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"Vous qui vous attachez à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).
Plus vous vous attachez à Hachem, plus Sa guidance bénéfique et Son implication dans votre vie personnelle sont importantes. [Rambam]

En proportion de votre attachement à Hachem, "vous êtes en vie aujourd'hui" = c'est-à-dire que vous recevrez la vie et la vitalité du Créateur, qui est la source de la vie et de la bénédiction.
[Min'hat Elazar]

Aimer Hachem = étudier la Torah

+++ Aimer Hachem = étudier la Torah :

"Et tu aimeras Hachem, ton D." (Vaét'hanan 6,5)

-> Quel est le moyen de parvenir à l'amour et à la crainte d'Hachem?
Si une personne étudie tout ce qu'Hachem a fait et Ses grandes et merveilleuses créations, et qu'elle reconnaît à travers elles la sagesse incommensurable et infinie d'Hachem, elle ressentira immédiatement de l'amour [envers Hachem], elle Le louera et Le glorifiera, et elle sera remplie d'un immense désir de connaître Son Grand Nom"
[Rambam - Hilkhot haTorah 2,2]

-> "Et tu aimeras Hachem, ton D." - Mais je ne saurais pas comment aimer Hachem ; c'est pourquoi la Torah nous enseigne ensuite : "Et ces paroles... seront sur ton cœur", car de cette façon [c'est-à-dire en étudiant la Torah], on reconnaîtra Celui qui a parlé et qui a fait naître le monde.
[Rambam - Séfer haMitsvot - assé n°3 - citant un midrach]

=> Comment concilier ces 2 enseignements du Rambam (par les merveilles de la Création, par l'étude de la Torah)?

-> "elle ressentira immédiatement de l'amour [envers Hachem], elle Le louera et Le glorifiera, et elle sera remplie d'un immense désir de connaître Son Grand Nom" = les merveilles de la création nous impressionnent, nous inspirent à vouloir découvrir qui est Hachem ("remplie d'un immense désir").
Cependant, elles ne font que démontrer la grandeur infinie de ce qu'Hachem fait, mais ne nous apprennent pas qui Il est. Pour cela, il faut étudier la Torah.
Comme le dit le midrach : "En étudiant la Torah, on reconnaît Celui qui a parlé, causant l'existence du monde". La Torah nous ouvre les yeux pour voir qui est réellement Hachem.

Comment la Torah fait-elle cela?
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4,6) explique que toutes les halakhot de la Torah, les questions permises ou interdites, la responsabilité ou le pardon, la pureté ou l'impureté, sont toutes vraies parce qu'elles sont la volonté d'Hachem, ce qui signifie qu'Hachem, dans Son infinie sagesse, a voulu qu'il en soit ainsi. Chaque halakha, chaque concept de moussar et chaque hachkafa sont toutes la volonté d'Hachem.

[en apprenant un passage du Talmud qui traite d'un sujet spécifique, on acquiert une idée de la volonté d'Hachem sur ce sujet. Ce faisant, nous commençons à en apprendre davantage sur l'identité d'Hachem. ]

-> Le Maharcha (guémara Pessa'him 49b) explique que nos Sages se réfèrent à la Torah comme à une femme, et qu'après avoir appris, la Torah est considérée comme sa "femme".

Le rav Shlomo Wolbe (Alei Shur Vol. Il, p. 97) écrit : "l'amoureux veut connaître chaque détail de sa bien-aimée, et chaque petit fait lui est précieux".
Découvrir quelque chose de nouveau à propos d'une personne signifie que l'on acquiert un nouveau niveau de connaissance de qui elle est, ce qui approfondit la relation que l'on a avec elle. Nous ouvrons une nouvelle couche de sa personnalité qui était jusqu'à présent inconnue, et nous nous sentons automatiquement plus proche et plus connecté à elle.

La plus grande joie d'un étudiant en Torah est lorsque, après avoir travaillé intensément pendant une longue période avec une grande concentration pour comprendre un passage du Talmud (sougiya), il devient soudainement conscient d'un 'hidouch, une idée nouvelle qui s'est développée à partir de ce qu'il a appris. Cela peut être une sensation électrisante, et il rayonne de bonheur et de satisfaction.
Parfois, les gens haussent les sourcils devant un tel spectacle. Qu'y a-t-il de si spectaculaire dans ce qu'il vient de dire? Surtout si, comme c'est souvent le cas, le 'hidouch concerne une distinction halakhique farfelue qui ne se produira jamais et qui n'a pratiquement aucune pertinence pratique.
Pourtant, la raison de la joie de cet étudiant en Torah est qu'il a découvert une nouvelle couche de la sagesse d'Hachem. Il a découvert un nouveau détail précieux de la personnalité d'Hachem dont il ne soupçonnait pas l'existence et, grâce à cette nouvelle découverte, il renforce et développe sa relation avec Hachem.

-> La joie est à la fois la sienne et celle d'Hachem, comme le dit le Zohar (cité dans Yessod véChorech haAvoda 8,12) : "Heureuse est la personne qui dit un 'hidouch devant Hachem. Elle apporte une énorme joie à Hachem, qui rassemble toutes les légions célestes et leur dit : 'Écoutez le 'hidouch que cette personne a dit".

-> Une fois que l'on connaît le théorème de Pythagore, il n'est pas possible de la comprendre davantage en le révisant. Cependant, la Torah n'est pas seulement une étude intellectuelle. Il s'agit de plonger dans la Sagesse d'Hachem, et par ce biais, de se connecter à Hachem.
Hachem est infini, et il n'y a donc aucune limite à la profondeur que l'on peut découvrir dans n'importe quelle partie de la Torah. Plus une personne étudie un sujet de la Torah, plus Hachem lui révèle Sa Sagesse ('hokhma) ; chaque nouvelle goutte de Torah est aussi douce et fraîche que la révélation initiale qu'elle a eue la première fois qu'elle l'a apprise.

-> Le simple fait d'étudier la Torah peut déclencher une relation avec Hachem, comme le relate le midrach (Eikha rabba - Introduction 2), Hachem dit : "Même s'ils m'abandonnaient, s'ils continuaient à apprendre ma Torah, sa lumière les ramènerait à nouveau sur le bon chemin".
La Torah a le pouvoir extraordinaire de réveiller même les âmes les plus perdues, et une personne ne devrait jamais penser qu'elle n'est pas d'un niveau assez élevé pour apprendre la Torah.
Néanmoins, il est nécessaire d'utiliser par moment l'approche du Rambam (apprécier et s'émerveiller de la Création), ainsi que de contempler ce qu'Hachem a fait pour nous dans le passé et fait pour nous actuellement, et d'ainsi ressentir la bonté d'Hachem et apprécier Sa grandeur et Son implication dans notre vie. C'est ainsi qu'on commencera à ressentir le besoin de construire une relation avec Hachem, qui ne peut naître que de l'étude de la Torah.
[rav Avraham Tabor]

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-> Le Baal Hamaor, dans son introduction à Shas, écrit :
"Hachem a accordé à une personne Son Trône d'honneur et lui a insufflé une partie de Sa gloire. C'est un être qui aspire à sa source originelle, comme un homme amoureux désire sa bien-aimée."

-> L'âme d'un juif a été arrachée à un état de béatitude totale, à un état où il se prélassait dans la gloire d'Hachem devant Son Trône, et cette âme aspire à retrouver la proximité qu'elle avait.
L'essence de chaque juif aspire à une connexion avec Hachem. Cependant, elle a dû subir l'épreuve d'être placé dans un corps physique et dans ce monde qui, comme le dit le Ram'hal (Messillat Yécharim - chap.1) : "c'est un endroit avec de nombreuses distractions qui l'éloignent d'Hachem". S'il parvient à surmonter ces obstacles, "il sera attiré par Hachem comme le fer est attiré par un aimant".
L'état naturel de chaque juif, quel que soit l'endroit où il se trouve actuellement, est d'être irrésistiblement attiré par un lien profond avec Hachem. Notre tâche dans ce monde est de cultiver cette connexion et de satisfaire ainsi le désir profond de notre âme.

Ainsi, chaque juif, par définition, est déjà profondément lié à Hachem. Il n'est pas nécessaire de créer une nouvelle relation avec un étranger, au contraire on n'a qu'à ouvrir notre cœur et exposer l'amour et la connexion enracinés qu'on a déjà en nous, et lui permettre de s'épanouir.
En étudiant la Torah, on réveille et renforce cette relation, ce feu d'amour pour Hachem.

Peu importe que ce soit Moché Rabbénou qui prie ou bien nous-même, ce qui compte pour D. c’est le cœur qu’on y investit

+ Peu importe que ce soit Moché Rabbénou qui prie ou bien nous-même, ce qui compte pour D. c'est le cœur qu'on y investit :

-> Dans la paracha Vaét'hanan, Moché supplie Hachem de le laisser entrer en terre d'Israël.
Rachi note que le terme utilisé pour décrire la prière de Moshé : "vaét'hanan", est une forme de requête dans laquelle quelqu'un demande quelque chose indépendamment de ses mérites personnels.
Rachi explique que si les tsadikim ont le droit de réclamer une récompense pour leurs actions, ils choisissent néanmoins de se soumettre à Hachem avec humilité.
Moché est un exemple parfait de celui qui a appliqué cette approche dans la prière. Bien que Moshé ait pu avoir des mérites qui lui auraient permis d'entrer en terre d'Israël, il ne l'a pas demandé sur la base de ses propres mérites, mais a plutôt demandé à Hachem de le lui accorder par bonté (don gratuit - matnat 'hinam).

-> Le rabbi Mendel de Kotzk écrit qu'il est vrai que nous sommes redevables à Hachem et que nous ne pouvons pas légitimement prétendre à une récompense (que valent nos mérites par rapport aux constantes bontés que Hachem nous prodiguent).
Cependant, nous pouvons revendiquer le droit à des dons spirituels. Une personne qui a démontré qu'elle tire le meilleur parti de ses possibilités de croissance spirituelle peut prétendre à la priorité lorsque des dons spirituels sont accordés par le Ciel [pour être déversés sur le monde], car elle peut les utiliser mieux que d'autres.
Pour Moché, entrer en terre d'Israël lui aurait permis d'accomplir les mitsvot qui ne peuvent être accomplies que dans cette région. Sa demande était donc fondée. Cependant, il ne l'a demandé que comme un don gratuit et n'a pas invoqué ses mérites inégalés pour l'obtenir.

-> Moché nous enseigne que lorsqu'il s'agit d'une prière, il ne faut pas du tout se mentionner soi-même. Il faut plutôt implorer la miséricorde d'Hachem, en comprenant qu'Il ne nous doit rien.
La prière n'étant pas basée sur les mérites, la stature spirituelle n'affecte pas l'efficacité d'une prière par rapport à une autre.
Le midrach (Chémot rabba 21,4) dit explicitement qu'Hachem a écouté la prière de Moché Rabbénou comme celle de n'importe qui d'autre. Ce qui importe, c'est la sincérité avec laquelle une personne fait sa prière, et non son identité.

La guémara (Sanhedrin 44b) dit que toute personne qui s'efforce de prier, même si elle n'a pas de mérite, n'aura pas d'ennemis au Ciel.
Le rav Eliyahou Dessler explique que pour qu'une personne s'efforce de véritablement prier, elle doit vraiment sentir qu'elle implore quelque chose qu'elle ne mérite pas.
Avec cette prise de conscience, celui qui crie à la miséricorde d'Hachem élimine tous les anges poursuivants qui le menacent. Le fait de prier de cette manière le protège de toute allégation d'indignité que la Cour céleste pourrait faire, puisqu'il l'admet lui-même!

[plus notre prière exprime qu'on n'a pas de mérite personnel sur lequel se reposer, que notre aide ne peut venir que de dons/cadeaux gratuits d'Hachem, alors plus on permet aux bénédictions de nous parvenir (ex: puisqu'on aura ainsi rendu muets les anges Accusateurs au Ciel). ]

"Et si tu cherches Hachem, ton D., de là, tu Le trouveras" (Vaét'hanan 4,29)

-> Le Baal Chem Tov souligne que le verset dit "de là" = quelle que soit la situation d'une personne, c'est là qu'elle peut trouver D. et s'attacher à Lui.
[Méor Enayim - Likoutim]

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-> Le Baal Chem Tov enseigne : Il n'est pas nécessaire de se "placer" dans la Divinité, mais seulement de réaliser que tout est inclus dans la lumière Divine.
[Ohr HaGanouz laTsadikim - Vayéra]

-> [L'enseignement de nos Sages selon lequel D.] est "le lieu du monde" (haMakom) signifie qu'Il précède la création et que le monde existe au sein du Créateur.
Par conséquent, il est nécessaire de s'attacher à Lui au point de contempler principalement la divinité, et non pas de voir principalement le monde et de n'être conscient du Créateur qu'en second lieu ...

Lorsqu'une personne atteint ce niveau, les klippos (forces du mal) s'éloignent d'elle, car elles obscurcissent et obstruent la perception de D. en fermant les yeux de l'esprit.
Il faut contempler que le Créateur est infini, qu'il englobe tous les mondes ... nous vivons toujours dans la Divinité et ne pouvons pas faire le moindre mouvement sans son abondance (shéfa) [de bienfaits] et sa force vitale.
[Likoutim Yékarim 54]

Témoigner notre amour pour Hachem

+ Témoigner notre amour pour Hachem :

"Tu aimeras Hachem, ton D., de tout ton cœur, de toute ton âme et de tous tes possessions" (Vaét'hanan 6,5)

-> "Tu dois aimer Hachem, ton D." = [cela signifie] que le Nom Divin devienne aimé [par les autres] grâce à tes efforts.
[guémara Yoma 86a]

-> Le 'Hafets 'Haïm (Intro - 'Homat haDat) écrit :
Être vigilant à ce que les autres observent les lois d'Hachem, c'est l'essence même du commandement positif d'aimer Hachem, que nous déclarons chaque matin et chaque soir [dans le Shéma].

-> Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h - aava) enseigne :
Tout comme notre ancêtre Avraham a promulgué la croyance [en Hachem] par un grand amour, nous devons L'aimer au point d'amener les gens à Lui et les attirer à Le servir.

[d'une certaine façon, l'effort que fait un juif pour inciter par amour autrui à renforcer sa relation avec Hachem, est une indication importante de son amour d'Hachem.
Plus tu aimes Hachem, plus tu as envie qu'autrui en vienne à l'aimer (ex: je me travailles pour parfaire mes traits de caractère, pour être toujours joyeux, agréable, ... comme cela j'attire par l'exemple autrui vers une vie selon la Torah). ]

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-> Selon le Rambam (Séfer haMitsvot - commandement positif n°3) :
Nos Sages ont enseigné que cette mitsva ("Tu dois aimer Hachem, ton D.") inclut l'appel à l'humanité entière à servir Hachem et à croire en Lui.
En effet, de la même manière que lorsque vous aimez une personne, vous la louez et appelez les autres à se rapprocher d'elle, de même, si vous aimez vraiment Hachem, par votre compréhension et votre réalisation de Sa véritable existence, vous répandrez certainement cette connaissance véritable que vous connaissez aux ignorants et aux insensés.
[Nous voyons que cette mitsva inclut la diffusion de l'amour d'Hachem aux autres, comme il l'enseigne ] le Sifri : " 'Tu aimeras Hachem' = c'est-à-dire Le rendre aimé des créatures, comme l'a fait ton ancêtre Avraham, comme il est écrit : " Les âmes qu'ils ont transformées en 'Haran (Lé'h Lé'ha 12,5)".

Le sens de ce Sifri est qu'Avraham, suite à sa profonde compréhension d'Hachem, a acquis l'amour pour Hachem, comme en témoigne le verset : "Avraham, qui m'a aimé". Cet amour puissant l'a donc poussé à appeler toute l'humanité à croire en Hachem.
De même, vous devez L'aimer au point d'attirer les autres vers Lui.

[ si une personne aime vraiment Hachem, elle s'assurera de partager ce plaisir avec d'autres, tout comme elle partagerait toute bonne chose avec un ami ou un être cher.]

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-> Le 'Hovot haLévavot (chaar aavat Hachem - chap.6) dit :
Voici les indices qui montrent qu'une personne aime vraiment Hachem ... Parmi eux, il y a le fait qu'elle dirige et guide [les autres] pour servir Hachem, que ce soit par la douceur ou par la ténacité, selon le moment et le lieu, le groupe de personnes et leur statut, qu'il s'agisse de l'élite ou des gens du peuple.

-> Selon le 'Hovot HaLévavot (chaar aavat Hachem - chap.6) la preuve de l'ahavat Hachem d'une personne est qu'elle fait tout ce qu'elle peut pour guider et enseigner aux autres la Torah et l'avodat Hashem.
Le rav Avraham Tabor explique : Hachem souhaite que chaque personne juive établisse un lien avec Lui en étudiant la Torah et en observant les mitsvot. Si vous aimez Hachem, vous pouvez, pour ainsi dire, l'aider à atteindre cet objectif en aidant d'autres juifs à apprendre la Torah.

-> Le rav Moché Sternbuch (Taam véDaat - Vaét'hanan 6,5) rapporte le rav Isser Zalman Meltzer :
À ce sujet ("Tu dois aimer Hachem, ton D.") ... puisque, malheureusement, aujourd'hui, il y a tant de [juifs] qui sont éloignés du vrai chemin, nous sommes absolument tenus de nous engager à les rapprocher de servir Hachem ou à soutenir ceux qui le font.
Bien qu'autrefois, ce rôle était exclusivement réservé à des personnes spéciales et nobles qui se sanctifiaient pour accomplir cette mitsva, aujourd'hui, tout le monde peut prendre part à cette occasion de démontrer son amour pour Hachem.

-> Selon le rav Aryeh Kaplan (Reaching out - p.2) :
Quel est le verset le plus important de la Torah?
Il s'agit du Shéma (Vaét'hanan 6,4), "Écoute, Israël, Hachem est notre D., Hachem est Un".
La plupart d'entre nous sait qu'il s'agit de la déclaration la plus fondamentale de la foi juive. Nous nous exclamons que nous croyons en D., qu'Il s'intéresse à nous et qu'Il est Unique.
Avant de faire cette déclaration, la plus importante de toutes, nous prononçons une autre courte phrase : "Écoute, Israël". Il ne suffit pas qu'une personne déclare : "Hachem est notre D., Hachem est Un". Nous devons appeler et proclamer cette vérité à tout Israël (tous les juifs) : "Écoute, Israël."
Si une personne croit vraiment en D., alors elle ne peut pas rester indifférente lorsque d'autres ne partagent pas cette croyance. Quand une personne est en possession d'une grande vérité, alors elle veut la partager avec les autres. Lorsque l'on a accès à la plus grande Vérité du monde, ce partage devient impératif.

[chaque juif à son niveau peut permettre à ce que d'autres aiment davantage Hachem. Par contre, il faut faire attention à se mettre à la place d'autrui, non pas en Lui imposant quelque chose, mais plutôt parlant à son coeur, et en l'attirant vers quelque d'agréable, de sublime.
La Torah est constituée de nombreuses facettes, car ce qui peut être incroyable à mes yeux est quelconque aux yeux d'un autre, et inversement.]

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-> Le Rambam (Moré Névou'him - par.2, chap.51) écrit :
[Hachem dit : J'ai accordé une attention particulière à Avraham] "Parce que je sais qu'il commandera à ses enfants et à sa famille après lui" =cela signifie que le but de tout le travail [des Patriarches] était de diffuser le monothéisme à travers le monde et de préparer les gens à aimer Hachem. C'est la raison pour laquelle ils ont mérité ce niveau élevé.

-> Le rav El'azar Grunberger commente :
Avraham a transmis son ADN spirituel à ses descendants. Un aspect important de cet ADN unique est la responsabilité d'aider les autres juifs à connaître Hachem et à développer une relation d'amour et de Le servir.
Atteindre des niveaux spirituels élevés est en fin de compte un cadeau d'en-Haut. Nos ancêtres ont mérité ce cadeau en raison de leur dévouement à l'accomplissement de la mission de diffusion de la connaissance et de l'amour d'Hachem. Nous devons faire de même.

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-> Une fois que l'on s'est suffisamment développé, c'est un privilège et un mérite particuliers, si l'on en a la capacité et la possibilité, d'enseigner la Torah aux autres et de les encourager et de les guider dans la avodat Hachem.
Le 'Hovot haLévavot (chaar aavat Hachem - chap.6) va jusqu'à dire que même si une personne a travaillé sur elle-même jusqu'à ce qu'elle devienne presque aussi grande qu'un navi (prophète), ses mérites n'approchent pas ceux d'une personne qui enseigne [la Torah, comment servir Hachem, ...] aux autres.

Cependant, certains hésitent à consacrer leur temps précieux à l'enseignement aux autres. Bien entendu, une telle décision ne peut être prise qu'avec les conseils d'un véritable grand en Torah, mais il convient de citer les paroles enflammées du Pélé Yoetz (chaar Torah) :
"Les personnes qui hésitent à étudier avec leurs enfants ou avec d'autres jeunes talmidim parce qu'elles considèrent que c'est un bitoul Torah font une erreur. Elles prétendent que lorsqu'elles apprennent seules, elles sont capables de couvrir de nombreux pages de guémara et de Poskim (Décisionnaires) et d'écrire tous leurs 'hidouchim, mais si elles doivent enseigner, cela prend beaucoup de temps de tout répéter encore et encore jusqu'à ce que le talmid ne comprenne plus, et cela implique une quantité énorme de labeur et d'efforts extrêmes.
Cependant, cela ne dérange pas quelqu'un qui agit pour l'amour d'Hachem et qui veut apporter de la satisfaction à Hachem, et apporter de la satisfaction/plaisir (na'hat roua'h) à Hachem devrait être le seul but de notre vie. Cette personne choisira ce qui apporte le plus de na'hat roua'h à Hachem.
Et Hachem reçoit beaucoup plus de satisfaction vous enseignez à l'enfant de quelqu'un ou à votre propre enfant, même si vous leur enseignez seulement le aleph-beis, qui est l'étude pur de quelqu'un qui n'a pas commis de péché, que si vous apprenez vous-même Néguaïm et Ohalot [deux traités très difficiles discutant d'impureté et de pureté (touma et de tahara)]".

Les privilèges que D. a accordé aux juifs

"Quel peuple est assez grand pour avoir D. proche de Lui, comme l'est Hachem, notre D., chaque fois que nous L'appelons? Quel peuple est assez grand pour posséder des règles et des lois si justes, comme toute cette Torah que je présente devant vous aujourd'hui?" (Vaét'hanan 4,7-8)

-> Selon certains commentaires, ce verset énonce les privilèges que D. a accordé aux juifs :
1°/ Il nous a fait savoir qu'Il nous aime.
Généralement, si un homme a un parent devenu célèbre, il se vante en disant : "Cet homme est de ma famille!" Il ne dit pas : "Je fais partie de sa famille".
Hachem nous aime tant qu'Il nous honore en disant : "Quel peuple ... pour avoir D. proche de lui" et non : "un peuple proche de D."

2°/ Les idoles des païens sont peut-être proches physiquement de leurs adorateurs, mais lorsqu'ils la supplient, elles sont très loin car elles ne leur répondent pas.
De la terre au ciel, il y a une distance de 500 ans de voyage, et chaque firmament est séparé de l'autre par une distance de 500 ans de voyage. Cependant, lorsque nous sollicitons Hachem, Il est tout près de nous. Dès que nous L'appelons, Il nous répond.

3°/ Hachem n'agit pas envers Israël comme envers les autres nations.
S'il punit une nation pour ses fautes, Il la frappe jusqu'à l'anéantir. Par contre, s'Il frappe le peuple d'Israël d'une main, Il le guérit de l'autre.
Cela peut être comparé à un homme si fort qu'il peut tuer d'un coup de poing. Cependant, s'il lui faut corriger l'un de ses enfants, il le frappe avec compassion sans le mettre en danger.
Hachem agit de même envers nous car Il est notre parent (karov veut aussi dire "un proche parent").

Si un homme a un parent riche, il fait savoir à tous que ce parent fait partie de sa famille ; mais s'il est pauvre, il fait comme s'il ne le connaissait pas.
Bien qu'en Egypte, nous fussions des esclaves qui travaillions aux briques et au mortier, D. nous a appelés : "Mon fils, Mon premier-né, Israël" (Chémot 4,29).
La Torah dit donc : "pour avoir D. proche de lui (ou D. comme proche parent)" = voyez à quel point Hahcem vous aime! Il est proche de vous comme un membre de votre famille. Lorsque vous fautez, Il vous frappe d'une main, mais de l'autre Il vous prend en pitié.

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4°/ Chacune des 70 nations est placée sous la surveillance d'un ange. Tous les génies des nations demandent leur subsistance à D. pour nourrir leur peuple.
Aucun d'eux n'a de capacité indépendant ni de nourriture à fournir car tout provient d'Hachem. Ils peuvent seulement prendre ce que D. leur accorde et le donner à leur nation.

A Roch Hachana, D. décide ce que chaque ange doit recevoir pour nourrir et diriger sa nation. Nul peuple ne peut obtenir davantage que la quantité octroyée par D.
Même si une nation prie et supplie de lui fournir plus que ce qui a été fixé à Roch Hachana, l'ange ne pourra rien ajouter de lui-même.

Les juifs peuvent, par leurs prières, changer ce qui a été décidé à Roch Hachana et recevoir davantage.
Comme D. Lui-même les gouverne, Il peut leur donner toute ce qu'Il désire. Il n'existe aucune nation semblable à Israël capable, par la prière, d'obtenir que D. change un décret fixé à Roch Hachana.

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5°/ Hachem honore Israël plus qu'Il n'honore Ses créatures célestes.
Lorsque les anges prient, ils louent D. à voix haute, comme il est écrit : "Les piliers des montants des portes sont tremblé de la voix qui appelait" (Yéchayahou 6,4) et : "Un vent m'a emporté et j'ai entendu derrière moi un grand bruit" (Yé'hezkiel 3,12).

Les anges sont si éloignés de D. qu'ils ignorent où se trouve la gloire d'Hachem. Ainsi, ils Le louent : "Louée soit la Gloire de D. de son endroit" (Yé'hezkiel 3,12).

Les juifs prient D. en silence car ils savent qu'Il est proche d'eux. C'est pourquoi la Torah dit : "Quel peuple est assez grand pour avoir D. proche de lui comme l'est Hachem, notre D., chaque fois que nous L'appelons?"

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6°/ Aucune nation ne connaît comme Israël les attributs de D.
Généralement, lorsqu'un homme doit être jugé, il s'habille en noir, ne se coupe ni les cheveux ni les ongles, en mange pas et ne boit pas, tant il redoute l'issue du procès.

A Roch Hachana, les juifs savent qu'ils sont jugés en Haut mais ils portent des vêtements blancs, se coupent les cheveux et les ongles, mangent et boivent. Ils savent que D. les acquittera.
C'est ce que dit le verset : "Heureux es-tu, Israël! Qui est comme toi, un peuple délivré par D.?" (Dévarim 33,29).
Personne comme Israël ne connaît les attributs de son Maître.

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7°/ Avant de fixer la date de Roch Hachana a Ciel, Hachem et tous les anges attendent qu'Israël annonce quel jour sera le nouvel an.
Lorsque D. et les anges voient les Sages d'Israël désigner un certain jour comme étant Roch Hachana, D. dit : "Préparez-vous car Je veux siéger en jugement ce jour-là!"
Si nos Sages retardent Roch Hachana d'un jour, en Haut le jugement est reporté d'un jour. Hachem dit alors aux anges : "Retirez le Trône de justice car Mes fils ont décidé que Roch Hachana serait demain!"

Ainsi, avant Roch Hachana et les fêtes, les anges viennent demander à Hachem : "Quand sera Roch Hachana?"
D. leur répond : "Est-ce à Moi que vous posez la question? Allons plutôt le demander au tribunal terrestre et nous nous conformerons à leur décision".

Moché dit donc : "pour avoir D. (Elohim) proche de lui" = quel peuple a D. et les anges proches de lui au point de venir lui demander quand le tribunal terrestre a fixé Roch Hachana pour arrêter cette au Ciel.

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8°/ La guémara raconte que rabbi Eliézer et les autres Sages avaient une divergence d'opinion quant à une loi de pureté.
Rabbi Eliézer déclarait un certain four pur tandis que les autres Sages le proclamaient impur.
Rabbi Eliézer s'est exclamé : "Si mon opinion est juste, que le Ciel le fasse savoir!"
Une voix céleste annonça qu'en effet l'opinion de rabbi Eliézer était conforme à la loi.

"Quel peuple est assez grand pour avoir D. proche de Lui" = quelle nation est semblable à Israël? Les Sages appellent leur Créateur pour trancher leurs débats, et D. leur répond.

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9°/ Après que cette voix céleste eut annoncé que la loi était conforme à l'opinion de rabbi Eliézer, rabbi Yéhochoua s'est levé pour déclarer : "Maître de l'univers! Il est écrit dans Ta Torah : 'Vous suivrez la majorité'. Par conséquent, nous ne tiendrons pas compte de la voix céleste en compte" (guémara Baba Métsia 59).

Le verset poursuit donc : "Quel peuple est assez grand pour posséder des règles et des lois si justes" = les Sages ne prêtent pas attention aux voix célestes mais ils tranchent la loi en fonction de la majorité, comme le demande la Torah.

[sur ce récit de la guémara : http://todahm.com/2018/10/10/7187-2
A la suite de ce récit (où la halakha a été fixée selon la décision en bas et non en haut dans le Ciel), la guémara raconte que Rabbi Nathan rencontra peu après le prophète Eliyahou et lui demanda ce que Hachem avait fait pendant ce temps.
Le prophète répondit : "Il riait en disant : Mes fils M'ont vaincu! Mes fils M'ont vaincu!"
=> Quel autre peuple a une telle relation, une telle importance, avec son papa Hachem?]

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10°/ L'âme du juif émane de la source de vie située sous le Trône de Gloire. Elle s'appelle l'âme de Vie (nichmat 'haïm) et elle entre en l'homme lorsqu'il atteint l'âge de 13 ans, car à cet âge-là il mérite d'acquérir la Torah.
Cette âme lui vient car grâce à elle, il est disposé à étudier la Torah et à en comprendre les mystères.
Jusqu'à 13 ans, il n'a en lui que l'âme appelé l'âme vivante (néfech 'haya) qui lui donne la faculté de parler.
Les nations elles aussi ne possèdent que l'âme vivante car elles n'ont pas voulu accepter la Torah.

"N'est-Il pas ton Père, ton Maître, Celui qui t'a fait et t'a établi?"
Hachem nous a créés et nous a donnés cette âme de Vie pour préparer notre esprit à étudier et à comprendre la Torah.

Lorsque le verset dit : "Quel peuple est assez grand pour posséder des règles et des lois si justes" = cela signifie : Quel peuple jouit d'une prédisposition come la nôtre à comprendre la Torah?

La Torah ajoute : "chaque fois que nous L'appelons" = même lorsqu'un décret est scellé contre les juifs à cause de leurs nombreuses fautes, s'ils se repentent et prient, ils sont agréés et le décret est annulé.
Le verset dit donc : "chaque fois que nous L'appelons" = Hachem nous exauce à chaque fois, avant le décret céleste ou après qu'il ait été émis.

[b'h, compilation personnelle issue du Méam Loez - Vaét'hanan 4,7-8]

"Tu les enseigneras à tes fils" (Vaét'hanan 6,7)

-> ''Tes fils = ce sont les élèves''. [Rachi]

-> "Nous sommes tenus de faire en sorte que nos enfants connaissent les mitsvot. Et comment les connaîtraient-ils sans que l'on ne leur enseigne?" [Ramban]

=> Tant d'après Rachi que d'après le Ramban, ce commandement nous enseigne la grande mitsva d'éduquer nos enfants aux mitsvot et à l'étude de la Torah, et de les initier à rester dans la voie d'Hachem, de manière que, même lorsqu'ils vieilliront, ils ne s'en écartent pas.

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-> Lorsque le rabbi Chnéour Zalman de Lyadi envoya son fils au Talmud Torah, il choisit comme maître un un des disciples du Maguid de Mézéritch, et il lui dit :
"Avant de commencer à étudier [avec mon fils], pense bien qu'il s'agit d'une tâche sacrée et que tu t'occupes d'un sujet de vie ou de mort, la vie et la mort spirituelles, qui sont bien supérieures à la vie et à la mort physiques, et que tout dépend de toi.
Si tu travailles avec intégrité et que tu lui inculques la vérité, tu gagneras grâce à cela, tous ses mérites et ceux de ses descendants, et tu peux en conclure que l'inverse est vrai également.
Sache que tout dépend du libre-arbitre de l'homme et si tu t'attèles à cette tâche avec tout le sérieux qu'elle exige, Hachem te viendra en aide et tu formeras des disciples vertueux et ta part sera parmi celle de ceux qui illuminent le Ciel et qui font acquérir des mérites aux autres".

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Et si, certes, ces paroles ont été adressées à un maître d'école, elles concernent également les parents, qui sont aussi les 'enseignants' de leurs enfants. Eux également s'occupent d'un sujet de vie ou de mort et eux aussi font partie de ceux qui font acquérir des mérites aux autres.

[à l'image des élèves, un parent doit voir dans son enfant les milliers de descendants potentiels, et avoir conscience de l'impact de ses actes comme exemplarité pouvant se transmettre pour le bien ou le mal! ]

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-> Ce qui suit montre jusqu'où va l'influence des parents sur leurs enfants durant toute leur existence :
la guemara (Pessa'him 96b) rapporte que Rabbi Yéhochoua déclara un jour : "J'ai entendu [deux décisions : une décision était] que la 'Temourat Pessa'h' est apportée en sacrifice et [une autre décision était] que la 'Temourat Pessa'h' n'est pas apportée en sacrifice, et je ne sais pas l'expliquer [dans quelle circonstance chaque décision s'applique]".
['Temourat Pessa'h' est une bête sur laquelle on a transféré la sainteté d'un sacrifice de Pessa'h], et
Rachi d'expliquer ''J'ai entendu'' : de mes maîtres ; ''je ne sais pas l'expliquer'' : j'ai oublié.

Le Pné Ména'hem explique à partir d'une autre guémara (Yérouchalmi Yébamot 1,6) qui enseigne que la mère de Rabbi Yéhochoua amenait son fils dans son berceau au beit hamidrach afin que "ses oreilles se remplissent de paroles de Torah".
D'après cela, on comprend ce que veut dire Rabbi Yéhochoua : ''J'ai entendu'', lorsque j'étais nouveau-né dans mon berceau ; "je ne sais pas l'expliquer'', je n'ai pas compris alors correctement ce que j'ai entendu.
=> Malgré tout, on apprend de là que les paroles de Torah qu'il entendit, couché dans son berceau, restèrent gravées dans son cœur durant de nombreuses années.
[La même explication est rapportée au nom de rav 'Haïm Kaniewski (Dére'h Si'ha - paracha Vayélekh).]

[certes nous n'avons pas une conscience développée comme Rabbi Yéhoucha, mais cela nous alerte sur le fait que toute chose que nos enfants vont voir, entendre, manger, ... peut potentiellement l'impacter et l'accompagner en bien ou mal, pour le restant de sa vie.]

"Et vous, qui êtes attachés à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4)

-> Dans Son immense bonté pour nous, D. nous a donné la Torah et les commandements afin que notre cœur s'attache à Lui.
Comme la flamme est reliée à la mèche d'une lampe, Hachem s'attache à nous à la mesure de notre attachement à Lui.
Un verset dit : "Comme une ceinture attachée aux reins d'un homme, Je suis lié à vous" (Yirmiyahou 13).

"Vous, qui êtes attachés à Hachem, votre D" : Pourquoi la Torah ajoute-t-elle "votre D."?
Car lorsque nous nous attachons à D., Il devient "notre D." et s'attache à nous en retour.

Bien que D. soit appelé un feu dévorant, quiconque s'attache à Lui voit ses jours se prolonger. Evidemment, un homme ne peut pas trop s'approcher d'un feu mais si une personne se lie à la Présence Divine, D. lui donne la vie, comme il est écrit : "Vous qui êtes attachés à Hachem votre D. êtes tous en vie aujourd'hui".
La Torah nous garantit non seulement la vie dans dans ce monde-ci mais aussi la vie après la résurrection. Ce verset nous promet que les personnes attachées à D. se lèveront à la résurrection.
"Vous êtes tous en vie aujourd'hui" = même lorsque le reste du monde sera mort, vous resterez aussi vivants que vous l'êtes aujourd'hui.

Lorsque les juifs restent fidèles au D. vivant , ils sont vivants pour toujours, mesure pour mesure. Ceux qui se sont accrochés à Baal Péor ont été anéantis mais ceux qui sont restés fidèles à D. vivent dans ce monde et dans le prochain ...

Lorsque Nabuchodonosor a jeté 'Hanania, Michaël et Azaria dans la fournaise ardente (Daniel 3,27), leurs vêtements également sont restés intacts car ils étaient portés par ces tsadikim.
De la même façon, quiconque s'attache à D. se lèvera à la résurrection.

Ce fut aussi le cas des bœufs que les princes ont offert lors de l'inauguration de l'autel (Bamidbar 7).
Ces bêtes ont vécu jusqu'à l'époque de Salomon parce qu'elles étaient liées à la sainteté du Tabernacle. Elles ont vécu 480 ans, jusqu'à ce que le roi Salomon les sacrifice à l'inauguration du Temple.
S'il en est ainsi d'animaux, à plus forte raison de la personne qui s'attache à Hachem.
[...]

"Et vous, qui êtes attachés à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" = les juifs [directement] sont liés à Hachem et non à un ange comme le sont les autres nations.
[...]

"Et vous (véatem - וְאַתֶּם), qui êtes attachés à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui"
Le mot : "atem" (vous - אַתֶּם) est composé des mêmes lettres que le mot : "émet" (vérité - אמת) : avec le mot "émet" (vérité), vous êtes attachés à Hachem votre D. et cela nourrit les 248 membres de votre corps.
[...]

"Vous, qui êtes attachés à Hachem, votre D." : nos Sages enseignent que seuls ceux qui font profiter les érudits [en Torah] de leurs biens connaîtront les bienfaits et les promesses de l'avenir du peuple juif annoncées par nos prophètes.
Faire un cadeau à un érudit, c'est comme offrir un présent à la Présence Divine ou offrir le sacrifice quotidien au Temple (korban tamid). Comme le sacrifice tamid faisait expiation pour les fautes, l'érudit fait expiation pour ceux qui ont fauté.

Si un homme est avare et ne partage pas sa richesse avec les érudits, ses yeux s'empliront de fumée au monde futur. Il ne connaîtra pas la réussite dans ses entreprises.
De là nous déduisons que toute personne faisant profiter un érudit de ses biens mérite la réussite et la bénédiction ...
Toute personne qui soutient financièrement un érudit de la Torah mérite la richesse et le bien dans ce monde ; de plus, sa table est dressée au monde futur.
[en donnant aux érudits en Torah, on se lie à D., et alors "vous êtes tous vivants aujourd'hui" (dans ce monde et dans le monde à venir!).]

"Le don d'un homme lui ouvre un accès facile" (Michlé 18,16). Nos Sages (midrach rabba Réé 4) expliquent que si un homme désire vraiment donner, alors D. lui ouvre les portes pour le lui permettre.
[...]

Comme le Shabbath et les fêtes sont saints, les érudits sont appelés saints et sanctifiés. Si un homme transgresse le Shabbath, s'il dénigre un érudit de la Torah ou l'utilise, il mérite la mort, en particulier si l'érudit a étudié le Talmud et rend des décisions halakhiques.
Puisque ces hommes sont très honorables, quiconque se sert d'eux est sévèrement puni ...

Hachem sauvera de tout malheur toute personne qui veille à [soutenir les érudits en Torah] ; l'attribut de justice ne lui portera pas atteinte. Lorsqu'elle quittera ce monde, non seulement le Satan ne pourra pas la tuer de façon douloureuse mais elle aura un bénéfice supplémentaire : si elle était ignorante, dans le monde futur on lui enseignera la Torah.
[Méam Loez - Vaét'hanan 3,23 ; 4,5]

"Moché désigna alors 3 villes à l'est du Jourdain, au levant, pour servir de refuge au meurtrier qui tue son prochain sans préméditation et sans haine. Il pourra se réfugier dans l'une de ces villes et survivre" (Vaét'hanan 4,41-42)

-> La Torah emploie l'expression : "au levant" pour indiquer qu'il faut éclairer les routes d'accès aux villes de refuge au meurtrier involontaire. Il faut que les directions soient aussi clairement indiquées que le soleil éclaire les hommes et leur permet de trouver leur chemin.
On disposait donc à chaque intersection des poteaux indicateurs en direction des villes de refuge portant l'inscription : "miklat" (refuge).
Ainsi, le meurtrier trouvait-il la route à suivre sans se perdre.

De plus, le tribunal rabbinique avait l'obligation d'élargir les routes et de les maintenir en état. Il fallait les débarrasser de leurs ornières et les aplanir. Si la route passait au-dessus d'une rivière ou d'un lac, on construisait un pont pour que le meurtrier involontaire puisse les traverser rapidement sans être retardé ni tué par le vengeur de sang. On aménageait des routes de 32 coudées de large.
Deux érudits accompagnaient le fugitif afin que le vengeur de sang ne puisse le tuer en route. S'ils rencontraient le vengeur de sang, ils lui disaient : "Ne l'abats pas du fait qu'il a tué [ton parent] involontairement".

Chaque année, le 15 Adar, les tribunaux envoyaient des ouvriers réparer les routes endommagées pendant l'hiver. Si le tribunal néglige de faire réparer les routes et qu'un vengeur de sang tue un fugitif, la Torah considère le tribunal comme coupable. En effet, le mauvais état des routes a permis au vengeur de sang de tuer le meurtrier involontaire.

Voilà pourquoi la Torah dit : "Il pourra se réfugier dans l'un de ces villes et survivre". Nous savons bien que sa fuite dans la ville de refuge a pour but de sauver sa vie, mais la Torah suggère que le tribunal a l'obligation de faire en sorte que le meurtrier puisse survivre dans ces villes.
Elles ne devaient pas être trop grandes : comme un grand nombre de gens y circulent, un vengeur de sang pourrait y pénétrer pour le tuer.
D'autre part, elles ne devaient pas être trop petites pour que le fugitif puisse y trouver un gagne-pain. Elles étaient donc de taille moyenne.

On établissait ces villes dans un endroit irrigué pourvu de marchés afin qu'on puisse y acheter de la nourriture. S'il n'y avait pas d'eau, il fallait prévoir des tuyaux d'irrigation pour apporter l'eau des rivières. La ville de refuge devait aussi être située à proximité d'autres villes.

Elle devait avoir une population assez importante pour que les vengeurs de sang ne puissent entrer en force dans la ville, maîtriser ses habitants et tuer le meurtrier involontaire. Aussi, si la population d'une ville de refuge diminuait, le tribunal devait l'accroître.

Selon certains Sages, il était interdit de vendre des armes dans ces villes pour qu'un vengeur de sang ne pût pas en acheter et tuer le meurtrier.

En règle générale, il fallait aménager ces villes de façon à ce que le meurtrier involontaire puisse vivre en paix et en sécurité.
L'expression : "et survivre" implique la responsabilité du tribunal de faire en sorte que le meurtrier puisse vivre dans la ville de refuge ...

Si un sage tue un homme involontairement, sa yéchiva est exilée avec lui afin qu'il puisse continuer à enseigner la Torah à ses disciples.

Si un meurtrier involontaire meurt avant d'avoir été exilé dans une ville de refuge, ses ossements y sont emportés. S'il meurt dans la ville de refuge, on l'enterre sur place puis à la mort du Cohen Gadol, on déterre ses ossements et on les transfère dans le cimetière familial.
[Méam Loez]

+ Lorsqu’Israël est attaché à la Torah, la bénédiction Divine fait en sorte que son "dénombrement" devient illimité dans le sens qu’il n’est plus celui de "ce monde ci" (olam azé), un nombre qui décrit la quantité du corps, mais celui du "monde à venir" (olam aba), un nombre qui décrit la qualité de l’âme.
C’est le sens du verset : "Si Hachem vous a préférés, vous a distingués, ce n’est pas que vous soyez plus nombreux que les autres peuples, car vous êtes le moindre de tous" (Vaét'hanan 7,7).
[Chla haKadoch]