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Le Séder : une nuit prédestinée aux miracles

+ Le Séder : une nuit prédestinée aux miracles :

-> L'intensité de l'énergie spirituelle qui rayonne pendant la nuit du Séder est incalculable.
Hachem se détourne (si l'on peut dire) de toutes ses occupations pour accomplir à notre intention des miracles à notre époque, de même qu'il a pu le faire à celle de la sortie d'Egypte.
En effet, le midrach (Panim A'hérim - 2e version, 6) enseigne à ce sujet : "Le D. de ce peuple est occupé à leur faire des miracles pendant cette nuit".

La traduction araméenne de Yonathan ben Ouziel commente le verset : "Il advint que lorsque Its'hak devint vieux, sa vue s'affaiblit" (Toldot 27,1), ainsi : "Its'hak appela son fils aîné Essav, le jour du 14 Nissan et lui dit : "Mon fils, cette nuit, tous les serviteurs célestes louent le Créateur du Monde et les trésors du Ciel sont ouverts".

Pour sa part, le Pirké déRabbi Eliézer enseigne que : "la nuit du Séder toutes les portes de l'abondance sont ouvertes".

Dans toutes les générations, les juifs méritèrent des miracles et des prodiges pendant cette nuit.
La première fois, ce fut au temps d'Avraham lorsqu'il combattit les rois et qu'il les vainquit, comme il est écrit : "Il se partagea cette nuit, lui et ses serviteurs, contre eux" (Béréchit 14,15).
Hachem est venu en rêve à Avimélé'h la 1ere nuit de Pessa'h pour lui dire de ne pas faire de mal à Sarah. De même, Hachem est venue en cette nuit en rêve à Lavan pour l'avertir de ne pas faire de mal à Yaakov.
Its'hak a béni Yaakov, en cette nuit-là.
C'est aussi cette même nuit de Pessa'h que Hachem se révéla à Yaakov dans un rêve nocturne lorsqu'il était chez Lavan.
Yaakov a combattu l'ange et l'a gagné, en cette nuit.
De même, toute l'armée de San'hériv périt la nuit du Séder.

-> Le Kédouchat Lévi (Béchala'h) explique que ce n'est pas les miracles de la sortie d'Egypte qui se sont produits cette nuit l'a, qui l'ont rendu spéciale, mais plutôt c'est parce que cette nuit est spéciale de façon inhérente, que les miracles se sont produits.
Il écrit : "Il y a des jours où Hachem déverse Sa bonté sur Sa nation [les juifs], et Il révèle Son amour pour eux. Le jour le plus propice pour cela est : Pessa'h."

-> "Il accomplit de grandes choses insondables et des prodiges incalculables" (Iyov 9,10)
=> Comment comprendre le terme "incalculable", car même s'ils sont extrêmement nombreux, les prodiges accomplis possèdent néanmoins encore une limite.

Le Sfat Emet explique :
"En réalité, comme Hachem renouvelle chaque année les prodiges qu'il accomplit pour les juifs, il en résulte qu'ils sont incalculables puisqu'ils ne sont pas encore parvenus à terme".

Cela nous permet de comprendre le langage employé par la Haggada : "Et si Hachem ne nous avait pas fait sortir d'Egypte, nous serions nous et nos enfants encore asservis en Egypte".
En effet, il n'est pas dit "nous aurions été asservis" au passé, mais "nous serions asservis" encore aujourd'hui. Car cela concerne l'Egypte de nos jours, chaque génération avec ses oppresseurs spirituels.
Cette nuit-là, nous nous libèrerons grâce à la force spirituelle contenue dans la sortie d'Egypte qui eut lieu alors, et qui se manifeste chaque année à notre époque.

La raison profonde en est que cette nuit, toute la création se hisse à un niveau qui se situe au-dessus de l'ordre naturel.
De fait, chacun a la possibilité de modifier son mazal en bien.
Certains y voient une allusion dans l'étape du Séder appelée Ya'hats, et dans la coutume répandue de faire les matsot du Séder de forme ronde.
Elles représentent ainsi ce monde qui est rond. Dès lors, lorsque nous brisons la matsa, nous évoquons par ce geste que nous sommes en mesure de briser l'ordre naturel de ce monde symbolisé par la forme ronde et de nous élever, grâce à cela, au-dessus des contingences naturelles.

De manière générale, tout ce qui se produisit à l'époque de la sortie d'Egypte se reproduit de nos jours.
Le Zohar (2,38a) enseigne que cette nuit fut pour les Bné Israël illuminée comme par le soleil en plein jour. Et non seulement l'année où ils sortirent d'Egypte, mais chaque année une immense lumière [spirituelle] brille réellement comme au midi.

Rabbi Elimélé'h Biderman commente que la nuit du Séder "illumine comme ne plein jour" par :
La lumière dont il est question est celle de la émouna qui éclaire le cœur des Bné Israël. La présence Divine qui se voile d'ordinaire dans la Création, brille alors d'un éclat extraordinaire. Cette lumière de la émouna aide chaque juif à abandonner les calculs, à faire taire les soucis qui le tourmentent et à se reposer entièrement sur Hachem.
Car lorsque le juif est convaincu que toutes les actions de l'homme passées et futures sont dans les mains du Créateur, son existence devient sereine et remplie de confiance en D.
[le Maharal dit que Pessa'h tourne autour de la matsa qui est faite de 2 éléments basiques (eau + un céréale), car lorsqu'un juif a Hachem dans sa vie, alors il n'a pas besoin de superflu. Lorsque l'on a Hachem dans notre vie, alors on a tout.]

Les 3 matsot du Séder représentent les actions passées, présentes et futures.
Au Ya'hats, nous prenons la matsa du milieu, qui symbolise le présent, car l'essentiel du travail de cette soirée est d'enraciner en nous qu'au présent aussi, Hachem se trouve à chaque pas de notre existence.
En brisant cette matsa du milieu, nous exprimons notre soumission totale à Hachem et que le présent appartient à Lui seul et non aux hommes.

Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente le verset : "Le D. qui les fait sortir d'Egypte", qui est exprimé au présent, ainsi : à chaque génération, l'homme est tenu de se considérer comme s'il était lui-même sorti d'Egypte.
Chaque année lors de la nuit du Séder, les forces de sainteté sortent de leur écorce et rejoignent purifier le peuple juif.

=> Il en ressort que même si quelqu'un se trouve à un niveau spirituel très bas, à l'instar des Bné Israël qui étaient plongés en Egypte dans le 49e niveau d'impureté, il est encore en mesure d'en sortir en s'élevant pendant cette nuit là.
C'est ce que le Beit Aharon déduit du verset : "Nuit de protection pour Hachem afin de les faire sortir de la terre d'Egypte" (Bo 12,42).
Le Beit Aharon dit : "Ce verset est écrit au futur parce qu'Hachem est amené à les faire sortir perpétuellement chaque année pendant cette nuit-là, "c'est cette nuit qui est pour Hachem une nuit de protection pour tous les Bné Israël dans leurs générations (fin du verset précédent), même dans les générations futures, car dans chaque génération, Hachem fait sortir Israël de l'Egypte cette même nuit".

Le Maguid de Koznitz (Haggada du Guévourot Israël) enseigne : "Dans chaque génération, l'homme est tenu de se considérer comme s'il était lui-même sorti d'Egypte. Cela a commencé en Egypte qui était le début de toutes les délivrances jusqu'à la fin des temps. Chaque année, la nuit de Pessa'h, cela se renouvelle et on peut alors annuler tous les mauvais décrets et les transformer en bien".

C'est nuit a un potentiel si important que le Pricha (chap.473) rapporte au nom du rav Amram Gaon que : "la raison pour laquelle on ne prononce pas à Pessa'h la bénédiction de "Al Hanissim" est que c'est un jour de délivrance, et en cela, il est supérieur à n'importe quel miracle".
Le fait de prononcer une bénédiction sur ce miracle diminuerait l'ampleur de tout ce qui se produisit cette nuit-là. Car la délivrance qui se manifeste en ce jour entraîne que tout se retourne en bien.

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-> Le rabbi Eliyahou Gutmakher (Shabbath haGadol 5598 [1838]) fit le discours suivant : "Même celui qui est né sous une mauvaise étoile que ce soit en ce qui concerne les enfants (comme leur éducation), la vie elle-même (les problèmes de santé) ou la subsistance, doit prier en cette nuit du Séder. Et il agira ainsi pour changer son mazal en bien".

Mordé'haï décréta de jeûner depuis le 14 Nissan jusqu'au 16 Nissan. Pourquoi se hâta-t-il autant et entraîna-t-il par cela d'annuler toutes les mitsvot de la nuit du Séder, alors que le décret d'Hahman ne devait s'appliquer que le 13 Adar, à savoir 11 mois après?
De plus, cela est d'autant plus étonnant qu'il aurait été plus judicieux de fixer ce jeune le jour du jugement à Roch Hachana et à Yom Kippour, où les livres de la vie et de la mort sont ouverts devant D.

Le rabbi Gutmakher répond qu'en fait : "Mordé'haï comprit tout ce qui s'était passé".
Il comprit que le décret d'exterminer tous les juifs ne venait pas du roi stupide qu'était A'hachvéroch mais du Roi du monde Lui-même.
Il comprit également qu'aucune prière ne pourraient annuler ce décret, et que le seul et unique moment où il demeurait encore possible de fendre tous les Cieux était la nuit du Séder.
En effet, cette nuit [du Séder de Pessa'h] avait déjà été définie depuis les temps anciens comme un moment de délivrance pour les Bné Israël : Avraham avait combattu et vaincu les 4 rois la nuit du 15 Nissan.
Et il est écrit à ce sujet (Lé'h Lé'ha 14,15) : "Il se partagea lui et ses serviteurs cette nuit-là", et Rachi de rapporter le commentaire de nos Sages : "La nuit se partagea ; la 1ere moitié, il eut droit à un miracle, et la 2e fut conservée pour la nuit de la sortie d'Egypte".
Et depuis ce temps-là, ce