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La circoncision (selon le Sfat Emet)

+ La circoncision (selon le Sfat Emet) :

-> Grâce à la circoncision, les juifs sont en mesure de recevoir directement la générosité d'Hachem, sans qu'elle soit filtrée par le monde naturel.
[Sfat Emet - Lech Lecha 5655]

-> La circoncision permet au juif d'adopter un mode de vie surnaturel, nous libérant des entraves et des limites du monde naturel imposées au corps humain.
C'est ainsi que Its'hak a été conçu, contre toute attente, mais seulement après la circoncision d'Avraham.
[Lé'h Lé'ha 5653]

-> La circoncision permet de rectifier la faute originelle d'Adam.
En mangeant l'Arbre de la Connaissance, Adam a contribué à une confusion des valeurs dans laquelle le bien et le mal étaient mêlés. Aujourd'hui, suite à la brit d'Avraham et surtout à l'ablation du prépuce, l'homme retrouve son état originel avant le péché originel et la capacité de faire le bien sans le mal.
[5653]

-> Grâce à la circoncision, la véritable personnalité intérieure d'un juif est révélée.
C'est ainsi que le nom d'Avraham lui a été donné au moment de la circoncision.
Aujourd'hui encore, il est d'usage de nommer l'enfant au moment du bris, lorsque son potentiel de grandeur intérieure est révélé.
[Lé'h Lé'ha 5652]

-> La circoncision permet à l'humanité de retrouver les trésors spirituels du gan Eden.
L'épée tournante enflammée qui entoure l'Eden (Béréchit 3,24) symbolise l'orla (le prépuce). En retirant la "barrière extérieure" lors d'une circoncision, les juifs méritent de profiter de la spiritualité de l'Arbre de Vie.
[Lé'h Lé'ha - 5657]

-> La signification de la circoncision (brit mila) en particulier le terme brit (alliance) est répétée 13 fois (cf. guémara Nédarim 31b).
L'insistance répétée de la Torah sur cet aspect de la mila suggère un lien intime entre celle-ci et les 13 Attributs Divins de la miséricorde.
En étant circoncis, le juif est capable d'évoquer les Attributs de miséricorde d'Hachem.
[Lé'h Lé'ha - 5658]

+ "Lé'h Lé'ha" = Hachem ordonne à Avraham de quitter son lieu de naissance et de se rendre en Terre Sainte (Lé'h Lé'ha 12,1).
Hachem dit à son fidèle serviteur : Ne pense pas que tu es la même personne autre part qu'en Terre sainte [d'Israël]. Ailleurs, tu n'es pas complet, car tu n'es pas relié à ta racine, qui s'attache à D.
Mais lorsque tu vas sur la Terre [d'Israël], tu vas vers ta racine, vers ton toi-même (Alchikh haKadoch).

De même, Hachem dit aux juifs en exil : "Lève-toi, mon amour, et va vers toi-même" (Chir haChirim 2,10) = lève-toi et quitte ces terres impures, et va vers ta racine en Terre sainte.
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma ]

"Après avoir compris que les plaisirs de ce monde ne méritent pas d'être appelés "la vraie vie" car ils sont tous simplement consacrés à supprimer les obstacles et autres sentiments désagréables, Avraham commença à chercher l'essence de sa vie.
Hachem lui dit : "Lé'h lé'ha" (Va vers toi-même), car il est vrai que les plaisirs de ce monde ne s'appellent pas "la vie". Au contraire, l'essence de la vie se trouve en toi."
[Mé haChiloa'h - Lé'h Lé'ha]

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[Va vers toi-même = n'oublie que l'essentiel dans ta vie c'est d'aller vers la partie Divine, l'âme qui est en toi. Ecoute-la, bichonne-la, et relie-la toujours plus à Sa source Divine.
Nous sommes tellement pris par nos occupations quotidiennes dans le monde extérieur qu'on en oublie de prendre du temps avec l'essentiel : notre intériorité (en la valorisant, en s'en réjouissant, en exploitant dans la réalité nos capacités/potentialités, ...) ]

"Hachem dit à Avram : "Pars de ta terre, de ton lieu natal, et de ta maison paternelle vers la terre que Je te montrerai!"" (Lé'h Lé'ha 12,1)

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Ce verset vient suggérer qu'Hachem s'adresse à chacun pour lui dire : quitte tes pensées préconçues selon lesquelles le monde est conduit par la nature.
- "Quitte ta terre" = ta vision de la vie selon laquelle tout dépend de la qualité de la terre, car Hachem est en mesure de faire sortir des fruits d'une terre, qu’elle soit salée et impropre à l'ensemencement, si toutefois, tu pries Hachem et que tu diriges ton coeur vers Lui.
- De même, "quitte ton lieu natal" = cesse de penser que tout dépend de l'astrologie et du mois où tu es né.
- Puis, la Torah ajoute : "Quitte ta maison paternelle" = cesse également de penser que la santé du corps et les vertus de l'âme sont héréditaires, car Hachem possède la force de modifier à sa guise l'ordre naturel du monde entier.

Dès lors, il n'y a plus de place pour le découragement/désespoir et le renoncement sous prétexte que "c'est l'étoile sous laquelle je suis placé et il est impossible de la combattre!", ou d'autres arguments du même ordre.
Car grâce à la prière, Hachem élèvera l'homme au-dessus de "l'étoile" sous laquelle il est né, au-dessus du caractère qu'il aurait hérité de sa maison paternelle, au-dessus des influences qui proviennent de la terre où il habite, et la délivrance d'Hachem n'a pas de limite.

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-> De son côté, le Agra déKalla explique ainsi ce verset :
"Hachem dit à Avram" (וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל אַבְרָם) = le nom אברם est composé des initiales de la phrase : רבות מחשבות בלב איש (rabot ma'hachavot bélev ich - "Nombreuses sont les pensées dans le coeur de l'homme"), car Hachem dit (suite
du verset) : "lé'h lé'ha méartsé'ha" (Pars de ta terre - לך לך מארצך), voulant ainsi suggérer à l'homme de quitter les préoccupations terrestres auxquelles il est attaché par amour de l'argent et des plaisirs et de ne plus autant investir ses pensées à cette quête continuelle.
Car il ne pourra pas le moins du monde les augmenter, mais, au contraire, seulement "él aarets acher ar'éka (Vers la terre que Je te montrerai - אל הארץ אשר אראך), suggérant que Hachem suscitera Lui-même les moyens par lesquels il subviendra à ses besoins.

-> Le Agra déKalla développe ce sujet :
L’homme qui est convaincu que sa subsistance provient de la force de son poignet ou la multiplication de ses efforts personnels ... serait surnommé "idolâtre dans la pureté" (Cf. guémara Avoda Zara 8a), parce qu'il se repose sur l'une des causes qui se présentent à lui. [plutôt que Hachem]
Une telle attitude conduit l'homme à se détacher du Service d'Hachem, car il laisse constamment ses pensées aller vers les vanités du monde, lorsqu’il réfléchit aux divers moyens de trouver sa subsistance et de subvenir à ses besoins.
Celui qui, au contraire, se repose entièrement sur Hachem, vit tranquillement, l'esprit serein ... Car il conçoit dans son esprit que les idées qu'il met en oeuvre ne lui ajouteront rien, mais que seul le décret Divin s'appliquera. Dès lors, il fera disparaître de son coeur les inquiétudes au sujet du matériel.
C'est ce que le roi Chlomo déclare : "Nombreuses sont les conceptions dans le cœur de l'homme (רבות מחשבות בלב איש) ; mais c'est le dessein d'Hachem qui l'emporte" (Michlé 19,21) = à savoir que l'homme, dans son ineptie, investit de nombreuses pensées pour mettre en oeuvre les moyens d'assouvir son désir de richesse et d'honneurs. Mais c'est en vain qu'il se fatigue, parce que ses efforts ne lui ajouteront ni ne lui diminueront en rien (ses gains), mais c'est seulement "le dessin d'Hachem qui l'emporte" (ועצת ה׳ היא תקום), grâce au moyen, grand ou petit, que le Créateur aura Lui-seul, choisi.

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-> Lé'h Lé'ha = l'essentiel du verset "Pars pour toi" nous apprend que le juif doit toujours être dans le mouvement, prêt à avancer et à s'élever pour se parfaire dans les commandements divins.
Ainsi, lorsque l'homme tend vers la perfection du service divin, il est automatiquement aspiré vers l'avant, et s'élève de niveau en niveau.
[Tsor ha'Haïm]

Le génie d'Avraham était de montrer aux gens à quel point ils sont déjà extraordinaires.
Par le fait de regarder l'étincelle de beauté et de bonté des individus, il leur montrait que le fait d'agir négativement n'est pas en adéquation avec leur véritable être [intérieur], et il les encourageait à revenir à leur essence pure.
[Chem miChmouël]

"Hachem s'éleva au-dessus d'Avraham" (Lé'h Lé'ha 17,22)

-> Le sens simple de ce verset est qu'après lui avoir parlé, Hachem s'éleva, c'est à dire qu'Il se retira.
Mais, on peut aussi expliquer qu'Avraham était tellement pieux et servait Hachem avec tellement de force, en diffusant Sa Connaissance dans le monde entier, qu'Hachem s'est élevé et s'est trouvé ''grandi'' grâce à Avraham.
De par le travail d'Avraham, Hachem s'éleva.
[Beit Its'hak]

Lé’h Lé’ha = moment propice pour acquérir les vertus d’Avraham

+ Lé'h Lé'ha - moment propice pour acquérir les vertus d'Avraham :

-> Le 'Hidouché haRim (Imré Harim’- Lé'h Lé'ha) rapporte au nom du Talmud Yérouchalmi (Chékalim 2,5) que "celui qui cite un enseignement au nom de son auteur devra considérer que celui-ci se tient devant lui". Car l’enseignement inédit que l’auteur a innové fait partie intégrante de son âme (sa néchama) et lorsque l’on étudie ce qu’il a enseigné, sa néchama en est toute illuminée.

Cette paracha est celle qui décrit l’enseignement qu’Avraham a diffusé dans le monde. Cette pourquoi en cette semaine l’âme d’Avraham illumine donc le monde de sa lumière spirituelle.
L’heure est dès lors propice de s’inspirer de la qualité de ‘Hessed (de bienfaisance) et des autres vertus qui caractérisent notre patriarche, et de compter de ce fait parmi "les disciples d’Avraham" au sujet desquels la michna enseigne qu’ils possèdent "un regard bienveillant (ayin tova), un esprit humble et une âme modeste" (Pirké Avot 5,19).

"Hachem dit à Avram : Va pour toi" (Lé’h Lé’ha 12,1)

-> A la Yéchiva de Kotsk, on enseignait : le premier commandement qui fut ordonné à Avraham fut : "Lé'h Lé'ha" (Va pour toi"), parce que c’est la première chose qu’un juif doit se dire : "Sors de là où tu te trouves, ne demeure pas au même endroit!"
Et chacun sait parfaitement quels sont les points qui l’empêchent de progresser spirituellement. C’est donc à chacun d’entre nous que s’adresse le commandement : "Lé'h Lé'ha".

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=> Comment se fait-il que l’épreuve de "Lé'h Lé'ha" est écrite dans la Torah, alors que celle de Our Kasdim (Avraham fut jeté dans la fournaise ardente pour avoir refusé de se prosterner à Nimrod) ne l’est pas (et même d’après les Richonim qui pensent que Our Kasdim fait partie des 10 épreuves d’Avraham, néanmoins, elle n’est pas écrite explicitement dans la Torah)?

Certains répondent à cette question par une allusion : nombre de personnes en allant dormir le soir seront prêtes à accepter sur elles le joug Divin avec amour en faisant don de leur vie.

Le Noam Elimélé'h (dans son Tzetel Katan) écrit : "Un homme dans son lit peut s'imaginer qu’un feu immense brûle devant ses yeux dont les flammes s’élèvent jusqu’au Ciel, et qu’il brise sa propre nature en se jetant dans la fournaise pour sanctifier le Nom Divin. Néanmoins, tout cela se passe pendant la nuit. Mais lorsqu’arrive le matin et que le réveil lui ordonne de se lever et lui suggère "Lé'h Lé'ha et sors de ton lit !", plus personne n’est là pour écouter la voix du réveil!"

C’est pour son importance particulière que l’épreuve de Lé'h Lé'ha est mentionnée dans la Torah.
[le lever du matin n'est qu'un exemple d'habitude]
En effet, les gens ont tendance à laisser planer leur esprit dans les sphères élevées, étant prêts à "mourir pour Hachem" (à l'image de Our Kasdim), mais qui, lorsque vient le moment d’agir (va pour toi - lé'h lé'ha), continuent à dormir!
C’est à eux que s’adressent Lé'h Lé'ha, pour leur dire : "Commence à bouger!".

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[notre yétser ara a tendance à nous laisser tranquillement dans notre zone de confort, tandis que Hachem attend de nous que nous allions exploiter nos potentialités dans la réalité, que nous tendions à être la meilleure version de nous même!
Mais pour cela : "lé'h lé'ha!" = on doit quitter une zone de confort (notre terre natale), vers une destination inconnue (un "moi" qui est devenu meilleur!).]

+ [Hachem a dit : ] "Ne crains point Avram : Je suis un bouclier pour toi" et pas uniquement le tien, mais aussi celui de tes descendants, pour peu qu’ils se vouent à Ma Torah comme tu t’y es voué. Je serai alors leur bouclier, comme il est dit : "La parole de Hachem est infaillible, Il est le bouclier de quiconque espère en Lui" (Chmouel II 22, 31).
[midrach Tan’houma - Lé'h Lé'ha 11]

"Hachem dit à Avram : Va pour toi" (Lé’h Lé’ha 12,1)

-> Rachi explique que les termes ''pour toi'' viennent signifier que cette injonction Divine à Avraham de partir, était ''pour son profit et pour son bien''.

Hachem lui assura que le bonheur allait suivre la réalisation de cette épreuve. Mais on peut s'interroger : puisque ce départ était une épreuve pour Avraham, pourquoi lui dire que ce sera pour son intérêt, détail qui semble réduire l'épreuve?

Ce détail vient en réalité alourdir l'épreuve. Car, quand Avraham arriva en Canaan, il y trouva la famine et descendit en Egypte, où sa femme se fit prendre par Pharaon.
Ainsi, on voit que Avraham a connu de grandes difficultés suite à ce départ. Il aurait pu donc avoir à redire à Hachem, Qui lui dit que ce départ sera pour son intérêt, alors qu'il ne rencontre que des difficultés.

L'épreuve était donc de savoir s'il allait malgré tout faire confiance à Hachem, ou s'il allait arguer à Hachem que ce départ n'était pas pour son profit puisqu'il en pâtit grandement.
Et Avraham surmonta l'épreuve : il n'exprima aucun ''plainte'' à Hachem.

[Ktav Sofer]

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-> "Hachem dit à Avram : Va pour toi, hors de ton pays, de l'endroit où tu es né et de la maison de ton père ... et Avram partit comme Hachem le lui avait dit ... Avram était âgé de 75 ans à sa sortie de 'Haran" (Lé'h Lé'ha 12,1-4)

Il y a une allusion au fait que Avraham avait à cet âge (75 ans) une émouna et un bita'hon en Hachem, car le le mot : bita'hon (בטחון) a une guématria de 75.
Grâce à cela, il a pu surmonter les épreuves de sa vie (tout n'est que volonté de D., qui le fait pour notre bien ultime), dont le fait d'avoir eu la force de quitter sa terre natale, sa maison paternelle et sa famille.

-> Le Beit Israël enseigne en ce sens :
Il est certain qu’Avraham eut du mal à quitter sa terre, son pays natal et la maison paternelle à laquelle il avait été habitué durant toute son existence, pour aller vers une terre étrangère, sans même savoir où elle se trouvait.
=> Où Avraham trouva-t-il une force aussi colossale de tout abandonner pour une destination inconnue?

La réponse est qu’il avait une foi et une confiance totales dans le fait que Hachem ne voulait que son bien et qu’il n’avait qu’à s’en remettre totalement à Lui.
C’est ce qui lui donna la force d’accomplir la volonté Divine même si cela lui était difficile.
C’est le sens du verset : "Et Avram avait 75 ans", car la valeur numérique du mot "bita'hon" (la confiance en D. - בטחון) est 75. En effet, c'est au moment où il sortit de ‘Haran qu’il atteignit ce niveau de confiance en D. et c’est seulement grâce à lui qu’il eut la force de tout quitter : son pays natal, la maison de son père et sa famille.

-> Le Bat Ayin fait également un commentaire similaire :
"Il était certainement très difficile pour Avraham de quitter sa terre natale et la maison de son père, où il était né et où il avait grandi, et de voyager pour une terre étrangère. De plus, il ne savait même pas où il allait!
Mais Avraham avait du bita'hon. Il était persuadé que Hachem ne lui fait que des bontés, [et il croyait que si Hachem l'envoyait à un endroit, c'est assurément pour son bien].
C'est pour cela qu'il est écrit : "Avram était âgé de 75 ans à sa sortie de 'Haran", et 75 est la guématria de בטחון.
[Le verset dit que] Avraham avait du bita'hon, et c'est le bita'hon qui lui a permis de passer l'épreuve, de devoir quitter sa famille et sa terre natale, et de voyager selon l'ordre d'Hachem.
Lorsqu'on a la émouna et le bita'hon dans le Créateur du monde, que tout ce qu'Il fait est pour le bien, alors on a les forces émotionnelles et la volonté de garder les mitsvot et de passer les épreuves les plus difficiles."

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Lorsque quelqu'un s'habituera à discerner l’intervention d'Hachem dans chaque événement, cela lui permettra de réussir à surmonter ces épreuves. Car la foi et la confiance en D. constituent l’appui sur lequel il pourra reposer afin de maintenir sa tête hors des vagues qui cherchent à le submerger. Et il évitera ainsi de se noyer corps et âme dans l'abîme des épreuves.
Il est essentiel que cette confiance en D. soit simple et sans calcul. Il faut être convaincu que le Créateur dirige à Lui tout seul le monde pour le bien.
[...]
Au début, lorsqu'Avraham reconnut le Créateur, ce fut grâce à sa réflexion. Il approfondit sa pensée jusqu'à arriver à la conclusion que le monde possède un Maître qui le dirige.
Cependant, il abandonna facilement tous ses raisonnements et décida de croire tout simplement.
Et c'est ce qui est écrit : "Il eut foi en Hachem" (Lé'h Lé'ha 15,6). Car celui qui base sa croyance sur un raisonnement risque de voir ses enfants trébucher dans leur propre émouna. [lui en a peut-être les capacités, mais si ses enfants ne les ont pas, ils vont en venir à rejeter D. par manque de profondeur de leurs réflexions]
[tamim tiyé im Hachem = il faut agir avec simplicité avec Hachem, sans trop faire de raisonnements pour parvenir à la conviction qu'Hachem existe. Avraham nous montre l'exemple : même si on a des capacités folles, il faut s'armer d'une émouna simple et sans calcul.]

C'est pourquoi, dès que D. annonça à Avraham qu'il mériterait une descendance, ce dernier abandonna tout raisonnement et se mit à croire en Hachem d'une foi simple, comme il est dit "véémin" (וְהֶאֱמִן - sans la lettre youd qui évoque la sagesse).
[Le mot וְהֶאֱמִן est écrit sans la lettre י (Youd). Celle-ci évoque, en effet, la sagesse et l'intelligence, comme le Zohar le rapporte en plusieurs endroits, car pour ce qui est de la émouna, l'homme doit faire abstraction de son intelligence, placer totalement sa confiance en Hachem sans calcul, ni réflexion intellectuelle, et marcher dans les voies d'Hachem avec intégrité.]

"Hachem connaît les jours des gens intègres, et leur héritage persistera à tout jamais" Téhilim (37,18)
"Les gens intègres" dont il s'agit ici, ce sont ceux qui possèdent une foi simple.
Ceux-ci mériteront que "leur héritage persiste à tout jamais", que leur descendance se maintienne (dans cette foi) dans toutes les générations après eux.

De plus, la foi simple a plus de valeur et est supérieure à toute perception, aussi élevée soit-elle.
Rabbi Yissakhar Dov de Belz explique ainsi l'ordre des versets dans la paracha Lé'h Lé'ha :
- Il est tout d'abord rapporté qu'Avraham mérita de percevoir des choses très élevées, comme il est dit : "Après cela, la Parole d'Hachem se révéla à Avraham dans une vision en lui disant ... Il le fit sortir dehors et lui dit : 'contemple le Ciel et compte les étoiles' ..." = Cela signifie que Hachem permit à Avraham de percevoir des choses merveilleuses.
Cependant, qu'est-il écrit juste après?
- "Il eut foi en Hachem et Il lui compta comme un mérite" = Avraham dit à Hachem : "Mon Père, je ne désire qu'une chose : croire en Toi avec une foi simple, une foi qui provient du cœur, sans avoir des visions Célestes aussi élevées".
Car la émouna a infiniment plus de valeur que la perception la plus élevée soit-elle.

[on entend des personnes dirent : "Si je vois clairement D., alors je serais pratiquant". Mais elles oublient que toute la grandeur d'un Homme dans ce monde est de croire sans forcément voir/comprendre, de mettre sa confiance en toute simplicité en Hachem.]

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-> "Il eut foi en Hachem et Il lui considéra comme une justice (mérite)" (Lé'h Lé'ha 15,6)

Le Darké Noam l'explique ainsi :
Avraham eut une foi intègre dans le fait que : "tout ce qu'Hachem accomplit est pour le bien".
Bien qu'il ne comprît pas quel bienfait se dissimulait dans chaque chose et comment un malheur pouvait constituer le plus grand des bienfaits, cela n'ébranla en rien cette foi.
Dès lors, on peut lire le verset dans l'autre sens : "Il (Avraham) eut foi en Hachem", et c'est pour cela "qu'il (Avraham) considéra (la conduite d'Hachem) comme une justice (bonté et miséricorde)".

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-> "Un homme est tenu de bénir sur le mal de la même manière qu'il bénit sur le bien" (Béra'hot 54a)
=> Comment peut-on accomplir cet enseignement de nos Sages à la lettre et bénir Hachem sur un malheur comme s'il s'agissait d'un bienfait?

Rabbi Zoucha d'Anipoli enseigne :
celui qui possède une foi parfaite en Hachem ne ressent pas l’adversité. Au contraire, il est constamment plongé dans le bien, heureux en permanence de la manière dont Hachem dirige son existence.
C'est ce que veulent signifier nos Sages lorsqu'ils enseignent que l'on est tenu de bénir sur le bien de la même manière que sur le mal : c’est par la force de la émouna que tout n'est que pour le bien.

-> "Hachem se tient aux côtés de l'homme pour l'aider, le délivrer ou le protéger, selon le degré et la qualité du bita'hon de l'homme lui-même"
[rav Avraham - le fils du Gaon de Vilna]

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-> Hachem dit à Avraham : Marche devant Moi et soi tamim (intègre).

Le Beit haLévi explique :
"L'intégrité : c'est faire la volonté d'Hachem, sans analyse sur les raisons de l'ordre. Certes, on a le droit d'étudier la raison des mitsvot et des lois juives, cela fait partie de la mitsva d'étude de la Torah, mais lorsqu'on accomplit les mitsvot au moment de l'action, l'essentiel doit être : réaliser la volonté d'Hachem sans lien avec les raisons de l'ordre.
[...]

L'intégrité (tmimoute), c'est marcher avec Hachem : dans ses chemins et dans Sa volonté seulement parce qu'Il l'a ordonné, seulement au son de Sa voix, et pas selon notre compréhension et notre acceptation de la chose.

Certes, l'homme doit être conscient de combien c'est une chance de faire la volonté d'Hachem et de Le servir mais qu'il agisse et qu'il suive Hachem à l'instar d'un animal avec intégrité sans faire intervenir d'autres paramètres."

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-> "10 épreuves a subie Avraham, et il les a toutes surmontées afin de faire connaître combien l'amour d'Avraham était grand" (Pirké Avot 5,3)

Le Tossefot Yom Tov rapporte au nom de Rachi : que signifie "surmontées/réussir ses épreuves"? = "Cela signifie qu'Avraham n'a eu aucune arrière-pensée concernant la conduite d'Hachem avec lui".

Le Méam Loez (Vayéra 22,11-12) rapporte qu'à la Akédat Its'hak, au moment où Hachem se dévoila, Avraham Lui dit : "Lors de cette épreuve, j’ai surmonté mes plus secrètes émotions et me suis empressé de t’obéir. J’aurai pu te rappeler ta promesse, mais jamais je n’ai eu une telle pensée."
Hachem lui répondit : "Sois assuré que cette épreuve équivaut à toutes les autres. Je sais que tu as atteint le degré ultime de sainteté, et que ton amour pour moi est parfait. Il est impossible de t’éprouver à un degré plus élevé."

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-> Le Yessod haAvoda (vol.4 2,7) enseigne :
"La bouche est incapable d'exprimer les grands niveaux que nos Patriarches ont pu atteindre, et notre esprit ne peut pas l'appréhender.
Même les anges n'étaient pas capables de percevoir l'étendue de leur sainteté ...
Néanmoins, Avraham a surmonté l'épreuve de la Akéda avec de l'intégrité (témimout) et une émouna simple (péchouta) ...
Avraham s'est dit à lui-même : Je suis un ignorant ... un être humain ne peut comprendre les pensées du Créateur ..."

Le rav Elimélé'h Biderman dit que si Avraham avait fait face à l'épreuve de la Akéda avec son énorme conscience intellectuelle, il l'aurait ratée.
C'est pourquoi Avraham a approché la Akéda avec une émouna simple/basique, et il a alors pu réussir l'épreuve.

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-> Le rabbi Mendel de Vitebsk explique que tous les épreuves de Avraham reposaient sur de très fortes contradictions.
Par exemple, une de ses épreuves étaient de venir en terre d'Israël sur l'ordre d'Hahem, et alors il y a trouvé une terrible famine.
Pourquoi Hachem l'a-t-il fait venir dans une terre où il ne pourrait pas rester
Face à un grand paradoxe, l'épreuve était de ne jamais remettre en question la volonté de D., en s'appuyant sur de la émouna simple.

C'est pour cela que lorsqu'Avraham a refusé de se prosterner devant Nimrod et qu'il a été jeté dans une fournaise ardente, cela ne compte pas dans les 10 épreuves.
En effet, de base nos Patriarches étaient prêts à sacrifier leur vie physique pour D.

Les épreuves se jouaient à un niveau de perception intellectuel d'Hachem, qui est rempli de contradictions.
Dans leur tête tout poussait clairement vers une direction, et pourtant la volonté de D. allait dans le chemin opposé.
Ainsi, tout leur test était d'en arriver à admettre que leur esprit (extrêmement développé) était trop faible pour comprendre Hachem et Ses voies, et alors il faut le servir avec une émouna simple, et c'est uniquement cela qui leur a permis de réussir l'épreuve.

=> Nous pouvons tous marcher dans les traces d'Avraham, en croyant en Hachem avec intégrité et en ayant une émouna simple. Grâce à cela nous pouvons surmonter avec succès toutes les épreuves que D. nous envoie.

[Avraham nous transmet l'idée que la grandeur d'une personne se mesure dans sa capacité à agir avec le plus d'intégrité, de simplicité avec Hachem.
Plus Hachem est important/grand à nos yeux, plus on accepte, en toute situation, de supprimer toute miette de notre égo pour se plier à Sa volonté, car Il a forcément raison!]

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-> La Torah dit à propos d'Avraham : "Il crut en Hachem" (véémin - וְהֶאֱמִן - Lé'h Lé'ha 15,6).

Le Bné Yissa'har enseigne que וְהֶאֱמִן est écrit sans la lettre youd (י), car cette lettre représente la sagesse, et Avraham croyait en Hachem sans avoir besoin de recourir à la sagesse pour venir justifier sa émouna.
[en toute simplicité, il n'y a pas d'interrogation car telle est la volonté de D., et c'est toujours ce qu'il y a d'ultimement mieux]

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-> Le rav Elimélé'h Biderman dit que Avraham a découvert Hachem suite à un énorme travail philosophique (en rationalisant, trouvant des preuves, faisant des recherches, ... jusqu'à arriver à une conclusion : il y a Hachem!).
Mais lorsque Hachem lui a annoncé qu'il aura un enfant, alors Avraham a décidé d'abandonner le chemin de reconnaître Hachem par des réflexions philosophiques, préférant avoir une émouna simple (pchouta).
En effet, il a eu peur que ses enfants ne seraient pas au même niveau de sagesse que lui, et qu'en suivant son exemple de philosopher, ils en viendraient à devenir des renégats (apikorsim).

[par exemple, toute la difficulté de la Akédat Its'hak s'est déroulée à un niveau de émouna, où le yétser ara échangeait avec Avraham pour le faire renoncer sous couvert de faire la volonté de D.
Avraham n'a pu réussir que grâce au fait d'être en mode émouna péchouta.
Il en est de même dans notre vie où notre yétser ara se déguise en tsadik de la génération, et sous couvert de bons conseils d'ami, il nous fait passer à côté de notre vie juive.]

-> "Hachem connaît les jours des "témimim", leur héritage est assuré à jamais" (yodéa Hachem yémé témimim, véna'halatam léolam tiyé - Téhilim 37,18)
Les "témimim" (intègres) sont ceux qui croit en Hachem sans poser des questions.
[cf. "Sois entier (tamim) avec Hachem ton D." : http://todahm.com/2018/10/10/7189-2 ]

Selon le rav Elimélé'h Biderman :
- "Hachem connaît les jours des "témimim" = Hachem apprécie ceux qui croit en Lui avec une émouna péchouta ;
- "leur héritage est assuré à jamais" = car leur héritage et leur émouna se transmettront pour toujours à leurs enfants.

[c'est un conseil important pour éduquer nos enfants : l'essentiel c'est la émouna péchouta.
Comme l'écrit Rachi (Choftim 18,13) : Suis Hachem avec intégrité en Lui faisant confiance, et ne cherche pas à connaître l’avenir. Au contraire, tout ce qui t’arrivera, accepte-le avec simplicité.

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-> Il vaut mieux être simple (tamim) que sage, mais combien de sagesse il faut à un juif pour arriver au niveau d’être simple avec Hachem.
[rabbi Naftali de Ropschitz]