Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"A son ombre je prends plaisir et m’assoie" (Chir haChirim 2,3)

-> Le Zohar (Emor 103a) dit que ce verset fait référence à la Soucca.
Ce même Zohar précise : "Lorsqu’une personne s’assoit à "l'ombre de la émouna" (tsila dimEménouta = la Soucca), la Présence Divine déploie Ses ailes sur elle par le haut, et Avraham, 5 autres invités, ainsi que le roi David, viennent y établir leur résidence."

-> Il est écrit dans la prière de Yom Kippour : "ya'hbiénou tsél yado kanfé aShé'hina" (Il [Hachem] va nous cacher à l'ombre de Sa main, sous les ailes de la Shé'hina [la Présence Divine]).
Selon nos Sages, cela est aussi un allusion à la Soucca.

<--->

-> Lorsque nous sommes dans la Soucca, nous pouvons ressentir des rayonnement spirituels qui sont au-delà de ce monde.
Les murs de la Soucca retire une personne de ce monde, et la place dans le domaine du Ciel [du Divin].
[rav Moché Wolfson]

-> On ne peut atteindre ces rayonnements spirituels [exceptionnels] qu'après avoir vécu Yom Kippour.
A tout autre moment de l'année, cela nous serait impossible, et c'est uniquement grâce la purification de Yom Kippour que nous pouvons entrer dans la Soucca, prêts à se réjouir de sa spiritualité.
[d'après le Sfat Emet (5639)]

<--->

-> Le Eliyahou rabba et le Bikouré Yaakov enseignent que le mot : Soucca (סוכה) a une guématria de 91, la même que les 2 Noms Divins sous la forme écrite (אדני) et orale (יהוה).
Cela nous apprend sur l'énorme sainteté de la Soucca, et d'à quel point Hachem s'y trouve.

-> Un des tsadikim de Tsfat a rencontré un de ses élèves qui avait peur de rentrer dans une Soucca.
Il disait : "la Soucca est rempli des Noms Divins. Comment puis-je y marcher?"
Le tsadik lui répondit : "Un juif est aussi composé de Noms d'Hachem. Des Noms peuvent aller sur des noms."

-> Le rabbi Yé'hiel d'Alexander dit : "Le fait que nous puissions entrer dans un Soucca est très étonnant.
Mais chaque juif est une partie de Hachem ('helek Elokim mimaal). Le Nom d'Hachem est en nous, et c'est pourquoi nous pouvons entrer dans une Soucca."

<--->

-> Nos Sages font allusion au fait de s'asseoir dans une Soucca, comme s'asseoir à l'ombre de Hachem.

Le rabbi de Rupshitz (Séfer Kodech 56b) demande : lorsqu'une personne s'assoit sous un objet, il n'est pas convenable de dire que l'on s'assoit à son ombre.
Par exemple, si quelqu'un s'assoit sous un arbre, nous ne disons pas qu'il est assis sous l'ombre d'un arbre, mais plutôt qu'il est assis sous un arbre.
Lorsqu'il n'est pas sous l'arbre, mais qu'il profite uniquement de son ombre, alors on dira qu'il est assis à l'ombre de l'arbre (mais pas directement sous l'arbre).

=> Si c'est ainsi, pourquoi faisons-nous référence à une personne sous la Soucca comme étant à l'ombre, et non pas comme étant sous la Soucca?

Le rabbi de Rupshitz explique : lorsque nous construisons un Soucca physique, [cela génère] qu'elle a sa Soucca spirituelle correspondante au Ciel.
Ainsi, lorsque nous nous asseyons dans la Soucca, nous sommes également à l'ombre de la Soucca spirituelle.
C'est pourquoi l'on fait allusion au fait d'être assis à l'ombre de la Soucca.

Hachem nous a donné un cadeau spécial, un goût de la Soucca céleste.
Les rayonnements de la Soucca du Ciel nous sont destinés afin que nous les absorbions tout en étant dans la Soucca physique, durant les jours de Souccot.

<--->

-> "Hachem est ton ombre" (Hachem tsilé'ha - Téhilim 121,5)

Le Baal Chem Tov explique que cela signifie que de la même façon qu'une personne agit (avec 'hessed, miséricorde, ...), alors de même Hachem imite son comportement, et Il agit avec Lui et le peuple juif de cette manière.

Selon le Zéra Kodech (rav Naftali Zvi de Ropshitz), la Soucca est appelé : "ombre" (tsél), car en s'asseyant dans la Soucca qui est faite de bois et de branches, Hachem nous imite, et alors Il nous assoit à l'ombre de la Soucca Divine (bétsel Soucca él'yiona).

Lorsque nous nous asseyons dans une Soucca, nous sommes enlacés par Hachem, comme il est écrit : "Son bras gauche soutient ma tête et Sa droite me tient enlacée" (Chir haChirim 2,6).
Le midrach commente qu'il s'agit de la Soucca.

[b'h, à ce sujet : http://todahm.com/2014/10/23/soucca-etreinte-damour-de-d ]

<--->

-> "[La Soucca] est comparable au Gan Eden.
L'homme a été créé pour vivre dans le Gan Eden, l'endroit de la vraie joie (comme nous disons dans les Shéva Bra'hot : kéSimh'a yétsir'ha béGan Eden - "Comme la joie lors de ta création dans le Gan Eden").

Certes, il est également écrit que D. chassa Adam de cet endroit extraordinaire. Toutefois, il existe des époques où même la lumière spirituelle scintille comme au Gan Eden. Et Hachem nous fait alors pénétrer dans cette demeure dans laquelle repose Son Nom, et puisque la joie règne là où réside la Présence Divine, alors se trouver dans la Soucca procure de la joie."

[Sfat Emet - 5643]

<--->

-> Le midrach rapporte : "Lorsque Iyov s'est plaint à Hachem à propos de ses souffrances, Hachem lui a montré une Soucca avec 3 murs".
Comment cette vision a-t-elle calmée Iyov?

La Soucca, qui est le Gan Eden en miniature, nous rappelle qu'il y a un monde après ce monde.
Lorsque l'on se souvient de cela, alors toutes les souffrances de ce monde deviennent supportables, car le Gan Eden est éternel tandis que ce monde a une durée très courte.

[rav Elimélé'h Biderman]

<--->

-> "Lorsqu'on s'assoit dans la Soucca léchem chamayim, nous percevons la sainteté.
Nous ressentons la lumière de la mitsva, et nous savons que c'est vrai à 100% que nous sommes entourés par les Nuées de gloire.
C'est quelque chose qui ne peut pas être expliqué. Mais pour quelqu'un qui l'a vécu, cela est vrai."

[Keren léDavid]

<--->

-> Concernant le Shalom Alé'hém, il existe différentes coutumes lors du vendredi soir de Souccot (le dire ou ne pas le dire, et si oui est-ce qu'il faut d'abord convier les Ouchpizin).

Le Chem miChmouël explique qu'on ne le dit pas, car la sainteté de la Soucca est si énorme, que les anges ne peuvent pas y entrer.

[après la prière de Arvit du vendredi soir, un juif est accompagnait de 2 anges, et à la fin de Shalom Alé'hem nous disons : "tsété'hem léShalom" (allez en paix), pour qu'ils nous laissent seuls avec papa Hachem, en ce jour d'intimité qu'est le Shabbath.
Or, puisque la Soucca est si sainte, les anges ne peuvent pas y rentrer, et cela ne sert à rien de chanter pour eux.]

<--->

+ Soucca & Temple :

-> Le rav Moché Wolfson rapporte, que selon nos Sages, une Soucca en dehors d'Israël a la sainteté de la terre d'Israël.

-> Le rav Shalom de Belz dit que la Soucca a la sainteté du Temple.

-> "A son ombre je prends plaisir et m’assoie" (bétsilo 'himadéti véyachavti - בְּצִלּוֹ חִמַּדְתִּי וְיָשַׁבְתִּי - Chir haChirim 2,3)

Le Yalkout Chimoni (Chir Hachirim 986) commente que cela référence au Michkan.
Cela n'est pas en contradiction avec le Zohar ci-dessus qui dit que ce même verset fait allusion à la Soucca, car la Soucca est similaire au Temple [de par sa sainteté].

-> Le Séfer Yessod Yossef (chap.77) dit qu'on ne doit pas laisser entrer un non-juif dans un Soucca.
En effet, un non-juif n'avait pas le droit d'entrer au-delà du mur de rempart (le cheil) du Temple, de même les non-juifs n'ont pas le droit d'entrer dans une Soucca.

<--->

-> La guémara (Soucca 9b) dit : "De même que le Nom d'Hachem est sur un korban 'haguiga, de même Son Nom est sur la Soucca".

Il est écrit dans la Torah : "La fête de Souccot, 7 jours pour Hachem" ('hag aSouccot chiv'at yamim l'Hachem).

Le Torat Cohanim (suivant l'interprétation du Raavad) demande : puisque la Torah dit que la Soucca doit être "l'Hachem" (pour Hachem), et que la Torah compare une Soucca à un korban (sacrifice), peut-être que nous aurions dû construire la Soucca sur l'esplanade du Temple (har habayit), et la sanctifier comme un korban?

Le Torat Cohanim répond que puisqu'il est aussi écrit : "Vous ferez pour vous-même la fête de Souccot" ('hag aSouccot taassé la'hem), alors nous comprenons que c'est pour un usage de chaque personne individuellement [et non pas une seule Soucca sur le mont du Temple servant pour tout le peuple juif].
C'est pourquoi, on ne doit pas la construire sur le mont du Temple.

Ainsi, bien que le Torat Cohanim désapprouve sa théorie initiale, le fait qu'il a suggéré que la Soucca puisse être construite sur le mont du Temple et sanctifiée comme un korban, cela vient nous aider à reconnaître à quel point la Soucca est sainte.

<--->

-> Le Pri Mégadim dit : "On ne doit pas utiliser une Soucca comme d'un raccourci.
D'une manière certaine, on ne doit pas y cracher, car la Soucca est sainte, et elle a des lois similaires à celles pratiquées dans le Temple."

-> Une synagogue est un "Temple en miniature", et il faut faire attention à ce qu'on y dit en raison de sa sainteté.
La michna Beroura (439,2) écrit : "Puisque la Soucca est extrêmement sainte, il est approprié d'y minimiser les paroles inutiles (divré 'hol), et à la place parler de Torah et de mots saints.
On doit incontestablement être vigilant de ne pas y parler de lachon ara, de colportage, et d'autres formes de paroles interdites dans la Soucca."

En ce sens, le Reichit 'Hokhma, rapporte que le Ramak était vigilant à ne dire que des mots saints dans la Soucca, en raison de la sainteté de la Soucca.

-> Le Arizal enseigne que la table sur laquelle nous mangeons dans la Soucca doit avoir 4 pieds, d'une façon similaire à la Choul'han du Temple.

[cela atteste également que la Soucca est comparable au Temple, de par sa sainteté!]

<--------------------------->

"Comme un pommier (tapoua'h - תַפּוּחַ) parmi les arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes gens ; à son ombre je prends plaisir et m’assoie, et son fruit est doux à mon palais" (Chir haChirim 2,3)

-> Le Rokéa'h (Chir haChirim 2,3) y voit des allusions aux mitsvot de Souccot :
- "à son ombre je prends plaisir et m’assoie" (bétsilo 'himadéti véyachavti - בְּצִלּוֹ חִמַּדְתִּי וְיָשַׁבְתִּ) : c'est une allusion à la mitsva de la Soucca ;
- "et son fruit est doux à mon palais" (oupir'yo matok lé'hiki - וּפִרְיוֹ מָתוֹק לְחִכִּי) : c'est une allusion à l'Etrog.
La valeur numérique de : מָתוֹק לְחִכִּי est celle de : האתרוג (haEtrog).
- "mon palais" (lé'hiki - לְחִכִּי) : a la même guématria que : loulav (לולב).

Alors que "tapoua'h" (תַפּוּחַ) est traduit habituellement par "pomme", le Targoum le traduit par : "Etrog.
En effet, il est écrit dans le Targoum (Chir haChirim 2,3) : "De même que le bel et exceptionnel arbre d'Etrog tient dans la forêt parmi les les arbres stériles, de même Hachem se tient parmi les anges lorsqu'Il a donné la Torah sur le mont Sinaï".
Les Tossafot (guémara Shabbot 88a ; Taanit 29b) identifient également "tapoua'h" (תַפּוּחַ) comme l'Etrog.
Le Rokéa'h (Chir haChirim 2,3) écrit que puisque Hachem est comparé à l'Etrog, nous prenons ensemble l'Etrog avec le Loulav pour à Souccot offrir des éloges à hachem.

=> Comment Hachem est-il comparable à un Etrog
Le 'Hatam Sofer (sur Shabbath 88a ; Soucca 31b ; Vayikra 16,16) répond que de même que l'Etrog est un fruit qui reste sur l'arbre d'une année à l'autre, de même Hachem est inséparablement lié avec les juifs malgré le fait qu'ils se souillent dans la faute.

Les 4 espèces

+ Les 4 espèces :

-> Le Beit Yossef (Ora'h 'Haïm - siman 561), rapporte le Recanati, qui dit que les 4 espèces représentent les 4 lettres du Nom d'Hachem.
Le Etrog représentant le hé final, a besoin d'être relié aux 3 autres espèces.

Le Sar Shalom de Belz ajoute que les lettres du Nom Divin ne peuvent pas être trop proches, elles ont besoin d'un petit espace entre chaque lettre.
C'est pour cette raison que certains les espèces mettent dans une sorte d'étui (faisant alors une légère séparation, même si au bout chaque espèce se touche).

-> Le Ramban (Emor 23,40) rapporte le midrach suivant : "L'Etrog est Hachem ... le Loulav est Hachem ... les Hadassim sont Hachem ... les Aravot sont Hachem ..."
L'explication apparente de ce midrach est que les 4 espèces représentent les 4 lettres du Nom Divin (יהוה).

-> Le 'Hatam Sofer tenait [ses 4 espèces] pendant la prière, et il prenait tellement de plaisir à cette mitsva que cela l'aidait à mieux se concentrer.
C'est ainsi, qu'à Souccot avec les 4 espèces il avait plus de kavana dans sa prière que le jour de Kippour.

-> Le rabbi Naftali de Ropshitz explique le verset (Téhilim 118,6) :
- "Hachem li" (D. est avec moi) = puisque Hachem est dans ma main [lorsque je tiens les 4 espèces] ;
- "vélo yira" (je n’aurai pas peur) = Je n'ai rien à craindre

=> Ainsi, d'une certaine façon lorsque nous tenons les 4 espèces, Hachem est avec nous et Il y peut répondre à tous nos désirs.

-> Le rabbi Aharon Kotler enseigne que le fait de balancer les 4 espèces ensemble constitue une façon d’accepter la royauté de Hachem sur nous, qui est similaire à la récitation du 1er verset du Shéma, lorsque nous prolongeons la prononciation de la lettre dalét du mot é’had (Un - אחד), moment où nous devons méditer sur l’Unicité de Hachem, en haut, en bas, et dans les 4 directions de l’espace.

-> Bien sûr ce concept est au-delà de notre compréhension, mais néanmoins, cela nous donne une indication de la grandeur de cette mitsva, et du potentiel de nos prières, lorsque nous tenons les 4 espèces ensembles.

<--->

-> Le Tiféret Shlomo dit que lorsqu'un juif paie beaucoup d'argent pour les 4 espèces, cela lui garantit une bonne année.
Pourquoi cela?

Il donne l'explication suivante :
Au jugement de Yom Kippour, lorsque toutes les fautes sont exposées devant le tribunal, un ange Défenseur dit : "Ce juif n'est pas responsable de ses fautes, parce que le Satan l'a trompé".

Le tribunal répond : "Qu'est-ce que tu dis? Est-ce que tu penses que les juifs sont si simples d'esprit qu'ils croient tout ce qu'on leur dit?
Le Satan cherche à les attirer, mais ils auraient dû être plus intelligent, et l'ignorer."
L'ange Défenseur dit : "Non, ils sont vraiment très simples d'esprit, et il est très facile de les tromper. Attendez quelques jours et vous verrez".

Les jours suivants [Yom Kippour], les juifs paient [parfois] des centaines d'euros pour un fruit [l'étrog] dont la vraie valeur dans le commerce n'est que de quelques centimes/euros. [d'ailleurs en général, les juifs s'en débarrassent ensuite sans même le consommer!]
L'ange Défenseur dit alors : "Vous voyez, ils sont faciles à tromper!"

Grâce à cela, les juifs sont acquittés de toutes leurs fautes, et ils sont signés pour une bonne année.

<--->

-> Le rav de Berditchev a une fois rencontrer le Satan, et il a vu que celui-ci était très triste.
Il lui a demandé : "Quel est le problème?"
Le Satan lui a répondu : "Une cargaison de bateau d'étroguim doit arriver.
Les juifs vont faire des bénédictions dessus, et la guémara (Soucca 38a) dit que la mitsva des 4 espèces est comparable à un flèche dans mes yeux."

[dans la guémara, il est écrit : "le balancement des 4 espèces : "C’est une flèche dans l’œil du Satan"."
Ainsi d'une certaine façon, en balançant les espèces à Souccot, nous réduisons la puissance, l'influence du Satan (yétser ara) à notre égard pour le restant de l'année.]

Souccot – le bita’hon

-> Chaque Yom Tov a une midda que nous devons prendre pour le restant de l'année.
Roch Hachana nous donne la crainte du Ciel (yirat chamayin).
Yom Kippour nous donne la téchouva.
A Pessa'h, nous prenons la émouna.
Shavouot nous donne la Torah.
Et à Souccot, nous pratiquons le bita'hon.

Une personne a un besoin naturel de se sentir sûre et en sécurité.
Ainsi, dans sa maison/appartement, elle s'assure d'être protégée des éléments extérieurs (ex: froid, pluie, vent, ...).
Nous avons du bita'hon en notre maison, qui nous protège. C'est une confiance dans la toute puissance de l'homme (c'est bon Hachem je gère tout seul!).

A Souccot, nous pratiquons le véritable bita'hon : le bita'hon en le Créateur du monde.
A Souccot, nous entrons dans une structure temporaire, dans laquelle la pluie et le froid peuvent pénétrer. Mais nous plaçons notre bita'hon en Hachem : nous n'avons que Lui sur qui compter.
Nous quitter notre maison sûre et sécuritaire pour s'asseoir sous les ailes de la Présence Divine (ta'hat kanfé aShékhina).

Le Téhilim (91,1-2) décrit :
- "Celui qui demeure sous le refuge de Hachem, à l'ombre de Hachem" (yochèv bésséter eliyon, bétsél Shadaï yitlonan) = on entre dans la Soucca et on demeure alors à l'ombre de Hachem.
- "qu’il dise à Hachem : "Tu es mon refuge, ma citadelle, mon D., en qui je place ma confiance!"" = il faut se sentir en sécurité, avoir du bita'hon en Hachem.

=> Souccot incarne le bita'hon.
[quitter et vivre sans tout l'accessoire, le luxe de ce monde, et ce rendre compte que nous sommes alors plus proches de Hachem (car moins de choses s'interposent entre nous et D.).
Quitter et vivre sans certitude, si ce n'est celle de ne compter que sur notre papa Hachem, qui nous aime au-delà de l'imaginable.]

Lorsque nos Sages parlent des lois de la Soucca, ils abordent souvent une personne dormant dans la Soucca, plutôt qu'y mangeant.
Dormir dans la Soucca nécessite un niveau supérieur de bita'hon. En effet, sans bita'hon en Hachem, on est trop nerveux de dormir dehors, sans protection, dans une Soucca.

Qu'est-ce qu'exactement le bita'hon? En quoi se différencie-t-il de la émouna?

La émouna signifie croire en Hachem.
Le bita'hon est le fruit de la émouna.
[bita'hon = avoir émouna dans la pratique, et non qu'intellectuellement, dans la théorie]
Quelqu'un peut avoir de la émouna qui ne débouche pas forcément sur du bita'hon.
Mais celui qui a du bita'hon, a évidemment aussi de la émouna, car sans émouna en Hachem on ne peut pas ressentir du bita'hon en Lui.

[rav Moché Wolfson]

<------------->

-> Le Zohar (Emor 103b) appelle la Soucca : "l'ombre de la émouna" (tsila dimEménouta).

-> Le 'Hidouché haRim enseigne que lorsqu'on est assis dans la Soucca, nous pouvons mériter d'atteindre une émouna claire.
En effet, il est écrit : "Vous résiderez dans la Soucca 7 jours ... afin que vous sachiez (lémaan yéd'ou)

Le 'Hidouché haRim explique que Souccot suit Yom Kippour, car on doit d'abord être nettoyés de nos fautes afin d'être capables de véritablement saisir la émouna.
En effet, il est écrit : "vos fautes ont mis une barrière entre vous et Hachem" (Yéchayahou 59,2).
Notre émouna en Hachem ne peut être parfaite que lorsque nous sommes nettoyés de nos fautes.
C'est pourquoi, lorsque nous sommes assis dans la Soucca, c'est un moment idéal pour penser à la émouna, et renforcer notre conscience de Hachem.

-> La guémara (Yérouchalmi Soucca 2,3) enseigne qu'à priori, on doit être capable de voir les étoiles au travers le toit de la Soucca.
Le rav Elimélé'h Biderman dit qu'ainsi nous pouvons regarder le ciel et s'entraîner à avoir confiance en Hachem.

-> La guémara (Avoda Zara 3) dit que dans le futur les nations du monde viendrons demander à Hachem de pouvoir observer les mitsvot afin de mériter le monde à venir.
Hachem leur dira de s'assoir dans une Soucca.
La guémara dit que Hachem fera sortir un soleil très brûlant, et que les nations vont sortir de leur Soucca en lui donnant un coup. Elles perdront ainsi leur monde à venir.

Une explication est que le soleil brûlant symbolise les temps très difficiles.
Un juif croit en Hachem dans les bons moments, mais aussi dans les moments difficiles.
Mais lorsque pour les nations du monde des moments dures arrivent, alors elles ratent le test. Elles sont prêtes à s'assoir dans la Soucca, ce qui signifie qu'elles croient en Hachem tant que tout est bien et confortable pour eux. Mais elles ne croient pas en Hachem lorsque les temps sont difficiles (symbolisé par le coup dans la Soucca en la quittant!).

<--->

-> "La mitsva de la Soucca est la mitsva de bita'hon.
Comme le disent nos Sages : "tsé midirat araï" (sortez de votre maison permanente) = arrêtez de mettre votre confiance dans ce que vous avez, et commencez à croire uniquement en Hachem ...

Souccot est "le temps de la joie" (zman sim'haténou), car personne n'est pleinement heureux/joyeux, si ce n'est celui qui a confiance en Hachem ...
Il est écrit : "abotéa'h b'Hachem 'hessed yéssovévénou" (Celui qui a confiance en D. sera entouré de bonté - Téhilim 32,10).
Pendant cette fête [de Souccot,] Hachem plane au-dessus de nous avec le toit de la Soucca (s'chakh) ...

Souccot est également appelée : 'hag aassif (la fête du rassemblement), car en cette saison de l'année, les gens vendangent les récoltes [de toute l'année].
De même, les bénédictions d'Hachem sont données à ce moment pour toute l'année à venir, à ceux qui ont confiance en Lui".

[Sfat Emet - 5645]

<--->

-> Le Arou'h Laner (fin du traité Soucca) écrit :
Le toit de la Soucca (s'chakh) représente les délivrances d'Hachem ...
Les murs [de la Soucca] représentent les sujets de ce monde ...

Une Soucca supérieure à 20 amot est invalide (passoul) car une personne est alors assise à l'ombre des murs, et non pas à l'ombre du toit (s'chakh) [cf. guémara Soucca 2a].
Cela signifie qu'il place sa confiance dans les problématiques de ce monde, et non pas dans Hachem.

-> Lors du mariage du rabbi de Satmar (le Divré Yoël), son père (le Kédouchat Yom Tov) lui a dit : "Pourquoi est-ce que la 'houppa est habituellement sous le ciel?
Afin de rappeler aux 'Hatan et à la kalla de se tourner vers le Ciel pour tous leurs besoins.
C'est pour cette même raison que la Soucca est à l'extérieur. Voir le ciel aide à se rappeler de Hachem."

[c'est l'allusion du Ciel au fiancé : "Tu es sur le point de fonder un foyer fidèle à Hachem et à Sa Torah. Lève donc les yeux au Ciel et sache qu'il n'y a rien à part Lui. Ne pense pas pouvoir compter sur les hommes. N'ai confiance qu'en Hachem, et Il satisfera tes besoins à tout moment!".

Dans la guémara (Shabbath 129a), il est dit : "L'homme vendra les poutres de sa maison pour mettre des chaussures à ses pieds".
Rabbi Chaoul Yédidia de Modzitz explique : "Il convient à chaque homme de "vendre les poutres de sa maison", c'est-à-dire d'ôter de lui les "poutres" qui font écran et qui le séparent du Ciel ; il se rendra alors compte que tout ce qui lui arrive vient du Ciel. Alors il "mettra des chaussures à ses pieds", c'est-à-dire qu'il pourra faire écran entre lui et la terre : il ne sera plus noyé dans le matérialisme et pourra se rapprocher d'Hachem".]

Le Kédouchat Yom Tov dit que le message est que dans tous ses chemins et préoccupations, l'homme doit lever les yeux au Ciel, il doit prendre conscience que même un incident minime n'arrive pas dans ce monde-ci, s'il n'a pas été décrété auparavant dans le Ciel.

[la Soucca est temporaire, de même notre vie dans ce monde passe très très vite, et ensuite nous aurons à en rendre des comptes au Ciel.
(pensons par exemple à nos ancêtres qui regarderont avec nous la vidéo de l'histoire de notre vie, et à quel point on a envie qu'ils soient fiers de nos décisions!)
On regarde le Ciel, car la vie est aussi brève qu'un oiseau qui traverse notre vision actuelle du Ciel. Ainsi, on a pas le temps pour se disputer sur des détails, mais plutôt de construire dans la joie notre éternité (chacun souhaitant que son partenaire puisse exprimer le meilleur qu'il a en lui!).]

-> Le Ora'h léNéïr dit que les murs de la Soucca représentent ce monde-ci, qui nous entoure de tous les côtés, et les gens pensent que tout se produit par les forces de la nature (D. a créé le monde, et ensuite il l' a mis en pilotage automatique : avec la naturalité).
Mais le toit de la Soucca en-haut, nous rappelle qu'en réalité absolument rien ne peut se produire sans que Hachem n'émette un décret en ce sens.

Une Soucca qui fait plus de 20 amot est non cashère (passoul), et une des interprétations de la guémara est que la Soucca est trop haute, une personne s'assoit alors à l'ombre des murs, et non pas à l'ombre du toit de la Soucca.
Le Ora'h léNéïr explique que s'asseoir à l'ombre des murs ferait perdre l'objectif de la Soucca, qui est de s'asseoir sous le toit de la Soucca, et ce afin d'ancrer en nous que ce n'est pas la nature (les murs) qui gère le monde, mais c'est d'en-Haut, d'Hachem que tout provient.

Souccot est également appelée : 'hag aassif (la fête du rassemblement), car en cette saison de l'année, les gens vendangent leurs récoltes [de toute l'année] (cf. Chémot 34,22).
En rassemblant notre récolte (fruit d'une année de labeur), on a tendance à s'auto-congratuler (c'est grâce à moi! que j'ai bien travailler pour cela!).
En s'asseyant dans la Soucca, particulièrement à ce moment de la récolte, nous remettons les pendules à l'heure : tout ne vient que grâce à Hachem!

-> Le Haémék Davar dit que le message de la Soucca est différent pour le riche et pour le pauvre.
Pour le riche, la Soucca lui rappelle que tout vient d'Hachem.
Pour le pauvre, la Soucca l'encourage au fait que Hachem va prendre soin de lui, même dans sa pauvreté.

Il écrit : "[Le pauvre] ne doit pas perdre espoir de pouvoir profiter d'une belle vie ...
Rappelez-vous que lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, ils ont vécu dans des Souccot, et néanmoins, ils ont vécu dans la joie et ils n'ont jamais manqué de rien.
Je suis Hachem, votre D., et Je peux vous donner des bontés et des bénédictions [à tout moment et sans limitation]."

-> Le Rachbam dit que nous nous asseyons dans la Soucca pour se rappeler du peu que nous avions lorsque nous vivions dans des Souccot dans le désert, protégés par de fragiles murs et toit.
Ce rappel doit nous éveiller à remercier Hachem pour tout ce que nous avons actuellement.

Sur les mots : "lémaan yéd'ou doroté'hém" (Emor 23,43), le Rachbam commente : "[Asseyez-vous dans la Soucca] afin de vous rappeler que j'ai fait vivre le peuple juif dans des Souccot pendant 40 années, sans qu'ils ne possèdent leur terre, ... ainsi remerciez Hachem et ne dites pas que [ce que vous avez,] vous ait parvenu uniquement par hasard".

<--->

-> Quand les juifs sont sortis d’Egypte, ils ont d’abord campé dans des souccot (des cabanes).
Certains de nos Sages ont dit que Hachem leur avait fait de vraies cabanes, d’autres qu’Il les avait entourés de 7 nuées de gloire.
Les 2 opinions sont les paroles du D. vivant .

Ainsi, au début, D. leur a fait de vraies cabanes, et comme ils avaient quitté leurs maisons en Egypte pour s’installer dans des cabanes provisoires sans se plaindre, Hachem les a entourés des nuées de gloire = à l’ombre de Sa soucca.

Ceci étant, les bnei Israël ont reçu l’ordre, à ce moment-là et pour toutes les générations : "Vous vous installerez dans des souccot pendant 7 jours, tout citoyen d’Israël s’installera dans une soucca, pour que vos générations sachent que j’ai installé les bnei Israël dans des soukot".

[on voit que la bita'hon, accepter que tout vient d'Hachem pour notre bien, même quand cela n'est pas agréable actuellement, est à la base de la fête de Souccot.
b'h, pour se rendre compte des bénéfices de la émouna/bita'hon : http://todahm.com/category/moussarpensee-juive/foiconfiance-en-d ]

<--->

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach 6,1) écrit :
"Celui qui craint Hachem n'aura pas Souccot uniquement pendant la fête de Souccot.
Tout au long de l'année, il se rappellera que la vie est temporaire, et qu'il vit dans ce monde comme un invité [de passage pour son temps limité de vie] ..."

[même si nous avons la tête baissée dans les préoccupations de ce monde, nous pourrons remarquer l'ombre qui vient du toit, du Ciel, et donc mettre notre confiance en Hachem.]

"Au moment où un homme s'assoit à "l'ombre de la Emouna" [la Soucca], la Présence Divine étend Ses ailes d'En-Haut sur cette personne"

[Zohar - vol.3,103]

<--->

-> "Lorsque tu engrangeras le produit de ta récolte et de ta vigne" (Réé 16,13)

Nos Sages (guémara Soucca 12a) commentent : "des résidus de ta récolte et de ta vigne" (à partir de ceux-là tu feras ta Soucca).

Selon le rabbi Avraham de Sadigora : Cela vient nous apprendre que même le plus misérable des juifs qui est comme un résidu, lui aussi mérite une ascension spirituelle pendant Souccot, comme le toit de la Soucca sur lequel repose le Nom d'Hachem.

[on pourrait croire que Hachem désire les tsadikim, et non les réchaïm. Mais en réalité, la Soucca nous montre que Hachem prend dans Ses bras, sous Ses ailes, même le plus grand racha, s'il rentre dans la Soucca.
En effet, les résidus/indésirables de ta récolte, deviennent saints, car utilisés pour le toit de la Soucca.]

-> La guémara (Soucca 22a) dit également que si le toit de la Soucca est très épais, et qu'il ressemble à une maison, c'est quand même cashère.
Nos Sages expliquent que cela fait allusion aux juifs qui sont très épais, très "grossiers" et liés à la matérialité. La Soucca est quand même valable pour eux.
[tout juif est le bien venu dans l'extrême sainteté de la Soucca! ]

-> Nos Sages disent que cela est également en allusion dans le loulav qui est agité dans toutes les directions (cf. guémara Soucca 37 : moli'h oumévi maala morid).
Cela nous indique que même ceux qui sont partis (moli'h) de la sainteté, peuvent retourner (mévi), car à Souccot tout le monde peut retourner à Hachem.

[l'agitation part du cœur vers le loin, puis du lointain vers le cœur, comme pour signifier que même celui qui est parti au loin, est rapproché du cœur. A Souccot : il est aimé et dans les bras, coeur de Son papa Hachem! ]

-> Le Ohev Israël explique le thème de la Soucca en la comparant à ce qui se passe lorsqu'une poule appelle ses poussins après leur avoir apportée leur nourriture : elle pose celle-ci devant eux et les recouvre ensuite de ses ailes.
C'est de cette manière que la Présence Divine se comporte avec nous : à Roch Hachana et à Yom Kippour, elle note notre subsistance et nous inscrit pour une vie heureuse.
Après avoir fixée nos ressources pour toute l'année, elle nous recouvre de Ses ailes.

[à ce moment, peu importe que nous soyons le plus grand des tsadik ou bien le juif le plus simple, ce qui compte c'est le fait d'être un juif : un enfant unique de papa Hachem, qui nous aimera toujours plus que tout.]

=> Tout le thème de Souccot tourne autour de l'idée qu'à Souccot la Présence Divine est comme une mère qui nous enveloppe de Sa protection.

-> Le 'Hidouché haRim enseigne que Hachem nous traite pendant cette période comme une mère prend soin de ses enfants.
A Roch Hachana, Hachem souffle en nous (nous donnant de nouvelles forces de vie) et Il souffle sur nous, repoussant au loin le mauvais.
A Yom Kippour, Hachem nous nettoie, comme il est écrit : "J'épancherai sur vous des eaux pures afin que vous deveniez purs ; de toutes vos souillures et de toutes vos abominations, je vous purifierai" (Yé'hezkel 36,25).
Et à Souccot, Hachem nous couvre et nous emmaillote (le fait d' envelopper le bébé dans une couverture).

<--->

-> "Le Roi m'a fait venir dans Sa chambre" (Chir haChirim 1,4).

Le Chem miChmouël (Souccot 5679) explique :
Mis en rapport avec la mitsva de la Soucca, ce verset vient nous enseigner que celui qui entre dans la Soucca ressemble à celui qui entre dans la chambre personnelle de Hachem, Lui-même.
C'est pourquoi il est alors empreint d'une joie toute particulière, car là où réside la Présence Divine, la joie est aussi présente.

Lors des jours redoutables de Roch Hachana à Yom Kippour, les juifs se trouvent dans la "Résidence extérieure" d'Hachem, là où Il fait comparaître toute la terre en jugement sans afficher de signe d'affection et de proximité.

Cependant, à Souccot, les juifs méritent d'entrer dans Sa "Résidence intérieure", dans la chambre intime du Roi des rois.
Là-bas, "la force de la joie est dans Son endroit" (Divré haYamim I 16,27), seules règnent la joie et l'allégresse.

-> La guémara (Soucca 4b) enseigne qu'une Soucca qui ne possède pas 10 téfa'him de hauteur (environ 1 mètre) est impropre à l'accomplissement de la mitsva (pessoula).
Nos Sages déduisent cette loi à partir du fait que la Présence Divine ne descend pas sous 10 téfa'him.

Le 'Hessed léAvraham (grand-père du 'Hida) dit que cela nous apprend que la Présence Divine règne dans toute la Soucca, et c'est pourquoi on ne peut pas la construire en dessous de 10 téfa'him, car la Présence Divine ne pourrait y descendre.

[Or, si Hachem ne peut pas descendre comment peut-Il nous enlacer d'amour comme l'affirme le Arizal, ou bien le Zohar ci-dessus : "Au moment où un homme s'assoit à "l'ombre de la Emouna" [la Soucca], la Présence Divine étend Ses ailes d'En-Haut sur cette personne" (Zohar - vol.3,103).
D'où la nécessité d'être au-dessus de 10 téfa'him.]

<--->

-> "Hachem est ton ombre" (Hachem tsilé'ha - Téhilim 121,5)

-> Le rav de Rupshitz enseigne :
A l'image de l'ombre qui épouse chaque mouvement de l'homme, l'homme lui-même suscite par sa conduite ici-bas, la même conduite du Ciel à son égard.
D'après cela, la Soucca que nous construisons dans ce monde est elle aussi le reflet d'une Soucca qui existe dans les mondes supérieurs.
Lorsqu'un juif bâtit sa Soucca ici-bas, il mérite ainsi d'être assis à l'ombre de la "Soucca spirituelle" qui la reflète dans le Ciel.
Bien qu'il n'existe aucune commune mesure entre les 2 Soucot, il en est réellement ainsi.

-> Le Yessod Yossef (chap.77) écrit :
"Celui qui étudie ou prie dans une Soucca se trouve littéralement installé dans les mondes supérieurs.
Chaque monde spirituel est en effet dénommé "un jour" (comme cela est connu des kabbalistes).
Le verset : "Vous résiderez dans des Souccot 7 jours" (Emor 23,42), vient à ce sujet évoquer que l'homme entre dans les 7 mondes supérieurs durant toute la fête."
[Quelle occasion unique!]

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach 1,6) écrit :
"La nuée d'Hachem plane constamment sur la Soucca, et bien qu'elle soit invisible, il est clair que ceux qui sont assis dans la Soucca avec l'intention d'accomplir cette mitsva et qui s'y adonnent à l'étude de la Torah, en se réjouissant de la fête, résident ainsi sous cette nuée Divine qui plane sur eux, les élevant ainsi à un niveau spirituel inimaginable".

<--->

-> "Telle était la coutume de mon maître (le Ramak) de ne parler dans la Soucca durant toute la fête que de Torah, tellement la sainteté de cette mitsva est élevée.
Les bois de la Soucca [et les simples feuilles du toit] en témoignent, car de ce fait ils sont empreints de cette sainteté et sont à cause de cela, interdits à toute utilisation pendant 7 jours".
[Réchit 'Hokhma - Chaar haKédoucha]

-> "Du fait de la sainteté immense de la Soucca, il est bon d'y limiter les conversations profanes et de n'y parler que de propos saints et de paroles de Torah.
A plus fortes raison, on veillera à ne pas y prononcer de propos médisants, de colportage ou d'autres paroles interdites.
[michna Beroura 639,2]

-> Selon le Chla haKadoch, il faudra se préserver de la colère dans la Soucca.
En effet, la sainteté y est très grande, nous sommes devant Hachem, et nous devons agir en conséquent.

[la guémara (Nédarim 22b) enseigne qu’au moment d’une colère, toutes les pensées d’une personne sont : "Il n’y a pas d’Hachem".
En effet, une personne en colère voue un culte à elle-même (moi je … !), au point où il n’y a plus de place pour Hachem.
=> Comment pouvons-nous être dans la Soucca, en intimité totalement avec Hachem, et lui faire l'affront de penser : "Il n’y a pas d’Hachem".]

<--->

-> Le Sfat Emet (année 5643) rapporte que la Présence Divine repose sur la Soucca essentiellement grâce à la purification de Yom Kippour.
Or, même les réchaïm bénéficient de cette purification et de l'expiation inhérente à ce grand jour.

Le Sfat Emet écrit :
"Les jours de Souccot sont ainsi appelés : "le temps de notre joie" (zman sim'haténou), car Hachem nous donne alors le mérite d'être assis à l'ombre de Sa Présence.
Il y a en cela un aspect du Gan Eden ...où règne la joie véritable, ainsi qu'il est écrit : "Comme la joie lors de ta création dans le Gan Eden".

Certes, il est également écrit que D. chassa l'homme de cet endroit extraordinaire. Toutefois, il existe des époques où même la lumière spirituelle scintille comme au Gan Eden. Et Hachem nous fait alors pénétrer dans cette demeure dans laquelle repose Son Nom, et puisque la joie règne là où réside la Présence Divine, alors se trouver dans la Soucca procure de la joie.

Il est certain que le fait que les juifs se soient purifiés à Yom Kippour apporte une joie à Hachem dans les Hauteurs Célestes.
C'est ce qui est écrit (au sujet de Yom Kippour) : "Devant Hachem vous vous purifiez", et outre la purification de Yom Kippour, nous devons nous délecter de la joie qu'éprouve le Créateur à notre égard."

-> De même, le Alcheikh haKadoch (Torah ouMitsvot - Emor) enseigne :
A chaque génération, Hachem n'a pas de plus grande joie que celle de Souccot, car les juifs sont alors purifiés de toutes leurs fautes grâce au pardon de Yom Kippour.
Et puisque toute la joie d'Hachem est due à la purification de nos âmes, il fallait qu'Il en fasse un rappel lors de cette fête grâce aux Souccot".

=> Il faut croire dans le pouvoir de la téchouva.
Quoiqu'on est pu faire par le passé, à Souccot, même le pire des juifs, grâce à la téchouva [ex: à Kippour] est selon le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,4) : "aimée et chérie par D., comme s'il n’avait rien transgressé".
On comprend mieux l'expression d'amour infinie d'Hachem à notre égard, et cela génère en nous une joie énorme!

"A chaque génération, il n'y a pas de moment plus joyeux pour Hachem que Souccot, puisqu'alors les juifs sont nettoyés de leurs fautes, grâce à Yom Kippour.
Et puisque Hachem est heureux de notre pureté, il convient que nous soyons également joyeux à ce moment."

[Alshich haKadoch]

<--->

-> "En raison de la pureté que les juifs ont atteint à Yom Kippour, il y a une joie immense au Ciel.
Ainsi [suite à cela : à Souccot], nous devons être joyeux de par la joie d'Hachem"
[Sfat Emet]

<------------------->

-> Selon le 'Hozé de Lublin, la joie de Souccot vient nous dire que si nous voulons rester purs de toute faute [et ainsi faire plaisir à Hachem, et être proches de Lui], alors nous devons être joyeux!
Notre joie est ce qui nous protégera de tomber dans les abysses de la faute.

En effet, les fautes sont amenées par le fait d'être triste, d'être abattu, et la joie est le bouclier de protection contre les fautes.

<--->

-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 70,8) enseignent : "Pourquoi appelle-t-on : "Beit haChoéva"?

C'est parce que l'on puisait de là-bas l'esprit prophétique (roua'h hakodech)."
[Choéva provient de la racine "choèv" qui signifie "puiser"]

Le Beit Aharon dit que l'intention de : "de là-bas", est de dire "de la joie", à savoir que "de la joie, ils puisaient l'esprit".

L'esprit pouvant exprimer en hébreu la volonté, comme dans le verset : "C'est une volonté de l'homme" (Iyov 32,8), [le terme "roua'h" possède les 2 significations], on peut donc apprendre de là que l'homme animé de volonté pour le Service d'Hachem mérite grâce à cela d'être sanctifié.
Afin de mériter cette volonté, il doit se renforcer dans la joie car c'est elle qui amène l'homme à vouloir se rapprocher d'Hachem."

<--------------------------------->

-> Chaque jour [de Souccot], nous devons être joyeux, notre face doit rayonner de joie, car nous avons [réellement parlant] comme invités [Avraham, Its’hak, Yaakov, Moché, Aharon, Yossef et David], qui viennent résider avec nous.
[Chla haKadoch]

[chaque jour de Souccot l'invité principal vient avec les autres Ouchpizin, et ce en plus de la Présence Divine qui nous couvre d'amour de Ses ailes!].

L'étrog représente le coeur, le loulav la colonne vertébrale, les hadassim les yeux, et la arava la bouche.

En secouant le loulav et l'étrog, c'est similaire à essayer de réveiller quelqu'un [de sa torpeur spirituelle].
C'est pourquoi à Shabbath, nous ne prenons pas les 4 espèces, car Shabbath, lui-même, a le pouvoir de nous réveiller.

['Hidouché haRim]

<--->

-> "Tous mes membres diront: Hachem, qui est comme toi?" (Téhilim 35,10)

Les 4 espèces représentent les 4 parties les plus importantes du corps : la colonne vertébrale, la bouche, les yeux et le cœur.
Ces parties sont équivalentes à l'ensemble du corps, ainsi lorsque nous tenons les 4 espèces, c'est comme si tous les membres louent Hachem.
[midrach rabba 30,14]

-> "Et vous prendrez pour vous même le 1er our [les 4 espèces]" (Emor 23,40)
Le verset dit littéralement : "la'hem" (pour vous). Puisque les 4 espèces représentent les parties vitales du corps, [lorsqu'on les agite] c'est comme si on prenait notre propre corps [l'agitant] tout en louanges pour Hachem.
[Yeffé Toar]

-> Le Shévet Moussar explique qu'un étrog et un loulav trop secs ne sont pas valables, car on doit être frais et vivant lorsque nous servons Hachem, et non pas apathique (la tête ailleurs).
D'ailleurs c'est une ségoula des 4 espèces : nous éveiller à servir Hachem avec plus de force et de vigueur, pendant toute l'année.

-> L'Etrog correspond au cœur, les hadassim aux yeux, les aravot à la bouche, et le loulav à la colonne vertébrale.
Ce sont les parties du corps humain avec lesquelles nous réalisons des mitsvot, ou bien des avérot.
Si un homme faute avec une certaine partie du corps, alors il peut l'expier en utilisant cette même partie du corps pour accomplir une mitsva.
En amenant les 4 espèces qui représentent les parties du corps, nous parvenons à expier nos fautes.
[Kad haKéma'h]

<------------------>

-> Le midrach (Béréchit rabba 10,6) dit que chaque brin d'herbe a un esprit céleste qui le frappe et lui dit : "Grandis!"
Cependant, l'exception est pour les 4 espèces [de Souccot - arba minim], dont la croissance de ces 4 plantes se fait par une intervention directe de Hachem, sans aucun intermédiaire.
[Mégalé Amoukot]

-> Les juifs démontrent qu'ils ont été victorieux dans le jugement en tenant les 4 espèces, car ces plantes ne grandissent pas par le résultat de l'intervention d'un ange, mais directement par Hachem.
De même que l'existence des 4 espèces se fait directement par Hachem, de même l'existence des juifs se fait directement par Hachem.
[Bné Yissa'har]

-> Les 4 espèces font allusion aux 4 tsadikim qui soutiennent le chariot Divin (la Merkava) : Avraham, Its'hak, Yaakov et le roi David.
Par le mérite de ces tsadikim, Hachem s'assoit sur le Trône Divin (kissé hakavod), qui est le Trône de la miséricorde, et il a alors de la miséricorde pour les juifs afin de leur fournir une bonne année.
[Séder haYom]

<--->

-> Après chaque balancement des 4 espèces, nous devons les ramener proches de notre cœur afin de témoigner de notre kavana. Nous devons amener vers notre cœur, l'Unicité du Nom Divin [selon le Recanati, chacune des espèces est une des 4 lettres du Nom Divin], et nous devons servir Hachem de tous notre cœur.
[Yessod Yossef]

-> Le Torat Avot dit que notre travail principal durant les Yamim Noraïm est de couronner Hachem comme Roi sur chacun des membres de son corps.
C'est le même travail que nécessite Souccot. Cependant pendant les Yamim Noraïm nous couronnons Hachem par la crainte, tandis qu'à Souccot nous le couronnons par l'amour.
[nous devons bouger les 4 espèces par amour d'Hachem, l'Unique, dans toutes les directions]
[Nétivot Shalom]

Le rav Yaakov Schechter dit que le Loulav représente la colonne vertébrale, et il signifie servir Hachem par le biais de la crainte (nous le brandissons pour témoigner que nous sortons vainqueur du jugement des Yémé haDin, où nous servons D. principalement par la crainte).
L'Etrog représente le cœur, le fait de servir Hachem par la joie.
Ce sont 2 formes (crainte et amour) de servir Hachem, et nous les prenons donc dans nos 2 mains.
Cependant, à Souccot nous attachons le service Divin dans la crainte, avec celui de le servir par amour.
Les 2 sont mélangés car nous devons servir Hachem de tout notre être (les 4 espèces représentant tout notre corps, et la Soucca qui est une des rares mitsvot que l'on fait avec tout les membres de notre corps).
Ainsi, Souccot est un temps où l'on s'attache complétement à Hachem, avec chacune de nos facettes.

<--->

-> La Pessikta déRav Kahana dit que les 4 espèces font allusion à : Daniel, 'Hanania, Michaël et Azaria ...
Lorsque nous accomplissons la mitsva des 4 espèces, nous devons se travailler à être prêt à sanctifier le Nom d'Hachem en tous endroits et à tout moment.
[Dévarim A'hérim]

Il y a une promesse que par le fait d'observer la mitsva de la Soucca, on peut être libéré et exempté de toute maladie et douleur.

[Tiférét Shlomo
- se basant sur les mots : "mitstaér patour min aSoucca - guémara Soucca 25]

<--->

-> Le Zohar enseigne que lorsque Essav est venu attaquer Yaakov, Yaakov a fui dans une Soucca, car la Soucca nous protège de toute mauvaise chose.

-> "Il y aura comme une Soucca donnant, le long du jour, de l'ombre contre la chaleur, servant d'asile et de refuge contre l'orage et la pluie" (Yéchayahou 4,6)

Le rav Elimélé'h Biderman dit que d'après le sens simple, cela fait référence à la protection que nous fournira Hachem à l'époque du machia'h.
Mais c'est également une indication au fait que grâce à la mitsva de la Soucca, nous sommes protégés de toute forme d'inconfort et de dispute.

<--->

-> Le Zéra Kodéch dit que la mitsva de la Soucca est propice pour avoir une longue vie.

+ Les 4 espèces :

-> Nos Sages (Pessikta déRav Kahana 27,9) disent que l'étrog qui a une bonne odeur et du goût, le loulav qui donne des dattes qui ont du goût, le hadass qui a une bonne odeur, et la arava qui n'ont ni odeur ni goût, représentent les différentes catégories du peuple juif : le goût fait référence à celui qui étudie la Torah et l'odeur à celui qui pratique les mitsvot.
Ainsi, Hachem ne veut pas "faire perdre" ceux qui n'étudient pas et ne pratiquent pas : c'est pourquoi Il nous a ordonné de prendre ces 4 espèces et de les attacher pendant la fête de Souccot, afin que les uns apportent le pardon aux autres.

Le rav Shalom Shwadron fait remarquer que l'étrog peut rester longtemps sans s'assécher, le loulav quelques semaines, le hadass quelques jours.
Quant à l'arava, elle se fane peu après avoir été coupée.

Il explique qu'ainsi celui qui n'étudie pas la Torah et ne pratique pas les mitsvot ne vit que des profits matériels de ce monde-ci ; aussitôt après avoir profité d'une situation, il s'empresse de rechercher la suivante, sans cela il perd la joie de vivre et se flétrit.
En revanche, celui qui accomplit les mitsvot se remplit de joie pour une courte durée, à l'image du hadass.
Quant à celui qui étudie, il se réjouit pour un temps plus long, comme il est écrit : "Car la mitsva est une bougie, et la Torah la lumière" (Michlé 6,23).
Enfin, l'homme qui étudie et qui pratique remplit son âme, et son élévation spirituelle fait naître en lui un grand agrément qui se poursuit très longtemps.

C'est uniquement au sujet de la fête de Yom Tov de Souccot qu'il est écrit : "vous la célébrerez ... 7 jours chaque année (Emor 23,42).
Cela implique que ces 7 jours de joie constituent le récipient diffusant la joie pendant toute l'année.

De même, dans notre kiddouch de Yom Tov, nous faisons référence à nos fêtes comme des "moadim lésim'ha" (un moment fixé pour se réjouir), plutôt que "moadim bésim'ha" (un moment fixé de réjouissances). Cela nous enseigne que nos Yamin Tovim ne sont pas uniquement des jours où l'on se réjouit, mais également des jours où l'on va stocker de la joie pour le restant de l'année

[Sfat Emet]

"Après nos intenses prières des Yamim Noraïm (Roch Hachana, Kippour), et après que le décret ait été scellé, nous nous réjouissons pendant les Yom Tov de Souccot jusqu'à Sim'hat Torah.
En effet, même si le décret [Divin] ne nous est pas favorable, il est toujours possible de l'inverser et de le changer en de bonnes choses, en des bénédictions, et ce par le pouvoir de la joie."

[le rabbi de Skulen - rabbi Eliézer Zouché Portugal]