Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ "Nous sommes [à chaque instant] dans les mains de Hachem, il n'y a aucune raison de s'inquiéter.

Il nous a guidé pendant des milliers d'années, Il sait ce qui est bon pour nous et Il nous guide vers cela.
Nous ne savons pas ce qui est bon pour nous, Hachem est l'Unique qui le sait, et le mal ne vient pas du Ciel"

[le Steïpler - paroles durant la guerre de Kippour]

-> La méguila Eikha décrit en longueur les nombreux drames qui sont arrivés aux juifs, suite à la destruction du Temple.
Bien qu'en surface cela soit une terrible tragédie, en réalité sa finalité est le bien de la nation juive, car au travers la destruction du Temple, les fautes des juifs, ont été pardonnées, comme il est écrit : "Tes fautes sont expiées, fille de Tsion" (Eikha 4,22).

Nos Sages (midrach Béréchit rabba 42,3) enseignent que Hachem "a laissé éclater sa colère sur le bois et les pierres", ce qui signifie qu'au lieu de détruire les juifs pour leurs fautes, Il a redirigé Sa colère sur le Temple et a expié nos fautes par sa destruction.

-> On sait qu'un prophète ne peut avoir de prophétie que s'il est dans un état de joie (guémara Shabbath 30b).
Les mots de la méguila Eikha sont ceux d'un deuil intense, et cependant ils ont été donnés par prophétie à Yirmiyahou.
Comment est-ce possible?

Yirmiyahou a réalisé que malgré les malheurs horribles qui sont arrivés aux juifs, la destruction du Temple a été au final pour leur bien : expier leurs fautes.
En ayant conscience de cela, il a atteint un état de joie nécessaire à la prophétie, et ce même en y décrivant d'aussi terribles horreurs.

Ce concept ne s'applique pas uniquement à la destruction du Temple.
Le rav Aharon Steinman dit que toutes les souffrances dans ce monde servent d'expiation pour nos fautes, que nous soyons conscient ou pas de ces fautes.
Ainsi, chaque soucis qui nous arrive, vient avec précision de notre papa Hachem, et est au final, c'est pour notre bien.

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+ "De s'asseoir solitaire en se résignant silencieusement, lorsque Dieu le lui impose" (Eikha 3,28)

Rachi d'expliquer : Lorsqu'une tragédie s'abat sur une personne, elle doit s'asseoir en silence et l'accepter, puisque c'est un décret de Hachem.

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-> "Toutes nos souffrances et toutes nos joies proviennent du même D."
[Rabbi Yé'hiel Spéro]

Tout est pour notre bien, et ce qui change est le regard que nous portons sur ce qui nous arrive.
Lorsqu'on va enlever une dent, nettoyer un enfant, ... il va pleurer de toutes ses forces (méchant papa!), mais en réalité c'est uniquement pour son bien.
Il en est de même dans notre relation avec notre papa Hachem, qui peut tout et qui nous aime d'une façon infinie.

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+ Pourquoi est-ce que les juifs souffrent plus que toute autre nation?

On nous enseigne (guémara Yébamot 121b) que Hachem est particulièrement sévère envers les justes.
Si une personne est plus proche de Hachem, alors D. va tenir envers elle des standards plus élevés, faisant que la punition pour ses fautes est plus sévère.

Ainsi, puisque le peuple juif a atteint un niveau de proximité avec Hachem qu'aucune autre nation n'a atteint, ses fautes vont être punies plus sévèrement que toute autre nation.

Plus un père a des attentes élevées envers son enfant, plus il va être exigeant à son égard.
Nos souffrances doivent nous conduire à faire téchouva, à voir ce que l'on peut améliorer dans notre vie, à nous tourner en prières vers Hachem.
On ne doit pas les souhaiter, mais si elles sont déjà là on doit les vivre le plus positivement possible (c'est le signe que je suis proche de mon papa et qu'il voit que j'ai de grandes capacités!).

Lorsqu'un enfant fait une bêtise, son papa va par amour lui faire des réprimandes (afin qu'il s'améliore), même si cela lui est difficile sur le moment.
[A l'inverse, être insensible aux erreurs de son enfant, ce n'est pas lui rendre service pour la suite de sa vie].

Ainsi, dans notre vie, nos souffrances sont une manière de dire : papa Hachem est là, au plus proche de moi, Il s'occupe à chaque instant de moi (pour mon bien ultime), Il ne m'oublie pas, contrairement aux autres nations, dont Il est plus distant et qui ne sont pas réprimandées.

Cas de la venue du machia’h le 9 Av

+ Que se passe-t-il si le Machia'h arrive pendant la journée du 9 Av?
Est-ce que l'on doit s'arrêter de jeûner, ou bien est-ce que l'on doit continuer jusqu'à la fin?

Rav 'Haïm Kanievsky donne la réponse suivante.
Nous trouvons dans la michna (Taanit 3,9) une question similaire.
Si la communauté juive a déclaré un jeûne afin de prier pour la fin d'une sécheresse, et qu'il commence à pleuvoir en plein milieu, la règle est :
-> s'il a commencé à pleuvoir avant le milieu juif de la journée ('hatsot), alors on arrête immédiatement de jeûner et l'on observe le restant de la journée comme un jour de fête.
-> s'il a commencé à pleuvoir après le milieu de la journée, on continue à jeûner jusqu'à la fin.

Il en est de même pour le 9 Av : si le Machia'h arrive avant le milieu de la journée, nous devons arrêter de jeûner, sinon nous devons le faire jusqu'à la fin.

Selon le Rambam (Hilkhot Taaniyot 5,1), le 9 Av a 2 objectifs : être un jour de deuil, et également être un jour de repentir (téchouva).
Une fois que le Machia'h arrive, il n'y aura plus de place au deuil.
En effet, imaginons qu'on est en deuil pour la perte d'un être cher, et que cette même personne décédée revient à la vie, il est évident que notre deuil n'a plus lieu d'être.

Cependant, l'aspect de devoir se repentir est toujours nécessaire.

=> Ainsi, nous continuerons à jeûner, sans deuil, dans un état d'esprit de téchouva et de se rapprocher de Hachem.

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+ Bénédictions à réciter :

Rav 'Haïm Kanievsky dit que lorsque le Machia'h viendra, il nous faudra réciter plusieurs bénédictions.

1°/ La bénédiction de "Shéé'hiyanou" : remercier D. de nous avoir laissé en vie pour vivre un tel moment.

Le Shoul'han Arou'h (Ora'h 'Haïm 225,2) statue que l'on doit dire "Shéé'hiyanou" lorsque l'on rencontre un ami que l'on n'a pas vu depuis au moins 30 jours.
Mais on ne doit pas réciter de bénédiction dans le cas où on ne l'a jamais rencontré par le passé (ex : on devient très bon ami par le biais d'une correspondance).
La michna Béroura note que la 1ere fois que l'on voit son enfant, on doit quand même faire cette bénédiction de "Shéé'hiyanou", car nous ressentons alors une joie énorme.

=> Il en sera de même lors de la venue du Machia'h, même si nous ne l'avons encore jamais vu par le passé, nous aurons alors une joie sans limite, et nous devrons alors réciter cette bénédiction.

2°/ Lorsque nous verrons les personnes décédées revivre, nous ressentirons une grande joie en les voyant, et nous réciterons alors la bénédiction de "Shéé'hiyanou", et également la bénédiction de "mé'hayé amétim" (qui fait revivre les morts), afin de remercier Hachem de les avoir ramener à la vie.

3°/ Nous réciterons également la bénédiction de "shé'halak mikévodo lébassar vadam" (qui a distribué de Son honneur aux êtres humains), que nous disons à la vue d'un roi juif, puisque le Machia'h sera notre roi.

4°/ Nous dirons également la bénédiction de "shé'halak mé'ho'hmato liréav" (qui a distribué de Sa sagesse à ceux qui Le craignent), qui nous disons à la vue d'un grand sage en Torah, ce que sera évidement le Machia'h.
Nous dirons également cette bénédiction lorsque nous verrons la résurrection des géants en Torah de chaque génération.

5-6°/ Le Rav 'Haïm Kanievsky a dit que selon le Lev 'Haïm, il faudra également dire la bénédiction "gaal Israël" (qui a délivré Isarël), et que selon la Knessét haGédolah, il faudra réciter aussi le Hallel.

Le rav Kanievsky de conclure : "Que nous puissions mériter bientôt de voir ce que nous ferons [à l'arrivée du Machia'h]".

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+ Lors de la venue du Machia'h nous aurons besoin d'une vache rousse afin de nous purifier.
On a demandé au rav Steinman, si une vache qui est née rousse suite à une manipulation génétique est valable en tant que vache rousse (para adouma).

Il a répondu :
"Probablement, cela est valable, car la loi juive demande uniquement qu'elle soit entièrement rousse et qu'elle n'ai pas de tâches ...
Cependant, cela ne sera pas nécessaire, car lorsque le Machia'h viendra, Hachem nous fournira une vache rousse, de la même façon qu'Il nous donnera tous les autres objets dont nous aurons besoin, ce qui comprend bien entendu le Temple.
Nous n'aurons pas à préparer la vache nous-même."

"Lorsque l'on reconnaît que tout ne peut arriver que suite à un décret de D., nous n'avons aucune raison d'être effrayé
[...]
La seule crainte qu'une personne doit avoir, est la crainte de ne pas accomplir correctement ses obligations envers Hachem"

[Rav 'Haïm Kanievsky]

-> Nos Sages (guémara Yérouchalmi Chévi'it 9,1) rapportent que lorsque Rabbi Chimon bar Yo'haï a quitté la grotte dans laquelle il était absorbé à étudier la Torah, avec son fils Rabbi El'azar, il a vu un homme en train de capturer des oiseaux.

Après toutes ces années loin du monde matériel, Rabbi Chimon avait atteint un très haut niveau spirituel et possédait beaucoup de secrets du Ciel.
Ainsi, lorsque l'homme mettait ses pièges pour chacun des oiseaux, Rabbi Chimon entendait une voix divine annonçant : "Miséricorde" ou "Punition", et c'est en fonction de cette voix que l'oiseau était capturé ou bien qu'il s'enfuyait.

Au regard de cela, Rabbi Chimon bar Yo'haï a commenté : "Si même un oiseau ne peut être tué sans un décret divin, la même chose doit certainement s'appliquer pour un être humain".

-> Le rav 'Haïm Kanievsky rapporte qu'au début de la commercialisation des trajets par avion, il y avait beaucoup d'accidents et on avait peur de voler.
On a demandé au 'Hazon Ich, s'il fallait éviter de prendre l'avion au regard des risques que cela implique.
Il a répondu : "Les avions ne tombent pas, c'est les hommes qui tombent suite à leurs fautes".

Le fait qu'un avion s'écrase n'est qu'un des moyens de Hachem pour appliquer le jugement divin, et il n'y a pas de raison de s'inquiéter de ce transport plus qu'un autre.

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-> Celui qui vit avec une conscience permanente de Hachem, vivra une vie de bonheur constant.
['Hazon Ich]

"D. dit : 'Faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance' ... c'est à l'image de D. qu'Il le créa" (Béréchit 1,26-27)

Rabbi Moché Cordovéro explique que le mot : image (tsélem - צלם) est dérivé du mot : ombre (tsél - צל).
Ainsi, dire que l'homme a été créé à "l'image de D." signifie que l'homme représente "l'ombre" d'Hachem projetée sur cette terre ; on comprend mieux alors le lien entre D. et l'homme.

[Hachem nous dit : ] "Je vous ai donné la Torah (ma fille unique) ; m'en séparer, je ne peux pas ; vous dire : 'Ne l'emmenez pas', je ne le puis car elle est maintenant votre femme.
Aussi, où que vous alliez construisez pour Moi une maison afin que J'y réside (près de vous), comme il est écrit : 'Et ils me feront pour Moi un sanctuaire'(Térouma 25,8) "

[midrach Chémot rabba 33,1]

-> "Satan (le yétser ara) vint trouver D. et lui dit : 'Maître du monde, où est la Torah?'
D. lui répondit : 'Je l'ai offerte à la terre!' "
[guémara Shabbath 89a]

-> "Tout ce que D. a créé dans le monde d'en haut, Il l'a créé dans le monde ici-bas.
En haut, son palais, les nuées, les 'Séraphins', les Chérubins, les 'Ophanim', le Tabernacle, ... et les équivalents ici-bas dans le michkan"
[midrach Chémot rabba 33,4]

=> La Torah ne se trouvant que sur terre, Hachem a besoin de descendre du ciel et résider parmi nous et près de sa Torah ("M'en séparer, Je ne peux pas!).
Le michkan a été construit sur terre, sur le même modèle que celui d'en haut, afin que D. y réside.

Apprécions à sa juste valeur le fait que D. nous a donné Sa fille (la Torah) comme femme.
Tâchons de permettre à Hachem de résider au maximum au plus proche de nous (et de Sa fille unique, qui est notre femme que nous respectons!), en construisant chacun en nous même un lieu pour Sa résidence.

"Tout le monde affirme que nous sommes arrivés à l'ère prémessianique ...
Dans ce cas, beaucoup [d'efforts] sont requis car il faut se préparer pour devenir digne de mériter ces temps.
Il faut acquérir la crainte [la connaissance] de D., aspirer à une vie spirituelle, s'attacher aux bons traits de caractères (midot) ; alors, on sera digne de recevoir ce que les jours du machia'h auront à nous offrir ..."

[Rav Yé'hezkel Levenstein]

-> "Notre vie est-elle suffisamment imprégnée de l'esprit du judaïsme? S'inspire-t-elle assez largement de la pensée de la Torah? [...]
Avons-nous posé les bases pouvant constituer le cadre idéal pour ériger un Temple de D. parmi nous?"

[Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch]

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-> "[Durant notre vie], Ne pas assister à la construction du Temple, c’est comme assister à sa destruction" (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1)

Ainsi, cette année (si le machia'h ne vient pas), on doit s'imaginer qu'en ce 9 Av, toutes les télévisions du monde, les journaux, ... ont fait comme une : "La splendeur du monde : le Temple, vient d'être détruit!"

On doit être très attristé par cette perte subie, mais on doit surtout effectuer une analyse de soi-même à aujourd'hui : Qu'est-ce qui dans mon comportement a bien pu entraîner la destruction du Temple cette année? Comment vais-je pouvoir m'améliorer pour participer à sa construction au plus vite?

C'est ainsi que dans les 3 Haftarot qui précédent le 9 Av, le prophète Yéchayahou ne se lamente pas sur la destruction du Temple, mais sur ses causes.

Si on pense sincèrement que le Machia'h arrive, alors il n'y a plus le temps d'attendre (de remettre à demain), il faut faire téchouva et agir au mieux selon la volonté de D.

Par un tel état d'esprit dans nos actions au quotidien, nous crions à Hachem : Reconstruit Ton Temple! Car en son absence, Ton éloignement qui en résulte nous est trop dur à supporter! Reviens pleinement parmi nous!! HM on t'aime et on veut encore plus te ressentir/percevoir!!!

"Depuis que le Temple a été détruit, les Bné Israël qui ont une confiance (totale) en D., ont disparu"

[guémara Sotah 48a]

La guémara donne un exemple :
"Quiconque a du pain dans son panier et qui se dit : 'Qu'allons-nous manger demain?' fait partie des gens de peu de foi."
[guémara Sotah 48b]

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=> On peut s'interroger sur la raison pour laquelle on dit de cet homme qu'il a peu d'émouna.
Hachem lui a-t-il promis qu'il aurait de quoi manger le lendemain, pour qu'on puisse exiger de lui d'être confiant?

Le réel problème est que cet homme s'inquiète du lendemain et pas du jour-même. Pourquoi?
Hachem lui a-t-il promis quoi que ce soit pour aujourd'hui?
Non. Mais l'homme est confiant qu'aujourd'hui il pourra manger le pain qu'il possède actuellement dans son panier et qu'il peut donc s'arranger sans Hachem. C'est en cela qu'il a peu d'émouna.

On peut aussi expliquer selon le moussar : lorsque l'homme demande "que mangerons-nous demain?", cela n'exprime pas seulement une inquiétude, mais se traduit aussi, en pratique, par une hichtadlout de sa part.

Nos Sages nous enseignent que celui qui fait des efforts pour le lendemain ne le fait pas à cause du commandement de la hichtadlout et de l'obligation de ne pas compter sur le miracle, car si tel était le cas il lui aurait suffi de se préoccuper du jour-même.
Là, il s'efforce parce que, selon lui, la hichtadlout lui apporte la parnassa.
C'est pourquoi il est considéré comme faible en émouna.
[rav Yaakov Israël Pozen]

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-> Durant la période du 2e Temple, les juifs étudiaient la Torah et faisaient du 'hessed. Pourquoi fut-il détruit?
"Parce qu'il y avait de la haine gratuite". Et la haine prend sa source dans le manque de bita'hon.
L'homme croit que l'autre lui cause préjudice, lui fait du mal et peut le ruiner ; de ce fait, il le jalouse et le hait.
C'est donc le manque de bita'hon qui mena à la destruction du second Temple.
[rav Yaakov Israël Pozen]

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+ A noter :

Il est intéressant de constater que le mot : "souci" se dit en hébreu : 'déagua' (דאגה).
Ce mot est composé de chacune des 5 premières lettres de l'alphabet, sauf qu'il manque la lettre 'bét' (ב), qui est l'initiale du mot : "bita'hon" (בטחון), comme pour dire : c'est le manque de confiance en D. qui fait que l'homme se soucie exagérément du lendemain.

"Hachem parla à Moché, après la mort des 2 fils d'Aharon" (A'haré Mot 16,1)

Le Or ha'Haïm (Béer Hétev), cite le Zohar, pour expliquer pourquoi au début de cette paracha on traite de la mort des fils d'Aharon, et juste ensuite du service de Yom Kippour :

"Quiconque s'attriste au sujet de la mort des 2 fils d'Aharon : Nadav et Avihou, et verse des larmes pour eux le jour de Kippour, verra ses fautes pardonnées et il est assuré de ne pas voir mourir ses enfants de son vivant".

[le Zohar ajoute également : "tant que le peuple juif est en exil et ne peut pas amener les 2 boucs expiatoires (sé'irim), les morts des 2 enfants de Aharon viennent en place de ces 2 sé'irim"]

Comment comprendre le fait que l'on doit pleurer pour des personnes que l'on n'a jamais connu, et qui sont mortes il y a des milliers d'années?

Nous allons apporter la réponse à cette question par le Rabbi 'Haïm Chmoulévitech (Si'ha 62), et nous allons voir b"h, qu'il y a beaucoup à en apprendre.

Il faut rappeler que Nadav et Avihou, âgés de 20 ans lorsqu'ils sont morts le 1er Nissan dans le Sanctuaire, avaient acquis un niveau spirituel égal à celui de Moché et Aharon.
S'ils avaient vécu jusqu'à 120 ans comme Moché et Aharon, ils auraient atteint un niveau si élevé qu'ils auraient rayonné et déversé dans le monde un flux puissant de spiritualité, dont il resterait des traces chez chacun de nous jusqu'à aujourd'hui.

Par leur départ prématuré, le monde a donc subi un grand dommage : un abaissement du niveau spirituel général, par rapport à celui dont le monde aurait pu bénéficier s'ils avaient vécu plus longtemps, que nous devrions ressentir même aujourd'hui, après plusieurs milliers d'années.

=> On doit verser des larmes sur Nadav et Avihou, non pas par affection, mais sur le fait que notre élévation sera limitée à cause de leur départ prématuré.
Ces pleurs, le jour de Kippour, réservé à la téchouva, prouveront ainsi notre aspiration à s'élever ; et cela amènera alors au pardon de nos fautes et au salut de nos enfants.

[Dans notre processus personnel de téchouva, il faut en arriver à pleurer sur toutes les occasions manquées qu'on avait d'amener des flux de bénédictions par nos actions.
Hachem, s'il te plaît, plus jamais cette perte de potentialité qui aurait permis de faire grandir le monde entier grâce à moi! Je veux véritablement et pleinement vivre!!]

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-> "Il (Ben Azaï) m'a dit ces mots : "Quel dommage pour ce Ben Azaï de ne pas avoir fréquenté Rabbi Ichmaël" (guémara 'Houlin 71a)

Rachi de commenter : "Il s'agit d'une perte et d'un dommage pour le monde, du fait qu'un étudiant (en Torah) avancé comme moi, Ben Azaï, n'a pas fréquenté Rabbi Ichmaël."

=> Une personne qui a des possibilités et des aptitudes, mais qui ne les utilisent pas au maximum, fait subir un dommage au monde tout entier.
La perte n'est pas seulement pour lui, mais pour toute la communauté.

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-> Rachi (guémara Sanhédrin 68a) explique pourquoi Rabbi Eliézer a prédit à Rabbi Akiva une mort plus pénible que celle de ses collègues :
"car ton cœur est largement ouvert (pour recevoir un grand flux de Torah), comme un vestibule, et si tu m'avais fréquenté, tu aurais pu apprendre davantage de Torah."

Effectivement, les romains ont déchiré la chair de Rabbi Akiva avec des peignes métalliques (cf.guémara Béra'hot 61b) et ont même osé vendre sa chair au marché (cf. guémara Ména'hot 29b).
Rabbi Akiva avait un niveau supérieur à Moché, comme lui même le dira lorsqu'il sera au ciel pour recevoir la Torah : "Maître du monde, tu possède un homme d'un tel niveau, et c'est à moi que tu confies ta Torah?" (guémara Ména'hot 29b).

Rabbi 'Haïm Chmoulévitech (Si'ha 62) affirme que malgré cela, puisqu'il aurait pu s'élever encore plus dans la Torah, en fréquentant Rabbi Eliézer (alors excommunié!), et qu'il ne l'a pas fait, il a occasionné une perte spirituel dans le monde spirituel et il en a été sévèrement sanctionné (Hachem étant très pointilleux avec les tsadikim).

=> Ainsi, la nécessité de s'élever en Torah est si fondamentale qu'il n'y a pas d'excuse valable à une occasion ratée de s'élever.

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-> Quel que soit notre niveau actuel, il y a une obligation de progresser de saisir toute occasion qui s'offre à nous de s'élever.

Il n'y a pratiquement pas de limitation à notre élévation spirituelle, comme l'affirme Rech Lakich (midrach Vayikra rabba 24,9) :
"Un verset proclame : 'Tu seras constamment (rak) au-dessus (de tout)' (Ki Tavo 28,13).
L'on pourrait croire que votre niveau atteindra le Mien, ainsi le verset précise : 'seulement' (rak), ce terme limitatif précise que Ma grandeur (dit Hachem) dépassera (toujours) la vôtre.

Un autre verset proclame : "Soyez saints!" (Kédochim 19,12).
L'on pourrait croire que votre degré de sainteté atteindra le Mien, ainsi le verset précise : "car Je suis saint', Ma sainteté restera (toujours) supérieure à la vôtre."

=> Chacun a la nécessité et l'obligation de s'élever spirituellement, en permanence, au point qu'on aurait pu en arriver à nous "confondre" avec Hachem, tellement on serait élevé, et que D. Lui-même a besoin de nous préciser (par 2 fois!) qu'on ne pourra pas arriver à Sa grandeur.

Notre yétser cherche par tous les moyens à nous faire monter le moins possible, car il sait mieux que personne que nous pouvons aller très très haut.

Hachem nous pousse à ne jamais désespérer de notre apparente petitesse, car Il nous a tous créé dans ce monde de telle façon que nous pouvons arriver à Lui ressembler, par nos actions, pas à pas, jour après jour.

=> A nous d'exprimer en réalité toute cette grandeur qui se cache en nous à l'état de potentiel ...

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-> Quand la justice d'Hachem frappe ceux qui Lui sont consacrés, Il est redoutable, et glorifié (guémara Zeva’him 115a).
[D. est sévère sur l'épaisseur d'un cheveu avec les tsadikim.]
Que feront ceux qui sont remplis de fautes?

Le cœur de l’homme fond devant l’ampleur de ses fautes, qui sont trop nombreuses pour être comptées, sa culpabilité va jusqu’au ciel, et il pleure sur la mort des tsadikim.
Il se joint à la douleur de leur père Aharon, le saint de Hachem, qu’il lui arrive une chose pareille, il fait rentrer la crainte dans son cœur de pierre, il supplie Hachem et se repent, et Hachem a pitié de lui et accepte son repentir, surtout quand c’est par le mérite de ces tsadikim
[Maté Efraïm, 619]

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-> Le Messé'h Hokhma enseigne :
Yom Kippour rachète déjà parce que c’est un moment de miséricorde.
La mort des tsadikim est aussi un moment de miséricorde, D. Se réjouit de ce que vient vers Lui un tsadik pur et Il le rachète (Moed Katan 25b). Mais à la condition que ce soit comme à Yom Kippour, car la crainte de Yom Kippour est une expiation quand on le respecte, mais celui qui méprise Yom Kippour et le tient pour un jour ordinaire, Yom Kippour ne le rachète pas.
De même si l’on respecte le tsadik, sa mort est un rédemption, mais si l’on méprise le tsadik dans son cœur, sa mort ne rachète pas.

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-> "Hachem parla à Moché, après la mort des 2 fils d'Aharon" (A'haré Mot 16,1)

Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°571) enseigne :
Pourquoi la Torah parle-t-elle 2 fois de la mort des deux fils d’Aharon, alors que ce fait a déjà été longuement et explicitement raconté dans la parachat Chémini (10,1) ...

La raison ... est pour montrer combien la mort des tsadikim est importante aux yeux d'Hachem.
Les Sages ont dit (guémara Roch Hachana 18b) qu’elle équivaut à l’incendie du Temple, c’est pourquoi elle est sans cesse évoquée devant Hachem, en particulier quand ils disparaissent en tant que sacrifice et expiation pour les juifs, parce que ceux-ci doivent en tirer la leçon pour toutes les générations ...

C’est pour cela qu’on lit aussi ce passage de la mort des fils d’Aharon à Yom Kippour, pour nous montrer que non seulement la mort des tsadikim est un rachat, mais que l’évocation de leur mort est aussi un rachat pour toutes les générations.
En effet, on ne peut pas se fier uniquement au repentir, car qui peut se porter garant que ce repentir vient vraiment du fond du cœur?
En plus de la sainteté du jour, on s’efforce donc que le peuple entende parler de la mort des tsadikim et les pleure, ainsi il leur sera pardonné.
Et sur quiconque se lamente de la mort des tsadikim, Hachem : "Ta faute a été enlevée et ton péché est expié" (Yéchayahou 6,7).

D’après cela, on comprend également pourquoi ils ont apporté un bouc en expiation et non une autre bête.
En effet, le bouc [Azazel] pour Hachem vient apaiser le Créateur pour qu’Il se souvienne de la mort des tsadikim et que par leur mérite Il pardonne les réchaïm d’Israël qui ont commis des fautes. Et aussi qu’Il pardonne à ceux qui sont considérés comme des tsadikim.
En effet, on sait qu’il n’existe pas de tsadik sur terre qui ne fasse que du bien sans jamais fauter (Kohélet 7,20), et qui sait s’il ne s’appelle pas racha aux yeux de D., bien qu’il soit considéré et se considère lui-même comme un tsadik?
Car Hachem se montre extrêmement exigeant (littéralement : jusqu’à l’épaisseur d’un cheveu, ké’hout asséara) avec ceux qui Lui sont le plus proche (guémara Yébamot 121b).
C’est pourquoi le "bouc" (séïr) vient racheter les fautes qui sont considérées comme telles par ce jugement de "l’épaisseur d’un cheveu (séara)".
Maintenant, on comprend pourquoi il fallait justement des boucs et non des moutons ou d’autres animaux.

Si l’on veut demander pourquoi Sa sagesse a accepté que la mort des tsadikim rachète les bnei Israël, il faut dire qu’en fin de compte, le tsadik quitte ce monde le moment venu, ainsi qu’il est dit : "La fin de l’homme est de mourir" (guémara Béra'hot 17a), et pour que sa mort ne soit pas en vain, la sagesse Divine a décrété qu’elle rachète les juifs.
Or quand les juifs se repentent, c’est par amour, les fautes volontaires deviennent pour eux des mérites, et comme c’est la mort du tsadik qui a provoqué leur repentir, il devient associé aux mérites qui sont apparus pour la communauté d’Israël ...
C’est ce qu’ont dit les Sages (guémara ‘Houlin 90b) : "Les tsadikim sont plus grands dans leur mort que dans leur vie". Cela veut dire que par leur mort, ils méritent que les fautes de toute la communauté d’Israël soient rachetées, en conséquence de quoi tout le monde se repent [par amour] et les fautes délibérées deviennent des mérites, donc les tsadikim ont une part dans cette récompense, et ils continuent à s’élever dans le monde à venir [et ce à chaque fois que l'on se rappelle d'eux!]."

Des Dames portant les tsitsit

+ Des Dames portant les tsitsit :

-> Si les dames ne portent pas de Tsitsit (voir Ora'h 'Haïm 17:2), certaines font exception.
La guémara (Ména'hot 43a) relate que Rabbi Yéhouda plaçait un Tékhélet aux 4 coins de l’habit de sa femme.
Rabbi Amram ‘Hassida en faisait de même (guémara Soucca 11a).
[Rabbi Yehouda et Rabbi Amram ‘Hassida tiennent que les Tsitsit sont un commandement positif qui ne dépend pas du temps (mitsva assé chélo azman grama), et donc, qui s’applique aussi aux dames (voir Rachi s.v. לפרזומא et Tossafot sur Soucca 11a, s.v. דרב עמרם]

-> Le Levouch (Hilkhot Tsitsit 17:2) écrit que même si pour les commandements liés au temps, comme celui de la Soucca ou du Loulav, le dames les réalisent et prononcent alors une bénédiction, cela n’inclut pas les Tsitsit à l’exception d’une sur 1000 comme Mikhal bat Shaoul et de très rares autres. Très majoritairment, les dames n’ont pas à porter de Tsitsit.

-> On dit que la 1ère Rebbitzen du Ohr ha’haïm hakadoch (1696-1743) portait Talith et Tefilin comme Mikhal bat Shaoul.6 La seconde épouse du Rav ‘H.Ben-Attar en fit de même. [Sefer Maassé Tsadikim 1:2, écrit par Rav Avraham Ha-Levi Ibn Shoushan]

-> Le Maharil (1365-1427) écrit avoir vu une dame porter des Tsitsit dans son voisinage, mais il y voit une pratique étrange, considérée comme de la orgueil (gaava) pour des ignorants (הדיוטות).

-> Concluons avec le commentaire du Targoum Yonathan (sur Devarim 22,5) : une dame ne doit pas porter de vêtement masculin, une dame ne doit pas porter de Tsitsit et de Tefilin.

[d'après le rav Yéhochoua Alt]

"Tu désireras ton mari, mais c'est lui qui dominera" (Béréchit 3,16)

=> En quoi consiste exactement cette malédiction pour 'Hava?

-> Le Nétsiv (haEmek Davar) explique la malédiction d'une manière qui nous éclaire sur la dynamique d'une femme. Les hommes ont le sens de l'indépendance. Ils peuvent continuer à vivre même s'il y a des gens avec qui ils ne peuvent pas s'entendre. Ils peuvent toujours garder leur propre estime de soi.
Ils peuvent être indépendants. Même en ce qui concerne la relation d'un homme avec sa femme, lorsqu'il est insulté, il peut encore rebondir, parce qu'il connaît sa valeur personnelle.

Cependant, Hachem a créé les femmes différemment. Hachem a maudit 'Hava pour qu'elle cherche toujours à trouver grâce aux yeux de son mari. Si elle ne se sent pas valorisée aux yeux de son mari, son estime de soi s'effritera. Elle ne peut pas créer sa propre valeur. Le respect de son mari à son égard est essentiel.
Elle doit se sentir désirée et respectée.
Existe-t-il une plus grande malédiction que celle-là, ne pas avoir de valeur personnelle indépendante, voir sa valeur personnelle dépendre de la façon dont les autres la perçoivent?

-> Le Steipler écrit dans une lettre aux avré'him que les femmes deviennent physiquement malades si elles ne se sentent pas dignes. Certains hommes ne comprennent pas pourquoi leur femme ne semble pas être dans son assiette ou se sent toujours malade. Il est possible qu'il ne s'agisse pas d'une maladie physique, mais d'une maladie émotionnelle.

-> Le rav Don Segal a été interrogé au sujet d'une femme qui ne pouvait pas se lever du lit. Il a dit au mari de commencer à complimenter sa femme sur de petites choses tout au long de la journée. En peu de temps, sa femme est redevenue normale. Quel est le secret? Il n'y a pas de secret. Depuis le début, sa maladie était due à un sentiment d'abattement, et non à une affection physique.

-> Ra'hel a appelé son premier fils Yosef. Rachi explique (Vayétsé 30,23) qu'avant qu'elle n'ait un enfant, son mari la blâmait pour tout incident survenu dans la maison, et que maintenant, avec Yosef à ses côtés, elle pouvait lui reprocher certains incidents.
Est-ce la raison pour laquelle Ra'hel attendait si longtemps un enfant, afin de lui faire porter le chapeau?
En gardant à l'esprit l'explication selon laquelle une femme dépend tellement du respect de son mari que, sans lui, elle a l'impression de ne rien valoir, nous pouvons comprendre Rachi. Elle a besoin de ce respect plus que tout, et si quelque chose venait à le menacer, elle se sentirait inutile.

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[par ailleurs, selon nos Sages, si tu décharges ta femme de sa malédiction : "mais c'est lui qui dominera", elle la respectant et l'honorant comme une reine, alors Hachem te déchargera de ta malédiction : "tu mangeras à la sueur de ton front", en te donnant plus facilement ta subsistance, ainsi que pleins d'autres bénédictions. ]

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+ La compassion :

-> Le fait qu'un homme sache que sa femme dépend de lui devrait lui inspirer de la compassion. Puisqu'elle dépend de son mari, il ne peut pas la laisser tomber. De la même manière, nous disons souvent dans la prière que nous dépendons d'Hachem, et seulement d'Hachem, pour notre salut.
Lorsque nous montrons à Hachem que nous dépendons de Lui, et de Lui seul, Hachem se sent obligé de prendre soin de nous. Un homme devrait ressentir la même chose pour sa femme.

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+ Mauvaises épouses :

-> Le rav Its'hak Sher dit : Nous constatons souvent que certains hommes ont ce que l'on pourrait appeler de "mauvaises" épouses.
Il a demandé : "Qui a fait en sorte que ces femmes soient comme ça? Leurs maris."

Ils ne connaissent pas le Rambam (Hilkhot Ichout 15,19) qui dit qu'un mari doit respecter sa femme plus qu'il ne se respecte lui-même et l'aimer comme il s'aime lui-même.
Parfois, un mari peut se sentir victime. Il peut s'apitoyer sur son sort et sa situation, alors qu'en réalité, c'est lui le coupable. Il ne traite pas sa femme comme elle a besoin d'être traitée.

-> En réalité, ce Rambam nécessite des explications supplémentaires.
Qu'un homme aime sa femme comme il s'aime lui-même est compréhensible, surtout si l'on se réfère au fait qu'elle est une partie de son mari ; par conséquent, il doit l'aimer de la même manière qu'il s'aime lui-même. Mais qu'est-ce que cela signifie qu'un mari doit respecter sa femme plus qu'il ne se respecte lui-même?
Le Maharcha (guémara Yébamot 62b) explique que cela signifie qu'il devrait lui acheter des vêtements plus beaux que ceux qu'il s'achèterait à lui-même.
La plupart d'entre nous ont la mentalité suivante : "Ce qui est bon pour moi est bon pour toi". Nous jugeons ce dont les autres ont besoin en fonction de nos propres besoins.
Ce n'est pas le cas dans le mariage. Un mari doit juger ce dont sa femme a besoin en fonction de ses besoins à elle et non en fonction des siens.