Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Vézot haBéra’ha – Danser de joie pour la Torah

+ Vézot haBéra'ha - Danser de joie pour la Torah :

-> "Torah tsiva lanou Moché, moracha kéhilat Yaakov" (la Torah que Moché nous a prescrite est un héritage pour l'assemblée de Yaakov" - Vézot haBéra'ha 33,4).

La Torah n'est pas réservée aux personnes brillantes et douées. Elle est l'héritage de chaque juif, accessible à chacun d'entre nous.
Le Rambam (Hilkhot Talmud Torah 3:1) écrit : "La couronne de la Torah a été placée [pour être] à la disposition de tout Israël ... Quiconque le souhaite peut venir la prendre".
Cette idée est tellement centrale dans le judaïsme que ce verset est l'une des premières choses que nous enseignons à nos enfants.

Cependant, la michna (Pirké Avot 2,12) semble dire le contraire : "Préparez-vous à étudier la Torah, car ce n'est pas votre héritage (chééna yéroucha la'h)".
=> Comment résoudre cette contradiction ?

-> Le Sfat Emet (dans son commentaire sur les Pirké Avot) répond que si la Torah est effectivement l'héritage de chaque juif, elle ne nous vient pas automatiquement. Elle est notre héritage potentiel, mais nous devons faire des efforts dans notre étude pour la recevoir réellement.

-> La guémara (Pessa'him 49b) affirme que la Torah n'est pas seulement notre héritage - nous sommes "fiancée" avec elle.
Le Maharcha explique que les fiançailles sont la première étape d'un mariage. Après les fiançailles, il faut encore amener sa kalla sous la 'houppa (pour finaliser le mariage) et l'emmener dans sa maison.
De même, nous devons comprendre que notre étude est censée nous conduire à une relation avec la Torah. C'est à nous de faire en sorte que la Torah devienne vraiment la nôtre.

=> Comment pouvons-nous développer notre relation avec la Torah?
Rachi (Vézot haBéra'ha 33,4) nous conseille de réaliser que la Torah est une chose à laquelle il faut constamment s'accrocher. La mitsva d'étudier la Torah ne cesse jamais ; chaque seconde où nous sommes capables d'étudier est extrêmement précieuse.
Nous devons nous rappeler la gravité du bitoul Torah (gaspillage du temps où l'on aurait pu étudier). La guémara(Yérouchalmi Béra'hot 9:5) affirme que lorsqu'elle est négligée, la Torah elle-même répond à l'insulte en disant : "Si tu m'abandonne un jour, je t'abandonnerais deux jours!".
Si nous voulons grandir comme le font ceux qui étudient la Torah, nous devons apprécier la nature de la relation. Une véritable relation avec la Torah implique de ne jamais la lâcher.
[ex: si rien n'est plus cher à nos yeux que notre chère Torah, alors pourquoi aller voir ailleurs d'autres occupations?]

-> De plus, l'étude de la Torah doit nous passionner et nous donner du plaisir.
Dans la bénédiction prononcée avant l'étude, nous prions Hachem de faire en sorte que les mots de la Torah soient "doux dans notre bouche".
Le rav Yossef Shalom Eliyachiv souligne que nous devrions constamment chercher de nouvelles façons d'"adoucir" notre étude de la Torah. Nous devons étudier d'une manière qui nous apporte de la joie, car c'est ainsi que cela doit être.
Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Ki Tavo 26,11) commente qu'une fois qu'une personne a vraiment goûté à la douceur de la Torah, elle abandonnera tout le reste du monde pour elle.

-> La guémara (Shabbath 88a) raconte que lorsque Rava étudiait, il s'asseyait sur ses doigts, le sang s'écoulait du bout de ses doigts à cause de la pression exercée par son corps. Pourtant, Rava ne le remarquait même pas.
Nos Sages nous disent que "l'amour transcende la raison", et c'est le genre d'amour que Rava avait pour la Torah. Nous ne sommes peut-être pas capables de faire autant d'efforts que Rava, mais nous pouvons certainement nous efforcer de cultiver le grand amour de la Torah que possédaient tant de grands personnages avant nous. Nous devons chérir notre précieux héritage et développer notre amour de la Torah.

-> Un jour, un homme demanda conseil à son rav. Il n'avait jamais reçu d'éducation formelle à la yéchiva et avait travaillé pendant la majeure partie de sa vie. Il voulait maintenant étudier la Torah, mais il ne connaissait personne qui aurait la patience de lui enseigner.
Avant de le conseiller, le rav lui sourit largement et lui dit : "Tout d'abord, célébrons le fait que tu veuilles étudier! Nous devrions même danser pour cela!"
Sur ce, ils se sont donné la main et ont commencé à danser.

Le rav Moché Krieger ajoute :
Pour moi, c'est ce que représente la fête de Sim'hat Torah. Il est vrai que nous devons faire des efforts pour étudier la Torah et trouver la partie qui nous convient le mieux. Cependant, l'objectif de Sim'hat Torah n'est pas l'étude elle-même. Il s'agit de développer la joie dans l'étude de la Torah.
Nous célébrons le fait que nous avons encore une année d'étude devant nous. En chantant et en dansant sur le caractère précieux de l'étude, nous exprimons notre joie et nous y ajoutons même.
Sim'hat Torah peut même renforcer notre appréciation du cadeau qu'Hachem nous a fait, en nous poussant à nous efforcer d'étudier la Torah l'année à venir.
Lorsque nous dansons, nous devrions mettre toute notre énergie à montrer à Hachem et à nous-mêmes à quel point nous aimons Sa Torah.
[le message de Sim'hat Torah est que la base de notre étude de la Torah doit être la sim'ha, la joie et la fierté de pouvoir l'étudier! Merci Hachem de nous permettre ainsi de Te connaître, de nous lier davantage avec Toi pour l'éternité! ]

+ "C'est Yéhochoua qui a écrit les 8 derniers versets de la Torah (écrite).
En effet, il est écrit (à la fin du Séfer Dévarim) : "C'est donc là que mourut Moché, le serviteur d'Hachem" (Vézot haBéra'ha 34,5).
Est-il possible que Moché soit mort et qu'il puisse écrire ce verset (et les 7 versets qui suivent),
Donc Moché a écrit tout ce qui précède ce verset et c'est Yéhochoua (son successeur) qui a écrit les 8 derniers versets, selon rabbi Yéhouda (rabbi Né'hamia selon d'autres).
Rabbi Chimon objecte : Est-il possible qu'il manque une seule lettre lettre dans le Séder Torah (écrit par Moché)? ... Non!
Donc, selon rabbi Chimon, jusqu'au verset (v.34,5), Hachem dictait et Moché répétait, puis écrivait. Mais pour les 8 derniers versets, Hachem dictait et Moché écrivait avec ses larmes ..."
[guémara Baba Batra 15a]

<--->

-> Rabbi Moché Feinstein (Iguérot Moché) écrit :
Après le décès de son maître Moché, Yéhochoua bin Noun a écrit les 8 derniers versets du Séfer Torah de la même manière que Moché avait écrit le reste de la Torah.
Ainsi, comme le faisait Moché, Hachem prononçait chaque mot de la Torah, Yéhochoua le répétait (pour éviter toute erreur), puis l'écrivait.
Par contre, Yéhochoua bin Noun a écrit son livre Yéhochoua, le premier livre des Névi'im (Prophètes), de la même façon qu'on été écrits tous les autres livres des Prophètes, c'est-à-dire par inspiration prophétique, sans dictée d'Hachem et sans répéter chaque mot.
C'est pourquoi, les 8 derniers versets de la Torah, écrits par Yéhochoua selon rabbi Yéhouda, font partie intégrante du Séfer Torah, et non pas les livres de Yéhochoua, par la façon dont ils ont été écrits.

<--->

=> Quelle était l'intention de rabbi Chimon dans son enseignement : "Moché a écrit les 8 derniers versets de la Torah avec des larmes"?

On peut citer :
1°/ Depuis le début du Séfer Torah et jusqu'aux 8 derniers versets, D. dictait et Moché répétait le verset avant de l'écrire, non seulement pour éviter une erreur, mais surtout pour exprimer sa grande affection pour la Torah.
Mais pour les 8 derniers versets relatifs à son départ de ce monde, D. dictait et Moché écrivait sur le Séfer et pleurait, et il ne répétait pas le verset avant de l'écrire, en raison de la grande peine qu'il ressentait.
[à ce moment Moché pleura essentiellement car il a compris qu'il ne rentrerait pas en terre d'Israël avec le peuple juif, malgré ses prières insistantes]
[Ritba - guémara Ména'hot 30a]

2°/ L'intention de rabbi Chimon était de dire que Moché a écrit la fin de la Torah avec ses propres larmes et non avec de l'encre, car cet événement s'est produit le jour de Shabbath et la Torah interdit d'écrire avec de l'encre ce jour-là.
Ce sont les Rabanan qui ont interdit d'écrire avec n'importe quel autre liquide, mais lorsque Moché écrivit avec ses larmes, les Rabanan n'avaient pas encore décrété l'interdit avec d'autres liquides que l'encre, car la Torah avec les autres liquides ne se maintient pas, et de la Torah (déoraïta) n'est pas considérée comme une écriture.
[Ben Ich 'Haï]

3°/ Moché pleurait en écrivant les derniers versets.
Le fait qu'il ait écrit de son vivant : "là mourut Moché ..." n'est pas considéré comme un mensonge. En effet, les larmes versées par un homme anéantissent ses forces et son considérées comme un début de la mort ; donc l'expression "mourut" au sens figuré correspond bien à la situation présente.
[Maharal -'Hidouché Agadot]

[ainsi selon le Maharal, lorsqu'une personne désire quelque chose, et qu'elle en arrive à pleurer pour cela, c'est d'une certaine façon, comme si elle était prête à mourir pour cette chose désirée.]

4°/ Le mot : "dim'a" (larme - דמע) ne doit pas être pris ici au sens habituel de "larme", mais au sens de "dimoua" (mélange - דמוע). En effet, 2 millénaires avant la Création du monde, la Torah avait déjà été écrite, mais Hachem mélangea toutes les lettres contenues dans ce Séfer, jusqu'à ce que Moché vienne retranscrire toute la Torah, comme elle l'était initialement, redonnant ainsi au Texte toute sa compréhension.
Cependant, les 8 derniers versets relatifs à sa mort demeurèrent mélangés (en allusion dans le mot : דמוע - mélange), et Moché a bien écrit la totalité du Séfer Torah sans qu'il y manque une seule lettre, mais il n'eut pas accès à la compréhension des derniers versets qui relataient sa mort.
Après le départ de Moché, c'est finalement Yéhochoua bin Noun, son disciple, qui reprit les 8 derniers versets pour les remettre en ordre et leur donner une lecture lisible.
[Gaon de Vilna]

<--->

-> Rabbi Shlomo de Radomsk considère que Moché a versé des larmes en écrivant les derniers versets de la Torah, non pas parce sa mort y était annoncée, mais parce qu'il était obligé, sur ordre de D., de se décerner à lui-même une série de compliments : "Moché était le plus humble des hommes" et "Il n'a plus paru, en Israël, un prophète tel que lui".

<--->

-> Du fait que ces 8 derniers versets de la Torah traitent d'évènements qui ont eu lieu après la mort de Moché, bien que ce soit Moché lui-même qui les ait écrits sur la dictée d'Hachem, selon rabbi Chimon, leur sainteté est moindre que tout le reste de la Torah.
[Rambam]

<------------------>

-> Un ministre demande à Zalman de Liady (le 1er rabbi de Loubavitch) qui se trouvait en prison : "Pourquoi vous, les juifs, vous réjouissez-vous ainsi à chaque fois que vous achevez la lecture de la Torah alors qu'il y est dit, à la fin de Dévarim, que Moché mourut? Vous devriez plutôt, me semble-t-il, verser des larmes!

- En vérité, nous nous réjouissons justement parce que la Torah nous annonce que Moché est mort. Car s'il avait vécu éternellement, certains auraient imaginé qu'il était lui-même D. et que c'est la raison pour laquelle il avait fait pour nous tant de miracles. Nous savons désormais qu'il n'était que l'envoyé de D.!

+ "C'est Yéhochoua qui a écrit les 8 derniers versets de la Torah (écrite).
En effet, il est écrit (à la fin du Séfer Dévarim) : "C'est donc là que mourut Moché, le serviteur d'Hachem" (Vézot haBéra'ha 34,5).
Est-il possible que Moché soit mort et qu'il puisse écrire ce verset (et les 7 versets qui suivent),
Donc Moché a écrit tout ce qui précède ce verset et c'est Yéhochoua (son successeur) qui a écrit les 8 derniers versets, selon rabbi Yéhouda (rabbi Né'hamia selon d'autres).
Rabbi Chimon objecte : Est-il possible qu'il manque une seule lettre lettre dans le Séder Torah (écrit par Moché)? ... Non!
Donc, selon rabbi Chimon, jusqu'au verset (v.34,5), Hachem dictait et Moché répétait, puis écrivait. Mais pour les 8 derniers versets, Hachem dictait et Moché écrivait avec ses larmes ..."
[guémara Baba Batra 15a]

<--->

-> Rabbi Moché Feinstein (Iguérot Moché) écrit :
Après le décès de son maître Moché, Yéhochoua bin Noun a écrit les 8 derniers versets du Séfer Torah de la même manière que Moché avait écrit le reste de la Torah.
Ainsi, comme le faisait Moché, Hachem prononçait chaque mot de la Torah, Yéhochoua le répétait (pour éviter toute erreur), puis l'écrivait.
Par contre, Yéhochoua bin Noun a écrit son livre Yéhochoua, le premier livre des Névi'im (Prophètes), de la même façon qu'on été écrits tous les autres livres des Prophètes, c'est-à-dire par inspiration prophétique, sans dictée d'Hachem et sans répéter chaque mot.
C'est pourquoi, les 8 derniers versets de la Torah, écrits par Yéhochoua selon rabbi Yéhouda, font partie intégrante du Séfer Torah, et non pas les livres de Yéhochoua, par la façon dont ils ont été écrits.

<--->

=> Quelle était l'intention de rabbi Chimon dans son enseignement : "Moché a écrit les 8 derniers versets de la Torah avec des larmes"?

On peut citer :
1°/ Depuis le début du Séfer Torah et jusqu'aux 8 derniers versets, D. dictait et Moché répétait le verset avant de l'écrire, non seulement pour éviter une erreur, mais surtout pour exprimer sa grande affection pour la Torah.
Mais pour les 8 derniers versets relatifs à son départ de ce monde, D. dictait et Moché écrivait sur le Séfer et pleurait, et il ne répétait pas le verset avant de l'écrire, en raison de la grande peine qu'il ressentait.
[à ce moment Moché pleura essentiellement car il a compris qu'il ne rentrerait pas en terre d'Israël avec le peuple juif, malgré ses prières insistantes]
[Ritba - guémara Ména'hot 30a]

2°/ L'intention de rabbi Chimon était de dire que Moché a écrit la fin de la Torah avec ses propres larmes et non avec de l'encre, car cet événement s'est produit le jour de Shabbath et la Torah interdit d'écrire avec de l'encre ce jour-là.
Ce sont les Rabanan qui ont interdit d'écrire avec n'importe quel autre liquide, mais lorsque Moché écrivit avec ses larmes, les Rabanan n'avaient pas encore décrété l'interdit avec d'autres liquides que l'encre, car la Torah avec les autres liquides ne se maintient pas, et de la Torah (déoraïta) n'est pas considérée comme une écriture.
[Ben Ich 'Haï]

3°/ Moché pleurait en écrivant les derniers versets.
Le fait qu'il ait écrit de son vivant : "là mourut Moché ..." n'est pas considéré comme un mensonge. En effet, les larmes versées par un homme anéantissent ses forces et son considérées comme un début de la mort ; donc l'expression "mourut" au sens figuré correspond bien à la situation présente.
[Maharal -'Hidouché Agadot]

[ainsi selon le Maharal, lorsqu'une personne désire quelque chose, et qu'elle en arrive à pleurer pour cela, c'est d'une certaine façon, comme si elle était prête à mourir pour cette chose désirée.]

4°/ Le mot : "dim'a" (larme - דמע) ne doit pas être pris ici au sens habituel de "larme", mais au sens de "dimoua" (mélange - דמוע). En effet, 2 millénaires avant la Création du monde, la Torah avait déjà été écrite, mais Hachem mélangea toutes les lettres contenues dans ce Séfer, jusqu'à ce que Moché vienne retranscrire toute la Torah, comme elle l'était initialement, redonnant ainsi au Texte toute sa compréhension.
Cependant, les 8 derniers versets relatifs à sa mort demeurèrent mélangés (en allusion dans le mot : דמוע - mélange), et Moché a bien écrit la totalité du Séfer Torah sans qu'il y manque une seule lettre, mais il n'eut pas accès à la compréhension des derniers versets qui relataient sa mort.
Après le départ de Moché, c'est finalement Yéhochoua bin Noun, son disciple, qui reprit les 8 derniers versets pour les remettre en ordre et leur donner une lecture lisible.
[Gaon de Vilna]

<--->

-> Rabbi Shlomo de Radomsk considère que Moché a versé des larmes en écrivant les derniers versets de la Torah, non pas parce sa mort y était annoncée, mais parce qu'il était obligé, sur ordre de D., de se décerner à lui-même une série de compliments : "Moché était le plus humble des hommes" et "Il n'a plus paru, en Israël, un prophète tel que lui".

<--->

-> Du fait que ces 8 derniers versets de la Torah traitent d'évènements qui ont eu lieu après la mort de Moché, bien que ce soit Moché lui-même qui les ait écrits sur la dictée d'Hachem, selon rabbi Chimon, leur sainteté est moindre que tout le reste de la Torah.
[Rambam]

<------------------>

-> Un ministre demande à Zalman de Liady (le 1er rabbi de Loubavitch) qui se trouvait en prison : "Pourquoi vous, les juifs, vous réjouissez-vous ainsi à chaque fois que vous achevez la lecture de la Torah alors qu'il y est dit, à la fin de Dévarim, que Moché mourut? Vous devriez plutôt, me semble-t-il, verser des larmes!

- En vérité, nous nous réjouissons justement parce que la Torah nous annonce que Moché est mort. Car s'il avait vécu éternellement, certains auraient imaginé qu'il était lui-même D. et que c'est la raison pour laquelle il avait fait pour nous tant de miracles. Nous savons désormais qu'il n'était que l'envoyé de D.!

"Heureux es-tu Israël : Qui est comme toi! Peuple délivré par Hachem, le bouclier de ton secours et qui est le glaive de ta grandeur ('hérev gaavaté'ha)" (Vézot haBéra'ha 33,29)

-> Le mot "gaava" veut dire : fierté, orgueil.
Rabbi Moché de Kobrin enseigne que chaque juif a en lui une tendance à s'enorgueillir, car son âme provient des endroits les plus élevés du Ciel.
[une âme juif vient d'une réalité spirituelle beaucoup plus élevée que celle des non-juifs]
Ainsi, il est naturel, qu'un juif ait de l'orgueil (je suis le fils adoré du Roi des rois, Hachem!)
Cependant, il doit diriger ce sentiment de supériorité dans la bonne direction : se réjouir d'être proche d'Hachem, de pouvoir amener de la satisfaction à Hachem, de pouvoir prier face à face avec D., que Hachem désire et écoute ses prières, ...

La nation juive doit être fière d'être la nation choisie pour être la plus proche d'Hachem [avec la responsabilité qui va avec]. Comme il est écrit : "Heureux es-tu Israël : Qui est comme toi! Peuple délivré par Hachem".

Si un juif n'utilise pas ce sentiment de fierté convenablement, il va mettre cet orgueil dans de mauvaises choses, comme dans le fait de se sentir supérieur aux autres, de penser que sa réussite vient de lui et non d'Hachem.

=> C'est pourquoi, tout juif doit exprimer et entretenir sa fierté, son orgueil, de travailler pour le boss des boss : Hachem.

["qui est le glaive de ta grandeur/fierté ('hérev gaavaté'ha)" = symboliquement un juif doit constamment porter sur lui une épée d'orgueil d'être juif, et grâce à cela il peut combattre son yétser ara (tu sais qui je suis pour me demander de faire ça? Je suis un juif, fils du Roi Hachem, et je suis en train de faire la chose la plus élevée possible : réaliser Sa volonté).
Plus on brandit notre grandeur, plus on s'éloigne des bassesses de ce monde, pour viser, se rapprocher d'Hachem!]

"Réjouis-toi Zévouloun, dans tes sorties, et Yissakhar dans tes tentes" (Vézot haBéra'ha 33,18)

-> Le Gaon de Vilna disait que la joie ultime est celle que l'on ressent lorsque l'on accède à une meilleure compréhension de la Torah.
Par conséquent, ceux qui ont soutenu la Torah se réjouiront, lorsqu'ils quitteront ce monde car outre la récompense qu'ils mériteront pour avoir soutenu les érudits, ils savoureront le privilège de connaître et de comprendre tous les domaines de la Torah dont ils auront financé l'étude.
[rav Aharon Kotler]

-> On doit se réjouir dans l'étude de la Torah de la même façon que Zévouloun se réjouit dans les succès liés à ses affaires économiques.
Le plus d'argent il gagne, le plus il est heureux. De même, le le plus de Torah on étudie, le plus nous devons être heureux.
[Beit Avraham]

<--->

-> Un homme d'affaires qui part en déplacement est tendu et nerveux. En effet, comment peut-il se réjouir tant qu'il n'est pas sûr qu'il sera couronné de succès?
A son retour à la maison, après avoir conclu une affaire fructueuse, alors là il a une raison d'être heureux!

Pourquoi est-il alors écrit : "Réjouis-toi Zévouloun, dans tes sorties", et non l'inverse?

Lorsque Zévouloun soutient la Torah, son esprit est tranquille en quittant sa maison. En effet, il est confiant dans le fait que Hachem lui viendra en aide, et qu'il réussira, car "Yissakhar dans tes tentes" = par le mérite de Yissakhar.

[Yavin Shémoua (rapporté dans le Béira Chél Torah)]

<--->

-> "Réjouis-toi Zévouloun dans ta sortie, et Yissa'har dans tes tentes" (Vézot haBéra'ha 33,18)

-> Nos Sages expliquent que Yissa'har réside dans les tentes d'étude, où il se consacre à la Torah et au Service d'Hachem. Alors que Zévouloun se trouve à l'extérieur des tentes d'étude. Il s'affaire au commerce. Mais son but est d'accumuler beaucoup d'argent pour pouvoir financer et entretenir matériellement son frère Yissa'har et lui permettre d'étudier la Torah sereinement.
=> Mais comment la Torah peut-elle recommander à Zévouloun de tant se réjouir de sortir des tentes d'étude? Même s'il en sort pour un but noble, malgré tout, finalement, la seule vraie réussite reste de servir Hachem et d'étudier la Torah! C'est cela la véritable réjouissance!

-> En fait, chaque personne à des périodes où il ressemble plutôt à Yissa'har, où il ressent plus d'attachement avec Hachem et Sa Torah, où ses sentiments spirituels sont plus développés. Et d'autres périodes où il ressemble plus à Zévouloun, où il sent qu'il est en train de "sortir" des tentes d'étude, que son service d'Hachem se refroidit, qu'il se sent s'éloigner du Service Divin. Dans ces moments-là, il risque de se sentir découragé, éloigné, dévalorisé. Alors qu'il avait connu des moments d'élévation, le voilà à présent dans une période de chute, sans flamme intérieure.
C'est là que la Torah vient lui donner le conseil suivant : "Réjouis-toi Zévouloun dans ta sortie", même dans ces moments où tu te sens à l'extérieur du bon chemin. Malgré tout, reste dans la joie et ne sois pas triste. Réjouis toi des mitsvot et de l'étude que tu continues à accomplir malgré ce refroidissement, dont la valeur est extraordinaire du fait de leur difficulté. Réjouis-toi aussi du fait même que tu te sentes mal de ta chute, car cela témoigne déjà de l'importance que tu accordes au Service d'Hachem, ce qui est déjà une raison en soi de se réjouir. Sois aussi joyeux du fait que si à présent le Service Divin t'est difficile, c'est qu'Hachem te mets à l'épreuve pour que tu trouves en toi des ressources intérieures pour mieux repartir. Car toute élévation spirituelle est précédée d'une certaine chute, qui prépare l'élévation.
Surtout ne sois pas triste! Car c'est ce que cherche le mauvais penchant pour faire tomber l'homme. Bats-toi contre le penchant et gagne-le! Et le premier conseil pour cela, c'est « Réjouis-toi même dans ta sortie".

Par cela, tu mériteras de sortir de cette état de rabaissement et de réintégrer l'état d'élévation que tu recherches tant. Tu mériteras alors de vivre la suite du verset : "Et (tu te réjouiras) Yissa'har dans tes tentes".
[rav Mikäël Mouyal]

"Moïse était âgé de 120 ans lorsqu'il mourut" (Vézot haBéra'ha 34,7)

-> Le Sifri écrit que dans l'histoire des juifs, seulement 4 dirigeants ont atteint le grand âge de 120 ans.
Il s'agit de : Moché Rabbénou, Hillel haZaken, Rabbi Akiva et Rabban Yo'hanan ben Zakaï.
De plus, chacun d'eux a joué un rôle majeur dans la transmission de la Torah aux générations juives futures.

On peut diviser leur vie en 3 périodes de 40 années, en correspondance aux 3 périodes de 40 jours que Moché Rabbénou a passées au Ciel pour y recevoir la Torah.
[120 jours : 40 jours pour recevoir les 1eres Tables de la Loi, puis 40 jours pour prier pour le pardon du peuple suite à la faute du Veau d’or, puis enfin 40 jours pour les 2e Tables]

+ Moché :
- il a vécu 40 ans en Egypte ;
- il a passé 40 ans à Midiyan ;
- il a dirigé le peuple juif pendant 40 ans.

+ Hillel haZaken :
- il a vécu 40 ans à Bavél (Babylonie) avant de venir en Israël ;
- il a ensuite étudié 40 années avec les Sages (hakhamim) ;
- il a ensuite dirigé le peuple juif pendant 40 ans.

+ Rabban Yo'hanan ben Zakaï :
- les 40 premières années de sa vie, il a vécu dans le monde des affaires ;
- il a étudié 40 ans avec les Sages ;
- et ensuite, il a dirigé le peuple juif durant 40 années.

+ Rabbi Akiva :
- il n'avait pas de connaissance en Torah pendant 40 ans ;
- il a étudié la Torah pendant 40 années ;
- il a dirigé le peuple juif les 40 dernières années de sa vie.

Chacun de ces tsadikim a exploité au maximum ses années de vie, bien que Moché Rabbénou est le seul qui soit né et mort le même jour (7 Adar).

[traduction personnelle d'un divré Torah du rav Dovid Hoffman]

"Et toute la grande peur que Moché accomplit aux yeux de tout Israël" (Vézot haBéra'ha 34,12)

-> Lorsque nous terminons la lecture annuelle de la Torah à Sim'ha Torah, nous commençons dans la foulée la lecture de la 1ere paracha : Béréchit, pour indiquer qu'il n'y a pas de fin à la Torah.
Ainsi, le dernier verset de la Torah a dans sa continuité immédiate le 1er verset de la Torah.

Le Beit Israël (rabbi Israël Alter) donne l'enseignement suivant.
Lorsque nous sommes vigilant à ce que l'on regarde, et que l'on fait une bonne utilisation de ce cadeau de la vision, alors nous pouvons commencer à reconnaître la grandeur du Créateur, et les multitudes de merveilles du monde.
Grace à cela nous pouvons atteindre un niveau supérieur dans notre service Divin.

En réalité, cela est en allusion dans le dernier et le 1er verset de la Torah.
- "Et toute la grande peur [du Ciel] que Moché accomplit/instilla"
=> Comment a-t-il fait cela?

- "aux yeux de tout Israël" = par les yeux des Bnei Israël, par le fait qu'ils ont gardé ce qu'ils observaient en s'assurant de ne jamais regarder quelque chose de nuisible à leur spiritualité.

- Cela a permis qu'il puisse pleinement prendre conscience que : "Au commencement de la Création Hachem a créé les cieux et la terre [avec toutes ses merveilles]" (béréchit bara élokim ét achamayim véet aarets).

=> Il en résulte de cela que : protéger ses yeux des impuretés nous permet de pleinement reconnaître les merveilles de ce monde, et d'ainsi acquérir un niveau supérieur dans notre service d'Hachem.

"A Yéhouda, il adressa cette bénédiction" (Vézot haBéra'ha 33,7)

-> La bénédiction de Yéhouda suit celle de Réouven.
Nos Sages expliquent cela en disant que c'est Yéhouda, quand il a reconnu son erreur devant Tamar, qui a entraîné que Réouven aussi reconnaisse sa faute avec Bil'a.
Mais cela est étonnant, car Réouven s'est repenti déjà avant l'histoire de Yéhouda et Tamar. En effet, déjà au moment de la vente de Yosseph, nos Sages disent qu'il était absent car il était occupé à se repentir avec ses hayons et ses jeûnes.
En réalité, au départ Réouven pensait que l'essentiel du repentir était de s'imposer des jeûnes et des mortifications. C'est pourquoi, au moment de la vente de Yossef, il était occupé avec ses hayons et ses jeûnes.
Mais, quand il vit l'attitude de Yéhouda qui reconnut son erreur, il comprit alors que l'essentiel du repentir c'est de reconnaître sa faute et la regretter profondément dans son cœur, et pas tant de se mortifier et de jeûner.
Ainsi, c'est Yéhouda qui permit à Réouven de reconnaître sa faute.
[Imré Emet]

"Voici la bénédiction que Moché, l'homme de D., a donnée aux bnei Israël avant sa mort" (Vézot haBéra'ha 33,1)

-> Moché n'a mérité d'être appelé "homme de D." que lorsqu'il a béni les bnei Israël. (Yalkout)

-> Le rabbi Avraham de Slonim explique : Comment Moché a-t-il mérité le niveau "d'homme de D."?

Parce qu'il était "avec les bnei Israël".
Certes, il était un "homme de D.", constamment attaché à la Présence Divine et se promenant dans les mondes supérieurs, et pourtant il a su descendre des hautes Célestes, et se promener "avec les bnei Israël", c'est-à-dire s'intéresser à la situation et aux besoins matériels de chacun.

C'est là-dessus qu'il est dit : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" = si un juif aime l'autre, alors Hachem dit : "Je suis le 3e!".

<--->

-> b'h, également à ce sujet : http://todahm.com/2015/10/25/3964-2

<------------------------------------>

+ "Voici la bénédiction que Moché, l'homme de D., a donnée aux bnei Israël avant sa mort"
=> Pourquoi Moché a-t-il attendu le dernier moment, juste avant sa mort, pour bénir le peuple? Pourquoi ne les a-t-il pas bénis avant?

En réalité, la force d'une bénédiction dépend de la grandeur et du niveau spirituel de celui qui la donne. Or, Moché ne cessait de s'élever de niveau à chaque instant. Ainsi, Moché ne voulait pas bénir le peuple plus tôt, car il savait qu'il allait encore s'élever et donc que sa bénédiction aura donc encore plus de force dans le futur.
Mais le jour de sa mort, quand il va se séparer du peuple et qu'il ne pourra donc plus les bénir plus tard, c'était donc le jour où il a atteint le plus haut niveau ici-bas. C'était ce moment que Moché a choisi pour bénir le peuple, car alors sa bénédiction pourra avoir le maximum de sa force, puisque c'était à ce moment que Moché a atteint le sommet de sa grandeur.
[Létit'ha El'yione]

"Bien qu'il y ait de l'amour pour les nations, tous Tes saints sont dans Ta main. Ils sont rivés à Tes pas et soutiennent Ta parole" (Vézot haBéra'ha 33,3)

-> "Bien que chaque homme soit aimé de D. et créé à Son image, "Ses saints" les plus aimés de Lui sont les juifs.

Pourquoi sont-ils "dans Ta main"?
De même qu'un homme tient son argent dans sa main car il est attaché à lui, ainsi D. tient précisément Israël dans Sa main, pour ainsi dire.
[...]

Tous les peuples sont remis à la responsabilité des princes célestes tandis que seul le peuple juif est livré à la seule Providence de D."

[à chaque instant, les juifs sont dépendants directement des "mains" de Hachem ("dans Ta main"), tandis que les autres nations dépendent du mazal de leur ange attitré!
Combien cela doit nous remplir de joie d'être juif(ve)!]

[le Méam Loez]