Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"S'il offre comme offrande de remerciement (תּוֹדָה)" (Tsav 7,12)

-> Le mot en hébreu pour "remerciement" (hodaa), signifie également : "reconnaissance".

Le rav Yits'hak Hutner explique qu'une expression de remerciement est le fait de reconnaître que nous ne pouvons pas tout faire soi-même, que nous avons besoin de l'aide d'autrui.

-> A ce sujet, le rav Chlomo Wolbe fait une observation intéressante.
Nous n'avons pas de difficulté à lire un journal, un roman ou une autre littérature, et ce pendant une longue période.
Cependant, lorsqu'il s'agit de la prière, dès que le Sidour est ouvert, notre esprit se disperse : toutes sortes de plans et de pensées viennent nous distraire, et rendent quasiment impossible de se concentrer.

Pourquoi cela?

Le rav Wolbe explique que la prière nous fait réaliser à quel point nous sommes dépendants de Hachem, et nous ne sommes pas confortables avec cela.
Notre esprit joue alors toutes sortes d'astuces, et créé des distractions pour nous éviter une telle reconnaissance.

Il peut également en être de même avec autrui, car il n'est pas "agréable" et évident de reconnaître notre dépendance à l'autre [cela va à l'encontre de mon "moi je n'ai besoin de personne", de mon égo dominateur].

La joie dans l’accomplissement des mitsvot

"Si une personne pouvait ressentir juste un faible pourcentage de la douceur et de l'agréabilité de la bordure la plus externe de la lumière Céleste, elle mépriserait même l'opportunité de devenir le plus grand roi du monde, [car cela n'est rien] en comparaison de l'accomplissement d'une seule mitsva"

[Ohr ha'Haïm haKadoch - Bé'houkotaï 26,14]

-> "Dans ce monde, il est possible à une personne de devenir comme un ange et de profiter de la lumière de la sainteté.
C'est alors, que tous les plaisirs de ce monde ne valent plus rien en comparaison au pur plaisir de s'accrocher à Son Créateur."

['Hazon Ich - Emouna ouBita'hon 1,19]

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-> "Une personne dont son âme a goûté à même une seule goutte de la douceur de la Torah et de l'accomplissement des mitsvot avec amour, sait qu'il n'y a pas de fin au plaisir de cette douceur.
Comme dit le verset : "Ses voies sont des voies pleines de délices" (Michlé 3,17). "

[Béer Mayim 'Haïm - Chémini]

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-> "Chaque mitsva que tu as la chance de faire est un cadeau de Hachem."
[Séfer 'Harédim - Hakdama léMitsvot]

"Autant la poursuite des honneurs pour soi-même est détestable, autant la recherche des honneurs de son prochain est une obligation dont nous devons nous soucier sous toutes ses formes et au mieux de nos possibilités"

[Rabbi 'Haïm Chmoulévitch]

-> "Tout cœur hautain est en horreur à Hachem" (michlé 16,5)

"L'homme orgueilleux est livré à son cœur, car du fait que Hachem le tient en horreur, il ne bénéficie d'aucune aide divine."
[Rabbénou Yona]

-> "L'humilité est plus grand que tout" [guémara Avoda zara 20b]

-> L'arrogance est le pire des traits de caractère. [guémara Sotah 5a]

-> "L'orgueil de l'homme amène son abaissement, la modestie est une source d'honneur" (michlé 29,23)

"La nuée s'éloigna d'au-dessus de la Tente, et voici que Myriam était affectée d'une tsaraat comme de la neige. Aharon se tourna vers Myriam et voici, elle était affectée de tsaraat." (Béahaloté'ha 12,10)

-> La guémara (Shabbath 97a) dit à ce sujet :
Rabbi Akiva enseigne que puisque le verset dit : "la colère de Hachem s'enflamma contre eux (Myriam et Aharon)" (v.12,9), cela signifie que Aharon a également été touché par la tsaraat.

Rabbi Yéhouda ben Bétéra a dit à Rabbi Akiva : "Que cela soit correct ou non, tu devras en rendre des comptes.
En effet, si cela est vrai que Aharon a été touché par la tsaraat, la Torah nous a caché ce fait. Pourquoi alors le révéler?
Si cela n'est pas vrai, tu est coupable de répandre de fausses rumeurs au sujet du tsadik Aharon."

La guémara apporte ensuite une béraïta qui est d'accord avec Rabbi Akiva : Aharon a également été atteint par de la tsaraat.

=> Pourquoi la Torah nous cache ce fait?

b'h, Nous allons voir quelques réflexions sur ce sujet.

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-> Myriam a été atteinte de tsaraat car c'est elle qui a commencé à faire la critique de Moché.

Rachi (v.12,1) fait remarquer que si elle a été punie alors qu'elle n'avait nullement l'intention de rabaisser Moché, à plus forte raison doit-on faire attention de ne pas médire son prochain.

-> "Nous voyons ici la sévérité de la faute du lachon ara. Regarde ce qui est arrivée à Myrian la prophétesse qui a parlé "légèrement" (des paroles en apparence insignifiantes) à l'encontre de son frère, Moché."
[le Chla haKadoch]

-> Le midrach (Yalkout Chimoni 741) rapporte que lorsque Aharon observait Myriam, la tsaraat se développait ; et lorsqu'il se regardait lui-même, la tsaraat le quittait.

Selon le Sifté Cohen, c'est parce que Myriam a initié le lachon ara, causant Aharon de fauter avec elle.

Le midrach haGadol de dire : "Lorsque Hachem s'est mis en colère contre eux : Myriam et Aharon ont été atteint par de la tsaraat, cependant Aharon en a été guéri ... Myriam est celle qui a commencé à parler, et ainsi elle est celle dont la Torah met l'accent".

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-> Aharon a été un métsora (suite à sa tsaraat) pour un très court instant et il a immédiatement été guéri.
Aharon aurait réellement dû être métsora comme l'a été Myriam, mais puisqu'il représentait la Kéhouna, il a été guéri tout de suite.
[Emek Anétsiv]

-> Il n'est pas convenable que le Cohen gadol soit atteint par la tsaraat.
[le Rokéa'h]

[Il en a été épargné en raison de sa position]

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-> Myriam était bouleversée et le sang s'écoulait de son corps en raison de sa grande souffrance.
[Haémek Davar]

-> Selon le Baal Chem Tov, si une personne voit son prochain fauter, le fait qu'elle en est témoin montre qu'elle a un lien avec lui.
Lorsque Aharon a vu que Myriam avait de la tsaraat, il s'est souvenu de sa part dans la faute, et il en a été angoissé.

Le midrach (הבאור) dit en ce sens que si Aharon avait la tsaraat, il ne pouvait pas amener les sacrifices sur le mizbéa'h.
A la place, la vision de sa sœur atteinte par la tsaraat, va lui servir de réprimande.

Aharon avait tellement d'amour pour son prochain, qu'il ressentait l'état et la souffrance qu'avait sa sœur comme si lui-même était dans cette situation.

Puisqu'il ressentait exactement la même douleur, il n'était pas nécessaire qu'il en soit atteint.

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-> Seulement un Cohen peut déclarer une tsaraat pure ou impure.
Cependant, un Cohen ne peut pas examiner la tsaraat d'un membre proche de sa famille. Or, les seuls Cohanim étaient : Aharon et ses fils.
Ainsi, comment Myriam est-elle devenue pure ou impure?
Hachem Lui-même a déclaré sa tsaraat impure (tamé), et plus tard, c'est Lui qui l'a déclaré pure (tahor).
[le Sifri]

-> Le midrach (Vayikra rabba) enseigne :
L’homme peut vérifier toutes les plaies, sauf les siennes. Rabbi Méïr dit : Il ne doit pas voir non plus les plaies de ses proches.
Qui alors vérifiait les plaies de Myriam?
Si l’on dit que c’était Moché, quelqu’un qui n’est pas cohen ne peut pas vérifier les plaies. Et si l’on dit que c’était Aharon, un proche ne peut pas vérifier les plaies.
Hachem a dit : "Je suis cohen, c’est Moi qui l’ai fait mettre à l’écart, c’est Moi qui la déclarerai pure".
Ainsi qu’il est écrit : "Le peuple ne partit pas jusqu’à ce que Myriam puisse revenir" (v.12,15).
Rabbi Shimon a dit : "Le peuple était avec la Présence Divine, et la Présence Divine l’attendait".

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-> Le midrach (Bamidbar rabba 17,4) enseigne que lorsqu'une personne faute et mérite la tsaraat, elle va d'abord avoir de la tsaraat sur sa maison.
Si elle ne fait pas téchouva, la tsaraat viendra sur ses vêtements.
Si elle ne fait toujours pas téchouva, son corps en sera alors atteint.

=> Pourquoi Myriam a-t-elle été directement atteinte sur son corps?

Nos Sages enseignent que lorsque Hachem veut amener des souffrances sur un tsadik, pour des raisons connues par Lui seul, il doit y avoir une petite trace de faute.

C'est pourquoi, Hachem prépare pour le tsadik une "faute légère" et cela donne de la force à l'attribut de justice. En conséquence, le tsadik recevra les souffrances que Hachem souhaite lui donner.

Ainsi, la cause des souffrances n'est pas réellement la faute, mais une raison connue uniquement par Hachem.
La faute n'est qu'une "excuse".

Myriam a fait une "faute légère", qui a donné à l'attribut de justice le pouvoir de la frapper par de la tsaraat sur son corps, une punition difficile, [dont la raison est] connue uniquement par Hachem.

[le Divré Yoël]

-> La Torah a dissimulé la tsaraat de Aharon afin de nous faire savoir que les raisons profondes des actions de Hachem nous sont cachées.
Au final, tout ce qu'Il fait est forcément pour le bien.

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-> "Myriam et Aharon parlèrent de Moché" (Béaaloté'ha 12,1)

-> Il existe une mitsva de se souvenir du sort de Myriam. Cette mitsva fait partie des six souvenirs mentionnés explicitement dans la Torah, comme il est écrit : "Souviens-toi de ce qu'a fait Hachem ton D. à Myriam" (Ki Tétsé 24,9). Rachi explique : souviens-toi de ce qui a été fait à Myriam, qui fut affectée par la lèpre (tsaraat). Ne profère pas de médisance!

Myriam se trouvait à côté de Tsipora la femme de Moché lorsque ce dernier fut averti que Eldad et Médad prophétisaient dans le camp. En entendant cela, Tsipora s'exclama : "Malheur aux femmes de prophètes! Ils se sépareront d'elles tout comme mon mari s'est séparé de moi!" [Sifri]

D'après le sens littéral, il faut expliquer que l'intention de Myriam était au Nom du Ciel. En effet, son argument allait dans le sens de la halakha : un homme accomplit la mitsva de procréer s'il a au moins un garçon et une fille (guémara Yébamot 61b). Moché avait engendré 2 garçons, mais n'avait pas encore engendré de fille. Comment pouvait-il donc se séparer de sa femme sans avoir accompli la mitsva de procréer?

Cependant, ce que Myriam ne savait pas c'est que Moché fit cela sous la directive du Maître de l'univers.
Certains avis soutiennent qu'il se sépara de Tsipora lorsqu'Hachem lui dit : "Et toi, tiens-toi ici avec Moi" (Chémot 3,5). Il est bien rapporté de manière explicite dans la guémara (Shabbath 87a) que Moché s'est séparé de sa femme sous l'ordonnance d'Hachem.

=> Nous voyons à quel point les calculs divins sont impénétrables et que nos perceptions restent relatives et imparfaites. C'est le sens de l'injonction du Maître du monde à notre égard quant à la mitsva de se souvenir du sort de Myriam.
[d'une certaine façon plus que le lachon ara, c'est sa source que nous devons combattre = s'immiscer dans les calculs d'Hachem, se croire plus intelligent, plus savant, que D. Lui-même. ]

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"Voici que Myriam fut lépreuse comme la neige. Aharon se tourna vers Myriam, et voici qu’elle était lépreuse" (Béaaloté'ha 12,10)

Pourquoi répéter à 2 reprises que Myriam était lépreuse? Et pourquoi la 2e fois, il n’est pas dit : "comme la neige"?

En réalité, un tsadik a la capacité d’apporter la guérison juste en regardant la personne. Ainsi, Aharon aussi aurait pu guérir Myriam par son regard.
Cependant, Aharon n’a pas réussi à le faire, car lui aussi avait une part, avec Myriam, dans cette médisance qu’ils prononcèrent sur Moché. Mais malgré tout, il réussit à atténuer la blancheur de la lèpre.
Au début, après avoir médis sur Moché, "Myriam fut lépreuse comme la la neige", mais quand "Aharon se tourna vers Myriam" et la regarda, sa lèpre se réduisit, "et voici qu’elle était lépreuse", mais plus comme la blancheur de la neige.

[Sar Shalom de Belz]

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"Pendant 7 jours, Myriam resta en quarantaine hors du camp ; le peuple ne partit pas avant que Myriam ne fût rentrée chez elle. Puis le peuple quitta 'Hatsérot et campa dans le désert de Parane." (Béaaloté'ha 12,15)

-> Hachem accorda cet honneur à Myriam, mesure pour mesure, parce qu'elle avait attendu au moment où Moché, encore nourrisson, fut jeté dans le Nil.
Pendant 4 heures, elle attendit de voir ce qu'il adviendrait de lui, jusqu'à ce que la fille de Pharaon arrive et l'emporte.
[...]
Le peuple apprit que ce retard était dû à Myriam de la façon suivante :
Hachem souleva la nuée au-dessus du Michkan, ce qui constituait le signe habituel du départ.
Les juifs commencèrent donc à se préparer au voyage en chargeant leurs animaux. Mais, une fois prêts à se mettre en route, ils virent la nuée se déployer et retourner à sa place.
De plus, lorsqu'ils se mirent en quête de Moché et de Aharon, sans lesquels ils ne pouvaient partir, ils ne les trouvèrent pas. Lorsqu'ils cherchèrent le puits de Myriam pour voir s'il les suivait, ils ne le virent pas non plus.

Ils se mirent donc à poser des questions et apprirent que Myriam avait été frappée de tsara'at pour avoir critiqué Moché et qu'il fallait attendre sa guérison pendant 7 jours.
Ils retournèrent donc à 'Hatsérot et y séjournèrent 7 jours, comme il est dit : "Le peuple ne partit pas avant que Myriam ne fût rentrée chez elle".
En d'autres termes, bien que les juifs se fussent déjà préparés au voyage, ils ne se mirent pas en route par respect pour Myriam et attendirent sa guérison.
[Méam Loez - Béaaloté'ha 12,15]

"Telle est la loi de l'offrande d'élévation" (Tsav 7,37)

-> La guémara (Ména'hot 110a) tire de ce verset que : "quelqu'un qui étudie les lois d'un sacrifice, c'est comme s'il l'apportait en pratique."

-> Rav Yonathan Eibeshitz explique que selon certains commentateurs (comme le Ramban), le fait d'apporter un sacrifice est une expérience nécessitant de l'humilité, et c'est cela qui expie la faute.

De même, lorsque nous étudions la Torah, il nous arrive de poser des questions utiles pour comprendre, où l'on se sent un peu "bête" (du fait de ne pas savoir).
Nécessitant des moments d'humilité, la Torah expie également nos fautes.

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+ "Tel est le loi relatif à l’holocauste, à l’oblation, à l’expiatoire et au délictif, à l’offrande inaugurale" (Tsav 7,37)

-> Rabbi Yo’hanan dit (Zohar - Vayéra 100,1) : "Lorsque Hachem détailla les sacrifices, Moché dit : “Maître du monde, ceci est bien tant que le peuple juif est sur sa terre, mais qu’adviendra-t-il lorsqu’il en sera exilé?”
Il lui répondit : “Ils étudieront la Torah et ceci leur apportera le pardon plus encore que tous les sacrifices du monde, comme il est dit : ‘Tel est le loi [litt. : la Torah] relatif à l’holocauste, à l’oblation, à l’expiatoire et au délictif, à l’offrande inaugurale.’”"

=> Autrement dit la Torah équivaut à tous ces sacrifices.

-> "Quiconque s’efforce d’étudier la Torah, c’est comme s’il avait offert tous les sacrifices du monde devant Hachem".
[Zohar III 159a]

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-> "Telle est la loi de l'offrande d'élévation (l'holocauste), de l'oblation, à l'expiation et au délictif ..." (Tsav 7,37)

-> Rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk explique que certaines personnes atteignent, par la Torah, le niveau "d’holocauste et d’oblation" (la'Ola vélaMin'ha), c’est-à-dire le sommet de la perfection. Ceci, en étudiant la Torah de manière désintéressée et en sanctifiant D. par leurs actions et leur comportement agréable.
D’autres en revanche, n’acquièrent par leur Torah qu’un statut "d’expiatoire et de délictif" (la'hatat vélaacham), car en ne se conduisant pas comme il convient, ils lui font outrage.
[en effet, ils sont liés à un acte négatif : "Korban 'Hatat" = suite à une faute ; "Korban Acham" = suite à un délit]

Nos Sages (guémara Shabbath 88b) disent que la Torah est "un élixir de vie pour ceux qui se tiennent à sa droite et un poison pour ceux qui se tiennent à sa gauche".
Il est fait allusion à cette idée dans cette expression. Ceux qui se tiennent à sa droite sont les personnes concernées par l’holocauste et l’oblation, mentionnées à droite du verset.
Ceux qui se tiennent à sa gauche sont au contraire concernés par l’expiatoire et le délictif, cités à la gauche du verset.

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-> "Telle est la loi de l'offrande d'élévation (l'holocauste), de l'oblation, à l'expiation et au délictif ..." (Tsav 7,37)

Le Ben Ich ‘Haï interprète ainsi ce verset :
"Nous trouvons ici une allusion à un principe de base du service Divin.
Le terme zot (tel est - זֹאת) équivaut numériquement aux mots : tsom (jeûne), kol (voix) et mamon (argent), trois éléments qui sont utiles pour remplacer les sacrifices.
En effet :
- lorsqu’un homme jeûne, il sacrifie sa graisse et son sang.
- par sa voix, c’est-à-dire quand il étudie la Torah, c’est comme s’il apportait un sacrifice, ainsi que Rabba l’a expliqué (Mena’hot 110a).
De même, il est écrit : “nous voulons remplacer ces taureaux par cette promesse de nos lèvres”, et : “fais grâce entière à la faute, agrée la réparation (tov)” : le mot tov se référant toujours à la Torah.
- celui qui donne la tsédaka accomplit un acte supérieur à tous les sacrifices, comme il est dit : “Pratiquer la charité et la justice est plus agréable à D. que le sacrifice”.
De même, Daniel dit à Nabuchodonosor : “Rachète tes péchés par la charité” (Daniel 4,24).

Tel est le sens des mots zot haTorah (tel est la loi - זֹאת הַתּוֹרָה) = tsom, kol et mamon, qui ont la même valeur numérique que le terme zot, à savoir 408.
Ces 3 éléments permettent le maintien de la Torah et sont considérés comme l’apport d’un sacrifice, ainsi que l’indique la suite du verset : “à l’holocauste, à l’oblation, à l’expiatoire et au délictif”. Par l’effet de la grâce divine, ils nous permettent d’expier nos péchés, dans une génération où le Temple n’est plus là.

Grâce à ces 3 éléments, le Machia’h descendant de Yossef et celui descendant de David viendront, comme l’indique la valeur numérique de : méchi’him (le pluriel de machia'h pour celui de Yossef et celui de David - משיחים), s’élevant elle aussi à 408.
Si on perfectionne ces 3 domaines, la délivrance surviendra, et le dommage causé par le péché d’Adam sera réparé. Simultanément, les lettres hé, vav et aleph qui manquent au Nom et au trône divin – comme il est écrit : “puisque sa main s’attaque au trône (kess) de Hachem”, au lieu de kissé – seront restituées.
[voir à ce sujet : http://todahm.com/2019/10/03/10901-2 ]."

-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°997) ajoute :
"Au sujet des sacrifices de Kippour, il est écrit : "Voici comment (bézot) Aaron entrera dans le sanctuaire : avec un jeune taureau comme expiatoire" (A'haré mot 16,3). Le mot bézot (בְּזֹאת) équivaut en valeur au mot kadoch (410).
Or, comme nous le souligne le Ben Ich ‘Haï, le mot zot équivaut à : kol, tsom et mamon.
De ces 2 parallèles, nous pouvons déduire qu’il convient de se sanctifier dans ces 3 domaines, en s’élevant par paliers, obligation d’autant plus importante que nous vivons dans une génération dépravée."

"Ne bois pas de vin enivrant ... afin de distinguer entre le sacré et le profane, ainsi qu'entre l'impur et le pur" (Chémini 10,9-10)

-> Un adolescent a demandé au rav Moché Feinstein si la Torah avait un avis sur le fait de fumer de la marijuana ou toute autre drogue.

Le rav lui a répondu que quelques soient les interdictions inhérentes à l'utilisation de la drogue, nous devons reconnaître que le plus grand cadeau donné à l'homme par Hachem est la capacité de distinguer entre ce qui est bon et ce qui est mauvais.

Dans ce verset, la Torah insiste sur ce point, et nous interdit de prendre des substances qui altèrent notre possibilité de faire la "havdala" : de séparer le sacré du profane, l'impur et le pur.

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-> "Tu ne boiras pas de vin ni de liqueur forte" (Chémini 10,9)

Les Sages (guémara Pessa’him 109a) ont dit : "Il n’y a de réjouissance qu’avec du vin".
=> Pourquoi les Cohanim ont-ils reçu l’ordre de ne pas boire de vin ni de liqueur forte, puisque cela diminue ainsi leur joie dans le service de Hachem?

Le Rabbi de Peschis’ha explique que justement, comme l’abstinence de vin est une mitsva qui leur a été ordonnée, le fait même d’accomplir la mitsva dans tous ses détails leur procure une grande joie.
Il est écrit : "Les ordres de D. sont droits, ils réjouissent le cœur" (Téhilim 19,9).
=> Du fait qu’on observe les mitsvot, le cœur se réjouit.

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-> "Ne bois ni vin ni liqueur forte" (Chémini 10,9)

=> Pourquoi la Torah a-t-elle totalement interdit de boire du vin, qui réjouit D. et l’homme, et joue le rôle d’une mitsva quand on dit le kidouch dessus le Chabat et les fêtes?
Il conviendrait plutôt d’interdire l’ivresse, et non la consommation de vin.

Rabbi Chlomo Tsaddok (Choul’han Chlomo) donne l'explication suivante :
Comme la tendance à l’ivresse n’est jamais loin, outre la raison d’établir des barrières, la Torah ne veut pas que la joie dans le Temple provienne d’un facteur extérieur, comme la consommation de vin, mais de quelque chose qui éveille une joie de mitsva et de sainteté, comme les sacrifices rémunératoires qui poussent à une élévation spirituelle, après l’acte de soumission envers D. par le sacrifice.
Le vin n’a donc pas sa place dans le Temple, mais il doit être versé uniquement en libations sur l’autel.

[une mitsva permet d'être plus proche de D., un sacrifice offert sur l'autel répare les dégâts de nos fautes. Tout cela fait que le Temple permet d'être beaucoup plus proche de D., et il n'y a pas de plus grande joie que d'être éternellement en proximité avec notre papa Hachem.]

"Je serai sanctifié parmi les enfants d'Israël" (Emor 22,32)

-> La guémara (Béra'hot 21b) dérive de ce passage que le nom de Hachem doit être sanctifié durant la prière par un nombre minimum de [10] juifs (un minyan).

-> Si l'on prend les 9 plus grands rabbanim du monde, cela ne suffit pas pour avoir un minyan avec lequel prier.
Par contre, 10 juifs n'ayant aucune connaissance en Torah permettent de constituer un minyan.

=> Le rav Moché Leib de Sassov dit que cela nous enseigne que la sanctification du nom de D. dépend plus de l'unité parmi un groupe de juifs, que de la grandeur des individus le composant.

Prier en minyan, c'est profiter de la force de l'unité, qui permet de transmettre nos prières directement à Hachem, et ce quelque soit la qualité des personnes qui prient.

"Vous poursuivrez vos ennemis et ils tomberont devant vous par l'épée" (Bé'houkotaï 26,7)

-> Le 'Hazon Ich enseigne :
"Vous devez faire attention à ne pas devenir le poursuivant par le fait que vous êtes poursuivi [dans des disputes].
En effet, il y a une ligne très fine entre un poursuivant et celui qui est poursuivi.

Un faux pas peut inverser les rôles et changer le résultat final, car [la règle] est que Hachem vient toujours en aide à celui qui est poursuit, et ce même si c'est celui qui a mal agit."

=> Même si notre égo nous crie le contraire, nous devons autant que possible rester l'attaqué, car cela nous assure d'avoir Hachem à nos côtés pour nous défendre.

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-> Le midrach (Vayikra rabba 27,5) affirme que même si un tsadik pourchasse un racha, Hachem portera assistance au racha, par le fait que c'est lui qui est poursuivi.

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-> Hachem se tient toujours aux côtés de l'affligé, du poursuivi : http://todahm.com/2021/12/12/hachem-se-tient-toujours-aux-cotes-de-lafflige-du-poursuivi

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-> "Vous fuirez sans que personne ne vous poursuive" (Bé'houkotaï 26,17)

En quoi est-ce une plus grande malédiction que de ne pas avoir de poursuivants?

En fait, il est dit : "Hachem protège celui qui est poursuivi". Ainsi, si les Juifs fuyaient devant quelqu’un, ils seraient alors des poursuivis et bénéficieraient de ce fait de la protection Divine.
La malédiction ici est que vous aurez la peine de devoir fuir, mais Hachem ne vous aidera pas ni ne vous protégera, car n'ayant pas de poursuivants, vous ne serez donc pas poursuivis.
[Gaon de Vilna]

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"Tu poursuivras vos ennemis et ils tomberont devant vous par l'épée.
Cinq parmi vous en poursuivront 100, et 100 parmi vous en poursuivront 10 000. Vos ennemis tomberont devant vous par l'épée." (Bé'houkotaï 26,7-8)

-> Hachem nous apprend que si nous sommes méritants, 5 de nos hommes les plus faibles seront capables de mettre en fuite 100 ennemis au combat. 10 hommes pourront mettre en déroute 1000 guerriers.
Nous n'aurons pas même à tuer nos adversaires car Hachem les fera fuir.
Lorsqu'ils nous verront et percevront l'éclat de la Présence Divine sur notre visage, chacun tombera sur l'épée de l'autre. Nous n'aurons pas même à étendre la main pour les tuer.

"Vos ennemis tomberont devant vous par l'épée" répète la Torah.
Lorsque nos ennemis tomberont, ce ne sera pas au cours d'une lutte armée. Le seul fait de nous regarder les fera tomber, comme le dit littéralement le verset : "ils tomberont devant votre visage".
Puis ils mourront "par l'épée" = non par votre épée, mais par celle qu'ils tiendront en main.

On pourrait se poser une question à ce propos. Le début du verset dit : "5 d'entre vous en poursuivront 100". La Torah n'aurait-elle dû dire ensuite que 100 hommes en poursuivraient 2 000? Pourquoi annonce-t-elle que "100 parmi vous poursuivront 10 000"?

Cela nous enseigne que le mérite de la minorité n'est pas comparable à celui de la multitude.
Lorsque de nombreuses personnes sont rassemblées, elles possèdent plus de mérites que lorsqu'elles sont isolées.
Ainsi, 5 hommes ensemble ne peuvent en poursuivre que 100. Mais lorsque 100 hommes se réunissent, leur mérite est si grand qu'ils peuvent poursuivre 10 000 ennemis, 5 fois plus.

Certains commentaires expliquent que l'expression "100 parmi vous poursuivront 10 000" se rapporte à l'expression "5" employée précédemment.
La Torah veut dire : "5 parmi vous poursuivront 100 fois plus, si bien que 100 hommes en poursuivront 10 000".
[Méam Loez - Bé'houkotaï 26,7-8]

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-> "Ceci nous enseigne que plus grand est le nombre de ceux qui s'unissent pour servir Hachem, plus ce qu'ils font est efficace."
[Rachi]

"Les enfants d'Israël camperont, chacun dans son camp et chacun sous sa bannière, selon leurs légions" (Bamidbar 1,52)

-> Selon l'Alter de Kelm, les déplacements des juifs dans le désert nous enseigne l'importance de maintenir de l'ordre dans notre vie.

Il compare cela à un collier de perles.
Les perles ont beaucoup plus de valeur que la ficelle, mais sans sa présence elles se détacheraient et seraient perdues.

De même, l'ordre protège des pertes dans l'accomplissement des mitsvot : nous avons un lieu et un moment désignés pour prier, pour étudier la Torah, ...

-> A Pessa'h, moment de liberté suite à la sortie d'Egypte, on a un Séder (un ordre) que nous devons suivre scrupuleusement.

L'ordre, la discipline, représente ce que nous voulons véritablement faire.
Le laisser faire représente ce que nos humeurs, nos envies du moment décident de faire pour nous.

=> Pour être sûr d'être pleinement soi-même, il faut suivre cette ficelle durant notre vie, afin d'y mettre un maximum de perles (nos belles actions).

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)

Le Boyaner Rebbe s'est une fois lamenté :
"J'ai souvent vu des juifs courir au travers toute une pièce lorsqu'ils ont remarqué qu'un morceau d'un Sidour était tombé par terre.
Avec beaucoup de précaution, ils l'ont ramassé et embrassé, lui évitant d'être profané.
Cela est le signe d'une belle sensibilité aux mitsvot.

Mais je ne peux pas comprendre pourquoi, lorsqu'un autre juif tombe durant des moments difficiles de la vie, les gens ne vont pas courir afin de le ramasser et le protéger d'être dévasté.
Après tout, un juif est comparé à un Séfer Torah entier et pas uniquement à un morceau d'un Sidour. "

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-> Rav Lévi Yits'hak de Berditchev explique que de même que notre amour pour nous-même n'est pas dépendant de qualités particulières, de même doit-il en être pour notre amour avec notre prochain.

Un juif doit être aimé uniquement pour le fait qu'il est également juif.

Nos défauts ne diminuent pas l'amour que nous nous portons, et il doit en être de même avec un autre juif.

-> Un homme âgé a raconté au rav Chlomo Wolbe : "Je me souviens d'une époque où lorsqu'on rencontrait un juif qu'on n'avait encore jamais vu auparavant, on remerciait Hachem pour l'opportunité d'aimer encore un nouveau juif."