Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

L’attachement à D. est la clé qui ouvre tous les verrous.
Chaque juif, même le plus simple, a la capacité de s’attacher aux mots de la Torah et de la prière, atteignant ainsi les plus hauts degrés d’unité avec D.
[Baal Chem Tov]

<------->

-> D. commanda à Noa'h d’ "entrer dans la tévah" (qui signifie littéralement "arche", mais également "mot").
Il faut pénétrer dans les lettres de la Torah et de la prière et s’y attacher. Cela protège la personne et l’ensemble de sa famille élargie, leur permettant de recevoir de D. tout ce dont ils ont besoin.
[Baal Chem Tov]

[de même que rentrer dans l'arche a permis de survivre au Déluge, de même en rentrant de tout notre cœur dans la Torah et la prière on se sauve (ainsi que ses proches) de toutes tempêtes de la vie, recevant à la place le meilleur.]

La Torah

+ La Torah (selon le Sfat Emet) :

-> En théorie, la Torah n'est pas le domaine exclusif du peuple juif.
En effet, on nous dit (Yalkout - Zot Habéra'ha) qu'avant de donner la Torah à Israël, Hachem a offert à toutes les autres nations la possibilité de l'accepter et qu'elles l'ont toutes refusée.
Il est très probable que si la Torah avait été donnée à l'une des autres nations, elle aurait été présentée sous une forme plus simple et plus basse que la forme actuelle. La Torah est suffisamment polyvalente pour avoir une signification pour tous les peuples.

À l'inverse, le midrash (Sifri - Zot Habéra'ha) raconte que les anges ne voulaient pas renoncer au contrôle de la Torah et tentèrent d'empêcher Moché de la transmettre aux juifs.
Nous pouvons supposer que s'ils avaient réussi à conserver la Torah pour eux-mêmes, elle aurait été sous une forme plus élevée, plus rare. Cependant, comme elle n'a été donnée ni au monde non-juif ni aux anges, mais au peuple juif, la meilleure situation possible s'est produite.
Non seulement les juifs ont reçu la Torah sous la forme la plus appropriée à leurs besoins, mais ils ont également reçu toutes les autres configurations possibles de la Torah, depuis les aspects spirituels les plus élevés concernant les anges jusqu'aux niveaux les plus simples destinés au monde non juif.

Il est significatif que la Torah fasse allusion au fait qu'Hachem a pris la forme de la Torah sous la forme la plus appropriée à leurs besoins.

Hachem a pris la Torah des anges pour la donner juifs, en utilisant une expression araméenne : "véata mérivévot kodech" (et elle est venue des myriades de sainteté - וְאָתָה מֵרִבְבֹת קֹדֶשׁ - Vézot haBéra'ha 33,2).
Étant donné que les anges ne comprennent pas l'araméen, cette déclaration n'est pas de nature à susciter leur jalousie. Même si les anges se situent à un niveau spirituel bien plus élevé que les humains, les mortels, et les juifs en particulier, ont la possibilité d'utiliser la Torah pour s'élever à un niveau supérieur à celui des anges.
[Sfat Emet - Shavouot 5636]

-> Nos Sages (guémara (Shabbath 88b) racontent que des épices aromatiques ont saturé le monde lorsque chacun des 10 Commandements a été donné.
Ces "épices" symbolisent, entre autres, ces fragments de Torah qui se sont accrochés aux autres nations du monde. Le fait qu'Hachem ait donné la Torah en 70 langues montre clairement que Hachem voulait que toutes les nations en aient une partie, et pas seulement les Juifs.
[Sfat Emet - Shavouot 5631]

-> Le rôle des juifs en tant qu'entonnoir de la Torah pour les autres nations est analogue au rôle de la terre d'Israël dans l'apport de moyens de subsistance au reste du monde.
La terre d'Israël est décrite comme une "terre que Hachem, votre D., scrute continuellement" afin de pourvoir à ses besoins. En son honneur, le monde entier est béni à son tour par la pluie et la subsistance.
[Sfat Emet - Shavouot 5646, 5653, 5655]

<--->

-> Plus encore que de donner forme et direction au monde naturel, la Torah est également le fondement de l'existence continue de la nature.
Nous disons chaque matin dans Pessouké déZimra : "Béni soit Celui qui parle et qui agit". Cette phrase fait référence à la création du monde par le biais des "10 Paroles [créatrices]" (voir Pirké Avot 5,1).
La prière se poursuit par "Béni soit Celui qui décrète et maintient" = en décrétant la Torah à son peuple à travers les 10 Commandements, Hachem maintient l'univers tout entier.
[Sfat Emet - Shavouot 5633]

-> L'impact de la Torah s'est fait ressentir sur l'ensemble de la nature, mais la Torah est plus grande que la nature.
Les secrets que la nature n'est pas disposée à révéler peuvent être acquis en se plongeant dans la Torah. C'est pourquoi le monde a été créé avec la lettre beit (dans le mot Béréchit), qui est fermée sur trois côtés et ouverte d'un seul côté, pour indiquer que nous ne devons pas réfléchir trop profondément à ce qui est au-dessus de nous ou aux secrets intérieurs cachés du monde naturel.
La Torah a cependant été donnée en commençant par la lettre alef (ano'hi Hachem Eloké'ha), qui est ouverte des quatre côtés, car la Torah a précédé le monde. Ainsi, le peuple juif peut reconnaître qu'Hachem a créé le monde, directement à travers la Torah, sans avoir à s'appuyer sur les preuves du monde naturel.
[Sfat Emet - Shavouot 5663]

-> Le mot Torah peut être rapproché du mot : "orah"(אורה - une lumière).
La Torah est une lumière à travers laquelle nous pouvons percevoir la présence d'Hachem dans tous les aspects de la vie.
Les premiers mots des 10 Commandements suggèrent cette signification : "et D. dit toutes ces choses en disant, Je suis Hachem, Ton D." (Yitro 20,1-2) = grâce à la Torah, on peut percevoir Hachem (Je suis Hachem, ton D.) dans toutes les facettes du monde (toutes ces choses).
La véritable crainte d'Hachem ne vient que de l'utilisation de la lumière de la Torah pour apprécier la sainteté présente dans toute la vie et pour reconnaître que toute l'existence n'est soutenue que par Hachem.

Nous pouvons également établir un lien entre les mots Torah et "yirah" (יראה - la crainte), ce qui suggère que la véritable crainte d'Hachem découle d'une étude approfondie de la Torah.
Le Téhilim (111,10) fait allusion à cela : "Le commencement de la sagesse est la crainte d'Hachem."

<--->

-> La Torah a un impact non seulement sur la nation juive dans son ensemble, mais aussi sur les individus. Ce n'est que par la Torah qu'un individu peut grandir et se rapprocher d'Hachem.
Alors que les anges partent d'un niveau plus élevé que les mortels, puisqu’ils sont dispensés de toute préoccupation matérielle, la Torah donne aux humains le pouvoir de s'élever au-dessus des anges.

La Torah n'aide pas seulement le juif à vivre dans ce monde, elle le prépare également à la vie dans le monde à Venir.
La bénédiction que nous récitons après une lecture publique de la Torah, "Qui a implanté en nous la vie éternelle", fait en réalité référence au monde à Venir, la vie perpétuelle que l'on acquiert par l'étude de la Torah.
[Sfat Emet - Shavouot 5636]

-> Même dans ce monde, cependant, un juif ne peut atteindre son plein potentiel que par la Torah, comme nous le disons chaque jour dans la prière Ouva léTsion : "Qu'Il ouvre notre cœur par Sa Torah" = la Torah ouvre le cœur du juif à la crainte du Ciel (yirat Chamayim).
Le guémara (Shabbath 31b) compare la crainte du Ciel à une maison, en ce sens qu'elle est le point central de la vie juive. La Torah est décrite comme la porte par laquelle un juif peut entrer dans cette "maison" et être capable de s'élever jusqu'au royaume élevé de yirat Chamayim.
[Sfat Emet - Shavouot 5636, 5639, 5640]

<--->

-> La Torah que nous connaissons n'est que la surface extérieure d'un phénomène beaucoup plus profond.
Nos Sages (Pessikta Béra'ha) ont fait allusion à la profondeur de la Torah en la qualifiant de feu noir écrit sur une toile de fond de feu blanc. Alors qu'une grande partie de la Torah peut nous paraître mystérieuse, comme une boule opaque de feu noir, c'est toujours juste sous cette surface que se trouve la véritable signification de la Torah, avec toute la clarté du feu blanc.
[Sfat Emet - Shavouot 5638]

-> La Torah est comparée au feu, non seulement en raison du pouvoir destructeur du feu, mais aussi pour suggérer la permanence et la vigueur du peuple juif. Le feu de l'amour perpétuel d'Hachem pour nous brûle comme une flamme éternelle.
Comme l'écrit le roi Salomon : "Beaucoup d'eau ne peut éteindre l'amour" (Chir haChirim 8,1).
Tous les forces du monde ne peuvent éteindre l'amour qui brûle comme un feu entre Hachem et nous.
[même si un déluge d'eau s'abat, le feu d'amour d'Hachem pour les juifs (individuellement et collectivement) ne s'éteint pas. ]
[Sfat Emet - Shavouot 5660]

+ Hachem nous a donné Sa sainte Torah [et Ses mitsvot]. C'est l'arme que nous devons utiliser contre le yétser ara dans notre guerre contre lui.
Les munitions sont fournies par notre passion (ex: joie, fierté à étudier/faire les mitsvot) et notre attachement à D. (dvékout).

Celui qui accomplit les mitsvot sans enthousiasme et sans passion est comme le serviteur qui n'a pas utilisé de vraies balles. Sans passion ardente ni d'enthousiasme, nos armes restent inutiles dans notre lutte contre le yétser ara.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

La Torah

+ La Torah (quelques réflexions du Baal Chem Tov) :

-> Le Baal Shem Tov enseigne : Les lettres de la Torah sont les chambres du [Palais] Divin et Ses vaisseaux. En fixant sa conscience [sur ces lettres], on peut y attirer une émanation de la Lumière Surnaturelle, comme le dit le Zohar (I 24a) : "Hachem, et la Torah ne font qu'un".
Une personne doit porter toute son attention sur [les lettres de la Torah], car [l'esprit] est l'âme elle-même. Et c'est là l'attachement avec D. (dvékout) [auquel le Zohar (III,73a) fait allusion lorsqu'il déclare que] "le Hachem, la Torah et le peuple juif ne font qu'un".
[Ohr haGanouz laTsadikim - Miketz]

-> Étudier la Torah lichmah (pour elle-même) signifie avec amour [de D.].
Il faut s'attacher aux lettres de la Torah afin de devenir un merkava (véhicule) pour Hachem, qui est la source de toute vie et de tout plaisir sublime.
La Lumière Infinie brille à l'intérieur des lettres, et "dans la lumière du visage du Roi se trouve la vie" (Michlé 16,15).
C'est ce que j'ai entendu de mon maître, le Baal Shem Tov : [La mitsva d'étudier la Torah] lichma signifie pour l'amour de la lettre elle-même, c'est-à-dire pour la lumière infinie et la force vitale cachées en elle.
[Kéter Chem Tov 426]

-> L'intention appropriée (kavana) pour l'étude de la Torah est de s'attacher dans la sainteté et la pureté aux lettres de la pensée et de la parole. En d'autres termes, il faut lier son néfech, son roua'h, sa néchama, son 'haya et son yé'hida (qui sont les 5 niveaux de l'âme) à la sainteté de "la bougie des mitsvot et de la lumière de la Torah" (Michlé 6,23), les lettres qui éclairent, brillent et transmettent la véritable vie Divine.
Lorsque l'on parvient enfin à comprendre et à s'attacher aux lettres sacrées, on est capable de percevoir, par l'intermédiaire des lettres elles-mêmes, même de connaître les événements futurs.
C'est ainsi qu'il est écrit que [les paroles de la Torah] "éclairent les yeux" (Téhilim 19,8-9). En effet, elles éclairent les yeux de ceux qui s'y attachent dans la sainteté et la pureté, comme les lumières des Ourim et des Toumim [sur le pectoral du Cohen Gadol].
[d'après le Baal Chem Tov - Sod Yachin ouBoaz - chap.2]

-> Chaque fois qu'une question était posée au Baal Chem Tov, il ouvrait un volume du Zohar ou de la guémara et l'étudiait pendant un court moment. Il répondait ensuite à la question.
Il a dit un jour : "La lumière avec laquelle Hachem a créé le monde a permis à l'homme de regarder d'un bout à l'autre du monde. [Par la suite,] Il l'a cachée dans la Torah pour les tsadikim.
Ainsi, lorsqu'un tsadik étudie la Torah lichma, il peut regarder d'un bout à l'autre du monde".
[Notser 'Hessed 5,25]

<--->

-> Lorsqu'une personne étudie la Torah, elle doit se reposer un peu de temps en temps afin de s'attacher à D.
[le rabbi de Vitebsk écrit dans la suite : "il faut s'arrêter de temps en temps pendant son étude [de Torah] et contempler la grandeur du Créateur, afin de l'aimer et de le craindre, d'être timide devant lui, de désirer ardemment accomplir ses mitsvot, et ne pas être occupé par de nombreuses pensées ..." ]

Il est impossible pour la plupart des gens de faire l'expérience d'un attachement avec Hachem (dvékout) lorsqu'ils sont engagés dans l'étude de la Torah, car tous les esprits ne sont pas capables d'étudier continuellement dans un état d'amour et de crainte de D. Seuls des individus exceptionnels tels que Rabbi Chimon bar Yo'haï et ses disciples [peuvent le faire], comme l'affirme le Zohar.
Néanmoins, on doit toujours étudier, car la Torah fait briller l'âme, c'est "un Arbre de Vie pour tous ceux qui la saisissent" (Michlé 3,18)
[Likouté Amarim de Rabbi Ména'hem Mendel de Vitebsk - 14b]

-> Lorsque l'on étudie la Torah, il faut se rappeler les mots de la guémara (Béra'hot 8a) : "Depuis la destruction du Temple, il ne reste plus à Hachem, d'autre place dans Son monde que les 4 amot (coudées) de la halakha".
Et on devra réfléchir : "Le Créateur ne se restreint-il pas et n'habite-t-il pas ici même?" On étudiera alors avec joie, respect et amour de D.
[Tsavaat haRivach 119]

-> "Celui qui étudie un sujet 100 fois ne peut être comparé à celui qui le fait cent et un fois" (guémara 'Haguiga 9b).
[ "cent et un"] signifie que les études d'une personne doivent être imprégnées de l'Unique, le Maître de l'Univers.
[Déguel Ma'hané Efraïm - Tsav]

-> Lorsqu'on étudie la Torah, il faut garder à l'esprit devant qui on étudie.
Il arrive que l'on s'éloigne du Créateur en étudiant la Torah de manière inappropriée. Il faut donc en être conscient à tout moment.
[Tsavaat haRivach 54]

<--->

-> "La Torah de D. est parfaite (témima), elle renouvelle l'âme" (Téhilim 19,8).
Le Baal Chem Tov enseigne : La Torah de D. est toujours parfaite et complète, car personne au monde ne l'a encore touchée. [quelque soit la quantité de Torah étudiée, c'est toujours comme si on avait à peine commencé à l'aborder]
C'est parce qu'elle "renouvelle l'âme" de la personne qui l'aborde continuellement avec un enthousiasme nouveau. Lorsque l'on étudie la Torah de D. avec simplicité (témimout), comme si on ne l'avait jamais fait auparavant, elle renouvelle l'âme.
[Vayé'hal Moché - Téhilim 19]

L’importance d’étudier la halakha

+ L'importance d'étudier la halakha (loi juive) :

-> "Celui qui étudie la halakha tous les jours a la garantie d'être un ben Olam HaBa".
[guémara Nida 73a - kol achoné halakhot békhol yom mouvta'h lo chéou ben olam aba]

-> Le rav Shmouel Wosner dit : "Le kitsour (abrégé) du Choul'han Aourkh nous enseigne comment vivre en tant que juif(ve). Le Choul'han Aroukh est lorsque l'on a une question".
[même 3 minutes par jour d'étude de la halakha concrète permet avec le temps de connaître beaucoup d'halakhot (même si c'est mieux d'y consacrer davantage, il ne faut pas rien faire faute de temps).
Même 3 halakot par jour, cela fait près de 1 000 halakhot sur l'année! ]

<--->

-> Nos Sages promettent que l'étude de la halakha chaque jour garantit une part dans le monde à Venir (olam haba).
Cela est difficile à comprendre parce que nous commençons la lecture des Pirké Avot en disant que : "tout juif a une part dans le monde à Venir" (kol Israël yéch laém 'helek laolam aba).
Alors pourquoi la guémara dit-elle que seuls ceux qui étudient la halakha chaque jour sont des ben Olam haBa?

-> Le Arou'h laNèr (guémara Nidda 73) répond :
"[Si quelqu'un n'étudie pas la halakha], il recevra le Olam haBa, mais uniquement après être passé par un processus de purification.
Tout comme l'argent et l'or sont purifiés de tous les défauts, ces personnes devront subir une purification pour se nettoyer de tous les types de yétser ara et de fautes de ce monde.
Cependant, [lorsqu'une personne étudie la halakha], elle devient un "ben Olam haBa". Il méritera facilement le Olam haBa, et il ira immédiatement au monde à Venir (Olam haBa) lorsqu'il quittera ce monde. Hachem l'y conduira."

-> C'est parce qu'il y a beaucoup de discussions dans la guémara, et il y a souvent plusieurs opinions, et on n'arrive pas tout de suite à la halakha lémaassé (concrète, à faire en pratique).
Mais lorsqu'on étudie la halakha, on atteint la vérité cristallisée (fruits de nombreux débats entre nos Sages), la volonté d'Hachem pour nous.

Le Arou'h laNèr écrit :
"De même qu'une personne étudie la vérité claire et tranchée [par nos Sages], qui n'a pas besoin d'être clarifiée et purifiée, ainsi elle n'aura pas besoin d'être purifiée/clarifiée dans le Olam haBa."

=> C'est donc l'un des avantages de l'étude de la halakha.
On étudie la décision finale, la volonté distillée d'Hachem. On apprend la vérité cristallisée qui n'a pas besoin d'être corrigée [par l'avis d'autres sages], afin qu'on n'ait pas besoin d'être corrigé dans le monde à Venir (olam aba). On sera immédiatement amené à sa portion dans le Gan Eden.

<--->

-> Il est écrit : "Acclamez Hachem, toute la terre!" (הָרִיעוּ לַיהוָה כָּל הָאָרֶץ - ariou l'Hachem kol aarets - Téhilim 100,1).
Le Yisma'h Israël ('Hanouka - p.95) dit que "kol aarets" (כל הארץ) peut être traduit par "entièrement en matérialité" (la terre renvoyant au matériel, à l'inverse du ciel, au spirituel).
Le verset fait allusion aux personnes qui sont à des niveaux déficients et qui sont entièrement immergées dans les plaisirs et les poursuites de la matérialité de ce monde.
Le verset proclame : "ariou l'Hachem" (הָרִיעוּ לַיהוָה) = eux aussi peuvent sortir de leur matérialité et louer Hachem. Comment le font-ils ?
Les premières lettres de : הָרִיעוּ לַיהוָה כָּל הָאָרֶץ forment : "Halakha" (הלכ"ה).
Le Yisma'h Israël enseigne que la ségoula d'étudier la halakha est qu'elle tire les gens hors de la matérialité, de leurs bas niveaux, et les élève à des niveaux plus élevés [spirituellement].

[une explication, basée sur les leçons du Arizal, est, comme nous l'avons vu plus haut, que la halakha a la qualité d'être de la Torah purifiée (la conclusion de nombreux débats entre les Sages).
Bien que "toutes les idées saintes de la Torah sont la parole d'Hachem" (elou véélou divréé Elokim 'haïm), même lorsqu'elles semblent contradictoires. Néanmoins, tous les points de vue ne sont pas de la halakha lémaasé (ce qu'on doit faire en pratique).
L'étude de la halakha a une qualité particulière car il s'agit d'étudier la Torah distillée (conclusion d'avis de nos Sages), si l'on peut dire, le dernier mot de ce qu'Hachem attend de nous dans ce monde, et la ségoula de cette étude est qu'elle affinera, purifiera et perfectionnera la personne. ]

Le Yismach Yisrael écrit :
"Quelqu'un qui étudie la halakha est important ('hachouv) pour Hakadosh Baruch Hu, aussi spécial que les personnes qui ont chachmah, binah, et daas qui sont bnei Olam Haba".

<--->

-> On peut noter que le verset suivant (Téhilim 100,2) déclare : "Servez Hachem avec joie, venez devant Lui avec des louanges" (ivdou ét Hachem bésim'ha bo'ou léfanav bir'nana). Comment servir Hachem avec joie?
L'un des principaux moyens est l'étude de la halakha, comme il est dit :"Les halakhot d'Hachem sont droites, ce qui réjouit le cœur" (pikoudé Hachem yécharim méchamé'hé lev - Téhilim 19,9).
[Amalek renvoie au doute (safek), et lorsque l'on sort du doute (je fais ce qu'il y a de mieux de ma vie, on a notre âme en adéquation [et non en décalage] avec ce qu'on fait, donc on n'a pas de mal être interne), alors il y a de la joie pure et totale. ]

On sort de la matérialité lorsqu'on étudie la halakha.
[tout devient alors une occasion d'agir selon la volonté d'Hachem, même une action banale est faite en ce sens (ex: dormir, manger, ...)]

-> Ainsi, un autre avantage de l'étude de la halakha est qu'on deviendra joyeux, comme on a vu : "les halakhot d'Hachem sont droites, ce qui réjouit le cœur."
Or, lorsque l'on est joyeux, on est avec Hachem, comme il est dit, pourrait : "la puissance et la joie à Sa place" (oz vé'hétva bimkomo - Divré haYamim I 16,27).
Le 'Hatam Sofer explique que cela fait de cette personne un candidat approprié pour le Olam haBa, car le Olam haBa est l'endroit où nous nous prélassons dans la présence d'Hachem.

Nos Sages disent que la Ché'hina réside là où il y a de la joie, et ils disent que la Ché'hina réside là où l'on étudie la halacha.
[selon guémara (Shabbath 30b) : "La Présence Divine ne réside que dans la joie [dans le cadre permis par la halakha]".
selon la guémara (Béra'hot 8a) : "Depuis le jour où le Temple a été détruit, la seule chose que Hachem a dans ce monde est les 4 amot de la halakha".]
Le 'Hatam Sofer explique que puisqu'une personne était avec Hachem dans ce monde, alors elle méritera d'être avec Hachem dans le monde à Venir (Olam haBa).

<--->

-> La guémara (Taanis 22a) déclare :
"Rav Broka venait au marché de Lefet, et Eliyahou haNavi était souvent avec lui. Rav Broka demanda à Eliyahou : "Y a-t-il quelqu'un dans ce marché qui soit un ben Olam haBa"?
Eliyahou répondit qu'il n'y en avait pas.
Rav Broka vit alors une personne portant des chaussures noires (ce qui, à l'époque, n'était pas une façon juive de s'habiller) et ne portant pas de tsitsit. Eliyahou lui dit que cette personne était un ben Olam haBa.
Rav Broka courut vers lui et lui demanda ce qu'il faisait. Il lui répondit : "Ne me posez pas la question aujourd'hui, revenez demain."
Le lendemain, Rav Broka rencontra cette personne sur la place du marché et lui demanda : "Que faites-vous?"
L'homme répondit qu'il était gardien de prison, et qu'il veillait à ce que les hommes et les femmes soient emprisonnés séparément, et qu'il protégeait les femmes des non-juives qui avaient les yeux rivés sur elles. Il s'habille comme les non-juifs, afin de pouvoir se mêler aux non-juifs, et ainsi pouvoir les entendre parler de leurs décrets [contre les juifs]. Ensuite, il en informe les rabbanim des décrets sévères qu'ils préparent, afin qu'ils puissent prier et les annuler.
"Si je ne vous ai pas répondu hier, c'est parce que je venais d'entendre parler d'un nouveau décret sévère, et je me suis empressé d'en informer les Sages pour qu'ils puissent annuler le décret avec leurs prières".

Pendant qu'ils parlaient, 2 autres personnes sont arrivées au marché, et Eliyahou a dit à Rav Broka que ces 2 hommes étaient également ben Olam haBa.
Rav Broka leur demanda ce qu'ils faisaient. Ils répondirent : "Nous sommes des gens joyeux et nous rendons heureux les gens tristes. Lorsque nous trouvons 2 personnes en conflit, nous nous occupons d'elles [avec nos plaisanteries et nos esprits joyeux] jusqu'à ce que la paix s'installe entre elles."
Rachi ajoute que : le fait d'augmenter la paix entre les gens est l'une des mitsvot récompensées déjà dans ce monde, et dont la récompense principale est réservée pour le monde à Venir.

=> Ainsi, la guémara nous parle de 3 personnes qui étaient des ben Olam haBa.
L'une d'entre elles était un geôlier, qui était mosser néfech pour aider les femmes juives, protéger les gens des fautes, et aider à annuler les décrets sévères sur la nation juive.
Les deux autres étaient des personnes joyeux qui rendaient les personnes tristes heureuses et qui faisaient la paix entre les ennemis.
Ce sont les gens du marché qui étaient ben Olam haBa.

Le Torat 'Haïm (guémara Sanhédrin 90) demande : puisque tous les juifs ont une part dans le Olam haBa, alors comment se fait-il que sur toute la place du marché, seules ces trois personnes étaient des ben Olam haBa?
Il répond que la plupart des juifs se voient accorder le Olam haBa, mais pas parce qu'ils le méritent.
Hachem leur accorde un cadeau (mat'nat 'hinam), et les amène au Olam haBa, bien que, selon leurs actes, ils ne méritent pas cette récompense.
Sur cette place de marché, seules 3 personnes ont mérité le Olam haBa par leur propre mérite.

==> Ceux qui étudient les halakhot chaque jour sont également des bné Olam Haba. Cela signifie qu'ils mériteront d'obtenir une chose énorme : le monde à Venir (Olam haBa), grâce à ce mérite énorme d'avoir étudié la halakha au jour le jour.

"Lorsqu'un homme se surpasse afin de se livrer à l'étude de la Torah, il peut atteindre des niveaux spirituels élevés.
Et même s'il est au plus bas de l'échelle et très égaré du chemin Divin, s'il étudie du mieux qu'il peut, il peut remonter et accéder à des degrés sublimes suivant l'effort fournit."
[Zohar - vol.3, p.91]

<--->

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Emor 22,10-13) enseigne :
Les grands Sages qui connaissent les profondeurs de l'âme (voir Zohar vol.2, p.94) affirment que grâce à l'étude de la Torah que le Créateur nous a donné, les différents niveaux de l'âme s'affermissent et rayonnent.
[...]
Il faut aussi savoir que tout ce que D. a créé, fait, façonné, reçoit sa vitalité, et se nourrit des mondes spirituels, et plus précisément de celui surnommé "Atsilout", qui est illuminé par la lettre "Youd" du nom d'Hachem יהוה. Cet aliment est appelé "Kodesh" (sacré), source de vie, de bonheur, de bienfaisance.

Bien que cette vitalité soit déversée sur toutes les créatures du monde, car sans elle il n'y a pas d'existence possible, comme écrit le prophète Né'hémia (v.9,14) : "Tu es celui qui nourrit toutes les créatures", chacune la recevra suivant sa proximité ou son éloignement de la source de cette vie, à l'image des végétaux qui sont irrigués suivant leur position par rapport à la source d'eau.

Hachem a fait cela ainsi, afin de nourrir spirituellement chacun suivant les efforts qu'il fournit pour se purifier et de s'approcher d'Hachem et de Sa Torah.

<--->

-> Ailleurs, le Ohr ha'Haïm haKadoch (Bé'houkotaï 26,3-3) écrit sur la valeur de l'étude de la Torah par rapport à celle des mitsvot :
"Un homme peut faire des mitsvot, cependant si certaines fois il trébuche la faute pourra le changer et l'égarer du bon chemin. De plus, les bonnes actions qu'il aurait faites dans le passé ne lui viendront pas en aide le jour de sa faute.

Par contre la mitsva de l'étude de la Torah est une protection et une garantie. Tous ceux qui s'y adonnent recevront à tout jamais une protection.
Ainsi que nos Sages (guémara Sota 21) l'ont dit : "un péché éteint une mitsva mais n'annule pas le mérite de l'étude de la Torah".
Ce mérite [de l'étude] l'accompagnera pour l'éternité."

<--->

-> "La Torah protège et sauve l'homme du mauvais penchant" (guémara Sota 21a).

Efforts vs résultats dans l’étude de la Torah

+++ Efforts vs résultats dans l'étude de la Torah :

+ "Si vous marchez dans les lois d'Hachem, observez Ses mitzvos et accomplissez-les" (Bé'houkotaï 26,3).

-> Rachi explique que "marcher dans les lois d'Hachem" (im bé'houkotaï télé'hou) signifie faire des efforts dans l'étude de la Torah (étudier pour étudier), et "observer Ses mitsvot" (mitsvotaï tichmérou) signifie se donner de la peine dans la Torah afin d'apprendre comment accomplir les mitsvot.

-> Le Baal HaTurim note que la guématria de אִם בְּחֻקֹּתַי תֵּלֵכוּ" est la même que celle de "עמלים בדברי תורה" (se donner de la peine dans la Torah).

=> b'h, nous avons voir que nous sous-estimons l'importance des efforts dans la Tora, préférant se focaliser sur le résultat.

<--->

-> La guémara (Pessa'him 50a) raconte que rav Yossef tomba un jour malade et que son âme le quitta. Lorsqu'il reprit conscience, son père lui demanda ce qu'il avait vu. Rav Yossef répondit qu'il avait vu un monde inversé, où les personnes considérées comme importantes dans ce monde occupaient une place inférieure, tandis que celles qui étaient considérées comme inférieures étaient tenues en haute estime.
Son père lui répondit : "Mon fils, tu as vu un monde clair."

Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou vol.3,p.20) explique que ceux considérés comme "inférieurs" dans cette guémara font référence à ceux qui travaillent dur pour apprendre la Torah.
Une personne peut travailler très dur pour comprendre la Torah, mais en raison de ses capacités limitées, n'accomplir que très peu de choses. Dans ce monde, les connaissances dérisoires d'une telle personne peuvent être dépréciées.
Cependant, dans l'autre monde, sa clarté dans la Torah sera proportionnelle à ses efforts.

-> Le Maharal (introduction à son Tiféret Israel) explique pourquoi la bénédiction récitée avant d'étudier la Torah est "la'assok bédivré Torah" (être occupé avec les mots de la Torah), par opposition à "lil'mod divré Torah" (apprendre les mots de la Torah).
L'apprentissage est un type d'étude qui permet d'acquérir des connaissances (l'essentiel étant ce que tu as appris au final). Cependant, en ce qui concerne l'étude de la Torah, tant que l'on essaie d'obtenir la vérité, on a accompli la mitsva, même si ses conclusions sont erronées. (l'essentiel est la peine, le mal que tu t'es donné, peut importe le résultat. )

[ainsi, chaque juif est jugé en fonction du fait de donner le meilleur de lui même.
Voir l'important enseignement du Steïpler : http://todahm.com/2018/10/10/agir-au-maximum-de-ses-capacites ]

<--->

+ Dans l'étude : l'essentiel c'est les efforts investis, pas la réussite :

-> Il est écrit dans la guémara (Shabbath 31a) :
Deux non-juifs se sont présentés devant Hillel et Chamaï pour se convertir au judaïsme.
Le premier candidat a demandé qu'on lui enseigne toute la Torah en se tenant sur un pied. Chamaï l'a repoussé et Hillel l'a converti.
Le second voulait se convertir pour devenir Cohen Gadol. Là encore, Chamaï le renvoya et Hillel le convertit (après l'avoir informé qu'il ne pouvait pas être Cohen Gadol).

=> À quoi pensaient ces non-juifs? Croyaient-ils vraiment qu'ils pouvaient apprendre toute la Torah sur un pied ou recevoir le titre si prestigieux de Cohen Gadol?

La réponse réside dans une distinction fondamentale entre l'étude de la Torah et autres les activités laïques.
Ces deux non-juifs sont venus avec deux perspectives laïques :
1°/ Le résultat est ce qui importe, et plus vite et plus facilement vous l'obtenez, mieux c'est.
C'est pourquoi le premier non-juif cherchait à maîtriser la Torah d'un seul pied, rapidement et facilement.

2°/ Le respect, l'honneur et la récompense sont accordés à ceux qui obtiennent des positions élevées, quelle que soit la manière dont ils les ont obtenues.
Par conséquent, le second converti voulait bénéficier du prestige du Cohen Gadol.

-> Cette guémara met en avant que la perspective juive diffère dans ces deux domaines, comme nous l'apprenons également dans les Pirké Avot.
La dernière michna du chapitre 5 (et, pour l'essentiel, de l'ensemble des Pirké Avot, puisque le 6e chapitre a été ajouté ultérieurement) cite deux Tanaïm :
- "Ben Bag Bag (בַּג בַּג) dit : "Approfondissez (la Torah) encore et encore, car tout s'y trouve".
- ... Ben Hé Hé (הֵא הֵא) dit : "La récompense est à la mesure de la peine/effort".

De nombreux commentateurs s'étonnent des noms uniques de ces sages. Les Tossafot ('Haguiga 9b) écrivent qu'ils étaient des convertis". Puisque tous les convertis sont les enfants d'Avraham, dont le nom a été complété par la lettre "hé" (passant de Avram à Avraham - Béréchit 17;5 &15) ; on les appelle [génériquement] "hé". ou "bag", ce dernier comprenant les lettres beit et guimel, dont le total est de 5, comme la valeur de la lettre hé (הֵ).
[Le rav Barou'h Eptsein suggère que les 2 sages Ben Bag Bag et Ben Hé Hé sont des convertis d'Hillel.]

Ces deux convertis nous enseignent deux leçons qu'ils ont apprises en devenant juifs et en découvrant le caractère unique de l'étude de la Torah.
- Premièrement, la Torah est infinie. Il n'y a pas de raccourci dans son étude, de moyen de tout apprendre très vite. Pour comprendre la Torah, il faut travailler dur. Il faut s'y plonger encore et encore. Elle ne peut absolument pas être apprise en se tenant sur un seul pied.

- Deuxièmement, la récompense de l'étude de la Torah ne dépend pas de trophées (ex: j'ai fais 10 siyoum, étudié tout le shass, je connais par coeur ... ) que l'on peut recevoir (résultat visible extérieurement). Au contraire, la récompense est basée sur la "douleur", l'effort que l'on investit (Hachem voit les cœurs, et le combat interne que l'on aura mené pour la Torah. Chacun selon ses capacités, environnement, ... ).
[le Ram'hal dit que "la récompense est à la mesure de la peine/effort" = cela fait référence à l'étude de la Torah. ]

Cette idée est soulignée dans la prière récitée à la fin d'un traité talmudique (siyoum).
Rabbi Né'hounya ben haKana (guémara Béra'hot 28a) prononçait ces mots chaque fois qu'il entrait et sortait du beit midrach : "Nous te remercions, Hachem ... d'avoir placé notre sort parmi ceux qui s'assoient dans le beit midrach, plutôt qu'aux coins des rues ... Nous travaillons et [ceux de la rue] travaillent. Nous travaillons et recevons une récompense, tandis qu'ils travaillent et ne reçoivent pas de récompense ".

Le 'Hafets 'Haïm demande : Peut-on vraiment dire que le tailleur et le cordonnier ne reçoivent aucune compensation pour leur travail? Bien sûr que non. Cependant, la façon dont ils reçoivent leurs revenus diffèrent fondamentalement des nôtres.
Les artisans ne sont payés pour leur travail que lorsqu'ils l'achèvent. Quel que soit le nombre d'heures qu'ils consacrent à leur travail, ils ne recevront pas un centime s'ils ne l'achèvent pas.
Dans l'étude de la Torah, en revanche, on est récompensé pour son temps et ses efforts, quelle que soit l'étendue de ce que l'on parvient à comprendre de son apprentissage.

Mais pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi le labeur a-t-il de la valeur même s'il n'est pas suivi de résultats concrets?

L'apprentissage de la Torah est le moyen de développer les relations les plus étroites avec Hachem. [cf. Ram'hal Dére'h Hachem 1:4:9 ; Tanya 1:5]
Plus on met des efforts dans la Torah, plus on montre à quel point on apprécie et on désire cette relation.
En ce sens, la guémara (Béra'hot 17a) dit : "Heureux soit celui qui fait des efforts dans la Torah et qui donne du plaisir à son Créateur".
Le fait de se donner de la peine pour la Torah génère du plaisir à Hachem, et c'est le meilleur "résultat" qui soit.

<--------->

-> Le rav David Hofstedter (Darach David - Shavouot) écrit :
En ce qui concerne les choses terrestres, des obstacles inévitables, routes cahoteuses ou objets suspendus hors de portée, empêchent le chercheur d'atteindre le but qu'il s'est fixé. Chacun préférerait donc que la route vers le succès soit aplanie et que tout ce dont il a besoin soit facile à obtenir.
Il en est tout autrement de l'étude de la Torah! L'effort, le travail et la peine ne sont pas simplement des voies pour acquérir la connaissance mais ce sont des fins en elles-mêmes qui déterminent la récompense que l'étudiant recevra pour le mal qu'il s'est donné.
Les Sages de la michna enseignent : "La récompense est à la mesure de l'effort" (Pirké Avot 5,23) et : "Si tu t'es efforcé d'étudier la Torah, Il a une grande récompense à te donner" (Pirké Avot 4,10).
Le Tossafot Yom Tov commente : "Comme la récompense est déterminée par le degré de travail et d'effort fournis, et pas par la quantité étudiée, la michna précise : Si tu l'es efforcé d'étudier la Torah et pas : si tu as étudié la Torah. Car qu'on [réussisse] peu ou beaucoup, tout dépend de l'effort."

-> Le rav Its'hak de Vienne explique ainsi cette michna (Avot 5,23) : "Lorsqu'un homme a fait autant d'efforts que possible, mais n'a pas emmagasiné plus qu'un minimum de connaissances en Torah, il reçoit la même récompense que celui qui a amassé davantage en vertu du principe : "La récompense est à la mesure de l'effort"." (Séfèr Or Zaroua, vol. 1, Hilkhot Kriat Chema 6)

-> Le rav 'Haim de Volozhin, principal disciple du Gaon de Vilna, écrit que le Gaon faisait d'intenses efforts dans son étude de la Torah : "Ce qui dépasse tout le reste, c'est sa force et ses œuvres impressionnantes, car il ne montrait aucun aspect inhabituel de son âme autre que l'énergie qu'il dépensait sagement, en connaissance de cause et habilement. Apres tous ses efforts, pourtant, lorsque le ciel voulut lui transmettre une connaissance supérieure sans exiger de lui un effort ou de l'énergie, il ne trouva pas l'offre désirable ... Car j'ai entendu directement de sa bouche que des magguidim, c'est-à-dire des anges, venaient souvent a sa porte ... mais il ne leur a jamais prêté l'oreille". (Introduction au Sifra déTsniouta)

-> Le 'Hafets 'Haïm (Al haTorah - Be'houkotai) explique ainsi une prière citée dans la Guemara : "Je fais des efforts [dans les recherches spirituelles] et eux font des efforts [dans les poursuites terrestres]. Je fais des efforts et suis récompensé tandis qu'eux font des efforts et ne sont pas récompensés" (guémara Béra'hot 28b).

=> A première vue, on pourrait remettre cette prière en question : un ouvrier ou un artisan qui fournit un effort physique n'est-il pas payé pour son effort? Pourquoi la guémara dit-elle qu'on est récompensé seulement pour les efforts qu'on a faits pour la Torah?
La réponse est que, dans les choses terrestres, la récompense dépend de la production et pas de l'effort.
Dans la vie pratique, l'effort n'est qu'un moyen pour réaliser un travail. Si donc un homme travaille, se donne du mal mais ne produit rien malgré tout son travail, le mal qu'il s'est donné n'a aucune valeur.
Pour l'étude de la Torah, c'est tout le contraire : D. désire l'effort, indépendamment du résultat. Par conséquent, celui qui se donne du mal pour étudier la Torah est récompensé pour son effort, qui représente un but en soi .

<--------->

-> L'un des thèmes centraux de l'étude de la Torah est le concept d'efforts, de labeur dans l'étude de la Torah. Ce concept est si fondamental que Rachi (Vayikra 26:3,14) explique que les bénédictions extraordinaires qu'Hachem promet ne viennent qu'à la suite de notre labeur/efforts dans la Torah, et que les terribles malédictions, de la réprimande, résultent d'un manque de labeur dans l'étude de la Torah.

-> Le 'Hazon Ich (Letters 1,2) écrit que l'étude de la Torah : "exige des efforts et une lutte contre la paresse. Cela implique l'étudier même si l'on ne voit pas de 'hidouchim, de revoir le matériel de nombreuses fois et d'examiner minutieusement des choses qui, au début, non seulement ne nous procurent pas de stimulation intellectuelle, mais nous sont pénibles.
Cependant, ce labeur est le "labeur de la Torah" auquel se réfèrent toutes les ségoulot de la Torah (c'est-à-dire les bénédictions, les succès et les qualités garanties à quelqu'un qui étudie la Torah). Après de tels efforts, les portes de la lumière s'ouvrent et celui qui étudie éprouve un plaisir sans limites."

<--->

-> Dans tous les domaines autres que l'étude de la Torah, la seule chose qui compte, ce sont les résultats. Avez-vous construit de bonnes étagères? Avez-vous gagné beaucoup d'argent? Avez-vous obtenu de bonnes notes dans vos études? ...
La Torah est différente. La Torah consiste à construire une relation avec Hachem. Le plus grand connecteur est celui qui consiste à travailler pour comprendre la sagesse d'Hachem. C'est un signe de dévouement et d'attachement à l'objectif de connaître Hachem et de se rapprocher de Lui.
Lorsqu'un mari s'efforce d'aider sa femme, l'effort lui-même est une expression profonde de son amour et de son engagement envers elle. Cette volonté de tout mettre en œuvre pour elle a infiniment plus de valeur aux yeux de sa femme qu'un cadeau coûteux dépourvu de cœur et d'âme.
Sa démonstration d'effort renforce et approfondit l'affection et la proximité qu'ils ressentent l'un envers l'autre.

La chose la plus importante dans la Torah est l'effort que nous investissons pour la comprendre.
Malheureusement, nous sommes influencés négativement par l'idéologie occidentale qui suppose que la grandeur est mesurée par des chiffres.
Il est impératif que nous éradiquions cette vision non conforme à la Torah. Le succès en tant que juif se définit par une seule chose : Avez-vous donné le meilleur de vous-même?
Votre relation avec Hachem dépend uniquement du fait que vous avez fait tout ce que vous pouviez pour votre avodat Hachem, en utilisant les forces et les capacités que D. vous a accordées.

-> Un chauffeur de taxi eut un jour le mérite de conduire le Steïpler, qui lui demanda s'il parvenait à étudier.
"Je fais de mon mieux", répondit le chauffeur. "Chaque soir, j'assiste à un cours de guémara, mais je suis tellement épuisé par le travail de la journée que, malgré mes efforts pour écouter, je m'endors presque toujours et ne me réveille qu'à la fin du cours."
À la fin du trajet, le Steipler s'est tourné vers le chauffeur et lui a dit avec beaucoup d'affection
"Vous devez savoir qu'en ce monde, vous pensez ne pas valoir grand-chose, mais je peux vous garantir qu'au Ciel, vous êtes un grand général, parce que vous faites tout ce que vous pouvez. Tu n'es pas capable de faire plus que cela. Continuez à aller au shiur, même si vous vous endormez, parce qu'au Ciel, ils vous considèrent comme un grand tsadik".
[rapporté dans Touv'ha Yabiou - Chémot p.193 ; voir lien ci-dessus pour les paroles du Steipler plus détaillées. ]

-> "Il y a quelqu'un qui ne peut trouver personne pour lui enseigner [la Torah].
Pourtant, en raison de son amour pour la Torah, il fait les efforts autant qu'il le peut dans la Torah. Même s'il tâtonne et ne comprend pas ce qu'il dit, chaque mot qu'il prononce s'élève vers le Ciel, et Hachem est rempli de joie grâce à eux.
Hachem les plante autour de la rivière dans le Ciel, et ils deviennent de grands arbres spirituels...
"
[Zohar - vol.III, p.85b]

=> On voit que l'essentiel est de faire de son mieux, d'y investir tous nos efforts.

<--->

-> D'un certain point de vue, en particulier parce qu'il est si difficile pour une personne qui travaille de se réserver du temps pour étudier la Torah, son avodat Hachem pourrait être une démonstration très spéciale de dévouement et de dévotion à Hachem. [il est plus dur de se connecter au monde du travail, puis de devoir se connecter totalement au monde de la Torah, par rapport à ceux qui ont tout le temps la tête dedans. ]
Il est possible qu'avec un bon état d'esprit, d'établir un lien aussi fort avec Hachem dans le peu de temps qu'on a pour étudier que si l'on étudié à plein temps pendant de longues heures.
[...]
Nos Sages nous enseignent que la Torah est l'outil qu'Hachem nous a donné pour combattre le yétser ara. "J'ai créé le yétser ara et j'ai créé la Torah comme son antidote" (guémara Kidouchin 30b).
Le terme utilisé par la guémara pour désigner l'antidote est tavlin, dont le sens littéral est "épice".
Une toute petite pincée d'une épice peut affecter et améliorer le goût d'une énorme marmite de nourriture dont la quantité est plusieurs fois supérieure à celle de l'épice elle-même.
De même, parfois, même lorsqu'une personne n'étudie que de petites quantités de Torah, celle-ci a la capacité de la protéger du yétser hra pendant de nombreuses heures tout au long du reste de la journée.
[rav Avraham Tabor]

[ainsi, on ne doit pas se décourager en constatant qu'on a si peu de temps à consacrer à la Torah. Mais on doit faire de notre mieux, y investissant tout notre temps de libre, nos capacités et efforts disponibles, et alors Hachem pourra nous faire que la Torah nous impact comme si on l'avait étudiée longues heures.
L'essentiel est de faire de notre mieux! ]

<----->

-> Le rav 'Haïm Vital écrit que le Arizal lui a dit qu'il avait une âme extrêmement sainte.
Le rav 'Haïm Vital lui a demandé comment il pouvait affirmer une telle choses alors que qu'en piété il ne pouvait même pas se comparer au plus petit des Richonim.

Le Arizal lui a répondu :
"Vous devez savoir que la grandeur d'une personne ne dépend pas de ses actions. Elle dépend plutôt de l'époque et de la génération dans laquelle elle vit. Une toute petite action dans cette génération vaut de nombreuses mitsvot accomplies dans les générations précédentes, car de nos jours, l'impureté a énormément augmenté, bien plus qu'auparavant."
Il poursuit en lui disant que, pour cette raison, son âme est plus grande que celle de certains Amora'im et même Tana'im de l'époque de la Michna.

Le 'Hafets 'Haïm (Tsipita Liyéchoua chap.1) a développé une idée similaire à celle-ci, notant que la source de cette idée est l'enseignement : "une fois avec difficulté vaut plus que 100 fois sans difficulté" (Avot déRabi Nathan - chap.3).

-> Sur la base de cette idée, le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat Torah - Bamidbar p.147) écrit :
"De nos jours, il y a un garçon à la yéchiva qui s'efforce de comprendre les écrits d'un gadol des générations précédentes, mais malgré tous ses efforts, il ne parvient pas à comprendre pleinement ce que le gadol a écrit. Cependant, il est très possible que ce ba'hour soit plus grand que ce gadol. En fait, il n'y a aucun doute à ce sujet ; mais nous ne pouvons pas le dire trop fort, car cela pourrait conduire à l'orgueil."

=> On ne doit pas écouter notre yétser ara qui essaie de nous dévaloriser, pour nous pousser à accomplir moi. Au contraire, nos efforts dans la Torah sont extrêmement précieux aux yeux d'Hachem.
[par exemple : L'incroyable grandeur de chaque juif à notre génération : http://todahm.com/2022/02/08/la-grandeur-de-chaque-juif-a-notre-generation ]

<--->

-> Cette idée éclaire la michna :"Voici la voie de la Torah : Vous mangerez du pain salé et boirez de l'eau en petite quantité. Vous dormirez à même le sol et mènerez une vie difficile" (Pirké Avot 6,4).
Cette michna met beaucoup de gens mal à l'aise. Dois-je vraiment me résigner à une vie de pauvreté et de souffrance si je veux apprendre la Torah? Qui pourrait jamais prendre un tel engagement de tout cœur?

-> Pourtant, Rachi jette une lumière nouvelle sur cet enseignement de nos Sages :
"La Michna ne dit pas à une personne riche qu'elle doit mener une vie difficile pour apprendre la Torah. La Michna veut plutôt dire que même s'il ne vous reste que du pain et du sel, et que vous n'avez pas d'endroit où dormir, la Torah exige toujours que vous vous consacriez à l'étude."

-> Pour être en mesure d'étudier la Torah avec diligence, il faut avoir l'esprit tranquille, ce qui est certainement favorisé par des conditions de vie confortables et une alimentation riche et saine. La Michna ne nous dit pas ce qu'il faut manger ; elle nous enseigne plutôt l'état d'esprit que nous devons avoir par rapport à l'étude.
Une personne doit être tellement dévouée à l'étude que même si elle est confrontée à de grandes difficultés, elle continuera à apprendre au maximum de ses capacités.

Une épouse serait ravie d'entendre son mari lui dire tout ce qu'il est prêt à faire pour elle, même si les circonstances ne se présentaient jamais. La démonstration de dévouement et d'amour que révèle une telle déclaration, affirmant qu'ils seront liés même dans l'adversité, cimente véritablement leur relation.
Il en va de même pour l'étude de la Torah. Si une personne vit avec l'attitude qu'elle n'arrêtera pas d'étudier même dans des circonstances difficiles (pain salé, boire peu d'eau, ...), elle construit sa relation avec Hachem à un degré incroyable. Telle est la voie de la Torah!
[rav Avraham Tabor]

Le commentaire de Rabbi Akiva : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même est une grande règle de la Torah (zé klal gadol baTorah)" (guémara Yérouchalmi Nédarim 9:4), peut également être traduit d'une manière différente.
Le mot כלל (klal) peut faire référence à : Klal Israël, la nation juive.
Ainsi, l'observation de Rabbi Akiva peut également signifier : "Le commandement d'aimer ton prochain comme toi-même fait d'Israël une nation grande dans la Torah".
Inversement, l'adhésion commune à la Torah favorise l'unité entre les juifs.
[Sfat Emet - Shavouot 5662]

La Torah (selon le Sfat Emet)

+ La Torah (selon le Sfat Emet) :

-> Le concept d'étudier la Torah lichma (pour elle-même - לשמה) peut être interprété littéralement - pour son nom (chem - שם).
Alors qu'Hachem a créé la Torah avant l'univers, Il a dissimulé la lumière de la Torah dans le monde naturel. Ainsi, l'univers lui-même est "le nom" (c'est-à-dire l'impression de surface) de la Torah.
Lorsqu'une personne apprend la Torah "lichma", elle se plonge dans l'étude avec l'objectif que la lumière de la Torah pénètre l'univers.
Celui qui étudie la Torah pour "son nom" = pour obtenir la lumière de la Torah cachée dans la création, méritera de voir qu'en effet, l'éclat de la Torah est inhérent à tout l'univers ...

En s'immergeant dans la Torah, on se rend compte que les composantes apparemment disparates de l'univers ne font en réalité qu'un, toutes créées par Hachem.
[Sfat Emet - Bamidbar 5632]

-> Grâce à la Torah, la lumière de l'âme pénètre même le corps.
[Sfat Emet - Bamidbar 5653]

-> La Torah est appelée parfaite (témima) en raison de sa capacité à élever les mortels, possédés par les valeurs du monde matériel, jusqu'aux normes élevées d'Hachem.
Il ne peut y avoir de plus grande perfection que de relier l'homme à son Créateur.
[Sfat Emet - Nasso 5636]

-> Chaque individu jouit d'une part unique dans la Torah.
En apprenant de la contribution de chacun à la Torah et en partageant leurs connaissances en Torah, le peuple juif est devenu un ensemble intégré.
[Sfat Emet -Teruma 5660]

-> De même qu'Hachem est omniprésent, de même (si l'on peut dire) le peuple juif est destiné à habiter en tout lieu pour propager la Torah dans l'univers.
[d'après Haazinou 5655]

-> La Torah enracinée dans le ciel, bien qu'accordée à l'homme résidant sur terre, a la capacité d'élever tout ce qui se trouve sur terre jusqu'au ciel.
[Sfat Emet - 'Haazinou 5637]

-> Dans des circonstances idéales (par exemple avant le péché du Veau d'or), les lettres de la Torah inscrites sur les Tables de la Loi éclairaient elles-mêmes chaque cœur juif, sans qu'il soit nécessaire d'écrire la Torah elle-même.
Au fur et à mesure que chaque génération s'éloignait de cet idéal, il devint nécessaire de transcrire davantage d'éléments de la Torah, d'abord l'ensemble de la loi écrite, puis la loi orale.
[Sfat Emet - Vayélé'h 5648]

<--->

-> également : la Torah (selon le Sfat Emet) : http://todahm.com/2019/07/08/la-torah

<--------->

+ Torah Ecrite & Orale :

-> La Torah écrite (Torah chébikhtav) ne se réfère pas seulement à la parole divine écrite dans le rouleau de la Torah, mais aussi à l'étincelle sacrée intérieure logée dans chaque âme juive.
Ce n'est qu'en discutant des pensées de la Torah (Orale - Torah chébéal pé) que cette étincelle peut être déclenchée.
[Sfat Emet - Nitsavim 5638]

-> Le terme : "Torah chébéal pé", traduit littéralement par "Torah sur (ou au-dessus de) la bouche", fait allusion au pouvoir de la Torah et de ses fidèles étudiants de surmonter les tendances naturelles de la bouche humaine à s'engager dans le commérage et la calomnie.
En effet, la loi orale est l'antidote parfait pour le lachon ara.
[Sfat Emet - Nitsavim 5639]

-> Le terme "Torah chébéal pé" (Torah Orale) fait référence au pouvoir des étudiants en Torah d'utiliser leurs 5 organes liés à la parole (langue, lèvres, palais, ...) afin d'interpréter la Torah.
[Sfat Emet - Lé'h Lé'ha 5657]

-> La Torah Ecrite se compose de lettres sacrées qui ne sont que des indices permettant d'ouvrir les yeux d'Israël sur le sens profond de la Torah.
Seule la Torah Orale permet d'exploiter le véritable potentiel de chaque lettre de la loi écrite.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5649]

-> La Torah Orale ne peut être étudiée que dans une atmosphère d'harmonie.
Le 2e Temple, période dominée par les Sages de la Torah Orale, a été détruit à la suite de la haine gratuite (sin'at 'hinam).
[Sfat Emet - Pourim 5638]

Les Tables de la Loi (selon le Sfat Emet)

+ Les Tables de la Loi (selon le Sfat Emet) :

-> Les premières Tables de la Loi (avant la faute du Veau d'or) était surnaturelle. Elles ne nécessitaient pas d'Arche puisque la lumière de la Torah (et la présence Divine) était révélée partout (Pékoudé 5655).
Non seulement l'écriture, mais aussi la pierre elle-même provenaient du Ciel. Par extension, nous pourrions dire que le corps et l'âme des tablettes provenaient d'Hachem.
[Sfat Emet - Eikev 5651]

-> En fait, ces [premières] Tables de la Loi ont ramené les Bné Israël au niveau exalté de l'arbre de la Vie au gan Eden (paracha Para 5634). [l'état d'avant la faute d'Adam]
Leur corps ainsi que leurs âmes ont été changés en êtres totalement spirituels. (Para 5659)

-> Le destin de ces [premières] Tables de la Loi dépendait directement du comportement moral des Bné Israël. Les lettres des commandements n'adhéraient solidement aux tablettes que lorsque les enseignements éclairés de la Torah étaient gravés dans le cœur du peuple juif.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5637]

- D'autre part, les secondes Tables de la Loi, dont l'écriture venait d'Hachem, alors que la pierre elle-même avait été creusée par Moché, ressemblent à nos vies contemporaines.
Comme les Lou'hot, nous sommes un mélange de ciel et de terre, nos âmes émanant d'Hachem tandis que nos corps luttent contre les défis de la vie dans ce monde.
Ces tablettes, dont la base est naturelle, nécessitaient une demeure sacrée, l'Arche, et sont comparables à l'Arbre de la connaissance du Gan Eden, dans lequel l'homme est confronté au défi de distinguer le bien du mal.
[Sfat Emet - Eikev 5651, Para 5634]

-> Les deuxièmes Lou'hot avaient également une mission redoutable : sanctifier le monde naturel.
[Sfat Emet - Vayakel 5646]

-> Alors qu'au moment des premières Lou'hot, la mission des Bné Israël était de mener une vie sainte, totalement éloignée des vanités matérielles de ce monde, avec le don des 2e Lou'hot, nous avons endossé une nouvelle mission : mener une vie pure au milieu d'un monde impur.
[Sfat Emet - Para 5634]

-> Les 2e Tables de la Loi, données dans une atmosphère calme, ont persévéré alors que les premières, qui ont été présentées avec tant de faste, ne l'ont pas fait.
Cependant, les premières Lou'hot ont rempli une fonction essentielle. L'enthousiasme suscité par le don exubérant des premières Lou'hot a permis aux secondes Lou'hot d'inspirer Israël pour toujours.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5639]

-> Les secondes Tables de la Loi, présentées à un peuple pénitent, n'ont jamais été brisées, mais plutôt enterrées par le roi Yochiyahou. Elles illustrent de façon imagée le grand principe selon lequel un juif repentant occupe une place supérieure dont ne jouissent même pas les plus justes.
Comme il est écrit (Pirké Avos 4,17) : mieux vaut une heure de repentir dans ce monde (le monde des secondes Lou'hot) que tout le monde à venir.
[Sfat Emet - Vayakel 5646]

-> L'aura et l'esprit des premières tablettes sont toujours présents.
Moché lui-même a toujours conservé le statut exalté des premières Lou'hot.
[Sfat Emet - Vayakel 5646]

-> Chaque Shabbat, jour imprégné d'une aura surnaturelle, la lumière spirituelle autrefois émise par les premières Tables de la Loi filtre vers la terre.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5642]

-> L'écriture des premières Lou'hot est décrite par la Torah comme étant : 'hérout (libre).
Cela peut indiquer que les lettres elles-mêmes, bien que gravées sur la pierre, étaient libres de quitter leur logement physique et de retourner à Hachem, à volonté, pour finalement revenir aux tablettes (un statut similaire à celui d'Adam avant son péché). Lorsqu'Israël a fauté, l'écriture des Lou'hot, étant montée au ciel, n'a pas pu adhérer de nouveau à la pierre, obligeant Moché à les briser.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5656]

-> Un don divin est permanent. Ainsi, les premières Tables de la Loi continuent sur terre à éclairer les cœurs du peuple juif et au ciel où Hachem les garde au nom des Bné Israël.
Si le peuple juif le mérite, les lettres des Tables de la Loi peuvent encore éclairer leur vie. Une fois que le péché du Veau d'or aura été entièrement corrigé, les Lou'hot reprendront leur impact antérieur sur les Bné Israël.
Le 17 tamouz, date de l'éclatement des Lou'hot, deviendra alors une fête.
[Sfat Emet - Balak 5660]