Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Hachem parla à Moché, lui disant de donner des instructions aux Bné Israël et de leur dire : "Prenez soin d'offrir Mon sacrifice consumé de nourriture en son temps afin qu'il soit pour Moi une odeur agréable ... Prépare un agneau le matin et le 2e l'après-midi" (Pin'has 28,1-4)

-> Les commandements des sacrifices suivent le chapitre annonçant la mort prochaine de Moché pour nous apprendre que tant que Moché était en vie, les Bné Israël n'avaient pas besoin d'offrir de sacrifices ; le mérite de Moché suffisait pour les protéger.
A présent, son heure était venue, les laissant sans défenseur.
Hachem indique donc à Moché quels sacrifices protégeraient les Bné Israël.

-> Le sacrifice quotidien (le tamid) doit nous enseigner un principe fondamental de notre foi : un homme doit reconnaître le bien qui lui est accordé et ne pas être ingrat.
L'ingratitude est le défaut le plus répréhensible qui soit. Non seulement il n'est pas bon de nier une faveur qu'on nous a accordée, mais s'abstenir de remercier conduirait le bienfaiteur à regretter son acte et à décider de ne plus le répéter.

Nous devons reconnaître en permanence les actes de bienfaisance infinie que D. nous prodigue et pour lesquels nous ne pourrons jamais Le dédommager.
Comment pouvons-nous Lui exprimer convenablement notre reconnaissance pour les 2 remarquables présents qu'Il nous a offerts?
L'un consiste à nous avoir donné la sainte Torah, qu'Il a refusée à toute autre nation, pour nous permettre d'atteindre la perfection spirituelle. Quel meilleur bienfait peut-il exister qu'un bienfait pour l'âme?
Le 2e est de nous avoir accordé une grande faveur en nous libérant physiquement d'Egypte où nous étions esclaves.

Afin de nous permettre de Le remercier et de Le louer pour ces 2 bienfaits, D. nous a ordonné d'offrir le sacrifice quotidien.
Le tamid du matin est lié au don de la Torah qui eut lieu le matin, comme il est écrit : "Ce fut au 3e jour. Il y eut le tonnerre et les éclairs le matin, avec un nuage épais sur la montagne et le son du shofar qui s'intensifiait" (Yitro 19,16).
Le sacrifice de l'après-midi est lié à la sortie d'Egypte car le sacrifice de Pessa'h a été égorgé l'après-midi, comme ile st écrit : "Toute la communauté d'Israël l'égorgera l'après-midi" (Bo 12,6) et notre verset déclare : "et le 2e agneau l'après-midi".

Pour la même raison, Hachem a ordonné qu'une offrande de céréale d'un dixième d'épha de semoule accompagne le sacrifice quotidien.
Cette offrande commémore le grand miracle que D. accomplit lors de la sortie d'Egypte en faisant tomber la manne du ciel pour nous.
Chaque personne récoltait un "omère" de manne (Béchala'h 16,16), égal à un dixième d'épha.
Ainsi, D. nous ordonne ici d'offrir un dixième d'épha de semoule de blé en souvenir de ce mracle.

De plus, ces 2 grands bienfaits rehaussèrent la réputation d'Israël parmi les nations du monde.
Hachem nous a donc demandé de mélanger la semoule de blé à l'huile. Car comme l'huile ne se mélange pas à d'autres liquides, les Bné Israël ne s'assimilent pas aux nations.
Ils reçurent cette qualité unique à ce moment-là.

Hachem nous a aussi ordonné d'ajouter au sacrifice quotidien une libation de vin [pour célébrer Ses bienfaits]. Le vin réjouit l'homme s'il ne consomme pas plus d'un quart de log ; une quantité plus grande le rendrait mélancolique.
[ainsi, nous n'offrons qu'un quart de hin de vin]
[Méam Loez]

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+ Le sacrifice quotidien (le tamid) :

-> Le Méam Loez (Pin'has 28,8) écrit :
A l'exception des 50 jours où les Bné Israël séjournèrent auprès du mont Sinaï, ils ne purent accomplir le commandement d'offrir le sacrifice quotidien car ils demeurèrent 38 ans dans un désert inculte, où l'on ne pouvait obtenir de bétail pour offrir 2 agneaux par jour.
De plus, au cours de leurs déplacements dans cette région où "il n'y a pas de plantes, de figues, de raisins ou de grenades" ('Houkat 20,5), ils ne disposaient ni de l'huile ni du vin qui constituaient une partie indispensable du sacrifice. Ils ne purent pas emporter avec eux des milliers de mesures d'huile et de vin pour le sacrifice quotidien.

Bien qu'il soit dit dans la paracha 'Houkat que les Bné Israël possédaient du bétail ("Pourquoi conduisez-vous la congrégation de D. dans le désert? Pour que nous mourrions, nous et notre bétail?" - 'Houkat 20,4), ils exprimèrent cette plainte à l'époque où ils campaient à Kadech car ils pouvaient acheter du bétail. De plus, cette année-là, ils possédaient une grande quantité de bétail qu'ils avaient pris comme butin après la guerre contre Si'hone et Og.

Comme les Bné Israël ne pouvaient pas accomplir ce commandement à l'exception des 50 jours où ils se trouvaient autour du mont Sinaï, le verset dit : "Tel est l'holocauste quotidien, [le même qui fut] offert au mont Sinaï".
Hachem leur disait : "Comme vous avez offert le sacrifice quotidien au mont Sinaï dans le Michkan édifié au pied de la montagne, vous ferez de même en entrant en terre d'Israël".

Il ne devait y avoir aucune interruption dans l'accomplissement de cette mitsva du sacrifice quotidien, pas même le Shabbath et les jours de fête, comme l'exprime son nom : le "tamid" (sacrifice continuel).
Le mot "tamid" renferme aussi une allusion aux 2 agneaux qui devaient être offerts toute l'année, matin et soir.
Le verset dit : "deux agneaux d'un an sans défaut, chaque jour" (témimim chnayim layom).
La valeur numérique de cette expression est de 730, exactement 2 fois le nombre de jours dans l'année (2 * 365). Cela signifie qu'il fallait offrir 2 agneaux chaque jour, 365 jours par an, sans interruption.

L'expression "en son temps" (bémo'ado) signifie, selon nos Sages, que le sacrifice quotidien devait être offert le Shabbath aussi.
De plus, il fallait l'offrir au cours des 4 premières heures de la journée, lorsque la lumière du soleil inonde progressivement la terre.
On remarquera que les mots "taassé babokère" (prépare le matin) ont la même valeur numérique que "léarba chaot" (pendant 4 heures).

Le tamid du matin et celui de l'après-midi n'étaient pas offerts au même endroit.
Comme le soleil se lève à l'est, le sacrifice était offerts à l'ouest ; le tamid de l'après-midi était offert à l'est car le soleil se couche à l'ouest.
On procédait ainsi pour éviter d'offrir un sacrifice dans la direction du soleil et pour se démarquer des non-juifs qui adoraient le soleil.
Au contraire, on offrait le sacrifice quotidien en tournant le dos au soleil, comme le montre l'expression : "chnayim layom" (2 chaque jour), c'est-à-dire "kénégued hayom" (du côté opposé au lever ou au coucher du soleil).

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-> "Shavouot ... vous présenterez un holocauste de 2 jeunes taureaux, un bélier et 7 agneaux d'un an" (Pin'has 28,26-27)

-> Le Cohen exécutait les mouvements de balancement avec les 2 moutons vivants puis il les égorgeait.
Après leur avoir enlevé la peau, il prenait la poitrine et la patte de chaque agneau et les posait sur les 2 pains. Puis il plaçait ses 2 mains sous les pains, les soulevait et les déplaçait vers les 4 points cardinaux pour évoquer que la terre entière appartient à D.
Il les balançait également de haut en bas pour montrer que le ciel et la terre Lui appartiennent.
Ces mouvements de balancement avaient également pour but, d'une part, de contrer les effets des vents nuisibles soufflant des 4 coins de la terre, et d'autres part, de retenir les pluies nocives par les mouvements verticaux.

Ceci nous montre l'influence et la signification des mitsvot.
Ces mouvements de balancement, qui ne sont qu'un aspect mineur de la mitsva ordonnée ici, contribuent à écarter de nous les dangers.
A plus forte raison, les commandements eux-mêmes ont le pouvoir de prévenir malheurs et calamités et de conduire l'homme à la vie dans ce monde et dans le monde futur.

Après avoir accompli les mouvements de balancement avec ces parts du sacrifices, le Cohen les offrait sur l'autel. Le reste de la viande était consommé par les Cohanim.

"Après l'épidémie, D. parla à Moché et à El'azar, fils du Cohen Aharon, en disant : Faites le dénombrement de toute la communauté israélite par lignée paternelle, [en comptant tous les hommes] âgés de 20 ans et plus, aptes au service" (Pin'has 26,1-2)

-> Après que D. ait épuré les Bné Israël des fauteurs par l'épidémie, Il demanda à Moché de les compter et d'établir leur généalogie familiale et tribale.
"Je mettrai sur chaque famille Ma signature, Mon saint Nom : יה
Les 2 lettres י et ה de Mon Nom seront ajoutées à celui des tribus, ainsi : Réouven sera inscrit dans la Torah sous le nom de : haRéouvéni (ה ראבנ י), Chimon : haChiméoni (ה שמעונ י), ...
Grâce à ce symbole, les nations du monde et les railleurs israélites sauront désormais que le peuple juif a été purifié de toute tâche d'immoralité ou d'illégitimité.
Les hommes qui sont marqués par l'immoralité s'éteindront tandis que les autres porteront le sceau de D. sur leur nom pour preuve de leur lignage irréprochable".

A propos de la fonction symbolique du sceau de D., deux questions se posent.
Pourquoi ce sceau est-il affixé au nom de 3 tribus seulement : haRéouvéni, haChiméoni et haZévoulouni, tandis que pour toutes les autres tribus, ce sceau (י-ה) est fixé au nom des familles mais non à celui des tribus?
Et pourquoi le sceau de D. est-il constitué précisément du nom י-ה?

Le nom יה figure dans les mots hébreux : "ich" (homme - איש) et "icha" (femme - אשה).
Cela nous apprend que lorsque mari et femme vivent dans la sainteté selon la volonté de D., la Présence Divine (représentée par le Nom יה) réside avec eux. Sinon, le youd et le hé (qui désignent le Nom Divin) les quittent.
Il ne reste que le mot "éch" (feu - אש) de איש et אשה, deux feux qui se consument mutuellement.
Ceci explique pourquoi D. plaça justement le Nom יה [sur les israélites].
Ce Nom indique qu'ils étaient dénués de toute tare. Parce qu'ils vivaient dans la sainteté, D. ne les quittait pas.
De plus, les femmes étaient encore plus prudentes que les hommes dans le domaine de la pureté.
Pas une seule ne s'était compromise dans la faute de mœurs à Chittim.
La Torah avait fait connaître le seul cas où cela s'était produit en Egypte, [l'épisode de Chlomit bat Divri].
Ainsi, la Torah rapporte ici que la lettre hé du mot "icha" (אשה) a été placée au début du nom de ces tribus et la lettre youd du mot "ich" (איש) à la fin : haRéouvéni (ה ראבנ י).

Cela explique aussi pourquoi ce Nom fut affixé au nom de ces 3 tribus.
Réouven s'était compromis dans l'épisode de Bilha, et bien qu'il n'ait commis aucun acte répréhensible, une certaine suspicion subsistait.
Ainsi, pour lever tout soupçon et pour faire taire ceux qui disaient que Réouven avait cohabité avec Bilha (Vayichla'h 35,22), [D. apposa Son sceau au nom de la tribu de Réouven].
Ce signe accompagne également la tribu de Chimon car on aurait pu les soupçonner à cause de l'acte de leur chef Zimri.
Quant aux membres de la tribu de Zévouloun qui allaient être des marchands absents de chez eux la plupart du temps, [le sceau Divin représentait un témoignage de leur moralité].

Ainsi, D. associa Son Nom à ces 3 tribus pour faire les commérages.
Malgré les circonstances portant à la suspicion, ces 3 tribus étaient pures de toute trace d'immoralité et leur lignage était irréprochable.
[Méam Loez - Pin'has 26,1-2]

"Pin'has, fils d'El'azar, petit-fils d'Aharon le Cohen" (Pin'has 25,11)

-> Selon une interprétation, lorsque Pin'has pénétra dans la tente de Zimri pour l'exécuter, des milliers de personnes de la tribu de Chimon entrèrent derrière lui pour le tuer.
Pin'has fut si terrorisé à ce moment-là que son âme le quitta.
D. fit alors que les âmes de Nadav et Avihou entrent en lui et Pin'has devint Cohen, une distinction qu'il ne possédait pas jusqu'alors.
En effet, lorsqu'Aharon et ses fils furent oints pour la prêtrise, Pin'has était déjà né. L'onction ne le rendait pas Cohen (prêtre) ; elle changeait seulement le statut des descendants du Cohen Gadol nés par la suite.

Pin'has acquis le privilège de la prêtrise après l'épisode de Zimri.
Le verset dit ici, littéralement, que Pin'has était "un fils d'El'azar, fils d'Aharon, le Cohen".
En d'autres termes, ceci nous apprend que Pin'has était non seulement un fils d'El'azar mais aussi un fils d'Aharon car les âmes de Nadav et Avihou étaient entrées en lui.
[...]

Les anges voulurent nuire à Pin'has parce qu'il avait questionné la justice Divine.
En effet, dans sa prière, il avait demandé à D. pourquoi tous ces hommes étaient tués à cause de la seule transgression de Zimri.
Cependant, D. empêcha les anges de lui porter atteinte.

"Comme son acte est grand! Il a sanctifié Mon Nom au péril de sa vie! Avant quiconque, il s'est montré à la hauteur de la situation et a sauvé la nation que J'avais l'intention d'exterminer.
Il se montra zélé, lui qui était issu d'hommes zélés. De même, que son ancêtre Lévi se vengea de Chékhem après le viol de Dina, Pin'has réagit énergiquement contre l'immoralité.
Et de même que son grand-père Aharon apaisa la colère Divine en brûlant de l'encens et en s'interposant entre les vivants et les morts, Pin'has détourna Ma colère des Bné Israël".
[Méam Loez]

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+ Mes offrandes, ce pain qui se consume pour Moi en odeur agréable" (Pin'has 28,2)

-> La paracha de Pin'has a la particularité de contenir tous les sacrifices offerts pendant toutes les fêtes.
=> Quel lien y a-t-il entre le contenu de cette paracha et les sacrifices?

-> En fait, le Zohar dit que quand Pin'has tua Zimri pour venger l'honneur d'Hachem, à ce moment là, il reçut l'âme de Nadav et Avihou. Or, ces 2 tsadik moururent le jour de l'inauguration du Michkan, en voulant apporter des encens, donnant ainsi leur vie pour cette inauguration. En effet, nos Sages disent que leur mort était un événement dominant dans l'inauguration du Michkan.
Or, l'essentiel du Service dans le Michkan consistait en l'offrande des sacrifices. C'est donc dans cette paracha qui valorise l'acte héroïque de Pin'has qui lui valut de recevoir l'âme de Nadav et Avihou, que l'ont trouve tous les sacrifices de fêtes, car les sacrifices sont la conséquence de leurs morts qui, en finalisant l'inauguration du Michkan, permirent aux sacrifice d'être offerts.
['Hidouché haRim]

"La terre ouvrit sa bouche et les avala avec Kora’h" (Pin'has 26,10)

-> Nos Sages ont dit dans la guémara (Baba Batra 74a) qu’à tous les Roch ‘Hodech, ceux qui ont été avalés par la terre reviennent et sont jugés de nouveau.
=> Pourquoi cela arrive-t-il justement à Roch ‘Hodech?

Rabbi Moché Halberstam a donné une explication qu’il estime refléter la même opinion que celle du Admour de Satmar.
La sanctification du mois a été donnée aux sages d’Israël, or Kora’h et sa bande ont contesté les sages d’Israël.
Ceux-ci étaient désignés sous le nom de "les appelés de la communauté, des personnages notables", et les Sages expliquent que "les appelés de la communauté" signifie qu’ils savaient rendre les années embolismiques et déclarer le début du mois.
Or Kora’h et ses partisans se sont opposés à Moché, c’est pourquoi ils ont été punis à chaque Roch ‘Hodech, ce qui est une allusion au fait qu’ils se sont révoltés contre les sages d’Israël.

Autre explication : Roch ‘Hodech traite du fait que la lune s’est plainte sur le soleil de ce que "deux rois ne peuvent pas utiliser une seule couronne", et Hachem lui a dit : "Va te rapetisser!"
Or Kora’h aurait dû apprendre de là à ne pas s’opposer à Moché. Lui et ses partisans auraient dû tirer la leçon de la lune, et ils ne l’ont pas fait.

"Moché approcha leur cause devant Hachem" (Pin'has 27,5)

-> Le livre Ohalé Torah explique la raison pour laquelle Moché a approché la cause des filles de Tsélof'had devant Hachem.
Comme on le sait, quiconque observe le Shabbat convenablement, on lui donne un héritage sans limites, c’est pourquoi mesure pour mesure : si quelqu’un profane le Shabbat, il perd son héritage.
Donc d’après l’avis selon lequel c’est lui (Tsélof'had) qui a ramassé du bois et profané le Shabbat, il a perdu par là son héritage, et il n’est pas possible d’en faire hériter ses filles.
Mais d’après l’avis selon lequel il a agi par amour du Ciel, il n’a pas du tout perdu son héritage, et comme cela dépend de la pensée du cœur, seul Hachem qui connaît ce qui est caché peut juger, c’est pourquoi Moché a approché la cause des filles de Tsélof'had devant Hachem, qui est le seul à savoir véritablement si Tsélof'had a agi pour l’amour du Ciel ou non.

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+ "Moché déféra leur cause [aux filles de Tsélof'had] à D." (Pin'has 27,5)

-> A ce moment précis, la loi échappa à Moché, non que les détails du cas fussent trop complexes ; ce cas semble tout à fait clair. En fait, Moché a été puni de s'être montré présomptueux lorsqu'il dit : "Si un cas est trop difficile, déférez-le moi et je l'écouterai" (Dévarim 1,17).
Ainsi, il devint incapable de trancher ce cas simple et il dut demander la réponse à D.

Cette interprétation est indiquée par les mots : "Moché déféra leur cause (michpatane - מִשְׁפָּטָן) à D."
Dans le Séfer Torah, le "noun" final du mot michpatane est allongé, comme pour nous montrer que la 50e porte de connaissance [la valeur numérique de la lettre noun est 50] fut fermée à Moché.
Seules 49 portes de compréhension lui furent accessibles et c'est pourquoi cette loi lui échappa.

Selon une autre opnion, Moché déféra ce cas à D. pour donner un enseignement aux juges des générations futures : chaque fois qu'un juge n'est pas certain de la loi, il ne doit pas se gêner de consulter des érudits plus experts que lui.
Ainsi, Moché n'eut pas honte de dire qu'il ignorait la réponse et demanda à D. de lui enseigner la loi.

D'après une opinion différente, Moché désirait honorer la Présence Divine.
Les filles de Tselof'had se présentèrent d'abord aux chefs de 10 qui les envoyèrent aux chefs de 50 ; ceux-ci les déférèrent à leur tour aux chefs de 100, ceux-ci aux chefs de 1 000, et ces derniers à Moché.
C'est pourquoi, à son tour, "Moché déféra leur cause à D."

Cette loi de la Torah auraient dû être enseignée aux Bné Israël par Moché, comme toutes les lois dans les autres chapitres. Mais les filles de Tsélof'had eurent le mérite particulier que celle-ci soit enseignée grâce à elles.
[...]

La guémara révèle également que les filles de Tsélof'had étaient des femmes très pieuses qui ne se marièrent pas avant d'avoir trouvé des maris dignes d'elles.
La plus jeune d'entre elles ne se maria pas avant l'âge de 40 ans.
Bien que les femmes qui se marient après cet âge ne peuvent généralement pas avoir d'enfants, elles furent récompensées pour leur piété en ayant des enfants par miracle.

Leurs noms sont cités ici dans un ordre différent de celui de la paracha Massé pour nous apprendre à quel pont elles étaient instruites et sages ...
Selon une opinion, toutes étaient pareillement sages, et pour le souligner, la Torah les cite sans tenir compte d'un ordre particulier.
[Méam Loez]

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+ "Hachem parla à Moché en disant : Les filles de Tsélof'had ont soumis une requête justifiée. Donne-leur une part héréditaire parmi les frères de leur père et transmets-leur l'héritage de leur père" (Pin'has 27,6-7)

-> Hachem répondit que les arguments des filles de Tsélof'had étaient justifiés. Alors que la loi relative à cette situation était seulement inscrite en Haut et connue de D. seul, elles méritèrent d'être l'instrument de la révélation de cette loi.
Elles eurent le privilège de comprendre, par inspiration Divine, ce que Moché n'avait pas saisi.

Hachem dit donc à Moché : "Donne-leur une part héréditaire auprès des frères de leur père et transmets-leur l'héritage de leur père".
Elles avaient donc droit à 3 parts d'héritage : la part de leur père, plus celle qu'il avait héritée avec ses frères du patrimoine de leur père et enfin la part supplémentaire qui revenait à Tsélof'had en tant que fils aîné.
[Méam Loez]

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-> Lorsque la réclamation des filles de Tsélof'had passa devant le tribunal Divin, Hachem fit connaître à Moché les lois de succession pour qu'il les transmette aux Bné Israël.
Le sujet de l'héritage étant lié à la mot, et la mort étant survenue sur le monde à cause d'une femme ('Hava), des femmes (les filles de Tsélof'had) causèrent la révélation des lois relatives aux héritages.
[Méam Loez 27,8-10]

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-> "Moché approcha leurs jugements devant Hachem" (Pin'has 27,5)

Lorsque les filles de Tsélof’had se présentèrent devant Moché pour lui demander l’héritage de leur père, Moché ne sut quoi répondre et il approcha leur question devant Hachem pour obtenir Sa réponse. Cela paraît étonnant. Durant les 40 ans dans le désert, Moché solutionnait de nombreuses questions chaque jour.
=> Comment se fait-il que pour le problème des filles de Tselof’had, il n’avait pas de solution et dut demander à Hachem Lui-Même?

-> Quand elles exposèrent leur demande, elles dirent : "Notre père est mort dans le désert et ne faisait pas partie de l’assemblée de Kora’h".
Le ‘Hafets ‘Haïm dit qu’en les entendant dire que leur père ne s’était pas mis du côté de Kora’h dans sa révolte contre lui, Moché craignait que cette information joue sur lui l’effet d’un don corrupteur qui fausse le jugement du juge et le mène à commettre des erreurs dans le verdict. Moché avait peur que son jugement soit influencé par le fait de savoir que Tsélof'had se soit positionné de son côté contre Kora’h.
C’est pourquoi, il se refusa de répondre à cette question, de peur de dévier la vérité en faveur de Tsélof'had. Il remit donc l’affaire à Hachem.

=> Si déjà Moché, le plus grand des prophètes, homme de vérité, craignait d’être influencé et fausser son jugement par une simple parole qui allait dans son intérêt, bien qu’elle n’ait même pas été prononcée dans un but de flatterie ou de corruption, combien plus sommes-nous concernés par ce problème.
Les intérêts financiers, des honneurs, du confort, des profits, ... sont tant d’intérêts qui ont l’impact de fausser notre jugement. Si on n’est pas vigilant, on pourra agir de façon inappropriée, sans même s’en rendre compte et en étant même convaincu de notre bonne foi, mais simplement du fait d’un intérêt qui s’est mêlé à notre jugement. Pour en être épargné, on devra faire preuve de beaucoup de vigilance, accepter la critique et la remise en question, et chercher plus que tout à se positionner dans la recherche de la vérité, même à l’encontre de ses intérêts.

"Fils de Gad, selon leurs familles : de Tséfon, la famille des Tséfonites ; de ‘Hagui, la famille des ‘Haguites ; de Chouni, la famille des Chounites" (Pin'has 26,15)

-> Le Maor vaChémech propose de lire ce verset en écho à la mitsva de tsédaka.
L’expression "fils de Gad" se réfère à cette mitsva, comme l’explique la guémara (Shabbat 104a), les lettres Guimel et Dalet correspondant aux initiales de Guémoul dalim, charité envers les pauvres.
Quant à la suite du verset, elle souligne la manière optimale de l’observer, en veillant à 3 points.
Premièrement, il s’agit de donner l’aumône discrètement, afin de ne pas gêner l’indigent. Deuxièmement, on lui adressera son don avec joie et le sourire, comme il est dit : "Il faut lui donner, et lui donner sans que ton cœur le regrette" (Réé 15,10). Troisièmement, on le renouvellera régulièrement, comme nous l’enjoignent nos Sages.

Ces 3 précautions se retrouvent allusivement dans notre verset.
Tout d’abord, le nom de Gad se réfère à la mitsva de tsédaka de manière générale, à travers ses deux lettres Guimel et Dalet.
Le nom Tséfon rappelle notre devoir de l’accomplir dans la discrétion, tsafoun signifiant caché.
‘Hagui renvoie au terme ‘hag, fête, nous invitant à le faire avec un air de fête.
Enfin, Chouni nous incite à répéter (yichné) sans cesse notre don.

"C’est pourquoi, tu annonceras que Je lui accorde Mon alliance de paix" (Pin'has 25,12)

-> Au sujet de l’affirmation du midrach : "il doit prendre la récompense qui lui revient", le ‘Hatam Sofer objecte que cela contredit le principe énoncé par nos Sages : "La récompense d’une mitsva ne se trouve pas dans ce monde".

Il explique tout d’abord cet adage en rappelant que la récompense d’une mitsva est une mitsva. Autrement dit, le juste qui sert Hachem ne cherche pas du tout à être récompensé pour une mitsva, mais espère uniquement avoir bientôt l’opportunité d’en exécuter une autre.
Cependant, dans notre contexte, Pin’has avait accompli la mitsva de tuer l’homme ayant eu des relations avec une Aramite ; il va sans dire qu’il n’espérait pas que se présente de nouveau une occasion semblable.
C’est pourquoi nos Sages disent qu’il "doit prendre la récompense qui lui revient", puisqu’une mitsva similaire ne pouvait lui être donnée en tant que telle.

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-> "Je lui donne Mon alliance de paix (chalom)" (Pin'has 25,12)

Dans les sifré Torah, le mot chalom est écrit avec un vav brisé, comme s’il était écrit "chalim".
C’est une allusion aux 380 cohanim guedolim (valeur numérique de chalim) qui ont servi depuis Pin’has jusqu’à la destruction du 2e Temple.
Dans le 1er Temple il y a eu 80 cohanim guedolim, valeur numérique de lim, et dans le 2e Temple 300 cohanim guedolim, valeur numérique de cha.

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-> En récompense pour avoir saisi la lance à la main, blessé la femme à l'aine et prié (par sa bouche), Pin'has reçut, mesure pour mesure, le privilège de recevoir la patte avant, l'estomac et la bouche des animaux offerts en sacrifice, les 3 présents destinés aux Cohanim (Dévarim 18,3).

Ce verset comprend la promesse Divine formelle que la fonction de Cohen Gadol serait donnée aux descendants de Pin'has. De fait, à l'époque du 1er et du 2e Temple, la majorité des Cohen Gadol (grands prêtres) étaient des descendants de Pin'has.
Pour son zèle en faveur de D. et sa contribution à obtenir le pardon des transgressions d'Israël, Pin'has fut récompensé. Désormais, le peuple juif allait gagner l'expiation grâce à ses descendants, les grands prêtres (cohanim guedolim).
[Méam Loez - Pin'has 25,12-13]

"Et le nom de l’homme d’Israël frappé par lui (Pin'has), qui avait péri avec la Midyanite, fils de Salou, prince de la maison paternelle de Chimon" (Pin'has 25,14)

-> Apparemment, pourquoi, au moment où Zimri ben Salou a commis la faute, la Torah évite-t-elle d’évoquer son nom, et le verset dit-il simplement : "Voici qu’un homme des bnei Israël est venu", alors qu’après la faute le verset cite son nom et le dénonce en public?

Au début, le verset évite de citer le nom du pécheur parce qu’il était une personnalité importante, et que ses actes risquaient d’avoir une influence sur le peuple. Mais ce n’est pas le cas ensuite.
Une fois qu’il a été tué, le fait de citer son nom a une grande utilité, pour que tout le monde sache que malgré sa position importante, on n’a pas tenu compte de sa dignité et on l’a tué.
Ceci pour nous enseigner que les actes de l’homme sont ce qui détermine sa situation, et non sa dignité ou son importance.

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°735) écrit :
Puisque finalement le nom de D. a été sanctifié suite aux actes méprisables de Zimri, le mérite lui en a été attribué, et son âme a été réparée et s’est à nouveau rattachée à sa racine.
De ce fait, il a retrouvé son nom et la Torah le désigne maintenant clairement en l’appelant : Zimri ben Salou.
Même s’il était animé d’une mauvaise intention, il a servi d’intermédiaire pour la sanctification du nom divin et a permis aux bné Israël de se rapprocher de D. et de s’emplir de la crainte de la transgression.
Cela lui a donc été comptabilisé comme un mérite, et le lien auparavant rompu a été rétabli, lui permettant de retrouver son nom.

Le Ohr ha’Haïm haKadoch écrit que bien qu’ayant fauté, il est resté un membre d’Israël. Hachem l’a puni afin qu’il ne soit ni repoussé ni exclu de l’assemblée d’Israël.
C'est pourquoi le texte a précisé au sujet de Zimri "et le nom d’un homme d’Israël" : il fait partie du peuple malgré sa faute.
A la lueur de ces paroles, nous comprenons mieux pourquoi la Torah a trouvé judicieux de citer son nom uniquement après son châtiment.

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-> Ailleurs, le rav David Pinto (la voie à suivre n°1094) enseigne :
A la fin de la section de Balak, la Torah relate le terrible péché de Zimri ben Salou, prince de la tribu de Chimon, avec la Midianite Kizvi bat Tsour. Cependant, leurs noms ne sont pas mentionnés à cet endroit-là, mais uniquement dans la paracha de Pin’has, après que celui-ci les eut tués pour venger l’honneur divin ...
=> Pourquoi la Torah n’évoque pas les noms des pécheurs dès le départ?

... Comme nous le savons, le prénom d’un individu exprime son lien avec ses racines et son âme provenant des sphères supérieures. Quand les parents nomment leur enfant, ils bénéficient de l’inspiration divine leur permettant de le choisir en fonction de son lien avec les mondes supérieurs. Du fait que le prénom d’un homme le relie à la racine supérieure de son âme, lorsqu’il faute, il coupe le lien l’unissant avec la Présence divine et, simultanément, annule son prénom qui, jusque-là, lui servait de lien avec sa racine spirituelle. Dès lors, il devient un homme anonyme.
C’est la raison pour laquelle la Torah a omis, au départ, de mentionner le nom de Zimri, car à cause de la gravité de son péché, il coupa son lien avec Hachem et la Torah. Il perdit donc son nom, dont la fonction est de relier l’homme à la racine de son âme, forgée en-dessous du trône céleste.

Cependant, après que Pin’has eut vengé l’honneur divin en tuant Zimri, il apporta, pour ainsi dire, une réparation à l’âme de ce dernier, puisque sa mort constitua son expiation. En outre, du fait que la faute de Zimri avec Kizvi entraîna une effroyable épidémie au sein du peuple juif, tous ses membres prirent conscience de la gravité de cette faute et la redoutèrent. Ils comprirent combien il leur incombait de s’en éloigner, D. haïssant la débauche.
Le péché de Zimri eut donc, dans un certain sens, des retombées positives et la leçon qu’il transmit aux Bné Israël constitua pour lui un mérite, suite auquel son âme atteignit sa réparation et se rallia à nouveau à sa racine, ce qu’indique le verset où figure son nom.

Bien que Zimri n’agît pas poussé par de bonnes intentions, sa conduite entraîna une sanctification du Nom divin, un rapprochement des enfants d’Israël de leur Père céleste et une crainte du péché. Ces retombées positives lui furent créditées, comme en témoigne la mention de son nom, soulignant que son lien avec sa racine, auparavant coupé, avait été ressoudé.

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+ "Le nom de l'homme qui fut tué avec la femme midianite était Zimri, fils de Salou, chef d'une lignée paternelle de Chiméonites" (Pin'has 25,14)

-> Le Méam Loez commente :
"qui fut tué avec la femme midianite" = cela nous apprend que la mort de Zimri n'expia pas sa transgression. Sa faute le maintint uni à la femme midianite dans le monde futur où il reçut sa punition.

Une fois qu'un homme s'est uni charnellement à une non-juive, elle reste attachée à lui au point qu'il ne peut se débarrasser d'elle ni dans ce monde ni dans le monde futur.
De plus, "le nom de l'homme tué" indique que son nom sera effacé dans ce monde-ci et dans le monde futur.
Comme Zimri provenait d'une famille importante et distinguée, "chef d'une lignée paternelle de Chiméonites", son châtiment fut proportionnel à sa faute.

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-> "Or le nom de l’Israélite frappé par lui, qui avait péri avec la Midianite" (Pin'has 25,14)

=> Il est surprenant que lorsque la Torah mentionne Zimri, il est dit "qui avait péri avec la Midianite", alors que pour Kozbi bat Tsour il est seulement dit "et la femme qui avait été frappée, la Midianite, était Kozbi bat Tsour" sans ajouter "qui avait péri avec l’Israélite".

-> Le ‘Hida explique que Zimri a été tué parce que Pin’has l’a trouvé avec la Midianite pendant qu’il transgressait l’interdit. Si Pin’has l’avait trouvé après, il n’aurait pas pu le tuer.
Ainsi, la précision "qui avait péri avec la Midianite" explique en quelque sorte pourquoi il a été tué.
Pour Kozbi bat Tsour en revanche, seul son nom est mentionné, car il aurait été permis de la tuer même après la transgression puisqu’elle avait fait fauter de nombreuses personnes.

"Pin’has fils d’Elazar" (Pin'has 24,7)

-> "Pin’has" a la même valeur numérique que "Its'hak", pour nous dire que de même qu’Its'hak s’est livré au sacrifice pour l’honneur du Ciel, Pin’has s’est livré à la mort pour sanctifier le Nom de Hachem.
[Nichmat ‘Haïm]

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-> S’appuyant sur le midrach, Rav Acher Kobalsky souligne que Pin’has, qui agit avec zèle, bénéficia de nombreux miracles, sans lesquels il n’aurait pas réussi à défendre l’honneur divin.
=> S’il en est ainsi, quel est donc son mérite? Pourquoi mérita-t-il une si grande récompense?

Le Alchikh nous révèle la réponse : il fut récompensé pour son premier pas.
Il est vrai que tout ce qu’un juif fait, Hachem l’accomplit pour lui, tandis que tout ce qu’il reçoit en récompense est un cadeau. Il ne nous est demandé que d’entamer l’acte, de nous "jeter à l’eau".
C’est justement ce que fit Pin’has ; il se lança avec ardeur, démontra sa volonté d’agir. Ce premier pas, qui mena finalement à une révolution, lui valut une récompense considérable.

Dans tout domaine, la réussite commence par le premier pas, parfois petit et presque imperceptible, mais pourtant décisif et à même d’ébranler le monde entier.
Il suffit donc de l’entreprendre avec toute son énergie, sans se laisser intimider ou craindre quoi que ce soit. Hachem nous accordera ensuite Son assistance, nous permettant de parvenir au but escompté.

[lorsque l'on se sacrifie en faisant de notre mieux, en investissant toutes les capacités que l'on a, alors Hachem vient nous aider à atteindre des hauteurs naturellement inaccessibles.]

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+ "Lui et sa postérité après lui posséderont, comme gage d’alliance, le sacerdoce à perpétuité" (Pin'has 25,13)

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1094) enseigne :
Rabbi Yaakov Abou’hatséra (dans son Pitou’hé ‘Hotam) écrit que le nom de Pin’has indique le zèle qui l’habitait pour venger l’honneur divin. En effet, on y retrouve les mots pené (face) et ‘has (pitié).
Zimri ne prit pas en considération la gloire de son Créateur et la bafoua publiquement, alors que Pin’has la défendit avec zèle, quitte à mettre sa vie en danger.
Cette idée transparaît à travers son nom, puisqu’il eut pitié de la honte suscitée au Très-Haut par le péché de Zimri.

J’ai trouvé encore une autre allusion dans le nom de Pin’has. Le mot ‘has a la même valeur numérique que le mot ‘haïm, où nous lisons en filigrane que Pin’has fut prêt à renoncer à sa vie pour restaurer l’honneur divin. Il comprit l’importance suprême de déraciner le mal du sein du peuple juif, prise de conscience qui lui valut de gagner son monde en une seule heure (cf. guémara Avoda Zara 18a).
[...]

Si, au contraire, il avait commencé à faire toutes sortes de calculs, le mauvais penchant en aurait profité pour lui trouver un quelconque prétexte l’exemptant de cette responsabilité et il aurait perdu ce grand mérite.
Ceci corrobore les mots du verset : "Il se leva du milieu de la communauté, arma sa main d’une lance" = il se leva soudainement pour s’emparer d’une lance et venger l’honneur divin.
Ce zèle et cette détermination manifestés pour la gloire de D. lui valurent le sacerdoce à perpétuité, conformément au principe énoncé par nos Sages selon lequel il est possible de "gagner son monde en une seule heure".

En réalité, il incombe à chacun d’entre nous de se comporter de la sorte à tout moment. Car, si on témoigne de la paresse dans l’observance d’une mitsva et se dit qu’on aura encore le temps de la faire plus tard, tardant à l’accomplir, entretemps, le mauvais penchant tentera de nous dissuader en introduisant de l’appréhension ou un relâchement dans notre cœur.
Il en résulte que la nonchalance nous poussant à différer la mitsva cause sa perte et celle de toute la récompense l’accompagnant. Car, seul celui qui, dès le départ, témoigne du zèle pour la mitsva, est le gagnant et acquiert son monde en l’espace d’une seule heure.

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-> Ailleurs, le rav David Pinto (la voie à suivre n°271) écrit :
Pin’has le cohen s’est levé d’entre la communauté, c’est-à-dire qu’il ne s’est pas senti supérieur à qui que ce soit, il ne se considérait pas comme quelqu’un de grand.
Seulement, quand il a dit à Moché que la halakha : "quiconque a des rapports avec une cananéenne, les hommes zélés peuvent le frapper" est connue, Moché lui a répondu : "Celui qui dit ces choses est aussi celui qui doit les exécuter".

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-> Rabbi Moché de Coucy fait remarquer que le début de la paracha Pin’has n’est que la suite de l’histoire racontée à la fin de la paracha précédente, alors pourquoi l’histoire de l’acte de Pin’has fils d’Elazar, rapportée dans la paracha Balak, est-elle séparée de l’histoire de la récompense de cet acte de zèle, qui figure dans la paracha Pin’has?

Il répond que cette séparation vient nous enseigner une belle leçon, valable en tous temps et en tous lieux :
Il ne convient pas de donner un salaire pour un acte de zèle avant d’avoir bien vérifié qu’il a bien été accompli du début à la fin pour l’amour du ciel, sans aucun intérêt personnel, comme c’était certainement le cas chez Pin’has fils d’Elazar.
C’est cela la raison de la séparation entre les 2 parachiot.

"Nadav et Avihou mourut en offrant un feu étranger devant Hachem" (Pin'has 26,61)

=> Pourquoi est-il écrit "mourut" au singulier (vayamot - וַיָּמָת), alors qu’il aurait fallu dire : "moururent" au pluriel, puisqu’ils étaient deux, Nadav et Avihou?

-> Rabbi Chlomo Amsallem (dans son Bné Chlomo) l’explique par ce que dit le midrach sur la raison de la mort de Nadav et Avihou, à savoir qu’ils n’étaient mariés ni l’un ni l’autre, c’est pourquoi ils ont été punis de mort.
Or on sait qu’un homme qui n’est pas marié est comme une "moitié de corps". Il s’ensuit que les 2 fils d’Aharon, qui ne s’étaient pas mariés, étaient considérés chacun de son côté comme "une moitié de corps", et quand on parle des 2 ensemble, ils sont comme un corps entier.
C’est pourquoi on parle d’eux au singulier : "Nadav et Avihou mourut en offrant un feu étranger".

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-> b'h, autre commentaire sur ce verset : capacité d'influence entre un père et ses enfants : http://todahm.com/2023/08/04/40161