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"Toute personne a des qualités et des défauts.
Si l'on se focalise sur les qualités de sa femme, on vit le gan Eden sur terre.
Mais si l'on se focalise sur les défauts de sa femme, on a l'enfer sur terre.

C'est uniquement un fou qui pense que son rôle dans le mariage est de changer sa femme et de la rééduquer."

[Rabbi Mordé'haï Mann - roch Yéchiva de Beit Hillel]

[ Notre bonheur ne doit pas dépendre du fait d'avoir autrui exactement en fonction de ce que l'on voudrait, mais plutôt du fait de voir autrui briller et s'épanouir en fonction de ses potentialités et envies qui lui sont propres.
L'amour se construit en se focalisant en permanence sur le positif de l'autre, car sinon il se fane, se détruit.
Personne n'est parfait, mais toujours se convaincre que notre femme est la plus parfaite des parfaites pour nous, c'est indispensable! ]

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-> "La définition de l’amour : c’est le plaisir que l’on trouve à voir les qualités de son prochain."
[Rav Noah Weinberg]

"Tu désireras ton mari, mais c'est lui qui dominera" (Béréchit 3,16)

=> En quoi consiste exactement cette malédiction pour 'Hava?

-> Le Nétsiv (haEmek Davar) explique la malédiction d'une manière qui nous éclaire sur la dynamique d'une femme. Les hommes ont le sens de l'indépendance. Ils peuvent continuer à vivre même s'il y a des gens avec qui ils ne peuvent pas s'entendre. Ils peuvent toujours garder leur propre estime de soi.
Ils peuvent être indépendants. Même en ce qui concerne la relation d'un homme avec sa femme, lorsqu'il est insulté, il peut encore rebondir, parce qu'il connaît sa valeur personnelle.

Cependant, Hachem a créé les femmes différemment. Hachem a maudit 'Hava pour qu'elle cherche toujours à trouver grâce aux yeux de son mari. Si elle ne se sent pas valorisée aux yeux de son mari, son estime de soi s'effritera. Elle ne peut pas créer sa propre valeur. Le respect de son mari à son égard est essentiel.
Elle doit se sentir désirée et respectée.
Existe-t-il une plus grande malédiction que celle-là, ne pas avoir de valeur personnelle indépendante, voir sa valeur personnelle dépendre de la façon dont les autres la perçoivent?

-> Le Steipler écrit dans une lettre aux avré'him que les femmes deviennent physiquement malades si elles ne se sentent pas dignes. Certains hommes ne comprennent pas pourquoi leur femme ne semble pas être dans son assiette ou se sent toujours malade. Il est possible qu'il ne s'agisse pas d'une maladie physique, mais d'une maladie émotionnelle.

-> Le rav Don Segal a été interrogé au sujet d'une femme qui ne pouvait pas se lever du lit. Il a dit au mari de commencer à complimenter sa femme sur de petites choses tout au long de la journée. En peu de temps, sa femme est redevenue normale. Quel est le secret? Il n'y a pas de secret. Depuis le début, sa maladie était due à un sentiment d'abattement, et non à une affection physique.

-> Ra'hel a appelé son premier fils Yosef. Rachi explique (Vayétsé 30,23) qu'avant qu'elle n'ait un enfant, son mari la blâmait pour tout incident survenu dans la maison, et que maintenant, avec Yosef à ses côtés, elle pouvait lui reprocher certains incidents.
Est-ce la raison pour laquelle Ra'hel attendait si longtemps un enfant, afin de lui faire porter le chapeau?
En gardant à l'esprit l'explication selon laquelle une femme dépend tellement du respect de son mari que, sans lui, elle a l'impression de ne rien valoir, nous pouvons comprendre Rachi. Elle a besoin de ce respect plus que tout, et si quelque chose venait à le menacer, elle se sentirait inutile.

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[par ailleurs, selon nos Sages, si tu décharges ta femme de sa malédiction : "mais c'est lui qui dominera", elle la respectant et l'honorant comme une reine, alors Hachem te déchargera de ta malédiction : "tu mangeras à la sueur de ton front", en te donnant plus facilement ta subsistance, ainsi que pleins d'autres bénédictions. ]

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+ La compassion :

-> Le fait qu'un homme sache que sa femme dépend de lui devrait lui inspirer de la compassion. Puisqu'elle dépend de son mari, il ne peut pas la laisser tomber. De la même manière, nous disons souvent dans la prière que nous dépendons d'Hachem, et seulement d'Hachem, pour notre salut.
Lorsque nous montrons à Hachem que nous dépendons de Lui, et de Lui seul, Hachem se sent obligé de prendre soin de nous. Un homme devrait ressentir la même chose pour sa femme.

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+ Mauvaises épouses :

-> Le rav Its'hak Sher dit : Nous constatons souvent que certains hommes ont ce que l'on pourrait appeler de "mauvaises" épouses.
Il a demandé : "Qui a fait en sorte que ces femmes soient comme ça? Leurs maris."

Ils ne connaissent pas le Rambam (Hilkhot Ichout 15,19) qui dit qu'un mari doit respecter sa femme plus qu'il ne se respecte lui-même et l'aimer comme il s'aime lui-même.
Parfois, un mari peut se sentir victime. Il peut s'apitoyer sur son sort et sa situation, alors qu'en réalité, c'est lui le coupable. Il ne traite pas sa femme comme elle a besoin d'être traitée.

-> En réalité, ce Rambam nécessite des explications supplémentaires.
Qu'un homme aime sa femme comme il s'aime lui-même est compréhensible, surtout si l'on se réfère au fait qu'elle est une partie de son mari ; par conséquent, il doit l'aimer de la même manière qu'il s'aime lui-même. Mais qu'est-ce que cela signifie qu'un mari doit respecter sa femme plus qu'il ne se respecte lui-même?
Le Maharcha (guémara Yébamot 62b) explique que cela signifie qu'il devrait lui acheter des vêtements plus beaux que ceux qu'il s'achèterait à lui-même.
La plupart d'entre nous ont la mentalité suivante : "Ce qui est bon pour moi est bon pour toi". Nous jugeons ce dont les autres ont besoin en fonction de nos propres besoins.
Ce n'est pas le cas dans le mariage. Un mari doit juger ce dont sa femme a besoin en fonction de ses besoins à elle et non en fonction des siens.

Aimer

+ L'amour véritable :

-> Le Tanya (ch.32) développe l'idée suivante. En vérité, la seule façon d'aimer vraiment quelqu'un d'autre est de l'aimer pour son âme.
L'amour véritable ne peut exister que dans quelque chose qui est une seule entité, où toutes les parties sont essentiellement une. Quelque chose composé de différentes parties qui ont été combinées aura toujours une séparation intrinsèque qui empêche le niveau ultime d'unité.
Au niveau de l'âme, nous sommes tous unis et entièrement connectés, et nous pouvons donc éprouver de véritables sentiments d'amour les uns pour les autres.
Dans le monde physique/matériel, cependant, nous sommes divisés en différents corps, avec des apparences, des idéaux et des possessions différents.
Par définition, notre physique nous différencie les uns des autres, et donc si j'aime quelqu'un pour tout ce qu'il a de physique, il est impossible qu'il s'agisse d'un véritable amour.

-> Le Baal HaTanya ajoute que c'est la raison pour laquelle Hillel a dit au non-juif que toute la Torah est basée sur "tu aimera ton prochain comme toi-même", même s'il semble qu'elle ne concerne que les mitsvot avec son prochain (ben adam la'havéro) mais pas avec D. (ben adam laMakom).
Pour vraiment aimer quelqu'un, il faut comprendre la grandeur de l'âme, et combien elle est plus significative et spéciale que le corps physique qui nous sépare. Dès que l'on contemple cela, on est automatiquement inspiré à suivre les désirs de l'âme d'accomplir les mitsvot et d'ignorer les tentations du yéter ara de s'adonner au plaisir physique.

-> L'Alter de Kelm ('Hokhma Ou'Moussar 1) écrit :
"Il est impossible d'aimer son ami comme soi-même tant que l'on n'a pas éliminé toutes les traces de matérialité (gachmiout) le concernant et que l'on ne se retrouve pas dans une pureté dépourvue de barrières physiques.
Alors, les parties de l'âme peuvent se réunir pour ne faire qu'un, car dans la spiritualité (rou'hniyout), il n'y a pas de séparation ou de division, contrairement à la matérialité dans laquelle il n'y a pas de véritable unisson puisqu'elle est composée de différents matériaux."

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+ Donner, c'est aimer :

-> Le rav Eliyahou Dessler (Kountres ha'Hessed - ch.4)explique qu'il y a 2 types de personnes dans le monde, celles qui donnent et celles qui prennent. Naturellement, les gens sont des preneurs.
Le mot pour l'amour dans la Torah est ahava, dont la racine (hé et bét - הב) signifie "donner".
Contrairement à ce que les gens pensent, on aime quelqu'un à qui l'on donne, et non pas quelqu'un qui nous donne.
C'est la véritable raison pour laquelle les parents aiment leurs enfants plus que ces derniers ne les aiment. Les parents se donnent corps et âme pour tout donner à leurs enfants, et ces années de don constant génèrent un amour profond pour leurs enfants qui ne pourra jamais être égalé.
Le rav Dessler cite nos Sages : "Si tu veux développer l'amour pour ton ami, implique-toi dans des actions qui lui sont bénéfiques".
Pourquoi est-ce vrai

Le rav Dessler nous donne un aperçu de la psychologie humaine :
"Une personne aime les fruits de ses actions parce qu'elle y sent une partie d'elle-même. Qu'il s'agisse d'un enfant qu'il a mis au monde ou recueilli, d'un animal qu'il a élevé, d'un arbre qu'il a planté, ou même de quelque chose d'inanimé comme une maison qu'il a construite. Dans tous ces cas, il est lié par l'amour à l'œuvre de ses mains, car c'est en elle qu'il se retrouve.
En résumé, ce qu'une personne donne à une autre n'est jamais perdu, il s'agit plutôt d'une extension de son propre être. Il peut voir une partie de lui-même dans son prochain à qui il a donné. C'est à cet attachement entre l'homme et son semblable que l'on donne le nom d'amour".

Il est impossible d'aimer quelqu'un d'autre comme soi-même. Mais en donnant aux autres, on peut s'élargir et les intégrer comme une partie de soi.

-> Le rav Shimon Shkop (Intro à Chaaré Yosher) écrit :
"À première vue, l'amour de soi et l'amour des autres semblent être deux concepts différents. Mais nous devons aller plus loin et clarifier ce qu'est le véritable moi d'une personne, car c'est à cette aune que nous pouvons mesurer la grandeur de chacun.
Chez une personne humble et peu raffinée, son "moi" se limite à son moi physique et à son corps. Une personne plus élevée se rend compte qu'elle possède à la fois un corps et une âme.
Plus haut encore, une personne intègre dans son "moi" son foyer et sa famille. Une personne vivant selon la Torah inclut dans son "moi" l'ensemble du peuple juif, puisqu'en vérité chaque Juif est un membre du corps appelé le peuple juif.
Le véritable grand homme réalise que le monde entier fait partie de son "moi" et qu'il n'est qu'une petite partie de l'ensemble de la Création. Dans cet esprit, le sentiment d'amour de soi qu'il éprouve l'aidera à aimer chaque juif et le monde entier."

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+ L'amour véritable :

-> C'est la compréhension profonde du mot ahava. Hav (הב) signifie "donner". La lettre alef au début de ahavah signifie "je". L'amour véritable signifie que nous nous donnons entièrement à l'autre personne, que vous donnez et faites tout ce que vous pouvez pour son bien.

-> La même idée est mentionnée par le rav Shimshon Rafael Hirsch ('Horev - chap.9) à propos de l'amour d'Hachem :
"Aimer signifie ressentir son propre être uniquement à travers et dans l'être d'un autre. Aimer Hachem signifie donc sentir que sa propre existence et sa propre activité ne sont rendues possibles et n'acquièrent de valeur et de signification que par Hachem et en Hachem".

-> Lorsque quelqu'un se donne vraiment et de tout cœur à quelqu'un d'autre, cela crée le plus grand lien et la plus grande connexion possibles. En vous donnant, je m'agrandis et je vous incorpore en moi. Notre âme est absorbée et fusionnée avec la mienne. Le sentiment qui en résulte, celui d'une unité totale et d'un ensemble, celui de faire partie de l'autre et de vivre comme s'il s'agissait d'une seule et même personne, est cette émotion mystérieuse et indescriptible que l'on appelle l'amour.
L'amour est peut-être la plus profonde et la plus intense de toutes les émotions. Il est si puissant que "l'amour couvre toutes les offenses" (Michlé 10,12) et que "de nombreuses eaux ne peuvent éteindre l'amour, ni des rivières le laver" (Chir HaChirim 8,7).

-> Le monde occidental présente l'idéal du "coup de foudre".
Le "coup de foudre" est tout au plus un engouement. Il découle généralement de la convoitise, qui, dans en hébreu, est taava.
Le rav Hirsch (sur Béréchit 3,6) explique que la racine de la taava est d'essayer de prendre pour soi tout ce que l'on n'a pas. C'est l'antithèse exacte de la ahavah, où l'on se donne aux autres.

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-> issu du divré Torah : http://todahm.com/2023/08/22/aimer-son-prochain

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+ Le 'hessed dans un couple :

-> Le verset (Michpatim 21,3) écrit qu'à la fin de ses 7 années d'esclavage, l'esclave hébreu (l'éved ivri) est libéré et sa femme l'est également. ["s'il était marié, sa femme sortira avec lui" ]
Cela laisse perplexe, car sa femme n'a jamais été esclave.

Le rav Yonathan Eibshitz (Tiféret Yonathan) donne l'explication suivante :
"La Torah nous enseigne qu'un mari et sa femme sont comme une seule et même personne, et que s'il souffre, elle ressentira également cette douleur. Même si elle n'a pas été vendue et n'a pas servi d'esclave, néanmoins, puisqu'ils sont comme une seule personne, et qu'il souffre d'être esclave, c'est comme si elle était également esclave avec lui.
C'est pourquoi la Torah écrit que sa femme est libérée avec lui, parce qu'elle était aussi esclave"

-> L'expression ultime du 'hessed, qui est le fait de ressentir les sentiments d'une autre personne comme s'il s'agissait des siens, est pleinement possible dans le cadre du mariage. La Torah considère comme acquis qu'une femme est si profondément en contact avec les émotions et les expériences de son mari qu'elle les reflétera exactement et les vivra elle-même.
C'est le modèle que la Torah attend pour toutes les relations ben adam la'havéro (une personne avec son prochain).

-> Un jour, alors que sa femme avait mal à la jambe, le rav Arié Lévine répondit au médecin demandant la raison de leur visite : "Nous avons mal à la jambe".

Le jour du mariage = jour des expiations

+ Le jour du mariage = jour des expiations

-> "On pardonne au 'Hatan toutes ses fautes"
[guémara Yérouchalmi - Bikourim - Chap.3,2]

-> "Etant donné qu'un homme a épousé une femme, ses fautes sont pardonnées"
[guémara Yébamot 63b]

-> "On pardonne à 3 personnes leurs fautes : un converti, celui qui s'élève à la grandeur et à celui qui épouse une femme"
[Rachi - Béréchit 36,3]

-> "La Kalla voit également toutes ses fautes pardonnées"
[Tachbets 465]

-> "Etant donné que l'on pardonne au 'Hatan ses fautes, il en est de même bien entendu pour la Kalla"
[Rav Lévi Yts'hak de Berditchev]

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+ Mais aussi :

-> "De même que le roi ne passe pas seul, mais joint son escort, ainsi en est-il du 'Hatan le jour de son mariage, il joint à lui les accompagnateurs et ses proches et on leur pardonne aussi"
[l'Admour de Gour - le Beth Israël]

-> "Celui qui se trouve à un repas de mariage est sauvé du jugement du Guéhinam"
[guémara Pessa'him 114a]

=> Ainsi, ce pardon élevé des fautes, les accompagnateurs et les proches du 'Hatan et de la Kalla, y ont également droit.
Dans tous les cas, la condition préalable est de passer par toutes les étapes de la téchouva, dans notre relation avec D. et avec autrui.

[Certains disent que les fautes sont comme mises de côté, en attente de voir si on est honnête dans notre démarche de téchouva, si on fait de notre mieux pour changer, pour la mettre en pratique]

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-> L'utilisation d'une bague renvoie à l'apparence de la lettre hébraïque samé'h : ס
Ecrite pleinement, cette lettre est : ס-מ-ך (samé'h mém kaf), ce qui est l'acronyme de : "séli'ha, mé'hila et kappara", car le 'hatan et la kalla voient leurs fautes pardonnées, le jour de leur mariage.

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-> On peut citer les paroles de l'Admour de Ropshitz (Bichouroun Mélé'h) :
"Sache qu'à 3 reprises, on [a coutume ] d'allumer des bougies pour l'homme : lors de sa brit mila, de sa 'Houpa et de sa mort.
La 1ere fois, il ne peut pas faire téchouva, car il n'est pas apte à cela, et il n'a pas de faute qu'il doit regretter.
La 3e fois et dernière fois, au moment de la mort, il est déjà trop tard pour faire téchouva.

C'est seulement ici, la 2e fois, le jour de la 'Houpa, un moment de téchouva, que les portes des opportunités illimitées sont ouvertes pour le 'Hatan et la Kalla, et si ce n'est pas maintenant, alors quand?"

-> "Les anges et les séraphins regardent et nous jalousent de la manière dont l'homme se sanctifie et se purifie avant le mariage"
[le grand-père du Min'hat Eliezer avant sa 'Houpa]

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+ Le jour du mariage, c'est également :

-> "Le 'Hatan, le jour du mariage, fait en un pas ce qu'une personne forte qui conquiert son pendant actionne par de nombreuses mortifications et des supplices pendant un long moment ... on lui facilite la voie pour courir dans les voies d'Hachem, à savoir comme une nouvelle créature"
[Roua'h 'Haïm léNissouim]

-> "Le mariage, c'est une occasion de s'élever.
En ce jour, il est possible de s'élever et de demander des enfants et une subsistance et que soient agréées toutes nos demandes"
[Koupat Béssamim]

=> Le jour du mariage est un jour qui influe sur toute notre existence.

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+ Mais encore :

-> "En ce grand jour pur, dans chaque mariage juif casher, on sort une âme [souffrant dans le] Guéhinam"
['Hidouch du Rim - Beth émet]

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-> Sur ce sujet, voir également : http://todahm.com/2017/07/18/5477-2

"Les femmes sont un peuple à part entière"

[guémara Shabbath 62a - Nachim, am bifné atsman ém]

Le rav Yaakov Galinsky fait remarquer qu'une paire de chaussures n'est véritablement fonctionnelle que si les 2 ne sont pas identiques.
Une seule chaussure n'est valable que pour le pied droit, et une seule que pour le pied gauche, et l'on ne peut pas les changer, sous peine d'avoir beaucoup de souffrances, d'en être torturé.

A l'image de nos chaussures, qui ont chacune leur place, dans un couple chacun doit être à sa place afin que tout marche (!) pour le mieux.

Un homme et une femme doivent comprendre qu'ils sont des "espèces" différentes.
Chacun ayant des besoins qui lui sont propres, un langage unique, ... lorsque chacun apprend à reconnaître les attentes uniques de l'autre, ils vont pouvoir mettre en place une maison forte et solide.

[Par exemple, une femme est généralement plus émotive qu'un homme (cf.guémara Baba Métsia 59a). ]

Dans le birkat hamazone, un homme marié dit : "Que le Miséricordieux (Hachem) puisse me bénir, ainsi que ma femme" (hara'haman ou yévaré'h oti vé'ét ichti).

-> "ma femme" = j'ai besoin de choses, elle a besoin de choses. => D., accorde-lui les bénédictions dont elle a besoin.

-> "moi" = en plus de cela, le mari demande à Hachem de l'aider à bien comprendre ce qui est important à ces yeux, afin de pouvoir satisfaire à ses besoins.

=> Le mari doit avoir conscience que sa femme est "un peuple à part entière", en souhaitant que Hachem la comble de ses bénédictions spécifiques, et il se doit d'être à sa place afin d'agir en fonction de ses besoins uniques (son besoin, devient mon besoin!).

Ceci est la base d'un bon mariage.

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-> Une différence est qu'une femme incarne le trait de caractère du changement.
Par conséquent, selon la guémara (Shabbath 33b) : "nassim da'tan kalla além'én", c'est-à-dire qu'elles sont plus émotives, qu'elles sont capables de faire plusieurs choses à la fois, ...
L'homme quant à lui, incarne la constance. Par conséquent, il se concentre sur une seule tâche à la fois, il peut se concentrer sur une pensée pendant un certain temps et ainsi de suite.

Ces traits peuvent être classés sous les appellations de : lév et de moa'h.
Une femme est symbolisée par le "lév" : le coeur, l'émotion.
Elle est comme la lune qui change constamment tout au long du mois. En effet, Roch 'Hodech est le Yom Tov spécifique au femme (Tour - Ora'h 'Haïm 417).
[elle change à l'image des 4 saisons de l'année, et c'est pour cela qu'on parle de : "mère nature". ]
En regardant de plus près le mot : lévana (lune - לְבֵנָה), nous voyons qu'il est la contraction de : lév (לב) et bina (בינה), qui sont les traits d'une femme.
[selon la guémara (Nida 45b), la femme a "une bina yétéra" (une compréhension/intelligence supplémentaire). ]

D'autre part, le soleil est constant. C'est la qualité masculine.
En hébreu le soleil peut se dire : 'hama (חַמָה), et en inversant ces lettres on obtient : hamoa'h (המח) : l'esprit.
[le couple est comparé à un soleil et à une lune. Les 2 sont nécessaires, tout aussi important, pour permettre de parvenir à un fonctionnement global idéal. ]
[rav Yéhochoua Alt]

-> Le Méam Loez (Béréchit 2,21-22) enseigne :
On doit réaliser que la femme fut créée à partir d'un os, et elle est donc dure et inflexible.
L'homme, quant à lui, fut créé avec de la terre et est donc plus souple.

-> Il est à noter que lorsque nous parlons de masculin et de féminin, nous parlons de caractéristiques générales. Cependant, chaque personne contient des traits masculins et féminins. Tout le monde a des émotions, mais les femmes sont dominantes sur le plan émotionnel.
Il y a des femmes qui sont plus intellectuelles, mais en général l'homme est plus dominant intellectuellement.

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Il est intéressant de noter que :
-> les bénédictions de la famille proviennent par le biais du chef de famille (cf. guémara Béra'hot 51a) ;
-> Un homme ne peut profiter des bénédictions dans sa maison que grâce à sa femme (cf. guémara Baba Métsia 59a) ;
-> "Lorsqu’un homme et une femme vivent en harmonie, ils méritent que la présence divine réside parmi eux" (guémara Sota 17a).

Ainsi, chacun à un rôle unique à remplir afin que l'ensemble puisse en profiter.
L'homme fait tomber la pluie de bénédictions, et la femme agit comme un récipient qui va permettre qu'elles résident dans le foyer.
Lorsque malgré les différences, chacun s'emploie à faire régner l'harmonie dans le couple, cela est tellement énorme, que Hachem réside parmi eux.
Quel bonheur!!! 🙂

"Le mariage est à l'image de la création du monde : de même que le monde a été créé en 10 paroles, de même les Sages ont prescrit que les bénédictions soient récitées en présence de 10 hommes, en s'appuyant sur le verset : "Boaz prit 10 hommes" (Ruth 2,10), et ils ont institué dans la 7e bénédiction 10 expressions de joie.

De même que la création du monde a duré 7 jours en comptant le Shabbath, de même ils ont institué 7 bénédictions, l'une d'elles étant prononcée sur le vin en regard du Shabbat, qui doit être sanctifié avec du vin en son début (kidouch) et à sa fin (havdala)."

[Rabbénou Bé'hayé]

+ "Rien de ce que l'on donne à autrui n'est perdu ; c'est un prolongement de soi dans l'autre, et c'est cela qu'on appelle "l'amour".
[...]
Cet amour vient du fait que les époux se complètent l'un l'autre. L'homme seul n'est pas entier, parce qu'il ne peut mener à bien sa mission ; aussi chacun apportant à l'autre sa plénitude, mari et femme s'aiment puisque, nous venons de le voir, celui qui donne aime.
[...]
C'est ce que je dis toujours aux jeunes couples au moment de leur mariage : "Veuillez à toujours satisfaire les besoins de l'autre avec autant d'ardeur que maintenant, et sachez que lorsque vous commencerez à avoir des exigences l'un vis-à-vis de l'autre, cela marquera la fin de votre bonheur."
[...]
Le lien idéal entre un homme et son épouse pourra s'établir lorsqu'ils parviendront tous les 2 au niveau du don ; alors leur amour ne cessera jamais et leur vie sera pleine de bonheur et de satisfaction, tous les jours de leur existence."

[Rav Dessler - Mikhtav Mééliyahou]

-> "Si tu veux aimer ton prochain, cherche à lui faire du bien"
[Dérekh Erets Zouta - chap.2]

-> Une femme déclara au Rabbi de Loubavitch qu'elle avait la nostalgie de sa 1ere année de mariage : "A cette époque-là, nous nous aimions..."
Avec un sourire le Rabbi lui répondit : "A cette époque, ce que vous avez ressenti n'était qu'un transfert de ce que vous avez peut-être vu dans un film ou lu dans un livre. Pour forger un amour véritable, de nombreuses années d'efforts sont nécessaires."

"Dans le judaïsme, le mariage n'est pas le couronnement, mais la racine de l'amour"

[Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch - Béréchit 24,67]

A l'image de Its'hak avec Rivka, qui plus ils vivaient ensemble, plus son amour pour elle grandissait!

+ "Ne jamais te dérober à ceux qui sont comme ta propre chair" (Yéchayahou 58,7)

Rabbénou 'Haïm Vital dit que dans le monde de Vérité, on interroge l'homme sur ses actes et ses occupations dans ce monde-ci, et l'une des questions qu'on lui pose est celle-ci : t'es-tu occupé de 'hessed?

Lorsqu'il répond par la positive, on vérifie la situation à la maison, s'il y a aussi fait du 'hessed, dans sa vie conjugale.

Si c'est le cas, le 'hessed qu'il a fait à d'autres personnes est valable et en règle, et il a du poids au Tribunal céleste.
Et s'il s'avère que dans son foyer, il n'a pas fait de 'hessed, cela est considéré comme s'il n'en avait pas du tout fait!

C'est ce qu'ont affirmé nos Sages : "Les pierres et les murs de sa maison sont les témoins pour lui" (guémara 'Haguiga 16a).

"Il rendra heureuse la femme qu'il a épousée"  (Dévarim 24,5 - véchima'h ét ichto achèr laka'h)

-> Le rav Chlomo Zalman Auerbach disait avant chaque mariage au 'hatan, que cette obligation de la Torah est valable à tout moment de la vie du couple.

-> A chaque fois que nous rendons heureuse notre femme, nous accomplissons une mitsva de la Torah, et en plus de cela nous permettons (par exemple) :

1°/ d'amener sur nous la présence divine, comme il est écrit : "Lorsqu’un homme et une femme vivent en harmonie, ils méritent que la présence divine réside parmi eux" (guémara Sota 17a).

En ce sens, le géant en Torah : le Steïpler, a dit :
"Si tu sais passer un moment avec ta femme autour d'une bonne glace, tu peux être sûr que D. sera à vos côtés"

2°/ d'attirer sur nous un torrent de bénédictions, comme nos Sages l'enseignent : "Un homme doit toujours faire très attention au respect de son épouse car la bénédiction ne règne dans la maison que grâce à elle" (guémara Baba métsia 59a).

A l'image d'un ustensile qui va garder la pluie qui tombe, la femme heureuse permet à l'homme d'éviter que les bénédictions lui filent entre les mains ...

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-> "Nos Sages ont enseigné : "La femme, c'est son mari qui doit la réjouir" (guémara Kidouchin 34b) : c'est au mari d'utiliser sa sagesse et son intelligence pour faire régner la paix et la joie dans son foyer.

Il ne doit pas attendre de sa femme qu'elle le réjouisse par ses actes ou ses paroles, car c'est son rôle essentiel à lui d'être l'investigateur et le vecteur de la joie et de la paix. Sa femme, quant à elle, doit en être le réceptacle"

[Rabbi Na'hman de Breslev]

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-> "La force d'un homme ne se mesure pas à la taille de ses muscles, mais à l'éclat du sourire de sa femme"

[Rabbi Ména'hem Mendel de Loubavitch]