Aux délices de la Torah

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A la’hma anya

+ A la'hma anya :

-> A Yom Kippour, afin de s'assurer que le yétser ara n'interviendra pas, Hachem nous demande d'apporter un bouc à l'Azazel, ce pour corrompre le Satan afin qu'il nous laisse seul renforcer nos liens avec D.

Pendant le Séder de Pessa'h, le peuple juif atteint un niveau très élevé, et c'est un moment propice pour avoir une grande proximité avec Hachem.
Afin de s'assurer que le Satan ne vienne pas nous déranger, nous commençons la Haggada dans sa langue à lui : l'araméen, ce comme pot-de-vin, afin qu'il nous laisse seul au plus proche avec Hachem.

[le Ramak]

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-> Le peuple juif a ressenti le goût de la manne dans la nourriture (la'hma anya) qu'il a amené avec lui d'Egypte (guémara Kidouchin 38a).
Les juifs ont alors atteint le niveau où leur nourriture était de la manne, qui s'appelle : la nourriture des anges (lé'hem abirim).

Ainsi, lorsqu'ils ont quitté l'Egypte, ils étaient au niveau des anges.

Les anges ne peuvent pas comprendre l'araméen, ainsi nous disons le : "a la'hma anya" dans cette langue, afin que les anges ne deviennent pas jaloux du fait que le peuple juif a pu atteindre le niveau de manger leur nourriture.

[Rav Yissa'har Dov de Belz]

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-> La guémara (Shabbath 12b) raconte que parfois lorsque Rabbi Elazar visitait les malades, il leur faisait des bénédictions en araméen.

Lorsque l'on prie seul, un ange va ensuite prendre notre prière et l'amener au Ciel.
C'est pourquoi, puisque les anges ne comprennent pas l'araméen, nous ne prions pas dans cette langue lorsque nous sommes seul.
=> Alors, pourquoi Rabbi Elazar l'a-t-il fait?

Il explique que puisque la présence divine se trouve au-dessus de la tête du malade (guémara Nédarim 40a), on peut prier en toute langue (Hachem les comprenant forcement!).

Selon le Zohar (2:240b), lors de la nuit de Pessa'h, Hachem descend avec son entourage céleste pour écouter chaque juif raconter la sortie d'Egypte.
Nous pouvons ainsi parler en araméen.

[le 'Hatam Sofer]

[commencer par de l'araméen, c'est l'occasion de prendre conscience que pendant cette soirée Hachem est face à nous, Il nous écoute, et se réjouit de chaque mot positif qui sortira de notre bouche!
"ah la'hma anya" = D'une certaine façon nous appelons le pauvre "en nous" en ce qui concerne la émouna, nous lui montrons ces paroles en araméen, pour lui témoigner que chaque juif a une relation spécial avec Hachem, combien nous sommes importants à ses yeux.
Une fois que notre émouna est renforcée par cette "nourriture", alors nous pouvons pleinement commencer le Séder comme des membres de la famille Royale!]

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-> Dans le : "a la'hma anya", nous invitons toute personne nécessiteuse à venir nous rejoindre.
Est-ce vraiment faisable?
Est-ce qu'il y a de la place chez nous pour l'ensemble des nombreuses personnes dans le besoin?

-> "Les synagogues et les lieux d’étude de Bavél sont destinés à être implantés en Israël" [guémara Méguila 29a]

Selon nos Sages, lorsque le machia’h viendra, tous les endroits de prières et d’étude seront déplacés en Israël.

Si une personne sanctifie le nom de D., par le fait de raconter l'histoire de la sortie d'Egypte, sa maison acquiert de la sainteté (kédoucha), et elle sera également relocalisée en Israël lors de la venue du machia'h.

Cela donne un autre éclairage, à ce que nous disons dans ce même paragraphe de la Haggada: "Cette année nous sommes ici ; l'an prochain en Terre d'Israël." [Hachem y aura transporté notre maison car le machia'h sera arrivé!]

Si nous accomplissons notre obligation de parler de la sortie d'Egypte comme il se doit, la présence divine vient directement dans notre maison, et partout où elle est, il n'y a plus de notion d'espace (Hachem n'ayant pas de limitation).

Ainsi, le soir du Séder, si nous amenons la présence divine dans notre maison, l'espace n'est alors plus un problème, et nous pouvons inviter tout le monde!

[le 'Hatam Sofer]

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Par ailleurs, selon le 'Hatam Sofer (Drachot ha'Hatam Sofer vol.2 p.236) :
- les juifs sont sortis d'Egypte pour aller dans le désert avec de la nourriture suffisante pour seulement 30 jours (guémara Kiddouchin 38a) ;
- de même, Ruth était rassasiée avec une simple bouchée d'orge (midrach Ruth rabba 5,6) ;
- chaque Cohen qui recevait le lé'hem hapanim (les pains de proposition), était rassasié par un morceau de la taille d'un haricot (guémara Yoma 39a) ;
- pendant la famine, le prophète Elicha a donné 20 pains d'orge à cent hommes, ils en mangèrent tous et il y eut même des restes (Méla'him II 4,43) ;
- le prophète Eliyahou a pu marcher pendant 40 jours avec l'énergie que lui a donné un seul repas (Méla'him I 19,8).

Le 'Hatam Sofer dit qu'il en a été de même pendant ce 1er Pessa'h (malgré le nombre de juifs dans chaque maisonnée il y avait toujours suffisamment à manger!), car lorsqu'il y a de la kédoucha, il n'y a pas de limitation, de restriction.
Nous demandons ainsi que notre mitsva d'inviter tous les nécessiteux à nous rejoindre aura la même influence que les matsot que nos ancêtres ont mangées en Egypte.

"Hachem dit : A cette époque, je donnerai (ééné - אֶעֱנֶה), oui, je donnerai satisfaction aux cieux, et ceux-ci combleront les vœux (yaanou - יַעֲנוּ) de la terre." (Hochéa 2,23)
Le 'Hatam Sofer dit que la matsa s'appelle : "lé'hem oni" (pain de misère), mais le mot : "oni" a également une connotation de : répondre à un besoin avec une bénédiction sans limite (cf. le verset).
=> Nous espérons que notre mitsva amènera sur nous des bénédictions sans limite, de même que la matsa pouvait nourrir autant de personne qu'il pouvait y en avoir.

Le 'Hatam Sofer conclut qu'en proclamant que "tout celui qui a faim, qu'il vienne et mange" = nous pouvons être assurés qu'il y aura toujours assez de matsa et de place pour tout le monde!
[à l'image de Jérusalemon avec le Temple, quelque soit le monde :on s’y tenait debout serré et on s’y prosternait [pourtant] avec aisance ... et jamais personne ne dit à autrui : "Je n’ai pas de place où loger cette nuit à Jérusalem" (Pirké Avot 5,5)]

[de même que nous sommes sortis d'Egypte avec peu de nourriture, de même nous appelons tout le monde dans le besoin à nous rejoindre, persuadés qu'il y aura suffisamment de nourriture! L'essentiel étant que tous les juifs soient ensemble, personne laissé de côté! ]

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-> Le 'Hatam Sofer écrit qu'à partir du moment où une personne commence le Séder et rapporte les louanges d'Hachem, alors sa maison prend toute la sainteté qui pouvait se trouver au Temple.
De même que dans le Temple il y avait toujours plein de place pour tous ceux qui pouvaient y venir, de même il en est dans notre maison en cette nuit.

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-> La nourriture que nous mangeons le soir du Séder est comparable : "au pain que nos ancêtres ont mangé en Egypte".
De même que la matsa qu'ils ont pris au moment de sortir d'Egypte leur a duré 61 repas (Rachi - Béchala'h : "ils se sont nourris des restes de la pâte pendant 61 repas"), de même la nourriture que nous mangeons le soir du Séder est bénie en ayant la capacité de s'étirer pour être partagée parmi tous les invités que nous invitons et ceux qui peuvent arriver à l'improviste.
S'il y a une bénédiction dans la nourriture, alors même par un petit morceau peut permettre de terminer le repas en étant rassasié.
['Hatam Sofer - Drachot p.238 & 249]

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-> Le roi David nous dit que le machia'h peut venir : "Aujourd'hui si seulement vous écoutez Sa voix" (Téhilim 95,7) [cf. guémara Sanhédrin 98a]

-> La charité rapproche la délivrance, comme il est dit : "Observez le droit et faites la charité, car Mon salut est sur le point de survenir et Ma justice de se révéler" (Yéchayahou 56,1)
De plus : "Grande est la charité, puisqu’elle rapproche la guéoula" (guémara Baba Batra 10a).

=> Selon le 'Hatam Sofer : par le fait de proclamer : "que tout celui qui a faim vienne et mange", nous méritons que : "l'année prochaine à Jérusalem [avec le Temple reconstruit]"

[la tsédaka est tellement un moyen "facile" et efficace pour rapprocher la guéoula, qu'il est évident que notre attitude au début du Séder va l'accélérer!]

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-> Selon le Abarbanel et le Malbim, en disant que nous mangeons un pain de misère, de pauvreté (la matsa - "lé'hem oni"), nous permettons aux pauvres de se sentir moins honteux en acceptant notre invitation de nous rejoindre à notre table. [Venez sans hésiter, car vous ne nous dérangez pas, ce n'est qu'un pain tout simple!]

En cette nuit, en tant que fils d'esclaves, nous sommes tous égaux, mangeant du "pain de misère".
[ce pain montre que quelque soit notre richesse nous avons été autrefois esclaves (car juifs), partageant une même situation très difficile. Cette prise de conscience unit.]

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-> Selon le Maassé Nissim, par cette déclaration nous exprimons notre confiance que de même Hachem nous a libéré d'Egypte, de même, Il nous libérera très bientôt.

Plus nous prenons conscience de la situation difficile de nos ancêtres, esclaves en Egypte, et de la grandeur phénoménale des miracles dont ils ont bénéficié, plus cela nous donne de la confiance sur les énormes miracles à venir.

L'ouverture de la Haggada nous fait tomber d'entrée toutes nos inquiétudes, nous sommes dans un état où en revivant le passé nous vivons également sereinement notre futur.

=> C'est un appel pour tous les pauvres en émouna, en leur disant : Venez vous renforcer pendant le Séder.

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-> On ne peut manger qu'en fonction de ce que nous permet notre appétit.

Le Imré Emet dit que cela est doublement vrai dans la spiritualité, où il faut en avoir du désir.

En disant que "tout ceux qui ont faim, viennent et mangent", nous travaillons notre appétit à développer l'âme, afin de profiter au maximum du grand festin spirituel qui a lieu en ce soir du Séder.

-> Le Nétivot Shalom dit qu'en ce soir de Pessa'h, Hachem donne à chaque juif des cadeaux spirituels qui sont très supérieurs à ce qu'il mérite.

Ainsi, nous nous devons d'avoir le plus faim spirituellement parlant afin que D. puisse nous combler en cette nuit.
[c'est en fonction de comment notre bouche est ouverte, que nous pouvons la remplir ...

Ne sois pas orgueilleux (j'ai besoin de personne!), au contraire, fais-toi pauvre (oni), et n'hésite pas à venir demander à D.! ]

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-> "tout ceux qui ont faim, viennent et mangent de notre [sacrifice] Pessa'h" (kol ditsrikh yété véyisfa'h), était habituellement dit la veille de Pessa'h, avant que le sacrifice Pessa'h ne soit égorgé, puisqu'on ne peut manger du Korban Pessa'h que si on a été compté comme faisant partie d'un groupe avant la ché'hita.
Il a été institué dans le texte de la Haggada comme moyen pour se rappeler ce qui était habituellement dit le 14 Nissan au temps du Temple.
[Shibolé haLéket]

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-> Le Zohar appelle la matsa : le pain de la guérison (mi'hla déasvata), car elle a guéri le peuple juif des effets des 49 degrés d'impureté.

Selon le Yichma'h Israël, il en est de même aujourd'hui, où la matsa est un médicament thérapeutique spirituel, qui va nous guérir de tout ce qui empêche d'être totalement libre.

C'est pourquoi, dès le début du Séder, nous invitons toute personne qui a besoin d'un renouveau spirituel à venir et à partager la matsa, qui apporte guérison à toutes les maladies spirituelles.

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-> Nous débutons ce passage (a la'hma anya) en invitant les pauvres à nous rejoindre, et nous le terminons en exprimant que nous seront l'année prochaine libres à Jérusalem.
Pourquoi lier ces 2 idées?

Selon rabbi Moché Feinstein (Drach Moché 11), en faisant cela, nous témoignons que si tous les juifs n'invitent pas des pauvres à leur table, c'est en raison de la dureté des souffrances de notre exil.

En effet, lorsque la guéoula sera là et que nous vivrons à Jérusalem, absolument tout le monde exprimera parfaitement son amour pour ses frères dans le besoin.

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+ "Yéhouda est allé en exil, accablé par la misère (oni)" (Eikha 1,3 - גָּלְתָה יְהוּדָה מֵעֹנִי)

La matsa est appelée : "un pain de misère" (lé'hem oni - לחם העוני).

Dans ce verset, nos Sages voient une allusion au fait que notre exil actuel provient d'une négligence de la matsa, et d'un mépris des besoins des pauvres.
Cela met en avant l'échec du peuple juif à remplir ses obligations envers Hachem et envers son prochain juif.

Au début du Séder, en levant la matsa et en accueillant les pauvres à notre table (a la'hma anya), nous prions de mériter la guéoula très rapidement, en conséquent.

[le 'Hatam Sofer]

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-> Le "a la'hma anya" est écrit en araméen afin que les non-juifs de cette époque (qui parlaient araméen) puissent entendre les juifs remercier et louer Hachem pour tout ce qu'Il a fait pour eux.
Ils comprendraient alors que les juifs ne sont pas ingrats, et ils en viendraient à raisonner que les juifs se rappelleraient certainement des bontés que les non-juifs ont pu faire pour eux.
Cela assurerait une relation agréable entre les juifs et leurs voisins non-juifs.
[Haggadat Ezor Eliyahou]

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-> Bien que les juifs étaient alors esclaves en Egypte [dans des conditions terribles], ils ont fait une alliance de bonté entre eux, afin de toujours être là l'un pour l'autre. [Tana déBé Eliyahou rabba 23]
Cela n'était pas une tâche facile, puisqu'ils n'avaient pas grand chose à se partager ensemble.
Cependant, ils partageaient avec plaisir leur maigre ration de matsa que leur donnée leur contremaître, s'il voyait qu'un autre juif en avait davantage besoin qu'eux.
De plus, ils s'encourageaient les uns les autres dans leurs moments de besoin.
[malgré qu'ils n'avaient rien, ils partageaient tout ce qu'ils pouvaient à la fois matériellement que moralement!]

C'est pourquoi nous commençons le Séder de Pessa'h en proclamant : "tout ceux qui ont faim, viennent et mangent" (kol dikhfin yété véyékhol), puisque c'est par le mérite de la bonté qu'ils avaient les uns envers les autres que nous avons pu être libérés d'Egypte.
Nous devons également suivre leur exemple, et marcher dans leurs pas en pratiquant la bonté (en faisant une alliance de bonté entre nous!).
Nous espérons que par le mérite de notre propre bonté, nous méritons également la délivrance, comme nous l'affirmons à la fin de ce passage de la Haggada : "l'année prochaine en terre d'Israël" (léchana abaa béar'a déIsraël).

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-> La guémara (Taanit 20b) rapporte qu'à chaque fois que Rav Houna mangeait du pain, il ouvrait la porte de sa maison, et il disait : "Que tout celui qui a besoin, qu'il entre et qu'il mange" (kol man dits'rikh lété vélékhol).

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-> Certains disent que cette invitation au début du Séder de Pessa'h ("tout ceux qui ont faim, viennent et mangent") invitant le pauvre s'adresse également aux non-juifs, puisque selon la guémara (Guitin 61a) : "nous supportons les non-juifs avec les juifs afin de maintenir la paix".
[Yaavets]

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-> La matsa indique la fin de l'exil, l’occasion de se rappeler le temps qu’a duré la "misère" (oni - ענִֹי) de l'exil : le mot Matsa (מצה) avec les lettres écrites pleinement (bémilouï) : מם צדי הא , a pour valeur numérique 190, celle du mot : "kéts" (קץ - la "fin" de l’exil, et aussi le nombre d’années que l’on retira aux "410 ans" d'exil prévus). [Béné Issakhar]

-> Les premières lettres des mots : הא לחמא עניא די אכלו אבהתנא בארעא דמצרים (du début de la Haggada : "ha la’hma aniya ... - c’est le pain de misère que mangèrent nos ancêtres en terre d’Egypte) totalisent une valeur numérique de 117, correspondant au nombre d’années qui séparent la mort de Lévi à la sortie d’Egypte, c’est-à-dire les années d’esclavage (voir Rachi sur Véra 6,16).
La valeur numérique des mots לחמא עניא (ha la'hma aniya) est 210, le nombre d’années du séjour du peuple juif en Egypte.
[Rokéa’h]

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-> "Voici le pain de misère (ha la'hma anya) qu’on mangé nos pères en terre d’Égypte. Quiconque a faim, qu’il vienne manger, quiconque est dans le besoin, qu’il vienne faire Pessa’h (les quatre verres de vin). Cette année, ici, l’an prochain en terre d’israel. Cette année, esclaves, l’an prochain des hommes libres".

-> Le Ben Ich 'Haï (Ora'h 'Haïm) explique
Il faut comprendre dans ce tout premier passage de la Haggada le rapport entre la première partie et la fin. Au début on invite les nécessiteux à prendre part à notre Séder, ensuite on espère devenir libre et rentrer en Israël de notre dernier galout (exil).
Une des explications est qu’on veut signifier à l’invité pauvre, qu’il n’a aucunement à avoir honte de cette bonté qu’on a envers lui, car au contraire c’est nous qui lui sommes redevables, car en invitant l’indigent à manger avec nous, on mérite alors de monter en Israël, et en l’invitant à boire les 4 coupes de vin, alors on méritera de devenir des hommes libres, affranchis du galout.
On ouvre donc le Séder par ces paroles de reconnaissance ,de consolation et d’espoir.

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=> Pourquoi ouvrons-nous la porte lorsque nous disons "Verse ta colère" (chéfo'h 'hamatékha) qu'après le repas, et non pas avant le repas lorsque nous récitons : "kol di'hfin yété véyé'hol" (que tout celui qui a faim, qu'il vienne et mange - dans le A la'hma aniya). Comment pouvons-nous inviter des gens si la porte est fermée à clé?

Le rav Ze'ev Wolf de Strikov explique : "Celui qui a faim..." a un aspect non physique. En effet, le soir du Séder, la porte des hauts niveaux spirituels est ouverte. Non seulement ils peuvent être acquis, mais nous sommes invités à y entrer et à les recevoir dans une mesure débordante : "que celui qui a faim vienne!"
Mais il y a une condition préalable qui doit être remplie. Nous devons nous-mêmes ouvrir la porte. Nous devons montrer que nous ne sommes pas paresseux".

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-> b"h, il existe un autre dvar Torah déjà paru sur ce sujet : https://todahm.com/2017/04/26/pourquoi-le-ha-lachma-anya-est-il-en-arameen

Les 4 enfants

+ Les 4 enfants :

-> En ce jour de la naissance de notre nation, nous sommes particulièrement attentif à préserver sa continuité en transmettant notre héritage sacré à nos enfants [nouveaux maillons de cette chaîne ininterrompue].
[Rav Chimchon Raphaël Hirsch]

-> Selon Rabbi Moché Lieber, au Séder nous devons imiter Hachem, en faisant sortir de l'ignorance nos enfants, en prenant soin d'eux (on les aime et ils comptent pour nous!) et en les libérant de la servitude du yétser ara, des idées véhiculées par la société environnante, ... (on injecte en eux une forte dose de émouna!).

-> Pour chacun des enfants, il y a le mot : é'had (un - אחד - guématria de 13), ce qui fait pour les 4 fils une valeur de : 52, équivalente à : "un fils" (bén - בן).
En effet, les 4 enfants sont en réalité différents aspects d'une seule et même personne.
Nous avons tous en nous un mélange de raffinement et de grossièreté, de bon comportement et d'égoïsme.

Rabbi 'Haïm Chmoulévitz note que le bien n'est pas l'absence de mal, mais le fait que nous dominions nos mauvaises tendances.
Notre valeur intrinsèque est révélée par notre gestion de ces 4 fils qui sont en nous, chacun nécessitant une réponse adaptée.

Quelqu'un qui se voit comme uniquement Sage, pense tout savoir, être parfait (ne plus avoir besoin de changer).
Ainsi, la navigation entre ces 4 parties, va permettre de pleinement exploiter notre unicité.

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-> "La Haggada mentionne les 4 enfants : le sage, le mauvais (racha), le simple et celui qui ne sait pas poser de question.
Toute personne a en elle ces 4 manières de se comporter, chacune étant en concurrence pour avoir le dessus."
[Rav Leib Chasman]

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev fait remarquer que les 4 enfants : שֶאֵינוֹ יוֹדֵעַ לִשְאוֹל , חָכָם , רָשָע , תָם , sont l'acronyme de : שחרית (Cha'harit - matin).

Ce n'est que lorsque nous avons conscience de ces 4 forces qui sont en nous, que la journée de notre vie peut réellement commencer ....

Le Racha

+ Le Racha :

-> Le Meshech Chochma fait remarquer que le racha ne cherche pas de réponse, il connaît déjà la réponse.
La Haggada utilise le même verset pour le racha et le Sage, car : "Sans émouna, il n’y a pas de réponse ; avec la émouna, il n’y a pas de question." [le 'Hafets 'Haim]

Le Sabbah de Novardok dit : "Si nous avons la réponse, avant d'analyser le problème, c'est que nous ne cherchons pas "la" solution, mais "notre" solution."

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-> Selon la guémara (Yérouchalmi Pessa'him 10,4), en demandant quel est l'intérêt de ce travail, il exprime : "Quel est ce fardeau que vous nous imposez chaque année?"

Il ne remet pas en cause la sortie d'Egypte, mais rejette le fait de faire les mitsvot, comme Hachem nous l'ordonne.
L'état d'esprit du racha est : "N'est-il pas suffisant d'aimer Hachem dans son cœur, sans s'ajouter de pénibles obligations?
Nous sommes Ses enfants, pas Ses esclaves!"

De même, selon le Ben Ich 'Haï, le racha proclame : "Pourquoi ne peut-on pas se contenter de penser et de discuter des mitsvot [plutôt que de les faire]? "

-> Le Beit haLévi (Bo) écrit que le Racha demande : "Pourquoi faisons-nous encore ces mitsvot de nos jours? Elles sont dépassées!
Peut-être qu'au moment de la sortie d'Egypte, il y avait un sens à ces mitsvot, mais maintenant le monde a changé (il faut vivre avec son temps!)
Pourquoi devons-nous, nous prendre la tête avec ces mitsvot d'un autre temps?"

Ensuite, le Beit haLévi rapporte que notre réponse doit être : "c'est un korban de Pessa'h à Hachem" (zéva'h Pessa'h l'Hachem) = elles ne sont pas démodées, mais plutôt plus importantes que tout, car c'est Hachem qui nous les a données.
[tu parles de notions dictées par l'intellect humain, mais nous on est sur du divin, du émet pur!]

[la réponse n'est pas à faire au racha, mais à celui qui ne sait pas répondre, à la partie la plus influençable en nous. En effet, le racha n'a aucun désir de réponses, il ne souhaite qu'affaiblir notre émouna par ses questions, en y insérant le doute (peut-être qu'il a un peu raison?!).
C'est pourquoi, nous coupons court à toute discussion pour se protéger, car il ne peut en résulter qu'une perte personnelle de émouna, en affirmant : telle est la volonté de Hachem, D. de Vérité!
De même qu'Il nous a fait sortir avec grandeur d'Egypte, de même Il nous fait agir avec grandeur par Ses mitsvot! ]

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=> Quelle Halakha apprenons-nous de la question du racha?

-> Le racha dit : "ma aavoda azot lakhém".
Selon la guémara (Yérouchalmi Pessa'him 10,4), en demandant quel est l'intérêt de ce travail, le racha exprime : "Quel est ce fardeau que vous nous imposez chaque année?"

-> Le Rokéa'h (283) apprend une halakha de cela : on n'a pas le droit de dire : qu'est-ce que c'est désagréable de se préparer pour Pessa'h! Quel fardeau!

-> Le 'Hok Yaakov (469,3) développe que cela n'était valable que dans le cas où il y avait le korban Pessa'h, et se plaindre de l'obligation de la Torah du Korban Pesas'h n'est pas autorisé.
S'il n'y pas de Temple, alors on ne se plaint que des nombreuses mesures de rigueur qu'impliquent la préparation de Pessa'h, et cela n'est pas interdit.
Le Choul'han Aroukh haRav (469,5) semble dire qu'idéalement on doit essayer d'éviter toute sorte de plainte concernant la préparation de Pessa'h

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-> Le racha ne serait pas sorti d'Egypte, car une volonté de servir Hachem est une condition préalable.

"C'est à Moi que les juifs appartiennent comme esclave, ce sont mes serviteurs à moi, qui les ai tirés du pays d'Egypte, Moi, Hachem, votre D." (Béhar 25,55).

Le rav de Brisk disait que l'on ne fait pas les mitsvot parce que l'on est sorti d'Egypte, mais on a été délivré pour faire les mitsvot (baavour zé!).

Selon le midrach (Chémot rabba 29,3) : [Hachem a dit :] "Je vous ai fait sortir d'Egypte à la condition que vous acceptiez Ma souveraineté sur vous".

-> Selon le Aboudraham, le racha se plaint sur le fait que nous retardons le repas par plein de longues paroles, ce qui réduit la joie du repas de la fête.

Selon le Rokéa'h, le racha se plaint des très nombreux préparatifs à faire avant Pessa'h (comme nettoyer la maison du 'hamets).

Ainsi, il faut faire attention à ne pas émettre de plainte à ce sujet, car nous suivrions alors l'attitude du racha. [Araoukh haShoul'han - Ora'h 'Haïm 469,5]

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-> En s'excluant de la communauté juive, il rejette Hachem Lui-même.

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 3,11) écrit que celui qui se sépare consciemment de la communauté juive et ne partage pas les malheurs et les triomphes collectifs, est considéré comme un hérétique qui n'a pas part au monde futur.
Même s'il ne transgresse aucune faute en particulier, sa décision de rompre ses liens avec la nation devient un fait, et à l'image d'un membre du corps isolé, le sang spirituel de la nation juive qui impulse normalement de la vie, ne l'atteint pas.

-> Rabbi Isser Zalman Melzer dit : "L'hérésie est le résultat d'un refus de partager la mission de la nation juive.
Le racha commence par rejeter ce qui incombe à un juif, et seulement ensuite il fabrique l'idéologie nécessaire pour justifier sa façon de vivre insouciante."

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-> Nos Sages nous disent de répondre au racha par : "agaces lui ses dents".

Selon le maguid de Koznitz, on fait comprendre au racha : "Est-ce que tu penses vraiment que Hachem t'a créé avec tes dents uniquement pour que tu manges, bois et sois soyeux?

S'Il nous a sorti d'Egypte, c'est pour réaliser des mitsvot, comme manger de la matsa.
Si tu n'es pas intéressé par ces choses, tu ne fais pas un bon usage de tes dents".

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-> Pourquoi "agaces lui ses dents"?

Le Imré Yéhouda explique :
Les idées hérétiques (apikorchout) se nourrissent dans la nourriture qui n'est pas cashère.
Si le racha aurait été plus vigilant pour éviter de la nourriture non-cashère, il n'aurait pas mal tourné comme il l'a fait.
Par conséquent, on nous demande "agaces lui ses dents", parce que c'est son alimentation d'aliments interdits qui est la source de son problème.

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-> Selon le Yichma'h Israël, le racha n'est pas une personne totalement mauvaise, mais c'est plutôt une personne qui a fauté et qui a abandonné l'idée de faire téchouva.

Puisqu'il a fauté, le racha pense qu'il ne fait plus partie du peuple juif.
Nous devons lui rappeler que lorsque les juifs sont sortis d'Egypte, ils étaient au plus bas, étant presque tombés dans la pire impureté possible (49e niveau sur 50), et cependant Hachem les a sauvé.

Le racha doit s'en inspirer et faire téchouva.

-> Le Maasé Nissim enseigne d'ailleurs que le plus important dans le devoir de s'imaginer être sorti soi-même d'Egypte, n'est pas suite à la disparition de nos difficiles travaux, mais car on doit imaginer Hachem en train de nous sanctifier et de nous prendre en tant que nation.

C'est ce lien d'amour que Pessa'h doit enflammer, car même au plus racha des racha, Hachem a témoigné un amour fou fou.

La certitude de savoir que nous comptons toujours aux yeux de papa Hachem, nous booste pour qu'Il soit fier de nous, en agissant selon Sa volonté (c'est d'ailleurs la moindre des gratitudes!).

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-> Au sujet des dents du racha, voir également : https://todahm.com/2014/04/02/concernant-le-racha

"Tout le monde doit chercher dans la crainte à accomplir les directives de nos Sages qui ont arrangé le Séder et la Haggada.

Ne laissons rien apparaître à nos yeux comme sans importance, car même si plusieurs choses peuvent paraître secondaires ... il n'y a rien d'insignifiant."

[le Maharal]

"Les enfants d'Israël gémirent du sein de l'esclavage et se lamentèrent ; leur plainte monta vers Hachem du sein de l'esclavage." (Chémot 2,23)

Le Or ha'Haïm donne plusieurs explications sur ce verset :

1°/ Malgré le fait que leurs gémissements n'étaient pas des prières dirigées vers Hachem, mais uniquement des cris d'une personne qui souffre, ils sont montés devant D., qui les a accepté.

2°/ Généralement les personnes sont déprimées lorsqu'une situation devient très difficile.
Ce verset souligne que Hachem a pris en compte l'effort supplémentaire nécessaire pour prier tout en étant dans un esclavage très sévère.
["Il n'y a pas de plus grande douleur que d'être esclave, car cela efface l'individualité de la personne, et on l'oblige à agir contre conscience" - Ibn Ezra (Chemot 2,3)]

3°/ Normalement les prières montent au Ciel par des émissaires, comme les anges.
Cependant, les gémissements provenant d'une souffrance, d'une douleur, sont tellement puissants qu'ils montent directement devant Hachem sans aucun intermédiaire.

=> Cela nous éclaire beaucoup sur l'impact de nos prières durant nos périodes difficiles, et à quel point D. fait tout pour qu'elles soient entendues et acceptées.

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-> Rabbénou Bé'hayé commente ce verset :
Même si le moment de la délivrance était arrivé pour eux, ils n'étaient pas méritants d'être délivrés.
Mais ils ont gémi vers Hachem et ces prières étaient très puissantes, au point de leur donner le mérite [d'être sauvés].

La Torah précise que ces prières étaient le fruit de leur travail d'esclaves éreintant, pour nous apprendre que la prière faite par quelqu'un dans une situation de détresse est la prière la plus efficace, celle qui est le plus facilement acceptée par Hachem.
Une personne désespérée met tout ce qu'elle a dans sa prière : ses émotions, ses larmes, son cœur, son âme.

[nos Sages nous recommandent de prier à l'image d'un pauvre qui n'a plus rien, qui ne peut compter sur personne si ce n'est son papa Hachem.
Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons lui parler de tout notre être (même de notre intériorité profonde, et pas uniquement par des lèvres qui bougent extérieurement), sans avoir une partie de nous même qui espère en autre chose.]

-> "Quand mon âme, dans mon sein, allait défaillir, je me suis ressouvenu de Hachem, et ma prière a monté vers toi" (Yona 2,8)

Selon Rabbénou Bé'hayé, le prophète Yona nous garantit qu'une prière faite dans la détresse atteint la plus haute place du Ciel.
En Egypte, les juifs étaient à ce moment-là au 49e niveau d'impureté, mais ce qui a compté c'était uniquement leurs prières.

[Peut importe qui nous sommes et ce que nous avons pu faire dans notre vie, la prière sincère venant du cœur peut absolument tout changer.
Il faut prendre conscience de la gravité de la situation, et gémir à Hachem, comme si c'était une question de vie ou de mort.
Nos Sages recommandent d'être toujours joyeux, mais de compresser toutes nos douleurs, inquiétudes, ... dans notre moment où nous prions, et durant lequel nous vidons tout à Hachem, qui seul peut tout faire pour nous aider.
On oublie à quel point Hachem est infiniment grand, et que par nos prières nos soucis deviennent de plus en plus insignifiants (D. s'en chargeant alors!).]

-> Rabbénou Bé'hayé (Chémot 2,23) continue : "La Torah nous enseigne comment être délivré de l'exil actuel.
Notre délivrance nécessite de la téchouva et de la prière, à l'image de la délivrance d'Egypte qui a eu besoin de la téchouva et de la prière avant que Hachem ne réponde à notre détresse ...
C'est en raison du fait que la guéoula est dépendante de la téchouva et de la prière."

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-> "D. vit les enfants d'Israël et D. sut" (Chémot 2,25)

Le Targoum Yonathan traduit ce verset ainsi : "Hachem a vu leur détresse dans l'esclavage, et Hachem a vu la téchouva qu'ils faisaient en privé, alors que personne d'autre [qu'eux-mêmes] était conscient de leur téchouva."

[on peut faire téchouva en partie pour que le regard d'autrui le remarque. Ainsi une téchouva qui se remarque en public n'est pas 100% désintéressée.
Mais une téchouva dont personne n'est au courant si ce n'est Hachem, est lichma (désintéressée), et elle amène la téchouva.
Le rav Elimélé'h Biderman fait remarquer que c'est ce qui se passa en Egypte, comme il est écrit : "D. sut" = seul Hachem avait connaissance de leur téchouva faite en privé, et tout de suite après la Torah aborde le buisson ardent, où Hachem va envoyer Moché pour délivrer les juifs.
Ainsi, la téchouva privée amène notre délivrance personnelle et collective!]

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-> "De l’étroitesse de ma détresse j’ai invoqué D. : il m’a répondu [en me mettant] au large" (min amétsar karati ya, anéni bamer’hav y - Téhilim 118,5)
La raison est que les prières qui sont répondues sont celles dites dans la détresse.
Comme il est écrit : "Quand mon âme allait défaillir, je me suis ressouvenu de Hachem, et ma prière a monté vers toi" (Yona 2,8) ...
Les prières dans la détresse ne monte pas à Hachem par le biais d'un intermédiaire [un ange], mais elles vont directement à Hachem.
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Chémot 2,23]

[même lorsque tout va bien, nous devons prier Hachem de toutes nos forces, des profondeurs de notre être, comme si notre vie en dépendait, comme si l'on était en train de couler et que seul Hachem peut nous sauver de cette mort certaine!]

-> Rabbénou Bé'hayé (Chémot 2,2) fait remarquer que le jour où Moché a été mis dans un panier sur le Nil, il était en pleine détresse, gémissant fortement à Hachem. C'était un 6 Sivan, qui va être le même jour où il va monter au Ciel pour recevoir la Torah sur le mont Sinaï.
Cela correspond aux paroles du roi David : "Le jour où je t’appelai [dans ma détresse], tu me répondis, tu me donnas du courage en fortifiant mon âme" (Téhilim 138,3).

[cet exemple doit nous renforcer dans le fait que dans notre détresse, nous avons un pouvoir de prière énorme et elles sont exaucées.]

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-> "En Egypte, les juifs étaient incapables de parler. Tout ce qu'ils pouvaient crier est "Oy!". Ces gémissements sont montés au ciel et étaient très précieux pour Hachem
[...]
Certaines personnes sont presque incapables de prier à Hachem à cause des souffrances [de la vie] ... Néanmoins, il ne faut pas perdre espoir. Appelez Hachem Hachem du mieux que vous pouvez.
Même si votre prière ne produit qu'un seul cri à Hachem des profondeurs de votre cœur, Hachem prendra en compte votre pauvreté, vos difficultés, votre bas niveau [du moment], votre localisation, votre situation et dans Sa bonté immense, Il va écouter votre gémissement et Il vous sauvera."
[Yichma'h Israël - Chémot 2 - citant son père le rabbi Yé'hiel Alexander]

-> Lorsque les juifs arrivèrent à la mer Rouge, ils étaient également dans un état où ils n'arrivaient pas à prier, mais uniquement à crier.
Il est écrit : "voici que l'Egypte avançait derrière eux et ils eurent très peur ; les enfants d'Israël crièrent vers Hachem" (Béchala'h 14,10)

Le 'Hidouché haRim écrit : "Il avait été prévu que les juifs ne puissent pas prier à ce moment, afin que dans toutes les générations suivantes, lorsqu'on n'aura pas la force nécessaire pour prier, alors on devra crier à Hachem et Hachem nous sauvera.
Comme il est dit : "Hachem combattra pour vous et vous gardez le silence" (Béchala'h 14,14), que la Mékhilta explique ainsi : même quand les juifs seront silencieux car dans l'impossibilité de prier, Hachem combattra les guerres pour eux."

-> Le Maor vaChéméch enseigne :
On peut s'interroger pourquoi est-il écrit : "Les enfants d'Israël gémirent du sein de l'esclavage" (vayiz'akou - 2,23), et non pas qu'ils prièrent à Hachem (vayitpallel)?
La raison est ... que parfois il y a des anges Accusateurs qui créent un mur de fer qui empêche les prières de monter ...
D'après le Zohar (vol.2,p.63), la solution est : "de gémir des profondeurs de notre cœur et avec toute notre kavana".
Le gémissement est uniquement un son sans mots.
Les anges Accusateurs (mékatéguim) ne sont pas conscients de ce type de prière, seulement Hachem l'est et Il se tourne vers ces gémissements ... et Il répond à ces appels.
C'est une prière bien plus spéciale que les prières habituelles (téfilot) où l'on prononce des mots, que les anges comprennent et peuvent empêcher [de monter vers le Ciel].
Uniquement Hachem connait nos pensées et nos requêtes qui sont exprimées par des cris/gémissements, et Hachem les exécute."

[ => il en résulte que lorsqu'il nous est dur de prier, nous ne devons pas désespérer ou tout abandonner, mais au contraire nous devons déverser notre intériorité en gémissement à D.]

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-> D'une certaine façon, le Zéra Kodech (Vaéra) va encore plus loin :
"[En Egypte] Hachem a entendu l'ardent désir des juifs, à quel point ils voulaient être capables de pouvoir prier vers Lui comme il le faut.
Il est écrit : "Les enfants d'Israël gémirent à Hachem" (vayiz'akou bné Israël él Hachem) de : "min aavoda" = de leur prière [car la prière est appelée : avoda chébalev - le travail du cœur] en raison du fait qu'elle n'était pas comme elle devrait l'être."

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-> b'h, voir également : Hachem écoute nos cris du coeur : http://todahm.com/2020/01/05/38366

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-> La bouche est l'arme la plus puissante du peuple juif, en vertu du verset : "la voix est celle de Yaakov et les mains sont celles d'Essav".

Tout soldat sait qu'il ne lui suffit pas d'être armée d'un révolver et de munitions et de savoir viser, mais il doit également remplir une autre condition : son révolver doit être propre et pas rouillé.
De même, explique le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï), celui qui désire que sa prière ait un effet et soit exaucée doit se soucier de la propreté de sa bouche, veiller qu'elle soit dépourvue de paroles interdites, de médisance, de raillerie, de mensonge et de colportage.

D'ailleurs, nos Sages attestent qu'en Egypte, nos ancêtres restèrent fidèles à leur langue, grâce à quoi leurs plaintes parvinrent aux cieux et ils furent libérés de l'esclavage.
[c'est pour cela qu'il est écrit dans notre verset : "les enfants d'Israël se lamentèrent" puis : "leur plainte monta vers Hachem du sein de l'esclavage"]

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-> b'h, sur ce verset voir également : http://todahm.com/2013/12/25/divers-paracha-chemot

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-> Avec la mort de Pharaon, l'ange gardien de l'Egypte fut lui aussi évincé de sa position. Jusqu'alors, il ne laissait pas les prières des juifs atteindre D.
Une fois l'ange écarté, leurs prières "montèrent devant D."
Bien que Hachem sût que les juif ne méritaient pas d'être délivrés, il eut pitié d'eux à cause des Patriarches, qui priaient pour leurs descendants.

Ceci nous enseigne également que notre rédemption finale ne viendra que par notre repentir et notre prière. Elle est semblable à la 1ere rédemption d'Egypte, qui ne se produisit que grâce à la téchouva (repentir) et à la téfila (prière).
Les larmes que versa Essav lorsqu'il perdit le droit d'aînesse (Béréchit 27,38) est l'une des raisons du difficile exil que nous vivons actuellement. Nous devons pleurer suffisamment pour laver ses larmes, et alors nous serons délivrés.

[le Zohar - rapporté par le Méam Loez - Chémot 2,23-25]

Avadim ayinou …

+ "Avadim ayinou léPharaon béMitsrayim"

Lorsque la Torah parle des esclaves non-juifs de Pharaon, elle dit : "avdé Pharaon", comme dans : "מֵעַבְדֵי פַּרְעֹה" (Vaéra 9,20) ; "עַבְדֵי פַרְעֹה" (Bo 10,7) ; "עַבְדֵי-פַרְעֹה" (Bo 11,3) ; ...

Pourquoi est-ce que pour les juifs, il n'est pas écrit de même : "avadim Pharaon ayinou" ?

-> Le Hararé Kédem commente que contrairement aux non-juifs qui se voient comme totalement esclaves de Pharaon, les juifs ne partagent pas cette mentalité.
Pour eux, seulement leur corps est soumis à ses travaux, mais leur essence reste toujours indépendante.

-> Le midrach (Chémot rabba 5,33) rapporte que chaque Shabbath, les juifs se remontaient le moral en lisant des manuscrits [de leurs ancêtres] qui garantissaient une délivrance par Hachem.

[le Hararé Kédem - Rabbi Yosef Dov haLévi Soloveichik]

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-> "Nous avons été esclaves de Pharaon en Egypte"

La Mékhilta (16,3) de commenter : "Esclaves de rois, mais pas esclaves d'esclaves".

Un serviteur dans un palais apprend tous les codes relatifs à la royauté (la façon de se comporter, l'honneur à témoigner au roi, ...).

L'Egypte était un entraînement important afin de devenir serviteurs du roi des Rois.

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-> "Hachem a spécifiquement placé les juifs en Egypte, car ils sont totalement contraires aux égyptiens.
La beauté de notre pureté a pu pleinement ressortir dans de telles conditions par contraste."

[le Maharal - Gour Aryeh]

Les 10 plaies se sont-elles appliquées également aux juifs?

+ Les 10 plaies se sont-elles appliquées également aux juifs?

-> Le midrach rapporte que le peuple juif a également vécu chacune des 10 plaies, même si cela ne l'a été que très temporairement (contrairement aux égyptiens).

-> Pendant la plaie des 1ers-nés, on sait que chaque maison juive a été épargnée de la mort. Comment ont-ils pu la ressentir?

Rabbi David Heinemann rapporte que selon nos Sages, les égyptiens étaient agonisants durant toute la nuit et ne sont morts qu'au matin.
Ainsi, les juifs ont été momentanément aux portes de la mort, avant de pleinement retrouver leur état normal.

+ Pourquoi est-ce que le peuple a dû subir les 10 plaies?

Selon le 'Hida haKadoch (Géoulat Olam), grâce à cela les juifs ont pu pleinement se rendre compte de ce que Hachem faisait aux égyptiens.
De plus, les 10 plaies correspondent aux 10 Commandements (selon la Pessikta Rabbati - chap.21). D. voulait que les juifs ressentent concrètement les conséquences d'une transgression de ces mitsvot.

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+ Le saviez-vous?

-> Le midrach (Dévarim rabba 1,25) relate que lorsque Og est venu informer Avraham que Lot a été capturé pendant la guerre, il a trouvé Avraham en train de faire des matsot pour Pessa'h.

Le vrai nom de Og est Palit, puisqu'il a été sauvé (פליט) du déluge à l'époque de Noa'h.
Il a changé son nom en Og (ougot - עוגות), suite à la vision de la fine galette (la matsa) que Avraham cuisinait.

On peut facilement comprendre son nom en rapport avec le déluge, mais pourquoi a-t-il changé de nom au regard de Avraham fabriquant ses matsot?

Selon rabbi 'Haïm Zayrchik (Mayanei ha'Haïm), on voit de là l'impact que peut avoir la vision d'un tsadik accomplissant une mitsvot avec beaucoup d'amour, de dévouement.

Néanmoins, le fait que son nom n'est pas été modifié en "matsot", mais plutôt en "gâteau" (og - ougot) indique un degré de superficialité de sa part, à l'image de Essav qui a été appelé "Edom" (rouge), comme la couleur du plat de lentilles qu'il a demandé à Yaakov.

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-> Hachem a décrété que le peuple juif sera en exil pendant 400 années (cf.Lé'h Lé'ha 15,13).

Rabbénou Ephraïm commente que lorsqu'ils ont eu Its'hak, Avraham avait 100 ans et Sarah 90 ans.

L'objectif d'un exil est d'améliorer notre émouna et notre prière vers Hachem.
C'est ainsi que toutes les prières qu'ils ont pu faire pendant 190 années (100+90) afin d'avoir un enfant ont été reportées à leurs descendants, faisant que l'exil en Egypte a duré 210 années (au lieu de 400).

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-> Lorsque Yossef a arrêté Binyamin (suite à la venue de ses frères en Egypte pendant la famine), Yéhouda est devenu furieux.
Les 2 frères ont tellement élevé la voix que l'intégralité des villes de Pitom et de Ramsès en a été détruite.

C'est la raison pour laquelle les égyptiens ont insisté pour que les juifs soient responsables de leur reconstruction.
[Sforno ; Yalkout Réouvéni]

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-> 'Ham, fils de Noa'h a appelé un de ses 4 enfants : Mitsrayim (מִצְרַיִם), utilisant une fin plurielle très inhabituelle : ים.

Ce dernier a continué cette tradition avec ses enfants : Loudim, Anomim, ... (וּמִצְרַיִם יָלַד אֶת-לוּדִים וְאֶת-עֲנָמִים, וְאֶת-לְהָבִים--וְאֶת-נַפְתֻּחִים - Noa'h 10,13).

Le midrach (Béréchit rabba 37,4) explique que ces lettres ים sont celles du mot : yam (mer).
Les égyptiens étaient fou amoureux de leur mer, et c'est pour cela qu'ils faisaient cet ajout à la fin de leurs noms.
Ce qu'ils ne savaient pas, c'est qu'elle serait aussi le lieu de leur mort.

-> "Qui (מִי) est cet Hachem dont je dois écouter la parole en laissant partir Israël?" (Chémot 5,2)

Hachem a dit : "Tu as demandé : Qui est Hachem? (mi Hachem - מִי יְהוָה), tu seras puni par 50 plaies ! (guématria de מִי)."
Il est en effet écrit dans la Haggada : "La main de D. à la mer Rouge a entraîné 50 plaies".

Le mot : מִי à l'envers devient : ים (yam - la mer).
A la mer tu verras qui est Hachem!

[midrach rabba - Chémot]

-> Selon le Beit haLévi, le fait d'avoir été puni en public et d'une manière aussi grandiose, est une bonté d'Hachem envers les égyptiens.
En effet, puisque l'ouverture de la mer Rouge a entraîné une grande sanctification du nom de D. aux yeux de toute l'humanité, ce mérite indirect va réduire leur punition pour les très nombres fautes qu'ils ont commis.

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-> "Qu'il y ait donc surcharge de travail pour eux" (Chémot 5,9)

Amram, le père de Moché, utilisait chaque Shabbath pour discuter sur la délivrance future, consolant et renforçant d'espoir le cœur des juifs qui croulait sous le travail le restant de la semaine.
En représailles, Pharaon a demandé d'augmenter la charge de travail afin qu'ils n'aient plus de temps pour ces bouffées d'air.

[midrach rabba - Vaéra]

-> Le midrach Yalkout Chimoni raconte comment les femmes juives se faisaient belles, aller dans les champs apportant de l'eau et de la nourriture, et comment elles donnaient un soutien moral à leur mari en rappelant que la délivrance était imminente.

Elles ont maintenu en vie la nation juive, et permis sa continuité.
D'ailleurs, nos Sages disent : "Nos ancêtres ont été sauvés d’Égypte par le mérite des femmes vertueuses d'alors, et il en sera de même pour la rédemption future." [Guémara Sota 2b]

=> En plus des très nombreux efforts qu'elles ont fait pour le nettoyage et afin de préparer le repas du Séder, soyons également reconnaissant sur le fait que si l'on est libre aujourd'hui c'est grâce à elle, et il en sera de même pour la guéoula ultime, qui est très très proche (b"h).

Pessa'h est une occasion de dire un très grand : Merci beaucoup les femmes juives!!

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-> Selon le midrach (Yalkout Chimoni 110, 465), nos ancêtres ont été libérés d'Egypte pour 5 raisons :
- suite à leurs souffrances/douleurs ;
- suite à leurs prières ;
- par le mérite de nos Patriarches ;
- par leur téchouva ;
- et car le moment de partir était arrivé.

Il en sera de même pour nous, qui seront délivrés par ces 5 mérites.

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-> Selon le 'Hidouché haRim ("vanits'ak él Hachem"), les juifs priaient tout le temps.

Toutes leurs prières se sont rassemblées attendant une réponse, et au moment où les portes du Ciel se sont ouvertes, elles sont toutes montées vers Hachem, qui les a alors entendu et a déversé Sa miséricorde sur Sa nation.

-> Le Baal Chem Tov enseigne que chaque prière qui vient du cœur a forcément un impact.

Certaines prières fonctionnent immédiatement, d'autres attendent le meilleur moment pour produire leurs effets.

C'est pour cela que nos Sages (guémara Béra'hot 6b) disent que le pouvoir de la prière est une des choses se tenant au sommet de ce monde, mais que [cependant] les personnes dédaignent beaucoup [démotivés de ne pas voir une réponse immédiate].

Pessa'h est un moment où l'on doit prendre conscience qu'aucune de nos prières ne reviendra sans répondre.
Elles attendent juste le meilleur moment pour agir.

[nous n'avons pas conscience de toutes les bontés cachées que D. nous fait!]

[Hachem a dit :] "Je vous ai fait sortir d'Egypte à la condition que vous acceptiez Ma souveraineté sur vous. "

[midrach Chémot rabba 29,3]

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-> "La raison principale de la libération des juifs d'Egypte est afin qu'ils acceptent la Torah au mont Sinaï"

[Séfer ha'Hinoukh 306]

-> "C'est par le mérite de la future acceptation de la Torah, que les juifs ont été libérés d'Egypte"
[midrach Chémot rabba 6,6]

-> La valeur numérique de : "la sortie d'Egypte" (יציאת מצרים) est la même que : "Nous ferons et nous comprendrons" (נעשה ונשמע), soit : 891.
Les juifs ont été libéré afin de pouvoir accepter sans condition la Torah.

De Pessa’h à Shavouot

+ De Pessa'h à Shavouot (selon le Maharal) :

Le 'Hamets correspond au corps, tandis que la matsa correspond à l'âme.

A Pessa'h, nous mangeons uniquement de la matsa, car nos âmes en sont venues à reconnaître Hachem et à désirer s'attacher à Lui.
[Les 3 matsot du plat du Séder font allusion aux 3 niveaux d'âme : néfech, roua'h et néchama]

Pessa'h peut ainsi être comparée à nos fiançailles avec Hachem (kidouchin).

Pendant toute la période du compte du Omer, le peuple juif élève également son corps.
A Shavouot, moment du don de la Torah, les corps ont aussi atteint la perfection, et nous devenons alors complètement mariés avec Hachem (nisou'im).

Puisqu'il n'y a alors plus de différence entre le corps et l'âme (les 2 étant au service de D.), le sacrifice apporté à Shavouot consiste en un mélange de 'hamets et de matsa.

[le Maharal - Dracha Shabbath haGadol 244b]

"En soulignant notre changement radical de l'esclavage à la liberté, nous répétons l'objectif de notre liberté : nous ne sommes esclaves de personne et d'aucune chose, à l'exception de Hachem Lui-même"

['Hidouché haRim]