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"D. bénit le 7e jour et le sanctifia" (Béréchit 2,3)

-> Adam et 'Hava ont été créés et ont fauté, le 6e jour peu avant Shabbath, devant alors être expulsés du Gan Eden.

Le midrach Yalkout Chimoni (Téhilim 843) rapporte que le Shabbath s'est alors présenté à Hachem pour plaider la cause de Adam : "Allez-vous les expulser pendant mon jour? Qu'en est-il de ma sainteté, qu'en est-il de ma bénédiction, pour qu'un tel événement se produise à Shabbath?"

Hachem a été d'accord, et Il a repoussé l'expulsion de Adam et 'Hava du Gan Eden, à après Shabbath.

Lorsque Adam a entendu cela, il a perçu la grandeur du Shabbath et avec gratitude, il a chanté le Téhilim 92, qui commence par : "Psaume. Cantique pour le jour du Sabbath".

=> Tâchons de respecter le Shabbath au mieux, car en plaidant notre cause auprès d'Hachem, il nous redonnera toujours plus que ce que nous pourrons lui donner!

Le jour de l’année : c’est Shabbath!!

+ Le jour de l'année : c'est Shabbath!!

-> Le Shabbath précédant Yom Kippour est une occasion en or pour porter un regard plus juste sur la véritable valeur du Shabbath.
En effet, prenons toute la magnificence que Yom Kippour impose en vous, et bien à chaque Shabbath, on devrait au moins ressentir cela.

Si Shabbath se produit très fréquemment ce n'est pas le signe d'une valeur inférieure, mais plutôt d'une bonté infinie de notre papa Hachem, qui multiplie les occasions de revenir vers Lui.

-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Vayétsé 3) dit que la sainteté de chacune des fêtes juives prend racine dans la sainteté du Shabbath.
Il souligne que cela est vrai même pour Yom Kippour.

La guémara (Yoma 86a) enseigne qu'il existe 4 niveaux de faute, et à chacun il existe un moyen de réparation de la faute :
-> Pour une mitsva positive, un repentir sincère suffit.
-> Pour une mitsva négative, suite au repentir de la faute, le repentir reste en suspend, jusqu'à ce que Yom Kippour procure un pardon absolu pour cette faute.
-> Pour une faute entraînant la peine de Karett (retranchement de ce monde et de l'autre) ou bien par la peine de mort exécutée par le Beth Din (à l'époque du Temple), il est nécessaire d'avoir le repentir, le jour de Kippour et également des épreuves (souffrances) pour totalement laver une personne.
-> Enfin, il y a la faute la plus grave : la profanation du Nom Divin ('hilloul Hachem), dont seule la mort permet d'expier totalement une personne.
[il est néanmoins possible de réparer en faisant du kiddouch Hachem]

La guémara (Shabbath 118b) affirme : "Celui qui observe le Shabbath correctement voit ses fautes pardonnées, même si l'idolâtrie figure au nombre de ses fautes."
Rav Tsadok haCohen écrit que l'observance du Shabbath entraîne l'expiation pour toutes les fautes, même pour l'idolâtrie, qui est la pire forme de 'hilloul Hachem.
Dans un sens, le pardon que permet le Shabbath est largement supérieur à celui de Yom Kippour.

Comment pouvons-nous comprendre cela?

Le Bné Yissa'har (Maamaré 'Hodech Tichri 4), cite le 'Hida, qui assure que lorsque la guémara parle de différents moyens permettant de réparer différents types de fautes, elle fait référence à celui qui fait téchouva par la crainte (méyir'a) de la punition.
Cependant, si un fauteur fait une téchouva par amour (méaava), alors il obtient immédiatement le pardon, et ce quelque soit la faute qu'il a pu commettre.

Le Bné Yissa'har définit la téchouva par amour, comme une aspiration sincère à revenir vers Hachem, comme un enfant qui aspire à retourner à son père.
Cette téchouva n'est pas motivée par la peur de la punition, mais par un désir de reconstruire le lien, une connexion avec Hachem.

Ainsi, à Shabbath, on fait téchouva par amour comme des enfants qui sont trop occupés la semaine et qui sont très heureux de pouvoir retrouver leurs parents le week-end (ou pire après une longue absence).
C'est un moment où l'on a envie de pouvoir développer notre relation avec Hachem, un moment agréable de proximité où l'on fait une téchouva véritablement par amour, et qui entraîne le pardon total de toutes nos fautes.

A Yom Kippour, on fait principalement téchouva par crainte du Jugement Divin en cours.

Le Bné Yissa'har cite le Maharcha, qui dit que la téchouva par crainte, entraîne que l'on agit uniquement en fonction de ce qui nous ai demandé (strict minimum), tandis que la téchouva par amour fait que l'on agit au-delà (quand on aime, on ne compte pas les efforts pour l'être aimé : Hachem!). Toute occasion est bonne pour faire plaisir à D. (embellir les mitsvot, faire plus que le minimum).

A Shabbath, nous ne manquons pas d'occasions pour exprimer notre grand amour de Hachem, en acceptant par exemple le Shabbath plus tôt, démontrant l'impatience et la joie de Le retrouver.
=> Nous méritons grâce à tout cette amour un pardon total de nos fautes, ce que ne permet pas Yom Kippour où la crainte du Jugement Divin règne, nous terrorise.

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-> Lorsque Shabbath et Yom Tov coïncident, nous récitons dans nos prières et dans le Kiddouch, la bénédiction : "mékadech haShabbath véIsraël vé'azémanim" (Qui sanctifie Shabbath, Israël et les fêtes [juives]).
Nos Sages notent que Shabbath est mentionné en premier, avant le peuple d'Israël et les fêtes juives, car Shabbath est la source de toutes les autres saintetés (kédoucha).
Hachem a fait que Shabbath soit saint/sacré, et c'est cela qui nous permet d'être des gens saints, et également que les fêtes juives soient des moments saints.
Shabbath est la source de toutes les saintetés.

Cela nous mène à la conclusion que d'une certaine façon tous les Yamim Tovim (fêtes juives) prennent leur origine dans le Shabbath.
[rabbi David Sutton]

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-> Plus encore : "Celui qui fait téchouva par amour, ses fautes volontaires sont transformées en mérites." (guémara Yoma 86b)

[d'ailleurs, c'est pour cela que nos Sages sont jugés, avec une grande précision, sur des fautes extrêmement fines (de l'épaisseur d'un cheveu).
En effet, puisque toute faute peut se transformer en mérites, alors Hachem par amour pour les Sages va prendre même les minuscules miettes, pour que rien ne leur soit perdu pour leur éternité!]

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-> "Une personne qui profane le Shabbath publiquement et intentionnellement renie le fait que D. a créé le monde, comme un idolâtre renie l'existence de Hachem.
Les 2 sont punis de la même façon : la lapidation.
[...]
Tout le monde est dans un état de crainte le jour de Kippour.
Les gens y jeûnent, s'affligent, et font très attention d'éviter la moindre transgression.
Cependant, la sainteté du Shabbath ne les touche pas autant.

Nous sommes impressionnés par Yom Kippour parce qu'en ce jour D. pardonne nos fautes.
Mais nous devons prendre conscience que le Shabbath amène plus de pardon que ne le fait Yom Kippour.
En effet, en observant le Shabbath, D. pardonne toutes nos fautes."

[Michna Béroura - Introduction aux Hilkhot Shabbath]

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-> Selon le 'Hizkouni (Vayikra 23,32) :
- Shabbath est appelé : Shabbatot l'Hachem : un Shabbath pour Hachem ;
- et Yom Kippour : Shabbaté'hem = vos Shabbath.

En faisant Shabbath nous attestons que Hachem a créé le monde en 6 jours, se reposant le 7e, tandis qu'à Kippour l'objectif est de stopper la routine quotidienne afin de pouvoir se purifier en expiant nos fautes.

[On dit sur Kippour : Shabbath Shabbaton : le Shabbath des Shabbath.
Si le Shabbath ne suffit pas à ce que tu fasses téchouva (par amour) à cause de la routine (ça a lieu tout le temps!), alors il y a un dernier recours (la der des der) : Kippour (ce n'est qu'une fois pas an, alors faut pas se louper!) pour faire téchouva (par crainte) ]

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-> Le rav Michel Yéhouda Lefkowitz dit qu'en un sens le Shabbath est plus sacré que Yom Kippour, pour preuve le niveau de punition pour celui qui transgresse Shabbath qui est plus élevé.

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-> Le nombre de montées atteste de la sainteté du jour. Ainsi :
- un jour ordinaire de la semaine où l'on lit la Torah (lundi et jeudi) il y a 3 montées ;
- à Roch 'Hodech et à 'Hol haMoed, où il y a un certain niveau de sainteté, on a 4 montées ;
- à Yom Tov, qui est un niveau supérieur, il y a 5 montées ;
- à Yom Kippour, on a 6 montées ;
- et enfin il y a Shabbath, où on a 7 montées
=> Ainsi, Shabbath est un moment spécial de proximité et d'affection entre Hachem et nous, pas moins que ne l'est Yom Kippour.
[rabbi David Sutton]

[de même que Hachem multiplie les mitsvot pour multiplier nos mérites. De même dans Sa bonté et Son amour infini pour nous, Il a fait en sorte que Shabbath a lieu tous les 7 jours, et cette fréquence ne doit pas mettre en place une routine où l'on en vient à déprécier sa valeur.
(le fait que Shabbath a lieu souvent ne doit pas nous laisser penser qu'il a moins de valeur qu'une autre fête qui a lieu une fois par an. C'est tout le contraire!)]

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-> La sainteté de Shabbath est plus grande que celle de Kippour, car alors qu'à Kippour on devient similaire à un ange retiré de toute matérialité, activités physiques ; pendant Shabbath nous atteignons quelque chose de plus haut : nous élevons nos activités physiques/matérielles à un plan supérieur.
D'ailleurs c'est pourquoi les anges viennent dans nos maisons à Shabbath et ils sont émerveillés par la façon dans nous nous conduisons dans notre vie ordinaires, d'une manière si élevée.
Ils sont alors obligés de concéder que nous sommes supérieurs à eux, et ils nous accordent alors des bénédictions.
C'est d'ailleurs pourquoi on se permet à la fin du chant de Shalom Alé'hem (tsété'hem léShalom) de leur demander de partir et de nous laisser seul avec Hachem. En effet, ils ont pu constater que seulement nous pouvons mériter une telle intimité, proximité, avec Hachem.

De plus, la guémara rapporte qu'au Ciel, Moché a vaincu les anges avec cette argument (que contrairement à vous on met en pratique la Torah), les anges se sont alors avoués vaincus et ils ont donné à Moché des cadeaux.
De même à Shabbath, les anges visitent nos maisons et voient à quel point nous avons pu élever la réalité matérielle de ce monde, chose qui leur est impossible de faire, et s'avouant vaincu, ils nous accordent leurs bénédictions en cadeau.
Puisque la Torah a été donnée un Shabbath, alors chaque Shabbath nous recevons ces cadeaux [bénédictions] de nouveau, puisque nous réaffirmons de nouveau notre supériorité aux anges en élevant nos vies matérielles et en y infusant de la sainteté ...

C'est pourquoi le Shabbath est appelé la "mékor habérakha" (la source de toutes les bénédictions), car c'est le jour où les anges, qui se sont opposés à notre création et au fait que nous recevions la Torah, n'ont alors plus d'autre choix que de reconnaître notre supériorité et ils nous comblent alors de leurs bénédictions.
[d'après un divré Torah du rabbi David Sutton]

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-> Le rav Pinkous (Néfech Chimchon) rapporte le Zohar disant que le pouvoir/la puissance des prières du Shabbath est le même qu'à Kippour.

-> b'h, voir aussi : https://todahm.com/2016/12/27/le-jour-le-plus-saint-de-lannee-juive-est
-> et aussi b'h : https://todahm.com/2015/03/17/donner-au-shabbath-toute-sa-valeur

-> b'h, Comparaison entre Yom Kippour et Pourim : https://todahm.com/2016/10/20/kippour-et-pourim

"Le Shabbath nous offre une nouvelle perspective sur nos activités du quotidien.
La joie ressentie pendant les jours de la semaine est uniquement orientée vers ce jour saint, car sans lui, ce bonheur est vide de sens."

[Rav Chimchon Pinkous - basé sur le midrach Béréchit rabba 10,10]

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-> Notre proximité avec Hachem dans le monde à venir sera à la mesure de notre élévation pendant le Shabbath dans ce monde-ci.
[Rabbi Chlomo de Karlin]

-> Pendant Shabbath règne une lumière éclatante, issue de l'éblouissante lumière originelle qui emplissait la terre et fut mise de côté pour les tsadikim.
[Tiféret Chlomo]

La Havdala

+ La Havdala :

-> Selon le Rambam, c'est une mitsva positive de la Torah que de sanctifier le Shabbath par une expression verbale.
Ce rappel doit être fait à son début par le Kiddouch qui sanctifie le jour, et à sa fin par la Havdala qui est une déclaration de séparation.

D'après certains décisionnaires, la Havadala est une institution de nos Sages qui est évoquée implicitement dans certains versets de la Torah.
Tout le monde est d'accord, qu'elle a été rédigée par les Sages de la Grande Assemblée [à l'image des autres prières].
[le Lévouch 296,1]

-> Lorsque la Grande Assemblée a institué initialement la Havdala, la prière était uniquement prononcée pendant la Amida dans la bénédiction de : ata 'honantanou.

Lorsque les juifs ont gagné en richesses, il a été décrété que la Havdala sera récitée sur un verre de vin.
Lorsque les juifs sont devenus par la suite de nouveau pauvres, la Havdala a de nouveau été insérée dans la Amida, tout en maintenant la règle de la faire sur le vin.
[guémara Béra'hot 33a]

-> Rabbi Yo'hanan dit : Celui qui réside en Israël, celui qui éduque ses enfants à étudier la Torah, et celui qui fait la Havdala sur du vin à la sortie de Shabbath, sont assurés d'hériter leur part dans le monde à venir.
[guémara Pessa'him 113a]

-> Rabbi 'Hiya bar Abba enseigne : Quiconque récite la Havdala à toutes les sorties de Shabbath aura des enfants qui étudient la Torah.
Rabbi Yéhochoua ben Lévi dit : Il aura des enfants méritants d'être des maîtres [en Torah].
[guémara Chvouot 18a]

-> Rav Yits'hak dit : Quiconque accomplira la mitsva de la Havdala correctement, méritera d'avoir des garçons intelligents ayant le niveau d'enseigner les préceptes de la Torah, Hachem le chérira en le surnommant : "kadoch" (Saint), par contre, celui qui délaisse cette mitsva, ne connaîtra jamais le bonheur et la prospérité."
[Pirké déRabbi Eliezer - chap.20]

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-> Rabbi Tsadok [Pirké DéRabbi Elièzer] dit : "Celui qui ne fait pas la Havdala sur du vin à la sortie de Shabbath, ni ne se fait acquitter par autrui, ne verra jamais de bénédiction. Si par contre il le fait, D. l’appelle “saint” et le considère comme son joyau."
[rapporté dans la kitsour Choul'han Aroukh du rav Ich Maslia'h]

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+ L'ordre des bénédictions :

-> A ce sujet (b'h) : https://todahm.com/2016/08/22/la-havdala

-> L'ordre des bénédictions suit l'avis de Beit Hillel, qui se base sur le verset : "béssamim roch" (בְּשָׂמִים רֹאשׁ - Ki Tissa 30,23), se traduisant littéralement par : "les béssamim en 1ers".

La senteur est appréciée par l'âme, tandis que la vision de la flamme est apprécié par le corps.
Les béssamim sont prioritaires sur la flamme.
[Yaavèts]

-> Le vin, les aromatiques/épices, la flamme et la séparation s'élèvent dans l'ordre des capacités humaines, en partant de celui qui est le grossier à celui qui est le plus subtile :

1°/ le sens du goût, que nous ressentons lorsque nous mangeons et buvons, est celui qui est le plus physique. C'est pourquoi la bénédiction sur le vin vient d'abord.

2°/ le sens de l'odorat par les senteurs peuvent être ressentie même à distance sans la nécessité de devoir toucher l'objet. Etant ainsi un sens qui est moins physique, sa bénédiction vient en 2e position.

3°/ le sens de la vue : c'est un sens encore plus raffiné, puisque nous pouvons apercevoir même les étoiles qui sont à des années lumières de nous. C'est pourquoi la 3e bénédiction porte sur la vision de la flamme.

4°/ la bénédiction de la Havdala est celle qui se situe au niveau le plus élevé.
En effet, uniquement l'intelligence humaine peut faire la distinction entre le sacré et le profane.
C'est cela qui nous donne les moyens de comprendre la sainte Torah.

[le Kaf ha'Haïm 296,3]

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+ Les odeurs : Boré miné bessamim :

-> Pourquoi faisons-nous une bénédiction sur la senteur d'aromatiques/d'épices?

A la sortie de Shabbath, au moment où la néchama yétéra (le supplément d'âme) nous quitte, un juif se sent triste et déprimé.
En respirant l'odeur agréable des bessamim, cela va élever son esprit.
[Tossafot - guémara Beitsa 33b]

-> Pendant Shabbath les feux du guéhinam sont éteints, et ils ne sont rallumés qu'à sa sortie.
La senteur des bessamim est désignée pour neutraliser l'odeur nauséabonde émanant du guéhinam.
[le Bach 296]

-> Lorsque 'Hava a fauté en mangeant du fruit interdit, 4 de ses 5 sens en ont retiré du plaisir : elle l'a vu, elle a entendu la séduction du serpent, elle a touché le fruit et elle l'a goûté.

Puisque 'Hava a réalisé la faute dans la journée du vendredi, la néchama yétéra, qui prend plaisir aux senteurs n'était pas encore arrivée.
A la sortie de Shabbath, lorsque la néchama yétéra nous quitte, nous prenons plaisir à la pensée du seul sens qui n'a pas été contaminé par la faute de 'Hava : celui de l'odorat.
[Séfer Mat'amim]

-> La néchama yétéra vient d'en-haut où elle respire les odeurs divines du Gan Eden.
Elle n'est pas heureuse d'être dans ce monde avec des odeurs nauséabondes de fautes.
Nous lui fournissons les bessamim pour rendre plus agréable son inconfort.
[Séfer Mat'amim]

-> Il en est de même au moment d'une brit mila : http://todahm.com/2020/05/23/13486

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-> A la différence des effets transitoires du Shabbath, l'impact laissé par les Yom Tov est permanent, laissant pour toujours une trace indélébile sur le corps aussi bien que l'âme d'un juif.
A l'époque du Temple, les pèlerins étaient changés pour toujours par leur visite à Jérusalem pendant les Yom Tov.
Cette différence explique pourquoi nous ne sentons pas des épices parfumées dans la Havdala à la fin d'un Yom Tov.
Les Tossafot (guémara Pessa'him 102b) suggère que la fonction des épices dans la Havdala est de compenser la perte de "l'âme supplémentaire" qui nous quitte à la fin du Shabbath.
Cependant, l'âme supplémentaire accordée à un Yom Tov ne nous quitte jamais même après la fin de la fête.
[Sfat Emet - Emor 5647]

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+ La flamme : Boré méoré ha'esh :

-> Lorsque Adam fut créé, il y avait la lumière du jour pendant 36 heures de suite : 12 heures le vendredi (depuis l'heure de sa création en ce jour), 12 heures pour la nuit du vendredi soir, et 12 heures pour le Shabbath.

Lorsque le soleil s'est couché à la sortie de Shabbath, Adam en a été terrifié.
Banni du Gan Eden, il pensait qu'il faisait face à des dangers mortels invisibles à ses yeux (puisqu'il faisait nuit noire!).

Mais Hachem a fourni à Adam un instinct de survie, et il a frotté des pierres ensemble qui ont alors créé un feu, lui apportant de la lumière et de la chaleur.
A ce moment, Adam a récité une bénédiction sur le feu : "Boré méoré a'esh" (Qui créé les lumières du feu).
[midrach Béréchit rabba 11,2]

-> Le Lévouch dit que la raison principale pour laquelle nous disons la bénédiction : "Boré méoré a'esh" à la sortie de Shabbath, est pour se souvenir de la lumière originelle que Hachem a créé le 1er jour de la Création, comme il est dit : "D. dit : Que la lumière soit" (Béréchit 1,3).

Selon le Divré Yoël, parmi toutes les créations originelles, nous ne faisons de bénédiction uniquement sur le feu, car les autres créations vont bénéficier également aux réchaïm.
Quant à lui, le feu représente la lumière du 1er jour de la Création qui a été cachée dans la Torah, pour que ne puisse en profiter que les tsadikim qui étudient la Torah en l'honneur d'Hachem.

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-> La Havdala doit être récitée avec des chants traditionnels, puisque nous disons : "Au revoir!" à notre invité le Shabbath.

Un invité important est escorté jusqu'à la porte et renvoyé sur sa route avec des chansons, comme il est dit : "Je t'aurais reconduit avec allégresse, avec des chants, au son du tambourin et de la harpe!" (Vayétsé 31,27). "
[le Yaavets]

-> "A l'issue de chaque Shabbath, le machia'h et Eliyahou haNavi siègent sous l'arbre de la vie pour retranscrire les mérites du peuple juif qui respecte le Shabbath, c'est alors que Hachem s'associe à eux et appose son sceau en signe de consentement."
[midrach Ruth - chap.5]

[Nous avons l'habitude de dire à plusieurs reprises : Eliyahou haNavi za'hour létov! ]
[il y a une coutume (au nom du Arizal) de réciter à la sortie de Shabbath la phrase : Eliyahou Hanavi Zakhour Létov (אליהו הנביא זכור לטוב - le prophète Eliyahou qu’il soit mentionné pour le Bien), car celle-ci totalise la valeur numérique de 400, correspondant aux 400 forces d’impureté d’Essav qui seront soumises au machia’h lors de la Guéoula annoncée par Eliahou Hanavi. ]

-> Eliyahou haNavi est préposé pour noter à la fin de Shabbath toutes les mitsvot de chaque juif faites à Shabbath. C'est au Gan Eden, installé sous l'Arbre de Vie (ets 'haïm), qu'Eliyahou écrit chacune des mitsvot de chaque juif faite à Shabbath, c'est pour cette raison que nous mentionnons Eliyahou haNavi à la sortie de Shabbath, au moment de la havdala.
De plus, lorsque Eliyahou haNavi inscrit les mérites du peuple d'Israël, il en tire une satisfaction proportionnelle à la qualité et à la quantité des mitsvot accomplies ce Shabbath, et il éprouve pour chaque personne un amour lié à ces mérites.
[Ben Ich 'Haï - guémara Kétouvot 61a]

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-> Il est enseigné : "Ils ont l'assurance, Israël, que Eliyahou haNavi ne viendra pas les veilles de Shabbath ou veilles de fêtes pour ne pas les déranger dans leur préparatifs" (guémara Erouvin 43b).
On apprend de là qu'à partir de la sortie de Shabbath débute le moment de sa possible venue, c'est pourquoi nous mentionnons Eliyahou haNavi à la sortie de Shabbath.

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+ Mentionner Eliyahou haNavi à la sortie de Shabbath :

-> Le Tour (Ora’h ‘haim 295) écrit qu’à la sortie de Shabbat, on a la coutume de mentionner Eliyahou haNavi.

-> Le Baal haManhig (Hilkhot Shabbat 71) en explique la raison : c’est parce qu’il sera celui en charge d'annoncer la guéoula (la rédemption/délivrance), et la guémara (Erouvin 43b) affirme qu’Eliyahou ne viendra pas érev Shabbat ou érev Yom Tov (pour ne pas en perturber les préparatifs notamment). Ainsi prions nous, une fois Shabbat écoulé et que le machia’h est de nouveau susceptible de se dévoiler, qu’il vienne et nous annonce la rédemption.

-> Le Arou'h haChoulkhan suggère que puisque Chabbat est "méén olam aba" , un avant-goût du monde futur (guémara Béra'hot 57b), il est porteur de grande joie. La tristesse ressentie à son départ doit être jugulée. Chanter des chants avec des mots inspirants, remplis d’espoir pour la rédemption, atteint cet objectif.

-> Le Aboudraham écrit que la raison pour laquelle Eliyahou est associé à la sortie de Shabbat est dans le fait que nos Sages (Shabbath 118b) connectent l’observance du Shabbat à la libération et à la guéoula.
C’est donc seulement à l’issue de ce saint jour que nous implorons Hachem : "Nous avons fidèlement observé ton Shabbat, tel que Tu nous l’as ordonné. Maintenant, s’il te plaît, par ce mérite, envoie-nous Eliyahou haNavi."

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-> Le Maharil (fin d’ Hilkhot Chabbat) cite une Tossefta selon laquelle chaque à la sortie de Shabbat, Eliyahou s’assoit sous le Ets Ha’haim, l’arbre de la vie dans le Gan Eden, et consigne les mérites de tous ceux qui ont observé Shabbat.

-> On peut citer quelques liens entre Eliyahou haNavi et la sortie de Shabbat :
1°/ La sortie de Shabbat est un temps de petite mort puisque notre néchama yétéra (le supplément d'âme reçu en ce jour) nous quitte (guémara Beitsa 16a).
Eliyahou est celui qui va annoncer la guéoula, un temps d’éternité, de résurrection des morts. Cela sied parfaitement avec Eliyahou qui ne mourut pas comme on le rappelle à son sujet dans un des chants du Mélave Malka : "l’homme qui ne goûta pas le goût de la mort ni de l’inhumation" (איש שלא טעם טעם מיתה וקבורה - voir Méla'him 2,2-11).
Cela correspond bien aussi avec la sortie de Shabbat où l’on nourrit le Louz, l’os qui ne peut pas pourrir et qui sera à l’origine de la résurrection (voir michna Broura 300:2).

2°/ La brit mila est réalisée le 8e jour où est présent Eliyahou, le mala'h habrit (ange de l'alliance - Mala'hi 3,1). Le début du 8e jour depuis le début de la création (soit dimanche) est le temps de la sortie de Shabbat (la veille au soir).

3°/ Eliyahou vécut dans ce monde qu’il quitta vivant dans un tourbillon de feu et devint un mala'h (ange). De même qu’il subit une transformation, on peut comprendre qu’il assiste aux brit mila, où l’enfant subit lui aussi un changement, étant purifié par le retrait de l’excroissance de sa chair.
De même, la sortie de Shabbat opère le passage entre le Shabbat et la semaine. Eliyahou élève la personne après Shabbat quand elle connaît un certain déclin spirituel.

4°/ Eliyahou est porteur de bonnes nouvelles (comme nous le disons dans le Bircat Hamazon : "hara'haman ou yichla'h lanou ét Eliyahou haNavi za'hour létov ouyivacher lanou béchorot tovot véné'hamot -> Que le Miséricordieux nous envoie Eliyahou haNavi, de mémoire bénie, pour qu’il nous délivre de bonnes nouvelles, des délivrances et des consolations).
Dans le zémer Elyahou Hanavi que l’on chante durant le Mélavé Malka, nous disons également: איש פקיד על כל בשורות טובות = l’homme préposé aux bonnes nouvelles.
=> A la sortie de Shabbat, beaucoup connaissent un certain abattement puis sont revigorés par le Mélave Malka, lié à Eliyahou.

[après un boost de spiritualité à Shabbath, on peut risque de redescendre (le retour à la réalité de la vie quotidienne peut faire mal, nous rendre triste, avoir un peu de désespoir ... Ainsi, au moment de retrouver notre vie de tous les jours on n'oublie pas que Eliyahou haNavi peut arriver à tout instant pour nous annoncer la guéoula, et en ce sens cela nous remobilise pour qu'on donne le meilleur de nous-même dans la semaine à venir.)]

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-> b'h, Sur le sujet de la Havdala, voir également un dvar Torah sur : Pourquoi regardons-nous nos ongles durant la havdala? : https://todahm.com/2016/04/25/pourquoi-regardons-nous-nos-ongles-durant-la-havdala

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-> Dans le Zohar (Béréchit p.17), rabbi Chimon bar Yo'haï dit que chaque samedi soir un ange de destruction associé à la médisance quitte le purgatoire et tente de dominer le peuple juif lorsqu'il dit dans la prière du soir : "l'oeuvre de nos mains subsistera pour nous" (Téhilim 90,17 - vihi noam Hachem ... oumaassé yadénou konénéou).

Cet ange essaie à tout prix de se mêler aux juifs et d'introduire parmi eux le mauvais œil.
Cependant, lorsqu'ils récitent la Havdala en observant strictement toutes ses règles, l'ange les quitte pour retourner à la résidence de Kora'h et de son clan dans l'abîme.
[Méam Loez - Yitro 20,8]

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+ Pourquoi la coutume est que les femmes ne boivent pas du vin de la Havdala?

-> 'Hava pressa du raison (fruit interdit) pour que Adam en consomme, occasionnant ainsi la faute originelle, c'est pourquoi elle reçut en punition le sang des menstruations.
La punition prit cette forme suite à l'impureté que provoqua en elle le serpent. Et du fait de la consommation de vin engendra la période de Nida (la séparation entre Adam et 'Hava), les femmes n'ont pas à boire du vin de la Havdala (de séparation).
[le Chla haKadoch - traité Shabbath, chapitre Torat Ohr]

[selon certains de nos Sages : mieux vaut pour la femme ne pas goûter au vin de la Havdala, car cela pourrait éveiller l'attention des accusateurs contre elle.]

-> Si les femmes buvaient du vin de Havdala, elles auraient des accouchements très difficiles.
[des Sages de Jérusalem - répondant à une question de rabbi Chem Tov Gaguine]

Pourquoi manger du poisson à Shabbath?

+ Pourquoi manger du poisson à Shabbath?

-> Comment une personne peut prendre plaisir à Shabbath?
Rav Yéhouda répond : en mangeant un grand poisson.
[guémara Shabbath 118a]

-> Selon le Baal haTanya, la Torah ne nous ordonne pas de manger du poisson à Shabbath ; c'est un embellissement de la mitsva de prendre plaisir à Shabbath.
[Choulh'an Arou'h haRav 242,4]

-> "Il est bien de manger du poisson lors des 3 repas de Shabbath, à moins qu'on ne l'apprécie pas."
[Michna Broura 242,2]

-> Les repas de Shabbath sont comparés à la manne descendant dans le désert, et nos Sages disent qu'elle avait le goût de tout aliment qu'on pouvait imaginer, à l'exception du poisson.
Pour compenser cette saveur alors inaccessible, nous faisons un effort d'en manger à Shabbath.
[Taamé haMinhaguim]

-> La valeur numérique de : dag (poisson - דג) est de 7, mettant en avant la signification de le manger le 7e jour de la semaine, à Shabbath.
[Oneg Shabbath]

-> Shabbath est un jour destiné à des objectifs spirituels : prier, étudier la Torah, faire des mitsvot.
En ce sens, le moins nous passons de temps à dormir, le mieux c'est.

En mangeant du poisson, qui ne ferme jamais les yeux et même continue parfois à nager pendant son sommeil, nous nous rappelons de ne pas perdre les heures si précieuses de Shabbath en dormant [voir pire en tuant le temps, disant du lachon ara, ...].
[oul'Acher Amar]

[les poissons ne peuvent vivre que dans l'eau, qui représente la Torah. Or, Shabbath n'a été donné que pour l'étude de la Torah.
Manger du poisson est bien un rappel en ce sens. ]

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-> Le Rama de Pano enseigne : quelqu’un qui délaisse l’étude de la Torah finit par se réincarner en poisson ; en effet, il est écrit : "Il expira et fut rassemblé à son peuple" (Béréchit 49,33), et à propos des poissons nous trouvons : "Faut-il leur rassembler tous les poissons de la mer?" (Bamidbar 11,22).
Et le Shabbat, toutes ces réincarnations trouvent leur réparation.
Donc quelqu’un qui mange un poisson, ce qui est une chose matérielle faisant partie du repas de Shabbat en l’honneur du saint Shabbat, fait un tikoun (réparation) à ce poisson, qui est dans sa racine une réincarnation spirituelle."
[rapporté par le rav David Pinto (la voie à suivre n°616)]

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-> La guémara (Baba Batra 75a) rapporte que dans le monde futur, Hachem fera un festin pour les tsadikim.
Le menu consistera en de la chair du poisson Léviathan, de la viande d'un bœuf sauvage (le chor habor) et du vin ayant été mis de côté depuis les 6 jours de la Création.

Afin de nous donner un avant goût du monde à venir (jour qui est entièrement Shabbath), nous consommons ces 3 choses qui seront servis pendant le grand festin futur : du poisson, de la viande et du vin.
[le Matté Moché]

-> Puisque le poisson vit sous l'eau, ils n'ont pas de lien avec ce monde.
Shabbath étant un semblant du monde à venir, il est de même détaché de ce monde.
Il convient ainsi de manger du poisson en ce jour.
['Hachava léTova]

-> Contrairement aux animaux, le poisson ne produit pas de son.
En mangeant du poisson, nous nous rappelons d'agir comme eux en nous retenant de paroles inutiles et légères, en ce jour si spécial.
[Imré Yéhouda - Chéla'h]

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+ "Les cieux sont à D. tandis que la terre ferme fut octroyée à l'homme" (Téhilim 115,16)

Rabbi Baroukh Leff enseigne que ce n'est que la terre ferme qui fut donnée aux hommes ; l'eau ne nécessite pas d'être développée ultérieurement.
Les mers ne font partie que du domaine divin, et sont déjà parfaites.
Par conséquent, les poissons qui sont en son sein n'ont pas besoin de ché'hita (abattage rituel), et peuvent être consommés directement après avoir été tirés de l'eau.

Les animaux nécessitent encore une action humaine afin de les amener à leur niveau de perfection, ce qui n'est pas nécessaire pour les poissons.

Etant 2 mondes séparés, ils ne doivent jamais être mangés ensemble.

En ce sens, le Ari zal enseigne qu'une personne qui est un vrai tsadik, laisse une vie quasi parfaite ne nécessitant quasiment plus de réparation.
Ainsi, Hachem fait revenir brièvement dans notre monde son âme quasi parfaite sous la forme d'un poisson, qui ont eux aussi une forme parfaite.

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+ "De tout ce qui était sur la terre sèche, périt" (Noa'h 7,22)

-> Malgré le fait que les eaux du déluge étaient bouillantes (guémara Sanhédrin 108b), les poissons ne sont pas morts (guémara Zéva'him 113b).

Les poissons ont été les 1eres créatures vivantes que D. a créé.
Ils sont apparus le 5e jour, avant les oiseaux (qui ont aussi été créés en ce même jour), et avant les autres animaux et les hommes (qui ont été créés le 6e jour).
C'est en considération de cette qualité qu'ils n'ont pas été détruits.

D'ailleurs, la coutume de commencer par manger du poisson à Shabbath peut venir de ce fait qu'ils ont été créés avant les volailles (oiseaux) et les animaux.

-> Le Torat Yé'hiel dit qu'ils ont été récompensés d'être mangés le Shabbath, pour avoir été la seule espèce qui n'a pas fauté durant la génération de Noa'h.

-> Le Ramban (Béréchit 9,3) rapporte qu'après le déluge, Noa'h a reçu la permission de manger de la chair animale, car les animaux ont été sauvés grâce à lui.
Mais puisque les poissons ne sont pas morts pendant le déluge, Noa'h n'a pas été autorisé à les consommer.

Selon le Pardess Yossef (Noa'h), ce n'est qu'après le don de la Torah, qui a eu lieu un Shabbath, que la permission de manger des poissons a été accordée.

D'ailleurs, certains rabbanim 'hassidiques n'en mangeaient pas le restant de la semaine, car c'est un plat de fête réservé au Shabbath.

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-> Pourquoi les poissons conviennent-ils si bien aux repas du Shabbat?
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique : ""Tout ce qui peuplait le sol expira", et non les poissons de la mer. Ceci peut expliquer pourquoi précisément les poissons ont été choisis pour orner la table du Chabbat : pour nous enseigner que le feu du guéhinam n’a pas d’emprise sur le jour saint, de même que les poissons échappèrent au feu du déluge, qui anéantit le monde par des eaux bouillantes."

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-> La guémara (Béra'hot 20a) rapporte que le fait qu'ils soient complètement enveloppés par l'eau protectrice garantit également de ne pas souffrir du ayin ara (mauvais œil).
Confinés dans leur domaine sûr et isolé, ils sont hors d'atteinte de toute la négativité du milieu extérieur.

-> Shabbath est l'occasion de prendre conscience et de renforcer notre souhait d'éviter de nous exposer à l'influence négative du monde matériel, pour davantage se concentrer sur notre spiritualité, et ce en étant remplis de sainteté.

=> En ce jour dédié à une grande proximité avec Hachem (néchama supplémentaire), nous prenons conscience de la requête de papa Hachem : kédochim tiyou (soyez kadoch!).

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+ "D. bénit le 7e jour et le proclama saint, parce qu'en ce jour Il se reposa de l'oeuvre entière qu'Il avait produite et organisée" (Béréchit 2,3)

-> Rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov (Bné Yissa'har) enseigne :
Il est de coutume de manger du poisson pendant Shabbath, à cause des 3 bénédictions que D. a prononcées au moment de la Création :
1°/ la 1ere bénédiction a été donnée aux poisson lorsque D. leur a dit : "Croissez et multipliez! Remplissez les eaux" (Béréchit 1,22) ;
2°/ la 2e bénédiction a été octroyée à l'homme : "Croissez et multipliez! Remplissez la terre" (Béréchit 1,28) ;
3°/ la 3e bénédiction a été conférée au Shabbath, selon les mots : "D. bénit le 7e jour et le proclama saint" (Béréchit 2,3).

=> Ainsi, en consommant du poisson pendant le Shabbath, nous avons le mérite que les 3 bénédictions données à l'homme, au Shabbath et au poisson, se réalisent à travers nous.

-> Les Kabbalistes retrouvent cette idée à travers les mots du roi David : "Dans de vertes prairies (déché), Il me fait camper", où le mot : "déché" correspond aux initiales des mots : daguim (poissons), Shabbat et adam (homme), allusion à cette combinaison magique garantissant une triple bénédiction, à laquelle renvoie la fin du verset : "Il me conduit au bord d’eaux paisibles" (Téhilim 23,2).

Le 3e repas de Shabbath

+ Le 3e repas de Shabbath :

-> Selon la kabbale, le moment du 3e repas de Shabbath est dénommé : "Raava Déraavin" (le temps de faveur des faveurs), c'est la période durant laquelle Hachem est disposé avec le plus de bonté envers le peuple juif.

-> Le 'Hozé de Lublin fait remarquer que les 2 premiers repas sont consommés à des horaires habituelles auxquelles nous avons faim.
Le 3e repas a lieu à un moment où souvent nous n'aurions jamais mangé à nouveau si ce n'était pas pour accomplir la mitsva.
Ainsi, c'est le seul repas qui permet d'attester que nous le faisons parce que Hachem nous l'ordonne, et non pas notre ventre.

Par cela, le 3e repas a le pouvoir de sanctifier les 2 repas précédents, et c'est comme si les 3 repas étaient consommés par un seul esprit de dévouement.
[Divré Emet]

-> Les 3 repas de Shabbath font allusion aux 3 Patriarches : Avraham, Yits'hak et Yaakov.

Yaakov, symbole du 3e repas, englobe ses ascendants : Avraham et Yits'hak.
Ainsi, le 3e repas comprend les 2 repas précédents.

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+ Un temps de faveur des faveurs :

-> Hachem a commencé à créer le monde à la sortie de Shabbath.
L'instant juste avant qu'Il commence à créer était le dernier moment de Shabbath.
Ainsi, la volonté divine de créer le monde a surgi un instant avant le début des 6 jours de la semaine, qui est le moment où l'on mange le 3e repas.

C'est un temps de déversement de faveurs, car c'est là que s'est éveillé la volonté divine de créer le monde dans un acte de suprême bonté.
[le Maor vaChémech - Likoutim]

-> Le Divré Chmouel (sur Mikets 43,25) commente en disant que Yaakov a demandé à ses enfants de partager spécifiquement leur 3e repas de Shabbath avec Yossef, car c'est un moment de "raava déraavin", que cela aiderait certainement, et ce fait le cas.

-> Puisque le 3e repas est un temps de faveur des faveurs, une prière pour la subsistance sera certainement répondue.
De plus, c'est au cours de ce repas que le comportement d'une personne est déterminé, c'est pourquoi c'est un moment opportun pour prier pour être humble et soumis (à la volonté de D.).
[Imré Pin'has - page 114]

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+ Le point culminant de Shabbath :

-> Selon le Azi zal, au moment de la 3e Séouda, les juifs sont invités à s'asseoir à la table de Hachem : "pour voir la splendeur de la présence divine".

-> Le 3e repas est le moment où Hachem s'unit avec le peuple juif et nous devenons un avec la présence divine.
[Tséma'h David - Shabbath]

-> Le Maguid de Kozhnitz dit qu'à ce moment chaque juif a le statut de : "Tsadikim qui sont assis au Gan Eden, portant les couronnes qu'ils ont obtenus avec les mitsvot qu'ils ont réalisé, profitant de la splendeur de la sainte présence divine" (guémara Béra'hot 17a).

-> Nos Sages enseignent que le 3e repas est un moment très adapté pour faire téchouva, car c'est un temps où l'âme d'une personne est (particulièrement) liée à Hachem.

D'ailleurs, rabbi Kalonymus Kalmish Shapiro disait que le 3e repas est le Yom Kippour hebdomadaire.

-> Observant 2 hommes discutant l'un l'autre pendant la période du 3e repas, le rabbi de Satmar les a réprimandé : "Vous êtes en train de perdre les minutes les plus précieuses de toute la semaine en commérages!"

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-> Le 'Hida rapporte avoir vu un manuscrit de rabbi 'Haïm Vital citant rav 'Haï Gaon, affirmant qu'il y a une tradition testée et approuvée qu'une personne qui prolonge le 3e repas sera couronnée de succès pendant la semaine à venir.

-> Le 'Hafets 'Haïm donnait un cours de Torah à une communauté, et une fois l'heure de la fin de Shabbath dépassée, il sentit une impatience grandissante dans l'assemblée : faisons arvit au plus vite, Shabbath est terminé!

Il a dit : "Qui peut dire que dans sa famille, il n'a pas un ancêtre qui est en enfer?

La règle est que l'on remet les personnes à souffrir en enfer, qu'une fois que le dernier minyan de sa ville fait sortir Shabbath (récitant le "ouva létsion" dans la prière de arvit).

Etes-vous impatient d'amener au plus vite les atroces souffrances de l'enfer sur vos ancêtres, en voulant faire sortir au plus vite Shabbath?"

Les repas de Shabbath

+ Les repas de Shabbath :

-> Durant la semaine, Hachem tire de la satisfaction lorsque les juifs récitent le birkat hamazone.
Cependant pendant Shabbath, Hachem éprouve une joie extrême même lorsqu'un juif est en train d'apprécier son repas.
[le Zohar]

-> On peut ressentir la sainteté du Shabbath principalement pendant ses repas.
[Rabbi Tsadok haCohen - Pri Tsadik - Tazria]

-> "Les repas de Shabbath font pénétrer de la émouna chéléma (foi parfaite) en chaque juif"
[Sifté Tsadik - Vayikra]

-> "Grâce aux repas de Shabbath, une personne acquiert de l'amour pur et de la crainte de Hachem"
[Rabbi de Riminov - Tiféret 'Haïm]

-> "Les repas de Shabbath sont faits pour satisfaire notre faim spirituelle et régaler notre âme supplémentaire"
[Rabbi de Kobrin - Torat Avot]

-> L'âme supplémentaire (néchama yétéra), que nous recevons le Shabbath, tire beaucoup de plaisir du birkat hamazon, car c'est une nouveauté qu'elle ne vit pas au Ciel. [Rama de Pano - Assara Maamarot]
C'est pourquoi l'objectif principal des repas du Shabbath est de donner du plaisir à l'âme supplémentaire en récitant le birkat hamazon.
[Agra déKalla - paracha Vayéra]

-> Les repas de Shabbath ont le pouvoir d'inciter à faire téchouva.
En effet, si une personne est agitée par des pensées de téchouva pendant un repas de Shabbath, elle peut être sûre que sa téchouva est authentique.
[Rabbi Aharon de Karlin - Beit Aharon]

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-> Le Zohar (Béchala'h) dit que nous devons inviter la présence divine à nos repas de Shabbath, comme si l'on accueillait un important invité.

-> Nous devons s'asseoir avec respect à la table du Shabbath, car nous sommes assis au festin du Roi.
Le Zohar dit : lorsque nous disons le haMotsi la présence divine apparaît.
[Choul'han haTahor - Maamar haTsniout]

-> Le Radak (sur Yéchayahou 58,13) enseigne que notre façon de parler doit être plus calme et plus douce pendant Shabbath.

Le Pélé Yoets (A'hila) dit que pendant une Séouda mitsva, on doit faire attention à ne pas parler d'une façon interdite (moquerie, paroles grossières, ...), car la perte que cela entraîne dépasse les mérites générés par cette séouda.

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-> Nous mangeons les repas de Shabbath afin que les 6 jours de la semaine soient bénis par ces repas.
[Likouté Eitsot - Rabbi Na'hman de Breslev]

-> Les 6 jours de la semaine tirent leurs bénédictions des repas du Shabbath.
[Zohar - Yitro 88]

-> Le repas du vendredi soir ainsi que la prière d'arvit, amènent la bénédiction sur les 2 premiers jours de la semaine (dimanche et lundi).
Le 2e repas et la prière de cha'harit, apportent la bénédiction sur les 2 jours suivants.
Le 3e repas et la prière de min'ha, accordent la bénédiction sur les autres jours.
[Yalkout Réouvéni]

-> Les 3 repas de Shabbath symbolisent les 3 Patriarches.

- Celui de vendredi soir réveille les mérites de Yits'hak, qui va nous sauver des souffrances liées à l'arrivée du machia'h.
- Celui de samedi midi (le 2e) réveille les mérites de Avraham, qui va nous protéger des souffrances du guéhinam.
- Le 3e repas réveille les mérites de Yaakov, qui va nous sauver de la guerre de Gog et Magog, le conflit terrifiant qui va ravager le monde avant l'arrivée du machia'h.

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-> Les repas de Shabbath compensent tous les repas de la semaine durant lesquels notre objectif n'a été que de satisfaire notre envie personnelle.
[Séfer Min'hat Shabbath]

-> "Pourquoi est-ce une mitsva de manger, de boire et de dormir pendant Shabbath?

Par ce moyen, nous élevons les plaisirs dont nous profitons pendant la semaine, et ce même sans avoir des pensées ou des intentions élevées.
Au même moment, nous entraînons la descente d'un flux de d'abondance pour la semaine à venir."

[Sfat Emet - Brezan paracha Chela'h]

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-> Hachem chérit tellement les repas de Shabbath, qu'Il a assuré aux juifs : S'il vous manque des ressources pour préparer Shabbath, vous pouvez emprunter sur Mon compte, et Je vous assure que Je vous rembourserai.
[guémara Beitsa 15b]

-> La guémara (Shabbath 118a) dit que si une personne prend plaisir à Shabbath, on lui accordera les désirs de son cœur.

-> Certaines personnes se délectent des repas de Shabbath, en oubliant de se réjouir du Shabbath.
Cela ressemble à une personne qui fait un festin pour un important invité mais qui oublie de l'inviter.
Elle fait tous les préparatifs pour Shabbath, mais elle oublie d'inviter le Shabbath.
[Rabbi Moché Leib de Sassov]

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
"Une femme pertinente m'a dit un jour qu'elle achetait le vendredi 10kg de pommes de terre et 5kg de viande en l'honneur du Shabbath. Puisque les dépenses du Shabbath sont sur le compte d'Hachem, pourquoi ne mangerait-on pas sur son compte toute la semaine? ...
J'ai adopté moi-même cette méthode, et depuis je commande le vendredi des aliments en quantité suffisante pour toute la semaine, mais bien entendu tous ces achats sont en l'honneur du Shabbath.

Il faut ajouter que c'est le Shabbath qui doit être honoré et exalté, pas soi-même ... Il est permis d'acheter tout ce qui est nécessaire pour le Shabbath, mais si on ne se concentre que sur ses propres besoins, en achetant par exemple des quantité de pistaches et de pépites par amour de soi-même, le Shabbath ne remboursera pas ce genre de dettes."

-> b'h, voir également : http://todahm.com/2019/10/03/10940-2

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-> "La joie en Hachem est votre force" (Né'hémia 8,10)
Rabbi Yo'hanan dit au nom de rabbi Eliézer fils de rabbi Chimon : Hachem dit aux Bné Israël : Mes enfants, empruntez sur mon compte et sanctifiez la sainteté du jour [de Shabbath], ayez confiance en Moi, je rembourserai". [guémara Beitsa 15b]
Rachi explique que la joie qu'expriment les juifs à Hachem et pour l'application des mitsvot, c'est notre force, notre pouvoir. Par la force de la joie qu'ils ont envers Hachem, ils mériteront qu'on leur règle toutes les dettes contractées à cause de cette joie, sans devoir s'en soucier.

Il ne s'agit pas seulement de dépenses pécuniaires en l'honneur du Shabbath, mais également de la confiance en la force du Shabbath à nous garder et nous protéger de tout mal.
Celui qui croit en la force et la vertu de ce jour saint, méritera de voir de ses propres yeux comment le Shabbath remplit son rôle et "travaille" pour lui.
[rabbi Nissim Yaguen]

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-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne :
Le Choulkhan Aroukh a tranché que chacun doit se lever tôt le vendredi matin pour préparer le Shabbath. Même si on a plusieurs employés, on doit s'affairer soi-même en l'honneur du Shabbath.
En effet, il est interdit de s'occuper de ses affaires avant de prier le matin. Mais en ce qui concerne les besoins du Shabbath c'est permis, si la personne craint de ne pouvoir s'en occuper par la suite.

Par exemple, si on estime qu'il ne restera plus de 'halot à la boulangerie après la prière, il est permis de les acheter auparavant.
Pourquoi?

La michna Broura explique que les besoins du Shabbath sont ceux des Cieux.
C'est-à-dire que les gâteaux, les sorbets et tous les autres aliments ne sont pas des denrées matérielles mais spirituelles ...

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-> "Parce que (תַּחַת אֲשֶׁר) tu n'auras pas servi Hachem, ton D., avec joie et contentement de cœur, au sein de l'abondance" (Ki Tavo 28,47)

Le verset commence par : "ta'hat achèr", signifiant littéralement : sous achèr.
Les lettres en-dessous, venant après celles du mot : "achèr", permettent de former : "Shabbath".

Ainsi, la Torah nous dit que la malédiction arrivera au peuple juif car ils ne se sont réjouis des délices du Shabbath.
[Bné Yissa'har - rapporté dans le Agra déKalla - Ki Tavo]

=> Nous devons nous réjouir du Shabbath, et les repas sont un excellent moyen pour y arriver.
[en ce sens, il est bien de dire : li'hvod Shabbath (en l'honneur du Shabbath)]

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-> "Le 7e jour, comme le cœur du roi était mis en liesse par le vin ..." (Méguilat Esther 1,10)

Rava dit : Le 7e jour était un Shabbath, lorsque la différence entre les juifs et les non-juifs a été la plus visible.
En effet, contrairement aux non-juifs, lorsque les juifs mangent et boivent, ils commencent par dire des mots de Torah et des louanges à Hachem. [D. est alors en liesse!]
[guémara Méguila 12b]
[b'h, à ce sujet : http://todahm.com/2018/03/05/6211-2 ]

-> Yéhochoua ben 'Hanina rapporte que la nourriture de Shabbath a une goût unique par rapport aux autres jours, car : "Nous avons une épice spéciale que nous y mettons, et dont son nom est : Shabbath.

Rabbi Yéhochoua lui a rétorqué : Cela fonctionne pour une personne qui observe le Shabbath, mais pour ceux qui ne l’observent pas, cela n’a aucun effet. "
[guémara Shabbath 119a]

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-> "Celui qui s'acquitte de son obligation de manger les 3 repas de Shabbath échappe à 3 punitions : les douleurs d'enfantement du machia'h, le jugement du guéhinam, et la guerre de Gog et Magog."
[guémara Shababth 118a]

-> "Les repas de Shabbath amènent des bénédictions spirituels et matériels.
Celui qui honore le Shabbath en mangeant de savoureux plats et en se revêtant de beaux habits, apporte de l'abondance dans la parnassa."
[Kol Yaakov - paracha Béhar]

-> "En mangeant les repas de Shabbath, une personne amène la chute de ses ennemis."
[Rabbi na'hman de Breslev - Likouté Moharan]

-> "La joie spirituelle de manger les repas de Shabbath et de Yom Tov est aussi efficace que les tourments du fait de jeûner.

On devient plus proche de Hachem, pas uniquement par le jeûne, mais aussi par le fait de manger les repas de Shabbath, et ce tant que les repas sont consommés en l'honneur de D."
[Réponse du Rivash]

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-> Les 3 repas de Shabbath sont ajoutés aux 7 bénédictions de la Amida de Shabbath, afin d'en faire un total de 10 bénédictions.
[le Zohar - rapporté par Rabbi Chmouel Eliyahou de Zvolin]

-> "A Shabbath, une personne peut davantage s'élever par ses repas que par ses prières.

Si l'on n'arrive pas à ressentir le plaisir inhérent aux repas du Shabbath, il faut prier pour cela."
[Torat Avot léShabbath]

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+ Les Korbanot :

-> "Manger les repas de Shabbath est équivalent en sainteté à la consommation des korbanot."
[Gaon de Vilna - Adéret Eliyahou - Béréchit 2,1]

-> "En mangeant les repas de Shabbath, une personne va injecter de la sainteté dans de la nourriture ordinaire, ce qui va l'élever.
Faire cela est plus louable que de manger les korbanot, qui étaient [déjà] intrinsèquement kadoch.
[Ainsi, les repas de Shabbath contiennent plus de sainteté que les offrandes apportaient aux Temple!]

[le Yichma'h Moché]

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+ La saveur de la manne :

-> "Les plats de Shabbath contiennent une trace du goût de la manne qui provenait du ciel.

En mangeant les plats du Shabbath, on savoure un semblant du monde à venir."
[Zichron Chmouel - paracha Béréchit]

-> Durant les 40 années dans le désert, les juifs étaient nourris par la manne, qui descendait quotidiennement du ciel [sauf le Shabbath].

Les juifs ne disaient pas de bénédiction sur la manne durant les jours de la semaine, mais ils en disaient une sur celle qu'ils mangeaient le Shabbath, et qui avait la qualité d'être sacrée (kodachim).

Ils y récitaient la bénédiction suivante : "Béni est Hachem qui nous a sanctifié par Ses commandements et qui nous a ordonné de manger le repas du Shabbath". "

[Bné Yissa'har - Maamaré haShabbatot 43,3]

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-> Les 3 repas de Shabbath rappellent les 3 grands miracles qu'ont vécu nos ancêtres dans le désert.
Le puits a été créé le vendredi après-midi après le coucher du soleil, et on le commémore par le repas du vendredi soir.
La manne a été accordée par le mérite de Moché, et elle est célébrée tous les Shabbath matin. Cela est indiqué par la prière : "yichma'h Moché bémat'nat 'hélko" (Moché s'est réjouit du cadeau de sa part).
Le 3e repas qui englobe tous les autres repas de Shabbath, nous rappelle les Nuées de Gloire qui entouraient Israël de tous les côtés.
[Sfat Emat - 'Houkat 5648]

"Honorer le Shabbath fait plus d'impact au Ciel que 1 000 jeûnes"

[midrach Tan'houma - Béréchit 3]

-> "Uniquement le jour du Shabbath, les 3 Patriarches portent leurs couronnes, et tous les juifs sont nourris par eux.
A Shabbath, tous les réchaïm en enfer ont un répit, et tout jugement sévère du monde est suspendu.
A Shabbath, la Torah est couronnée de couronnes de perfection, et le bruit de la réjouissance est entendu dans 250 mondes."

[Zohar - Paracha Yitro]

"Les fêtes dans la mesure où elles sont des jours de repos, sont apparentées au Shabbath qui constitue le jour de repos le plus saint et le plus important."

[le Maharal de Prague - Gour Aryé
- "Le 7e jour est un jour de repos complet" (Shabbath Shabbathon - Emor 23,3)]

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-> Dans le chapitre 23 de Vayikra, la Torah va parler des fêtes juives dans l'ordre suivant : le Shabbath, puis Pessa'h, puis Shavouot, puis Roch Hachana, et enfin Souccot et Chemini Atséret.

Pourquoi la Torah y évoque le Shabbath dans un passage relatif aux fêtes, et pourquoi le mentionne-t-elle en 1er lieu?

Le Méfaréch Inyanim (Mikraot Guédolot) répond : "le Shabbath est le fondement de toutes les fêtes.

De même que des fondations doivent précéder toute construction, car c'est sur elles que le bâtiment reposera, ainsi le Shabbath doit figurer en tête de toutes les fêtes.
Et de même que l'équilibre d'une maison dépend de la solidité de son assise, la valeur des fêtes dépend du Shabbath, qui en est le socle."

L'idée est que si l'on croit qu' "en 6 jours, Hachem a fait le ciel et la terre" (Shabbath), alors cela constitue la fondation sur laquelle nous pouvons construire les autres fêtes.
En effet, le Shabbath renferme le principe de la Création du monde, principe sur lequel pourra se fonder la foi dans la sortie d'Egypte (il donne la vie et gère en permanence toute chose).

Ce n'est qu'en accordant de l'importance au Shabbath, que nous pourrons véritablement en faire de même pour les autres fêtes.

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-> "Si vous réussissez à respecter le Shabbath, Hachem vous donnera 3 fêtes : Pessa'h, Shavouot et Souccot"
[Mékhilta - Béchala'h]

=> Nous avons obtenu les 3 fêtes par le mérite du respect de Shabbath.

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-> "D. a béni le 7e jour et l'a sanctifié" (Béréchit 2,3)

-> La place du Shabbath est toujours le 7e jour de la semaine, jour où D. s'est reposé.
Les fêtes, par contre, n'ont pas été sanctifiées définitivement au moment de la Création, mais tombent chaque année à une date différente en fonction du jour que le Sanhédrin (représentant du peuple) a déclaré Roch 'Hodech ce mois-là.

-> Yom Tov diffère de Shabbath par le nombre d'animaux offerts au service de Moussaf.

Le sacrifice de moussaf de Shabbath se compose de 2 agneaux alors que le moussaf des Yom Tov comprend de 1 à 13 bœufs, 1 ou 2 béliers, 7 ou 14 agneaux et 1 bouc (cf. Bamidbar 28,9-10 ; 16-31 et 29,1-39).

Pourquoi une telle distinction?

Comme la sainteté du Shabbath vient directement de D., le peuple juif n'a pas besoin d'apporter de sainteté supplémentaire par une abondance de sacrifices.

Du fait que la sainteté des fêtes provient des efforts du peuple juif de se rapprocher de D., on offre un plus grand nombre d'animaux sur l'Autel pour resserrer encore le lien entre Hachem et Israël.

Shabbath est la pensée de D., les autres jours Sa parole

"Les jours de la semaine, vous pouvez travailler et accomplir tout votre travail, mais le 7e jour est un Shabbat pour Hachem, votre D." (Yitro 20,9-10)

-> Ce passage peut être compris à la lumière de la déclaration du Zohar (2:88a) concernant les mots : "Hachem a béni le 7e jour et l'a sanctifié" (Béréchit 2,3) = "Il l'a béni par la manne (en faisant descendre de la manne supplémentaire le 6e jour) et l'a sanctifié par la manne (en ne faisant pas descendre de manne le 7e jour)".

En règle générale, il y a des personnes qui parlent sans interruption, tandis que d'autres ponctuent leur discours de pauses, se donnant ainsi le temps de réfléchir à ce qui doit être dit.
A l'instar de ce 2e type de personne, les 6 jours de la Création correspondent au domaine de l'action, dans lequel la parole de D. s'est déjà manifestée.
En revanche, le Shabbath fait allusion au domaine de la pensée, aux pauses entre les mots.

C'est pourquoi la manne, qui est l'actualisation physique de la bénédiction d'Hachem, n'est pas tombé le Shabbath, puisque le Shabbath symbolise le domaine de la pensée, où le potentiel n'a pas encore été actualisé. Ce domaine est caché et dissimulé dans le Ein Sof, et il ne peut être révélé à l'humanité et se manifester dans le domaine de l'action. Ce n'est que pendant les 6 jours ouvrables que le domaine physique de l'action peut se manifester. Néanmoins, tout émane et coule de la pensée, qui influence ensuite la parole et se manifeste en tant que telle.
En conséquence, Shabbath affecte les 6 jours de travail qui suivent. (Zohar 1:75b)

C'est la signification de l'énoncé : "Il l'a béni avec la manne et l'a sanctifié avec la manne". La bénédiction pour que la manne tombe pendant la semaine provient du Shabbath.
Shabbath est "la source de la bénédiction" (mékor habéra'ha - Lé'ha Dodi) et la manne est la manifestation physique de cette bénédiction. La manne sert d'archétype à toute la générosité dont nous jouissons pendant les six jours de la semaine, et qui découle de Shabbath.

Par conséquent, pendant la semaine, lorsque le monde de l'action se manifeste, sa composante divine n'est pas discernée empiriquement, c'est-à-dire que nous ne pouvons pas voir la divinité dans les choses et les actions physiques.
Cependant, le Shabbath, l'aspect physique/matériel de la création est dissimulé et caché au sein de D., car seul le domaine de la pensée est alors manifeste ; il est donc possible de discerner empiriquement que tout est "une portion de Dieu en haut" (Iyov 31,2).

C'est l'allusion au verset "Tu peux travailler 6 jours et accomplir tout ton travail, mais le 7e jour est un Shabbat pour Hachem, Ton D." = le Shabbath, tout retourne à sa racine, à la cause de toutes les causes, et l'aspect divin de la réalité est palpable, car nous réalisons alors qu'en vérité, il n'y a pas de physicalité indépendante. [Likouté Torah - Béhar].
Au contraire, la nature matérielle de la réalité est dissimulée et cachée dans la pensée d'Hachem, et tout ce que nous percevons est l'aspect Divin de la réalité.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 20,9-10 ]

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-> Les jours de la semaine manifestent la parole de D., tandis que le Shabbat manifeste la pensée de D.