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"Mordé'haï avait élevé Hadassa, c'est-à-dire Esther" (Méguilat Esther 2,7).
On appelait cette jeune fille tantôt Hadassa, tantôt Esther. [guémara Méguila 13a]

-> "Et la Présence Divine se tenait parmi les hadassim (les tsadikim) dans les profondeurs de l'abîme (métsoula)" (Zékharia 1,8).

Le Maharal explique :
L'intention de ce verset est que la Présence Divine se tient parmi les tsadikim, comparés à la myrte (hadassim), qui ont été exilés en terre de Bavél désignée : "métsoula" (profondeur de l'abîme) dans ce verset, car même entourés de réchaïm, ils ont su se maintenir dans leur droiture.
C'est pourquoi Esther, cette tsadékét, qui a su se maintenir dans sa piété même dans le palais de ce racha A'hachvéroch, mérite le surnom de Hadassa, car elle était enveloppée par la Présence Divine.

-> Pourquoi Esther fut-elle appelée Hadassa?
De même que la myrte a une bonne odeur et un goût amer, Esther fut bonne pour Mordé'haï, mais fut amère pour Haman.
[midrach rabba Esther 2,7]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Les tsadikim, dont Esther fait partie, sont désignés : hadassim, car leur lieu de résidence principale est au Gan Eden où ils ne sont nourris que de bonnes "odeurs" symbolisées par la myrte (hadass).
De plus, la valeur numérique du mot : "hadass" (הדס) est de 69, qui a la même guématria que le mot : "'haïm" (חיים - vie) de 69, auquel on ajoute 1 (le mot lui-même - le kollel).
Il y a donc une allusion au fait que les tsadikim sont sources de vie, d'où le nom de Hadassa attribué à cette tsadékét Esther, qui a redonné vie à son peuple.

Enfin, le hadass (myrte) est caractérisé par le groupement de ses feuilles par 4 ; de même les tsadikim tendent vers la perfection sur 3 plans : celui de la pensée, celui de la parole et celui des actes.

L’impact du sceau royal

+ "Le roi ôta son anneau du doigt et le remit à Haman" (Méguilat Esther 3,10)
Rabbi Aba bar Kahana dit : cette cession de l'anneau (royal) fut plus efficace (pour la téchouva) que les recommandations adressées au peuple d'Israël par les 48 prophètes et les 7 prophétesses.
En effet, tous les prophètes n'ont pas réussi à les ramener vers le bien tandis que la remise de l'anneau (donc du pouvoir) à Haman a eu l'effet d'améliorer leur conduite.

Une braïta enseigne : 48 prophètes et 7 prophétesses ont fait des prédictions à Israël, mais ils n'ont rien retranché ni ajouté à ce qui est écrit dans la Torah, si ce n'est qu'ils ont institué la lecture (à Pourim) de la Méguilat Esther.
Qu'est-ce qui a motivé cette innovation?
C'est ce raisonnement a fortiori de rabbi 'Hiya bar Avina au nom de rabbi Yéhochoua ben Kor'ha : Si les Bné Israël ont chanté une louange ("az yachir" à la sortie d'Egypte, selon Rachi) pour avoir été libérés de la servitude, n'ont-ils pas plus de raisons de chanter une louange (la Méguila) pour avoir été libérés du décret de mort et avoir retrouvé la vie?
[guémara Méguila 14b]

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-> La cession de l'anneau royal prouvait qu'A'hachvéroch détestait les juifs encore plus que ne les détestait Haman. Les juifs ont compris, ce jour-là, la haine du roi à leur égard, dont ils ignoraient l'existence jusque-là.
[selon le Yaarot Dvach, avant cela, les juifs comptaient sur la pitié du roi, et ils ont compris que leur sort ne dépendait plus du roi, mais d'Haman uniquement.]
Ils ont eu alors, à cet instant, un élan d'éveil et se sont repentis d'un cœur sincère ("Ce fut un grand deuil pour les juifs, accompagné de jeûnes et de pleurs" - Méguilat Esther 4,3)
[Maharcha]

-> Même si nos prophètes ont parfois eu une influence positive sur nous ils n'ont tout de même pas réussi à nous amener à un repentir total (téchouva chéléma), alors que la cession du sceau royal à Haman nous a conduit à une téchouva chéléma et à accepter la Torah avec amour et non par contrainte.
=> Pourquoi cela?
C'est parce que les conseils ou les réprimandes des prophètes et prophétesses n'avaient d'effet que sur notre intellect (sékhel), donc n'avait pas le pouvoir d'influencer notre intériorité, et de ce fait, la téchouva ne pouvait être que partielle.
Par contre, la transmission de l'anneau royal à Haman a entraîné la peur, l'angoisse et la souffrance, lesquelles ont agi sur nos émotions et nos sentiments, donc sur notre intériorité.
Voilà pourquoi le transfert de l'anneau royal a eu un effet supérieur à celui des prophètes.
De même, lors du don de la Torah, notre perception n'a été qu'intellectuelle, tandis qu'à Pourim, notre perception était interne et intériorisée, ce qui nous a conduit à accepter la Torah avec amour.
['Hatam Sofer et Léket Si'hot Moussar]

Le pouvoir des prières de Pourim

+ Le pouvoir des prières de Pourim :

-> "Le roi interrogea : "Qui est-ce qui est dans la cour?"
Or, Haman venait d'entrer dans la cour extérieure du palais royal pour demander au roi qu'on pendit Mordé'haï à la potence, dressée à son intention" (Esther 6,4)

=> Il semble que ce soit Haman qui soit aux manettes, et non le roi. Comment est-ce possible?

La réponse est qu'à ce moment dans la hiérarchie politique, Haman était plus haut que A'hachvéroch.
Comme la guémara (Méguila 15a) le dit : "Haman est devenu plus important que A'hachvéroch".

Le Yalkout Chimoni enseigne que l'estrade d'Haman était plus haute que celle d'A'hachvéroch.
Ainsi, Haman pouvait dire ce qu'il voulait à A'hachvéroch, qui devait l'écouter.

Le Chem miChmouël (5677) nous enseigne qu'il se passe la même chose à chaque Pourim.
En ce jour, les juifs disent au Roi Hachem ce qu'ils veulent, et Hachem écoute leurs demandes.
Les juifs sont élevés à un très haut niveau en ce jour de Pourim.
Le Chem miChmouël conclut : "C'est pourquoi les 'hassidim (personne pieuse) d'antan disent qu'à Pourim tout le monde peut être sauvé et béni".

-> Nos Sages disent : "A Pourim, chaque personne, même celle aux plus bas niveaux, devient comme le tsadik de la génération."

Le rav Elimélé'h Biderman ajoute que dans le "Chochanat Yaakov", nous louons : "Mordé'haï haYéhoudi" (Mordé'haï le juif). En effet, à Pourim, la plus grande des louange est simplement le fait d'être un juif.

La guémara (Taanit 29b) recommande si quelqu'un a une dispute avec un non-juif, de programmer la date du jugement au mois d'Adar car c'est un bon mazal pour les juifs.
Ce conseil est valable pour tout juif, même pour ceux aux plus bas niveaux.
En effet, pendant le mois d'Adar, et tout particulièrement à Pourim, chaque juif est au plus haut des niveaux.

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-> "Pendant les jours de Pourim, la compassion et l'amour [d'Hachem] atteignent les plus hauts niveaux" [et c'est pourquoi ce sont des jours particulièrement propices pour la prière.]
[Imré Noam]

-> Le Atérét Tsvi dit que l'on peut accomplir davantage dans nos prières à Shouchan Pourim, qu'à Pourim.

-> Le Pélé Yoets (haKadmon) écrit qu'à Pourim, toutes les prières, même celles de celui qui prie tout seul, sont chéries et acceptées [par Hachem].
"ouvévoa lifné aMélé'h amar ... yachouv ma'hachavto ara'a" (Esther 9,25) = lorsqu'elle arriva [toute seule] devant le Roi [Hachem] ... [elle a dit] que les plans [d'Haman] soient déjoués.
Cela implique qu'à Pourim même en approchant Hachem tout seul, sans la puissance du minyan, nous pouvons avoir quand même toutes nos prières acceptées.

-> Il est écrit dans le Ségoulat Israël :
"J'ai appris de géants en Torah (gadol) qu'à pourim on doit prier pour soi-même et pour ses proches, car Pourim est un très important "eit ratson" (moment propice) pour la prière, et tous les mondes sont joyeux et veulent donner ... [ainsi, à nous d'en demander le plus possible]"
[cela est également enseigné par les élèves du Baal Chem Tov]

-> "A Pourim ... Hachem accorde [aux juifs] tous les désirs de leur cœur."
[Ma'hzor Vitri 465]

-> Le rabbi Its'hak Eizik de Kamarna écrit :
"Nous avons reçu une tradition (kabala) de nos maîtres que pendant les jours de Pourim une petite âme (néchama) peut atteindre les lieux réservés aux grands tsadikim, et personne ne peut l'en empêcher.
C'est ainsi que toutes ses prières montent au Kéter sans aucune interruption [c'est le sommet, la couronne des séfirot, la plus proche de Hachem, et qui est alimenté directement par Hachem et non par une autre Séfira].
J'ai reçu cela à voix basse, et je vous le révèle, comme quelqu'un qui révèle un secret, et cela en raison de mon amour pour les juifs.
Je n'ai ouvert qu'une petite fente, et il y a derrière d'énormes secrets."

-> Le Tour (693) dit :
"Rav Amram écrit la coutume de 2 yéchivot de réciter des prières supplémentaires à pourim, car c'est un jour de miracle (yom ness).
Nous avons été délivrés de nos problèmes [à l'époque de Mordé'haï et Esther], et c'est pourquoi nous devons demander de la compassion pour que Hachem nous délivre de nouveau."

-> Rabbi Yé'hezkel Fanet (Maré Yé'hezkel) enseigne que durant toute l'année lorsque l'on prie pour des choses qui sont nécessaires, comme la santé, la nourritures, ou autres choses indispensables, alors nos prières sont toujours répondues.
Cependant, lorsque nous prions pour du luxe (le non indispensable), comme la richesse ou autres choses dont l'on peut vivre sans, alors il n'est pas certain que Hachem va nous accorder nos désirs.
Au Ciel, on va peser les pour et les contre, et nos mérites, et on va décider de nous donner ou non ...
Pourim est une exception.
Même les prières pour des extravagances et du luxe sont répondues.
Cela est en allusion dans le verset (Esther 9,12) :
- "As-tu encore une demande à présenter, elle te sera accordée (ma chéélaté'h véyinatén la'h)" ;
- "un souhait à exprimer, il sera réalisé (ma bakachaté'h od vétéach)" .
La 2e partie met en avant : "bakachaté'h od" (בַּקָּשָׁתֵךְ עוֹד) cette notion de souhait non nécessaire (avec le terme : "od" : encore, en plus), et qu'à Pourim même cela nous "sera réalisé" (vétéach).

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-> Le 'Hidouché haRim enseigne que nos Sages nous ont donné la mitsva de boire à Pourim, pour cacher cet énorme cadeau.
En effet une mauvaise personne pourrait utiliser la puissance phénoménale de nos prières de ce jour pour de mauvaises choses. Ainsi en se focalisant sur le fait de boire un maximum, elles vont laisser passer cette opportunité unique, n'utilisant pas les pouvoirs que tout juif a à Pourim.

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-> La guémara (Méguila 5a) dit : "Rabbi a planté une plante de joie à Pourim"

Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Généralement, le fait de planter n'amène pas de la joie, comme il est écrit : "Ceux qui ont semé dans les larmes, puissent-ils récolter dans la joie" (Téhilim 126,5).
La raison est qu'au moment de planter, on n'est pas certain de ce qu'il en ressortira au final.
=> Pourquoi la guémara dit-elle alors : "Rabbi a planté une plante de joie à Pourim"?

La réponse est que quoique l'on plante et investisse pendant Pourim, il est certain qu'il en sortira des fruits.
C'est pourquoi, même le fait de planter est joyeux.
Cela signifie qu'à Pourim nous devons investir dans les prières, dans la Torah et les mitsvot, car il est assuré qu'on en tirera des fruits magnifiques, ce qui fait qu'une personne qui plante est également joyeuse.

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-> Selon le rabbi Aharon de Belz, à Pourim Hachem accomplit également la mitsva de michloa'h manot en donnant des enfants à Son peuple.

Le rav Tsadok haCohen (Divré Sofrim 29) dit que le Shabbath Za'hor (celui avant Pourim) est propice pour demander de mériter d'avoir des enfants.
[Le rav de Slonim enseigne que chaque mitsva accomplie selon la halakha détruit, efface le nom d'Amalek. (Plus on aura d'enfants, plus on fera de mitsvot qui détruiront Amalek!)]

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-> b'h, également : Pourim & Prières : http://todahm.com/2020/03/23/pourim-prieres

Le moment de la lecture de la Méguila

"La Torah a été donnée en étant forcé de l'accepter.
[le mont Sinaï a été élevé au-dessus des juifs, et s'ils n'acceptaient pas la Torah alors ils seraient enterrés sous la montagne.]
Cependant, à l'époque de Mordé'haï et Esther, les juifs ont accepté la Torah de nouveau, mais cette fois-ci par amour [et non par crainte] (cf. guémara Shabbath 88a).
C'est pourquoi la sainteté de la méguila est plus grande que la sainteté de la Torah, elle-même."
['Hatam Sofer - Drachot p.164]

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-> On doit écouter la méguila avec une passion ardente dans le cœur.
Pendant ce temps, on doit être concentré comme si nous acceptions le joug de la Torah et des mitsvot.
On devra penser : "Ce qui a été, a été. A partir de maintenant, j'accepte les mitsvot d'Hachem ..."
Le meilleur moment pour la téchouva est pendant la lecture de la méguila, car à ce moment Hachem purifie les juifs d'en-Haut."
[Kédouchat Lévi - Kédoucha Richona]

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-> "La méguilat d’Esther a été rédigée sous roua’h haKodech (inspiration prophétique), comme il est écrit : "La chose fut connue de Mordé’haï"."
[guémara Méguila 7a]

-> Nous avons une tradition que Mordé’haï et Esther étaient tous deux animés de l’esprit prophétique, eux qui figurent respectivement sur la liste des 48 prophètes et 7 prophétesses (guémara Méguila 14a).

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-> "Tous les livres des Névi’im et des Kétouvim seront annulés aux jours du machia’h, à l’exception de la méguilat Esther, qui restera, tout comme les 5 livres de la Torah et les lois de la Torah Orale, qui ne seront jamais annulés
[…]
Les jours de Pourim ne seront jamais abandonnés."
[Rambam – Hilkhot Méguila 2,18]

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-> La méguilat Esther commence par : "vayéhi" (וַיְהִי) qui est une expression de détresse, et elle se termine par : "il recherchait le bien de son peuple et défendait la cause de toute la descendance [de son peuple]" qui est une expression de joie.
La raison est que la lecture de la méguila a le pouvoir de provoquer des délivrances [personnelles et collectives] et de la joie,
[rav Elimélé'h Biderman]

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-> Certains sont d'avis que le soir de Pourim après la lecture de la Méguila (et après "véata kadoch"), le 'hazan doit dire le kaddich tit'kabal (cf. Michna Béroura 693,1), le kaddich qui suit une prière.
Cela indique que la lecture de la méguila est comme une prière, un plaidoyer pour notre libération.

D'ailleurs, il a dans le kaddich tit'kabal, la phrase : "Accepte les prières et les demandes de tous les juifs" (titkabal tséloté'on ouvéot'on dé'hol beit Israël kadam).
[La lecture de la méguila est une prière extrêmement puissante, récitée un jour où toutes les portes du Ciel sont ouvertes.]

-> Nous ne disons pas le Hallel à Pourim. Une des raisons (données par la guémara Méguila 14a) est car : "la lecture de la méguila est comme lire le Hallel".

-> Le rav Elimélé'h Biderman écrit : la lecture de la méguila est comme une prière pour chacun de nos besoins et pour chaque délivrance [dont nous pouvons avoir besoin].

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-> Le Imré Emet rapporte que chaque année lorsqu'on lit la méguila les portes du Gan Eden sont ouvertes.
C'est pourquoi c'est un excellent moment pour prier et obtenir tous types de délivrances (yéchouot).

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-> La guémara (Moéd Katan 28a) enseigne : "La vie, les enfants et la parnassa ne sont pas dépendants des mérites d'une personne. ils dépendent de son mazal (mazala - מזלא)."

Le Tiférét Shlomo écrit que la guématria du mot : méguila (מגלה) est la même que : mazala (מזלא).
C'est une allusion au fait que par la lecture de la méguila nous pouvons atteindre des délivrances (yéchouot) qui dépendent de notre mazal.
En effet, la lecture de la méguila est propice à nous apporter de la vie, des enfants et de la parnassa.

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-> Le Arizal (Séfer Pri Eits 'Haïm) dit qu'au moment où se passe l'histoire de Pourim, les juifs ont mérité des lumières spirituelles que le monde n'a jamais vu auparavant.
Il ajoute que nous n'avons pas bénéficié de ces lumières uniquement à l'époque d'Esther et de Mordé'haï, mais chaque année ces mêmes lumières de sainteté réapparaissent à Pourim.
Cela signifie que tout celui qui veut être méritant, alors il peut bénéficier d'énormes niveaux de sainteté, exactement comme ce qui a été accordé à l'époque.

[prenons conscience de l'importance de Pourim qui peut nous élever spirituellement plus même qu'au moment de l'ouverture de la mer Rouge où les servantes ont vu davantage que le prophète Yé'hezkél, plus même qu'au moment du don de la Torah où le Ciel s'est ouvert, plus même que pendant le 1er Temple avec tous ses miracles, ...
A aucun moment avant Pourim, le monde n'a vécu de tels lumières de sainteté!]

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-> Le Kav haYachar (chap.99) écrit :
"Tu dois savoir qu'il y a un nouveau monde au ciel qui est extrêmement saint.
En raison du fait qu'il soit si saint, il n'est révélé qu'une seule fois par an, et il commence à être révélé lorsque la méguila est lue.
L'origine de l'âme de Mordé'haï provient de ce monde.
Nous devons éveiller la compassion d'Hachem pour que ce monde soit révélé, et que sa lumière brille sur les gens qui se réunissent pour écouter la méguila d'un cœur pur et avec kavana."

-> Le Yichma'h Moché (Pourim) écrit que toutes les lumières spirituelles se révèlent lorsque nous lisons la méguila.

Le Kav haYachar écrit que lorsque nous disons la bénédiction : "al mikra méguila" : "nous devons avoir à l'esprit que Hachem nous a ordonné d'avoir la kavana d'amener ces grandes lumières.
La communauté doit répondre avec une immense kavana."

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-> Il est impossible à un être humain de s'imaginer ce qui se passe dans les mondes Supérieurs au moment de la lecture de la méguila.
Lorsque le 'hazan va dérouler la méguila et dire les bénédictions, alors tous les anges de tous les mondes vont tous se taire et Hachem est dans une joie intense de nous voir lire la méguila ...
Au moment où l'on lit la méguila, les sources de bontés des mondes d'en-Haut descendent sur chaque juif.
Normalement, ces sources ne s'ouvrent qu'en cas de situation d'extrême gravité pour le peuple juif.
C'est un moment [d'abondance] de miséricorde comme il n'en existe pas le restant de l'année (ni à Pessa'h, ni à shavouot, Kipppour, Shabbath, ...).
[rav Chimchon Pinkous]

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-> Le rabbi de Satmar dit que cela vaut la peine pour une personne de vivre 70 années (en subissant toutes les difficultés de la vie), si c'est pour écouter une seule fois la méguila.

-> Selon le Beit Aharon (66) : "Les tsadikim peuvent voir dans la méguila tout ce qu'il se passera cette année".

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-> "Ces jours sont souvenus et se produiront à toutes les générations" (véayamim aélé bizkarim vénaassim bé'hol dor vador - Esther 9,28)

-> Le rabbi Yéhochoua de Belz explique que cela signifie que lorsque nous "rappelons" les miracles, et que nous parlons d'eux, alors ils "se réalisent".
Chaque année, les miracles se produisent pour les juifs grâce [à la lecture] de la méguila Esther.
Chaque année, il y a un : "vénafo'h ou" (et ce fut le contraire qui eut lieu - ונהפוך הוא - Esther 9,1) = Hachem nous sauve, de la même façon que ça a eu lieu à l'époque de Mordé'haï et Esther.

-> Le Agra déKala (Ekev) dit qu'Haman et sa femme Zérech ont cherché à tuer Mordé'haï d'une façon qui n'a jamais été faite auparavant.
En effet, par exemple on aurait voulu jeter Mordé'haï dans une fournaise, alors les juifs auraient pu étudier l'histoire de 'Hananya, Mikhaël et Azaya qui ont été sauvé d'une fournaise, et alors cela aurait fait descendre une force qui aurait rendu possible le miracle de sauver également Mordé'haï.
De même en le jetant dans une fosse aux lions, en parlant du miracle arrivé à Daniel, cela aurait sauvé Mordé'haï.

Nos Sages disent que l'unicité du miracle de Pourim est qu'il a eu lieu dans les miracles de la nature.
Ainsi, lorsque nous lisons et étudions la méguila, alors cela rend possible à de telles miracles de se produire de nouveau [pour nous même].
[l'histoire de Pourim s'est produite sur plusieurs années, et au cours de l'histoire les juifs n'avaient pas conscience des miracles qui se passaient.
De même nous ne nous rendons pas compte du pouvoir de la lecture de la méguila, à quel point elle nous permet de bénéficier de miracles dissimulés dans notre vie.
Cependant dans le futur nous comprendrons tout cela, et c'est pourquoi : "Toutes les fêtes juives seront un jour annulées, à l’exception de Pourim qui sera toujours célébrée. Rabbi Eliézer y ajoute : Yom Kippour." (midrach Yalkout Chimoni Michlé - rémez 944).
=> Nous fêterons alors à quel point Hachem nous aime, et à quel point il nous a fait des bontés bien cachées dans la naturalité, sans que nous en ayons auparavant conscience. Or, la lecture de la méguilat Esther les rend possible.]

-> Le Bné Yissa'har écrit : "Nous sommes sauvés chaque année parce que nous lisons la méguila et nous donnons les matanot la'évyonim."

-> Le Méor Enayim (Mikets) enseigne : "Pourim est le moment de la chute d'Amalek.
Egalement maintenant, à chaque génération, les réchaïm des nations du monde subissent une chute pendant ce mois [d'Adar]."

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-> "Chez les juifs il y avait de la lumière et de la joie" (layéhoudim aïta ora véSim’ha - méguilat Esther 8,16)

-> Le Darké Moché (haAroukh 5693) écrit que lorsqu'il y a une brit mila à Pourim, la brit mila doit être réalisée avant la lecture de la méguila, afin que lorsqu'on lire : "layéhoudim", et alors ce verset s'appliquera également chez le nouveau-né.
Nous voulons inclure ce petit enfant dans le verset : "Chez les juifs il y avait de la lumière et de la joie".
[la méguila n'est pas une simple lecture d'un texte, et nous voulons que les énormes bénédictions provoquées s'appliquent aussi à l'enfant!]

[Le rav Elimélé'h Biderman précise qu'un enfant naît juif même avant sa brit mila. Néanmoins, l'enfant reçoit le titre de "juif" (yéhoudi) après sa brit mila.
C'est pourquoi, nous voulons que le bébé soit circoncis avant la lecture de la méguila, afin que ce qu'on lise sur "layéhoudim" puisse également s'appliquer à lui.]

-> Selon le Baal Chem Tov (sur la guémara Méguila 17) : celui qui lit la méguila et qui loue Hachem pour les miracles qu'Il a réalisé pour lui dans le passé, mais qui ne reconnaît pas qu'Hachem fait également des miracles actuellement, alors il n'a pas accompli la mitsva de la lecture de la méguila comme il le faut (lo yotsé).
En effet, il lui manque le point essentiel : Hachem réalise de la même façon des miracles pour nous dans le moment présent.
[à l'image des juifs à l'époque en plein milieu de l'histoire nous n'en avons pas conscience, voir nous croyons à tord que c'est de mauvaises choses.]

-> Le 'Hidouché haRim dit que lorsque le miracle a eu lieu à Mordé'haï et Esther, les gens n'ont pas réalisé ce qui s'est passé.
Quelqu'un courait dans le beit midrach et disait : "Vous avez entendu le dernier scoop? Vachti a été tué car elle ne s'est pas présentée au festin de A'hachvéroch!"
Les Sages du beit midrach lui ont probablement répondu : "Nous ne sommes pas pour les potins. Dis-nous plutôt quelque chose de la guémara, de la michna. Laisse les nouvelles pour les politiciens et pour ceux qui ont du temps à tuer!"
Quelques temps plus tard, une autre personne a couru dans le beit midrach et elle a dit : "Vous avez entendu l'info? Bigtan et Cherech ont été pendu!"
Les sages lui ont dit : "Cela ne nous intéresse pas ... nous sommes intéressés uniquement par la guémara et les Tossafot".
Et ainsi de suite ..
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Mais cet ensemble d'épisodes forment la méguila, et ils font partie de l'énorme miracle de Pourim.
Il se passe la même chose de nos jours (et à chaque génération), Hachem nous prépare des miracles, et tout ce qui se déroule est un composant du plan merveilleux d'Hachem.

-> Le 'Hatam Sofer (Ki Tissa) écrit : "De nombreuses chose se passent dans le monde et nous nous interrogeons pourquoi Hachem agit-Il ainsi?
Mais des années plus tard, nous regardons en arrière et nous comprenons que tout avait une bonne raison."

Il est écrit (vers la fin de la Méguila - Esther 8,17) que de nombreux non-juifs se sont convertis, en se rendant compte des miracles dont on pu bénéficier les juifs.
Mais un juif doit avoir confiance en Hachem avant même que les pièces du puzzle soient toutes assemblées et que nous voyons alors clairement un magnifique miracle.
C'est pourquoi la guémara (Méguila 17) nous dit que celui qui lit la méguila depuis la fin n'est pas quitte. En effet, cela n'est pas suffisant d'atteindre la fin de notre vie pour voir que tout est pour notre bien, nous devons le reconnaître et louer Hachem même pendant nos moments difficiles, car à chaque instant de l'histoire de notre vie nous sommes persuadés à 100% que c'est pour notre bien.

D'ailleurs, le Bné Yissa'har (Dévarim 1,32) explique que si nous croyons en Hachem lorsque tout va bien alors ce n'est pas de la émouna, mais de la connaissance.
La émouna est lorsque nous ne comprenons pas, et cependant nous sommes persuadés que c'est pour notre bien.
Le Bné Yissa'har (Adar 1,8) dit que le message de la méguila est que Hachem dirige tout dans le monde.
[aucune chose petite ou grande, habituelle ou exceptionnelle, ne peut se passer sans son accord, sans un décret de Sa part.
Le monde n'ai jamais, même pas pendant une seconde, livré à lui-même en mode pilotage automatique, en mode géré par la naturalité des choses. Non, c'est notre papa Hachem qui est constamment aux manettes.]

Le rav Eliémé'h Biderman commente qu'un enfant peut être déguisé en un ours ou bien un lion, mais en dessous du déguisement il y a un enfant tout doux et gentil.
De même lorsqu'il nous arrive des problèmes dans la vie, nous oublions de reconnaître que sous ce "déguisement", sous cette apparence, il y a Hachem pour notre bien.

De même, il y a une mitsva de boire jusqu'à ce qu'on ne fasse plus la différence entre :
- "arour Haman" (maudis soit Haman) : ce qui représente les mauvais aspects, les problèmes de la vie ;
- et "barour Mordé'haï" (béni soit Mordé'haï) : qui représente les bons aspects de la vie.
=> A Pourim, nous atteignons le niveau de reconnaître que tout est pour le bien, et que même le mal (arour Haman) derrière son déguisement, de façon dissimulée, c'est pour notre bien.

[ => d'une certaine façon en vivant véritablement le message de la méguila, cela doit nous procurer une émouna et une joie énormes (même inconsciemment). Or, le fait d'avoir beaucoup de joie, une confiance totale en Hachem, permet de faire descendre sur nous des bénédictions énormes. ]

Le festin de Pourim

+ Le festin de Pourim :

-> Le Yetev Lev rapporte les paroles de la guémara (Méguila 7b) : "Le bénéfice de l'ivresse est fréquent", en expliquant que grâce au fait de s'enivrer le jour de Pourim, un juif peut mériter une délivrance dans tous les domaines, aussi bien dans celui de la subsistance que dans les autres nombreux besoins de notre peuple.

-> Le Min'hat El'azar lui en rapporte une allusion à partir du verset : "le roi dit à Esther au festin : quelle est ta requête? Elle te sera accordée".
Il contient une évocation du fait que le festin de Pourim est un moment propice pour demander et supplier le Roi des rois car alors sa requête lui sera accordée.

-> Certains ont la coutume de prolonger le festin de Pourim pendant la nuit qui suit (Rama 695,2 ; 'Hatam Sofer Pourim 5589) afin d'amener toutes les délivrances du festin de Pourim dans la nuit, qui symbolise les épreuves et les souffrances.

-> A propos du pouvoir du festin de Pourim, le rav de Karlin dit : "Lorsque les juifs sont assis dans la fraternité, l'union et l'amour, ils ont la force de percer toutes les séparations et de parvenir jusqu'au Trône Céleste.
Il n'est donc pas étonnant [pour tout juif y participant de bénéficier de grande délivrance]."

Les mots écrits se lurent d’eux-mêmes …

+ "Il ordonna qu'on lui apporte le livre des annales et des chroniques qui relatent les événements passés" (Méguilat Esther 6,1).
Le verset poursuit : "Elles furent lues" (v.6,2) ; cette forme passive indique que les mots écrits se lurent d'eux-mêmes ...
Chimchaï (un scribe du roi) effaçait (le nom de Mordé'haï qui avait sauvé la vie du roi) et l'ange Gavriel l'écrivait de nouveau.
A ce propos, rabbi Assi dit ce commentaire au nom de rabbi Chila du village de Témarta : si ce qui est écrit ici-bas concernant les mérites d'Israël ne peut pas être effacé (par nos ennemis), a fortiori ce qui est inscrit dans le Ciel (nos "mitsvot") ne sera jamais effacé.
[guémara Méguila 15b-16a]

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-> Le texte auraient dû écrire simplement : "les serviteurs du roi lisent devant lui devant lui" (vayikrou léfanav).
Le texte a volontairement écrit différemment : "furent lus" (vayiyou nikraïm) pour nous enseigner qu'un miracle se produisit et le texte des annales fut lu de lui-même miraculeusement, devant le roi, sans qu'aucun de ses serviteurs ne le lise.
[Maharcha]

-> Le roi a demandé qu'on lui lise le recueil des annales, car il voulait savoir, cette nuit-là, qui a accompli un bienfait envers le roi sans en avoir été récompensé.
Lorsque ses serviteurs sont arrivés au récit du complot de Bigtan et Térech, déjoué par Mordé'haï, ils n'ont pas voulu lire ce texte qui louait Mordé'haï, et le texte fut quand même lu miraculeusement.
[Pirké déRabbi Eliézer - 50]

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-> Selon le Maharcha, Chimchaï était le scribe officiel du roi, et était un des fils de Haman.

->Rachi commente que : Chimchaï était déjà le scribe du roi Cyrius (Koréch) [cf. Ezra 4,8], avant de devenir le scribe de A'hachvéroch.
Il détestait les juifs ; c'est lui qui avait conseillé à Koréch d'interrompre les travaux de la reconstruction du Temple ; de même, dès le début du règne d'A'hachvéroch, il encourageait le roi à s'opposer à cette reconstruction.

Rachi ajoute également : le scribe Chimchaï effaçait le nom de Mordé'haï, pour ne pas qu'il soit récompensé, et l'ange Gavriel réécrivait le nom de Mordé'haï.

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On constate 2 orthographes du nom Bigtan :
- dans le récit du complot (Esther 2,21) : בִּגְתָן וָתֶרֶשׁ
- au verset (6,2), il est écrit : בִּגְתָנָא וָתֶרֶשׁ
=> Pourquoi un aleph a-t-il été ajouté à la fin de son nom?

-> Le scribe du Chimchaï, fils d'Haman, a rédigé le récit du complot en minimisant les bienfaits de Mordé'haï envers le roi.
Ainsi, il écrit que Mordé'haï avait dénoncé le complot de : "Bigtan OU Téréch" (bigtan o térech - בגתן או תרש), comme si Mordé'haï avait des soupçons sur l'un ou l'autre, et à cause de cette accusation incertaine, l'un d'entre eux était innocent et avait été exécuté injustement, donc Mordé'haï ne méritait aucune récompense.
Mais lorsque les chroniques furent lues, la lettre aléph (א) du mot : o (או - ou) s'est déplacée à la fin du nom de Bigtan, et la lettre vav (ו) du mot או s'est déplacée au début du nom de Térech, de façon que le texte fut lu : בגתנא ותרש, rétablissant ainsi les faits réels.
[on passe de : בִּגְתָן à בִּגְתָנָא]
Mordé'haï avait bien dénoncé les comploteurs, tous deux coupables avec certitude, et il mérite bien une récompense du roi, ce que les fils d'Haman avaient cherché en vain à éviter à cause de leur haine envers Mordé'haï.
[Manot haLévi]

Si ce n'était pour 'Hanoucca et Pourim, les juifs ne pourraient pas exister en exil.

['Hidouché haRim - rapporté par le Chem miChmouël (Mikets 5677)]

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-> Le Tikouné HaZohar (58b, 113b) enseigne :
"Les fêtes d'Hachem (élé moadé Hachem) sont : Pessa'h, Shavouo't, Souccot, Roch Hachana, 'Hanouca et Pourim.
Pessa'h ressemble au bras droit du Roi, le bras droit incarnant le 'hessed.
Roch Hachana incarne le bras gauche du Roi : la Rigueur.
Le corps du Roi est incarné par Shavou'ot, c’est la mida du milieu que l’on appelle tiférét (c’est également la mida de la Torah, tiférét, qui est incarnée par Yaakov et qui est représentée ici par Shavou'ot).
Pourim et 'Hanouca représentent les deux jambes du Roi et incarnent les midot de Netsa'h et Od (éternité et splendeur).
La dernière fête des Moadé Hachem, c’est Souccot qui incarne la mida de Yessod."

=> Le but des jambes est d'assurer le maintien de tout le corps sur terre, et il en va de même de ces 2 midot, de ces 2 fêtes.
Le rav Pinkous ajoute que Moché et Aharon incarnent les midot de Nétsa'h et Od, car ce sont eux qui ont permis la transmission et le maintien de la Torah Divine aux peuple juif, à l'instar des 2 jambes.

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-> D'après le Tikouné Zohar (28b), od (8e des 10 sphères célestes) est la mida qui est l'essence de 'Hanouca, qui dure 8 jours.
Le Sifté 'Haïm enseigne que la mida de Od est liée à la qualité de Odaa (remercier Hachem), car lorsque l'homme remercie Hachem pour tous les éléments matériels qu'Il lui donne, il permet alors de créer un lien entre la matière et son Créateur.
[Par la Odaa (remerciement), chaque objet ou élément reçoit son Od (rayonnement).]

Pourquoi l'anéantissement a été décrétée sur les juifs de cette génération [de Mordé'haï]
Car ils ont pris plaisir au festin du roi A'hachvéroch (guémara Méguila 12a).

Le problème n'était pas leur participation au festin, car A'hachvéroch leur a fourni de la nourriture cashère.
Le problème était qu'ils ont pris plaisir au festin.

Avec le menu royal casher en main, les juifs exilés n'ont plus ressenti qu'ils avaient besoin de Hachem pour leur survie (c'est bon Hachem, on gère tout seul, on a le roi dans notre poche, nous amenant même une nourriture sublime cashère).

Le décrit d'anéantissement n'était pas une punition, mais une conséquence de cette attitude.
En mettant leur confiance dans des mortels, les juifs ont renié son statut super-naturel, celui d'une nation où sa survie au-delà des lois de l'Histoire.

[Mettant leur émouna dans le mortel,] Les juifs sont devenus alors vulnérables aux décrets du mortel A'hachvéroch.

[rabbi de Loubavitch - rabbi Ména'hem Mendel Schneerson]

"Quant aux lois du roi, ils ne les observent point" (Méguilat Esther 3,8)
[Haman dit : ] "Tout au long de l'année, ils déclarent : aujourd'hui c'est Shabbath, aujourd'hui c'est Pessa'h."
[guémara Méguila 13b]

-> Dans cette guémara, les expressions utilisées par Haman : "Shabbath hayom" (aujourd'hui c'est Shabbath - שבת היום) et "Pessa'h hayom" (aujourd'hui c'est Pessa'h - פסח היום) sont écrites en abréviation : שה"י et פה"י.
Pourquoi cela?

Selon le Sifté 'Hakhamim, c'est parce que l'impiété d'Haman était si grande, qu'il ne voulait pas mentionner explicitement les mots de Shabbath ou Pessa'h (préférant des abréviations), tellement il méprisait ces 2 solennités juives.

[Moché dit à Yitro : ...] "Hachem a parlé du bien sur Israël" (Béaaloté'ha 10,29)

Dans tout le Tana'h, les termes : "dibèr tov" (a parlé du bien - דבר טוב) apparaissent uniquement à 2 reprises :
-> la 1ere fois dans notre verset qui décrit les propos de Moché à Yitro pour le convaincre de rester avec eux.

-> la 2e fois dans la Méguilat Esther (7,9), quand il est dit que Mordé'haï "a parlé du bien sur le roi" (דִּבֶּר-טוֹב עַל-הַמֶּלֶךְ), pour sauver sa vie.
Bien qu’il s’agisse là du roi A'hachvéroch, d’après le Midrach quand il est dit dans la Méguila "le roi" (hamélé'h), sans préciser A’hachvéroch, cela fait allusion à Hachem.

=> Ainsi, les 2 références de ces termes (dibèr tov - דבר טוב) font allusion au fait que quiconque dit du bien sur le peuple d’Israël ("a parlé du bien sur Israël"), cela lui est compté comme s’il disait du bien sur Hachem Lui-Même ("a parlé du bien sur le Roi (des rois)").

[le Bné Yissa'har - Rabbi Tsvi Eliméle'h de Dinov - dans son Agra déKala]

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-> On vient de voir que louer le peuple juif revient à louer le Roi, c’est-à-dire le Maître du monde.
Mais, l’inverse est aussi vrai : quiconque médit des enfants d’Israël est considéré comme avoir médit du Roi des rois.

L’auteur du Ravid Hazaav explique dans cet esprit le verset : "Selon la lésion (moum) qu’il aura faite à autrui, ainsi lui sera-t-il fait" = celui qui attribue un défaut (moum) à un homme, c’est comme s’il en attribuait à Hachem.
Ainsi est-il de notre devoir de juger positivement autrui et de ne pas s’empresser d’affirmer qu’il avait l’intention de nous taquiner ou de médire de nous.