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"Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

-> Le Rambam (Hilkot Déot 6,3) de commenter cette mitsva :
"Nous devons faire des louanges d'autrui, et nous devons être concerné par leur argent autant que nous faisons attention à notre propre argent et à notre propre dignité.
Quiconque tire de l'honneur de l'humiliation d'une autre personne, perd sa part dans le monde à venir."

-> Le Yessod véShoresh haAvoda (1;7,8) nous enseigne des notions très intéressantes à ce sujet.
"Le commandement d'aimer son prochain peut être réalisé à tout moment, à chaque seconde d'une journée.
Toute faveur ou bonté que vous faites à quelqu'un, est un accomplissement de cette mitsva.
Mais ce commandement peut aussi être fait par le biais de la pensée.

Lorsque vous êtes content de la bonne destinée d'une autre personne, cela constitue un acte d'aimer son prochain.
Par exemple, si on entend qu'une personne vient de donner naissance à un enfant et que l'on en est joyeux, nous accomplissons ce commandement.
La même chose est valable pour le malheur d'autrui.
Si l'on se sent triste à cause du fait qu'il souffre, nous réalisons ce commandement.

De telles pensées sont possibles à tout moment, même dans un lieu où il est interdit d'avoir des pensées de Torah.
En réalisant correctement ce commandement, une personne peut amasser facilement des milliers de milliers de mitsvot.
[...]

La difficulté de réaliser ce commandement réside dans le fait que la plupart des gens sont naturellement prédisposées à être jaloux.
Lorsqu'ils entendent des bonnes nouvelles d'autrui (ex : il devient riche, il est honoré,...), leur jalousie se réveille et les empêche d'être sincèrement content.
Ainsi, il est très important pour une personne de travailler à rectifier son trait de jalousie.

Un autre facteur important qui va permettre d'aimer son prochain est le fait de le juger favorablement.
Car si même pas une fois nous jugeons autrui favorablement, nous ne pourrons plus être en capacité de ressentir un amour total, complet pour lui."
[traduction en utilisant le nous en place du tu]

-> Un soir d'été, alors que Rabbi Avraham Grodzinsy était un jeune homme, sa famille a remarqué qu'il était particulièrement joyeux.
Il a expliqué son attitude en disant : "Ce soir à Slobodka, un étudiant de la yéchiva est en train de se marier. Bien que notre hôtel est beaucoup trop loin pour que je puisse y assister, j'ai quand même la possibilité de ressentir de la joie pour le bonheur de mon ami."

-> Rabbi ‘Haïm Shmoulevitz, roch yéchiva de Mir, a dit :
"Lorsque je vois un tas de petites chaussures dans la vitrine d’un magasin, je suis ému aux larmes de joie, en m’imaginant les sentiments de bonheur intense qu’une mère aura en achetant sa 1ere paire de chaussures pour son enfant adoré."

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-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même = Tu sais que tu as à ton actif de nombreuses fautes, néanmoins, tu t'aimes toujours.
C'est cela que vous devez ressentir vis-à-vis de votre ami.
Malgré ses fautes, aime-le!"
[le Baal Chem Tov]

-> "Le verset prescrit d'aimer l'autre, comme tu aimes ta propre personne (kamo'ha).
Tout comme tu aimes ta personne de façon instinctive, sans chercher de raison à cela, ainsi dois-tu aimer les autres, sans raison également".
[le Alter de Slobodka]

-> Rabbi Avraham Heschel de Kopitchinitz avait coutume de dire que le commandement d'aimer son prochain n'exige pas seulement d'aimer les personnes saintes et droites (il est impossible de ne pas aimer de telles personnes), mais D. ordonne d'aimer même ceux qu'il est difficile d'aimer.
[on est tous des fils de D., fait à Son image!]

-> Le 'Hatam Sofer dit que le commandement d'aimer son prochain est un concept que toute personne peut logiquement adopter, mais nous en tant que juif, nous devons aimer notre prochain, à tout moment, parce que la Torah nous l'ordonne.

Un amour uniquement basé sur les sentiments est changeant en fonction des moments, selon nos humeurs ...

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-> "Je ne suis pas un tsadik. La preuve en est que j'aime mon fils plus que j'aime les autres juifs"
[Rabbi David de Lelov]

-> Il est par exemple possible d'accomplir cette mitsva d'aimer son prochain en se dépêchant de dire à quelqu'un de bonnes nouvelles.
Le 'Hazon Ich a dit un jour : "Malheureusement, les gens ont l'habitude de m'amener uniquement leurs problèmes.
Très peu, viennent pour me dire leurs bonnes nouvelles, qu'ils ont un mazal tov à m'annoncer, qu'eux-même ou un proche a retrouvé la santé."

-> "Le seul mérite que je pourrais avancer devant la court du Ciel, c'est qu'à chaque fois que je marchais dans la rue et que je voyais une personne venir dans ma direction, je me disais directement : "Une bénédiction sur sa tête". "
[Rabbi Baruch Ber Leibowitz]

-> Lorsque Rabbi Koledetzky a été invité chez le 'Hafets 'Haïm, le 'Hafets 'Haïm lui a fait personnellement le lit, et lui a préparé le coussin et les couvertures.
Une fois le lit prêt, le 'Hafets 'Haïm s'est couché sur le lit pendant quelques secondes afin de vérifier que c'était suffisamment confortable pour son invité.

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-> "Une grande partie de la Torah est concernée par le fait qu'une personne doit apporter du bonheur aux autres"
[Gaon de Vilna - Iguéret haGra]

On accomplit le fait d'aimer son prochain, à chaque fois qu'on lui donne du plaisir (dans la limite de la Halakha).

-> Rabbi Akiva dit : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Ceci et un principe fondamental de la Torah" (guémara Nédarim 9,4; Rachi, Sifri - sur ce verset)
Hillel traduit se commandement par : "Ce qui haïssable pour toi, ne le fais pas aux autres" (guémara Shabbath 31a)

Nos Sages déduisent de ce verset plusieurs règles illustrant la sensibilité exigée de chaque juif, comme par exemple :
-> un condamné à mort doit être exécuté de la façon la moins douloureuse possible (guémara Kétoubot 37b, Sanhédrin 45a) ;
-> un mari ne doit pas mettre sa femme dans une situation où elle pourrait perdre grâce à ses yeux (guémara Kiddouchin 41a, Nidda 17a).

Le 'Hatam Sofer (Torah Moché) commente la phrase de Rabbi Akiva disant que la Torah est un grand principe de la Torah, comme signifiant que nous sommes obligés de prendre de notre temps d'étude afin d'enseigner à autrui la Torah.
Aime ton prochain comme toi-même = comme toi, tu désires acquérir de la connaissance en Torah, il te faut contribuer à ce qu'autrui acquiert aussi du savoir en Torah.
Au final, tu n'y perdras pas à agir ainsi, car en enseignant ton savoir à d'autres, tu vas devenir plus élevé.
On peut citer la guémara (Soucca 49b) : "La Torah qui est étudiée afin d'être enseignée, c'est une Torah de bonté ; la Torah qui est étudié uniquement pour soi-même, ce n'est pas une Torah de bonté".

Le rav Yerou'ham Lévovitz fait remarquer que Hillel a dit : ""Ce qui haïssable pour toi, ne le fais pas aux autres", plutôt que de citer notre verset (Tu aimeras ton prochain comme toi-même), pour insister sur l'importance que notre amour d'autrui ne doit pas rester uniquement au niveau de la pensée, mais doit se traduire dans notre quotidien par des actions, des mots, ... permettant de manifester concrètement notre amour.

Rabbi El'hanan Wasserman rapporte l'idée de Rabbi Elazar (guémara Kiddoushin 40b) disant qu'on doit toujours s'imaginer que le monde est sur la balance du jugement divin, en état de parfait équilibre entre l'innocence et la culpabilité.
Le fait de faire une mitsva va entraîner la balance du côté des mérités, et ce pour nous-même et pour le monde entier.
A l'inverse, faire une avéra, va faire basculer la balance, pour nous et le monde entier, vers le fait d'être coupable.

=> Une personne qui aime son prochain se doit d'agir en accord avec la Torah, vu que ses actions impactent sa personne, mais aussi le monde entier.

[tout Israël est lié les uns aux autres => chacune de mes actions peut impacter positivement ou négativement, un autre juif quelque part dans le monde.
A un niveau plus global, si autrui est meilleur, alors tout le klal Israël dans son ensemble devient meilleur, et alors par ricocher, je deviens meilleur (car j'en suis un membre).
Autrui, c'est vraiment moi-même, étant donné que son état va m'impacter indirectement, étant dans le même bateau ...]

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-> Le Ramban développe l'idée suivant sur ce verset.
La Torah ne nous demande pas d'éprouver vis-à-vis des autres autant d'amour que l'on porte à sa propre personne ; en effet, si quelqu'un est en danger, il doit sauver sa propre vie en priorité.

Ce que D. nous ordonne dans ce verset, c'est de souhaiter que les autres jouissent du même degré de réussite et de prospérité que celui que nous désirons atteindre nous-même.
Il est courant de dire que l'on désire pour les autres ce qu'il y a de mieux, mais ce mieux reste toujours inférieur à ce que nous désirons pour nous-mêmes.
Ce n'est pas ce que nous demande la Torah : le juif peut et doit s'efforcer d'espérer pour les autres la même réussite que pour lui.

On peut citer les paroles que le rabbi Leib de Sassov a entendu de 2 ivrognes, dont l'un demandait à l'autre s'il l'aimait, l'autre lui répondit qu'en toute sincérité oui.
L'autre ivrogne s'exclama alors : "Comment peux-tu affirmer que tu m'aimes de tout ton cœur? Tu ne sais même pas ce qui me manque!"
Un homme n'aime vraiment son prochain que s'il sait ce qui lui manque ...
Ce qui est important pour toi, est peut être sans importance aux yeux d'autrui, et inversement.
Ainsi, aimer son prochain comme soi-même, c'est ce mettre à sa place en souhaitant le rendre heureux, lui faire plaisir (comme on aimerai le faire pour soi-même), avec son langage, ses désirs propres, ...

-> Le Likouté David de dire qu'il n'est pas difficile d'être en amitié et d'aimer une personne qui est beaucoup plus riche ou connu que nous-même.
Il en est de même avec une personne d'un statut nettement inférieur au notre, à qui on peut exprimer de la chaleur par pitié.

Cependant, la Torah nous demande d'être en amitié avec un "comme toi-même", du même rang social et financier.
On doit dépasser tout sentiment de compétition ou de jalousie, et faire preuve d'amitié sincère même dans cette situation.

-> Rabbi Yonathan Eybeschutz disait :
"Lorsqu'une personne vient voir un rabbin pour une question concernant le fait de savoir si un animal est casher ou non, il va accepter la réponse négative (c'est non casher) avec un bon état d'esprit, même si la perte financière est considérable.
Mais, si la même personne vient voir un rabbin pour une décision halakhique concernant une dispute, il va être très en colère envers le rabbin qui va statuer contre lui, et ce même si la perte financière est très faible.
Quelle est la raison de cette différence?

Lorsqu'une personne s'entend dire que sa viande n'est pas cashère, bien qu'elle subisse une perte, elle est d'accord d'accepter poliment la décision, car personne d'autre n'y gagne.
Mais dans le cas d'une dispute financière, sa perte, est le gain d'une autre personne, et par conséquent, elle est dévorée par la jalousie."

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Aime ton prochain comme toi-même (Kédochim 19,18)

-> L'âme juif et la Torah ont la même racine.
Ainsi, lorsqu'un juif étudie la Torah et applique envers son prochain le conseil unique prôné par Hillel : "Ne fais pas à ton prochain ce que tu ne veux pas d'autres te fassent", il révèle la véritable racine commune des Bné Israël et de la Torah et réalise ainsi le verset : "Aime ton prochain comme toi-même", car il faut prendre le mot : kamo'ha (comme toi-même) à la lettre, du fait que toi et ton prochain avez une même racine ...

Par l'étude de la Torah et une conduite de respect et d'amour envers notre prochain, on révèle les racines communes et on amène ainsi un flux de vitalité dans le monde depuis la racine supérieure.
Ce lien avec la racine supérieure diminuera fortement les risques de transgressions.
[Hamakné - guémara Kidouchin 40b]

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