"Hachem parla à Moché, lui disant de donner des instructions aux Bné Israël et de leur dire : "Prenez soin d'offrir Mon sacrifice consumé de nourriture en son temps afin qu'il soit pour Moi une odeur agréable ... Prépare un agneau le matin et le 2e l'après-midi" (Pin'has 28,1-4)
-> Les commandements des sacrifices suivent le chapitre annonçant la mort prochaine de Moché pour nous apprendre que tant que Moché était en vie, les Bné Israël n'avaient pas besoin d'offrir de sacrifices ; le mérite de Moché suffisait pour les protéger.
A présent, son heure était venue, les laissant sans défenseur.
Hachem indique donc à Moché quels sacrifices protégeraient les Bné Israël.
-> Le sacrifice quotidien (le tamid) doit nous enseigner un principe fondamental de notre foi : un homme doit reconnaître le bien qui lui est accordé et ne pas être ingrat.
L'ingratitude est le défaut le plus répréhensible qui soit. Non seulement il n'est pas bon de nier une faveur qu'on nous a accordée, mais s'abstenir de remercier conduirait le bienfaiteur à regretter son acte et à décider de ne plus le répéter.
Nous devons reconnaître en permanence les actes de bienfaisance infinie que D. nous prodigue et pour lesquels nous ne pourrons jamais Le dédommager.
Comment pouvons-nous Lui exprimer convenablement notre reconnaissance pour les 2 remarquables présents qu'Il nous a offerts?
L'un consiste à nous avoir donné la sainte Torah, qu'Il a refusée à toute autre nation, pour nous permettre d'atteindre la perfection spirituelle. Quel meilleur bienfait peut-il exister qu'un bienfait pour l'âme?
Le 2e est de nous avoir accordé une grande faveur en nous libérant physiquement d'Egypte où nous étions esclaves.
Afin de nous permettre de Le remercier et de Le louer pour ces 2 bienfaits, D. nous a ordonné d'offrir le sacrifice quotidien.
Le tamid du matin est lié au don de la Torah qui eut lieu le matin, comme il est écrit : "Ce fut au 3e jour. Il y eut le tonnerre et les éclairs le matin, avec un nuage épais sur la montagne et le son du shofar qui s'intensifiait" (Yitro 19,16).
Le sacrifice de l'après-midi est lié à la sortie d'Egypte car le sacrifice de Pessa'h a été égorgé l'après-midi, comme ile st écrit : "Toute la communauté d'Israël l'égorgera l'après-midi" (Bo 12,6) et notre verset déclare : "et le 2e agneau l'après-midi".
Pour la même raison, Hachem a ordonné qu'une offrande de céréale d'un dixième d'épha de semoule accompagne le sacrifice quotidien.
Cette offrande commémore le grand miracle que D. accomplit lors de la sortie d'Egypte en faisant tomber la manne du ciel pour nous.
Chaque personne récoltait un "omère" de manne (Béchala'h 16,16), égal à un dixième d'épha.
Ainsi, D. nous ordonne ici d'offrir un dixième d'épha de semoule de blé en souvenir de ce mracle.
De plus, ces 2 grands bienfaits rehaussèrent la réputation d'Israël parmi les nations du monde.
Hachem nous a donc demandé de mélanger la semoule de blé à l'huile. Car comme l'huile ne se mélange pas à d'autres liquides, les Bné Israël ne s'assimilent pas aux nations.
Ils reçurent cette qualité unique à ce moment-là.
Hachem nous a aussi ordonné d'ajouter au sacrifice quotidien une libation de vin [pour célébrer Ses bienfaits]. Le vin réjouit l'homme s'il ne consomme pas plus d'un quart de log ; une quantité plus grande le rendrait mélancolique.
[ainsi, nous n'offrons qu'un quart de hin de vin]
[Méam Loez]
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+ Le sacrifice quotidien (le tamid) :
-> Le Méam Loez (Pin'has 28,8) écrit :
A l'exception des 50 jours où les Bné Israël séjournèrent auprès du mont Sinaï, ils ne purent accomplir le commandement d'offrir le sacrifice quotidien car ils demeurèrent 38 ans dans un désert inculte, où l'on ne pouvait obtenir de bétail pour offrir 2 agneaux par jour.
De plus, au cours de leurs déplacements dans cette région où "il n'y a pas de plantes, de figues, de raisins ou de grenades" ('Houkat 20,5), ils ne disposaient ni de l'huile ni du vin qui constituaient une partie indispensable du sacrifice. Ils ne purent pas emporter avec eux des milliers de mesures d'huile et de vin pour le sacrifice quotidien.
Bien qu'il soit dit dans la paracha 'Houkat que les Bné Israël possédaient du bétail ("Pourquoi conduisez-vous la congrégation de D. dans le désert? Pour que nous mourrions, nous et notre bétail?" - 'Houkat 20,4), ils exprimèrent cette plainte à l'époque où ils campaient à Kadech car ils pouvaient acheter du bétail. De plus, cette année-là, ils possédaient une grande quantité de bétail qu'ils avaient pris comme butin après la guerre contre Si'hone et Og.
Comme les Bné Israël ne pouvaient pas accomplir ce commandement à l'exception des 50 jours où ils se trouvaient autour du mont Sinaï, le verset dit : "Tel est l'holocauste quotidien, [le même qui fut] offert au mont Sinaï".
Hachem leur disait : "Comme vous avez offert le sacrifice quotidien au mont Sinaï dans le Michkan édifié au pied de la montagne, vous ferez de même en entrant en terre d'Israël".
Il ne devait y avoir aucune interruption dans l'accomplissement de cette mitsva du sacrifice quotidien, pas même le Shabbath et les jours de fête, comme l'exprime son nom : le "tamid" (sacrifice continuel).
Le mot "tamid" renferme aussi une allusion aux 2 agneaux qui devaient être offerts toute l'année, matin et soir.
Le verset dit : "deux agneaux d'un an sans défaut, chaque jour" (témimim chnayim layom).
La valeur numérique de cette expression est de 730, exactement 2 fois le nombre de jours dans l'année (2 * 365). Cela signifie qu'il fallait offrir 2 agneaux chaque jour, 365 jours par an, sans interruption.
L'expression "en son temps" (bémo'ado) signifie, selon nos Sages, que le sacrifice quotidien devait être offert le Shabbath aussi.
De plus, il fallait l'offrir au cours des 4 premières heures de la journée, lorsque la lumière du soleil inonde progressivement la terre.
On remarquera que les mots "taassé babokère" (prépare le matin) ont la même valeur numérique que "léarba chaot" (pendant 4 heures).
Le tamid du matin et celui de l'après-midi n'étaient pas offerts au même endroit.
Comme le soleil se lève à l'est, le sacrifice était offerts à l'ouest ; le tamid de l'après-midi était offert à l'est car le soleil se couche à l'ouest.
On procédait ainsi pour éviter d'offrir un sacrifice dans la direction du soleil et pour se démarquer des non-juifs qui adoraient le soleil.
Au contraire, on offrait le sacrifice quotidien en tournant le dos au soleil, comme le montre l'expression : "chnayim layom" (2 chaque jour), c'est-à-dire "kénégued hayom" (du côté opposé au lever ou au coucher du soleil).
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-> "Shavouot ... vous présenterez un holocauste de 2 jeunes taureaux, un bélier et 7 agneaux d'un an" (Pin'has 28,26-27)
-> Le Cohen exécutait les mouvements de balancement avec les 2 moutons vivants puis il les égorgeait.
Après leur avoir enlevé la peau, il prenait la poitrine et la patte de chaque agneau et les posait sur les 2 pains. Puis il plaçait ses 2 mains sous les pains, les soulevait et les déplaçait vers les 4 points cardinaux pour évoquer que la terre entière appartient à D.
Il les balançait également de haut en bas pour montrer que le ciel et la terre Lui appartiennent.
Ces mouvements de balancement avaient également pour but, d'une part, de contrer les effets des vents nuisibles soufflant des 4 coins de la terre, et d'autres part, de retenir les pluies nocives par les mouvements verticaux.
Ceci nous montre l'influence et la signification des mitsvot.
Ces mouvements de balancement, qui ne sont qu'un aspect mineur de la mitsva ordonnée ici, contribuent à écarter de nous les dangers.
A plus forte raison, les commandements eux-mêmes ont le pouvoir de prévenir malheurs et calamités et de conduire l'homme à la vie dans ce monde et dans le monde futur.
Après avoir accompli les mouvements de balancement avec ces parts du sacrifices, le Cohen les offrait sur l'autel. Le reste de la viande était consommé par les Cohanim.