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Les épreuves de la vie sont la Prophétie d’aujourd’hui

+ Les épreuves de la vie sont la Prophétie d'aujourd'hui :

La paracha Tazria décrit plusieurs sortes de négaïm (plaies, affections lépreuses) ainsi que le processus grâce auquel la personne peut en guérir. Depuis la destruction du Beit HaMikdach, les lois de négaïm ne s’appliquent plus.
=> Dans ce cas, en quoi cette paracha nous concerne-t-elle, dans la vie quotidienne?

-> Le Séfer ha’Hinoukh (mitsva 169) répond à cette question. Il écrit que l’impureté du métsora (lépreux) provient de ses fautes. La souffrance endurée n’est pas un hasard : elle vient d’Hachem. Le lépreux doit vivre un isolement très difficile durant lequel il est censé s’introspecter et mettre le doigt sur son erreur.
Cet enseignement est très pertinent dans chaque génération. Nous ne souffrons plus des négaïm, mais nous traversons d’autres sortes d’épreuves. L’impureté de ces plaies nous apprend que nous ne devons pas attribuer ces difficultés au hasard, mais plutôt les considérer comme un moyen utilisé par Hachem pour nous faire passer un message.

Il existe une autre mitsva liée aux négaïm qui nous enseigne également comment réagir et comment ne pas réagir aux souffrances. La Torah nous informe que l’un des négaïm est appelé "nézek". Si quelqu’un trouve un nézek (une teigne) sur son corps, il doit s’isoler puis se faire examiner par un Cohen. Si après une semaine de retranchement, le nézek n’a pas grossi, la personne peut raser la zone qui l’entoure. Il est cependant formellement interdit de raser les cheveux ou les poils qui se trouvent sur le nézek (voir Tazria 13,31-34).

Le Séfer ha’Hinoukh (mitsva 170) nous explique la signification de cette prohibition :
"Cette mitsva nous montre que chacun doit accepter l’épreuve ou la punition qu’Hachem lui envoie ; il ne faut pas se révolter contre elles, ni se croire capable de les supprimer et de les camoufler".
Ces 2 réactions incorrectes que l’on peut avoir face aux souffrances sont symbolisées par le rasage du nézek envoyé par Hachem. Tout d’abord, la personne peut "se révolter" quand elle souffre, remettant en cause la justice Divine. Et même sans critiquer l’épreuve envoyée par Hachem, elle peut adopter une autre conduite, elle aussi incorrecte. Elle peut essayer de supprimer la plaie sans en tirer la bonne leçon. En outre, elle peut être plus concernée par ce que les gens vont penser et tout faire pour dissimuler sa souffrance, plutôt que de l’utiliser pour grandir.

L’interdit d’enlever le nézek nous enseigne qu’il ne faut pas pratiquer la politique de l’autruche lorsque nous sommes confrontés à une difficulté, mais que nous devons utiliser cette dernière pour nous élever.

-> Le rav Avraham Grodzinski (Torat Avraham) écrit que la prophétie avait pour objectif principal de notifier au peuple ses erreurs. Même quand les Bné Israël ne faisaient "rien de mal", le prophète scrutait leurs cœurs et savait mettre le doigt sur les domaines qui leur faisaient défaut.

=> De nos jours, comment Hachem nous communique-t-Il nos erreurs?
Le rav Grodzinski répond que les souffrances remplacent la prophétie. Lorsqu’une personne traverse une épreuve, quelle que soit sa dureté, elle reçoit un message d’Hachem Qui lui montre, par son biais, comment s’améliorer. Les difficultés endurées sont donc un cadeau exceptionnel : elles nous offrent l’opportunité de nous amender.
La guemara (Arakhin 16b) précise que les difficultés dont on parle ne sont pas forcément de grandes afflictions, mais se présentent parfois comme des ennuis mineurs ; elle nous donne l’exemple d’une personne qui veut retirer trois pièces de sa poche et qui n’en sort que deux.
[autre exemple donné : mettre sa chemise dans le mauvais sens de sorte qu'il faut la retirer pour l'enfiler de nouveau ]
Ainsi, Hachem communique constamment avec nous à travers les souffrances (même les petites).

-> Si un homme voit qu'il commence à connaître des souffrances, il doit examiner ses actes et s'efforcer de se repentir. [guémara Béra'hot 5a]
[ b'h, voir à ce sujet : http://todahm.com/2019/07/07/9530-2 ]

-> Nous pouvons nous poser la question suivante. À l’époque du Beit HaMikdach, tout ceci était très simple ; les gens souffraient de négaïm lorsqu’ils commettaient certaines fautes spécifiques, comme le lachon ara (médisance). Mais de nos jours, comment peut-on savoir quel message Hachem veut nous transmettre à travers les souffrances?
Le Torat Cohanim rapporte un principe de nos Sages selon lequel Hachem punit l’individu pour ses fautes, mida kénégued mida (mesure pour mesure).
Par exemple, la guémara (Sota 9b) nous raconte que Chimchon fauta avec ses yeux, et par conséquent, ce sont ses yeux qui furent touchés ; les Pélichtim les lui crevèrent ; Avchalom s’enorgueillissait de sa belle chevelure et ce fut ses cheveux qui entraînèrent sa mort, lorsqu’ils s’entremêlèrent dans les branches d’un arbre.
Il est donc recommandé de rechercher une raison quelque peu liée à la douleur subie.

-> Le rabbi Yéhonathan Gefen commente cela :
Il est toutefois plus important de se mettre à la recherche d’un point faible que de trouver, ou pas, la faute concrètement commise.
L’objectif principal de l’épreuve = s’efforcer de s’améliorer (ex: dire moins de lachon ara).

On a naturellement tendance à rechercher toutes sortes de ségoulot (remèdes spirituels) pour mettre fin à la douleur. Or, cela va à l’encontre de l’enseignement du Séfer ha’Hinoukh, à savoir qu’il ne faut pas simplement essayer de supprimer la souffrance.
Hachem n’envoie pas des souffrances pour que nous trouvions une ségoula appropriée (bien que ce soit un moyen efficace pour neutraliser l’épreuve), mais Il veut plutôt que nous en grandissions.
Cela ne signifie pas que toutes les ségoulot sont négatives, mais il convient de ne pas oublier quel est l’objectif des yissourim – Hachem nous demande de grandir.
[de même, bien que le fait de recevoir des bénédictions de grands rabbanim soit parfaitement acceptable, cela ne doit pas nous distraire du but principal des épreuves. ]

[ nous devons voir chaque souffrance comme une frappe, plus ou moins forte de papa Hachem, nous demandant de se réveiller. Il souffre de nous voir agir ainsi, alors que l'on pourrait faire tellement mieux.
Réveillons-nous dans ce monde, pour se construire un monde éternel qui soit le plus beau possible, où l'on pourra être le plus proche d'Hachem.
Plus vite nous réagissons en s'améliorant dans un domaine (en percevant les petites souffrances), moins Hachem aura besoin de nous frapper encore plus fort pour que l'on se réveille. ]

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-> Dans un autre divré Torah, rabbi Gefen explique :
Hachem peut, dans Sa sagesse infinie, récompenser et "sanctionner" quelqu’un simultanément.
Le fait d’infliger une punition, d’après la Torah, ne consiste pas à causer une souffrance sans raison. Les "punitions" divines sont des "stratégies" par lesquelles Hachem communique avec nous et nous exhorte, de manière allusive, à changer de comportement dans certains domaines.

"Et le Cohen verra la lèpre sur la peau et un poil aura blanchi ... Le Cohen le verra et le déclarera impur" (Tazria 13, 3)

-> A priori, on est en droit de s’interroger : dans toute la Torah, le blanc vient toujours faire allusion à ce qu’il y a de plus pur, comme il est écrit : "Si vos fautes sont écarlates, elles blanchiront comme la neige" (Yéchayahou 1,18).
[A Yom Kippour, on attachait même un morceau de laine rouge sur les cornes du bouc expiatoire et sur le coin de l’autel et tous attendaient avec impatience qu’il blanchisse car tel était le signe que toutes leurs fautes étaient pardonnées.]

=> Dès lors, pour quelle raison un cheveu blanc constitue-t-il ici un signe d’impureté de la lèpre?

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique :
En fait, la Torah nous enseigne ici une notion de morale primordiale : même si toutes les actions d’un homme sont ‘blanches’, saintes et pures et qu’il accomplit la Volonté Divine, mais qu’en s’abstenant de tenir sa langue et en prononçant des propos médisants, il en vient à causer un préjudice à autrui et à lui faire de la peine, alors tout ce ‘blanc’ qu’il possède se transforme en signe d’impureté.
Car le propre de l’homme est justement de reconnaître qu’Hachem a créé une multitude d’âmes ayant chacune des besoins particuliers et qu’il incombe à chacun de se préoccuper également des autres.

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-> On raconte que le Imré Emet était une fois assis à un repas de noces et qu’un des convives lui posa la question suivante :
Nos Sages (guémara Moèd Katan 7b) enseignent : "Certains jours, on vérifie la lèpre et certains jours, on ne la vérifie pas."
De là, on apprend qu’on laisse 7 jours à un jeune marié qui se verrait frappé de la lèpre pendant la période de ses noces ainsi qu’à ses vêtements (on ne statue pas sur la tache de lèpre qui serait apparue sur lui et sur ses vêtements afin de ne pas les déclarer impurs).
=> Comment peut-il se produire qu’une tâche de lèpre apparaisse chez un jeune marié pendant les 7 jours de noces? Nos Sages n’ont-ils pas enseigné (guémara Yérouchalmi Bikourim 3,3) : "On pardonne toutes ses fautes au jeune marié" ?
Par conséquent, comment pourrait-il être encore coupable de médisance (qui provoque la lèpre)?"

Le Imré Emet répondit :
"Néanmoins, le jour du mariage ne peut être supérieur à Yom Kippour.
Et si au sujet de ce saint et grand jour, on enseigne (guémara Yoma 85b) : "Yom Kippour n’efface pas les fautes commises envers autrui tant que l’on n’a pas obtenu le pardon de l’offensé", alors, à plus forte raison, le jour des noces n’efface-t-il que les fautes commises envers D.
Et si le jeune marié a prononcé des paroles médisantes sur quelqu’un, Hachem lui en impute la faute et celle-ci ne lui sera pardonnée qu’après avoir obtenu le pardon de la personne qu’il a dénigrée".

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
La mesure de bien est toujours plus grande que celle de mal, et si nous constatons que parler en mal d’un juif est si grave, combien davantage est louable celui qui met un frein à sa langue.
Chaque instant où il se retient de parler en mal de son prochain, de lui répondre par des paroles acerbes alors qu’il a subi un affront, qui lui pardonne facilement et s’abstient de l’humilier en retour lui fait mériter des bénédictions sans limites.

-> Le Beit Aharon fait remarquer que l’on dit dans la prière : "qui ressuscite les morts par sa parole" (dans le rituel ashkénaze).
Cette expression concerne également l’homme qui possède la force ressusciter les morts par ce qu’il dit.
En effet, il arrive qu’une personne se sente comme morte spirituellement et rongée par l’amertume, jusqu’à ce qu’un ami vienne et lui dise un mot gentil qui lui redonne littéralement goût à la vie.

"S’il se forme sur la peau d’un homme une tumeur (Séet - שְאֵׂת), ou une dartre (Sapa'hat - סַפַּחַת) ou une tâche (Bahérét - בַהֶרֶת), pouvant dégénérer sur cette peau en affection lépreuse (néga tsaraat - נֶגַע צָרָעַת)" (Tazria 13,2)

Le midrach (Vayikra Rabba 15,9) enseigne que les 4 formations de "lèpre" sont une allusion aux 4 Empires de l’Exil du peuple juif : "Séet : c’est Babel ... Sapa’hat : c’est la Médie ... Bahéret : c’est la Grèce ... Néga Tsaraat : c’est Edom (Rome)".
=> Quelles sont les implications de la comparaison d’Edom (le dernier exil de l’histoire) avec l’affection lépreuse "Néga Tsaraat"?

1°/ Le mot "Néga" (plaie - נגע) est l’anagramme du mot "Oneg" (Délice - ענג), allusion au Shabbat, comme il est écrit : "Si tu considères le Shabbat comme un délice " (Yéchayahou 58,13 - וקראת לשבת ענג).
De même, le mot "Tsaraat" (lèpre - צרעת) est l’anagramme du mot "Atséreth" (Fête - עצרת), allusion aux Solennités, comme il est écrit : "Une fête pour Hachem" (Réé 16,8).
La plaie de la peau "Néga Tsaraat" symbolise la dissimulation de D. dans la Nature, fortement ressentie durant l’Exil d’Edom (les mots Or [עורֹ - peau] et Yiver [עִוֵּר - aveugle], sont formés des mêmes lettres).
Le Shabbat et le Yom Tov sont au contraire les témoignages de la Présence de D. dans le Monde et dans l’Histoire. Ils ouvrent les yeux et le coeur de l’homme pour que celui-ci ressente le Créateur du Monde, ils déchirent la "peau (עור) de la Nature" pour qu’apparaisse la lumière (אור) cachée du Divin (le Aleph se substitue au Aïn). [Sfat Emet]

2°/ L’exil d’Edom est le plus douloureux des exils, au même titre que la plaie de "Néga Tsaraat" est la plus sévère des quatre, car Essav (Edom) reçut la bénédiction (celle de "vivre par son glaive") directement de la "force du Vieillard" (Its’hak Avinou). [Midrach cité - Yets Yossef]

3°/ Edom sera frappé "d’affections lépreuses", à la Fin des Temps, lors de la Délivrance finale. [Matanot Kéhouna sur le midrach]

4°/ La plaie d’Edom (Néga Tsaraat) est composée de 2 mots (contrairement aux 3 autres) car le dernier Exil présentera deux facettes : la domination d’Essav (l’Occident) et la domination d’Ichmaël (l’Orient).
Les premières et dernières lettres de "Néga Tsaraat" (נֶגַע צָרָעַת) totalisent la même valeur numérique (avec le
collel: +1) que celle du mot Torah (611).
Les lettres centrales forment par ailleurs le mot "Gara" (Diminuer - גרע). Ainsi, l’augmentation de l’étude de la Torah réduira jusqu’à annulation le joug de l’Exil d’Edom. [Ma’hsof HaLavan]

5°/ La comparaison de la "Néga Tsaraat" avec l’Empire d’Edom, nous indique la fin de notre Exil. En effet, la guémara (Sanhédrin 97a) enseigne : "Le Fils de David (Machia’h) ne viendra que lorsque le gouvernement (d’Edom) tout entier aura tourné à l’hérésie ... (Car il écrit: ) – Il est tout entier devenu blanc (de la Néga Tsaraat), il est pur - (Tazria 13, 13)".
Le ‘Hatam Sofer (voir aussi le Maharcha) nous explique que lorsque Edom se retournera contre nous, approcheront alors les temps messianiques, car Israël reviendra vers D. et l’implorera de le sauver de ce Roi "dur comme l’était Haman en son temps".

6°/ La guémara (Sanhédrin 98b) relate que le Machia’h (Libérateur de l’Exil d’Edom) est appelé "le Métsora (“lépreux”) de la maison de Rabbi (Yéhouda HaNassi)".
Ainsi, dans l’épisode où Rabbi Yéhochoua ben Lévi demande au prophète Élie où se trouve le Machia’h, celui-ci lui répond qu’il est lépreux et se trouve parmi un groupe de lépreux affligés de souffrances.
Le Machia’h est ainsi désigné car il se trouve en exil et qu’il ressent la douleur et l’affliction liées à une telle condition. De même, est-il séparé du monde (de fait de son élévation), à l’instar du Métsora qui est isolé des autres.
La paracha de métsora relate le "jour de la purification" du Métsora, ce qui, s’agissant du Machia’h, évoque le moment où celui-ci se révèle et délivre le Peuple juif.
A ce titre, le Ohr ha’Haïm nous décrit de manière magistrale (cf.ci-dessous), comment le processus de purification du Métsora fait allusion au processus de la Délivrance du peuple juif.
[b'h, d'après un dvar Torah du feuillet de la communauté Sarcelles - Tazria Métsora 5781]

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=> Comment la purification du Métsora (lépreux) fait-elle allusion à la Délivrance d’Israël?

Voici une synthèse du commentaire du Ohr Ha’Haïm HaKadoch (Métsora 14,1-9) :
- "Voici la Loi du Métsora" = ceci est une allusion aux Bné Israël qui se sont rendus impurs (la domination des Nations) par les "infections" de la Tsaraat [les souffrances infligées] (en raison de la médisance) ;
- "Le jour de sa purification" = lorsqu’il purifiera son langage et son comportement (et qu’il sera en mesure de mériter la Délivrance) ;
- "On l’amènera devant le Cohen" = Il s’agit d'Hachem appelé "Cohen" selon les dires du Zohar. A cause de leurs fautes, les Bné Israël se sont éloignés de D., aussi, à travers leur téchouva et leurs bonnes actions, se trouveront ils rapprochés de leur Créateur.
- "Le Cohen sortira du camp" = Hachem "sortira" du Lieu de Sa Chékhina (la terre d'Israël) vers les terres impures des Nations, dans lesquelles les juifs ont été exilés à cause de leurs fautes, comme il dit : "Et Hachem sortira et combattra contre ces Nations" (Zé'haria 14,3) ;
- "Et il examinera le lépreux" = D. verra alors que le peuple juif a fait téchouva et qu’il s’est purifié des "plaies" occasionnées par la Tsaraat (la médisance et plus généralement la haine gratuite, cause première de son dernier Exil) ;
- "Le Cohen ordonnera que l’on prenne, pour celui qui doit être purifié, deux oiseaux vivants et purs" = il s’agit des 2 Machia’h (Machia’h Ben Efraïm [Yossef] et Machia’h Ben David) dont les âmes très élevées, sont comparées aux oiseaux (capables de s’élever dans les hauteurs du Ciel). Aussi, le Zohar (Balak) compare-t-il le Libérateur à un grand oiseau qui va s’élever et dominer le Monde.
Selon la Tradition, Machia’h Ben Efraïm viendra en premier, puis mourra [tué dans la Guerre de Gog ouMagog - voir guémara Soucca 52b], et ensuite seulement se dévoilera Machia’h Ben David.
- "Du bois de cèdre, du cramoisi et de l’hysope" = désigne le mérite des 3 Patriarches qu’Hachem associera [à celui du Machia’h Ben Efraïm] ;
- "Le Cohen ordonnera qu’on égorge l’un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l’eau vive" = la mort du Machia’h Ben Efraïm fera expiation pour le Peuple, ainsi que rachat de leur âme, désignée par "un vase de terre", en raison de la formation du corps de l’homme à partir de la terre, et de leur bassesse spirituelle comparée à "un vase de terre" prêt à se briser. Cette expiation et ce rachat seront nécessaires à cause de l’absence de Torah, comparée à "de l’eau vive", au sein d’Israël.
- "Il prendra l’oiseau vivant, le bois de cèdre, le cramoisi et l’hysope; et il les trempera, avec l’oiseau vivant, dans le sang de l’oiseau égorgé sur l’eau vive" = Hachem accordera au Machia’h Ben David (l’oiseau vivant) le mérite des Patriarches et l’investira de la vengeance de la mort du Machia’h Ben Efraïm.
- "Il en fera 7 fois l’aspersion sur celui qui doit être purifié de la lèpre" = Hachem raffermira Sa Miséricorde à l’égard d’Israël, cela conduira à l’expiation des 7 niveaux d’impureté et annulera, en conséquence, tous les obstacles à l’attachement au divin.
- "Puis il le déclarera pur, et il lâchera dans les champs l’oiseau vivant" = Alors, grandira le Machia’h Ben David, auquel la royauté lui sera donnée pour régner sur le Monde entier.
- "Celui qui se purifie lavera ses vêtements, rasera tout son poil, et se baignera dans l’eau ; et il sera pur" = Les Bné Israël laveront les "vêtements" souillés de leur âme (leurs actions), se détacheront des plaisirs de ce Monde (leurs comportements - Midot), et purifieront leurs pensées dans l’eau de la Torah.
- "Ensuite il pourra entrer dans le camp" = Le peuple juif retournera vers le "Camp de la Chékhina" (le Temple), à Jérusalem, qui descendra construit du Ciel.
- "Mais il restera 7 jours hors de sa tente" = Cependant, il ne pourra s’approcher pour s’unir à la Chékhina tant qu’il n’aura pas laisser passer les "7 jours de propreté" (à l’instar du processus de purification de la femme Nidda).
- "Le septième jour, il rasera tout son poil, sa tête, sa barbe, ses sourcils, il rasera tout son poil ; il lavera ses vêtements, et baignera son corps dans l’eau, et il sera pur" = Le "7é jour", entièrement purifiés, les Bné Israël recevront la lumière de la Sainteté et s’uniront alors à la Chékhina (Présence Divine).
[b'h, d'après un dvar Torah du feuillet de la communauté Sarcelles - Métsora 5779]

Si la tête d’un homme se dégarnit de cheveux, celui-là n’est que chauve, il est pur (Tazria 13,40)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Il existe une sorte de Tsaraat (la lèpre), particulière aux zones pileuses de la barbe et des cheveux de la tête, on l’appelle Néték et ses règles diffèrent de la Tsaraat des zones de peaux.
Ce verset nous explique que quand quelqu’un devient chauve, il perd la spécificité de la tête en tant que zone pileuse et les caractéristiques du Néték ne s’y appliquent plus, mais comme Rachi l’explique, il garde évidement les lois d’une zone de peaux.
On peut aussi voir un autres aspect de ce verset. A la lumière des enseignements du Arizal, on apprend que les cheveux sont une allusion aux forces du Din (le jugement). C’est pour cela qu’il faut penser quand on se coupe les cheveux à faire partir de nous ces Dinim.
D’autre part on sait que les tsadikim grâce à leur Torah et leurs mitsvot sont capables de transformer les forces du Din (justice/rigueur) en Ra’hamim (miséricorde), mais ce, à condition de ne pas refauter, car si on reproduit la même faute non seulement les Dinim reprennent leur place, mais c’est avec plus de dégâts que si on ne les avaient pas délogés auparavant.

C’est le sens du mot "Kéréa’h" (chauve) de notre verset. Le chauve ne verra pas ses cheveux repousser. On peut donc lire ce verset comme suit:
- Si la tête d’un homme se dégarnit de cheveux (וְאִישׁ, כִּי יִמָּרֵט רֹאשׁוֹ), c’est à dire, quand un homme fait Téchouva et enlève de lui les Dinim amenés par ses fautes ;
- celui-là n’est que chauve (קֵרֵחַ הוּא), c’est une condition, s’il est réellement chauve, c’est-à-dire qu’il ne refera plus ces mêmes fautes, alors :
- il est pur (טָהוֹר הוּא), dans ce cas là, il est pur et il sera totalement débarrassé de ces Dinim.

"Et le jour où apparaîtra de la chair vive, l’individu sera impur" (Tazria 13,14)

-> Rachi commente : "Et le jour : le texte nous enseigne qu’il y a des jours où tu peux procéder à l’examen et d’autres où tu ne peux pas. De ce verset, nos Sages ont dit qu’on laisse au jeune marié les 7 jours qui suivent le festin [du mariage avant d’examiner s’il y a cas de lèpre] sur lui-même, son vêtement ou sa maison."

=> Néanmoins, comment comprendre qu’un jeune marié puisse être atteint de lèpre, alors que celle-ci sanctionne un péché et que, le jour du mariage, tous les péchés sont absous?

-> Le rav de Kaziglov explique que, après que Hachem a pardonné ses fautes au ‘hatan, il a le statut d’un tsadik. Dès lors, D. se montre extrêmement pointilleux à son égard, comme Il le fait envers les justes, si bien que de très légers manquements peuvent lui être reprochés. Ceux-ci peuvent le rendre passible de lèpre, mais il ne sera examiné qu’après les 7 jours suivant son mariage.

->Certains commentent que le jour du mariage les fautes des mariés sont pardonnées.
Mais à l'image de Yom Kippour, il ne s'agit que des fautes vis-à-vis d'Hachem, car pour celles vis-à-vis d'autrui nous devons leur demander pardon.

"Si tout (le corps) est devenu blanc, il est pur" (Tazria 13,13)

=> Comment comprendre que quand les tâches de Tsaraat (sorte de lèpre) blanches recouvrent une partie du corps, le lépreux est impur, mais quand elles recouvrent tout son corps, il est pur?

-> Le Chaaré Sim'ha dit qu'on peut le comprendre d'après l'allusion suivante :
Si quelqu'un a de mauvais comportements, mais qu'en parallèle, il a des qualités, cette personne est plus dangereuse que celui qui est complètement mauvais, et il faut encore plus s'en éloigner. En effet, celui qui a des qualités, les gens voient en lui un certain modèle sur certains points et risquent de se laisser influencer par lui et alors de capter aussi ses défauts. Pour éviter ce danger, il convient de s'en éloigner.
Mais celui qui est entièrement mauvais, les gens ne voient en lui aucun exemple et ne vont pas être influencer par lui. Il n'est donc pas autant nécessaire de l'écarter.
Ainsi, celui qui est complètement atteint de Tsaraat, allusion à celui qui est entièrement impur et mauvais, il est ''pur'', c'est-à-dire qu'on n'a pas tellement besoin de l'écarter et de l'éloigner, car tous savent qu'il n'y a rien à tirer de lui et sa mauvaise influence sera donc neutralisée.

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-> "S'il est tout entier devenu blanc, il est pur" (Tazria 13,13)

=> La couleur blanche pour une plaie est signe d'impureté. Mais quelqu'un qui est tout blanc, sera pur. Comment le comprendre?

-> En fait, le mal et l'impureté n'ont pas de réalité de par eux-mêmes. Le mal n'existe que du fait que soit mélangé en lui un peu de bien.
Ainsi, nos Sages disent qu'un mensonge a besoin de contenir un peu de vérité pour se maintenir. Mais quand le mal se révèle de façon totale, et que tout le bien qui y est contenu disparaît, cela conduit à sa propre autodestruction.
Quand l'impureté devient totale, elle disparaît d'elle-même. Sans un peu de vérité et de bien, le mensonge et le mal ne peut tenir.
[d'après le rav Dessler - Mikhtav méEliyahou]

-> Les tâches blanches sur la peau étaient un signe d'impureté de Tsara'at (la lèpre). Malgré tout, la Torah dit que si toute la peau du corps devient blanche, alors la personne est pure. Comment comprendre cela?

En fait, Hachem a créé le Mal et l'impureté pour laisser place au libre arbitre. En réalité, le Mal n'a pas d'existence propre. Il n'existe que pour laisser place à l'épreuve et permettre ainsi à l'homme de choisir le Bien.
L'homme vit une lutte intérieure contre le Mal. C'est ainsi qu'il a plus de mérite et donc une plus grande récompense. A chaque fois qu'il se confronte au Mal, le but est de lutter contre pour choisir le Bien.
Tout le Mal ne vient que voiler le Bien, pour laisser place à l'épreuve. En fait, le Mal n'a été créé que pour être écarté et donner toute la valeur au Bien. Qu'il y ait du Mal total, sans aucune parcelle de Bien, cela n'est donc pas possible.
Dans un cas pareil, où le Mal se renforce au point de prendre toute la place, ce Mal disparaît aussitôt. Car il n'existe que pour mettre en valeur et donner du mérite au Bien. C'est pourquoi, un corps entièrement rempli d'impureté de Tsaraat, estautomatiquement pur. Cela nous apprend à ne pas craindre le Mal, car même pleinement renforcé, il n'est voué que à disparaître.
[d'après le rav Dessler - Mikhtav méEliyahou]

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-> "Il se rasera, mais ne rasera pas la partie affectée" (Tazria 13,33)

-> Le Séfer Ha’Hinoukh voit dans cette mitsva la leçon de morale suivante :
"Cela vient nous insinuer qu’il faut supporter toute la peine ou tout le châtiment envoyé par Hachem sans protester. On ne doit pas croire qu’il y a une possibilité de les annuler et de les cacher aux autres, il faut seulement supplier D. de nous guérir."

-> "Et la plaie, il ne la coupera pas" (Tazria 13,33)

Dans le cadre du thème des plaies, la Torah interdit de gratter la plaie pour l'enlever. Si un homme est frappé d'une tâche de Tsaraat (sorte de lèpre), il lui est interdit de tenter de l'effacer. Pour quelle raison?

Le Séfer ha'Hinoukh explique que la Torah enseigne là que quand Hachem met l'homme à l'épreuve, ce dernier ne doit pas se révolter contre Lui, ni chercher à s'échapper du Décret Divin qu'il refuse d'accepter. Au contraire, l'homme devrait plutôt se remplir de émouna (foi) et accepter que le monde est dirigé par Hachem pour le Bien.
Même si les Décisions Divines ne vont pas dans le sens de la volonté personnelle de l'homme éprouvé, Hachem sait ce qui est bien pour lui. En lui causant des souffrances, Il lui fait vivre cela pour obtenir un Bien meilleur.
L'homme devrait parvenir à faire confiance à Hachem, exactement comme s'il faisait confiance à un grand médecin lui imposant des traitements douloureux avec une promesse de guérison. Hachem assure à l'homme éprouvé, la guérison en finalité. Alors, l'être éprouvé saura accepter ce que Hachem lui envoie, même si c'est douloureux, car il saura que Hachem recherche son véritable bien. Quand Hachem veut accorder à l'homme une grande lumière spirituelle, quand Il veut le rapprocher de Lui, si l'homme n'est pas prêt à recevoir ce Bienfait, il ne saura pas faire bon usage de ce Cadeau Divin. Et ce cadeau pourra le détourner du bien.

Ainsi, Hachem envoie au préalable certaines difficultés qui lui causent de la peine. Et de cette façon, s'il accepte la Volonté d'Hachem avec confiance, cette démarche permettra de le préparer et le construire en vue de recevoir ce don de Hachem, dans les meilleures conditions.
Mais, le critère est de ne pas se révolter ni de se débattre pour échapper à la Décision Divine. Si l'homme éprouvé accepte de recevoir ce que Hachem lui envoie, s'il est conscient que Hachem est le Roi du monde, et nul ne peut échapper à Sa Royauté, alors cette acceptation le préparera à recevoir le Bien que Hachem lui destine. En revanche, l'homme qui se révolte envers Hachem, exprime implicitement une forme de réaction de rejet : "Ecarte-Toi de moi!"
Refusant ainsi la préparation que Hachem lui fait vivre pour le rapprocher de Lui et lui accorder ce Bien. L'interdiction de retirer la plaie de Tsara'at vient nous enseigner que l'attitude à adopter devant les épreuves, est l'acceptation de la Volonté Divine, avec la confiance que Hachem prépare notre Bien.
Cela ne s'oppose pas aux démarches naturelles pour régler le souci. Mais l'essentiel se trouve dans la émouna. Ensuite, Hachem saura "habiller" Sa Délivrance à travers les voies de la nature.

Il doit crier "Impur, impur!" (Tazria 13,45)

-> Nos Sages (guémara Shabbat 67a) expliquent : "Le lépreux doit informer les autres de sa souffrance."
Rachi commente : "Il doit le faire lui-même."

=> Pourquoi le lépreux devait-il informer le public de son état, plus que les autres malades?

L’auteur du Midrach Yonathan nous éclaire en s’appuyant sur l’interprétation de Rachi du verset : "D. entendit la voix du jeune homme" = "Nous en déduisons que la prière du malade lui-même vaut mieux que celle d’autrui pour lui".

Le Zohar s’interroge : pourquoi le lépreux est-il appelé "enfermé"?
Il répond : parce que l’accès à sa prière est fermé dans le ciel.
[impact du lachon ara sur nos prières : http://todahm.com/2018/12/09/limportance-de-garder-sa-langue-4e-partie ]
C’est la raison pour laquelle il doit renseigner les gens sur son état, afin qu’ils prient en sa faveur. Quant aux personnes atteintes d’une autre maladie, il est préférable qu’elles prient elles-mêmes.

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-> "Et ''impur impur'' il criera" (Tazria 13,45)

=> Le lépreux criera qu'il est impur pour que les autres puissent s'écarter de lui. Mais pourquoi la Torah répète deux fois le mot "impur"?

-> Cela fait allusion au fait que quelqu'un qui impute un défaut sur les autres, cela indique qu'il a ce défaut en lui-même. On ne voit le mal chez les autres que si on a ce mal en soi.
Ainsi, ce verset peut être lu ainsi : "Et l'impur, ''impur'' il criera" = celui qui est impur, criera à l'encontre des autres qu'ils sont impurs. On ne criera ''impur'' à l'encontre d'autrui que si on est impur soi-même.
[Chla haKadoch]

Avant tout, juger selon le bénéfice du doute

+ Avant tout, juger selon le bénéfice du doute (Tazria - Métsora) :

-> Lorsque l’homme ne parvient pas à déceler la vérité pure, comme Hachem en est capable, il ne juge pas positivement son prochain et médit de lui.
Tel est le lien existant entre les 3 parachiot : Tazria, Métsora et A’haré Mot, dont les initiales forment le mot émèt.
Après la mort (a’haré mot), l’homme réalisera combien il s’est trompé en prenant la vérité pour le mensonge et inversement.
Par exemple, il pensait bien faire en médisant d’autrui, du moment qu’il ne disait que la vérité à son sujet. Arrivé au monde futur, il réalisera son erreur grossière et les immenses dommages causés à son prochain par ses paroles, outre le fait qu’en médisant, il a aussi entraîné le départ de la Présence divine de son être.

La Guémara (Pessa’him 50a) rapporte l’histoire de Rabbi Yéhochoua ben Lévi qui, après être revenu du monde de la Vérité, le décrivit à son père comme un "monde à l’envers", où les individus honorés dans ce monde ne le sont pas, tandis que ceux qui ne l’étaient pas sur terre y jouissent d’une grande estime.
Le jugement du monde futur est extrêmement subtil et l’homme est scrupuleusement jugé en fonction de chacune de ses moindres conduites terrestres.

Il est très difficile de savoir pourquoi untel a agi d’une certaine manière ; si l’on s’efforce de le juger selon le bénéfice du doute, on pourra supposer qu’il a été contraint d’agir ainsi à cause d’un cas de force majeure.
Nos Sages nous mettent en garde : "Ne juge pas ton prochain tant que tu n’es pas arrivé à sa place" (Pirké Avot 2,4).
Si on était à sa place, on en aurait sûrement fait de même. Par conséquent, en le blâmant pour cet acte, on transgresse l’interdit de médisance, puisqu’on octroie à autrui un défaut qu’on possède soi-même.

Tel est le lien étroit existant entre ces parachiot.
Celui qui sème (tazria) de la médisance devient lépreux (métsora) ; ayant publié le blâme de son prochain, il est puni de lèpre. Il ne trouvera la réparation de son péché qu’après sa mort (a’haré mot), seule celle-ci lui apportant l’expiation.
En effet, tout homme porte en lui l’image Divine. Or, en médisant d’autrui, on lui retire la grâce qu’il trouvait aux yeux de la société.
Personne ne veut plus le regarder, comme s’il était mort, privé de son image Divine. Ceci corrobore les propos de nos Sages (guémara Arakhin 15b) : "La médisance tue 3 personnes : celui qui la prononce, son auditeur et l’homme auquel elle se rapporte".

[d'après rabbi David Pinto - la voie à suivre n°1183]

"Le 8e jour, on circoncira la chair de son excroissance" (Tazria 12,3)

=> Pourquoi la circoncision est-elle tout particulièrement douloureuse le 3e jour?

En effet :

1°/ "Hachem apparut [à Avraham]" (Vayéra 18,1), Rachi commente : On était au 3e jour après la circoncision.
- "Tout homme qui se circoncit éprouve une grande douleur le 3e jour" (Pirké déRabbi Eliézer – chap.29) ;
- "Lorsqu’Avraham se circoncit, il éprouva le 3e jour une très grande douleur à sa plaie" (midrach Yalkout Chimoni – chap.82) ;

2°/ "Chékhem, fils de 'Hamor ... vit [Dina, fille de Léa], il la prit, cohabita avec elle et lui fit violence" (Vayicha'h 34,2)
Les fils de Yaakov ont réussi à faire que tous les hommes de la ville de Chékhem se circoncisent.
"Or, au 3e jour, comme ils étaient souffrants, 2 des fils de Yaakov, Chimon et Lévi, frères de Dina, prirent chacun son épée et marchèrent sur la ville en confiance, et tuèrent tous les mâles. Et 'Hamor et Chekhem son fils, ils [les passèrent au fil de l'épée. Ils prient Dina de la maison de Chékhem et sortirent." (Vayichla'h 34,25-26)]

Le Ibn Ezra de commenter : le 3e jour suivant la circoncision est le jour où la douleur est la plus forte.

[sachant qu'ils seraient très faibles en ce 3e jour, ils étaient confiants de pouvoir tous les tuer]

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-> La michna (Taanit 26a) rapporte que puisque toute la nation juive ne pouvait pas être présente à Jérusalem lorsque l'offrande journalière était apportée, les 1ers prophètes (Shmouel et David) ont institué une division des Cohanim en 24 gardes, entraînant que chaque Cohen servait pendant environ 1 semaine, et ce 2 fois par an.

De plus, pour chacune de ces gardes de Cohanim, il lui était associée une garde composée de Lévi'im et de Israël (juif autre que Cohen et Lévi), qui assistaient en tant que représentants du peuple lorsque le sacrifice quotidien de la nation juive était offert au Temple
Ces représentants de la nation (autre que Cohanim) s'appelaient : les anché maamad.

Ils devaient jeûner toute la semaine où ils étaient appelés à "exercer" à Jérusalem, à l'exception du vendredi, du Shabbath et du dimanche. [ce qui fait 4 jours : de lundi à jeudi].

La guémara (Taanit 27b) explique qu'ils ne jeûnaient pas le vendredi et le Shabbath, car cela aurait été un manque de respect pour le Shabbath, et également le dimanche car c'est le 3e jour qui a suivi la création de l'être humain (Adam ayant été créé le vendredi, veille de Shabbath).

=> Quel est le problème de jeûner 3 jours après notre création?

Rachi explique que ce 3e jour de la Création de l'homme n'est pas un jour propice à jeûner car c'est un jour faible de façon inhérente. Comme source à cette idée, Rachi cite l'épisode abordé précédemment avec Chimon et Lévi.

Selon le rav Yéhouda Wagschal, Rachi nous enseigne que la douleur ressentie le 3e jour suivant une circoncision (brit mila) ne provient pas d'un processus naturel de guérison, comme on serait tenté de le penser.
La réalité est qu'une circoncision est considérée comme une forme de création.

=> Ainsi, puisque l'humain qui est circoncis est considérée comme venant d'être créé, et puisque que le 3e jour suivant la création d'un homme est naturellement un jour faible, c'est pour cette raison que le 3e jour suivant une brit mila est le plus difficile.

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-> La guémara (Kiddouchin 38a) enseigne que Hachem complète les jours des tsadikim, d'un jour à jour, et d'un mois à mois, comme il est écrit : "Je comblerai le nombre de tes jours" (Michpatim 23,26)
Cela est compris traditionnellement comme signifiant que D. leur permet de vivre des années complètes, en les faisant mourir à la date à laquelle ils sont nés.

Cependant, à l'enterrement du rav 'Haïm de Volozhin, le rav David de Novardok a fait remarquer que rav 'Haïm est né le 2e jour de Shavouot (le 7 Sivan), et qu'il est mort le 14 Sivan.
=> Pourquoi un tel tsadik n'a-t-il pas "complété" ses années de vie?

Le rav de Novardok a répondu que le véritable anniversaire d'une personne n'est pas le jour où il sort du ventre de sa mère, mais plutôt celui de sa brit mila, moment où il naît spirituellement parlant.

Ainsi, bien que la source de l'enseignement de la guémara est Moché rabbénou, qui est né et mort le 7 Adar, cela s'explique car il est né déjà circoncis.

Le rav 'Haïm de Volozhin est mort une semaine après son anniversaire, et plus précisément le jour de sa brit mila.

=> Nous voyons de là que la brit mila n'est pas simplement une mitsva, mais comme l'écrit Rachi, c'est considéré comme une véritable création de l'être, c'est la date de naissance d'une personne.

"Le Cohen regardera et voici, il y a une séét blanche sur la peau et elle a rendu le poil blanc, ou bien il y a de la chair saine et vive dans la séét" (Tazria 13,10)

-> Rachi commente : un seul des 2 signes : le poil blanc ou la peau vive suffit à prouver que la plaie est une tsaraat.

-> Le Rambam (Michné Torah) déclare : "[En ce qui concerne le métsora], dans le cas où il y a un doute à savoir ce qui est apparu en premier : les cheveux blancs ou bien la tâche blanche sur la peau, la personne est déclarée impure."

-> La guémara (Baba métsia 86a) rapporte que selon la loi juive, si la tâche blanche (bakérét) apparaît avant le cheveu blanc (séet) alors la personne est impure, mais si c'est l'inverse, alors elle est pure.

Il y a eu un débat dans la yéchiva d'En-Haut, à savoir ce qu'il en était lorsque l'on avait un doute sur lequel de ces 2 signes est apparu en premier.
Hachem était d'avis que l'individu est pur, tandis que les autres membres de la yéchiva soutenaient : elle est impure.
Ils se sont mis d'accord pour que Rabba bar Na'hmani arbitre le débat (ce dernier encore vivant, avait déclaré qu'il dépassé tout le monde dans les lois de la lèpre).

Au moment où l'ange de la mort prenait son âme, Rabba bar Na'hmani a dit que la réponse est qu'il est pur.
Ceci a mis fin au débat de la Yéchiva d'En-Haut sur ce sujet.

=> Puisque cela est rapporté dans la guémara, comment le Rambam a pu émettre une opinion contraire, qui plus est contraire à un Sage qui se déclarait comme sans pareil dans ces lois de tsaraat?

Rabbénou Yossef Karo (Kessef Michné) répond : il y a une règle bien connue : "La Torah n'est pas au Ciel".
Cela signifie que la Torah a été écrite par Hachem, qu'Il l'a transmise aux juifs, et qu'à partir de ce moment Il leur a donné une maîtrise totale d'émettre les décisions finales de la loi juive (par nos rabbanim).
Ainsi quelque soit les décisions dans le beit din d'En-Haut, ce qui compte c'est les décisions dans le beit din d'en-bas.

La guémara (Baba métsia 59b) enseigne que Rabbi Eliezer apporta toutes les réponses du monde pour prouver son opinion mais malgré cela les rabbins refusèrent.

Il leur dit : "si j'ai raison que ce caroubier le prouve" et le caroubier se déplaça de 100 coudées (certains disent 400 cents).
Les rabbins lui dirent: "on n'apporte pas de preuve des caroubiers".

Il continua: "si j'ai raison que la rivière le prouve", et la rivière changea son cours. Ils lui dirent: "on n'apporte pas de preuve des rivières".

Il dit :"si j'ai raison que les murs de la maison d'étude le prouvent". Alors les murs commencèrent à s'affaisser.
Rabbi Yéhochoua gronda les murs : "Si les disciples de sages discutent de la halakha, en quoi cela vous regardent-ils?"
Les murs ne tombèrent pas en l'honneur de Rabbi Yéhochoua, mais ils ne se redressèrent pas en l'honneur de Rabbi Eliézer et ils sont toujours ainsi.

Il leur dit: "si j'ai raison que les cieux le prouvent". Alors une voix céleste proclama: "pourquoi vous opposez à Rabbi Eliézer, alors que la halakha suit toujours son opinion?"
Rabbi Yéhochoua se leva et dit: "Elle n'est plus dans les cieux".

Que signifie : "elle n'est plus dans les cieux"?
Rabbi Yirmiya répond: "du fait que la Torah a été donnée au Sinaï, on ne tient plus compte de la voix céleste puisqu'il est dit dans la Torah : "vous suivrez la majorité".

Rabbi Nathan rencontra le prophète Eliyahou, et lui demanda : "Que fit Dieu en entendant le propos?"
Eliyahiou haNavi de répondre: "Il riait en disant : Mes enfants m'ont vaincu, Mes enfants m'ont vaincu".

=> Rabbénou Yossef Karo conclut en disant que puisque les mots de Rabba bar Na'hmani ont été prononcés au moment où son âme le quittait, sa décision ne peut pas être considérée comme provenant de "ce monde", et c'est pourquoi le Rambam a totalement le droit d'émettre la décision contraire.

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-> Le 'Hatam Sofer dit également que personne n'était présent au moment de sa mort, personne d'autre n'a entendu la proclamation Divine demandant à Rabba bar Na'hmani de décider de la halakha dans cette dispute du Ciel.
Si les Sages ont eu connaissance de cet incident, c'est uniquement parce qu'il leur a été révélé du Ciel, et cela nous permet d'affirmer que : "la Torah n'est pas au Ciel".