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Grâce à notre confiance en D., nous bénéficions de toutes sortes de délivrances et bénédictions

+ Grâce à notre confiance en D., nous bénéficions de toutes sortes de délivrances et bénédictions :

"Lorsque tu sortiras en guerre contre tes ennemis et que tu verras des chevaux et des chars, un peuple plus nombreux que toi, ne les crains pas" (Choftim 20,1)

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 3,32) explique qu’à travers ce verset, la Torah donne l’ordre suivant : "Si un homme voit un malheur s’annoncer, il devra penser que la délivrance est proche et il aura confiance en elle, comme il est dit : "La délivrance de ceux qui Le craignent est proche" (Téhilim 85, 10)."
[Ce verset renferme également un enseignement à propos de la stratégie à adopter afin de vaincre ses ennemis au combat : en effet, il est écrit à cette fin "ne les crains pas", car l’arme la plus efficace est la confiance en D.]

D’après Rabbénou Yona, cette stratégie ne concerne d’ailleurs pas seulement la guerre mais aussi toute épreuve qu’un homme s’apprête à affronter pour laquelle la Torah lui ordonne "ne les crains pas". Ce faisant, elle l’enjoint à la vaillance et au courage associés à la confiance que D. le délivrera.

-> Outre le mal qu’il se cause à lui-même, celui qui donne libre cours à sa crainte porte également préjudice à son entourage en le contaminant du virus de la peur. Il est en effet écrit un peu plus loin (verset 8 ) : "Qui est l’homme qui a peur et dont le coeur est lâche? Qu’il se retire et retourne chez lui, pour que le coeur de ses frères ne défaille point comme le sien."

Rav ‘Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar 5731) explique que le propos n’est pas seulement de décrire celui qui doit sortir en guerre mais qu’il semble que l’on puisse apprendre de cette loi que celui qui a peur et fait fi de la confiance en D., est susceptible d’ébranler le coeur de ses frères comme le sien et il devra donc s’en éloigner, retourner chez lui, afin que personne ne voit sa faiblesse (il est évident que cela ne signifie pas de vivre isolé, mais au contraire, de se renforcer dans sa foi et sa confiance en D. afin de corriger sa peur et son inquiétude chronique et de devenir à l’inverse un exemple pour les autres).

-> Selon le rav Elimélé'h Biderman :
l’inquiétude et la crainte éloignent l’homme de son but et, au contraire, la foi et la confiance en D. l’en rapprochent et suscitent la délivrance et la miséricorde. Grâce à eux, même face à une épreuve, il méritera rapidement de sortir des ténèbres vers la lumière et son salut s’en verra hâté.

-> Le Yisma'h Israël (paracha Vayichla’h 5) écrit :
"lorsque l’homme pense à quel point sa situation est misérable ..., le remède essentiel est la foi, à savoir croire en Hachem ..., et plus l’obscurité s’intensifie, plus il lui sera nécessaire d’enraciner en lui cette force de la foi. Grâce à elle, il méritera d’acquérir la vertu de Bita’hon (confiance en D.) qui découle de cette foi, comme il est expliqué dans le Zohar (2,22a).
Et même si, d’après ce que l’intelligence humaine conçoit, il n’existe plus aucun refuge ni remède à son mal, cependant, il aura confiance dans la bonté infinie et sans limite et dans la grandeur du Créateur. Il sera aussi convaincu que dans Son immense miséricorde, Il peut même venir en aide à une créature aussi misérable que lui ..., et ceux qui placent leur confiance en Hachem et en Sa délivrance ne seront pas déçus, comme l’exprime le roi David : "J’ai placé ma confiance en Toi, que je ne sois pas déçu" (Téhilim 25,1).
Sachons que la Emouna et le Bita’hon adoucissent tout et transforment toute rigueur en miséricorde".

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-> La paracha Choftim (v.20,3-8) détaille l’ordre dans lequel les Bné Israël sortaient en guerre, et la manière dont le Cohen, oint à cette fin, appelait les combattants à livrer bataille.
Il est écrit : "Ecoute Israël, vous êtes prêts aujourd’hui à sortir en guerre contre vos ennemis, et Rachi de rapporter à ce sujet l’enseignement de la guémara (Sota 42a) : "Même si vous ne possédez que le mérite de la lecture du Chéma Israël, cela vaut la peine qu’Il vous délivre".

-> Le rav Mendel de Kotsk explique
"Si l’homme est fort et courageux, au point de penser que grâce au seul mérite du Kriyat Chéma, Hachem le sauvera, et que sa confiance en D. est à ce point forte, il est certain qu’il sera préservé.
Car cela signifie qu’il n’a aucune crainte et grâce à la force de son Bita’hon, Hachem le sauvera par le mérite du Kriyat Chéma (déclaration de foi de l'Unicité de D.).
["Qui est l’homme qui a peur et dont le coeur est lâche? Qu’il se retire" v.20,8]
Mais, celui qui n’est pas convaincu intérieurement que ce seul mérite le sauvera et qui "a peur et le coeur lâche" (Choftim 20,8) est tenu de se retirer du bataillon sauf s’il est exempt de toute faute."

[il en est ainsi dans chaque bataille de notre vie (petite comme grande), l'essentiel est d'y aller courageusement et sans peur car remplit de émouna, et alors grâce à cela on aura la victoire.]

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-> Lorsque le Cohen annonçait la sortie en guerre aux combattants, il disait : "Quel est l’homme qui a construit une nouvelle maison et ne l’a pas inaugurée ... ; qu’il se retire et s’en retourne à sa maison.
Les gardes adresseront de nouveau la parole au peuple et diront : s’il est un homme qui a peur et dont le coeur est lâche, qu’il se retire et retourne chez lui pour que le coeur de ses frères ne défaille pas comme le sien!" (Choftim 20,5-8)

-> Et la Michna (Sota 44a) de rapporter la suite des versets : "Alors, les gardes ayant fini de parler au peuple, on placera des officiers de légions à la tête de l’armée", et de commenter : "Sur les flancs des combattants, on place des gardes devant eux et derrière eux munis de gourdins en fer et ils ont le droit de briser les pieds de ceux qui cherchent à déserter, car le début de la défaite est la fuite".

=> A priori, il faut comprendre : au début, le Cohen s’exprimait de manière avenante et proposait à tout celui qui le désirait de se retirer. En revanche, à la fin, on employait un langage sévère, au point de permettre de briser les pieds des déserteurs.

-> L’explication est la suivante :
Avant qu’un homme s’engage à partir au front, il a le droit de faire son propre examen afin de juger s’il est capable de partir en guerre ou non et si son coeur est trop faible pour cela, il peut retourner chez lui. Mais après avoir accepté de livrer bataille contre l’ennemi, il est tenu de respecter cette décision courageusement.
Car s’il a accepté, il est certain qu’il possède les forces nécessaires pour mener à bien sa mission.

[il en est ainsi dans tous nos projets (en accord avec la halakha). A partir du moment qu'on a décidé de la validité et du souhait de le faire, c’est en soi la preuve que nous avons la force de le réaliser, et Hachem ne nous abandonnera pas, ni ne nous laissera tomber.
Le yétser ara veut nous faire douter, nous retirer notre émouna, car alors on perd cette aide d'Hachem dans les combats de notre vie ]

"Tu seras intègre avec Hachem ton D." (Choftim 18,13)

-> Rachi commente :"Marche avec Lui en étant intègre et espère en Lui. Ne sonde pas l'avenir, mais tout ce qu'Il t'amènera, accepte-le avec intégrité. Tu feras alors partie de Son peuple et tu seras Son partage."
[ce Rachi est incroyable! Il nous donne la définition d'un membre du peuple d'Hachem ("tu feras alors partie de Son peuple" - az tiyé imo). ]

-> "Car ces peuples que tu dépossèdes, ils écoutent les prédicateurs et les oracles ; or toi, ce n'est pas ce qu'Hachem ton D. t'a départi" (Choftim 18,14)
Le Maharitz (rav Yossef Tsvi Doushinsky) explique :
A priori, il aurait dû être écrit dans le verset : «"r toi, il t'est interdit d'aller après eux", car puisque la Torah vient interdire de s'en remettre aux prédicateurs et aux oracles, cela aurait dû être exprimé explicitement.
C'est, qu'en fait, les nations du monde ne croient pas en Hachem, et c'est pourquoi toute leur existence est remplie d’anxiété et de la crainte du lendemain. Ainsi, ne cessent-ils de consulter les prédicateurs et les oracles, pour entendre quel sera leur avenir.
C'est ce que le verset vient exprimer allusivement : toi, juif, tu sais que, même lorsque les choses ne se déroulent pas selon ta volonté (ce qui est suggéré allusivement par les mots du verset "ce n'est pas"), c'est néanmoins : "ce qu'Hachem ton D. t'a départi".
Dès lors, que l'on soit dans une bonne ou une mauvaise posture, tout est le fait d'un décret Divin et tout est pour le bien.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - chaar chmirat haShabbath 3) écrit :
Puisque la connaissance de l'homme, est tellement réduite, il ne nous est pas donné de sonder les desseins du Roi des rois, Hachem. L'homme doit donc marcher avec lui avec intégrité et être convaincu que tout ce qu'Il accomplit est pour le bien, car de la bouche d'Hachem, rien de mal ne peut sortir. De cette manière, il est certain qu'il méritera de voir finalement que ces choses elles-mêmes sont sources de bien et de bienfaisance.

-> Rabbinou Bé'hayé, pour sa part, explique que le verset : "Intègre, tu seras avec Hachem ton D." (Choftim 18,13) vient enseigner à l'homme qu' "Intègre, tu seras" et grâce à cela : "tu seras avec Hachem ton D." (l'expression "tu seras" étant lue avec les termes qui la précèdent comme avec ceux qui la suivent). Et lorsqu'il méritera d'être "avec Hachem", il jouira de la lumière des mondes supérieurs, comme il est mentionné : "Et une lumière résidait avec lui" (Daniel 2,22).
Notre verset vient donc t'enseigner la valeur de l'intégrité et la grandeur de sa récompense.
C'est ce que signifient les paroles du roi David : "Et moi dans mon innocence (en vivant avec intégrité), Tu m'as soutenu et Tu m'as maintenu devant Toi" (Téhilim 41,13) : car par le mérite de l'intégrité, l'homme se tient devant Hachem en permanence.

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-> Rabbi Its'hak Eïzik de Zoutchka enseigne :
"Un homme doit se conduire avec simplicité, intégrité et confiance en D., et se réjouir de la part qu'Hachem lui a octroyée, sans convoiter celle des autres.
Il doit être convaincu que s'IL ne lui a pas accordé plus que ce qu'il possède, c'est le signe que c'est pour son bien.
Il est possible que s'il avait reçu richesse et honneurs, il aurait dû supporter en contrepartie de terribles épreuves, que ce soit dans le domaine de la santé ou celui de l'éducation de ses enfants. Et Hachem lui a évité tout cela dans Sa grande miséricorde et Son immense bonté."

-> "Et n'érige pas de stèle chez toi, chose odieuse à Hachem ton D." (Choftim 16,22).
Le Imré Emet explique allusivement de la manière suivante : "Ne fait pas preuve d'obstination en t'érigeant comme une stèle contre, ce qu'Hachem ton D. déteste". Car si telle est la volonté d'Hachem, il n'est pas bon de s'ériger contre, mais on doit au contraire annuler sa propre volonté devant la Sienne.

-> Le rav Elimélé'h Biderman écrit :
il est préférable d'accepter avec amour les décisions du Créateur qui ne sont que bonté et bienveillance, de la part de Celui qui ne désire que nous préserver du mal véritable.
Certes, la prière est bonne pour annuler ce qui a été décrété, et en outre, l'homme est tenu de prier sans cesse. Néanmoins, s'il n'est pas exaucé, qu'il sache que, du Ciel, on ne désire que son bien le plus absolu.

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-> "Sois intègre avec Hachem ton D." (Choftim 18,13)

-> Ce verset enjoint de se comporter avec simplicité vis-à-vis d'Hachem, sans trop se poser de questions et chercher à comprendre des choses qui pourraient faire douter et éloigner de Son Service et de Sa foi.
On raconte que Rabbi Naftali de Ropshitz se distinguait par son intelligence particulière et sa vivacité d'esprit remarquable. Un jour, son Maître, le 'Hozé de Loublin lui dit : "Tu sais Naftali, dans toute la Torah, il n'est jamais dit qu'un juif doit être futé et particulièrement intelligent. Au contraire, il est dit : "Sois intègre avec Hachem", ce qui implique simplicité voire même naïveté!"
Alors, Rabbi Naftali lui répondit sur place : "Certes, mais pour savoir comment réellement être simple et intègre avec Hachem, sans que cela tombe dans de la sottise, de l'insouciance ou autre dérive, un juif a besoin d'une bonne dose d'intelligence et de vivacité".

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-> "Sois intègre avec Hachem, ton D."

Rachi : on doit accepter ce que Hachem nous donne sans tenter de prédire le futur. Il faut tout accepter avec amour et intégrité.

Le ‘Hafets ‘Haïm faisait la déduction suivante à partir de ce verset : il est écrit que la personne doit agir avec intégrité devant Hachem, mais pas à l’égard d’autrui. Dans les relations avec les autres, la personne doit faire preuve de beaucoup de sagesse et de réflexion et ne doit pas se laisser duper par quelqu’un de douteux.

L’exemple qu’il ramène est celui de Yaakov, appelé "ich tam" et qui pourtant, fit preuve de beaucoup de ruse dans ses relations avec Lavan.
Un jour, plusieurs Bné Thora se plaignirent au ‘Hafets ‘Haïm d’avoir été escroqués par des commerçants malhonnêtes, sur une large somme d’argent. Il leur cita ce verset et remarqua qu’ayant passé plusieurs années en yéchiva, ils s’étaient habitués à se conduire avec témimout envers Hachem. Leur erreur, en revanche, fut de penser qu’il était possible de se comporter avec témimout avec autrui également.

Comment concilier cela avec la nécessité de juger toute personne favorablement?
Le rav Its’hak Berkovits explique que la mitsva de juger l’autre favorablement ne signifie pas qu’il y a une obligation de considérer chaque action de manière positive, irrationnellement, mais elle nous demande de juger l’autre de façon logique, raisonnable et équitable ; on peut avoir tendance à juger autrui durement, injustement. Or la Torah nous rappelle que cela est erroné, sans toutefois nous charger de rendre un jugement illogique.

Par exemple, en ce qui concerne le tsadik, même s’il fait quelque chose qui semble être une avéra, il est tout à fait normal de supposer qu’il n’a rien fait de mal.
À l’opposé, quand un racha fait quelque chose de positif, il paraît logique qu’il existe une façon négative d’interpréter son comportement.
Lorsque le bon sens veut que l’on juge l’autre favorablement, la Torah nous ordonne de le faire, mais quand ce n’est pas le cas, il n’y a aucun impératif de la Torah d’accorder le bénéfice du doute et il y a même parfois une obligation de juger son prochain négativement.

Le rav Yéhonathan Geffen explique : La Torah ne nous demande pas d’être naïf, mais plutôt d’être réaliste et elle nous dit parfois que nous devons juger l’autre défavorablement. C’est pourquoi, lorsque, par exemple, nous commerçons avec les gens, la mitsva de "betsédek tichpot" nous enseigne qu’il ne faut pas être naïf, mais plutôt qu’il faut considérer l’autre justement (avec tsédek) et avec exactitude.
Il est important de se souvenir qu’agir de la sorte n’est pas une mince affaire, notre tendance naturelle peut être de juger l’autre injustement. C’est une erreur, nous dit la Torah ; il faut tenter de traiter les gens équitablement.

[notre yétser ara nous fait mélanger les choses. Mais il doit être clair à nos yeux qu'avec Hachem nous devons lui donner 100% de notre confiance, même si tout semble contre nous.
Avec l'humain, il faut faire preuve de réalisme, de justesse.]

"Apprendre /Interroger des morts" (doréch él amétim - Choftim 18,11)

-> Il y a un concept d’avancer (ol'éh -הולך) ou de rester statique (oméd - עומד). Un הולך est en mesure de grandir spirituellement, comme nous dans ce monde. A l’opposé, un עומד reste statique. Aussi l’ange est-il qualifié d'un עומד, ne pouvant évoluer spirituellement.

Après la mort, on ne peut plus être un הולך. [ce qu'on aura fait dans ce monde déterminera notre position fixe pour l'éternité. ]
Nos Sages (guémara Shabbath 30a) à partir de "bamétim 'hofchi" (Téhilim 88,6), enseignent qu’un défunt est quitte des mitsvot et de la Torah.
Le terme "niftar" (un défunt - נפטר) vient de la racine "patour" (dispensé - פטור) puisqu’une personne décédée est dispensée des mitsvot. Et ce par opposition aux vivants : le mot " 'haï" (vivant - חַי) est lui de la même racine que " 'hayav" (חייב) qui renvoie à l’obligation d’accomplir les préceptes de la Torah.

Par exemple, le Gaon de Vilna (en 1797), agonisant, pleurait sur son lit. Interrogé, il saisit alors ses tsitsit et dit que dans ce monde, pour quelques kopecks, on pouvait acquérir des franges rituelles pour le port permanent desquelles, nous recevons une récompense. Mais une fois au ciel, aucune somme d’argent ne permet plus d’acquérir une mitsva.
[d'une certaine façon, dans ce monde un sourire, une petite pièce à la tsédaka, se retenir de dire un mot de lachon ara, ne pas voir une chose interdite, ... ne coûte rien et permettent de gagner un énorme mérite éternel, mais après notre mort même pour tout l'argent du monde, on ne peut avoir aucune mitsva supplémentaire.
Par exemple également, les morts ne peuvent pas chanter de louanges à Hachem, comme il est dit : "Ce ne sont pas les morts qui loueront Hachem" (lo amétim yéalélou ya - Téhilim 115,17).]

"Apprendre des morts" (doréch él amétim - Choftim 18,11). Le sens simple est que l’on ne devra pas trouver parmi nous de nécromanciens.
Mais à la lumière de ce que l'on vient de voir ces mots renvoient à la juste perspective de la vie et à la nécessité de l’optimiser. Comme le disent certains : "Seulement quand on songe que l’on va mourir, on commence alors vraiment à vivre".

Le rav Moché Feinstein explique que le mot "matséva" (une stèle - מצבה) vient de נצב, se tenir debout. Car après le trépas, on reste statique (sur le plan spirituel).
Voir une מצבה (stèle funéraire) doit donc nous dynamiser : "Et le vivant le prendra à coeur" (Kohélét 7,2). On se sentira galvanisé, réalisant que nous avons toujours une capacité d’ascension spirituelle.
[tout qu'il y a de la vie, il y a moyen de réparer et d'accumuler des mérites pour notre éternité! ]
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

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-> Lorsque la guémara fait référence à une personne qui meurt, elle utilise le terme "na'h nafché" (comme dans Kétoubot 104a). En effet, ces mots se traduisent par "son âme se repose", car elle entre maintenant dans le monde réel. C'est là que son âme veut être, pas dans ce monde physique, car l'âme est spirituelle. Par conséquent, son âme est maintenant au repos.

-> Le mot pour vie en hébreu est 'haïm (חיים), qui est au pluriel. C'est parce que nous vivons dans 2 mondes, puisque chaque action que nous faisons dans ce monde affecte l'autre monde.

-> Lorsque l'on quitte ce monde, seules la Torah et les bonnes actions (maasim tovim) l'accompagnent (Pirké Avot 6,9). C'est ce à quoi fait allusion le mot "mét" (מת), qui est un acronyme de maasim tovim et de Torah.
Le mot mét nous rappelle donc que nous devons vivre dans un but supérieur.

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-> Alors que le corps d'une personne abrite son âme, son âme intérieure oblige son corps extérieur à vivre dans un but et une existence plus élevés. En effet, le mot 'haï (un être vivant) est lié à 'hayav (l'obligation). Lorsque l'âme d'une personne quitte son corps, celui-ci n'est plus lié à ces obligations supérieures et devient exempt de toute obligation

En vérité, seule une personne qui vit dans un but supérieur est considérée comme vivante . Une personne qui vit uniquement pour profiter de la vie est considérée comme morte, même de son vivant.
Comme le dit la guémara (Béra'hot 18), même lorsque les justes sont morts, ils sont considérés comme vivants, alors que les réchaïm sont considérés comme morts même de leur vivant.
Une personne qui mène une vie dans un but supérieur est niftar lorsqu'elle meurt parce que sa vie physique n'était pas son objectif, mais seulement un moyen d'atteindre un but supérieur. Une telle personne est comme quelqu'un qui sort (patour, sortir) d'une pièce pour entrer dans une autre.
Cela contraste avec le mot "mita" (mort) qui peut s'appliquer à tout être vivant, y compris les animaux. En effet, [à la différence de "niftar"], "Mita" est la conclusion de la vie et n'évoque rien de ce qui vient après.

[les gens peuvent quitter ce monde, mais ils n'en sont jamais vraiment partis, car ils ont encore un impact dans ce monde, certains pour le bien et d'autres pour le mal. ]
[rav Yéhochoua Alt]

La force du Shéma : une transformation instantanée

+ La force du Shéma : une transformation instantanée (selon rabbi Dovid Hofstedter) :

-> La lecture du Shéma Israël, la déclaration de prendre sur soi la souveraineté totale d'Hachem (kabbalat ol malkhout chamayim), possède une force particulière.
L'homme qui récite le Shéma de tout son cœur reçoit la capacité d'échapper à toute situation dangereuse et d'atteindre un dévouement total pour D. dans son service divin.

La guémara (Kiddouchin 49b) dit que si un homme fait un acte de kidouchin à la condition d'être un tsadik parfait, les kidouchin sont considérés comme valables même si c'est un racha, car il est possible qu'il se soit repenti à ce moment-là.
Le Agra d'kalla et le Bné Yissas'har (Hodèch Nissan 4,11) se demandent comment c'est possible, alors que la guémara dit par ailleurs (Yoma 86a) que la téchouva seule ne peut pas expier toutes les fautes.
Selon eux, la réponse est que lorsqu'un homme décide sincèrement de se repentir et de se soumettre à la souveraineté de D. (comme nous sommes censés le faire pendant le Shéma), son engagement chasse l'impureté qui l'enveloppait à la suite de ses fautes. Il ne peut donc plus vraiment être qualifié de racha, même si ses fautes n'ont pas encore été expiées.

-> L'injonction essentielle de la lecture du Shéma se reflète dans le commentaire de la guémara (Béra'hot 54a) : l'ordre d'aimer D. "de toute ton âme", c'est-à-dire "même s'Il prend ton âme [ta vie]".
Le Zohar (Bamidbar 195b) dit que lorsqu'on récite le Shéma, il faut s'imaginer livrer sa vie al kidouch Hachem ; celui qui le visualise sera considéré comme l'ayant réellement fait.

A ce sujet, le Ram'hal (Déré'h Hachem 4,4) écrit :
"L'une des conditions de cette mitsva de la lecture du Shéma est que l'homme décide de livrer sa vie pour l'Unité de D. et se soumette volontiers à toute souffrance ou toute forme de mort pour sanctifier Son Nom. C'est considéré comme s'il l'avait réellement fait et avait été tué al kidouch Hachem".

Le Kérèn Ora (Béra'hot 16b) enseigne : "Le but principal d'accepter le joug de la royauté divine est de livrer sa vie pour la sanctification de Son Nom, de déclarer Son unité avec amour ... et de se rapprocher du dévouement à l'Unité de la Source de Vie".

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) poursuit :
Lorsqu'un homme se soumet à la souveraineté de D. au point d'être prêt à livrer sa vie al kidouch Hachem, ce dévouement crée avec son Créateur un lien qui le transforme complètement. Ce niveau d'attachement à D. élève l'homme à tel point que la faute n'a plus de place dans sa vie.
Chaque juif, même s'il a fauté, peut atteindre cette proximité extraordinaire avec D. en l'espace d'un instant simplement en acceptant sincèrement D. comme son Roi.
Cela ne demande pas de préparation longue et intensive. Même un racha peut se transformer en tsadik en un seul instant s'il s'engage pleinement à devenir un serviteur de D. Une fois qu'il a montré son dévouement sincère, c'est D. Lui-même qui changera sa nature.

Rabbi Elazar ben Dourdaya en est la preuve, lui dont la guémara (Avoda Zara 17a) décrit la transformation spectaculaire. La guémara raconte qu'Elazar avait passé toute sa vie plongée dans le péché. A un certain moment, il dépensa une somme d'argent immense, et mit même sa vie en danger, pour aller commettre un acte immoral dans une région éloignée. Alors qu'il commettait cet acte, Elazar se rendit soudain compte de l'abime dans lequel il était tombé. Il éclata en sanglots et pleura amèrement jusqu'à ce que son âme le quitte dans un repentir sincère. A ce moment-là, une Voix céleste annonça : "Rabbi Elazar ben Dourdaya a mérité la vie au monde futur!é
En apprenant cet incident, Rabbi Yehouda Hanassi se mit à pleurer et déclara : "Certains acquièrent leur monde [c'est-à-dire la récompense éternelle] pendant des années et d'autres, en un instant".
Le repentir de Rabbi Elazar ben Dourdaya n'a pas suivi le cours habituel de la téchouva exigeant qu'un fauteur éprouve du remords pour chaque acte qu'il a commis et décide de ne jamais le refaire.
En un court moment d'inspiration, Rabbi Elazar se rapprocha de D. au niveau le plus profond en acceptant de tout cœur Sa souveraineté, ce qui causa sa transformation spirituelle immédiate. Il sauva son âme et devint un autre homme qui, malgré son passé condamnable, mérita le titre de "Rabbi".

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"Quand vous approcherez [du champ] de bataille, le Cohen s'avancera et parlera au peuple en lui disant : 'Shéma Israël' (Ecoute Israël)" (Choftim 20,2-3)

Rachi commente que les propos du Cohen font allusion à ce message : "Même si vous n'avez que le mérite de la lecture du Shéma, vous êtes dignes d'être délivrés".
La guémara (Sota 44b) dit d'autre part qu'un homme coupable de la moindre faute, telle que parler entre la pose des tefilin de la main et celle des tefilin de la tête, était renvoyé du champ de bataille, car la transgression la plus minime d'un soldat pouvait conduire à la défaite de toute une armée.

Cela semble indiquer que les soldats juifs devaient être totalement justes pour mériter la victoire. Comment, dans ce cas, le mérite de la Kriat Chema suffisait-il à leur assurer le succès?

Le peuple juif récitait le verset du Shéma Israël en allant à la guerre, bien qu'on récite le Shéma de toute façon 2 fois par jour. [cela fait aussi allusion à chacun d'entre nous lorsque nous allons en guerre contre le yétser ara]
A la guerre, le peuple juif doit renforcer sa conscience que D. est le seul à posséder un réel pouvoir et qu'Il gouverne sa destinée. Par cette prise de conscience, le juif se rapproche de D. et parvient à se consacrer à Lui.
Lorsque les soldats juifs s'engagent à accepter la souveraineté de D. et décident de progresser en s'attachant à Ses voies, le lien qui se tisse entre eux et leur Créateur opère une métamorphose totale ; même ceux qui avaient fauté se transforment en serviteurs de D.
Ainsi, même si les soldats devaient encore rectifier leurs voies, leur kabalat ol malkhout Chamayim (accepter totalement la Souveraineté/joug d'Hachem) sincère les rendait dignes de bénéficier de miracles.

C'est précisément la raison pour laquelle nos Sages citent l'acte de parler entre la pose des tefilim de la main (chel yad) et celle des tefilin de la tête (chel roch) comme exemple d'une faute pour laquelle un homme ne doit pas aller au combat.
Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 3,22) enseigne que la mitsva de téfilin fait partie de l'acceptation du joug de la royauté divine, et c'est pourquoi la Torah l'inclut dans les parachiot du Shéma.
Effectivement, la guémara (Béra'hot 14b) dit : "Lorsqu'un homme récite le Shéma sans tefilin, c'est comme s'il portait un faux témoignage à propos de lui-même".
De plus, en portant les tefilin, l'homme soumet ses actes et ses désirs à D. seul et donc, lorsqu'un homme accomplit la mitsva de teflin de façon imparfaite, son acceptation de la souveraineté divine (telle que l'exprime le Shéma) l'est aussi.

De son côté, le Méiri (guémara Sota 43b) dit : "Le cohen oint pour la bataille doit encourager le peuple par ses paroles ... Pour les encourager à se repentir pour leurs fautes et ne pas renoncer à faire téchouva, il exige qu'ils se repentent et leur dit que] leur téchouva sera acceptée même s'ils se sont rebellés, car il n'est jamais exclu que la techouva soit acceptée au ciel ...
Tel est le sens des mots : 'Ecoute, Israël, vous vous approchez aujourd'hui (bayom) [de la guerre]' = cela fait allusion au fait que 'même si vous n'avez accompli que la lecture du Shéma matin (yom) et soir, vous ne serez pas livrés aux mains [de vos ennemis]'."

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+ Clore Yom Kippour en s'attachant à D. :

Les dernières minutes de Yom Kippour sont essentielles : les portes du Ciel se ferment et le jugement final de chaque juif est scellé. Pendant ces instants culminants du jour saint, nous avons coutume de nous écrier : "Shéma Israël, Hachem Elokénou Hachem E'had" pour proclamer que nous acceptons la souveraineté divine.
Pourquoi fait-on cette déclaration justement quand le jugement final des Yamim Noram est sur le point d'être scellé?

Comme nous l'avons vu, lorsque le peuple juif exprime son acceptation de la souveraineté de D. et son désir de se soumettre à Sa volonté, sa proclamation solennelle l'élève et l'attache à Hachem.
Il convient donc que le jour saint de Yom Kippour se termine par cette déclaration retentissante de soumission à la royauté divine, avec la téchouva et la devékout (attachement) qu'elle implique.
L'attachement profond à D. transforme l'homme en une personne nouvelle, l'élève au-dessus des lois de la nature et du processus ordinaire du jugement divin, et lui évite la punition.

Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm3,12) l'exprime ainsi : "Réellement ... un moyen puissant d'annuler tous les jugements ou les désirs d'autrui afin qu'ils ne dominent pas l'homme et ne l'affectent absolument pas est que l'homme implante en son cœur la conscience que D. est le vrai D., qu'il n'existe aucun pouvoir autre que Lui dans le monde, ou dans aucun des mondes, et que tout est uniquement empli de Son Unicité absolue.
Lorsqu'un homme ne tient compte d'aucune autre force ou désir dans le monde, et lorsqu'il soumet et n'attache la pureté de ses pensées qu'au Maître unique, D. à Son tour fera que toutes les forces et les désirs du monde le quittent et n'aient aucun effet sur lui."

Aux derniers instants de Yom Kippour, pendant lesquels le jugement pour l'année à venir est scellé, notre vie est sur la balance.
[la Michna Broura (623,3) écrit : "A la Néila, le jugement inscrit pour les êtres humains à Roch Hachana, en bien ou en mal, est scellé. Un homme doit faire beaucoup d'efforts dans cette prière, car Yom Kippour est le point culminant des 10 jours de téchouva, et la prière de Néila est le point culminant de Yom Kippour. La fin détermine tout, et si ce n'est pas maintenant, quand?" ]

Pendant cette bataille déterminante et ces moments particulièrement opportuns, le peuple juif, élevé par l'expérience du jour saint, proclame d'une voix forte les mots du Shéma et s'emplit de dévouement envers D. au point d'être prêt à livrer sa vie pour sanctifier Son Nom. Pendant ces moments décisifs où le jugement de l'année est scellé, cette proclamation cause une transformation immédiate, de même que les soldats de l'armée juive opéraient en eux-mêmes une métamorphose.
En prononçant les mots du Shéma, ils devenaient dignes de miracles.

=> C'est en acceptant la souveraineté de D. et en nous vouant à Lui que nous serons dignes d'être scellés pour la vie pour l'année à venir.
A la veille de la bataille, le Cohen disait à l'armée juive que le mérite de la lecture du Shéma suffisait à lui seul pour garantir leur délivrance. De même, nous récitons ce verset à la fin de Yom Kippour, quand notre jugement final va être scellé et que les portes du ciel se ferment afin d'être, nous aussi, inscrits pour la vie et scellés dans le Livre de la Vie.

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[cela peut être également une raison pour laquelle on récite le Shéma Israël au moment de quitter ce monde : se lier à D. au moment où l'âme retourne à son Créateur.]

"Intègre (tamim - תָּמִים) tu seras avec Hachem, ton D." (Choftim 18, 13)

-> Rachi commente : "Marche avec Lui avec intégrité, aie confiance en Lui, et ne scrute pas l’avenir. Mais accepte avec intégrité tout ce qui t’advient, et alors tu seras avec Lui et tu seras Sa part."

-> Le Rambam (dans son Séfer Mistvot - mitsva positive 8) écrit:
"Nous avons reçu le Commandement d’avoir un coeur intègre avec Lui, ainsi qu’il est dit: ‘Intègre tu seras avec Hachem, ton D.’. Il s’agit de consacrer notre coeur uniquement à Lui, de croire que c’est Lui seul qui a tout fait et qu’Il sait tout du vrai futur. Seul de Lui nous pouvons chercher les évènements à venir, par Ses Prophètes ou Ses hommes pieux, à savoir par les Ourim et Toumim.
On ne doit pas chercher à savoir auprès des astrologues et l’on ne doit pas croire que leurs prédictions s’accompliront. Mais, s l’on entend une de leurs paroles, l’on doit dire que tout est entre les mains du Ciel, c’est Lui qui change le cycle des étoiles et des astres, selon Sa volonté ...
Il est dit dans le dernier chapitre de la guémara (Pessa’him 113b) : D’où tirons-nous que l’on ne doit pas consulter les Chaldéens? C’est qu’il est dit : ‘Intègre tu seras avec Hachem, ton D.’ ..."

-> L’importance de ce Commandement peut s’apprécier au vu des mots du Baal haTourim. Concernant notre verset, il écrit : "(Tamim) (est écrit) avec un grand Tav (ת - Tav Rabbati) [pour dire] : Si tu te comportes avec intégrité, (cela sera considéré) comme si tu avais accompli (la Torah) de Alef jusqu’à Tav".
Dans son livre Séfer Guématriot [I, Inyanim Chonim 152], Rabbi Yéhouda ha'Hassid explique que Yaakov Avinou est qualifié d’homme intègre (comme il est dit : "Yaakov, homme intègre [tam - תָּם], résidait dans les tentes" - Toldot 25,27), car il incarne le comportement de : "Intègre (tamim - תָּמִים) tu seras avec Hachem, ton D." [voir aussi Zohar Chela’h 163a].
Ainsi, comme l’enseigne la guémara ('Houlin 91b) : "l’image de Yaakov était gravée sur le Trône de Gloire".
Rabbi Yéhouda Ha’Hassid ajoute que si le mot "tamim" (תָּמִים) est écrit avec un grand "Tav" (ת), c’est parce qu’elle est la 22e lettre de l’alphabet. Or, Yaacov correspond à la 22e génération depuis Adam Harichone, comme cela est indiqué dans la Michna (Pirké Avot 5,2) : "Il y eut 10 générations depuis Adam jusqu’à Noa’h ... Il y eut dix générations depuis Noa’h jusqu’à Avraham" [Avraham correspond donc à la 20e génération, Its’hak à la 21e et Yaakov à la 22e].

-> Afin de mieux saisir la relation entre la mitsva de Tamim (תָּמִים), Yaakov Avinou et la lettre Tav, rapportons un commentaire du Baal Chem Tov [voir Toldot Yaacov Yossef sur Béréchit] : La lettre "Alef", première de l’alphabet, évoque le plus haut niveau de révélation du divin dans la Création. Ainsi, la lettre "Alef" indique clairement l’existence et la présence du Créateur : "Aloufo Chel Olam" (le Maître du Monde).
Ainsi, plus nous nous éloignons de la première lettre, plus le niveau de dévoilement de D. diminue et forcément la dissimulation du Créateur grandit. Par conséquent, la lettre «Tav», dernière lettre de l’alphabet, indique la plus grande dissimulation de D. (éster panim).
A partir de là, le Baal Chem Tov nous révèle que notre but est que même dans la plus grande dissimulation du Créateur, celle de la lettre "Tav", nous devons continuer à croire avec une foi sincère que la lettre "Alef". Le "Aloufo Chel Olam" existe et dirige tous les évènements du monde, comme l’enseigne le rav Alchikh haKadoch sur notre verset : "Tu dois te comporter avec intégrité, que le Tout-Puissant se comporte avec toi dans la Miséricorde ou qu’Il se comporte avec toi avec Rigueur (éster panim). Tu ne dois pas remettre en question les actions du Tout-Puissant".

C’est d’ailleurs particulièrement dans les situations les plus obscures (symbolisées par la lettre "Tav") que l’on prouvera devant notre Créateur notre force d’intégrité dans notre foi envers Hachem. L’uniformité de notre intégrité (dans le "Tav" comme dans le "Alef") est la marque de Yaakov Avinou, celui qui incarne l’Attribut de Miséricorde reliant la «Lumière» de la Bonté (la lettre "Alef") à l’"Obscurité" de la Rigueur (la lettre "Tav").

"C’est la justice, la justice (Tsédek Tsédek - צֶדֶק צֶדֶק) que tu poursuivras, afin que tu vives et que tu prennes possession du pays que l’Éternel, ton D., te donne" (Choftim 16,20)

On peut citer les explications suivantes à la répétition du mot צֶדֶק (Tsédek – justice) :
1°/ Rachi commente : "Pars à la recherche d’un bon tribunal" [même si n’importe quel tribunal peut juger un accusé contre son gré, c’est néanmoins une mitsva pour le demandeur de s’adresser à un tribunal excellent – Sifté ‘Hakhamim].

2°/ Dans le même ordre d’idée, le Ohr ha'Haïm commente : "Ceci est un avertissement pour vous que si dans une ville se trouvent deux hommes extrêmement sages et deux autres également certifiés mais pas aussi brillants que les deux premiers, vous ne devrez pas dire que puisque les deux (derniers) sont (suffisamment) compétents, il ne faut pas déranger les plus brillants… Vous devrez (au contraire) toujours rechercher le juge le plus renommé pour qu’il agisse en tant que juge dans tout litige dans lequel vous êtes impliqué."

3°/ Le Ramban rapporte plusieurs commentaires :
a) "La raison de la répétition [du mot Tsédek] est d’indiquer que les juges doivent juger le peuple avec un jugement juste, et vous devez aussi rechercher constamment la justice en allant de chez vous à l’endroit des grands Sages"
b) "La justice (Tsédek) - c’est Son Attribut de Justice dans le monde ... Si vous vous jugez vous-même [sachant d’où vous venez, et où vous allez, et devant qui vous allez rendre compte et rendre compte] vous vivrez. Sinon, Il vous jugera (Tsédek) et confirmera [Son jugement sur vous] contre votre volonté."
c) "La première justice se réfère à la justice réelle [Emet], celle de la Gloire Divine ... Et quelle est la seconde justice? C’est cela qui effraie les justes [les faisant craindre qu’ils ne méritent peut-être pas le Monde à Venir]."
d) "Vous devez juger dans votre cour [pour obtenir] la justice, y poursuivre la justice et [essayer de] l’obtenir, afin que vous puissiez vivre dans le Monde à venir avec la seconde justice [correspondant] à la grande lumière cachée pour les justes pour les Temps à Venir."

4°/ Le Ibn Ezra commente: "Moché répète le mot justice pour indiquer qu’il faut rechercher la justice, que l’on gagne ou que l’on perde."

5°/ Le Ben Ich ‘Haï commente d'une façon allégorique :
"Après l’Exil d’Egypte, il y a eu 4 autres Exils [Babel, Perse, Grèce et Edom]. Pour chacun d’entre eux, il y a eu un "קץ - Kéts" (une fin d’exil). Celui-ci s’est produit grâce au mérite de [l’étude et de l’accomplissement de] la Torah. Nos Sages enseignent que la Torah est appelée Tsédek (justice) [voir guémara ‘Houlin 89a].
C’est l’allusion contenue dans la phrase "צֶדֶק צֶדֶק" (Tsédek Tsédek tu poursuivras) : Les 4 ( ד – Dalet de valeur numérique 4) fin d’exil (קץ – Kets) [ces 3 lettres forment le mot צֶדֶק Tsédek] s’acquièrent grâce au mérite de la Torah appelée צֶדֶק (Tsédek) "que tu poursuivras" (durant ton exil).

"[Le roi d'Israël] écrira pour son usage, dans un livre, une copie de cette Torah ... Elle sera avec lui et il y lira tous les jours de sa vie ... pour les accomplir" (Choftim 17,18-19)

-> Selon Rachi : 2 livres de la Torah : l’un que l’on dépose parmi les trésors, et l’autre qui part en guerre et en revient avec lui.

-> La guémara enseigne que les rois d'Israël accomplissaient ce commandement en se faisant écrire un Séfer Torah à petites lettres.
Sa taille réduite leur permettait de le porter sur eux constamment.
Lorsque le roi David disait : "J'ai placé D. devant moi continuellement et [D. me protège] à ma droite, je ne trébucherai pas" (Téhilim 16,8), il faisait référence au rouleau de la Torah qu'il gardait toujours attaché à son bras.
Son 2e Séfer était déposé dans son trésor.

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+ Quel en est le sens?

-> D'après le Ramban : ce n'est pas seulement le rouleau de parchemin qui doit accompagner le roi toute sa vie, mais également son contenu et ses valeurs.

-> Le Ktav Sofer écrit que pour tout roi d'Israël, il faut qu'il y ait 2 Torah : l'une qui se trouve dans son trésor, pour lui-même, afin qu'il veille à observer la Torah dans tous ses détails, avec une grande exactitude.
Et l'autre avec laquelle il sort vers le peuple, c'est-à-dire que vis-à-vis du peuple il doit se comporter avec douceur et sans sévérité.

-> Il existe de nombreuses lois afin d'établir le respecter et la crainte de la royauté, comme par exemple le Rambam (Hilkhot Méla'him chap.2) qui écrit : "On manifeste un grand respect envers le roi, et on met sa crainte dans le cœur de tout homme, ainsi qu'il est dit : "Tu mettras sur toi un roi" = dont la crainte sera sur toi."

Rabbi Eliezer Schoulwtiz dit que la concrétisation vivante des 2 Séfer Torah a servi d'exemple au roi David, qui quant il étudiait la Torah, devenait doux comme un ver, et quant il sortait à la guerre il se durcissait comme le bois (guémara Moed Katan 17).

C'est cela les 2 Séfer Torah en même temps : extérieurement les rois juifs doit respecter la loi juive en permettant que le peuple le craigne, mais cela ne doit pas déteindre sur son intériorité, où celui-ci doit garder toute son humilité, toute sa conscience de sa totale dépendance à Hachem.

[on retrouve cela avec certains de nos Sages qui entraient dans une synagogue avec un livre de Torah à la main. Ainsi, ils avaient conscience que tout l'immense respect, affection que les juifs pouvaient leur témoigner n'était pas destiné à leur propre personne, mais plutôt à la Torah de Hachem.

La Torah extérieur était un rappel de la nécessité de permettre à autrui de respecter la Torah, mais surtout c'est un rappel de la Torah interne : celle dont la finalité est de prendre conscience de notre petitesse, de notre ignorance, ... face à l'infinité Divine!]

-> Ces rouleaux de Torah doivent rappeler à tout moment au roi que malgré sa situation élevée, il reste soumis à la Torah.
La Torah était dans le trésor royal, car sa richesse peut facilement lui faire perdre le sens de ses responsabilités.
[rabbi Nathan Scherman]

-> Même si le roi a hérité des rouleaux de Torah de son père, il doit en réécrire une copie pour lui-même ; si son père ne lui en a pas laissé du tout, il doit en écrire deux.
[Rambam]
[on peut éventuellement commenter que quelque soit son ascendance, tout roi se doit d'internaliser, de travailler en permanence pour vivre selon la Torah (et non de se reposer sur les lauriers de ses ancêtres), symbolisé par la nécessité d'écrire au moins un Séfer Torah. ]

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-> Le 'Hatam Sofer explique qu'en toute occasion, le roi doit prendre ses décisions en consultant la Torah.
La loi de la Torah sera le code de toute sa vie : dès qu’il aura le moindre problème et la moindre situation à régler, il la solutionnera uniquement en fonction de la loi et de l’esprit de la Torah.

Par conséquent, "il y lira tous les jours de sa vie" : Il y trouvera la manière d’agir dans chaque situation qu’il vivra dans sa vie et appliquera la décision de la Torah à chaque mouvement.

[il a beau être LE roi, la loi qui compte, le chemin à suivre est celui de la Torah!]

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-> "[Le roi d'Israël] écrira pour son usage, dans un livre, une copie de cette Torah ... Elle sera avec lui et il y lira tous les jours de sa vie ... pour les accomplir" (Choftim 17,18-19).
Ainsi, un roi doit consulter la Torah pour être guidé pour que chacune de ses actions de sa vie soit en phase avec ce qui est écrit dans la Torah.

Par ailleurs, il est écrit : "Un 'hatan (le marié) est comme un roi" ('hatan domé lémélé'h - Pirké déRabbi Eliézer - chap.16).
Un 'hatan étant comparé à un roi, on a pris l'habitude de le faire monter à la Torah le Shabbath précédant le mariage, pour lui rappeler de construire son foyer sur ces fondations.

"Pardonne à Ton peuple que Tu as racheté" (Choftim 21,8)

-> Nos Sages dans la Pessikta disent : "c'est une allusion aux morts qui peuvent être pardonnés grâce à l'aumône donnée par les vivants."

Nous apprenons de là que les morts tirent profit de l'argent que les vivants consacrent à la charité en leur faveur ...
Cela s'applique également à quelqu'un qui récite le kadich ou toute autre bénédiction en public, ...

[Rabbéou Bé'hayé - Choftim 21,6]

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-> Le Chla Hakadoch nous dit au nom de nos sages que celui qui fait un acte de Tsédaka entraîne une véritable délivrance pour le défunt et lui procure apaisement et réconfort. (cf. Choul’han Aroukh Yoré Déa fin du chap. 249)

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-> Nos sages n'ont décrété de dire le Kaddich qu’à cause des ignorants, mais le fait d’étudier la Torah, aura sept fois plus d’effet sur l’élévation de l’âme.
En particulier, si le fils fait des ‘hidouchim (interprétation originale des textes) dans la Torah, l’honneur dont bénéficiera son père, dans l’assemblée d’en haut (yéchiva chel ma’ala), sera incommensurable
[Séfer ‘Haïm va’héssèd (p.155)]

"Et qu'il alla servir d'autres dieux ... le soleil, la lune ou les armées du ciel, que Je n'ai pas ordonné" (Choftim 17,3)

Ce verset semble décrire que la si grave faute de l'idolâtrie consiste au fait de servir des divinités qu'Hachem n'a pas ordonné. Cela est étonnant. En effet, à priori ce n'est pas seulement qu'Il n'a pas ordonné de les servir, mais c'est surtout qu'Il a interdit de le faire.

En fait, les idolâtres pensent qu'Hachem a conféré une force intrinsèque aux astres, qui auraient selon eux des capacités indépendantes. C'est pourquoi, ils les servent. Mais leur erreur est qu'en réalité, tout ce que "fait" un astre, il ne le fait qu'à l'image d'un simple serviteur qui se doit d'exécuter l'ordre de son Maître, Qui est Hachem. Il n'a donc aucune force autonome.
C'est ce que dit le verset. Si les idolâtres servent le soleil ou la lune, c'est parce qu'ils pensent que les astres ont des influences de par eux-mêmes, et ne sont pas que de simples serviteurs qui obéissent à un ordre.
Ainsi, ils pensent que ce que les astres "réalisent" = "Je ne (le leur) ai pas ordonné" (acher lo tsiviti) comme un Maître ordonnerait à son serviteur, mais qu'ils le font par leur propre force, que D. Préserve.
[Ktav Sofer]

[on peut tous extrapoler cela à nos "dieux" actuels (nos idoles modernes), toutes ces choses qui nous confortent dans l'idée : "c'est bon Hachem je gère tout seul!" (Je ne te dois rien! - naturellement on n'aime ne pas être redevable, avoir un "moi je" surpuissant).
Mais la réalité est que toute chose ne peut exister, ne peut se produire, ... si ce n'est Hachem qui émet un décret en ce sens!]

"C'est Moi, c'est Moi (ano'hi ano'hi) celui qui suis votre consolateur" (début Haftara Choftim - Yéchayou 51,12)

=> Apparemment le mot : "celui" (ou - הוּא) est superflu, et il aurait suffi de dire : "Je suis votre consolateur".

-> [Moché] dit : "Car la main est sur le Trône de D. (עַל-כֵּס יָהּ – al késs ya) : Hachem entretient une guerre contre Amalek, de génération en génération" (Béchala’h 17,16)

Rachi commente : Moché désigne le Trône sous une forme abrégée : késs (כֵּס), et il emploie le Nom Divin de 2 lettres (ya - יָהּ) au lieu du Nom complet (יהוָה).
Cela nous enseigne que le Nom et le Trône de D. ne sont pas complets tant que subsiste Amalek.

Ainsi, nous avons le "Trône de D." qui est incomplet : כֵּס יָהּ, et
- pour avoir le mot "kess" en entier, il manque un "aleph" pour parvenir à : kissé" (כסא) ;
- pour avoir le Nom d'Hachem complet, il manque le "vav" et le "hé" [יָהּ + וה soit : יהוָה].

=> C'est à cela que fait allusion le verset : "c'est Moi celui (ou - הוּא) qui suis votre consolateur" = Hachem nous consolera dans l'avenir au moyen du הוּא (celui), pour compléter Son Nom divin et Son Trône comme ils étaient au commencement.

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-> C'est cela l'un des sens du Kadich que nous récitons, où nous disons : "Yéhé Chemé (שמיה) Rabba".
Le terme שמיה doit se lire comme שמ י-ה , c'est à dire "le Nom" (chém) י-ה
Ainsi, nous demandons : "Que le Nom י-ה soit grandi!" Nous prions pour que Hachem permette à Son Nom de redevenir grand et complet avec les 4 lettres réunies.
Cela est une prière pour que le machia'h se dévoile, et que le Nom Divin soit de nouveau entier et Son Honneur soit ainsi rétabli.

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-> Un jour le 'Hafets 'Haïm dit à l'un de ses élèves :
"Je te lance un défi, fais le tour de la ville et cherche parmi tous les pauvres, même les plus démunis, un pauvre qui n'ait pas de chaise chez lui!
L'élève assidu releva le défi ; il chercha dans toute la ville et se rendit compte du grand nombre de pauvres et de la misère qui pouvait sévir ; ce qui fut déjà une leçon pour lui.
Et en plus, il constata que tous avaient, au moins une chaise chez eux.
Il revint vers le 'Hafets 'Haïm et lui dit : Le Rav a gagné, je n'ai pas trouvé.
Le 'Hafets 'Haïm lui dit : J'ai doublement gagné car non seulement tu n'as pas trouvé ce que tu cherchais, mais il y a un pauvre qui n'a pas de chaise chez lui!
C'est la Présence Divine (Chékhina) qui est "pauvre" et sans chaise ; comme il est écrit : "ki yad al kess ka mil'hama lamalek dor dor" (car il a la main sur le kess (Trône) d'Hachem ; la guerre contre Amalek perdure de génération en génération!").
Pourquoi il n'est pas écrit le mot kissé (chaise) en entier?
Pour te dire que la Présence Divine n'a plus de chaise à cause des forces du Mal.

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-> Rabbi Chlomo Elkabets a écrit une lettre où il rapporte une révélation de la Présence Divine, à laquelle il a assisté pendant une veillée de Shavouot :
"Une voix se fit entendre dans la bouche du 'Hassid (il s'agit de rabbi Yossef Caro), une voix forte et claire mais sans que la bouche du 'Hassid ne bouge.
La voix s'est adressée à nous en ces termes : "Écoutez mes Chéris, ceux qui embellissent l’embellissement, mes Aimés, que le Shalom soit sur vous!
Heureux de vous et heureux vos mères qui vous ont enfantées, heureux de vous dans ce monde-ci et vous serez heureux dans le monde futur ...
Depuis de nombreuses années Ma couronne est tombée. Je n'ai personne qui vient me consoler. Je suis jetée dans la poussière ; Je jonche les poubelles.
[...]
Et si vous saviez un millième, de millième de millième, ou un dizaines de milliers, de dizaines de milliers, de la souffrance que je ressens et dans laquelle je me trouve, il n'y aurait plus de joie dans vos cœurs, plus de rires sur vos lèvres et vous n'auriez même plus de goût pour la nourriture, en vous rappelant que c'est à cause de vous que je suis dans cette situation.
Alors, renforcez-vous, et continuez à m'aider et à me couronner comme vous le faites ..."

Rabbi Chlomo Elkabets conclut : "Nous avons tous pleuré ce soir-là de tristesse et de joie, d'entendre la Voix de la Présence Divine et de nous rendre compte combien Elle souffre par nos fautes, alors nous sommes renforcés dans l'étude de la Torah et jusqu'au petit matin, la guémara n'a pas quitté nos bouches dans la crainte et dans la joie."

=> On voit que par nos fautes, la Présence Divine est "jetée à la poussière", et que c'est à nous de : "renforcez-vous, et continuez à m'aider et à me couronner comme vous le faites" (le Trône Divine [kess ya] redevenant alors complet!).