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La force de se lier à un tsadik

+ La force de se lier à un tsadik :

-> "La lumière des tsadikim ... brille pour le monde entier comme le soleil. Celui qui ouvre ses fenêtres voit la lumière se déverser en lui.
De même, celui qui se rapproche des tsadikim atteint la sainteté et l'expansion de l'âme grâce à la lumière des tsadikim.

Cela n'est pas seulement vrai lorsque le tsadik est vivant dans ce monde, mais aussi lorsqu'il est passé dans l'autre monde. Parfois, dans le monde supérieur, une personne est conduite sur un chemin inconnu, dans l'obscurité et dans l'ombre de la mort. Et soudain, une lumière brille pour cette âme.
D'où vient cette lumière? C'est la lumière de l'âme du tsadik auquel cette personne a été reliée de son vivant, personnellement ou par ses enseignements.
De même, dans ce monde, il arrive qu'une personne ressente une élévation dans sa sainteté et son service d'Hachem, dans sa volonté et ses pensées, apparemment venue de nulle part. Il s'agit d'une révélation de la sainteté du tsadik auquel la personne est liée, qui s'éveille maintenant en elle".
[rabbi Klonimus Kalman de Piaseczna - séfer Déré'h haMélé'h - Yitro 5690]

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-> "La lumière des tsadikim apporte la joie" (ohr tsadikim yisma'h - Michlé 13,9).
Ainsi, ouvrons les fenêtres de notre âme et laissons entrer leur lumière, pour apprécier la vie selon la Vérité Divine.

"Chaque fois que le chemin semble plus facile, c'est probablement le yétser ara qui [nous] parle".
[Ram'hal - Messilat Yécharim chap.6]

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[en hébreu le terme "amal" (effort) est composé des mêmes lettres que "méal" (au-delà).
Avancer [spirituellement] dans la vie nécessite des efforts, et si c'est trop facile, c'est que le yétser ara est aux commandes. ]

Les dangers possibles de la lecture de biographies de nos tsadikim

+ Les dangers possibles de la lecture de biographies de nos tsadikim :

-> Le rav Its'hak Hutner écrit :
"C'est une terrible maladie que nous avons : lorsque nous parlons de la grandeur de nos guédolim, nous ne parlons que des niveaux élevés qu'ils ont atteints à la fin de leur vie. Nous décrivons leur perfection phénoménale, mais nous ne mentionnons absolument pas les énormes luttes intérieures qu'ils ont traversées. Cela donne l'impression que ces personnes sont nées pleinement développées et déjà parfaites.

Tout le monde parle de la pureté de parole du 'Hafets 'Haïm, mais qui connaît ne serait-ce qu'un infime pourcentage des combats, des luttes, des échecs et des chutes qu'il a connus dans sa guerre contre le yétser ara?
Il en résulte que lorsqu'un jeune homme plein d'aspirations et d'énergie est confronté à des défis et à des échecs, il a l'impression de ne pas réussir dans le beit midrach, car il s'imagine que réussir signifie être assis calmement et satisfait, sans que le yétser ara ne le défie, comme un tsadik dans le Gan Eden jouissant de la félicité de l'autre monde ...

Mais mon cher ami, tu dois savoir que le but de ton âme n'est pas la tranquillité du yetser tov, mais plutôt les difficultés auxquelles tu devras faire face. Tu vas certainement tomber et échouer et tu continueras à le faire dans le futur, mais je te garantis qu'à la fin de tout, tu sortiras vainqueur de la guerre ...
Je vous demande, s'il vous plaît, de ne pas vous comparer aux grands guédolim qui contrôlent leur yétser. Imaginez plutôt leur grandeur dans l'élan de leur terrible guerre contre tous leurs désirs et toutes leurs pulsions.
Lorsque vous ressentez en vous les affres d'une lutte contre le yétser ara, vous devez réaliser qu'à ce moment-là, vous ressemblez beaucoup plus aux guédolim que lorsque tout se passe bien, comme vous le souhaiteriez."

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=> Les biographies des guédolim/tsadikim sont destinées à nous inspirer sur la grandeur que la Torah peut insuffler à une personne et sur la manière dont la Torah doit être exprimée dans la vie quotidienne.
Mais elles ne sont pas destinées à nous écraser et à nous déprimer en nous faisant croire que nous ne serons jamais comme les guédolim et en nous amenant à nous considérer comme des ratés.
Chaque personne doit faire de son mieux en fonction des capacités qu'Hachem lui a données, et rien de plus.
[si un grand tsadik a fait 100% de ce que Hachem attendait de lui, et nous faisons 100% de ce que Hachem attend de nous à notre tout petit niveau (selon nos capacités), et bien c'est identique!
Il faut connaître et accepter les potentialités que nous avons, et les exploiter de notre mieux, car telle est la volonté de D. pour le mieux. ]

Liberté extérieure et liberté intérieure

+ Liberté extérieure et liberté intérieure :

-> La différence entre l'esclavage et la liberté n'est pas seulement une question de statut extérieur, où une personne est emprisonnée à un maître, tandis qu'une autre ne l'est pas. En effet, il est possible de trouver un esclave intelligent dont l'esprit est plein de liberté, et il est également possible de trouver une personne libre qui a l'esprit d'un esclave.

La vraie liberté est celle d'une personne ou d'une nation qui, poussée par un esprit exalté, reste fidèle à l'essence intérieure et à l'image divine qui l'habitent.
On sent alors que sa vie est motivée par un but plus grand qui est aligné sur son vrai moi.
En revanche, celui qui mène une vie qui n'est pas en rapport avec son caractère intérieur est rempli de l'esprit d'esclavage. Il est alors poussé par ce qui est bon et agréable à ceux qu'il considère comme faisant autorité.
Néanmoins, nous devons cheminer vers la lumière intérieure de la liberté personnelle. Comme il est écrit : "Gravé sur les tablettes" (Ki Tissa 32,16) = ne pas lire c'harout (gravé), mais plutôt 'hérout (liberté)" (Tana déBé Eliyahou Zouta 17).
[rav Avraham Kook - Olat haRéiya 2, p. 245]

"Tu peux reconnaître la vraie nature d’une personne par 3 choses :
-> sa boisson [à quel point son esprit est sous contrôle lorsqu’il boit - Rachi] ;
-> sa poche [son intégrité dans le commerce - Rachi] ;
-> et sa colère [qu’il n’est pas extrêmement exigeant, et qu’il n’est pas contrarié par des choses qui énervent la plupart des gens - Rachi.] "
[guémara Erouvin 65b]

-> Rabbi 'Haïm Kreisworth explique cela différemment :
"sa boisson" (kosso) = se réfère au moment où l'on boit du vin, est-ce qu'on boit lorsqu'il s'agit d'une sim'ha et d'un événement à célébrer ou simplement pour faire la fête avec des amis et ainsi de suite. Un autre indicateur est la quantité de vin consommée.
"sa poche" (kisso) = à quoi consacre-t-il son argent? Est-ce qu'il le donne aux pauvres, aux synagogues/lieux d'études et à d'autres œuvres de charité ou pour construire une belle maison et acheter des gadgets fantaisistes?
"sa colère" (kaasso) = Qu'est-ce qui le perturbe? Certains sont attristés par la profanation du Shabbath, le lachon ara et d'autres choses semblables, tandis que d'autres sont contrariés parce que leur honneur a été bafoué ou d'autres choses insignifiantes (ex: l'équipe de foot a perdu).

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-> b'h, d'autres explications sur cette guémara : https://todahm.com/2015/08/10/3532-2

La crainte d’Hachem ne s’acquiert que par nos efforts personnels

+++ Kora'h = la crainte d'Hachem ne s'acquiert que par nos efforts personnels :

"Et Kora’h fils de Itshar fils de Kéhat fils de Lévi prit" (Kora'h 16,1)

Rachi commente : "Il n’est pas mentionné "fils de Yaakov", car celui-ci sollicita la miséricorde Divine afin que son nom ne soit pas mêlé à la dispute, comme il est dit : "Dans leur assemblée, ne mêle pas mon honneur" (Vayé'hi 49,6).

=> Pourquoi aurait-on pensé mêler son nom (Yaakov) à la dispute? On aurait dû se contenter de dire : "Et Kora’h prit", sans mentionner le moins du monde son ascendance.

-> Le Ora'h lé'Haïm de Zeltchov explique :
selon la guémara (Baba Métsia 85a) : "Tout Talmid ‘Hakham (érudit en Torah) dont le fils et le petit-fils sont eux-mêmes des Talmidé ‘Hakhamim, la Torah établit sa résidence (dans cette famille)".

Le Ora'h lé'Haïm explique que cela concerne uniquement la Torah mais pas la crainte du Ciel, car celle-ci ne "s’établit" jamais définitivement dans une famille, puisqu’elle dépend du libre-arbitre de chacun (cela ne contredit pas le fait que si une personne accomplit des efforts personnels dans ce sens, le mérite de ses pères lui vienne en aide).

=> Dès lors, on comprend pourquoi la Torah énumère l’ascendance de Kora’h. Elle veut nous enseigner que, même doté d’une généalogie aussi illustre (fils de Itshar fils de Kéhat fils de Lévi), cela ne lui garantit pas la crainte du Ciel.
Car celui qui veut s’écarter de leur voie en a l’entière liberté, et cette crainte ne s’acquiert que par l’effort personnel.

Lorsqu'une personne a une véritable confiance en Hachem, l'Aattribut de Rigueur ne pourra pas lui nuire, même si plusieurs décrets sévères étaient émis à son encontre.
[Baal Chem Tov - Kéter Chem Tov]

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-> Lorsqu'une personne est destinée à recevoir un bien véritable, elle est d'abord confrontée à une situation douloureuse, à un test ou à une souffrance.
S'il les accepte avec amour et résiste à l'épreuve, il sera digne de recevoir le bien qui lui est destiné.
Parfois, Hachem est généreux avec une personne, et au lieu de la soumettre à une épreuve ou à une souffrance, il l'échange contre la honte à subir à travers les insultes d'un autre.
S'il supporte ces insultes sans réagir, en réalisant que tout vient de D., il sera jugé digne de recevoir cette bonté.
[Yéchouat Israël - Sidour]

L’importance d’avoir des désirs pour la sainteté

+ L'importance d'avoir des désirs pour la sainteté :

-> Influencés par la manière de penser du monde environnant, on considère souvent qu'un désir dans la avodat Hachem n'a de valeur que s'il parvient à être concrétisé.
A nos yeux, les désirs qui ne mènent pas directement à l'action sont inutiles et gaspillés.

Cependant, Rabbi Na'hman de Breslev révèle à plusieurs reprise que le désir et l'aspiration à la sainteté constituent une avoda précieuse en soi.
[voir par exemple : Si'hot haRan 12,259 ; Likouté Moharan 31 et 109 ; Sia'h Sarfé Kodech 91]

Hachem tire un plaisir immense du juif qui lutte pour élever sa tête au-dessus de la surface de la saleté [spirituelle] dans laquelle il se noie et qui dans un moment de clarté, laisse échapper un profond soupir et exprime à quel point il désire se débarrasser de ces actions et revenir à une vie de Torah et de mitsvot.
Aux yeux de notre Père céleste, cela valait la peine de créer le monde entier juste pour que ce seul soupir s'élève vers les cieux.
Nous n'avons pas la moindre idée de l'impact que cette petite expression d'un désir saint a dans tous les mondes spirituels.

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-> Rabbi Nathan pousse cette idée un peu plus loin.
Dans le Likouté Halakhot (Hilkhot Areiv 3:4), Rabbi Nathan explique que, d'une certaine manière, la création du monde n'avait pour but que de créer une barrière qui mettrait une distance entre l'âme juive et le Maître du monde, et ce afin de créer une situation dans laquelle il serait possible d'aspirer à Sa proximité.

=> Il s'agit là d'une idée incroyablement puissante. Le fait de désirer de la sainteté n'est pas simplement "toléré" par Hachem, mais il représente le but même de la création!

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-> Dans le même ordre d'idées, le Zohar haKadoch (Térouma 150b) enseigne qu'aucun bon désir n'est jamais ignoré par Hachem, même ceux qui ne semblent pas se matérialiser par une action concrète.
Qu'il mérite ou non d'être concrétisé par des actions de sainteté, le sentiment même d'aspiration et de désir de changer sa vie et de se rapprocher d'Hachem est extrêmement précieux à Ses yeux.

-> Selon Rabbi Nathan :
Une fois, Rabbi Na'hman [de Breslev] m'a parlé en termes élogieux de la grandeur du désir, du languissement et de l'aspiration à des activités saintes, même si l'on ne mérite pas de les accomplir.

Il en a apporté la preuve par une halakha du Shoul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 62:4) qui stipule que si l'on se trouve dans un endroit impur où l'on ne peut pas réciter la lecture du Shéma, on doit penser les mots dans son cœur.
Les autorités halakhiques (Magen Araham 62:2) expliquent que lorsqu'une personne pense dans son cœur qu'elle doit réciter la lecture du Shéma maintenant mais qu'elle ne le peut pas, et qu'elle en ressent de la peine, elle reçoit une récompense,
Cela démontre que le désir et l'envie que l'on ressent à l'égard d'une mitsva, même si l'on n'est pas en mesure d'accomplir la mitsva, sont extrêmement précieux et que l'on reçoit une récompense pour cela.
[Si'hot haRan 260 ; voir aussi Si'hot haRan 27]

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-> Le rav Avraham Kook (Orot haTéchouva 17:3) écrit :
"au moment où l'esprit pur et saint de la téchouva repose sur [quelqu'un] ... il avance et s'élève dans des pensées qui brûlent du feu d'un regret total concernant tous ses fautes ; au moment où son âme embrasse avec amour la gloire [d'Hachem] , au moment où il désire de tout son cœur et de toute son âme, avec les profondeurs les plus impressionnantes d'un désir ardent de suivre une voie simple et droite, de devenir un tsadik et d'accomplir la justice, d'être droit et de marcher dans le bon sentier.
Alors même s'il n'est pas encore décidé comment il va retirer ses pieds de la saleté de ses fautes, même s'il n'est pas encore tout à fait clair comment il va réussir à rectifier le passé, même si les chemins pratiques ne sont pas encore dégagés devant lui et sont encombrés de grosses pierres, le désir d'être bon = c'est l'esprit du Gan Eden qui est soufflé dans l'âme et la remplit d'une joie sans fin, jusqu'à ce que même le Guéhinam ardent de sa profonde douleur soit transformé en un courant d'agréments."

[ainsi selon le rav Kook, un désir à la sainteté est "un esprit du gan Eden". ]

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+ Un juif peut toujours désirer à davantage de sainteté :

-> Les tsadikim enseignent que si le yétser ara a le droit de voler la sainteté et la pureté de la vie d'une personne, il y a un élément qu'il n'est jamais autorisé à toucher : le désir de sainteté d'un juif.
[Likouté Halakhot - Hilkhot Areiv 3:5 ; voir aussi le Néfech ha'Haïm 1:18]

Si, à un niveau simple, le dicton : "Rien ne s'oppose au désir" (ein davar ha'omed bifné haratson - cité au nom du 'Hida), est l'équivalent hébreu de "Quand on veut on peut", Rabbi Nathan enseigne qu'il y a une signification plus profonde : rien ne peut jamais empêcher un juif de désirer la sainteté.
"Même lorsqu'il n'y a en fait aucun moyen, il y a toujours un potentiel de volonté "(Likouté Halakhot - Hilkhot Areiv 3:5).

-> Le rav Yaakov Klein dit :
Même dans le gouffre le plus sombre et le plus sale de la pourriture spirituelle et de l'éloignement d'Hachem, le juif a la capacité de désirer d'être de nouveau proche de Lui.
Piégé par les liens de la dépendance, possédé par une force maléfique déterminée à détruire jusqu'au dernier vestige de son lien avec la spiritualité, le juif conserve néanmoins sa capacité à aspirer à la sainteté dont il est si éloigné ...
Par conséquent, même si un juif est dans un tel état qu'il ne peut pas exprimer clairement un désir de proximité avec Hachem, il peut toujours pénétrer plus profondément dans son cœur et exprimer un désir de désirer.
Et si ce désir fait également défaut, il peut désirer de désirer de désirer, et ainsi de suite, à l'infini. [] Quelle que soit l'éloignement spirituel d'un juif : "ein davar ha'oméd bifné haratso" = rien ne peut l'empêcher d'aspirer à rentrer chez lui.

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-> Rabbi Nathan (Likouté Halakhot - Hilkhot Areiv 3:5) écrit :
"L'essentiel est : qu'il n'y a pas de désespoir dans le monde!
Même si quelqu'un est tel qu'il est (très bas spirituellement parlant et souillée par de [nombreuses] fautes) ... il devra s'encourager à aspirer et à désirer Hachem constamment, à tout moment.
En faisant cela, il méritera sans aucun doute de se libérer de sa folie et fera certainement téchouva.

Ce chemin est un bon conseil pour chaque personne [juive] dans le monde, quelle que soit sa taille [spirituelle] ; du grand tsadik ... [au très grand racha] ; même ainsi, grâce à l'aspect du désir, tous peuvent mériter de s'élever du niveau le plus bas possible jusqu'au sommet de tous les sommets.

Il est impossible d'expliquer l'immense bénéfice de l'aspiration et du désir à la sainteté, ... parce qu'il est impossible de décrire par écrit ne serait-ce qu'un tout petit peu, ne serait-ce qu'un millième de millième de millimètre ...

Bien qu'il soit possible que le yétser ara prenne le dessus sur une personne et l'empêche d'accomplir tous les autres conseils, il est impossible [au yétser ara] d'annuler la volonté positive [d'un juif], car quel que soit l'état dans lequel on se trouve, même ainsi, [on peut toujours dire] : "Je veux retourner à Hachem avec un désir puissant".
En effet, qui est le fou ou le détraqué qui ne désire pas le bien véritable et éternel?
Certes, il peut être difficile pour quelqu'un de surmonter ce qu'il doit surmonter. Mais il est certain que tout juif qui croit en Hachem a un désir extrêmement fort de retourner à Lui.

Malheureusement, il ne connaît pas la valeur du désir et n'apprécie pas le fait que le désir est, en soi, une chose très précieuse.
Par conséquent, lorsqu'il voit combien de fois il a désiré s'approcher d'Hachem et que pourtant il n'a toujours pas mérité de réussir, ou même qu'il s'est davantage souillé [par des fautes], il s'abandonne et oublie de continuer à désirer, jusqu'à ce que son saint désir devienne caché.

En vérité, ce défaut [de cesser d'aspirer à davantage de spiritualité, de proximité avec D.] est pire que tous les autres, car quoi qu'il arrive, il ne faut pas se relâcher ou abandonner son désir à la sainteté.
Au contraire, il faut s'habituer à désirer continuellement et avec de plus en plus d'intensité.
Ce désir est en soi très bon [même si rien de concret ne change], et c'est grâce à lui que l'on méritera une téchouva complète et tous les niveaux de sainteté."

=> On voit que le pire défaut d'un juif, c'est son manque d'ambition, d'aspiration, à la sainteté.

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-> Ailleurs, Rabbi Nathan (Likouté Halakhot - Hilkhot Nétillat Yadayim léSéouda 6:51) écrit :
"Car l'encouragement principal découle du désir, c'est-à-dire que peu importe ce qu'une personne traverse, peu importe ce qui se passe, elle doit néanmoins se renforcer avec un désir extrêmement puissant envers Hachem, et désirer ardemment retourner à Hachem, quel que soit l'endroit où elle se trouve. Car en fin de compte, que restera-t-il d'elle (de nous)?
Surtout après que les véritables tsadikim nous ont révélé que le désir positif est lui-même extrêmement précieux [aux yeux d'Hachem] et [pour chacun de nos désirs à la sainteté nous serons éternellement récompensés de choses] de grande valeur".

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-> Paradoxalement, alors qu'il est si facile d'exprimer notre puissant désir de nous rapprocher d'Hachem, nous nous engageons rarement dans cette voie.
D'une manière ou d'une autre, cet aspect si important de l'avodat Hachem souffre d'une négligence continuelle, tant sur le plan personnel que communautaire.
La raison principale de cette abstention est notre manque de foi dans la valeur inhérente de l'aspiration à la sainteté.
Au plus profond de nos cœurs, une voix intérieure se moque de cette avoda comme d'une perte de temps et d'énergie. "Le désir de sainteté ne vaut rien", dit-elle. "Quelque chose d'aussi simple que de seulement exprimer un désir est bien trop facile pour avoir un véritable effet sur votre position spirituelle".

-> Selon le 'Hayé Moharan (492) :
"Il y a des moments où une personne se dérobe à accomplir une tâche sacrée en raison de sa difficulté et des obstacles qui se dressent sur son chemin. Il ne fait tout simplement pas assez d'efforts pour les briser.
D'autres fois, c'est l'inverse. Il s'éloigne de la tâche parce qu'elle est trop facile, il la considère comme quelque chose de si simple qu'il ne peut pas croire que la vie même de son âme puisse dépendre de quelque chose d'aussi insignifiant."

[cela donne un éclairage sur le fait que nous ne pouvons pas savoir la récompense de notre avodat Hachem : parfois c'est dur et l'on doit faire les efforts pour se surpasser, et parfois c'est tellement insignifiant à nos yeux qu'on doit faire des efforts pour l'accomplir avec joie et motivation (car Hachem le veut).
Désirer Hachem, désirer à davantage de spiritualité, cela nous semble d'aucun intérêt (arrête de délirer/rêvasser dans tes pensées!), et pourtant cela est extrêmement précieux pour Hachem. ]

=> Ne nous y trompons pas : c'est la voix du yetser ara. Sa grande conscience de la valeur du désir sacré d'un juif pour le Maître du monde l'oblige à faire tout ce qui est en son pouvoir pour s'assurer qu'il ne soit jamais exprimé.
La voix du yétser ara nous convainc de laisser de côté notre désir de sainteté, que notre temps est bien mieux employé dans les domaines plus distingués de la avodat Hachem, tels que l'accumulation de connaissances en Torah, qui peuvent être mesurées et donc respectées.

Désirer à la sainteté n'est pas une perte de temps et d'énergie, mais représente le but même de la création, la quintessence de l'être.
Bien qu'il soit difficile à évaluer avec nos mesures d'êtres humains, le désir représente l'ingrédient central de la vie, l'esprit qui donne un sens et une vitalité à toutes nos entreprises.

[Hachem désire le coeur, notre coeur plein de joie et d'aspirations à avoir un maximum de proximité avec papa Hachem.
Evidemment que les actions sont indispensables, mais elles sont limitées (ex: par nos capacités, par le temps, ...), et en exprimant des aspirations/désirs, on peut laisser libre place pour tendre vers une élévation infinie, et donc s'élancer vers Hachem. C'est permettre à notre coeur, à notre âme, de pouvoir s'exprimer sans limite d'amour et d'envie spirituels! ]

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-> "Chaque juif a le devoir de dire : Quand mes actes atteindront ceux de mes ancêtres?" (Tana déBé Eliyahou rabba 25).

Le rav Its'hak Blazer (Kokhvé Ohr hé'Hadach 32) explique la raison de ce midrach :
"Pour progresser spirituellement, il faut aspirer à la grandeur.
Si on éprouve ce désir, on trouvera la façon de surmonter les obstacles sur le chemin ; sans ce désir, on restera toujours à la même place.
L'homme doit lutter sur son chemin en aspirant toujours à atteindre le sommet de la montagne, avec l'espoir que ses actes atteignent ceux d'Avraham, Its'hak et Yaakov. Ce désir le conduira sur des routes et à des stratégies qui l'élèveront aux plus hauts sommets."

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-> Hachem a créé l'homme dans le but d'en faire un être élevé et spirituel, s'élevant au-dessus des animaux et de tout comportement basique.
Hachem a fait de l'homme un être droit, unique parmi toute la création, pour lui montrer qu'il a la possibilité de s'élever et de devenir le sommet de toute vie. L'échec de l'homme dans cette noble mission exigeait la justice ; c'est pourquoi Hachem a provoqué le Déluge.
[Ramban - Noa'h 6,4]
ainsi selon le Ramban, l'effondrement moral qui s'est produit au moment du Déluge a commencé par un manque d'aspiration à la sainteté.

[issu du dvar Torah : https://todahm.com/2023/12/27/noah-la-reelle-raison-du-deluge-le-manque-dambition-spirituelle ]

Les 3 niveaux de crainte d’Hachem

+ La crainte d'Hachem :

-> Rabbi Levi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Kédochim) décrit qu'il y a 3 niveaux ascendants de crainte d'Hachem : le premier est appelé : yirat haOnéch, le deuxième : yirat ha'Hét, et le troisième est appelé : yirat haRomémout.

1°/ Le niveau le plus bas, yirat haOnéch = la peur du châtiment, de la punition.
Une personne a la yirat haOnéch se retient de fauter, non pas par amour pour Hachem ou par crainte de gâcher sa relation avec le Divin, mais parce qu'elle craint les conséquences d'une punition.
Alors que Rabbi Na'hman de Breslev valide ce niveau de crainte, affirmant qu'il est nécessaire pour un débutant en avodat Hachem, le rabbi de Berditchev (dans Kédochim et Ekev) le dénigre grandement, l'appelant "un niveau bas".
De même, rabbi Moché Cordovero (Tomer Dvora - chap.9) écrit : "le trait de la crainte peut facilement être utilisé sur les répercussions : si l'on craint les souffrances, la mort ou le Guéhinam, ....
Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.24) enseigne : "Cette crainte [yirat haOnéch] n'est pas celle qui est propre aux sages ou aux personnes douées d'intelligence".

[ainsi certes cette crainte est nécessaire, mais elle ne doit pas être une finalité, mais un tremplin vers les niveaux supérieurs. ]

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2°/ Le niveau de peur suivant est la yirat ha'Hét = la peur de la faute.
Le rabbi de Berditchev enseigne que pour atteindre le plus haut niveau de crainte, la yirat haRomémout, il faut d'abord atteindre le niveau de yirat ha'Hét.
Une personne à ce niveau ne craint pas la punition qu'elle recevra si elle commet une faute. Elle craint plutôt la faute elle-même et sa capacité à rompre le lien qui l'unit au Maître du monde.
Elle parvient à ce niveau de crainte en contemplant la bonté d'Hachem (d'où l'importance d'avoir de la gratitude à D. sur chaque petite chose de la vie) et en réalisant l'incroyable privilège qu'elle a de pouvoir observer la Torah et de maintenir une relation directe avec le Créateur de toute existence.

Le Or'hot Tsaddikim (fin du chaar haAva) écrit :
"Et lorsqu'une personne contemple les grands êtres et reconnaît leur grandeur, de l'ange aux constellations, voyant la sagesse d'Hachem dans toutes Ses créations, l'amour monte dans son cœur pour Hachem et elle a soif et se languit de Son créateur.
Cela l'amène à craindre Hachem, non pas par crainte d'une punition, mais plutôt, comme un mari qui aime sa femme, craint de faire quelque chose qui pourrait nuire à leur amour.
De même, en raison de son amour ardent pour Hachem, il craint de transgresser les mitsvot ...
Cette crainte est une crainte née de l'amour."

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3°/ Le 3e et plus haut niveau est celui de : yirat haRomémout, la crainte élevée, majestueuse.
Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Kédochim) écrit :
"la yirat haRomémout est la véritable crainte, celle qu'entretiennent les tsadikim. Les tsaddikim sont constamment au niveau du "Ayin" (ex: rien ne peut exister une seconde sans qu'Hachem ne le permette), sont à l'écoute de la réalité cachée [que la pure divinité remplit toute la création] et pensent constamment à la façon dont Hachem est infini et dépasse l'entendement humain, à la façon dont tous les anges et les forces célestes redoutables sont absolument réduits à néant devant Sa Gloire ...
Lorsqu'un tsadik atteint ce niveau de crainte, il est complètement lié au monde spirituel et il rompt avec tous les plaisirs matériels pour se lier à son âme seule ...
Le but de la Torah est d'amener quelqu'un à cette peur, d'annuler ses 248 os et ses 365 veines et tendons en respectant les 248 commandements positifs et les 365 commandements négatifs afin qu'il puisse arriver au niveau de Ayin (ex: annuler son égo, pour laisser pleine place à Hachem)".

La distinction entre cette crainte et la précédente est subtile, mais elle existe.
Le Baal haTanya (Likouté Amarim - Tanya chap.43) définit la différence en enseignant qu'alors que yirat ha'Hét est atteint par la contemplation des créations, les "vêtements" qui révèlent la Gloire de D. dans ce monde, la yirat haRomémout naît de la contemplation de la divinité intérieure qui remplit ces créations seules, arrivant au niveau de Ayin où il n'y a rien d'autre que l'Infini et la parole de la sainte Torah.

-> Comme nous pouvons le supposer, ces niveaux ne sont pas du tout faciles à atteindre. Mais il est important d'avoir un but, un cadre de référence pour ce vers quoi nous tendons.
Oui, le niveau de yirat haRomémout peut être bien au-delà de notre portée. Mais peut-être pouvons-nous faire de notre mieux pour atteindre ce niveau de yirat ha'Hét, pour craindre non pas le Guéhinam mais une déconnexion avec notre Père aimant dans les cieux qu'une faute provoquera.
Plus nous garderons ces idées à l'esprit, plus nous serons en mesure de les travailler et d'atteindre la véritable et ultime crainte d'Hachem, la yirat haRomémout.
[rav Yaakov Klein]

"Les larmes coulent vers le haut. Lorsque vous voyez les larmes de quelqu'un couler de ses yeux, elles ne descendent pas [perdues inutilement] ... mais elles montent au ciel!
Quand quelqu'un pleure, D. lui donne le plus grand, le plus profond privilège ... celui d'embrasser ses larmes!"
[rabbi Shlomo Carlebach]