Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Grâce aux danses célébrées lors d'un mariage, on adoucit les jugements.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 32]

Grâce au Hallel et au remerciement à Hachem, ainsi qu'à l'étude des lois [juives], tous ceux qui ont besoin de trouver leur vrai partenaire y parviennent effectivement.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - 2e tome - Torah 2,1-2-4]

Ils sont 2 seulement à savoir si un homme craint sincèrement le ciel : Hachem et sa femme.
[rabbi Its'hak Méïr de Gour]

Tout homme aime sa femme parce qu'elle satisfait son désir.
Ce qui signifie que c'est lui-même qu'il aime.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]

Un femme doit savoir : si tu penses que ton mari ne vaut rien, même si ton mari a les capacités d'être au niveau de Eliyahou haNavi, il restera insignifiant.
Par contre, si elle pense que son mari est le prophète Eliyahou, même s'il ne vaut rien, il arrivera à la fin au niveau d'Eliyahou haNavi.
Son niveau spirituel dépend du niveau de confiance de son épouse en lui.
[rabbi Nissim Yaguen]

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[La grandeur d'un mari est selon l'ampleur de la croyance en lui de son épouse!
Derrière un grand homme, il y a une grande femme ...]

Rav ben Tsion Abba Chaoul disait que tous les problèmes entre les hommes, ou entre un homme et sa femme, proviennent de ce que chacun voit combien l’autre lui doit, et combien il manque à son devoir envers lui.
Mais moi, disait-il, quand je vois un juif, je vois combien je lui dois d’après les limites de la halakha :
- Je lui dois "tu aimeras ton prochain comme toi-même",
- et je lui dois "tu ne détesteras pas ton prochain dans ton cœur",
- et je lui dois "ne te venge pas et ne tiens pas rancune",
- et je lui dois "ne vous lésez pas l’un l’autre",
- et je lui dois "ne va pas en colportant des médisances dans ton peuple",
- et je lui dois "ce que tu détestes, ne le fais pas à ton prochain",
Et si je lui dois tout cela, quels problèmes peuvent se présenter?
Et si le regard porte sur les devoirs envers le prochain, il n’est que naturel et clair qu’il faut céder dans les relations avec lui.
Non seulement personne ne lui devait rien, mais il se sentait redevable envers tout le monde.

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[autrui nous permet de faire énormément de mitsvot, et nous donne ainsi d'énormes biens éternels. (c'est nous qui lui sommes redevables!)
Cela est vrai lorsque tout va bien, mais cela a une valeur encore plus considérable dans nos moments de frictions. En effet, accomplir la volonté d'Hachem dans la douleur (où notre égo nous pousse à avoir le dernier mot), augmente de façon incroyable la récompense.

De plus, la paix est le réceptacle pour recevoir les bénédictions de D., notre papa, qui aime plus que voir ses enfants (les juifs) s'aimer les uns les autres!
Ainsi, se disputer avec autrui c'est mettre des gros trous dans notre conduit de bénédictions (qui n'arrive alors plus sur nous), tandis que rester en bonne relation va attirer sur nous des bénédictions de part la joie d'Hachem de voir la famille juive unie.]

"Sois joyeux tous les jours de ta vie et veille à ce que les membres de ta famille le soient aussi. C’est la clé de la réussite."
[l'admour de Vizhnitz - le Yéchouat Moché]

Casser un verre sous la ‘houppa

+ Casser un verre sous la 'houppa :

De nombreuses coutumes liées au mariage symbolisent le don de la Torah où chaque juif s'est marié avec la Torah.

Sous la 'houppa nous cassons un verre, qui représente les 1eres lou'hot que nous avons obtenu au mont Sinaï et qui ont été brisées.
Nos Sages (guémara Erouvin 54a) enseignent : "Si les Tables de la Loi n’auraient pas été brisées, la Torah ne serait jamais oubliée."

Le rabbi de Satmar dit qu'il est très important de se souvenir des lou'hot brisées au mariage, car de même qu'elles ont apporté l'oubli de la Torah chez les juifs, de même le fait d'oublier est très important pour la réussite d'un mariage.
En effet, à plusieurs reprises il faut savoir oublier (passer au-dessus) les torts que notre épouse peut nous faire, et alors il y aura le shalom bayit.

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-> La guémara (Pessa’him 112a) rapporte que rabbi Akiva a donné 7 ordres à son fils rabbi Yéhochoua, dont l’un d’eux était : "N’entre pas dans ta maison soudainement [sans toquer préalablement à la porte]".

Dans son commentaire sur la guémara, le Rachbam cite le midrach relatant qu’à chaque fois qu’il approchait de sa maison, rabbi Yo’hanan faisait intentionnellement du bruit pour alerter toute personne qui pouvait être à l’intérieur, de son arrivée imminente.
Rabbi Yo’hanan expliquait sa manière d’agir en citant le verset (Tétsavé 28,35), demandant au Cohen Gadol d’avoir des clochettes sur la bordure inférieure de sa robe (le Mé’il), afin de pouvoir faire du bruit pour annoncer sa venue à chaque fois qu’il entrait dans le Sanctuaire (le kodéch).

=> Comment des personnes aussi grandes que rabbi Yo’hanan ou rabbi Akiva, peuvent-elles déduire une façon de se comporter pour tous au quotidien, à partir de lois spécifiques applicables uniquement au Cohen Gadol, dans son Service Divin, dans l’extrême sainteté du Temple?

-> Le Michméret Ariel répond en se basant sur la guémara (Sotah 17a) enseignant que si un mari et une femme sont méritants, alors la présence Divine réside avec eux, et leur maison sera remplie d’une atmosphère de sainteté.

Il en résulte que tout mariage réussi permet de créer dans sa maison un lieu de résidence de la présence Divine (à l’image du Michkan), et d’une certaine façon la conduite appropriée en ce lieu peut se déduire de celle du Cohen Gadol.

=> La vie d’un couple est pleine de défis, mais n’oublions pas de voir dans nos efforts pour maintenir l’harmonie et la joie dans le foyer, comme le moyen permettant d’amener la présence Divine à résider dans notre foyer (avec toutes les bénédictions et la sainteté que cela engendre).
Est-ce que cela vaut-il vraiment la peine de se faire la tête sur une chose si petite/éphémère, par rapport au prix à payer : faire partir de chez nous Hachem!

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-> La guémara (Sotah 17a) enseigne que si un mari et une femme sont méritants, alors la présence Divine réside avec eux.

-> "Ils feront pour Moi un Sanctuaire et Je résiderai parmi eux" (Térouma 25,8)

Le Ohr ha’Haïm haKadoch déduit que la présence Divine ne réside pas uniquement dans le Michkan, mais également dans la maison de chaque juif où règne le shalom : une véritable paix et de la sérénité.
C’est ainsi que de nos jours toute maison juive peut servir individuellement de : Temple miniature (Beit Mikdach méat).

De plus, lorsqu’un couple ajoute leur "lèv" (cœur – לב – valeur : 32) à leur "bayit" (maison – בית – valeur : 412), alors il élève leur maison pour qu’elle devienne un : mikdach (Sanctuaire – מקדש – valeur : 444), où la présence Divine réside.

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-> "[Par le fait de casser un verre au mariage,] Nos Sages souhaitaient nous enseigner qu’il n’y a pas de joie complète tant que le Temple est détruit et la présence Divine en exil"
[michna Broura - Ora’h ‘Haïm 560]

-> "Pourquoi le 2e Temple a-t-il été détruit ?
Les juifs n’étaient ils pas versés dans la Torah, les mitsvot et les bonnes actions?
[Le 2e Temple a été détruit] parce qu’il y avait une haine gratuite entre les juifs (sinat ‘hinam).
Ceci nous montre que la haine gratuite équivaut aux 3 transgressions majeures [qui causèrent la destruction du 1er Temple] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre."
[guémara Yoma 9b]

-> On traduit généralement la "sinat ‘hinam" par : la haine gratuite, qui ne se base sur aucune raison.
Mais est-ce qu’on en vient à haïr quelqu’un sans aucune raison?
En effet, il y a forcément quelque chose qui a déclenché ce ressentiment de haine.

=> Ainsi, le rav David Hoffman affirme que nous devons plutôt traduire la "sinat ‘hinam" par : "la haine sans bonne raison".

En partant de cela on peut comprendre les paroles du Sfat Emet (Roch Hachana 5641) ainsi : "Puisque le Temple a été détruit à cause de la haine sans raison valable (sinat ‘hinam), il sera, si D. le veut, reconstruit par l’amour du prochain sans raison valable (aavat ‘hinam)."

==> Au regard de la proximité sentimentale dans un couple, les disputes sont très souvent basées sur de la haine sans raison valable (sinat 'hinam) [juste pour avoir le dernier mot, avoir raison, par égo!].
Sachons penser à Hachem qui n'a plus de Temple pour résider, et qui du coup vient résider au sein d'un couple, et lorsqu'il y a de la haine sans raison véritablement valable, alors nous le mettons dehors à la rue!
Pensons à Sa souffrance, au fait que nous perdons tellement plus en nous privant d'une proximité de D., qui nous comble de bénédictions dans Sa joie de pouvoir résider parmi nous, Ses enfants adorés.

==> En cassant le verre au mariage, on se rappelle de tout cela : de pourquoi le Temple est détruit chaque année, du fait que le couple nous permet "d'héberger" chez nous Hachem, de la nécessité de l'oubli lié aux lou'hot brisées, ...
Et par cela nous amenons sur nous le meilleur, nous activons la venue du machia'h et le reconstruction du Temple, ...

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-> Le 2e Temple a été détruit à cause de la haine gratuite. Le Gaon de Vilna explique ce qu'on entend par "haine gratuite" = "Si quelqu'un nous cause une peine, une souffrance, sans qu'on ne lui ait rien fait, nous le détestons. Mais alors D. nous dit : "Sachez que celui qui vous pourchasse et vous oppresse, ce n'est pas votre voisin, mais c'est bien Moi. Ainsi, cette haine que vous éprouvez envers lui est gratuite. Si celui-ci ne vous avait pas causé d'ennuis, c'est un autre qui s'en serait chargé. C'est donc pour rien que vous le haïssez."

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-> Le Choul'han Aroukh (554:25) : "Celui qui pleure/s'endeuille sur Jérusalem mérite de la voir dans sa joie" (כל המתאבל על ירושלים זוכה ורואה בשמחתה).
זוכה ורואה (zo'hé our'é - mérite de la voir) est écrit au présent.

Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) et d'autres expliquent que lorsque l'on pleure le Temple, on ressent immédiatement la joie de la guéoula.
Le Kédouchat Lévi (Eikha) écrit : "Lorsque l'on pense à la sainteté et que l'on pleure Jérusalem... on perçoit immédiatement un élément de la joie de Jérusalem, de ce qu'il en sera à l'avenir".
[d'une certaine façon, plus on s'attriste on détaillant tout ce qu'on a perdu à cause de sa destruction, plus on se réjouit que très bientôt on en profitera pour l'éternité. Ainsi, plus on s'en attriste, plus on s'en réjouit d'impatience, de la grandeur d'être juif, de la bonté d'Hachem à notre égard d'avoir une chose si grande que le Temple, qui arrivera avec le machia'h très rapidement. ]

-> Lors d'un mariage, nous cassons un verre sous la 'houppa, le 'hatan porte des cendres sur sa tête, ...
Ces coutumes nous aident à nous souvenir de Jérusalem et du Temple [même à un moment important de joie dans notre vie].

Le Sfat Emet (Ki Tavo 5653) explique que le but de ces coutumes n'est pas de nous faire pleurer lors d'un mariage, mais plutôt de parfaire la joie de la fête.
Nous voulons que la joie de la fête soit complète, mais comment un bonheur peut-il être complet dans l'exil? C'est pourquoi nous portons le deuil, et le deuil attire la lumière et la joie totale de l'épqoue du machia'h, et cela complète la joie du mariage.

Le Sfat Emet écrit :
"À chaque sim'ha (célébration), il faut se souvenir du Temple ...
Lorsque le Temple était érigé, la joie était totale. Aujourd'hui, nous méritons cette joie par le deuil et la nostalgie du Temple.
Comme il est dit : "Réjouissez-vous avec Jérusalem et soyez dans l'allégresse à cause d'elle, vous tous qui l'aimez! Prenez part à sa joie, vous tous qui êtes en deuil à son sujet!" (Yéchayahou 66,10).
Par notre deuil, nous mériterons la joie de Jérusalem."

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-> b'h, d'autres explications sur le fait de briser un verre au mariage : http://todahm.com/2014/04/01/1257-2

->b'h, également un prolongement du divré Torah avec la notion de divorce (que D. nous en préserve) : https://todahm.com/?s=divorce+larme

Avraham et les anges

+ "Les anges lui dirent [à Avraham] : Où est Sarah ta femme? Avraham répondit : Elle est évidemment dans la tente" (Vayéra 18,9).

Ce verset veut nous faire savoir combien Sarah (notre Matriarche) était une femme pudique et discrète.
Rav Yéhouda a dit au nom de Rav, ou selon d'autres, c'est rabbi Its'hak qui a dit : Les Anges savaient très bien que notre mère Sarah était dans sa tente, mais (ils ont posé la question) afin de la rendre encore plus chère aux yeux de son époux.
[guémara Baba Métsia 87a]

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=> Était-il nécessaire que les Anges cherchent à rapprocher Avraham de Sarah, alors qu'il s'agissait d'un couple uni?

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar 10) enseigne :
Selon rabbi Its'hak, les 3 Anges savaient que Sarah était dans sa tente en raison de son caractère pudique et discret.
Leur demande à Avraham : "Où est Sarah?" avait pour seul but de souligner à Avraham la pudeur de Sarah, afin de la rendre plus chère à ses yeux.
Ainsi, les Anges ont tenu, au nom de la recherche du Shalom (paix), à rapprocher encore davantage Avraham et Sarah en vantant la discrétion de Sarah.
Pourtant, Avraham et Sarah formaient un couple uni et soudé, et avaient un âge avancé et un niveau angélique.
Cette enseignement de la guémara veut donc nous apprendre qu'il n'y a pas de limite dans la recherche du Shalom dans un couple, même uni.

De plus, lorsque Sarah, sceptique, réagit ainsi à la nouvelle d'un futur enfantement : "Et (pourtant) mon mari est un vieillard" (Vayéra 18,12), Hachem rapporta différemment à Avraham les propos de Sarah : "Vais-je vraiment enfanter, alors que je suis si vieille" (Vayéra 18,13), même si Avraham s'était lui-même posé auparavant la question : "Quoi! Un (vieillard) centenaire engendrerait-il encore?" (Lé'h Lé'ha 17,17).

Pourquoi Hachem a-t-il modifié les propos de Sarah?
C'est parce que si Avraham avait pris connaissance de l'affirmation de Sarah : "Et mon mari est un vieillard!", il aurait pu être un tant soit peu froissé et cela aurait légèrement troublé le Shalom de ce couple, pourtant soudé.
Hachem veut nous enseigner l'importance d'éviter la moindre division et l'importance du Shalom dans un couple même uni.

[si cela est vrai chez notre Patriarche (à son niveau phénoménal), combien à plus forte raison chez nous (ses descendants).
Nous devons ainsi tout faire pour développer le shalom dans notre couple, et éviter tout ce qui risque de lui porter atteinte, même d'un peu.]

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-> "Ils lui dirent : "Où est Sarah ta femme"? Il[Avraham] dit : "Elle est dans la tente"." (Vayéra 18,9)

-> Rachi rapporte la guémara (Baba Métsia 87a) affirmant que les anges savaient très bien où était Sarah, mais c’était pour mettre sa décence en valeur et pour la rendre encore plus chère aux yeux de son mari.

-> Le rav Shlomo Wolbe pose une question sur cet épisode. Quand on discourt devant de jeunes mariés, lors de leurs Chéva Bérakhot (repas de fête durant la semaine qui suit leur mariage), il est normal de chanter les louanges du ’Hatan et de décrire longuement les qualités de la Kalla. Ceci, pour cimenter les liens du nouveau couple. Mais Avraham et Sarah avaient respectivement 100 et 90 ans à cette époque.
On ne sait pas exactement à quel âge ils se sont mariés, mais cela faisait certainement plusieurs décennies. Après une telle période de vie commune, si la femme n’est pas appréciée par son mari, un tel compliment n’aidera pas à rétablir l’harmonie ...
=> Ainsi quel but y avait-il à rendre Sarah encore plus chère aux yeux de son mari en soulignant sa pudeur? De plus, Avraham était un grand tsadik, le pilier du monde. On n’exalte généralement pas son côté romantique. Comment comprendre l’intention des anges : à savoir de rendre Sarah chère à ses yeux?

D’après le rav Wolbe, ce passage nous enseigne que le fait de "rendre l’un des conjoints plus cher aux yeux de l’autre" est nécessaire durant toute la vie commune des époux.
Cette guémara nous enseigne que l’on peut être marié depuis 30, 50, 60 ans ou plus, avoir souvent été chéri par son conjoint, les liens des mariés doivent tout de même constamment être renforcés, intensifiés. Il est donc essentiel que les conjoints se chérissent toujours davantage.
En l’occurrence, ce sont les anges qui entrainèrent ce renforcement des liens entre Avraham et Sarah, mais nous déduisons de ces versets qu’il incombe au mari et à la femme de toujours s’efforcer de voir l’autre de manière positive, de lui vouer toujours plus de respect et de s’en soucier toujours plus.

-> L’histoire suivante sert de parfait exemple quant à l’attitude à avoir envers son conjoint.
Rav David Hirschovitz était un fervent disciple du célèbre roch Yéchiva de Mir, le rav ’Haïm Chmoulevitz. Lors d’un voyage en Erets Israël, il lui rendit visite et le rav Chmoulevitz l’invita à déjeuner chez lui. Lors du repas, l’attitude du Rav Chmoulevitz troubla son élève, car elle ne semblait pas adaptée au statut du rav.
Dès qu’il entra chez lui, ce dernier demanda à sa femme ce qu’elle comptait leur servir à manger. Puis, il s’attabla et mangea tout son plat, ne laissant aucun reste. Son assiette était redevenue toute propre. Il demanda à sa femme ce qu’elle avait mis comme épice pour que le repas soit si bon. Quand celle-ci lui répondit, il demanda à être resservi et il termina à nouveau son assiette. "Vraiment délicieux!"

Rav Hirschovitz n’en croyait pas ses yeux! Une fois la rabbanite sortie de la pièce, il demanda à son rav : "Que se passe-t-il? À Mir, vous n’étiez concentré que sur votre étude ; c’était votre seule occupation, jour et nuit, au point qu’il fallait parfois vous rappeler de manger! Et quand vous finissiez de manger, il fallait parfois vous rappeler de réciter la bénédiction qui suit le repas, parce que vous aviez oublié que vous aviez mangé ..."

Et là, 40 ans plus tard, le rav Chmoulevitz demandait la recette du plat et dévorait sa part! L’élève ne comprenait pas.
Le rav Chmoulevitz répondit :
"Sache que je suis un grand Maguid Chiour [conférencier] en Erets Israël. Je ne te raconte pas ceci par orgueil. J’ai travaillé sur ces cours pendant 40 ans, je les ai dispensés à Mir, en Europe et à Shanghai. Je les ai retravaillés, améliorés, lus et relus. Ces cours sont des mines d’or! Sache que quand un jeune élève de 17 ans vient me complimenter à la fin d’un cours en me disant qu’il l’a apprécié, cela me réjouit énormément, ma journée est complètement différente! Pourtant quels sont le niveau et les connaissances de ce jeune homme? Il ne saisit pas la profondeur de la question posée, sans parler de la clarté de l’interprétation du passage de guémara ... Malgré tout, son compliment me réjouit, il me fait du bien, car telle est la nature humaine ...

Ce repas est comme l’un de ces cours pour ma femme. C’est toute son occupation et sa préoccupation : elle se soucie de moi et prépare tout ce dont j’ai besoin. Donc, pour lui faire plaisir, je mange ce qu’elle me sert avec appétit et plaisir. Je termine toute mon assiette. Mais je ne suis pas devenu glouton ; c’est son Chiour et je veux lui montrer que je l’apprécie."

Rav Chmoulevitz était alors marié depuis plus de 50 ans, mais il savait que tout individu a besoin d’être complimenté, peu importe le nombre d’années de mariages déjà célébrées.
Les Anges nous enseignent que la relation de couple se tisse et se développe sans cesse.

Le secret du mariage, c'est que chacun se sente responsable du sourire de l'autre.

[rav Yé'hia Benchétrit]