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Questions/Réponses – Paracha Vayigach

+ Questions/Réponses - Paracha Vayigach :

1°/ "Il adviendra, lorsqu'il verra que le jeune homme n'est pas là [Binyamin], et tes serviteurs auront fait descendre la vieillesse de ton serviteur notre père avec affliction dans la tombe" (Vayigach 44,31)

=> Pourquoi est-ce que Yéhouda évoque à Yossef, uniquement la douleur de leur père Yaakov, et nullement celle des 10 enfants qu'avait Binyamin à cette époque?

Rabbi Mendel de Kotzk enseigne qu'on peut dériver de là que l'amour d'un père pour chacun de ses 12 enfants est plus grand, que le cumul de l'amour de chacun des 10 enfants pour leur père.

Le rav Dessler écrit que les sentiments d'amour envers une autre personne, proviennent de tout ce que l'on a pu faire bénévolement pour elle.
Comme tout parent peut l'affirmer, élever un enfant représente une opportunité de pouvoir constamment donner de soi-même. C'est pourquoi, les sentiments d'amour générés n'ont pas d'équivalents, comme Yéhouda l'explique à Yossef.

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2°/ Comment comprendre une apparente contradiction entre les 2 versets suivants :

-> "[Pharaon dit à Yossef : ] Si tu sais qu'il y a parmi eux des hommes vaillants, nomme-les intendants surs les troupeaux qui m'appartiennent." (v.47,6)

-> "[Yossef dit à ses frères : ] Vous demeuriez dans la province de Gochen, car tout berger de moutons est une abomination pour les Égyptiens" (v.46,34)
Rachi commente Gochèn : c’est une région de pâturage. Lorsque vous lui direz que vous n’êtes pas experts à un autre travail, il vous éloignera de lui et vous y fera demeurer.
Le mouton est pour eux une divinité.

-> Le Ibn Ezra écrit que les troupeaux de Pharaon n'étaient pas constitués de moutons, mais de chevaux et d'ânes.

-> Le Maskil léDavid affirme que les égyptiens possédaient certainement des moutons, et comme preuve, on peut voir qu'ils donnaient à Yossef des moutons en échange de nourriture (v.47,17), et lors de la 5e plaie (la peste) Moché avertit Pharaon que les moutons des égyptiens seraient touchés (Chémot 9,3).

Ainsi, il est d'avis que les égyptiens avaient de la haine uniquement envers ceux qui élevaient des moutons dans le but de les égorger et de les manger, mais ils respectaient ceux qui prenaient soin d'eux pour les engraisser.

En effet, tous les égyptiens avaient pour divinité les moutons, et ils détestaient les bergers.
Cependant, Pharaon se voyant lui-même comme un dieu, il n'avait pas besoin d’idolâtrer les moutons, et il avait donc son propre troupeau.

-> Le Mochav Zékénim (46,34) explique que les égyptiens avaient interdit la présence de moutons parmi eux, mais loin d'eux ils étaient permis, et c'est pour cela que Yossef conseilla à ses frères qu'en se déclarant berger, ils auront l'assurance de vivre séparément à Goshén.

=> On peut comprendre leur haine envers ceux qui mangent leur divinité : les moutons, mais pourquoi également envers les bergers qui prennent soin d'eux?

-> Selon le Sifté 'Hakhamim, c'est parce que les bergers sont constamment autour des moutons, devenant ainsi témoins de tous leurs actes, et donc du fait qu'ils font les mêmes activités que les autres créatures.
Les bergers réalisent donc clairement qu'ils ne sont en rien des divinités et qu'ils ne possèdent aucun pouvoir particulier.

=> En raison de leur conscience de la véritable nature des dieux qu'ils idolâtraient, les égyptiens avaient de la haine pour les bergers.
[ce qui est parfait pour maintenir une distance entre les juifs et les égyptiens]

-> Le Ibn Ezra écrit qu'en étant fréquemment présent avec les moutons, les bergers buvaient de leur lait.
Les égyptiens voyaient cela comme une attitude insultante et dégradante envers leurs divinités, et c'est pour cela qu'ils les détestaient.

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3°/ Quelles bénédictions Yaakov a-t-il récité lorsqu'il a retrouvé Yossef en Egypte?

-> La guémara (Béra'hot 58b) enseigne qu'une personne qui rencontre un ami, après ne pas l'avoir vu pendant une période d'au moins 12 mois, doit réciter la bénédiction : barou'h mé'hayé amétim (Beni est celui qui fait revivre les morts).
Le Chou'han Arou'h (Ora'h 'Haïm 225,1) ajoute que cette bénédiction n'est à dire que si cette personne nous est extrêmement précieuse à nos yeux, et que le fait de la retrouver nous procure de la joie.

Le Na'halat Avraham écrit que Yaakov et Yossef ont récité cette bénédiction en se revoyant pour la 1ere fois depuis 22 ans.

-> Le Shibolé haLékét ajoute que lorsque Yaakov est arrivé en Egypte, et que tous ses enfants ont été de nouveau réunis, il a également récité la bénédiction : barou'h ata Hachem mékabets nid'hé amo Israël (Béni Tu es Hachem qui réuni les exilés du peuple d'Israël).

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4°/ "Yossef leur dit : Ne vous agitez pas en chemin" (Vayigach 45,24).

Une des explications de Rachi est : Ne marchez pas à grandes enjambées.
En effet, la guémara (Taanit 10b) enseigne qu'en faisant ainsi, cela entraîne à une personne de perdre 1/500e de sa vue.

=> Pourquoi une personne ne devient-elle pas totalement aveugle après avoir fait 500 grandes enjambées?

-> Les Tossefot (Taanit 10b) écrivent que la 1ere enjambée retire un 1/500e de la vision d 'une personne, et la 2e enjambée lui en retire moins : 1/500e de ce qu'il reste.
Ainsi, puisque chaque nouvelle enjambée retire de moins en moins, même un nombre important ne rend pas totalement aveugle.

=> Pourquoi est-ce que c'est particulièrement la 1ere enjambée qui retire le plus de vision?

-> Les Tossefot répondent que : "tous les débuts sont difficiles", signifiant qu'il est plus dur de commencer.

Par ailleurs, ils suggèrent que seule la 1ere enjambée entraîne véritablement des dommages, car ensuite une personne est de plus en plus habituée à faire des enjambées.

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-> b'h, un beau dvar Torah indirectement lié : Le Shabbath rend la vue : https://todahm.com/2015/02/16/le-shabbath-rend-la-vue

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-> b'h, d'autres explications sur ce verset (v.45,24) : http://todahm.com/2020/11/02/38180

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5°/ "Fils de Acher : Yimna, Yichva, Yichvi, Béria et leur sœur Séra'h" (Vayigach 46,17)

-> Le Baal haTourim (Dévarim 33,24 - citant le Pirké déRabbi Eliézer 38) écrit que lorsque les frères ont vendu Yossef en tant qu'esclave, ils ont émis une interdiction entraînant qu'aucune personne ne pouvait rapporter ce qui s'y été déroulé.
[certains commentateurs disent que Hachem et Its'hak ont également été associés à ce serment de ne rien révéler]

Le Targoum Yonathan ben Ouziel (Béréchit 46,17) écrit que la vérité à propos du destin de Yossef a été révélée de façon prophétique à Séra'h fille de Acher, qui a alors rapporté à Yaakov que Yossef était encore en vie en Egypte.
Lorsque les frères de Yossef ont entendu que Séra'h connaissait leur secret, ils ont supposé qu'elle avait dû l'apprendre de son père Acher, et ils ont décidé de l'excommunier pour avoir violer l'interdiction.
Par la suite, Moché rabbénou a été au courant de la véritable source d'information de Séra'h, et à la fin de sa vie, il a pu modifier son excommunication.

La guémara (Moéd Katan 15b) enseigne qu'un excommunié ne peut pas avoir de relation conjugale. C'est pourquoi Moché a béni Acher d'avoir des enfants (barou'h mibanim Acher).

De plus, puisque ses frères avaient pris de la distance avec lui, Moché l'a béni : "qu'il soit agréable à ses frères".
[idem sur le fait de porter des chaussures, car selon le Yoré Déa (334,2), un excommunié n'a pas le droit d'en porter]

-> Selon le Pirké déRabbi Eliézer, c'est Séra'h qui a été choisie pour annoncer la bonne nouvelle que Yossef était vivant. Elle le fit en jouant de la harpe et en chantant délicatement cette annonce à Yaakov.
Ce dernier a alors béni sa petite-fille de lui avoir apporté la consolation, lui promettant qu'elle mériterait pour cela la longévité ; elle a effectivement vécu de longs siècles et finalement, elle est entrée vivante au gan Eden.

Par exemple, Rabbénou Ephraïm, rapporte qu'on moment de la sortie d'Egypte, Moché va s’adresser à Séra’h, fille d’Acher, seule descendante directe des tribus restant encore en vie.
Elle lui apprendra que les égyptiens ont scellé les restes de Yossef au fond du Nil, espérant que sa présence apportera la bénédiction.
[Grâce à cela, Moché pourra récupérer les ossements!]

[Séra'h jouira d'une vie extrêmement longue, puisqu'on cite son nom dans les chroniques de l'histoire (Divré haYamim), plus de 690 ans plus tard, au temps du roi David. ]

-> Le Pérouch Yonathan (v.46,17) dit que Naftali est arrivé le 1er auprès de Yaakov et lui a appris que Yossef était vivant. Il ne l'a pas cru et c'est seulement après la douce mélodie de Séra'h que Yaakov a permis à la vérité d'entrer dans son cœur et a admis que Yossef était vivant.

-> Si Hachem avait accordé l'inspiration Divin à Yaakov pendant ces 22 années, ses prières auraient été exaucées et la situation de Yossef lui aurait été révélée.
D'après le Binyan Yéhochoua (sur Avot déRabbi Nathan 30,4), c'est uniquement après que l'inspiration Divine lui ait été rendue que Yaakov a [pleinement] cru que Yossef était en vie, la présence Divine elle-même l'en ayant informé.
[il se peut que Séra'h a réveillé la joie en Yaakov, permettant alors à la Présence Divine de revenir sur lui, et d'ainsi lui assurer la certitude que son fils Yossef était vivant.]

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-> Le saviez-vous?

Binyamin est arrivé à un niveau attribué à personne d'autre dans l'histoire juive.
En effet, c'est le seul à faire partie des 2 listes suivantes :
- Selon la guémara (Shabbath 55a ; Baba Batra 17a), il y a uniquement 4 personnes dans l’histoire du monde qui sont mortes sans n’avoir jamais fait de faute.
Il s’agit de : Binyamin (le fils de Yaakov), Amran (le père de Moché), Yshaï (le père du roi David) et Kilav (le fils du roi David). Selon certains, on peut y ajouter : Lévy et Yéhochoua.
Rachi explique : "Cela signifie qu'il n'avait pas mérité de mourir (puisque sans faute personnelle), mais le décret avait été prononcé pour toute la descendance d'Adam à la suite du conseil du serpent".
- Nos Sages (guémara Baba Batra 17a) le comptent parmi les 7 personnes qui n'ont pas été la proie des vers après la mort (il y a : Avraham, Its'hak, Yaakov, Moché, Aharon et Myriam. Certains ajoutent le roi David).

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