tu honoreras la présence d'un sage et tu craindras ton D., Je suis Hachem" (Kédochim 19,32)

-> Rambam (Lois de l’étude de la Thora 6,9] enseigne : "On doit se lever devant un homme qui a atteint un âge très avancé, même s’il n’est pas un sage. Même un sage qui est un jeune doit se lever devant un vieillard ... On doit même témoigner du respect à un vieillard non juif par des paroles, et on lui donne la main pour l’aider, comme il est dit: ‘Lève-toi devant une tête blanche’ ; toute tête blanche est incluse".

-> Selon Choulkhan Aroukh (Yoré Déa 244,1), il s'agit de 2 commandements différents :
- l'un, de se se lever et d'honorer toute personne âgée de 70 ans et plus, même s’il est un ignorant pourvu qu’il ne soit pas un racha ;
- l'autre, de se lever et d'honorer un sage en Torah, même s'il est jeune.

-> Le Ktav Sofer dit que si une personne est les 2 à la fois, alors nous devons lui témoigner un honneur supplémentaire afin d'exprimer qu'on le fait pour ses 2 qualités.

-> Le Panéa'h Raza fait remarquer que le mot : "chéva" (une personne âgée - שֵׂיבָה) a la même guématria que : "Avraham Avinou"(אברהם אבינו).
Cela nous indique que nous n'avons pas d'obligation de nous lever devant une personne âgée qui serait racha/impie (telle est la loi juive).

-> Une personne importante doit essayer d'éviter de marcher devant des personnes qui sont assises.
En effet, lorsqu'elles se lèveront pour lui, cet honneur lui sera pris de ses mérites.
Une personne ne doit pas rechercher l'honneur, mais plutôt toutes ses actions doivent être léchem chamayim (pour Hachem).
[le Séfer 'Hassidim (תק"פ)]

-> A ce sujet le Nétsiv (HaEmèk Davar) rapporte le midrach (Bamidbar rabba 15,17) : Rabbi Abba haCohen bar Papa dit que lorsqu'il voyait un groupe de gens assis, il prenait un autre chemin afin de ne pas les déranger, car il savait qu'en passant à proximité ils se lèveraient pour l'honorer.

Lorsque Rabbi Abba rapporta cela à Rabbi Yossi bar Zévida, ce dernier (Rabbi Yossi) lui répondit qu'il vaut mieux permettre aux gens de se lever devant lui, car en agissant ainsi il amène de la crainte de D. (yirat chamayim), comme l'affirme le verset : "tu honoreras la présence d'un sage et tu craindras ton D."
[en permettant à autrui d'honorer un sage, alors tu lui permets également d'en venir à davantage craindre Hachem!]

Le Nétsiv dit que l'on peut apprendre d'ici que la récompense d'honorer les personnes âgées et les sages en Torah, est de renforcer sa crainte en D.
Cependant, celui qui ne craint pas les personnes âgées et les sages, alors il ne craindra pas son Créateur.

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-> On pourrait penser que la véritable récompense, mesure pour mesure, du fait d’honorer les parents serait d’être à son tour, soi-même honoré. Pourquoi la récompense est-elle alors la "ari'hout yamim" (avoir une vie allongée - אריכות ימים)?
En obtenant une longue vie, on jouira du verset ""Devant une personne âgée tu te lèveras" (מפני שיבה תקום, en présence d’une personne âgée vous vous lèverez. En conséquence, à la fin, on obtient vraiment l’honneur.
[rav Yéhochoua Alt]

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+ "Devant une personne âgée tu te lèveras et tu honoreras la présence d'un sage"

-> Nous rendons ainsi hommage à l'intellect humain qui a mûri avec les expériences de la vie (personnes âgées), et la sagesse de la vie provenant des mots de Hachem (les Sages en Torah).
Nous rendons hommages à ceux qui possèdent ces qualités en se levant devant eux et en les honorant.
[Rav Shimshon Raphael Hirsch]

-> Le Séfer ha'Hinoukh (257) enseigne :
Le but principal pour lequel l'homme a été créé, est afin qu'il en vienne à reconnaître Son Créateur.
Ainsi, il est bien d'honorer ceux qui ont atteint ce niveau (les sages en Torah), ce qui va entraîner d'autres à vouloir atteindre également ce niveau. [en les honorant, on témoigne que c'est un modèle ultime à atteindre pour tout juif!]

Une personne âgée qui n'est pas sage en Torah, est également inclue dans cette mitsva, car au travers les années elle a certainement reconnu le travail/l'implication et les merveilles de Hachem (ex: qu'est-ce que la nature est belle, qu'est-ce que le corps humain est bien fait, ...).

D'ailleurs, c'est pour cela que l'on ne doit pas honorer une personne âgé qui est racha (impie), car elle n'a pas retiré ce genre de réflexion de la vie.

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-> Concernant le vieillard, le Ibn Ezra précise que ce dernier étant proche de la mort, son corps est comme "mort" (n’ayant plus d’attirance pour les plaisirs de ce monde), ainsi mérite-t-il le respect (celui que l’on doit vouer à une «âme» juive).

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-> Un homme est composé à la fois d'une partie physique et d'une partie spirituelle.
C'est son composant spirituel qui le rend digne de respect.

Une personne qui étudie va nourrir son âme, au point où le spirituel devient l'essentiel et le corps accessoire. Une telle personne [qui s'élève vers D.] mérite d'être honorée.

Nous devons également honorer une personne âgée, car puisque son corps devenant de plus en plus faible, alors son esprit va devenir dominant, et une telle personne est digne de respect.

[Gour Aryé]

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-> "Devant une personne âgée tu te lèveras et tu honoreras" = mipéné chéva takoum, véadarta (מִפְּנֵי שֵׂיבָה תָּקוּם וְהָדַרְתָּ).

Le Zohar affirme qu'une personne doit se lever avec force et se rappeler de son Créateur avant de devenir vieux. [devant toi vieux = lève-toi et vis en temps que juif, et non endormi dans les illusions du yétser ara ]

Les lettres finales de ces 4 mots du verset forment : "mita" (la mort - מיתה).
Le verset peut ainsi se comprendre : "Tu dois te lever avant ton vieux âge" = il faut se renforcer à faire téchouva, à surmonter son yétser ara (qui nous dit : reste assis/allongé, tu as ta vie devant toi!) alors que nous sommes jeunes, car on se sait jamais quand nous mourrons, et nous pourrions alors ne plus avoir l'occasion de faire téchouva.

[le ‘Hida – ‘Homat Anakh]

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-> Le Zohar (cité ci-dessus) enseigne :
"Avant (de parvenir) à la vieillesse (le terme מִפְּנֵי (Mipéné) – "devant" s’apparente au terme לִפְנֵי (Lifné) – "avant"), lève-toi (et fais téchouva)".

-> "Souviens-toi de ton Créateur aux jours de ta jeunesse [pour faire téchouva], avant qu’arrivent les mauvais jours et que surviennent les années dont tu diras : ‘Elles n’ont pas d’agrément pour moi’" (Kohélet 12,1) ;

-> "Heureuse fut notre jeunesse de ne pas avoir déshonoré notre vieillesse" [guémara Soucca 53a]

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-> La guématria du mot : "chéva" (une personne âgée - שֵׂיבָה) est la même que : "yétser tov" (יצר טוב).

Le mot : "zakén" (זקן - litt.vieux - ici traduit par : un sage (zé kana 'hokhma)) fait référence au "yétser ara", qui est appelé ainsi (Kohélet 4,13 : "un roi vieux et stupide" - mélé'h zakén ou'hssil).

=> Nous devons élever notre yétser tov, et dominer notre yétser ara.

[Sifté Cohen]

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-> "Devant le vieillard tu te lèveras" (Kédochim 19,32), que le Zohar explique : "Avant la vieillesse tu te lèveras" et te repentira.
Le vrai repentir c’est celui que l’on fait quand on est en pleine force de l’âge et en pleine possession de ses moyens.

[devant le vieillard = il s'agit de toi vieux, moment où de nombreuses tentations deviennent également de plus en plus faibles, et où il sera plus difficile de faire une téchouva aussi belle qu'auparavant par amour pour D. (ex: je pourrais regarder les femmes comme le font tous les autres humains, mais je ne le fais pas pour Toi Hachem!), et non par une baisse du désir, une crainte de la mort se rapprochant nettement au vu du grand âge (ex: je ne regarde pas les femmes certes pour faire Ta volonté, mais surtout parce qu'à l'approche de la fin de ma vie je désire aller au Paradis, ce n'est plus de mon âge ...).
De plus, les mauvaises habitudes d'une vie sont toujours plus difficiles à se débarrasser que celles de quelques années, surtout que plus jeune nous avons toutes les forces et la folie pour réaliser une telle transformation positive de notre être.
La téchouva est acceptée à tout âge, mais en la remettant à plus tard qui sait si l'on sera encore en vie, qui sait si le macchia'h ne sera pas déjà arrivé, qui sait si l'on aura encore les forces nécessaires pour réaliser le : "tu te lèveras".
=> A chaque instant, un juif doit être vivant pour Hachem en observant Sa Volonté, car ultérieurement il pourra être bien trop tard. Nos regrets seront alors pour l'éternité bien plus douloureux que nos efforts temporaires nécessaires pour vivre dans ce monde en tant que juif.]

-> "Devant le vieillard tu te lèveras" (Kédochim 19,32) = avec le temps, l'habitude beaucoup de choses perdent de la valeur, deviennent une normalité, un dû.
Nous devons rester jeune face à la Torah en la regardant comme si on venait juste de la recevoir, on doit rester jeune avec les mitsvot en ayant la même joie et entrain que si c'était la 1ere fois que nous les faisions, on doit rester jeune avec les miracles de la vie en remerciant Hachem, ...
On doit rester jeune = on doit être des fêtards de la vie, où chaque instant de vie est un cadeau sublime, où chaque occasion de faire une mitsva est davantage joyeux que de gagner 100 000 000 d'euros au loto, ...
On doit rester jeune en ayant des rêves et de l'ambition pour notre spiritualité.
On doit rester jeune et être persuadé d'être dans les bras de papa Hachem, qui nous chouchoute et nous regarde à chaque instant.

-> "Devant le vieillard tu te lèveras". Rabbi Mendel de Kotzk disait : Savez-vous ce que cela signifie? Cela veut dire qu'il faut que vous, les vieux, vous vous révoltiez contre la vieillesse.

[dans leur tête, certains sont vieux déjà très jeune, et inversement.
Rabbi Tsvi Hirsch de Tomchov dit : "La vieillesse n'a rien à voir avec le nombre d'années : il y a des hommes qui naissent vieux" ]

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-> "Devant une personne âgée tu te lèveras"

Rabbi ‘Haïm Paltiel affirme que ce verset contient une allusion à la coutume de se tenir debout lorsque l'on récite dans le Kadich : "amen yéhé chémé (שמיה) raba".

En effet : "devant une personne âgée" = mipéné chéva (מִפְּנֵי שֵׂיבָה) : les 1eres et dernières lettres forment : שמיה.

=> lorsque le mot "chémé" du Kaddich est récité, "tu te lèveras".

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-> La guémara (Shavouot 30b) enseigne que l'on est également obligé de témoigner du respect à la femme d'un sage en Torah.

=> En quoi l'honneur de la femme d'un sage, est plus strict que celui de son mari?

Le Min'hat 'Hinoukh cite la guémara (Kidouchin 32a-b), qui établit que bien qu'un sage en Torah peut renoncer à l'honneur qui lui revient, un roi ne peut pas le faire. En effet, un sage en Torah a acquis ses connaissances par ses propres efforts, et il peut ainsi renoncer l'honneur dont sa sagesse lui donne droit.

L'honneur que l'on doit témoigner à la femme d'un sage en Torah, ne lui appartient pas intrinsèquement, mais c'est plutôt une forme de respect pour son mari. C'est pourquoi, bien qu'il puisse renoncer à l'honneur que d'autres lui témoignent, sa femme ne doit pas abandonner cet honneur.

[Il y avait 2 grands tsadikim qui allaient donner un cours devant une foule de personnes.
L'un proposa de passer par l'arrière afin d'éviter au maximum les honneurs.
L'autre lui a répondu, cela ne doit pas se faire au détriment de nos femmes qui sont présentes, et dont l'honneur que l'on nous témoignera leur sera une source immense de satisfaction/joie (tu as vu qui est mon mari!).

=> Seul Hachem peut juger si au fond de notre cœur nos actions sont léchem chamayim ou bien pour notre égo.]

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-> "Devant des cheveux blancs lève-toi et honore la personne du vieillard, crains ton D., Je suis Hachem" (Kédochim 19,32)

Dans la Guemara (Kidouchin 33b), Rabbi Elazar enseigne : "Tout talmid ‘hakham qui ne se lève pas devant son Rav s’appelle racha, ne vit pas longtemps et oublie son étude".

=> Comment comprendre le "mesure pour mesure" dans le châtiment évoqué par la guémara?

Rabbi Yossef Chalom Eliachiv répond en apportant une autre guémara, dans laquelle Issi ben Yéhouda dit que se lever devant des cheveux blancs veut dire devant n’importe qui dont les cheveux sont blancs. Rachi y explique qu’il faut se lever devant des cheveux blancs, même s’il s’agit d’un ignorant, et honorer la personne du "zaken" (littéralement : le vieillard), c’est-à-dire le sage (zakén = zé kana ‘hokhma), même s’il est très jeune.

Par conséquent, le châtiment est "mesure pour mesure" : s’il ne s’est pas levé devant son Rav, Hachem le punit en faisant qu’on ne se lèvera pas devant lui non plus, parce qu’il ne vivra pas longtemps, il n’arrivera donc pas à l’âge de la vieillesse où il aurait fallu se lever devant lui à cause de ses cheveux blancs.
Et si l’on dit qu’on peut tout de même se lever devant lui parce qu’il est sage bien qu’étant jeune, là-dessus il est dit qu’il oubliera son étude, donc à cause de ces 2 raisons-là on ne se lèvera pas devant lui.

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-> "Devant une personne âgée tu te lèveras et tu honoreras" (mipéné chéva takoum, véadarta - מִפְּנֵי שֵׂיבָה תָּקוּם וְהָדַרְתָּ)

-> Notre verset fait allusion à la Délivrance du peuple juif.
En effet, le midrach (Pliya) raconte que lorsque Moché monta au Ciel, et qu’il entendit de la Bouche de D. : "Lève-toi devant une tête blanche", il s’exclama aussitôt: "Lève-toi Vierge d’Israël" (Amos 5,2) [en référence à la l’élévation que connaîtront la Chékhina et Israël lors de la guéoula].
Or, le Divré Yoël interprète ce midrach étonnant de la manière suivante : Selon l’explication du Ohr ha'Haïm haKadoch (sur le passage : Michpatim 21,7-11), il existe 3 scénarios possibles pour accéder à la Délivrance finale :
1°/ Israël est méritant en raison des nombreuses bonnes actions qu’il accomplit, aussi mérite-t-il une guéoula miraculeuse et surnaturelle avant le terme fixé et scellé par D.
2°/ Israël n’est pas méritant en raison de ses nombreuses fautes, aussi doit-t-il attendre le terme fixé par D. pour jouir de la Miséricorde divine.
3°/ Même s’il n’est pas méritant, Israël peut toujours prétendre à la Délivrance même avant le délai prévu (et de manière miraculeuse), car les souffrances et les restrictions qu’imposent les nations au peuple juif, autrement dit la frustration et l’empêchement concernant sa "nourriture" (ses besoins matériels), son "habillement" (sa dignité) ou son "droit conjugal" (sa vie religieuse), constituent le moyen de se racheter aux yeux de D. et de mériter la Délivrance finale.
=> Ainsi, en raison des souffrances terribles de "l’enfantement du machia’h" [qui, selon le Zohar doit durer 70 ans, curieusement comme l’âge de la vieillesse : "A 70 ans, vieillesse (שֵׂיבָה)" (Pirké Avot 5,21)], Moché a vu que le peuple juif, même s’il n’est pas méritant, à l’instar du vieillard, recueillera les honneurs que l’on voue au Sage (le méritant), c’est-à-dire une guéoula anticipée.

"Un homme craindra sa mère et son père, et Mes Shabbat vous observerez" (Kédochim 19, 3)

-> Le Zohar enseigne que quand un homme trouve des 'hidouchim de la Thora pendant Shabbat, dans le Ciel on couronne ses parents (quand ils sont déjà morts) dans l’autre monde.
Cela est en allusion dans ce verset qui juxtapose le respect des parents et celui du Shabbat. Car si un homme souhaite honorer ses parents, alors il lui convient d’honorer le Shabbat en y trouvant des ‘Hidouchim.
['Hida]

-> Le Ari Zal (rapporté dans Chaaré Téchouva) affirme également qu’une couronne spéciale est créée pour le père [et mère] de celui qui étudie une nouvelle idée de la Torah le Shabbath.

Le Yéssod véShoresh haAvoda (Bémaalot haShabbath) rapporte qu’en plus, D. embrasse la tête de ce même père [et mère].

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Précisions sur la notion de ‘hidouch : nouveauté en Torah :
-> Selon le Chaaré Téchouva, si quelqu'un ne peut pas être créatif, s’il apprend quelque chose qu’il n’a jamais étudié auparavant, ce sera également qualité de ‘hidouch.

-> Le Yessod véShorech haAvoda (Chaar 8,12) dit que toute nouvelle inspiration conduisant à améliorer ses midot, son caractère ou tout bon comportement que l’on accepte sur soi, est aussi considéré comme un ‘hidouch.

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-> Le Réchit ‘Hochma (Chaar Kédoucha 3,4-7) enseigne :
"Après Shabbath, lorsque l’âme supplémentaire quitte le royaume physique pour retourner dans le Ciel, D. lui demande : "Quel ‘hidouch (idée nouvelle) de Torah as-tu entendu?"

Le Zohar qui déclare : "Combien est bienheureuse l’âme qui peut réciter des ‘hidouché Torah devant Hachem.
D. se réjouit énormément et rassemble tous ceux qui se trouvent dans Son palais et s’exclame : "Nous avons entendu une idée perspicace transmise par l’âme de cette personne!"

Tout le palais et tous les anges écoutent le ‘Hidouch.
Mais si l’âme n’a pas de ‘hidouch à raconter au palais Céleste, elle en a honte et ensuite les anges s’affaiblissent, pour ainsi dire."

Le verset dit : "Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur" (Kédochim 19,17).

Celui qui haït un juif, même si c'est uniquement en son cœur, même si sa haine n'entraîne aucune nuisance à autrui, et même s'il ne parle pas en mal de lui, et bien par cela (haïr en pensée un juif) il transgresse un commandement négatif [de la Torah].

[le Baal Chem Tov]

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-> "Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur ... tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,17-18).

On demanda à Rabbi Tsvi de Lomz : Pourquoi la Torah a-t-elle mis en garde envers un juif étranger "tu aimeras", alors qu’envers un frère, elle se contente de "tu ne haïras pas"?

Rabbi Tsvi répondit : Parce que l’amour ne veut pas dire uniquement "ne pas haïr", dans le sens négatif, mais aimer véritablement, de la même façon que l’humilité, par exemple, ne s’arrête pas à "ne pas s’enorgueillir" mais il faut être vraiment humble.
C’est pourquoi quand il s’agit de ton frère, le fils des mêmes parents, il suffit de ne pas le détester, et alors de toutes façons l’amour régnera entre eux de façon naturelle.
Alors qu’en ce qui concerne un étranger, il est possible de ne pas le détester mais sans non plus l’aimer, et la Torah met en garde : "tu aimeras".

Le fait d'honorer un être humain revient à honorer Hachem Lui-même, puisque chaque personne est créée à l'image de D. (tsélem Elokim).
Si quelqu'un possède un véritable respect de Hachem, alors naturellement il ne fera aucun mal à ceux qui sont créés à Son image.

[Rav Yéhouda Zev Segal
-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)]

=> En réalité, lorsque nous fautons envers notre prochain (mitsva ben adam la'havéro), nous fautons également envers Hachem, en portant directement offense à l'honneur Divin, à la partie Divine se trouvant en chacun!
Et inversement ...

Les convertis

"Le converti qui habite avec vous, tu l'aimeras comme toi-même, car vous étiez étrangers dans le pays d'Egypte, Je suis Hachem, votre D." (Kédochim 19,34)

-> Outre l'obligation d'aimer tous les autres juifs, il existe un commandement spécifique d'aimer les convertis.
D. Lui-même a une affection particulière pour les convertis.
[Rambam - Hilkhot Déot 6,4]

-> Dans la Torah aucune lettre n'est inutile, à plus forte raison plusieurs mots!
Rabbi Ela'zar haGadol (guémara Baba Métsia 59b) fait remarquer que le commandement d'aimer les convertis apparaît dans la Torah, selon un avis à 36 reprises, et selon un autre : 46 fois.

En effet, les Tossafot expliquent que cela apparaît à 46 reprises en tenant compte des fois où il est écrit : "vous étiez étrangers dans le pays d'Egypte", et autres de ce type.

=> Si cette mitsva est répétée à tant de reprises, cela témoigne de l'importance suprême qu'elle revêt!

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-> "Des convertis qui étudient la Torah valent autant que le Cohen Gadol qui entrait dans le Saint des saints."
[Midrach Tan'houma - Vayakel 8]

-> "Une fois converti, tout candidat est considéré comme Israël" (Midrach Bamidbar rabba - 8,1)

-> "On ne dira pas à un converti : souviens-toi de ton ancienne conduite, hier ta bouche mangeait des aliments interdits et aujourd'hui elle prononce des paroles de Torah." (guémara Baba Métsia 58b)

-> "Un converti ressemble à un nouveau-né, et toutes ses fautes lui sont pardonnées." (guémara Yébamot 22a)

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-> Si les parents non-juifs se sont convertis au judaïsme, selon la Torah, après sa conversion, l'enfant a le statut de "nouveau-né", et ses parents biologiques ne sont plus considérés comme ses parents : il n'est donc tenu que de leur manifester un "certain" respect, comme dans le cas où les parents ne se sont pas convertis, afin de leur manifester de la reconnaissance [mais il n'a pas l'obligation de leur manifester tout le respect qu'un enfant doit à son père.
[d'après le rav Ben Tsion Abachaoul]

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-> La Torah nous enjoint d’honorer et de craindre nos parents et les Lévi’im, mais n’exige pas que nous les aimions.
En revanche, elle nous ordonne : "Vous aimerez le converti" (Dévarim 10,19).

-> Nous sommes tenus d’aimer le converti de tout notre cœur et de toute notre âme, tout comme nous devons [et dans des termes presque identiques!] aimer D. ("Tu aimeras Hachem, ton D." - Dévarim 6,5).

D'ailleurs, D. Lui même aime le converti ("Il (D.) aime le converti, pour lui donner pain et vêtements" - Dévarim 10,18).

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-> "Le converti est plus cher aux yeux de D. que ne peuvent l’être certains [Hébreux] présents lors de la révélation du mont Sinaï.
Pourquoi?

Car ces derniers, s’ils n’avaient pas vu les éclairs, entendu le tonnerre et le son du Shofar, n’auraient pas accepté le joug divin.
Tandis que celui-là [le converti] n’a rien vu de tout cela et, de son propre chef, se tourne vers D. et accepte de plein gré le joug divin.
Y a-t-il plus cher qu’un tel acte?"
[midrach Tan’houma Lé’h Lé’ha 1]

-> b'h, voir à ce sujet : https://todahm.com/2017/07/25/quelle-est-lorigine-premiere-des-convertis

-> Les convertis sont placés sur un échelon plus élevé que les juifs de naissance.
En effet, à propos de ces derniers il est dit :"Je serai pour vous un D. et vous serez pour moi un peuple" (Yirmiyahou 30,21). Quant aux convertis, le prophète Yéchayahou (14,1) dit à leur sujet dans l'ordre inverse : "Vous serez pour moi un peuple et moi je serai pour vous un D."
[guémara Kidouchin 70b]

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-> "Si D. a dispersé les enfants d’Israël parmi les nations, c’est pour que les convertis se joignent ainsi à eux."
[guémara Pessa’him 87b]

-> Le Arizal explique que jusqu'aujourd'hui, si les juifs sont en exil éparpillés parmi les nations aux 4 coins du monde, c'est pour "cueillir les roses qui se sont éparpillées parmi les ronces", c'est-à-dire ramener les saintes néchamot (âmes) qui doivent se convertir et s'ajouter au peuple d'Israël.
[Arizal - chaar apsoukim Chémot]

-> "D. aime grandement les convertis."
[midrach Bamidbar Rabba 8]

->"Bien des femmes se sont montrées vaillantes, tu leur es supérieure à toutes" (Michlé 31,29).
Selon le midrach (Michlé 31), cela fait référence à Ruth qui entra sous les ailes de la présence divine.

Non seulement un livre entier du Tana'h est consacré à son histoire (lu à Shavouot!), mais en plus Ruth est l’ancêtre du roi David, qui est l’ancêtre du Machia’h.
=> Les juifs attendent impatiemment la venue d'un descendant d'une convertie, lisent dans leur détresse les Téhilim écrits par le roi David (descendant d'une convertie), ... c'est dire l'apport et à quel point le judaïsme considère grandement les convertis!

-> Onkelos était un converti (guémara Avoda Zara 11).
[dans tous les 'houmachim nous avons le Targoum Onkelos, cette traduction en araméen fait par cet énorme tsadik!]

Nos Sages (guémara Guittin 56) citent des exemples de géants en Torah, descendants de convertis comme : Rabbi Akiva, Rabbi Méir, Shémaya et Avtalyon.

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-> A ce sujet, il est écrit dans le Méam Loez (Michpatim 23,9) :
A propos des étrangers [qui se convertissent], il est écrit : "Ceux qui L'aiment seront comme le soleil lorsqu'il émane dans sa force" (Choftim 5,31).
Ce verset indique que les convertis brilleront comme le soleil.

L'une des raisons pour lesquelles Avraham ne fut circoncis qu'à un âge très avancé est que D. voulait témoigner Son affection envers les convertis : même si un étranger se convertit dans sa vieillesse, il est aimé de Hachem.
[...]

Le Rambam dans une lettre adressée à un converti écrit :
"... à 36 endroits différents, la Torah nous recommande d'honorer le converti et de ne pas l'offenser par de dures paroles ...

Sachez que la Torah nous impose de lourdes responsabilités dans nos relations avec les convertis.
La Torah nous ordonne d'honorer et de respecter nos parents ainsi que d'honorer et de respecter nos parents? ainsi que d'honorer et de respecter les Lévi'im, et ce même si on ne les aime pas, en effet, la Torah ne commande pas d'aimer ses parents ou les Lévi'im.
Par contre, la Torah nous enjoint d'aimer le converti
, comme il est écrit : "Tu aimeras le converti" (Dévarim 10,19).

Ceci signifie que nous devons aimer le converti de tout notre cœur et de toute notre âme, de même que nous sommes tenus d'aimer Hachem "de tout ton cœur et de toute ton âme" (Dévarim 6,5).
Hachem lui-même aime les convertis, comme il est écrit : "Hachem aime l'étranger et lui donne du pain et des vêtements" (Dévarim 10,18).

[Un converti est] un homme/femme qui a abandonné ses parents, son peuple et tous ses biens pour se joindre au peuple juif alors que nous sommes haïs des non-juifs (autres nations).
Si un homme désire entrer sous les ailes de la Présence Divine et se couvrir de la poussière de Moché en s'associant au statut inférieur d'Israël, il serait abominable de le qualifier de sot!

Vous devez, au contraire, être considéré comme le plus intelligent et le plus sage des hommes.
Vous êtes un disciple de notre père Avraham et vous vous trouvez à un haut degré où Hachem vous bénira en ce monde en vous donnant une longue vie prospère.
Vous jouirez également d'une grande récompense dans le monde futur et vous mériterez d'assister à toute la consolation que connaître Israël."

[fin de la lettre du Rambam]

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+ Il ne faut pas mépriser les convertis.
Rabbi Akiva descendait de convertis, et nous dit le midrach, s'il n'avait pas été précédé par Moché, il aurait mérité que la Torah fût donnée par son intermédiaire.
Lorsque Moché est monté au ciel et a vu rabbi Akiva, il s'est exclamé : "Maître du monde! Tu as un homme tel que lui et Tu donnes la Torah par mon intermédiaire?"

[Méam Loez - Introduction à la Méguilat Ruth]

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-> Boaz a assuré à Ruth [qui s'était convertie] que sa récompense serait "entière", c'est-à-dire que son âme résiderait avec les tsadikim d'Israël, au-dessus des ailes de la Présence Divine.

Le grand mérite d'Avraham, qui fut le 1er converti, s'étend à tous les futur convertis et les protège.
[...]

"Toutes les familles de la terre seront bénies (vénivreré'hou - ונברכו) par toi" (Béréchit 12,3).
Nos Sages interprètent le mot : ונברכו (bénies) comme "greffées", selon la racine du mot "mavrikh" (מבריך).
Cette bénédiction englobe tous les convertis sincères, qui dans le futur viendraient "se greffer" sur l'arbre d'Israël.
[...]

Boaz a qualifié [sa femme] Ruth de : "échét 'hayil at" (tu es un femme de valeur - אשת חיל את - Méguilat Ruth 3,11) parfaite de aléph jusqu'à tav, c'est-à-dire de A à Z.
[Méam Loez - Méguilat Ruth 2,12 ; 3,10-11]

-> "Toutes deux [Naomi et Ruth] ont marché jusqu'à arriver à Bethléem" (Méguilat Ruth 1,19)
Nos Sages en déduisent à quel point D. apprécie les convertis. En effet, une fois que Ruth a décidé de se convertir, le verset la considère égale à la noble et tsadéket Naomi.
[Méam Loez]

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-> Ruth a enduré la pauvreté et la solitude pour s'attacher à Hachem.
Elle a mérité de donner à Israël la maison de David et la lumière du machia'h.
Son histoire nous apprend la compassion et l'amour de D. pour le converti qui quitte son père et sa mère pour se réfugier sous les ailes de la Présence Divine.

Les convertis (guérim - גרים) sont précieux car les Patriarches et les prophètes eux-mêmes se sont appelés (guérim), qui veut dire aussi "étrangers".
Avraham a dit : "Je suis un étranger (guér) et un résident avec vous" ('Hayé Sarah 23,4).
Its'hak a été appelé un étranger par Hachem : "Réside (gour - גור) dans ce pays" (Toldot 26,3).
Les fils de Yaakov ont dit : "Nous sommes venus séjourner (lagour - לגור) dans ce pays" (Vayigach 47,4).
Le roi David a dit : "Je suis un étranger (guér) avec vous, un résident comme l'on été tous mes pères" (Téhilim 119,19) ...

Nos Sages ont comparé le converti à une brebis qui a fui les grands espaces et s'est jointe au troupeau.
Le berger aime cette nouvelle brebis davantage que toutes les autres car il l'a obtenue gratuitement alors qu'il a dû acheter le reste du troupeau.
De même, Hachem a accompli de nombreux miracles pour les enfants d'Israël avant qu'ils n'acceptent la Torah sans avoir assisté à tous ces prodiges.

Hachem aime autant Israël que les convertis, et ces derniers sont égaux aux juifs en tout.
C'est un commandement positif "d'aimer l'étranger car vous étiez étrangers en Egypte" (Ekev 10,1).
Il nous est ordonné : "N'afflige pas l'étranger et ne l'accable pas car vous étiez étrangers en Egypte" (Yitro 22,20).

Les convertis sont aussi chers à Hachem que le Shabbath.
La Torah nous met en garde à 28 reprises de bien traiter les convertis autant de fois qu'elle nous défend de profaner le Shabbath et d'adorer des idoles ...

Israël est aimé comme il est écrit : "Je vous ai aimés, dit Hachem" (Mala'hi 1,2), et les convertis sont aimés, comme il est dit : "[Hachem] aime l'étranger, pour lui donner du pain et des vêtements" (Ekev 10,18).
[...]

Rabbi Eliézer dit : "Se joindre à Israël par la conversion est considéré comme faire un acte de bonté à tout Israël, ainsi que Chaoul l'a dit aux descendants de Yitro : "Car tu as fait preuve de bonté envers tous les juifs lorsqu'ils sont sortis d'Egypte" (Chmouël I 15,6).
Une personne peut-elle vraiment accomplir un acte de bonté pour tout un peuple?
La conversion de Yitro ("Je sais à présent que Hachem est plus grand que tous les dieux" - Yitro 18,10-11) est considéré comme une bonté envers tout Israël.

Nous savons que les convertis sont appréciés de Hachem car Il ajoute une lettre à leur nom comme à Yitro.
En effet, il s'appelait Yéter (יתר) ... après sa conversion, une lettre a été ajoutée à son nom, et Yéter s'est désormais appelé Yitro (יתרו).
Le changement de nom montre une grande valeur, comme dans le cas d'Avraham ("Ton nom ne sera plus Avram (אַבְרָם), mais ton nom sera Avraham (אַבְרָהָם)" - Lé'h Lé'ha 17,5), et dans le cas de Hochéa (הוֹשֵׁעַ), fils de Noun, son nom devint : Yéhochoua (יְהוֹשֻׁעַ) (Chéla'h Lé'ha 13,16).
Par contre, Hachem réduit le nom des réchaïm, comme celui du faux prophète : Akh'av (אחאב), qui devint אחב (Yirmiyahou 29,22).

Un non-juif qui se convertit au judaïsme est récompensé comme un juif qui a peiné dans la Torah toute sa vie.
En effet, Moché a dit à Yitro : "Viens avec nous et nous te ferons partager tous les bienfaits que D. a promis à Israël" (Béaaloté'ha 10,29) ...

Dans Divré haYamim (I 2,55), les descendants de Yitro [qui s'est converti] sont appelés : "Tiratites" car ils faisaient retentir leurs prières, "Chim'atites", car leurs prières étaient entendues, et "Sokatites" car leurs mérites protégeaient Israël.
[...]

Rabbi Yo'hanan dit : "L'alliance que Hachem a scellée avec les fils de Yitro est supérieure à celle qu'Il a scellée avec David, car l'alliance avec Yitro était inconditionnelle alors que celle conclue avec David ne l'était pas.
En effet, à propos de David il est écrit : "Si ses fils abandonnent Ma loi ... Je les punirai par des souffrances pour leurs fautes, et par des plaies pour leurs péchés" (Téhilim 89,31-33).

[Méam Loez - Méguilat Ruth 4,22]

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-> De la même façon que des étincelles d'âmes saintes se trouvent prisonnières au sein des forces du mal (sitra a'hra et les klipot), les âmes des convertis le sont aussi.
D'où provient la volonté d'un non-juif de se convertir?
Il s'agit simplement de son âme qui était prisonnière et dont le moment était venu de sortir de l'emprise des klipot.
[Zohar Térouma 147b]

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"Les convertis ne seront plus acceptés au moment du machia’h"
[guémara Yébamot 24b]

=> Pourquoi les convertis ne seront plus accepté au moment du Machiah?

b'h, voici quelques éléments de réponse :

On peut distinguer principalement 2 types de périodes :
-> Pendant l’époque romaine, les juifs étaient maltraités et la conversion était alors quasiment une formalité.
On rappelait d’ailleurs aux non-juifs qui voulaient rejoindre le peuple d’Israël, qu’ils se préparaient à rejoindre un peuple : "brisé, opprimé, méprisé et rejeté" (guémara Yébamot 47a).
Le processus était très rapide, et les rejets sûrement peu fréquents.

-> Aux époques du rois David et du roi Salomon, nos maîtres stipulent : "On n’acceptera pas les convertis après l’arrivée du machia'h. Dans le même ordre d’idées, les convertis n’étaient pas acceptés à l’époque de David, ni à l’époque de Salomon" (guémara Yebamot 24b).
Lors de ces périodes "glorieuses", il y a une présomption de conversion par intérêt plutôt matériel (les honneurs/gloire, la richesse, ...), que purement spirituel (recherche de la Vérité).

[Il est à noter l'avis de Tossefot qui souligne que les conversions clairement motivées par l’amour de D. étaient tout de même acceptées aux époques des rois David et Salomon.]

A l'époque du machia'h, la grandeur Divine sera alors manifeste (à ce moment, qui ne voudra pas faire partie du peuple adoré/proche de D.!). Puisque Hachem est clairement révélé, la conversion ne pourra pas être acceptée.
Le Ohr ha'Haïm haKadoch développe l'idée qu'à l'époque du machia'h ce sera Moché rabbénou qui mènera de nouveau le peuple, et pour corriger son erreur d'avoir accepté tous les convertis lors de la sortie d'Egypte (le érev rav qui nous a provoqué tellement de dégâts par la suite, comme le Veau d'or!), il rejettera alors toute conversion non sincère.
[ainsi selon le Ohr ha'Haïm, à l'image de l'avis de Tossefot, la conversion sera en réalité encore possible mais il faudra une pureté et sincérité totale à vouloir devenir juif, pour des raisons uniquement spirituelles, de recherche de la Vérité.
(les acceptations à la conversion seront alors sûrement extrêmement rares!)]

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-> Nos Sages (guémara Pessa'him 87b) demandent : "Pourquoi le peuple juif a-t-il été exilé parmi les [autres] nations?" Ils répondent : "Pour rassembler des convertis".
Allégoriquement, cela signifie que nous avons été exilés afin d'élever les étincelles [de sainteté] qui restent dispersées dans le monde.
C'est pourquoi l'exil égyptien a eu lieu : afin que la nation juive élève les étincelles [sainteté qui y étaient] tombées.

Lorsque le machia'h viendra rapidement, toutes les étincelles seront complètement rétablies. Il en fut ainsi à l'époque du roi Shlomo.
Ensuite, dans l'avenir messianique, les convertis ne seront pas acceptés (guémara Yébamot 76a), car toutes les étincelles auront été élevées, et donc les non-juifs dans l'avenir ne posséderont pas d'étincelles ayant besoin d'être élevées, et il n'y aura donc aucune raison de les accepter en tant que convertis.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi 49,9]

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-> Lorsque Yitro entendit parler de la grandeur du peuple d'Israël, il vint immédiatement se joindre à lui (Chémot 18,1-5).
Il arriva à midi, heure où il n'y avait plus de manne dans les champs. La manne fondait vers 10 heures du matin.
Les juifs se trouvaient pratiquement dans l'impossibilité d'avoir des invités. Chacun recevait précisément la quantité de nourriture nécessaire pour maintenir sa santé et sa vie.
Par conséquent, lorsque Yitro arriva, il n'y eut rien à manger pour lui.

=> Hachem fit donc un miracle et de la manne supplémentaire tomba spécialement à midi pour Yitro.
Hachem accomplit ce miracle pour montrer combien Il apprécie ceux qui désirent entrer sous la protection de la Protection Divine.
[Méam Loez - Béchala'h 16,36]

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-> La Mékhilta (Yitro Amalek 1) dit : "il s'appelle Yitro parce qu'il a ajouté (yiter) une paracha à la Torah, pour nous enseigner qu'il est allé se convertir par amour du Ciel pour apprendre la Torah, et non pour recevoir une récompense ou des honneurs.

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-> "Yitro, le prêtre de Midian, entendit" (Yitro 18,1)

Il y a 4 personnes à qui on a ajouté une lettre dans leur nom : le hé chez Avraham, le hé chez Sarah, le vav chez Yitro et le youd chez Yéhochoua.
Quand on rassemble toutes ces lettres, on obtient le Nom Divin : Tétragramme (יהוה), ce qui est extraordinaire.

Le Rabbi Moché 'Horev (Or ha'Hama) enseigne que Avraham et son épouse Sarah faisaient entrer des convertis sous les ailes de la Présence Divine, Avraham convertissant les hommes et Sarah les femmes ; Yitro était aussi le père des convertis, puisqu’il a été le premier à se convertir spontanément ; et Yéhochoua a converti les habitants de Guivon.
Par conséquent, tous les 4 ont donné du mérite à la communauté et rapproché ceux qui étaient loin pour les faire entrer sous les ailes de la Présence Divine, et ils ont mérité que Hachem leur accorde à chacun une lettre de Son Nom en récompense de leurs actions, mesure pour mesure.

[Hachem aime tellement les convertis, Il apprécie tellement de les revoir proche de Lui, que ceux qui ont été à la racine de toutes les conversions futures, ont reçu une lettre correspondant à Son nom Divin]

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-> "Moché laissa partir son beau-père et il s'en fut vers son pays" (Yitro 18,27) : Là-bas, il convertit toute la population (à Midiane).

Hachem accorda à Yitro de très grands honneurs lors de son départ : Moché et les autres personnalités de marque l'escortèrent en grande pompe. Plus tard, il retrouva Moché dans le désert.
Lorsque toutes les tribus reçurent leur part en terre d'Israël, on laissa à Jéricho un endroit qui en fut attribué à personne. Il mesurait 500 coudées coudées au carré et abondait en dattes dont le miel coulait en véritables ruisseaux.
Les juifs décidèrent que ce site appartiendrait à la tribu sur la part de laquelle le Temple serait construit plus tard ; en retour, toutes les tribus auraient accès au Sanctuaire. En attendant, ce site fut attribué aux descendants de Yitro.
C'est ainsi que Yitro et ses descendants en bénéficièrent pendant 400 ans. Ensuite, le Temple fut construit sur le territoire de Binyamin et l'endroit situé autour de Yéricho fut transmis à sa tribu.

[Méam Loez - Béaaloté'ha 10,31-32]

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-> Celui qui restitue un objet perdu à ses propriétaires, suscitera une force avec laquelle il convertira des étrangers au judaïsme.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Perte (objet perdu)]

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-> La guémara (Yebamos 97b) fait référence à un converti comme à quelqu'un qui est littéralement comme une nouvelle personne.
Selon une opinion de la guémara (Pessa'him 87b), la seule raison pour laquelle le peuple juif a été exilé parmi les nations du monde est que les convertis vertueux puissent rejoigne la nation juive.
Sur cela, le rav Eliyachiv a demandé, considérant le vaste danger d'assimilation auquel notre nation en exil est confrontée, cela vaut-il vraiment la peine de gagner quelques nouveaux membres alors que tant de juifs se perdent en chemin?
Le rav Eliyachiv répond que cela en vaut la peine, car un converti vertueux dont l'âme est prête à rejoindre le peuple juif ne devrait pas en être empêché. En ce qui concerne les âmes juives "perdues", aucune âme juive n'est jamais perdue. Quelle que soit la distance qui les sépare, elles resteront toujours juives. [Orot rav Eliyachiv - Pesachim 87b]

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2017/07/25/quelle-est-lorigine-premiere-des-convertis

+ "Rabbi Akiva disait : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18) : ceci est un grand principe de la Torah.

Ben Azaï disait : "Ceci est l'histoire des générations de l'humanité : [lorsque D. créa l'homme, Il le fit à Sa propre ressemblance]" (Béréchit 5,1) : ceci est un principe plus grand encore.
[En effet, il en résulte : ] Que tu n'en vienne pas à dire : "Si j'ai été humilié, mon prochain peut l'être aussi", car sache qui tu cherches à abaisser : un être créé à l'image de Hachem."

[midrach Béréchit rabba 24,8]

[Vouloir respecter Hachem, cela implique par ricochet de devoir respecter autrui, et également nous-même.]

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)

=> Comment un homme peut-il aimer son prochain, peu importe lequel, comme lui-même? Finalement, il est naturel d'aimer ses proches davantage que d'aimer des inconnus. De même, il est naturel d'aimer les Justes et les Sages plus que les réchaïm!
Comment peut-on demander d'aimer chaque juif comme on s'aime soi-même?

-> Le Yessod haEmouna nous explique que la Torah répond à cette question en disant : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même". Certes, chaque homme s'aime lui-même. Mais il existe des différences entre les membres de son corps. Il y a certains membres qu'il préfère plus que d'autres.
Le coeur ou la tête, qui sont des organes vitaux, auront préséance. D'autres membres comme les yeux auront certes moins d'attention, mais seront néanmoins particulièrement chéris par l'individu. Les mains ou les pieds auront un traitement inférieur, mais préférable aux cheveux ou aux ongles ...
Malgré tout, un homme relativement normal tant dans sa psychologie que dans son physique, aimera toutes les parties de son corps et ne voudra en dégrader aucune d'entre elles.

La Torah demande à l'homme un traitement comparable à tous les juifs. Certes, certains auront plus de place dans son coeur, d'autres un peu moins. Mais il devra néanmoins aimer tous les juifs, comme s'ils faisaient partie de lui-même.
Nos Sages enseignent que tout le peuple juif constitue une seul entité, exactement comme un grand corps, où chaque juif en est un membre.
C'est d'ailleurs de cette façon que l'on peut réussir à aimer même ceux qui nous ont causé du tord. A l'image d'un homme, si la main droite cause un dommage à la main gauche, est-ce que cette dernière penserait à se venger ou à la haïr? Il devrait en être de même entre tous les membres de ce grand corps que constitue le peuple juif.

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-> "Tu aimeras ton prochain comme toi même" (Kédochim 19,18)

Alors qu'il était âgé, le rav Yé'hezkel Sarna, directeur de la yéchivat 'Hevron, est arrivé un samedi soir à la yéchiva pour prier Arvit (prière du soir). Du fait de son âge avancé et de son état de santé, le fait de se rendre à la yéchiva lui demandait de gros efforts.
Mais le Rav réussit à réunir toutes ses forces pour monter patiemment les marches de l'escalier menant à la pièce centrale. Alors qu'il se trouvait à peine au milieu des escaliers, on lui fit savoir que la prière était sur le point de se terminer. Il ne se découragea pas et continuait à monter les marches.

Les personnes qui l'accompagnaient lui demandèrent : "Maître! Pourquoi vous donnez-vous tant de mal? Pourquoi tant d'efforts? A quoi cela sert-il de continuer à monter au prix de si gros efforts? La prière se termine!"
Le Rav répondit : "Il est vrai que la prière est en train de se terminer et que je ne vais pas prier avec Minyan. Mais prier avec Minyan est une obligation d'ordre rabbinique. En revanche, monter à la yéchiva pour bénir les élèves et leur souhaiter une bonne semaine, cela me permettra d'accomplir une mitsva de la Torah. Celle de "Tu aimeras ton prochain comme toi même".

"Ne vous tournez pas vers les idoles, et ne vous fabriquez pas des dieux de métal" (Kédochim 19,4)

-> "Ce n'est pas seulement vers les idoles qu'il est interdit d'orienter nos pensées : il nous est également défendu d'évoquer dans notre cœur toute opinion pouvant nous conduire à nier l'un des principes de la Torah.

Nul ne s'écartera de cette règle, en suivant les opinions de son cœur, car l'entendement humain est limité, et tous ne sont pas capables d'assimiler la vérité convenablement.
Or, si l'homme devait s'en remettre aux pensées de son cœur, il en viendrait à détruire le monde à cause de sa faible compréhension."
[Rambam - Hilkhot Avoda Zara 2,3]

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+ "Ne vous fabriquez pas des dieux de métal" (Kédochim 19,4)

Rachi d'expliquer : "Au début, elles ne sont que des idoles (du néant), mais si tu te tournes vers elles, tu en feras des divinités"

-> Selon le rav Yérouh'am Leibovitz (Daat Torah), la Torah nous révèle ici un principe essentiel : les divinités sont l'oeuvre des hommes.

-> "Tu n'auras pas d'autres dieux que Moi" (Yitro 20,3)
La Mékhilta commente : "Il est dit : "Ils ont livré leurs divinités aux flammes, mais ce n'étaient point des dieux, c'étaient des œuvres fabriquées par l'homme" (Yéchayahou 37,19).

Que signifie alors "d'autres dieux"?
Il s'agit de ces choses que d'autres ont érigées en dieux."

=> La Torah ne nous interdit pas d'avoir "d'autres dieux", car il n'existe aucune autre divinité que Hachem.
Elle nous révèle un point fondamental : une chose totalement inexistante peut prendre corps et devenir un "dieu" par le simple intérêt que les hommes lui portent.

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-> Rav Achi a demandé en rêve au roi Ménaché : "Puisque les gens de votre génération étaient si sages, comment se fait-il que vous serviez les idoles?"

Ménaché lui a répondu : "Si tu avais vécu en ces temps, tu aurais soulevé les pans de ta tunique pour mieux courir après elles"
[guémara Sanhédrin 102b]

Rachi explique que le penchant pour les idoles étaient alors extrêmement puissant.

De nos jours, après que les hommes de la Grande Assemblée ont éradiqué cette tendance, nous ne comprenons plus quelle attirance les hommes éprouvaient pour les idoles.

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-> De même, la guémara (Yoma 69b) nous dit que le yétser ara pour l'idolâtrie (avoda zara) a été retiré.

-> On a vu que Ménaché a répondu : "Si tu avais vécu en ces temps, tu aurais soulevé les pans de ta tunique pour mieux courir après elles"

Le rav 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar 5733:7,12) commente que de même que nous ne comprenons pas le fait que l'idolâtrie peut être si tentante qu'on y courrait pour la servir, de même cela peut s'appliquer à toutes les fautes, car si nous n'avions pas de yétser ara, toutes les fautes nous sembleraient identiquement absurdes.

-> La guémara (Yérouchalmi Erouvin 5,1) explique que les idoles sont destinées à embarrasser ceux qui les auront servies, en venant le jour de leur jugement.

-> Le Méor Enayim (Chémot) dit qu'à un niveau plus profond, tout service qui n'est pas pour Hachem est une avoda zara, puisque "zara" signifie : étranger (comme un zar est un non Cohen).
Nous voyons également cela de nos Sages (guémara Shabbath 105b) qui disent que le "él zar", (le dieu étranger) au sein d'une personne est le yétser ara.
Ainsi, toute déviation d'Hachem est considérée comme adorer un dieu étranger.
[toute personne est naturellement tentée par rendre un culte à son "égo" (son "moi je").
On ne fait pas ce qu'Hachem désire réellement, mais on va plutôt faire notre volonté sous couvert d'agir selon la Torah.]

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-> La guémara (Ména'hot 109b) enseigne également :
"Rabbi Yéhochoua ben Péra'hya dit : Au début, si quelqu'un m'avait dit : "Accepte une fonction publique", je l'aurais attaché devant un lion. Maintenant [que j'y ai accédé], si quelqu'un me dit d'y renoncer, je lui verserais une cruche d'eau bouillante sur la tête.

[De fait, telle est bien la nature humaine,] à l'exemple de Chaoul qui refusa au début le trône, mais qui, après y avoir accédé, chercha à tuer David son rival. "

=> Chez toute personne, il y a une tendance naturelle à créer de nouvelles échelles de valeurs en fonction de ce qui l'arrange (plus ou moins consciencieusement).
A nos yeux, du néant peut devenir divin, d'où l'importance de rester fidèle à l'unique Vérité : la Torah.

[et ne pas vouer un culte à soi-même, aux "dieux" de la société environnante (les stars, la richesse, la célébrité, ...), ... ]

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+ "Ne vous fabriquez pas des dieux de métal" (Kédochim 19,4)

Rachi d'expliquer : "Au début, elles ne sont que des idoles (du néant), mais si tu te tournes vers elles, tu en feras des divinités"

-> "Le simple fait de porter son regard sur les idoles est interdit ... cela a pour objet d'éviter qu'on se laisse entraîner par leurs croyances.
De plus, cela nous invite à ne pas perdre notre temps dans des futilités, car l'homme a été créé uniquement pour se consacrer au servir du Créateur."
[Séfer ha'Hinoukh - mitsva 213]

-> Il est interdit de s'intéresser aux rites et aux thèses idolâtres, même si on désire les connaître afin de les combattre.
En effet la nature humaine est faible et nombreux sont ceux qui, à travers l'histoire, ont cru pouvoir rester maîtres de leurs pensées et de leurs désirs, mais ont fini par adopter les croyances qu'ils avaient combattu.
[le Panim Yafot]

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-> "Dès l'instant où un homme s'éloigne des paroles de la Torah, il se lie aux cultes idolâtres"
[midrach Yalkout Chimoni]

-> "Rabbi Chimon bar Yo'haï dit : Quiconque place les paroles de la Torah sur son cœur se prémunit contre 10 maux : les pensées ... et les pensées idolâtres"
[Tana déBé Eliyahou Zouta 16]

=> Par le mérite de la Torah et des mitsvot, les mauvaises pensées s'effaceront totalement du cœur.

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-> Le Séfer Yalkout ha'Ourim (Vayichla'h) écrit que le soleil, la lune, et les étoiles s'immergent dans le fleuve de feu de Dinor, avant de briller.
Le Chla haKadoch écrit que la raison est parce que le soleil et toutes les légions célestes sont interdites car elles sont adorées. [de nombreuses personnes les voient comme des dieux]
Par conséquent, "les images de leurs divinités, vous les détruirez par le feu" (Ekev 7,25), est réalisée [lorsqu'ils s'immergent dans le feu]
[Taamé haMinhaguim - p.462]

"Réprimande ton prochain" (Kédochim 19,17)

-> "Rabbi dit : Quelle est la voie juste que l'homme devra adopter?
Qu'il aime les remontrances, car tant qu'elles sont présentes dans le monde, la sérénité, le bien et la bénédiction règnent ici-bas, et le mal se retire."
[guémara Tamid 28a]

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-> "Les paroles d'un homme animé de la crainte du Ciel sont toujours entendues"
[guémara Béra'hot 6b]

-> "Généralement, les remontrances ne sont pas acceptées parce que l'on soupçonne celui qui les formule d'avoir des intérêts personnels. Mais quand un homme est animé d'une authentique crainte du Ciel, il est certain qu'il dit les choses telles qu'elles sont, en toute simplicité.
Dès lors, les soupçons tombent et ses paroles sont entendues."
[Torah Témima - Kohélet 12,13]

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou) enseigne à ce sujet :
"Lorsque quelqu'un exprime des reproches à autrui ou le punit, sa démarche doit provenir du plus profond de son cœur.

Nos Sages disent en ce sens que seules les paroles qui sortent du cœur pénètrent dans le cœur [d'autrui]. Mais si, au contraire, les reproches n'émanent pas du plus profond de soi, leur impact ne sera pas complet sur l'interlocuteur.

Il y a en en outre un aspect plus profond : si les remontrances ne proviennent pas de l'intériorité de l'individu, c'est que leurs motivations ne sont pas totalement pures, des intérêts personnels y étant forcément mêlés.

A cet égard, non seulement les reproches resteront inefficaces, mais de plus, on est alors considéré comme si l'on méprisait son prochain et comme si on le blessait pour sa propre satisfaction ; la punition qui en découle est alors extrêmement grave."

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+ "Tu réprimanderas ton prochain, et ne porteras pas de faute à cause de lui" (Kédochim 19,17)

-> "Si la Torah se soucie que l'on n'occasionne aucune humiliation à notre prochain au moment où on le réprimande, à plus forte raison sera-t-il interdit de l'humilier dans un autre contexte."
[le Smag - Lo Taassé 6]

-> Le Rambam (Hilkhot Déot - chap.6) écrit à ce sujet :
"Il est interdit d'humilier un juif, à plus forte raison en public.
Bien que celui qui blesse autrui moralement ne soit pas passible de flagellation, sa faute est néanmoins extrêmement grave.

Nos Sages disent en ce sens : "Quiconque humilie son prochain publiquement n'aura pas droit à une part dans le monde à futur".
C'est pourquoi chacun devra veiller à ne jamais humilier son prochain, que celui-ci soit un homme modeste ou important, à ne jamais l'appeler par un nom qui lui fait honte, ni à raconter en sa présence des faits qui le blesseront."

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-> "Ne fais pas de vives remontrances au railleur, car il te haïrait ; fais des remontrances au sage, il t'en aimera davantage" (Michlé 9,8)

-> Le Chla haKadoch déduit de ce verset une règle fondamentale :
Lorsqu'on formule des remontrances à quelqu'un, il nous incombe de ne pas l'accabler de reproches : on se contentera de lui rappeler ses manquements.
Dans le cas inverse, il resterait hermétique aux semonces et en viendrait à nous haïr.

C'est pourquoi selon le verset de Michlé : Ne fais pas de vives remontrances, comme s'il était un railleur, peu digne de respect. Au contraire, dis-lui qu'il est sage et qu'il ne convient donc pas à un homme tel que lui de se comporter de la sorte.

A cet égard, manifeste-lui de l'estime en le complimentant : il ne t'en aimera que davantage et il sera à l'écoute de tes remontrances.

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-> Le Gaon de Vilna demanda au Maguid de Doubno de le réprimander et de lui indiquer tout ce que sa conduite laissait à désirer.
On raconte également que le Maharchal accepta un jour les reproches d'un simple charretier.

-> A ce sujet, la guémara (Arakhin 16b) rapporte :
"Rabbi Yo'hanan ben Nouri dit : J'en prends le ciel et la terre à témoin : de multiple fois, [Rabbi] Akiva fut fustigé par ma faute, parce que je me plaignais de lui devant Rabban Gamliel.
Mais il ne m'en aima que davantage conformément au verset de Michlé (ci-dessus)."

Le railleur hait les reproches, car à ses yeux, celui qui les lui formule veut son mal.
Au contraire, le sage aime les remontrances, car il sait qu'elles seules le conduiront au monde futur, le libérant de son mauvais péchant.

Le rôle du sermonneur est de nous extraire de nos rêveries, nous montrer notre vrai visage et nous faire renouer avec la réalité.

-> Le rav Yaakov Neuman (Darké Moussar) écrit :
"Sans moussar, l'homme s'exposerait aux pires maux de la terre.

Un homme à qui personne n'adresserait de reproches court un terrible danger.
Heureux sont ceux qui ont la chance d'entendre des remontrances, car c'est par leur mérite qu'ils accéderont à la vie du monde futur."

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Quelques autres divré Torah sur ce sujet (b’h) :

-> La remontrance : https://todahm.com/2016/10/18/la-remontrance
-> Le reproche : https://todahm.com/2014/11/19/le-reproche
-> https://todahm.com/2014/05/18/1429

"Juge ton semblable équitablement" (Kédochim 19,15)

-> "C'est-à-dire juge ton prochain de manière favorable"
[guémara Chvouot 30a]

Rachi commente : "Ce verset ne s'adresse donc pas aux juges, mais à celui qui verrait son prochain effectuer une action qu'il peut interpréter soit comme une faute, soit comme une chose permise : il a le devoir de le juger favorablement, et de ne pas le soupçonner de fauter".

-> Selon le rav Dov Yaffé : "Si l'honneur de notre prochain est véritablement cher à nos yeux, on n'écartera aucune éventualité pour le juger favorablement, même au détriment de la logique la plus élémentaire."

[nos Sages disent que si l'esprit tordu existe en nous, c'est afin de pouvoir trouver des raisons (mêmes les plus folles, créatives) afin de juger autrui favorablement]

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-> "De la même façon qu'un homme se comporte (avec son prochain), le Ciel se comportera avec lui"
[guémara Sotah 8b]

-> "Quiconque juge autrui, en bien ou en mal, prononce du même coup sa propre sentence"
[Baal Chem Tov]

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-> Le 'Hafets 'Haïm (lois sur la médisance - chap.3) donne à ce sujet des précisions :
Si l'acte équivoque est réalisé par une personne craignant le Ciel, on sera tenu de la juger favorablement même si les faits semblent l'accuser.

S'agissant d'un homme "moyen", généralement respectueux des mitsvot, mais à qui il arrive parfois de fauter, la loi juive stricte exige qu'on le juge favorablement seulement dans le cas où les faits sont ambigus.
Mais si l'on veut faire preuve d'une bienveillance exemplaire, on le jugera de manière favorable même quand tout paraît l'accuser.

C'est seulement pour un mécréant notoire qu'on a le devoir de juger de façon défavorable.

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-> Le Yessod véChorech haAvoda (Portique Avodat haLèv) écrit :
"Le commandement positif de "juger autrui équitablement" se concrétise par la simple pensée, à chaque fois que l'occasion se présente ...
C'est-à-dire que si l'on voit son prochain faire un acte ou prononcer une parole qui, à priori, contreviennent à la volonté du Créateur, il nous incombe de le juger favorablement.

On se dira alors : "Je m'apprête à accomplir la mitsva de juger autrui équitablement".
Et l'on s'efforcera par tous les moyens de lui trouver, par la pensée, des arguments à sa décharge.
[...]
Et même si, finalement, il s'avère que notre jugement favorable était faux, il n'en reste pas moins que l'on a accompli la volonté du Créateur (Hachem), Qui nous a enjoints de "juger autrui équitablement.

Il est donc certain que l'on a procuré de la satisfaction à D. en cela qu'on s'est conformé à Son ordre."

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+ "Juge tout homme favorablement" (Pirké Avot 1,6)

-> Le Tiférét Shlomo (rabbi Shlomo haCohen Rabinowitz de Radomsk) commente :
N'est-il pas vain de juger tout homme favorablement? Après tout la vérité est connu au Ciel, alors comment notre jugement favorable aurait-il un effet?

Nos Sages veulent nous enseigner que le jugement qu'un juif prononce a un poids immense dans les Cieux.
Les paroles qu'il prononce, que ce soit pour le bien ou pour le mal, suscitent une réponse correspondante dans les mondes supérieurs.
Lorsque vous défendez une personne et parlez favorablement d'elle, vous réveillez en Haut un avocat céleste qui justifie, la défend et la sauve de la perdition.
Inversement, lorsque vous condamnez quelqu'un, vous causerez une réaction similaire en Haut.
[...]
C'est ainsi que le saint rabbi Bounim de Pshis'ha nous dit de ne jamais mentionner la fauter d'un juif, mais de toujours essayer d'exonérer le peuple juif et de rappeler ses bonnes actions devant D., car tous sont saints et purs, et tous [au fond d'eux-même] veulent accomplir la volonté de leur Maître avec une crainte révérencielle.

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Quelques autres divré Torah sur ce sujet (b'h) :

-> https://todahm.com/2016/10/18/4883
-> https://todahm.com/2016/06/29/4582
-> https://todahm.com/2014/02/01/juger-son-prochain-favorablement
-> https://todahm.com/2018/12/09/limportance-de-garder-sa-langue-4e-partie