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La grandeur de tout juif actuellement

+ La grandeur de tout juif actuellement (basé sur 'Hanoucca) :

-> Le chiffre 8 reflète l'éternel (Maharal - Tiféret Israël 2). Le chiffre sept correspond à ce qui se trouve dans ce monde et à ses limites (les 7 jours de la semaine). Parce que l'alliance entre chaque juif et Hachem est éternelle, Hachem nous a ordonné de faire la brit mila le 8e jour de la vie d'un enfant.

-> 'Hanoucca est la dernière fête donnée par Hachem au peuple juif avant notre long exil, et sa durée de 8 jour symbolise la capacité du peuple juif à durer éternellement.
La guémara (Shabbath 21b) présente l'argument bien connu entre Beit Hillel et Beit Shamai concernant la manière idéale d'allumer les bougies de 'Hanoucca (Shabbos 21b) :
- selon Beit Shamaï : on allume 8 bougies le premier jour, et on diminue d'une chaque jour suivant, pour terminer avec une seule bougie.
- selon Beit Hillel, c'est l'inverse : on allume une bougie le premier jour, et on ajoute une bougie de plus chaque jour, pour arriver à 8 bougies allumées le 8e jour.

=> Nous allons voir les approches du rav Tsadok haCohen de Lublin et du rav Avraham haCohen Kook.

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+ Une diminution de la lumière spirituelle :

-> C'est le concept de la yéridat hadorot, le déclin spirituel "inévitable" des générations.
Selon la guémara (Baba Batra 75a) : "Le visage de Moché était comme le visage du soleil, le visage de Yéhochoua était comme le visage de la lune".

De même, Rabbi Zéra au nom de Rabba bar Zimouna (guémara Shabbath 112b) dit : "Si les générations passées étaient comme des anges, alors nous sommes comme des hommes ; s’ils étaient comme des hommes, alors nous sommes comme des ânes".

-> Il semble que plus nous nous éloignons dans le temps de la révélation au mont Sinaï, plus nous nous éloignons d'Hachem et de la vérité.
En ce sens, selon l'avis de Beit Shamaï, lorsque la dernière bougie de la dernière nuit de 'Hanoucca regarde autour d'elle, elle émet un grand soupir, se souvenant de l'époque où elle était entourée de sept bougies supplémentaires, ayant une plus grande lumière. Il était une fois des géants de la Torah comme le Gaon de Vilna, des érudits médiévaux comme Rachi et le Rambam, et des sages de l'époque de la Michna et de la guémara ...
La dernière bougie, se sent seule, abandonnée, elle exprime la douleur de la descente spirituelle des générations au fil du temps (combien nous avons perdu de notre brillance!). La stature du peuple juif est passée de huit à un.
[cette vision de la réalité, pourrait nous pousser à baisser les bras, à se dire à quoi bon éclairer puisqu'on éclaire pas beaucoup par rapport à nos ancêtres, que nos actes sont sûrement peu important aux yeux d'Hachem (avant il y avait le Gaon de Vilna, mais moi qui suis-je pour Hachem!), ... ]

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+ Purification et raffinement :

-> D'un autre côté, de nombreux séfarim hakédochim affirment que c'est exactement le contraire qui se produit. Les générations sont de plus en plus conscientes d'Hachem.
Le rav Tsadok HaCohen de Lublin, le rav Avraham Kook, ainsi que le rav Shlomo Elyachiv (le Lechem), et de nombreux séfarim de la Kabbale enseignent qu'au fil du temps, nous avons constamment progressé pour sortir de la laideur de l'idolâtrie, de l'hérésie et de l'ignorance.
Aujourd'hui, nous pouvons remplir des stades/salles pour un Siyoum HaShass et l'étude de la Torah est considérée comme l'idéal, même parmi les personnes qui ne sont pas nécessairement aussi scrupuleuses qu'elles devraient l'être dans l'observance des mitsva.
D'une manière très profonde et mystérieuse, des progrès remarquables ont été accomplis au fil du temps.

Il n'y a pas si longtemps, peu de gens allumaient une 'hanoukia avec de l'huile ou possédaient leur propre soucca. Ces derniers temps, l'étude de la Torah et l'observance des mitsvot ont connu un essor incroyable.
Combien de livres de Torah sont facilement disponibles et agréables à lire (sans compter internet).

Le rav Tsadok Hacohen (Pri Tsadik - Ki Tavo), cite son maître le Mé Hachiloa'h, qui l'a entendu de son rabbi, le rav Sim'ha Bounim de Peshischa :
"Même si la qualité de l'esprit et de l'intellect diminue avec le temps, le point essentiel le plus intime du cœur devient de plus en plus raffiné ... que dans notre génération orpheline (il écrit cela à la fin du 19e siècle), si une vérité devient connue du cœur, si un juif ressent quelque chose dans son cœur, même un tout petit peu, cela est plus significatif aux yeux d'Hachem.
C'est plus important que la lumière des générations précédentes, car dans l'étroitesse d'esprit de notre époque, même une étincelle de vérité, de conscience, de proximité et de compréhension du Créateur est considérée comme très importante. Une formidable énergie spirituelle émane des bné Israël [à notre époque] ...
Nous sommes comme des enfants vendus en esclavage. Notre capacité à nous souvenir d'Hachem, ne serait-ce qu'un peu, est plus précieuse aux yeux d'Hachem que la lumière des générations précédentes."

[en appliquant à l'avis de Beit Shamaï, on pourrait dire que notre yétser ara nous laisse croire qu'en apparence nous ne valons qu'une simple bougie, alors que les générations d'avant pouvait en valoir comme 8 fois plus que nous!
Mais, en réalité : de nos jours une action d'un juif est appréciable aux yeux d'Hachem autant que 8 bougies d'action de génération passée. Un petit acte est très valorisé!
(le ratio de 1 pour 8 est plus pour l'idée d'avoir un ordre de grandeur)
Ainsi, l'approche de Beit Shamaï vient combattre notre yétser ara qui essaie de nous obscurcir en nous dévalorisant spirituellement. Plutôt que de se morfondre (que valent mes actions par rapport aux géants passés), on doit prendre conscience que chaque petit effort que nous faisons pour Hachem vaut beaucoup plus que par le passé, nous pouvons tellement amener à l'Histoire du peuple juif, au point de générer la venue du machia'h, b'h!

Beit Hillel n'est pas d'accord, pour lui nous arrivons pleinement à une telle réalisation en faisant l'inverse, ce que nous verrons par la suite. ]

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-> Le rav Avraham Kook nous enseigne comment comprendre les deux directions opposées dans lesquelles nous voyageons. Même si le monde entier est en déclin, cela n'est vrai que d'un point de vue superficiel.
Les actions et les caractéristiques des juifs individuels et du monde en général diminuent clairement avec le temps, comme nous le voyons dans la prévalence croissante de l'immoralité rampante, le manque total de dignité des gens dans leur façon de s'habiller, et bien d'autres choses encore. De ce point de vue, nous ne sommes pas comparables aux générations précédentes.
En ce qui concerne les âmes et les vies individuelles, la réalité est celle apparente du Beit Shamaï : nous diminuons continuellement avec le temps.

En revanche, du point de vue de l'essence intrinsèque de la nation juive, de la sainteté de la nation juive collectivement, chaque génération s'ajoute aux générations précédentes et s'appuie sur elles.
Nous sommes comme de petites personnes qui se tiennent sur les épaules de géants.
Aujourd'hui, notre peuple détient les connaissances et des mérites cumulées de tous les tsadikim de notre histoire. Nous récoltons les fruits des générations de tsadikim et de guéonim qui nous ont précédés. Nous possédons désormais la somme totale de toutes les générations depuis le mont Sinaï. Nous sommes très proches des jours du machia'h.

-> Le rav Kook (Igrot haRaya 332) écrit :
"Même si le monde descend de plus en plus bas, ce n'est qu'en ce qui concerne le monde extérieur. Les actions et les comportements tombent à un niveau inférieur à celui des générations précédentes.
Mais du point de vue intérieur de l'âme (néchama), de la force de la nation, de la sainteté d'Israël en tant que peuple, chaque génération s'appuie sur les progrès de la précédente. La sainteté s'amplifie avec le temps.
[la dernière bougie de 'Hanoucca ne se dresse pas seule, mais avec la lumière collective de toutes les nombreuses bougies qui l'ont précédée. ]

En revanche, le mal et la faute ne s'accumulent pas dans les générations suivantes. La nation d'Israël est remplie de plus de lumière aujourd'hui qu'elle ne l'a jamais été dans le passé. Nous ne pouvons tout simplement pas la voir avant l'arrivée du machia'h.

La croissance spirituelle cumulative continue à se développer, lentement et mystérieusement, jusqu'à ce que nous atteignions un point de basculement, une éruption spirituelle où tout sera révélé. Hachem nous montrera comment Il nous a parlé tout au long de la longue période de l'exil."

[on peut comparer cela à un compte bancaire collectif de la nation juive, où l'on comptabilise tous les mérites depuis le début de notre histoire (toutes les mitsvot toutes les souffrances, toutes les prières, ...), sans rien en retirer (les fautes ne s'accumulant pas).
Et même si personnellement nous n'y mettons pas grand chose, la nation juive n'a jamais été aussi riche spirituellement sur son compte commun, ce qui rend chaque juif sublime et important pour Hachem (puisque actionnaire d'un empire de bons mérites). Nous n'aurons conscience de cela qu'après la venue du machia'h.]

-> Le rav Kook enseigne :
Le mal que nous observons [chez les autres] n'est qu'extérieur et superficiel. Leur âme intérieure est bonne et sainte. Même les juifs qui se disent athées sont motivés par une volonté interne de faire le bien dans le monde, d'aider autrui et d'aider Israël.
Ce sont des gens bien ; ils sont fiers d'être appelés juifs. Ils sont simplement perdus et ne savent pas ce que signifie être juif.

[combien de juifs même très éloignés, on une émouna forte, combien vibrent dès qu'on leur montre la lumière d'Hachem.
Extérieurement les juifs peuvent sembler plus sombre que par le passé, mais leur intériorité est si vivant, si pure!
Par le passé, il y avait un vrai pouvoir de l'idolâtrie (croire en d'autres puissances), mais de nos jours, un juif n'est pas croyant plus par ignorance ou par paresse (ne voulant pas des nombreuses obligations que peut impliquer la religion). ]

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+ La sainteté cumulative :

-> Comment pouvons-nous nous améliorer collectivement, mais pas individuellement?
En physique et en biologie, nous savons que "ce qui se ressemble s'assemble". La réalité spirituelle est similaire. Les choses saintes se rejoignent naturellement.
La sainteté de nos mitsvot relativement modestes et de l'étude de la Torah dans les générations suivantes ajoute de la lumière à ce qui a précédé. Même si nos mitsvot et nos bonnes actions sont mineures à bien des égards, nos petites lumières s'ajoutent aux grandes lumières du passé, auxquelles nous pouvons accéder.

En revanche, la faute et le mal ne sont pas cumulatifs.
"Tous ceux qui font le mal seront dispersés" (Téhilim 92,10). La sainteté se combine et le mal se sépare.
Le peuple juif contemporain contient plus de lumière d'Hachem que les générations passées, mais cette réalité ne sera pas pleinement révélée avant l'arrivée du machiah'h.
Le machia'h viendra lorsque la mesure appropriée de la sainteté rassemblée se sera accumulée. "La gloire d'Hachem sera révélée, et toute chair verra que la bouche d'Hachem a parlé" (Yéchayahou 40,5).

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-> Revenons au désaccord entre Beit Shamaï et Beit Hillel. Quel regard portons-nous sur nous-mêmes et sur le monde? Le monde devient-il vraiment de plus en plus grand?
La vision du monde du Beit Shamaï est basée sur la réalité que nous pouvons observer avec nos yeux physiques. Nous sommes de plus en plus éloignés de la révélation du mont Sinaï, c'est pourquoi nous devrions commencer 'Hanoucca avec huit bougies et en enlever une chaque jour jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'une.

Beit Hillel considère que le monde évolue positivement.
Le rav Tsadok haCohen de Lublin se concentre sur le point intérieur du cœur, plutôt que sur notre mode de vie extérieur.
Ce point intérieur devient de plus en plus raffiné avec le temps. Si nous regardons ce qui se passe aujourd'hui au-delà de l'apparence physique des choses, au-delà de ce que nous pouvons voir avec nos yeux, mais plutôt avec ce que nous pouvons ressentir intérieurement, nous pouvons sentir la recherche, l'aspiration et le désir des peuples de se connecter à une expérience spirituelle transcendante.
Les juifs les plus simples étudient aujourd'hui les enseignements les plus profonds de la Torah.

Plus grand à l'intérieur
-> Un jour de Yom Kippour, le rav Avraham Kook quitta la synagogue pour rendre visite à un groupe de juifs qui violaient délibérément Yom Kippour en public. Il leur a parlé et a chanté avec eux.
La plupart des membres de ce groupe sont finalement retournés à la synaoggue, et beaucoup sont devenus observants de la Torah.
Hachem dit : "Dans les lieux éloignés (spirituellement), ils se souviendront de moi, ils vivront avec leurs enfants et ils reviendront" (Zé'haria 10,9).

Telle est la promesse d'Hachem. Nous devons nous en souvenir et le rappeler aux autres.
Tous les défauts que nous observons chez les autres juifs ne sont qu'extérieurs.
Intérieurement, ils sont bien plus grands que le juif typique des générations précédentes. Ils ne sont pas plus grands que les tsadikim, mais l'effet cumulé de la lumière d'Hachem et de la sainteté du peuple juif fait de la génération actuelle la plus grande qui ait jamais vécu.

C'est pourquoi, à l'heure actuelle, nous avons assisté à une augmentation considérable de l'idéalisme. Les générations précédentes étaient principalement préoccupées par les guerres et l'approvisionnement en nourriture. La majeure partie du monde a tourné la page et se préoccupe de justice et d'équité. Bien qu'une grande partie de cet idéalisme soit mal orienté, beaucoup de ces juifs aiment le peuple juif et la terre d'Israël, y sont profondément attachés et sont fiers d'être juifs, même s'ils ne savent pas vraiment ce que cela signifie d'être juif.
Ils peuvent penser qu'ils font simplement preuve de patriotisme, comme les autres nations. En réalité, ils sont intensément liés à la racine du peuple juif.

C'est le secret de la venue du machia'h dans le monde sous la forme d'un pauvre homme monté sur un âne (Zé'haria 9,9).
Le Tikouné Zohar (60) dit que cela décrit notre génération : bonne à l'intérieur mais mauvaise à l'extérieur.

Lorsqu'elle décrit l'affection cutanée de tsaraat, la Torah enseigne que si l'affection couvre tout le corps, elle est pure (Tazria 13,13). Notre génération est complètement infectée, mais elle possède le plus grand désir et la plus grande recherche de la vérité de la lumière intérieure de la Torah et du but de leur vie, d'une manière que nous n'avons jamais vue dans les générations précédentes.
Les générations précédentes se contentaient d'adhérer à la Torah et de l'étudier.
Aujourd'hui, les juifs typiques qui craignent Hachem cherchent désespérément à comprendre le sens profond de la Torah et qui est Hachem. À l'extérieur, il y a beaucoup de laideur, mais au fond de soi, la lumière augmente, et cela se répercute également à l'extérieur.

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-> La halakha suit l'avis du Beit Hillel. Nous ajoutons des bougies chaque soir.
Le rav Avraham Kook dit qu'à un niveau plus profond, Beit Shamaï et Beit Hillel sont tous deux d'accord.
D'un point de vue extérieur, Beit Shamaï a raison. En termes de grandeur individuelle, il y a eu un terrible déclin au fil des générations. Cela peut être très déprimant.
Si nous regardons la vie juive et le monde dans son ensemble, nous trouvons l'opinion de Beit Shamaï convaincante. Notre seule réponse est de hausser les épaules, de regarder vers le Ciel et de déclarer : "Nous ne pouvons compter que sur notre Père qui est aux cieux" (Sotah 49b).

Nous nous souvenons qu'il y avait autrefois huit bougies et nous déplorons qu'il y en ait beaucoup moins aujourd'hui. Il ne nous reste qu'une seule bougie, qui reste à peine allumée face aux vents soufflants du monde. Nous craignons qu'elle ne s'éteigne à son tour.

'Hanoucca, le cadeau d'Hachem pour nous soutenir pendant les longues années d'exil, suit l'opinion du Beit Hillel. Cela signifie que notre génération tient la huitième bougie. Il s'agit d'un phénomène cumulatif. Nous portons toutes les bougies des générations précédentes.
Notre génération est remplie de dégradations spirituelles terribles, en particulier dans le domaine de l'immoralité. Pourtant, parce que nous détenons la 8e bougie, nous savons que notre génération apportera le machia'h, qui ne se contentera de rien de moins qu'une révélation totale.

En apparence, notre génération est plus distante. Plus profondément, c'est elle qui tient la 8e bougie (symbole de ce qui est au-dessus de la naturalité, de ce monde). Notre tâche consiste à croire en nous-mêmes et à protéger la 8e bougie par notre vie.

On a rapporte le rav Tsadok haCohen, affirmant qu'à notre génération même que même si l'intellect s'affaiblit, le point intérieur du cœur juif brûle plus que jamais.

-> Le rabbi Arele de Belz est arrivé miraculeusement en Israël après la guerre et s'est installé à Tel Aviv, avec beaucoup d'autres. Par un chaud après-midi de Shabbat, il se promena avec son gabaï, gardant les yeux fixés sur le sol pour éviter de voir ceux qui n'étaient pas habillés convenablement et maintenir ainsi son état de sainteté.
De nombreux juifs laïques passaient devant lui et le saluaient en disant "Shabbat Shalom, Rabbi", ce à quoi le Rabbi répondait chaleureusement et affectueusement.
À chaque fois, il entendait son gabaï marmonner sous sa respiration : "Goyim ... shekatsim (vermine)".
Rabbi Arele se mit à trembler en entendant cela et dut rentrer chez lui.

Deux semaines plus tard, après avoir repris ses esprits et s'être calmé, Rabbi Arele confronta son gabaï. Il lui dit que lorsque le machia'h soufflera dans son shofar et que le son se répercutera jusqu'à chacun d'entre nous, tous ces juifs non pratiquants jetteront leur costume de Pourim et annonceront : "Hinéni! - Me voici! Je suis à toi, Hachem!"
Rabbi Arele réprimanda l'homme, l'avertissant de ne plus jamais parler ainsi des autres juifs.

Ce gabaï regardait le monde à travers la lentille d'un déclin spirituel, mais Rabbi Arele lui apprenait à voir le monde avec une conscience spirituelle élargie, comme Beit Hillel, qui s'enrichit et grandit chaque nuit.

[d'après le rabbi Moché Weinberger]

[A 'Hanoucca,] lorsque chaque juif, y compris les gens simples, fait les bénédictions et allume les lumières, alors les anges célestes tremblent.
[rav Méïr de Kretchnif]

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-> Le séfer Kav haYachar (chap.96) écrit que chaque lumière allumée à 'Hanoucca contient une sainteté incroyable et illimitée.

Le miracle de 'Hanoucca n'est pas seulement que l'huile brûle pendant 8 jours, c'est aussi le courage de l'allumer en premier lieu, dans une période d'obscurité.
[rabbi Moché Feinstein ]

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[notre yétser ara cherche à nous anesthésier, à nous faire désespérer. A 'Hanoucca, nous fêtons le courage d'oser, d'avoir de l'ambition spirituelle. ]

Shabbath et 'Hanoucca représentent ensemble 2 types de lumière :
Shabbath est la lumière intérieure qui illumine l'âme, tandis que 'Hanoucca est la lumière extérieure qui brille dans le monde.
Ensemble, ils nous enseignent à faire entrer la sainteté de l'âme dans le domaine public.
[le rabbi de Loubavitch ]

Les purs justes ne se plaignent pas de l'obscurité [spirituelle ambiante], ils [sont focalisés à ] augmenter la lumière.
[rav Avraham Kook - Arpelé Tohar]

‘Hanoucca est principalement destiné aux juifs ordinaires, et ceux de bas niveau spirituel

+ 'Hanoucca est principalement destiné aux juifs ordinaires, et ceux de bas niveau spirituel :

-> Le Sfat Emet écrit : " 'Hanoucca est surtout pour les faibles ('halachim) et les bénonim (les gens simples, ordinaires)". Cela signifie que Hanoukka est principalement destinée aux juifs qui se trouvent à un niveau spirituel bas ou moyen. 'Hanoucca est l'occasion pour eux de se rapprocher d'Hachem.

-> Le Divré 'Haïm de Sanz dit : "Lorsqu'un roi est sur son trône, dans son palais, le commun des mortels ne peut pas lui rendre visite. Il est certain que ceux qui sont punis par le roi ne pourront pas lui rendre visite. Cependant, lorsque le roi voyage dans son royaume, il a l'habitude de rendre visite aux prisonniers dans les prisons. Lorsque le roi est là, les prisonniers lui crient : "Roi! Sauve-nous! "
C'est ce qui se passe à 'Hanoucca. Hachem vient à nous pour nous sauver de notre emprisonnement. Même ceux qui se trouvent à un niveau très bas, Hachem vient à eux et les élève.
[lorsque le Roi soit de son palais, c'est essentiellement pas pour voir les hauts dignitaires (spirituels), mais pour voir les gens simples. Ainsi, 'Hanoucca est destiné aux simples "simples", et à ceux qui sont habituellement loin de Lui. ]

Le Divré 'Haïm dit : "Le Shabbath, Hachem nous fait monter vers Lui. A un yom tov, Hachem descend vers nous. À 'Hanoucca, Hachem rend visite à ses enfants en prison".
C'est la fête des personnes emprisonnées par le yétser ara. Au cours de cette fête, Hachem vient à eux.

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-> Le Méor Enayim écrit : "La Chékhina ne descend jamais en dessous de 10 téfa'him (voir guémara Soucca 5a). Cependant, Hachem veille à ce qu'aucun juif ne soit détaché de Lui. Ainsi, pendant le miracle de 'Hanoucca, Hachem descend en dessous de 10 téfa'him. Il s'approche de l'homme pour le ramener à Lui."

-> Un soir, avant d'allumer les lumières de 'Hanoucca, le rabbi de Tolna demanda à un 'hassid qui avait une femme de petite taille : "Lorsque vous parlez à votre femme, monte-t-elle sur une chaise pour vous parler ou vous penchez-vous pour lui parler?" Après avoir posé cette question, le rabbi a allumé les lumières de 'Hanoucca.

Le rav Mordé'haï Dov de Hornosteipel explique l'intention du rabbi de Tolna. La guémara (Baba Métsia 59) dit : "Si vous avez une femme de petite taille, penchez-vous pour lui demander conseil". Le Rabbi de Tolna a laissé entendre qu'à 'Hanoucca, Hachem se penche sur le niveau auquel nous nous trouvons pour nous élever. [même si nous avons une très petite taille spirituelle, Il se penche jusqu'à nous! ]

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-> "La mitsva d'allumer ls lumières de 'Hanoucca est une mitsva extrêmement aimée [d'Hachem], et une personne doit être vigilante à la réaliser."
[Rambam - Hilkhot 'Hanoucca 4,12]

Nous ne trouvons nulle part ailleurs une telle expression que : "mitsva 'haviva" (une mitsva bien-aimée). Le Rambam ajoute même les mots : "mitsva 'haviva hi ad méod' (c'est une mitsva extrêmement aimée).
Qu'y a-t-il de si spécial avec l'allumage des bougies de 'Hanoucca?

Cela révèle qu'Hachem nous aime, quel que soit notre niveau.
C'est "une mitsva extrêmement appréciée" par Hachem, car à 'Hanoucca, Hachem s'abaisse même au niveau le plus bas possible, là où il y a énormément d'impureté, tout cela parce qu'Il nous aime. Il descend vers nous pour nous élever afin que nous puissions être proches de Lui.
[le message de 'Hanoucca est : tout juif même le plus rempli de fautes, sera toujours une lumière aux yeux d'Hachem, c'est seulement notre yétser ara qui veut nous faire croire l'inverse, que nous sommes obscurité aux yeux d'Hachem, en dévalorisant notre importance (à quel point Hachem nous aime!), l'impact de nos mitsvot. ]

Lorsqu'une personne sait qu'Hachem l'aime, même telle qu'elle est actuellement, à son niveau le plus bas, cela lui donne la force de surmonter le yétser ara.
Le yétser ara dit à une personne qu'elle n'a pas d'importance et que cela ne fait aucune différence qu'elle accomplisse des fautes ou des mitsvot (ou bien quelle valeur a vraiment ta prière, toi qui n'est pas tsadik, mais plutôt si rempli de faute, et tu es un juif quelconque ... ).

Mais la lumière de 'Hanoucca, allumée sous 10, nous téfa'him dit et nous rappelle notre importance.
Même si vous êtes au bas de l'échelle, en dessous de 10 téfa'him, Hachem vous aime, vous désire et vous veut proche de Lui.
Cette pensée sur la réalité des choses (et non selon le yétser ara, le monde environnant non juif), doit nous donner la "lumière", l'espoir et la force de combattre le yétser ara.

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-> Les grecs ont décrété que le peuple juif devait écrire sur la corne du bœuf qu'il n'avait pas de part avec le D. de Israël (midrach Béréchit rabba 2,4).
Ils ne voulaient pas que les juifs se sentent importants car liés avec Hachem.
Si un juif pense qu'il n'est pas important aux yeux d'Hachem, que ses mitsvot n'ont pas beaucoup d'importance, alors il en vient à négliger son avodat Hachem, à autoriser toute faute (de toute façon qu'est-ce que ça peut faire à D., vu que je suis peut important à Ses yeux).

-> Le Sfat Emet (5636) écrit : "Les grecs ont empêché les juifs d'accomplir 3 mitsvot : 'Hodech, Shabbath et brit mila. Pourquoi ont-ils voulu annuler 'Hodech plus que toutes les autres mitzvos? Et quel aspect de Roch 'Hodech voulaient-ils annuler?
Les grecs voulaient mettre fin à la sanctification du mois (kidouch ha'hodech), lorsque des témoins disaient au beit din qu'ils avaient vu une nouvelle lune, et que le beit din établissait le jour comme Roch 'Hodech. Les grecs étaient irrités par le fait que le calendrier et les yomim tovim dépendaient des Bné Israël."

=> C'est la grandeur de la nation juive qui les effrayait. Le Sfat Emet écrit : "C'est pourquoi ils dirent : “Écrivez sur la corne du bœuf que vous n'avez pas de part avec le D. de Israël” [Ces mots se contredisent eux-mêmes]. [Si Hachem est le "D. d'Israël", comme il leur a été demandé d'écrire sur la corne du bœuf, cela signifie automatiquement qu'ils ont une part avec Hachem!"
Le Sfat Emet répond qu'ils savaient et admettaient qu'Hachem est le "D. d'Israël". Mais ils ne voulaient pas que nous pensions que nous avons une " 'helek béEloké Israël (une part avec Hachem), au point que notre opinion sur le moment où devrait être roch 'hodech puisse être acceptée au Ciel.
Les grecs ont admis qu'Hachem nous a donné la Torah, mais ils ont nié la grandeur de la nation juive et leur proximité avec Hachem.

Le Sfat Emet enseigne que les grecs n'ont pas réussi à éduquer la nation juive pour qu'elle croie comme eux. [leur faisant renier que tout juif est toujours grand et aimé d'Hachem. ]
En fait, en raison des décrets de cette époque, Hachem a donné à la nation juive la fête de 'Hanoucca, qui révèle le lien étroit entre Hachem et la nation juive.

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-> Comme nous venons de le voir, le décret des grecs se contredit lui-même. Ils ont forcé les Bné Israël à écrire sur les cornes des bœufs : "qu'ils n'ont pas de part dans le D. d'Israël".
Cependant, s'ils admettent qu'Hachem est le D. de Israël, cela ne signifie-t-il pas que nous avons une part en Hachem?
Certains répondent que les grecs étaient d'accord pour dire qu'Hachem est le "D. des tsadikim", mais ils ne voulaient pas qu'ils croient qu'Hachem est le D. de tous les juifs.
Ils niaient l'existence d'un lien étroit entre Hachem et le juifs le plus simple, qui se trouve à un niveau spirituel très bas.

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-> b'h, voir également : Confiance en soi & l'orgueil de la sainteté : https://todahm.com/2021/12/12/confiance-en-soi-lorgueil-de-la-saintete

‘Hanoucca adoucit le jugement de Roch Hachana et de Yom Kippour

+ 'Hanoucca adoucit le jugement de Roch Hachana et de Yom Kippour :

-> "Ce fut au bout de 2 années, Pharaon eut un rêve" (vayéhi mikéts chénatayim yamim - Mikets 41,1). Selon le Haga'ot Mordé'haï : le mot utilisé pour 'deux' est : chénatayim (שְׁנָתַיִם), il peut être un acronyme pour "shmol ner tadlik yémin mézouza" (le feu brûle sur le côté gauche et celui de droite est la mezouza).

-> Le rav Moche de Kozhnitz (séfer Daat Moché) écrit que si nos anciens séfarim trouvent dans ce verset une allusion à 'Hanoucca, c'est qu'il doit y avoir un lien. Il établit ce lien en citant le rav Lévi Its'hak de Berditchev qui a dit que lorsque des décrets sévères sont émis contre des personnes à Roch Hachana et à Yom Kippour, personne ne peut y résister ; cependant, les jugements sont adoucis petit à petit jusqu'à ce que la décision finale soit émise à 'Hanoucca et à Pourim.

Nos Sages (guémara Méguila 11a) disent que le mot וַיְהִי dénote la douleur, et la souffrance. Il s'agit d'une contraction de "ויי והי", qui se traduit par "malheur et deuil".
Ainsi, le verset dit que si quelqu'un veut que ses difficultés aient un "kéts" (mikéts), il peut y parvenir en allumant les lumières de 'Hanoucca (ce à quoi fait allusion le mot "chénatayim", comme le Mordéhaï cité ci-dessus, est un acronyme pour l'allumage des lumières de 'Hanoucca).
Ces lumières que nous allumons à 'Hanoucca adoucissent le jugement (de Roch Hachana et de Yom Kippour) et agissent comme une source de miséricorde divine.

[d'une certaine façon, les lumières 'Hanoucca symbolisent que tous les décrets sombres, durs contre nous, peuvent se transformer en décrets de lumière et de joie pour nous. ]

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+ Mieux vaut être jugé à Hanoukka qu'à Roch Hachana :

-> Sur ce sujet, le Min'hat Yéhouda de Stoutchin rapporte une explication au nom de son grand-père, le rav Moché de Rozvodov.
La guémara (Erouvin 18b) déclare que la colombe (qui a été envoyée de l'Arche de Noa'h) a dit à Hachem : "Ribono Shel Olam, que ma nourriture soit aussi amère qu'une olive et donnée par Ta main, plutôt que d'être aussi douce que le miel et de dépendre des êtres humains".
Il explique cela en citant nos saints sefarim, qui disent que le jugement final de l'année a lieu à 'Hanoucca.
A Roch Hachana, Yom Kippour et Hochana Rabba, le jugement est fonction des actions de la personne, comme il est dit : "Car Tu te souviens de toutes les actions devant Toi et Tu examines toutes leurs actions".
A 'Hanoucca, nous ne sommes pas jugés sur la base de nos actions, mais Hachem nous juge avec miséricorde et compassion, même si nous ne le méritons pas.

Le peuple juif est comparé à une colombe (guémara Béra'hot 53b). Ainsi, la colombe mentionnée dans la guémara précédente symbolise le peuple juif, et nous demandons à Hachem de rendre notre subsistance "aussi amère qu'une olive", ce qui est une référence à 'Hanoucca, lorsque nous faisons brûler de l'huile d'olive.
En d'autres termes, nous demandons à être jugés par Hachem à la manière de 'Hanoucca, d'une manière miséricordieuse, plutôt que de voir notre jugement être "doux comme du miel", ce qui fait référence à Roch Hachana, lorsque nous trempons une pomme dans du miel et que nous sommes jugés sur la base de nos actions en tant qu'êtres humains.

‘Hanoucca – la joie intérieure

+ 'Hanoucca - la joie intérieure :

-> Le Divré Shmouel de Slonim note que les premières lettres des 3 mitsvot que les grecs (yévanim) voulaient interdire : Shabbat, (Roch) 'Hodech, et Mila, forment le mot "Saméa'h" (joyeux).
Cela indique que, grâce au pouvoir de la joie, on peut surmonter tous ces défis et accomplir toutes les mitsvot correctement.

[ainsi, d'une manière cachée, ce que les grecs cherchaient à nous retirer est notre joie d'être juif(ve), d'avoir un papa Hachem si proche de nous à chaque instant, qui nous aimera toujours, la fierté de pouvoir être son représentant dans ce monde (même le juif le plus simple influence en permanence tous les mondes Supérieurs, alors que les non-juifs sont dans des choses vides, sans vraiment d'éternité à Venir ), ...
C'est cette relation de joie intérieure avec Hachem que l'on doit rallumer, enflammer, à 'Hanoucca. ]

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-> En allumant la 'hanoukia, on a coutume de réciter les mots du pasuk : "Car c'est moi qu'il désire ardemment" (ki bi 'hachak - Téhilim 91,14).
Le Divré Shmouel de Slonim explique que l'objectif principal de la avodat Hachem est d'éveiller le désir du cœur de Le servir. Bien sûr, tout ce qu'un juif fait pour Hachem, comme étudier et faire la prière ou donner la tsedaka, est très bien, mais le point principal de toute notre avoda est de nous connecter à Hachem dans notre cœur.
Il compare cela à une personne qui tient dans sa main un gros paquet de pièces d'argent. Cela semble beaucoup d'argent, mais une petite pièce d'or vaut plus que toutes ces pièces d'argent.
De même, une mitsva accomplie avec un cœur rempli du désir, de joie, de se connecter à Hachem peut avoir plus de valeur que de nombreuses mitsvot accomplies sans ce sentiment.

[d'une certaine façon, une avodat Hachem sans joie est comme de l'obscurité par rapport à la lumière du fait de faire la volonté d'Hachem avec des sentiments positifs comme de la joie. ]

‘Hanoucca – période propice pour recevoir les bontés d’Hachem

+ 'Hanoucca - période propice pour recevoir les bontés d'Hachem :

-> Lorsqu'une personne surmonte son yétser ara, elle élimine tous les obstacles à son développement dans la spiritualité.
Chaque jour, Hachem "ouvre les portes et les fenêtres des Cieux ( 'haloné rokéa'h)" et met à notre disposition une abondance de sainteté divine.
Le mot 'halon (fenêtre - חלן), peut être un acronyme pour "notser 'hessed la'alafim", ce qui signifie qu'Hachem envoie la bonté céleste aux myriades à travers cette "fenêtre" vers le Ciel.
Cependant, les fautes causés par le yétser ara font obstacle et créent une séparation entre nous et ces portes (au Ciel). Si nous surmontons notre yétser ara, nous sommes alors en mesure de recevoir les plus grandes influences divines.

Nous pouvons relier cette idée à 'Hanoucca en notant que 'halon (חלן) peut également être un acronyme pour "lé'hadlik ner 'Hanoucca", pour allumer la lumière de 'Hanoucca.
Cela indique que les jours de 'Hanoucca sont une période propice pour franchir les obstacles et recevoir l'abondance de la bonté céleste qu'Hachem envoie par Sa "fenêtre".
[rav Méïr Rosenbaum - d'après le Zéra Kodech]

Lorsqu'une personne donne de la tsédaka à 'Hanoucca, elle peut rectifier toutes les imperfections de son âme qui ont été créées au cours de cette vie et au cours de ses vies antérieures.
[séfer Yisma'h Israël - au nom des sages de la kabbale ]

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=> Plus nous donnerons à la charité pendant 'Hanoucca (selon nos moyens), plus nous pourrons rectifier notre vie, et tous nos guilgoulim passés.