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La poussière comme divinité

+ La poussière comme divinité :

"Que l'on apporte un peu d'eau et lavez vos pieds, et reposez-vous sous l'arbre" (Vayéra 18,4)

-> Pourquoi Avraham a-t-il insisté pour que ses visiteurs se lavent les pieds?
Rachi explique : "Avraham pensait que [ses visiteurs] étaient des arabes qui se prosternaient devant la poussière de leurs pieds, et il était scrupuleux de ne pas laisser entrer l'idolâtrie dans sa maison".
Les arabes reconnaissaient effectivement qu'Hachem était la source de tous les pouvoirs dans le monde. Néanmoins, ils se prosternaient devant la poussière de leurs pieds parce qu'ils pensaient qu'Hachem était trop élevé pour être adoré.
Au contraire, ils nourrissaient la croyance (hérétique) qu'Hachem voulait qu'ils adorent les mazal, les forces spirituelles [intermédiaires] qu'Hachem a installées dans le Ciel, au lieu de l'adorer directement.

Chaque entité dans le monde est sous l'autorité d'un mazal, comme le déclare le midrach (Béréchit rabba 10,6) : "Chaque brin d'herbe est sous l'autorité d'un mazal, qui le frappe et l'implore de pousser".
Lorsque les arabes se prosternaient devant la poussière sur leurs pieds, ils adoraient le mazal de la poussière, et non la poussière elle-même.
Ils ont choisi d'adorer le mazal de la poussière parce qu'il s'agissait d'une puissance sans importance et qu'ils voulaient adorer la puissance qu'ils considéraient comme la plus proche de l'homme en termes de stature.
La puissance céleste la moins importante se situe un niveau au-dessus de l'homme, qui est l'être le plus important sur terre. Puisqu'il n'y a rien de plus insignifiant que la poussière sous nos pieds, le mazal de la poussière est le moins important de tous les pouvoirs célestes.
De même, nous constatons que le peuple d'Ekron a choisi d'adorer le mazal céleste inconséquent de la mouche, comme il est dit : "Zévouv (la mouche) : le dieu d'Ekron" (Méla'him II 1,3).

Par ailleurs, les arabes adoraient la poussière de leurs pieds, car les adorateurs d'idoles avaient tendance à adorer la puissance avec laquelle ils partageaient une affinité.
Pour les arabes, c'était le mazal des routes. Les arabes sont des nomades ; ils vivent dans des tentes et voyagent constamment d'un endroit à l'autre. Parce qu'ils ont perpétuellement de la poussière sur les pieds à cause de leurs déplacements, ils vénéraient la poussière parce qu'ils croyaient être sous l'autorité de son mazal.
De même, la guémara (Taanit 5a) rapporte que "les Koutim adorent le feu et les Kardourim adorent l'eau, et la conscience [des Koutim] que l'eau éteint le feu n'a pas diminué leur allégeance au feu".
Les Koutim adoraient le mazal du feu parce qu'ils avaient une affinité avec le feu et croyaient qu'ils étaient sous l'autorité de son mazal.
Les Koutim savaient que le mazal du feu était impuissant dans l'eau. Néanmoins, ils lui prêtent allégeance car ils se croyaieent sous l'autorité de son mazal.
[Maharal - Gour Aryé]

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=> Les arabes adoraient le mazal de la poussière de leurs pieds, car ils le considéraient comme la plus insignifiante des puissances célestes.
Ou bien, ils adoraient ce mazal parce qu'ils croyaient que leur nomadisme les plaçait sous son autorité.

Rien de mauvais ne vient du ciel

Rien de mauvais ne vient du ciel :

 "Hachem fit pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe du soufre et du feu, de Hachem, depuis le ciel" (Vayéra 19,24)

-> Rachi commente : "Il a d'abord plu de l'eau sur Sodome, avant qu'elle ne se transforme en soufre et en feu."
Ce n'est pas le mot himtir (fit pleuvoir - הִמְטִיר), qui nous apprend que le feu a commencé sous forme de pluie, car "himtir" fait référence à tout ce qui descend du ciel (comme la manne ou le feu).
La Torah affirme plutôt que ce qui est descendu vient d'Hachem, ce qui implique que la matière a commencé par être de la pluie. En effet, rien de mauvais ne descend jamais du ciel, et donc, ce qui a émergé doit avoir commencé par de la pluie, et non par du soufre et du feu.
Lorsque les habitants de Sodome ne se sont pas repentis, cette pluie s'est transformée en soufre et en feu. De même, nous constatons que la tempête du Maboul, le grand Déluge, a commencé comme une pluie agréable. Elle ne s'est transformée en pluies torrentielles du Maboul que lorsque les gens ne se sont pas repentis de leurs mauvaises habitudes (Rachi - Noa'h 7,12).

Néanmoins, Hachem apporte parfois de la souffrance au monde sans que cela ne commence par être quelque chose de bon, parce que cela sert à expier nos fautes, à nous purifier pour le monde à Venir.
Ce type de souffrance est également bon, car il réduit notre punition dans l'autre monde, comme Rabbi Akiva l'a dit à Rabbi Eliezer : "La souffrance est précieuse, car elle expie nos fautes" (Sanhédrin 101a et Rachi).
En revanche, les habitants de Sodome et les victimes du Maboul n'ont pas eu de part dans le monde à Venir (Sanhédrin 11,3), et à ce titre, rien de bon n'est sorti de leur destruction.
[Maharal - Gour Aryé]

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=> Tout ce qui vient du Ciel est pour notre bien. Ainsi, le soufre et le feu qui sont descendus sur Sodome ont commencé par être de la pluie.
Les souffrances que nous éprouvons en ce monde sont bonnes, car elles nous purifient pour l'autre monde et expient nos péchés.
Pour les personnes qui n'ont aucune part dans l'autre monde, la souffrance commence toujours par être bonne et ne devient mauvaise que si le bénéficiaire ne se repent pas de ses fautes.

Le timing de l’épreuve de la Akéda

+ Le timing de l’épreuve de la Akéda :

"C'est après ces événements (lit. ces paroles) que Hachem mit Avraham à l'épreuve" (Vayéra 22,1)

-> La guémara (Sanhédrin 89b) dit que "après ces paroles" (a'haré adévarim) se réfère aux paroles du Satan. Le Satan a protesté contre le fait qu'Avraham a fait une fête pour célébrer le fait qu'Its'hak a eu deux ans et a été sevré (v.21,8).
Le Satan accuse Avraham de ne pas avoir offert un animal ou un oiseau en sacrifice à Hachem pendant toute la durée de la fête.
Hachem répondit à l'affirmation du Satan en disant que même si toute la fête avait été organisée en l'honneur d'Itsh'ak, si je demandais à Avraham d'offrir Itsh'ak en offrande, il le ferait sur-le-champ. Après cet échange (ces paroles), Avraham a en effet été mis à l'épreuve en devant offrir Itsh'ak comme korban (sacrifice).

Le Zéra Chimchon demande : Itsh'ak avait 37 ans au moment de la Akéda, si cette conversation a eu lieu juste après la fête mentionnée ci-dessus qui a eu lieu lorsque Itsh'ak avait 2 ans, pourquoi l'épreuve de la Akéda a-t-elle été repoussée si longtemps?
Et si le Satan n'a porté cette accusation contre Avraham que lorsque Itsh'ak était plus âgé, pourquoi le Satan a-t-il attendu si longtemps pour le faire?

Le Zéra Chimchon répond que la guémara (Sota 2a) enseigne que 40 jours avant la formation d'un enfant, une voix céleste proclame : "La fille d'untel (se mariera) avec untel".
Les Tossafot écrivent que cette voix céleste fait cette proclamation avant la création du garçon, peu importe que la fille soit déjà née ou non.

D'après cela, avant la naissance d'Its'hak, l'annonce de la personne qu'il allait épouser a été faite. Une fois qu'elle a été faite et qu'elle a été connue dans les cieux, il est très probable qu'Avraham ait été au courant de cette annonce.
Si c'est le cas, les gens diront qu'il était très facile pour Avraham de passer le test d'offrir Its'hak comme korban puisqu'il savait qu'il n'aurait pas au final à terminer de tuer Its'hak, étant donné qu'il y avait déjà une proclamation céleste selon laquelle Its'hak se marierait. Il est évident qu'il ne mourrait pas.

Plus le test était proche de la naissance d'Its'hak, plus il semblait facile pour Avraham de réussir le test.
Plus Avraham était éloigné du moment où l'on a proclamé la femme destinée à son fils Its'hak, plus l'épreuve était davantage difficile, car Avraham savait que la fille de Bétouel n'était pas encore née et qu'il y avait une place pour le doute.
L'année où Its'hak atteignit ses 37 ans fut l'année de la naissance de Rivka. Par conséquent, c'était le dernier moment où Hachem a pu tester Avraham avant la naissance de Rivka (puisqu'à la seconde où elle est née, Avraham en aurait conscience), et cela était lorsque Its'hak avait 37 ans.
C'est à ce moment-là que l'épreuve de la Akéda serait la plus difficile pour Avraham, car les choses ont peut-être été changé depuis la proclamation initiale au Ciel et peut-être qu'en effet Its'hak serait tué sur l'autel de la Akéda puisque, à ce moment-là, sa femme n'était pas encore née.

La preuve en est qu'immédiatement après la Akéda (Vayéra 22,20), Avraham est informé de la naissance de Rivka.

Le Zéra Chimchon ajoute que le fait que Its'hak avait précisément 37 ans à l'époque a également son importance. Il explique que depuis le début de la Torah, Hachem est appelé Elokim, ce qui fait référence à l'Attribut de jugement strict d'Hachem.
La première fois que le nom יהוה apparaît, c'est dans le verset (Béréchit 2,4) : "le jour où Hachem, D., créa le ciel et la terre" (béyom assot Hachem Elokim érets véchamayim - בְּיוֹם, עֲשׂוֹת יְהוָה אֱלֹהִים). Ici, Hachem est appelé יהוה, ce qui fait référence à l'attribut de miséricorde d'Hachem. Le nom יהוה précède le nom Elokim, ce qui indique que la miséricorde d'Hachem atténue la sévérité du jugement.
C'est la 37e fois qu'Hachem est mentionné dans la Torah. C'est précisément ici qu'apparaît l'Attribut de la miséricorde d'Hachem. Cela reflète l'âge auquel Its'hak a été offert par la Akéda, car grâce au mérite de la Akéda, l'Attribut de jugement strict d'Hachem a été atténué, et le mérite de cette grande action a défendu le peuple juif de l'Attribut de jugement à travers les âges.

Les Patriarches ont subi des épreuves qui n'étaient pas nécessaires à leur propre développement spirituel, mais qui avaient pour seul but de servir d'exemple aux générations futures. Par exemple, Avraham a accepté sans hésiter de sacrifier son fils afin de faire comprendre à ses descendants la nécessité de faire des sacrifices personnels à la demande d'Hachem. Hachem, qui voit au plus profond des cœurs, savait qu'Avraham Lui accorderait une obéissance sans faille avant même de le soumettre à une telle épreuve.
De même, les juifs d'Égypte ont enduré beaucoup de souffrances afin de minimiser les terribles souffrances des générations futures.
[Sfat Emet - Vayéra 5659 ; Pessa'h 5640 ]

Etre juif = faire des mitsvot = nourrir les anges

+++ Etre juif = faire des mitsvot = nourrir les anges :

"J'apporterai un morceau de pain pour que tu puisses reprendre des forces, car c'est pour cela que tu as passé le chemin de ton serviteur" (Vayéra 18,5)

=> À première vue, il semblerait inconvenant pour un hôte de dire à son invité : "Tu cherches mon hospitalité pour manger ma nourriture."

Le comportement d'Avraham à cet égard peut s'expliquer comme suit :
Tous les anges tirent leur subsistance des mitsvot que le peuple juif accomplit.
Or, D. avait retiré le soleil de son bouclier, rendant le temps extrêmement chaud, de sorte que personne n'était dehors en train de voyager (Baba Métsia 86b). Hachem a fait cela afin qu'Avraham, qui souffrait à cause de sa circoncision, n'ait pas à faire d'efforts pour accueillir les passants.
Ainsi, Avraham n'était pas en mesure d'accomplir la mitsva de recevoir des invités.
En conséquence, la nourriture que les anges célestes recevaient normalement de l'observance des mitsvot par Avraham leur était refusée.

C'est pourquoi Avraham, conscient que ses invités étaient des anges, dit : "car c'est pour cela que tu as passé le chemin de ton serviteur", c'est-à-dire "afin que je puisse accomplir la mitsva de recevoir des invités et vous donner ainsi votre subsistance".

[ ainsi, les mitsvot que les juifs accomplissent dans ce monde "nourrissent" les anges.
Les anges sont les messagers divins qui transmettent nos mérites à D. et la bienfaisance divine, sous ses nombreuses formes, à travers les mondes.
Ainsi, en "soutenant" les anges, nous aidons D., pour ainsi dire, à s'assurer que le mécanisme spirituel qu'il a mis en place pour gérer l'univers fonctionne correctement.]

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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"J'apporterai un morceau de pain pour que tu puisses reprendre des forces ... il (Avraham) les plaça devant eux ... et ils (les 3 anges) mangèrent" (Vayéra 18,5-8)

-> Ces versets peuvent se comprendre sur la base de ce que le Ohr ha'Haïm (Ki Tavo 26,5) écrit, expliquant le passage de la Torah décrivant l'obligation d'apporter les premiers fruits de chaque année au Temple et de les présenter au Cohen.
Il écrit que les anges, même Michaël, le plus grand des anges de service, sont parfois appelés Cohen Gadol et parfois désignés par un nom différent.
Le critère déterminant est le suivant : les anges reçoivent leur vitalité des mitsvot et de l'étude de la Torah accomplis par le saint peuple juif. Lorsque le peuple juif est à son niveau, accomplissant la volonté de D. comme il est censé le faire, Michaël est appelé Cohen Gadol ; dans le cas contraire, il est appelé Cohen ordinaire.
Nous voyons donc que les anges tirent leur pouvoir spirituel de l'accomplissement des commandements de D.

Les mots de notre verset : "et ils mangèrent" y font également allusion, car la vitalité des anges provient des mitsvot du peuple juif, c'est-à-dire de l'énergie Divine générée lorsque le peuple juif observe la volonté d'Hachem et exécute Ses commandements.

Il s'ensuit que c'est la raison pour laquelle Avraham a accompli la mitsva d'accueillir des invités, afin que les anges puissent tirer leur subsistance de l'accomplissement de cette mitzva.
C'est ce à quoi fait allusion l'expression "il prit et plaça devant eux", ce qui signifie qu'il plaça devant eux pour qu'ils "mangent" la mitsva d'hospitalité qu'il avait accomplie pour eux, "et ils la mangèrent", ce qui signifie qu'ils en tirèrent leur vitalité.

C'est aussi le sens allégorique de la phrase "Il se tenait au-dessus d'eux sous l'arbre, et ils mangeaient", car l'arbre est aussi une métaphore de la Torah (guémara Béra'hot 32b), comme dans le verset : "[la sagesse de D.] est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent" (Michlé 3,18).

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

"S'il y a 10 Justes au milieu de la ville, la sauveras-tu?" (Vayéra 18,32)

-> Le 'Hafets 'Haïm explique que les mots "au milieu de la ville" font référence aux personnes qui ont une influence positive sur leur lieu de résidence.
Cependant, si ces personnes vertueuses restent entre elles, leur mérite ne sera pas suffisant pour sauver la ville de la destruction.

Vayéra – un juif ne doit jamais désespérer

+ Vayéra - un juif ne doit jamais désespérer :

-> Dans la paracha Vayéra, Avraham accueille trois anges. Bien qu'il ait cru à tort qu'il s'agissait de nomades, Avraham les a traités comme des membres de la famille royale et leur a offert un festin somptueux. Après le repas, l'un de ces "nomades" dit à Avraham que Sarah et lui seront bénis d'un enfant. Sarah, qui entendait la conversation dans l'intimité de sa tente, rit de l'absurdité du commentaire de cet étranger. Hachem, cependant, critique son rire.

=> La question qui se pose est la suivante : qu'y a-t-il de mal à ce que Sarah ait ri?
Pour autant qu'elle le sache, il s'agissait de simples nomades. Comment Sarah aurait-elle pu savoir qu'il s'agissait en fait d'anges, messagers d'une véritable prophétie?
De plus, Sarah était non seulement très âgée, mais le midrach atteste qu'elle était et avait toujours été physiquement incapable d'enfanter. Il était donc parfaitement rationnel pour elle de croire qu'elle ne porterait pas d'enfants malgré le témoignage de ce parfait étranger.

-> Le Ramban répond que le rire de Sarah révélait qu'elle avait désespéré de porter un jour un enfant. Si elle avait cru qu'il était possible qu'elle donne naissance à un enfant, elle n'aurait pas ri, quel que soit l'auteur de l'affirmation. Au contraire, elle aurait apprécié les bons vœux de l'homme, répondant "amen" et espérant avec optimisme que ses paroles se réaliseraient. Au lieu de cela, Sarah jugea ridicule l'idée qu'elle puisse porter un enfant.

C'est pourquoi Hachem s'est mis en colère, pour ainsi dire, contre Sarah. En effet, il ne faut jamais abandonner. Hachem a créé les lois de la nature et n'est pas limité par elles.
La guémara (Béra'hot 10a) dit que même si l'on a l'épée au cou, il ne faut jamais désespérer du salut.
Il n'y a pas d'absolu lorsqu'il s'agit de la volonté d'Hachem. Nous sommes censés vivre avec la conscience inspirée et optimiste qu'Hachem peut tout faire. Même dans les circonstances les plus éprouvantes, lorsque toutes les chances sont contre nous, Il peut accomplir des merveilles.
Il s'agit là d'un principe fondamental de la foi juive.

-> "Lorsque vous partez en guerre contre votre ennemi et que vous voyez des chevaux et des chars (et une armée) plus grands que les vôtres, n'ayez pas peur d'eux" (Choftim 20,1).
Aussi incroyable que cela puisse paraître, la Torah interdit en fait d'avoir peur au combat. Même un soldat isolé qui est en infériorité numérique par rapport à l'ennemi qui avance ne doit pas être angoissé. La raison de cette interdiction est que la peur découle uniquement d'un manque de foi en Hachem.
Puisque Hachem contrôle la situation, un guerrier juif n'a aucune raison d'avoir peur.

Rabbénou Yona (Shaaré Téchouva 3:31-32) écrit que cela s'applique non seulement aux soldats, mais aussi à nous, chaque fois qu'un problème survient dans notre vie.
Si nous sommes intimidés par quelqu'un ou quelque chose, cela montre que nous n'avons pas pleinement confiance dans le fait qu'Hachem contrôle entièrement la situation.
Même si nous ne voyons aucune possibilité d'amélioration, cela ne signifie pas qu'Hachem ne changera pas le cours normal des événements et ne renversera pas l'irréversible.
Rabbénou Yona nous enseigne que cette croyance n'est pas seulement bénéfique pour nous, c'est une obligation.

-> Le rav Aharon Yéhouda Leib Steinman observe qu'aujourd'hui, la plupart des gens ne comprennent pas le concept selon lequel Hachem peut accomplir des miracles pour eux.
Ils pensent que les miracles ne se produisaient qu'à l'époque du Tana'h, et qu'à notre époque, ils ne se produisent que pour de très grands tsadikim, voire pas du tout.
Cette attitude est erronée, affirme le rav Steinman, citant Rachi (Béchala'h15,32), qui raconte comment le prophète Yirmiyahou a réprimandé le peuple parce qu'il travaillait trop et négligeait l'étude de la Torah.
Le peuple a défié Yirmiyahou en lui demandant : "Comment allons-nous subvenir à nos besoins?". Yirmiyahou balaya cet argument en sortant une fiole qui contenait encore le manne que les juifs avaient mangé pendant 40 ans dans le désert.
"Hachem vous a soutenus à l'époque, dit Yirmiyahou, et Il vous soutiendra encore aujourd'hui."

Même si l'époque où le manne tombait du ciel est révolue depuis longtemps, Yirmiyahou nous enseigne qu'Hachem n'a pas changé. Même si les circonstances sont différentes, Hachem est toujours Hachem.
Tout comme Il a accompli des miracles pour nos ancêtres dans les temps anciens, Il peut aussi en accomplir pour nous aujourd'hui. Hachem peut faire en sorte que tout arrive.

=> Comment pouvons-nous mériter des miracles?
Le rav Steinman explique que si Hachem est prêt à accomplir des miracles pour chacun d'entre nous, nous devons lui montrer que nous sommes nous aussi au-dessus de la nature.
En nous élevant au-dessus de nos désirs physiques/matériels et en nous engageant plus sérieusement dans la Torah et les mitsvot, en devenant des personnes plus spirituelles, nous pouvons mériter l'assistance miraculeuse d'Hachem.

La guémara (Taanit 21a) nous parle de Na'houm Ich Gam Zou (dont un de ses élèves était rabbi Akiva!), qui était extrêmement affaibli vers la fin de sa vie. Il était aveugle, n'avait plus de mains ni de jambes, et ce qui restait de son corps était couvert de furoncles. Ses élèves devaient mettre les montants de son lit dans des seaux d'eau pour empêcher les fourmis de monter sur son lit et de ramper sur lui.
Un jour, ses élèves ont remarqué que la maison de leur rabbi était sur le point de s'effondrer. Ils le supplièrent de les laisser le sortir et d'essayer ensuite de sauver ses biens.
"Je ne suis pas inquiet", répondit rav Nachum. "Tant que je suis dans la maison, Hachem ne permettra pas qu'il arrive quoi que ce soit. S'il vous plaît, enlevez d'abord mes affaires."
Les élèves s'exécutèrent. Dès que rav Na'houm fut sorti de la maison, celle-ci s'effondra.

Comment rav Na'houm était-il si sûr qu'Hachem le protégerait? Quel était son secret?
Le rav Steinman explique que la confiance de rav Na'houm provenait de sa foi inébranlable dans le fait qu'Hachem faisait constamment tout pour lui.
C'est d'ailleurs cette attitude qui a valu à rav Na'houm le titre de "Ich Gam Zou", car l'expression "gam zou létova" (cela aussi est pour le bien) était toujours sur ses lèvres. Il vivait chaque jour de sa vie avec la conviction que tout était finalement pour le mieux parce qu'il reconnaissait qu'Hachem était constamment là pour l'aider. [étant persuadé que 100% de ce qui lui arrivait dans la vie ne provenait qu'après un décret dans les moindres détails d'Hachem, alors tout n'est que forcément du bien ultime. ]
Il était persuadé que, tout comme Hachem avait pourvu à ses besoins même dans les circonstances les plus difficiles, Il prendrait soin de lui aujourd'hui.

Rav Na'houm s'est entraîné à voir des miracles partout et a appris à vivre avec eux, jusqu'à ce qu'il sache qu'il pouvait compter sur eux. C'est ainsi qu'il choisit de vivre. Hachem, à son tour, a continué à guider rav Na'houm sur cette voie parce que c'est là qu'il voulait aller.
De même, si nous nous engageons à faire la volonté d'Hachem et aspirons à grandir spirituellement, Hachem nous aidera certainement à vivre de cette manière.

Puissions-nous être méritants de toujours plus renforcer notre foi en Hachem et mériter toujours plus Son aide divine!
[rav Moché Krieger]

Vayéra – la nécessité d’avoir de la crainte d’Hachem

+ Vayéra - la nécessité d'avoir de la crainte d'Hachem :

-> La paracha Vayéra se termine par l'épreuve de la Akéda, au cours de laquelle Avraham a reçu l'ordre d'offrir son fils bien-aimé, Its'hak, en guise de sacrifice (korban) à Hachem.
Après qu'Avraham eut passé cette épreuve difficile, Hachem déclara
Hachem a déclaré : "Je sais maintenant que tu crains D." (Vayéra 22,12).

=> Cette déclaration d'Hachem soulève une question. La Akéda a-t-elle seulement prouvé qu'Avraham craignait Hachem?
L'amour et la dévotion inégalés d'Avraham envers Hachem ont également été prouvés. En effet, le Or'hot Tsadikim (chaar hazérizout) affirme que la Akéda a démontré que l'amour d'Avraham pour Hachem était encore plus grand que son amour pour son propre fils, pour lequel il avait prié pendant près d'un siècle (100 ans).
Le Or'hot Tsadikim démontre cela à partir du fait qu'Avraham s'est levé tôt le matin pour faire la Akéda. Il ne l'aurait pas fait sans enthousiasme pour l'ordre d'Hachem, même si c'était au détriment de son propre enfant (qu'il a attendu depuis si longtemps, et qui devait être à l'origine de tout le peuple juif).

De plus, nous savons que les actes motivés par la crainte de la punition d'Hachem sont considérés comme moins importants que les actes motivés par l'amour d'Hachem (Rambam - Hilkhot Téchouva 10:1). Si tel est le cas, pourquoi Hachem a-t-il insisté sur la crainte d'Abraham et non sur son amour?
Les Sages soulignent effectivement l'amour d'Avraham, en se référant à ses 10 épreuves comme exemples de "combien Hachem lui était cher" (Pirké Avot 5,3), et le prophète se réfère également à Avraham comme "celui qui aime Hachem" (Yéchayahou 41,8).

-> Le rabbi de Slonim explique que jusqu'à la Akéda, Avraham avait réussi à passer tous ses tests grâce à l'amour d'Hachem. Cependant, la Akéda était un test si important que l'amour d'Hachem n'était pas suffisant.
Avraham a dû également utiliser sa crainte d'Hachem pour réussir cette grande épreuve. C'est pourquoi le verset met l'accent sur la crainte d'Hachem d'Avraham.

=> Pourquoi l'amour d'Hachem devait-il être combiné à la crainte d'Hachem en cette occasion?

-> Le rav Aharon Kotler propose deux explications.
1°/ Tout d'abord, malgré l'immense valeur de l'amour d'Hachem, il arrive qu'il ne soit pas assez fort pour repousser à lui seul le mauvais penchant.
Il se peut que la crainte de désobéir à la parole d'Hachem soit nécessaire pour vaincre une envie particulièrement forte de fauter. Face à un épreuve majeure, même Avraham avait besoin de la crainte d'Hachem.

C'est une leçon pour chacun d'entre nous. Même si nous excellons dans la Torah, la prière, le 'hessed ou d'autres domaines importants, rien ne peut remplacer la crainte d'Hachem. Si une envie de fauter nous envahit soudainement, le seul moyen de nous arrêter est de craindre la punition d'Hachem.

Comment acquérir une plus grande crainte d'Hachem?
La meilleure façon de le faire est de lire de moussar, et en particulier leurs descriptions des châtiments qui attendent le fauteur. Si l'on commence à ressentir une certaine crainte, c'est que l'on est sur la bonne voie.
Cette peur était essentielle, même pour quelqu'un d'aussi dévoué à Hachem qu'Avraham, et elle est certainement nécessaire pour passer nos tests/épreuves de nos jours.

2°/ Une deuxième explication de la nécessité de craindre le ciel pour la Akéda est qu'Avraham avait de sérieuses questions concernant l'ordre d'Hachem.
Hachem lui avait promis que Its'hak serait le continuateur de sa lignée, et pourtant, on lui ordonnait de l'égorger.
De plus, Avraham avait prêché contre la pratique païenne des sacrifices humains pendant des décennies. Il l'a fait sur la base de sa propre compréhension du bien et du mal et de la volonté d'Hachem. Or, on lui ordonnait de faire ce qu'il savait et avait prêché comme étant mauvais.
En effet, le midrach nous dit que le Satan a confronté Avraham sur le chemin de la Akéda. Il l'avertit : "Hachem te jugera et te condamnera comme meurtrier si tu exécutes ce commandement [de la Akéda]" (Béréchit rabba 56,4).

-> Enfin, le trait de caractère le plus fort d'Avraham était le 'hessed (bonté), mais on lui demandait maintenant d'accomplir l'acte ultime de cruauté.

Toutes ces questions auraient pu amener Avraham à se demander si c'était vraiment ce que voulait Hachem. Peut-être l'avait-il mal compris ...
Cependant, la crainte qu'Avraham éprouvait à l'égard d'Hachem faisait que ces questions n'avaient pas leur place dans son esprit. Une fois qu'Hachem lui avait dit ce qu'il devait faire, la seule chose qui comptait était de le faire.
Peut-être ne comprenait-il pas pourquoi Hachem lui avait donné un tel ordre, mais cela n'avait aucune importance. Il est clair que la seule façon de s'élever au-dessus de telles questions était de craindre Hachem.

Cette leçon est tout à fait pertinente pour nous. En effet, nous pouvons être confrontés à des situations où il nous est difficile de nous conformer à ce que nous savons que la halakha exige.
Allons-nous nous permettre de prendre des libertés ou des raccourcis? Nous demandons-nous si cette halakha ne s'applique plus, ou du moins, pas à nous (nous affirmons alors : D. me comprendra sûrement)?
Nous pouvons rationaliser un comportement inapproprié avec des excuses telles que : "Je viens d'une culture différente", "Je suis un baal téchouva", "Je suis un homme d'affaires", ou "Je passe une journée difficile".
Hachem attend de nous que nous le servions sans excuses. Lorsqu'il y a une mitsva à accomplir, nous devons mettre de côté toute considération autre que la volonté d'Hachem, comme l'a fait Avraham. Cela exige d'avoir de la crainte d'Hachem.
[rav Moché Krieger]

Vayéra – la grandeur de suivre les comportements d’Hachem

+ Vayéra - la grandeur de suivre les comportements d'Hachem :

-> La paracha Vayéra nous enseigne une règle surprenante : la ha'hnassat or'him (accueillir des invités) est si importante qu'elle a même la priorité sur le fait de saluer/accueillir la Présence Divine (Chekhina).
Ce principe découle de l'épisode qui débute la paracha : Avraham était assis à l'entrée de sa tente, attendant que quelqu'un apparaisse à l'horizon pour tenter d'accomplir la mitsva de ha'hnassat or'him. Cependant, avant que quelqu'un n'arrive, Hachem lui apparut. Bien que la Chékhina soit devant lui et malgré une douleur aiguë due à sa circoncision (brit mila) trois jours plus tôt, Avraham se leva et courut lorsqu'il aperçut trois nomades au loin. Cet épisode nous apprend que le fait d'accueillir des invités a la priorité sur le fait d'accueillir la Chékhina (guémara Shabbath 127a).

=> On peut toutefois se demander s'il en est vraiment ainsi. Supposons qu'un éminent roch yéchiva vienne vous rendre visite. Devriez-vous l'abandonner pour vous occuper d'une personne nécessiteuse que vous voyez passer dans la rue? Bien sûr que non! Comment Avraham aurait-il pu choisir les invités plutôt que la Ché'hina?
Pourquoi Avraham a-t-il déployé tant d'efforts en matière de ha'hnassat or'him, semblant même aller au-delà de la norme en préparant des plats auxquels les gens ne s'attendaient même pas?

-> L'Alter de Slobodka explique qu'il existe 2 formes de 'hessed (bonté).
La première consiste à répondre aux besoins de son prochain. Le Rambam (Hilkhot Avélout 14,1) affirme que les actes de bonté tels que la ha'hnassat or'him sont inclus dans la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même (Kédochim 19,18).
Cette forme de 'hessed ne s'exprime que dans les domaines où le prochain est manifestement déficient.

Dans la deuxième forme de 'hessed, une personne est si attentionnée qu'elle cherche toujours à se rendre utile. Elle évalue et réévalue une situation jusqu'à ce qu'elle trouve un moyen d'aider son prochain, même si aucun manque n'est apparent.
Tel était le 'hessed d'Avraham, et il découlait de son désir d'imiter Hachem. Tout comme Hachem a créé le monde afin d'amener à l'existence des êtres capables de recevoir Sa bonté, Avraham a lui aussi cherché des moyens d'accorder de la bonté aux autres.
Si une personne n'était pas habituée à consommer de la viande et du vin, Avraham l'initiait à ces plats, afin de pouvoir lui en donner encore plus. C'est le 'hessed dans sa forme complète et Divine (comme l'explique le Rambam - Hilkhot Déot 1,6).
[Avraham faisait du 'hessed uniquement pour qu'autrui reçoive un maximum de 'hessed (il s'intéressait à l'autre pour comprendre ce qu'au fond de lui il pouvait avoir besoin, non seulement en apparence), et non pas pour en recevoir une récompense dans le monde à Venir, comme un investissement pour recevoir de la faveur en retour d'autrui, ...]

Cela explique également comment Avraham a pu quitter la Chékhina lorsqu'il a vu les voyageurs. En fait, il ne quittait pas du tout la Chékhina.
Recevoir la Chékhina est en effet une forme de connexion avec Hachem, mais une forme qui est simplement externe.
Et en imitant la conduite d'Hachem, Avraham faisait entrer Hachem en lui (révélation interne de la Chékhina).

Le rav Eliyahou Desler note que les formes externes de connexion avec Hachem, même quelque chose d'aussi élevé que la prophétie, ne garantissent pas qu'une personne restera à un niveau spirituel élevé.
Par exemple, Hachem a parlé à Kayin, qui a ensuite tué son frère Hével.
Les liens extérieurs ont beaucoup moins de valeur que le fait de faire ce qu'Hachem veut.
Lorsque nous suivons les voies d'Hachem, nous faisons de Lui une partie de nous-mêmes. Cela a un impact beaucoup plus important sur nous.

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=> Nous apprenons de là que certes cela serait super si Hachem pouvait nous apparaître "face à nous", mais en réalité nous pouvons déjà faire beaucoup mieux, en imitant Sa façon de se comporter, alors nous Le faisons apparaître en nous-même, et alors nous bénéficions de Ses bénédictions et de l'impact de Sa grande proximité.

Notre émouna en une promesse d’Hachem permet de la rendre réelle

+++ Notre émouna en une promesse d'Hachem permet de la rendre réelle :

"D. s'est souvenu de Sarah comme Il l'avait dit, et D. a fait à Sarah ce qu'Il avait dit" (Vayéra 21,1)

-> Lorsque D. promet d'accorder une faveur particulière, il est clair que cette faveur est initialement liée à Lui et qu'elle est latente dans Son pouvoir, à un niveau où il n'y a pas de distinction entre le passé, le présent et l'avenir.
Les bénéficiaires, qui doivent recevoir cette faveur, doivent faire passer cette bonté du potentiel à la réalité, en veillant à ce qu'elle se révèle rapidement. En effet, tant qu'elle est cachée dans les pensées de D., elle reste dans le domaine du caché. On peut donc dire qu'elle existe dans le monde à Venir, c'est-à-dire dans le domaine qui sera révélé dans l'avenir mais qui est encore caché à l'heure actuelle.

C'est par la émouna que l'on obtient cette bonté du futur dans le présent.
En d'autres termes, le tsadik croit que D. tiendra certainement Sa promesse et attend à chaque instant avec impatience la réalisation de cette promesse. Ce désir ardent et cette anticipation du tsadik, générés par sa foi (émouna), s'attachent à la pensée Divine associée à la promesse, l'attirant dans l'état présent de sa émouna, actualisant ainsi la bonté.

Telle est donc la signification du verset "Pour toujours, D., ta parole demeure dans les cieux" (Téhilim 119,9). La parole de D., la promesse de bonté, est à l'état spirituel, cachée et fixée dans les cieux. Mais grâce à la émouna, mentionnée dans le verset suivant : "Ta foi est dans chaque génération" - "Tu affermis la terre et elle subsiste", ce qui signifie que "Tu as fourni un outil grâce auquel la bonté promise peut être révélée".

[ c'est pourquoi notre verset dit que "D. s'est souvenu de Sarah comme Il l'avait dit, et D. a fait à Sarah ce qu'Il avait dit", même s'il est évident que D. accomplit Ses promesses. Le verset nous dit que l'accomplissement de ce processus a consisté en 2 étapes : La grossesse de Sarah et son accouchement.
Sa grossesse résulte de la promesse, qui était à l'origine cachée dans le potentiel divin et qui s'est donc manifestée par l'état caché de la grossesse ; son accouchement résulte de la foi d'Avraham et de Sarah, qui a permis à la promesse de D. de se concrétiser. ]

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayéra 21,1]

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=> Etre certain que D. tiendra Ses promesses d'être bon envers nous, va aider à ce que ces promesses s'accomplissent rapidement.