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Quelques réflexions sur le ‘hamets & la matsa

+ Quelques réflexions sur le 'hamets & la matsa :

-> (En ce qui concerne) la mitsva d'éradiquer le 'hamets ... les Sages ont établi et expliqué la distinction secrète entre le 'hamets et la matsa : le premier se réfère au yétser ara (mauvais penchant), tandis que le second se réfère au yétser hatov (penchant pour le bien).
[Zohar - Raya Mehemna - paracha Bo]

-> Le levain est le yétser ara, car le yétser ara opère avec une personne de la même manière que le levain interagit avec la pâte. Il pénètre petit à petit dans les entrailles d'une personne, puis s'étend jusqu'à ce qu'il se mêle à l'ensemble de la personne.
[Zohar - paracha Tétsavé]

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-> Quelle est la différence entre le 'hamets et la matsa?
Ils sont composés exactement des mêmes ingrédients : de la farine et de l'eau.
Même les deux mots en hébreu : מצה et חמץ, ont pratiquement les mêmes lettres, à une légère exception près : מצה contient un ה, tandis que חמץ comporte un ח.
Et même ces 2 lettres sont presque identiques, séparées seulement par le fait que la jambe gauche du ה est ouverte, tandis que celle du ח est fermée.
Aussi minime qu'il puisse paraître, ce détail symbolise une distinction claire et significative. Le problème, et la caractéristique propre au 'hametz, est sa propriété de levage, grâce à laquelle la pâte lève et son goût est modifié. Cela confère aux produits levés une qualité plus substantielle et matérielle, qui rappelle le yétser ara.
C'est pourquoi, lorsqu'il s'agit de 'hamets, l' "ouverture" (du ח) est fermée, conformément au verset : "Le péché s'accroupit près de l'ouverture" (lapéta'h 'hatat rovéts - Béréchit 4,7).
Il s'agit d'une référence au yétser ara, qui est constamment à l'affût, cherchant à séduire une personne par l'attrait des plaisirs matérialistes.
C'est l'immersion dans ces plaisirs qui entraîne une "fermeture", de sorte que l'ouverture du ה de מצה se transforme en ח de חמץ.
Plutôt qu'une ouverture vers Hachem, le yétser ara, en dominant une personne de cette manière, la laisse avec une barrière solide qui la sépare d'Hachem.
[on est prisonnier de ce qu'a à nous proposer ce monde matériel, de sa vision et son mode vie.
La matsa et le 'hamets sont composés d'eau (venant du Ciel - spirituel) et de farine (venant de la terre - matériel). Ainsi, le 'hamets représente le gonflement/développement du matériel (plus que le strict nécessaire) dans notre vie, étouffant notre intériorité avide de spiritualité. ]
[...]

En ce qui concerne la matsa, il est écrit : "Pendant 7 jours, vous mangerez ... de la matsa ... car vous avez quitté le pays d'Égypte à la hâte" (Réé 16,3). Nous voyons donc que la matsa est liée à la midda (qualité) de zérizout (empressement), et c'est grâce à cette qualité que l'on peut "quitter l'Egypte" et s'extirper de la force du mal.
Cette caractéristique joue également un rôle dans la production même de la matsa, car elle doit être préparée rapidement afin d'empêcher le processus de levage de commencer ...
En raison de cette noble qualité, la matsa est dotée d'une ouverture dans la région supérieure (du ה).

En revanche, l'ouverture du 'hamets se trouve en bas (dans la partie inférieure du ח). Cela reflète le fait que le 'hamets incarne l'opposé même de la matsa et de sa midda (qualité) ; au lieu de zérizout (empressement), le 'hamets est produit en s'attardant (permettant ainsi la levée) et est donc associé au trait nuisible de l'atslout (la paresse).
La tendance d'une personne à la paresse provient du fait qu'elle est enracinée dans la lourdeur de la terre à partir de laquelle son corps physique provient : "Car vous n'êtes que de la terre" (ki afar ata - Béréchit 3,19).
Ainsi, le ח de 'hamets pointe vers le bas, vers la terre, l'origine de cette midda.
[Beit Avraham]

[certes le ה a une ouverte en bas, car on a tous un yétser ara qui nous attire vers le bas, mais cette ouverture vers le haut, vers le Ciel, permet d'avoir la réalité des choses : "Je mets constamment Hachem devant moi" (Téhilim 16,8). Cela permet d'aller au-dessus de notre naturalité et de faire des efforts pour servir Hachem avec empressement et joie (à l'image de l'ouverture haute du ה comme un sourire de vivre juif!). ]

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-> La Torah regarde avec étonnement une personne qui n'est absolument pas consciente de son besoin d'amélioration, s'assurant avec arrogance que tout va bien pour elle.
Comme elle l'observe : "cet homme se donnerait de l'assurance dans le secret de son cœur, en disant : "Je resterai heureux, tout en me livrant à la passion de mon cœur" ... ne consentira jamais à lui pardonner!" (Nitsavim 29,18-19). De même : "Toute personne au cœur hautain est une abomination pour Hachem" (Michlé 16,5).
Par contraste, le roi David proclame : "Un cœur brisé et abattu, Hachem ne le rejettera certainement pas (Tehillim 51,19).

La matsa rappelle cette dernière position, car elle contient une "cassure" (dans le ה - hé).
En revanche, le 'hamets, qui ne comporte pas de rupture (dans le ח - 'hét), est révélateur de la pensée que : "Je resterai heureux, tout en me livrant à la passion de mon cœur".
[Zikhron Kadoch]

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-> [Le 'hamets et la matsa sont composés des mêmes ingrédients. Pourtant l'un doit être totalement éliminé, et l'autre nous avons une mitsva de la manger.
C'est étonnant! On aurait pu logiquement penser que la matsa soit composée d'aucun élément ayant le potentiel de devenir 'hamets (levain). ]

En fait, cela illustre la forme principale que doit prendre notre service (avodat) d'Hachem.
C'est précisément dans les domaines où notre yetser ara a le plus d'emprise que nous avons une occasion remarquable de démontrer notre dévouement à Hachem.
Dans certains cas, nous pouvons être naturellement enclins à la bonté et à la avodat Hachem ; suivre ces bons instincts est louable, mais n'est pas nécessairement un signe de dévouement absolu à Hachem.
Ce qui est encore plus précieux pour Lui, c'est lorsque nous sommes défiés par le 'hamets, c'est-à-dire lorsque nous sommes investis de passions qui pourraient nous conduire dans des directions néfastes.
Cependant, si nous gardons le contrôle, élevons et sanctifions ces passions en les transformant en amour pour Hachem, nous nous engageons alors dans la forme la plus élevée de service envers Lui.
[Nétivot Shalom]

[la matsa est spécifiquement du 'hamets potentiel, que nous empêchons de trop se développer.
De même, nous avons chacun des domaines où le yétser ara a plus de facilité à se développer, et c'est particulièrement là que nous devons être vigilants à ce qu'il ne gonfle pas, en devenant 'hamets.
Et c'est justement ces "matsa" en nous (nos faiblesses internes), qui nous demande des efforts pour ne pas pécher/tomber, et bien cela est très apprécié d'Hachem. ]

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-> La grande différence entre la composition de la matsa et du 'hamets est que la matsa manque essentiellement de substance ; elle n'a pas d'égo (yéchout) et représente donc la qualité souhaitable du renoncement à soi (hitbatlout).
Le 'hamets possède de l'égo/orgueil et incarne donc ce trait très préjudiciable.
La Torah considère qu'un tel égo/orgueil est la racine du mal et qu'il doit être complètement évité. La halakha stipule que : "même la plus petite quantité de 'hametz à Pessah (est interdite)" (Choulkhan Aroukh, Ora'h 'Haïm 447:5), ce qui reflète le fait que la Torah appelle à une négation totale de l'ego/orgueil, au point que l'on se considère comme le néant et le zéro.
[Nétivot Shalom]

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-> Il est intéressant de noter que les deux entités que sont le 'hamets et la matsa, à la fois si opposées l'une à l'autre, sont également très similaires dans leur essence. Elles sont composées des mêmes ingrédients de base, de la farine et de l'eau.
En fait, il n'y a qu'une miette de différence entre les deux. Si la farine et l'eau restent intactes, cuites pendant la période appropriée, elles sont considérées comme de la matsa, à utiliser pour accomplir les mitsvot spéciales de la fête ('hag).
Mais si une quantité minuscule (un machéhou) se transforme en 'hamets, la matsa est disqualifiée et interdite, et le contrevenant est passible d'une sanction extrêmement sévère.

Cette situation curieuse reflète l'essence même du Yom Tov.
Pessa'h est une période de aava (amour), au cours de laquelle nous nous connectons et nous nous attachons étroitement à Hachem.
Lorsque l'amour d'une personne est dédiée à Hachem, c'est une des qualités qui est la plus pure et la plus élevée qui soit.
Cependant, il existe un facteur qui peut facilement interférer et empêcher un tel amour d'Hachem, et c'est lorsque l'amour (aava) d'une personne est dirigée vers elle-même.
L'amour de soi (aavat atsmo - le "moi je"), c'est-à-dire l'intérêt personnel et la volonté de satisfaire ses propres caprices, s'oppose à l'amour d'Hachem.
C'est certainement le cas si l'amour d'une personne est dédiée à des passions interdites, en contravention avec la volonté d'Hachem.

Nous découvrons donc une autre dimension du principe selon lequel même une infime quantité de 'hamets est interdite. Même une infime quantité d'égocentrisme creusera un fossé entre l'amour qui devrait exister entre Hachem et soi-même.
Le 'hamets, qui signifie le désir égoïste de satisfaire ses propres besoins, n'a (tout particulièrement) pas sa place pendant ce Yom Tov (Pessa'h), qui est l'expression ultime de l'amour Hachem.
Nous constatons donc que le Korban Pessa'h offert la veille de la fête ne peut être apporté tant que l'on possède du 'hamets, comme l'indique le verset : "N'offrez pas le sang de mon sacrifice tant que vous avez encore du 'hamets" (Michpatim 23,18).
L'offrande de Pessa'h symbolise cette amour, qui ne peut tout simplement pas coexister avec le 'hamets et l'amour de soi.
[Nétivot Shalom]

[évidemment qu'on doit avoir de l'amour pour soi-même, mais cette amour doit être moteur d'un meilleur service d'Hachem, et non pas pour là pour alimenter notre égo (notre "nombril").]

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-> La différence entre les mots : חמץ (‘hamets) et מצה (matsa), est dans une minuscule ouverture dans le coin gauche des lettres : ח et ה.
Cela sert de symbole au fait que le plus infime manque de précision dans la cuisson de la matsa peut rapidement la transformer en 'hamets.
[le Alshich haKadoch]

-> Un juif est comme la pâte, à partir de laquelle la matsa est cuisinée.
Aussi longtemps que l'on prend le temps de la travailler et de la pétrir, c'est bien. Mais si on la laisse sans surveillance, alors elle tourne mal et devient du 'hamets.
[Rabbi Yé'hezkel de Kuzmir]

[en ce sens spirituellement, un juif soit il avance, soit il recule.
Lorsque l'on pense que l'on fait du surplace, en réalité c'est le yétser ara qui nous fait croire cela, mais en réalité le levain se développe, et c'est donc que nous reculons ... ]

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-> "A Essav, j'ai donné le mont Seïr en héritage" (vétén léEssav ét ar Seïr - Haggada de Pessa'h)

La montagne d'Essav s'appelle Seïr, ce qui signifie également : un cheveu.
Le 'Hidouché haRim explique cela par une citation du rav Sim'ha Bounim de Peshis'cha, qui dit que toute la différence entre le Gan Eden et le Guéhinam n'est qu'un cheveu.
Les gens veulent faire une chose, mais finissent par en faire une autre ; les gens avaient espéré et planifié d'agir d'une certaine manière, mais n'ont pas trouvé la force de le faire.
La différence est parfois aussi minime qu'un cheveu, mais elle peut finir par devenir le gouffre qui sépare Yaakov d'Essav.

[on peut appliquer cela à la petite différence entre le hé et le 'hét, entre la matsa et le 'hamets. ]

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