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Its’hak décida qui de Yaakov ou d’Essav recevra la Torah

+ Its'hak décida qui de Yaakov ou d'Essav recevra la Torah :

-> Pour recevoir la Torah, les Bné Israël ont dû faire face à bien plus que les plaintes des anges qui souhaitaient garder la Torah au Ciel. Même après qu'il fut décidé d'accorder la Torah à l'humanité, il y eut un autre débat au Ciel pour savoir quelle nation la recevrait.
Au nom de leurs propres bonnes actions, et par le mérite de leurs ancêtres, les Bné Israël ont revendiqué la Torah pour eux-mêmes et pour leurs descendants, pour toutes les générations futures.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitou'hé 'Hotam - Toldot) explique que ce débat a précédé de longue date le don de la Torah. Lorsque Its'hak a choisi le fils qu'il allait bénir, il s'est préparé à lui accorder toutes les bénédictions de ce monde et de l'autre, ainsi que de lui octroyer la sainte Torah.

Un esprit de sagesse Divine reposait sur Its'hak Avinou, lui accordant la vision de prévoir que la Torah serait un jour accordée à ses descendants.
Cependant, il ne voyait pas lequel de ses descendants était destiné à la recevoir. Il vit devant lui ses 2 fils (Yaakov et Essav), chacun avec ses propres mérites.
Il vit que Yaakov se consacrait à l'étude de la Torah, tandis qu'Essav réalisait la mitsva d'honorer son père plus que quiconque dans l'histoire. Its'hak ne savait pas quel mérite était le plus grand et lequel de ses fils était le plus méritant.

Il décida donc de mettre ses fils à l'épreuve. Si Essav était vraiment digne de recevoir la Torah, Hachem lui permettrait de recevoir les bénédictions, et avec elles la Torah.
Cependant, si Essav n'en était pas digne et que Yaakov méritait vraiment de recevoir la Torah, Hachem ferait en sorte que Yaakov obtienne d'une manière ou d'une autre les bénédictions et qu'il reçoive avec eux la sainte Torah.

Pour préparer le terrain à cette épreuve, Its'hak ne se contente pas de convoquer Essav pour qu'il reçoive ses bénédiction sans délai. Il demanda donc à Essav de chasser un animal et d'en préparer un repas pour lui. Si Hachem permettait à Essav de réussir, ce serait le signe qu'Hachem voulait que les descendants d'Essav reçoivent la Torah.
Mais si Essav était empêché d'accomplir cette tâche, ou si Yaakov trouvait un moyen de recevoir les bénédictions à sa place, ce serait le signe qu'Hachem voulait que les descendants de Yaakov reçoivent la Torah.

Afin de mener à bien ce test, Its'hak veilla à ce que personne n'entende ses instructions à Essav, de sorte qu'il n'y ait aucun moyen naturel pour que Yaakov le découvre et déjoue ses plans.
Si, néanmoins, Yaakov le découvrait, ce serait le signe qu'Hachem avait guidé Yaakov vers ce but, et il revendiquerait à juste titre le bénédictions et verrait ses descendants recevoir la Torah.

Rivka découvrit tout cela et connut les instructions que Its'hak avait données à Essav. Elle aussi avait un esprit de sagesse Divine (roua'h hakodech), grâce auquel elle comprit l'intention d'Its'hak en faisant ce test.
Elle en conclut que si Its'hak s'était engagé à donner le bénédiction à Essav, il l'aurait fait immédiatement, et n'aurait pas fait dépendre cela de la chasse d'un animal par Essav et de la préparation d'un repas pour qu'il le mange.
Elle a vu que tout cela n'était qu'un test pour voir qui méritait de recevoir les bénédiction, et de se voir la Torah accordée à ses descendants.

Sur cette base, nous pouvons comprendre le verset : "Rivka entendit lorsque Its'hak parla à son fils Essav" (Toldot 27,5), ce qui implique qu'elle entendit ce que Its'hak dit à Essav, seulement à Essav, dans sa présomption que personne d'autre n'était présent pour l'entendre. Elle comprit qu'il s'agissait d'un test visant à déterminer qui Hachem voulait qu'il bénisse.
Puisque, malgré tous les efforts de Its'hak, elle découvrit les instructions d'Essav concernant l'apport de viande, elle comprit qu'Hachem voulait qu'elle contrecarre les plans d'Its'hak.
Yaakov était vraiment destiné à recevoir les bénédiction et la Torah. C'est pourquoi Hachem l'a mise en position de faire en sorte que cela se produise. (le Ohr ha'Haïm haKadoch donne une explication similaire)

C'est pourquoi Rivka dit à Yaakov : "J'ai entendu ton père parler à ton frère Essav" (Toldot 27,6).
Le fait même qu'elle les ait entendus parler était un signe du Ciel lui indiquant qu'elle était destinée à arracher les bénédictions à Essav.
Elle comprit que si Yaakov entrait d'une manière ou d'une autre à la place d'Essav pour réclamer les bénédictions, cela prouverait la valeur de Yaakov.

Elle dit ensuite à Yaakov : "Mon fils, écoute ma voix et ce que je te dis de faire" = dépêche-toi d'apporter de la viande pour ton père avant Essav, afin de pouvoir réclamer les bénédictions pour toi.
"Va et prends pour moi 2 bons chevreaux de là-bas" = les 2 chevreaux représentent les 2 Torah, Ecrite et Orale, que les descendants de Yaakov recevront au mérite des bénédictions d'Its'hak.

"Elle donna les plats savoureux et le pain qu'elle avait préparé dans la main de Yaakov, son fils" = elle donna la nourriture dans la "main de Yaakov", signifiant que ses descendants mériteraient également de recevoir la Torah avec leurs "mains" avant leurs oreilles, en disant "naassé vé'nichma" : nous ferons et nous écouterons.

Lorsque Yaakov se présenta devant son père et dit : "Je suis Essav, ton premier-né", Its'hak lui demanda : "Comment l'as-tu trouvé si vite, mon fils?" (ma zé miarta limtso béni).

"Parce qu'Hachem, ton D., l'a fait venir devant moi", répondit-il.
Ici, Its'hak a fait allusion à l'héritage de la Torah, qui était inclus dans ses bénédictions. La question "ma zé" fait allusion aux Lou'hot HaBriy (Table de la Loi), dont il est écrit : "mizé oumizé ém kétouvim" (elles ont été gravés sur les deux côtés - Ki Tissa 32,15).

En notant la rapidité avec laquelle l'animal a été attrapé et la viande préparée, Its'hak a vu un signe du Ciel que le fils qu'il croyait être Essav était en fait destiné à recevoir les bénédictions, et en fin de compte, la Torah.

Yaakov, qui lui avait apporté la viande, était d'accord avec lui sur le principe, à savoir que le fait qu'il soit arrivé le premier si rapidement était un signe qu'il était destiné à recevoir les bénédictions.
"Hachem, ton D., l'a fait venir devant moi", répondit-il, ce qui signifie non seulement qu'Hachem a fait venir devant lui la viande, mais aussi qu'Hachem lui a donné l'occasion de revendiquer les bénédictions et la Torah.

Its'hak dit alors à Yaakov : "Approche-toi, s'il te plaît, mon fils, et je te toucherai pour voir si c'est vraiment mon fils Essav, ou non."
Après l'avoir touché et avoir senti ses mains poilues, Its'hak dit : "La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont celles d'Essav".
Ces paroles étaient animées par un esprit de prophétie, par lequel il annonçait qu'après avoir reçu la Torah, Yaakov serait en mesure d'amener à la sainteté même les "mains d'Essav" tachées de sang, en accomplissant la mitsva d'exécuter les condamnés à mort par le beit din.

- "La voix est la voix de Yaakov" = c'est le son de l'étude de la Torah, qui a été accordé à Yaakov.
- "Mais les mains sont les mains d'Essav" = mais même ainsi, il sera capable d'utiliser les mains d'Essav, lorsque cela sera nécessaire pour accomplir les mitsvot de la Torah.
- "Et il (Its'hak) ne le reconnut pas (Yaakov)" = par peur que nous n'en venions à penser que Its'hak l'a effectivement reconnu, et que ces mots n'ont pas été prononcés par un esprit de prophétie, le verset précise ensuite que Its'hak n'a pas reconnu Yaakov.

Une autre allusion au don de la Torah dans les bénédictions d'Its'hak peut être trouvée dans les mots : "Voici, le parfum de mon fils est comme le parfum du champ qu'Hachem a béni" (Toldot 27,27).
Cela fait allusion à l'enseignement de nos Sages (guémara Shabbath 88b), lorsque Hachem a donné la Torah sur le mont Sinaï, à chaque mot qu'Il parlé le monde était rempli du parfum du Gan Eden.

Nos Sages nous disent que la Présence Divine (Chékhina) est descendue en Egypte pour partager la moindre douleur/souffrance des Bné Israël, comme il est écrit : "Dans toutes leurs souffrances, Il souffre aussi" (Yéchayahou 63,9).
Puisque la Chékhina a souffert avec eux, alors leurs 210 années d'exil ont été comptées 2 fois : une fois pour eux-mêmes et une fois pour la Chékhina, pour un total qui dépasse les 400 années d'exil qui leur avaient été imposées.
C'est pourquoi leur guéoula a eu lieu avant le temps fixé.
[...]

"Dans toutes leurs souffrances, Il souffre avec" = en partageant les souffrances des Bné Israël, Hachem a apporté leur rédemption avant le temps fixé.
[ rabbi Yaakov Abou'hatséra - Dorech Tov ]

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[l'idée que Hachem est constamment avec chaque juif, que la moindre douleur qu'on ressent Il l'a ressent également, nous montre à quel point nous sommes importants aux yeux d'Hachem, qu'Il se préoccupe de nous, à quel point Il a conscience des difficultés que nous traversons.
Certes on doit éviter de causer des souffrances inutiles car nous ferions souffrir Hachem, mais on doit avoir en tête que Hachem souffre avec nous, dont un des buts est de rapprocher la guéoula, ce moment de pleine retrouvaille. ]

"Se référant à la terre d'Israël, le verset déclare que "les yeux d'Hachem sont constamment [dirigés] sur elle" (Ekev 11,12).

-> Le Alchikh haKadoch (sur ce verset avec Roch Hachana 17b) demande quelle est la pertinence de souligner que les yeux d'Hachem sont "toujours" [dirigés] sur cette terre?

Le Alchich haKadoch répond que la terre d'Israël n'est pas sous la juridiction d'un Ange Tutélaire/gardien, mais qu'elle est gouvernée directement par Hachem Lui-même (sans aucun intermédiaire), faisant référence à la hachgakha pratit, la providence personnelle dont jouissent les habitants de la terre d'Israël, par opposition à la hachgakha klalit, une providence Divine plus générale qui gouverne les autres nations du monde.
En tant que telle, la terre d'Israël est jugée différemment de tous les autres pays. En effet, tous les autres pays sont jugés à Roch Hachana et le verdict de ce jugement dure jusqu'au Roch Hachana suivant.
Par conséquent, si une nation est jugée favorablement à Roch Hachana, sa terre recevra la pluie dont elle a besoin cette année-là, même si son comportement s'aggrave au fil de l'année.
Inversement, si les actions d'une nation étaient insuffisantes à Roch Hachana, elle ne recevrait toujours pas assez de pluie tout au long de l'année, même si elle se repentait de ses mauvaises actions après Roch Hachana.

Cependant, la terre d'Israël est différente. En effet, elle est toujours jugée.
Par conséquent, même si le jugement d'Hachem à Roch Hachana détermine la quantité de pluie que la terre recevra cette année-là, l'endroit où elle tombe dépend des actions du peuple juif, jugées sur une base constante.
Ainsi, si Hachem a déterminé à Roch Hachana que la nation juive ne méritait pas de recevoir beaucoup d'eau, mais qu'au cours de l'année, elle s'est repentie et a augmenté son niveau de dévouement envers Lui, alors, bien que les précipitations soient encore rares (comme cela a été décrété à Roch Hachana), la pluie tombera néanmoins au bon endroit et au bon moment, donnant à la terre suffisamment d'eau pour qu'elle prospère.

Susciter les bénédictions, et non le ayin ara

+++ Susciter les bénédictions, et non le mauvais œil (ayin ara) :

"Ce sont les comptes du Michkan, le Michkan ha'Edout, qui ont été comptés sur l'ordre de Moché" (Pékoudé 38,21)

-> Nos Sages (guémara Taanit 8b) enseignent qu'une bénédiction ne réside pas dans ce qui est compté ou pesé, mais seulement dans ce qui est caché à la vue, car tout ce qui est compté et mesuré est vulnérable au mauvais œil (ayin ara).
Ici, cependant, la construction du Michkan a nécessité un comptage minutieux et des mesures exactes de tous les éléments, mais une bénédiction y a néanmoins résidé.

L'explication est la suivante :
Il est écrit : "tes yeux sont comme les piscines de Hechbon" (Chir haChirim 7,5).
Le mauvais œil, comme celui que possédait Bil'am et qui provoquait la malédiction sur tout ce qu'il regardait (Zohar 1:68b), fonctionne parce que lorsque le racha regarde quelque chose, il détache l'objet de sa racine spirituelle, la source de la vie. Il le fait en désirant cet objet et en lui attribuant de l'importance, sans tenir compte de l'énergie Divine qu'il contient.

En ce qui concerne le peuple juif, cependant, le verset dit : "tes yeux sont comme les piscines de Hechbon". Le mot " 'hechbon" (חֶשְׁבּוֹן) signifie "calcul". Même si un juif calcule le nombre et la mesure d'un objet, le fait de regarder cet objet ne lui cause aucun préjudice.
En effet, lorsqu'un juif regarde quelque chose, il perçoit l'énergie Divine qui s'y trouve. Puisqu'il relie l'objet à sa racine lorsqu'il le regarde, le regard lui-même suscite une bénédiction de subsistance Divine de sa racine spirituelle sur cet objet particulier.

C'est le sens profond du verset "tes yeux sont comme les piscines de Hechbon". Le mot pour "piscines/bassins" [בְּרֵכוֹת - ber'hot] est phonétiquement similaire au mot pour "bénédictions" (béra'hot - ברכות). Cela signifie que le regard d'un juif suscite des bénédictions et des sources de subsistance divine, même sur quelque chose qui est compté et mesuré.

C'est le sens profond du verset "Voici les comptes du Michkan" (élé pékoudé haMichkan).
Lors de la construction du Michkan, les objets ont été comptés plusieurs fois et fabriqués selon un calcul précis. Néanmoins, la bénédiction divine et la Chékhina demeuraient dans le Michkan, et au contraire, le comptage atteignait un but très élevé.
Il en est ainsi parce que, comme le poursuit le verset : "qui furent comptés sur l'ordre de Moché". Le comptage des objets du Michkan a suscité des bénédictions supplémentaires parce qu'il a été orchestré par Moché, qui s'est attaché à D. et qui a été imprégné de la sainteté divine.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pékoudé 38,21 ]

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=> Lorsque nous nous concentrons sur la dimension Divine des choses (objet comme personne), nous suscitons des bénédictions sur elles, plutôt que le mauvais œil (ayin ara).

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-> Au sujet du ayin ara : Jalousie et mauvais œil (ayin ara) : https://todahm.com/2018/12/09/jalousie-et-mauvais-oeil

Cohanim – Hachem aime tous les juifs

+++ Cohanim - Hachem aime tous les juifs :

"Aharon portera sur son cœur les noms des Bné Israël (les 12 tribus) sur le 'Hochen Michpat" (Tétsavé 28,29)

=> Il faut se demander pourquoi les noms des tribus ont été inscrits sur le 'Hochen porté par Aharon, alors qu'en général, c'est le mérite de nos Patriarches : Avraham, It'hak et Yaakov, qui est toujours mentionné, plutôt que celui des 12 tribus (voir par exemple : Chémot 2,24 ; 32,13-14 ; Vayikra 26,42).

Bien que nos Sages (guémara Yoma 73b) déduisent que les noms des Patriarches étaient également inscrits sur ces pierres du 'Hochen, la Torah ne le dit pas explicitement. La Torah nous dit seulement que les noms des tribus y ont été gravés.

Ceci peut être expliqué à la lumière de ce qui suit :
En ce qui concerne Aharon, il est dit : "Car D. l'a choisi parmi les Bné Israël" (Tétsavé 28,1).
Généralement, lorsqu'une personne est choisie au sein d'un groupe, il faut dire qu'elle a été sélectionnée en raison d'un amour pour elle, et que les autres sont éconduits. Nous pourrions être enclins à penser que le choix d'Aharon parmi le peuple juif s'est fait dans le même sens.
Pour prévenir une telle pensée, la Torah nous dit que les noms des tribus ont été gravés sur les pierres, afin de prouver que ce n'était pas le cas. Les noms inscrits montrent que D. désire et aime aussi le reste du peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Tétsavé 28,29 ]

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Hachem en raison de son amour pour le peuple juif "nous a choisis d'entre toutes les nations" (acher ba'har banou mikol aamim - prière Birkot haTorah) = Il déteste nos ennemis, n'ayant choisi que nous, le peuple juif, qu'il aime.

Néanmoins, en ce qui concerne les Cohanim, qui ont été choisis parmi le peuple juif, la Torah emploie la formulation suivante : Hachem a choisi Aharon et ses enfants "parmi les Bné Israël" (mito'h (מִתּוֹךְ) Bné Israël - Tétsavé 28,1), ce qui signifie que, bien que le Cohen ait été choisi parmi tous les autres juifs pour servir dans le Temple, Hachem continue néanmoins d'aimer le reste du peuple juif.

[en ce qui concerne les nations, le mot utilisé (dans la prière) pour "d'entre" (mikol) signifie littéralement "de tous", ce qui implique que Hachem nous a choisis à l'exclusion de toutes les autres nations.
En revanche, en ce qui concerne les Cohanim, le mot que la Torah utilise pour "d'entre" (mito'h) signifie littéralement juste cela, "d'entre", ce qui implique que, bien que les Cohanim aient été choisis parmi le peuple élu, ce choix n'exclut pas le reste du peuple juif du statut d'avoir également été choisi. ]

Le mot pour "d'entre" (mikol) signifie aussi "de". C'est donc par amour pour nous qu'Il a choisi le Cohen pour Le servir dans le Michkan, afin de réaliser l'expiation pour le peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Tétsavé 28,5 ]

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=> Le choix des Cohanim n'implique aucun manque d'amour de la part de D. pour le reste du peuple juif.

[en un sens lorsque nous voyons des personnes qui semblent plus proches, aimés de D., que nous, on ne doit pas venir à désespérer, car la réalité est qu'Hachem aime chaque juif. ]

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-> Selon le Zohar (3:147b), le service Divin de tout Cohen qui n'aime pas son prochain juif, la nation juive, est sans valeur.
[naturellement lorsqu'on a une position plus élevée on a tendance à s'enorgueillir (MOI je suis meilleur, plus important), et en ce sens un juif qui est plus élevé doit davantage se travailler sur l'amour d'autrui (développant l'importance des autres à nos yeux, la notion que tout juif est un enfant d'Hachem toujours aimé par Lui et notre position n'est que par leur mérite pour les aider, ...). ]

Impact de nos avérot & mitsvot dans le monde à Venir

+++ Impact de nos avérot & mitsvot dans le monde à Venir :

"Car je suis Hachem votre D. ; vous vous sanctifierez et vous serez saints, car Je suis saint, et vous ne vous souillerez pas par des reptiles qui rampent sur le sol." (Chémini 11,44)

-> Rachi commente : "De même que je suis saint, car je suis Hachem votre D., vous vous sanctifierez vous-mêmes. Sanctifiez-vous en bas, sanctifiez-vous devant Moi pour que Je vous sanctifie en haut et dans le monde à Venir".

Comment Hachem peut-il rendre une personne sainte dans l'autre monde si elle s'est déjà sanctifiée dans ce monde?
La réponse est que dans ce monde, on ne peut sanctifier que son corps, mais pas son âme (néchama).
Nos Sages (guémara Yoma 39b) nous disent : "Celui qui se purifie un peu sera purifié beaucoup".
Lorsqu'une personne accomplit des mitsvot dans ce monde, elle ne se purifie qu'un peu, car les mitsvot accomplies avec le corps physique ne peuvent purifier l'âme que dans une certaine mesure. Cependant, lorsqu'une personne juste atteint l'autre monde, Hachem la récompense pour ses bonnes actions en purifiant "beaucoup" son âme.

L'inverse est également vrai. Rachi (Chémini 11,43) nous dit : "Si vous vous souillez avec des [créatures impures] sur terre, moi aussi je vous souillerai dans l'autre monde et dans l'académie céleste".
Lorsqu'une personne s'imprègne d'impureté dans ce monde, elle souille son corps physique. Cependant, son âme est transcendante et reste pure.
Cependant, bien qu'une âme soit immunisée contre l'impureté dans ce monde, elle est vulnérable à l'impureté dans le monde à Venir. Lorsqu'un fauteur atteint le monde à Venir sans se repentir de ses fautes, Hachem souille son âme en guise de punition pour ses fautes.
[Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
Celui qui est plongé dans l'impureté dans ce monde souille son corps, mais son âme reste pure.
Cependant, lorsqu'il atteindra le monde à Venir, Hachem souillera son âme en guise de punition pour ses fautes.
Inversement, celui qui se purifie dans ce monde verra son âme purifiée par Hachem dans le monde à Venir.

Humilité et place dans le monde à Venir

+++ Humilité et place dans le monde à Venir :

"Tu saleras de sel chacun de tes sacrifices d'offrande, et tu n'oublieras pas le sel de l'alliance de ton D. dans tes offrandes. Vous offrirez du sel pour tous vos sacrifices." (Vayikra 2,13)

-> Rachi commente : "Une alliance a été conclue dès les six jours de la création : les eaux inférieures seraient apportées sur l'autel sous forme de sel [pour les sacrifices] et [sous forme d'eau] pour les libations d'eau".

L'eau est apportée sur l'autel parce qu'elle est la plus humble, et donc la plus spirituelle, des 4 éléments fondateurs du monde (eau, feu, terre et le vent). L'eau est humble parce qu'elle s'écoule toujours vers le point le plus bas.
Les objets humbles sont apportés à Hachem sur l'autel, car l'humilité est synonyme de spiritualité. Les sacrifices montent dans le monde supérieur, qui est un lieu pour les objets spirituels, mais pas pour les objets matériels.

Ce concept s'applique également aux animaux qui sont apportés sur l'autel en guise de sacrifices. Seuls les animaux les plus humbles sont autorisés à être sacrifiés à Hachem. Les animaux les plus humbles sont ceux qui, comme les agneaux ou les chèvres, sont les plus vulnérables aux prédateurs. Ces animaux sont vulnérables et en fuite dans ce monde, et en tant que tels, ils sont plus étroitement liés au monde spirituel.
En revanche, les prédateurs, tels que les lions, les tigres et les oiseaux de proie, sont plus éloignés du monde spirituel et ne méritent pas d'être apportés en sacrifice.

De même, ceux qui sont humbles dans ce monde jouiront d'une plus grande part dans le monde à Venir, tandis que ceux qui jouissent d'une certaine importance dans ce monde trouveront l'autre monde moins hospitalier.
Nos Sages (guémara Pessa'him 50a) nous disent : "L'autre monde est un monde à l'envers, ceux qui sont vus comme importants dans ce monde seront en bas dans l'autre monde".
On ne devient pas important dans ce monde si l'on n'est pas étroitement lié au monde physique/matériel.
Cela démontre qu'on est éloigné du monde spirituel, car le matériel et le spirituel sont opposés et ne peuvent coexister.
Toutefois, si l'importance d'une personne dans ce monde est due à son érudition en matière de Torah, cela ne nuira pas à sa récompense future. Cela s'explique par le fait qu'un érudit de la Torah est intrinsèquement lié au monde spirituel, en dépit de sa importance.
[Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
Les choses humbles de ce monde ont une plus grande part de spiritualité et sont donc aptes à être élevées sur l'Autel.
De même, ceux qui sont humbles dans ce monde sont plus spirituels et mériteront une plus grande part dans l'autre monde.

"Il appela Moché, et Hachem lui parla depuis la Tente d'assignation (Ohel Moéd), en disant" (Vaykira 1,1)

-> Rachi commente : "La voix [Divine] a voyagé et est parvenue aux oreilles de Moché, mais le reste d'Israël ne l'a pas entendue".
La voix d'Hachem à la tente de la rencontre était la même que celle entendue par le peuple juif lorsqu'il reçut la Torah. Pourquoi le peuple juif a-t-il pu entendre la voix d'Hachem au Sinaï, mais pas à la Tente d'assignation?

La réponse est qu'Hachem transmet constamment la Torah au monde. Cependant, Sa voix ne peut normalement pas être entendue par des oreilles humaines.
Le don de la Torah a été unique, non pas parce que la voix d'Hachem a retenti dans le monde, mais parce qu'Hachem a ouvert les oreilles de la nation.
Hachem a permis à la nation d'entendre Sa voix diffusant la Torah dans le monde. Après avoir reçu la Torah, Hachem a retiré cette capacité à la nation juive, et elle n'était plus à l'écoute de Sa voix. Cependant, Moché est resté dans le même état, et il a continué à entendre la voix d'Hachem émanant de la tente de la rencontre.

Ce concept est reflété par la bénédiction quotidienne sur la Torah. La bénédiction se termine par les mots : "Béni sois-tu, Hachem, qui donne la Torah". Lorsque nous récitons cette bénédiction, nous affirmons notre foi dans le fait qu'Hachem nous donne continuellement la Torah.
Bien qu'Hachem ait fermé les oreilles de la nation et qu'elle n'ait plus été en mesure d'entendre Sa voix résonner constamment dans le monde, elle peut toujours être entendue par le "Moche" de chaque génération. Les grands hommes de chaque génération sont appelés "Moché" parce qu'ils transmettent la Torah.
La bénédiction se termine par les mots "Béni sois-tu, Hachem, qui donne la Torah", ce qui est reflété par la bénédiction quotidienne sur la Torah.
[Maharal - Gour Aryé]

"Prends avec toi Aharon et ses fils, les vêtements, l'huile d'onction, le taureau pour la faute, les deux béliers et la corbeille de matsot." (Tsav 8,2)

-> Rachi commente : "Hachem donna l'ordre à Moché de prendre Aharon avec lui par de bonnes paroles et de l'attirer [à l'avoda]."
Hachem n'a pas ordonné à Moché de saisir littéralement Aharon et de l'emmener à la Tente d'assignation.
Chaque fois que la Torah utilise ce terme, "ka'h", il s'agit de persuader l'autre personne de venir de son plein gré, sans aucune contrainte. En effet, lorsqu'une personne est contrainte de se rendre d'un endroit à un autre, elle n'est présente que dans son corps, mais pas dans son esprit.
Une telle personne n'est pas vraiment là, car l'identité première d'une personne est son esprit, et non son corps physique. Cependant, lorsqu'une personne vient de son plein gré, elle est présente à la fois dans son corps et dans son esprit, et en tant que telle, elle est vraiment là.

Pourquoi l'esprit est-il la véritable identité d'une personne?
En effet, le corps n'est qu'un vêtement pour l'esprit, comme le dit la Torah : "Tu m'as revêtu de peau et de chair" (Iyov 10,11).
L'essence d'une personne est l'image d'Hachem qui est inhérente à chaque individu, et seul l'esprit peut être à Son image, pas le corps. En effet, une personne sera dépouillée de son corps avant d'entreprendre son voyage vers l'autre monde et sera à la place vêtue de vêtements spirituels créés par les mitsvot qu'elle a accomplies dans ce monde.
Parce que le corps physique est un vêtement temporaire que l'on ne porte que dans ce monde, il ne fait pas vraiment partie de notre identité. Ainsi, prendre une personne physiquement sans la prendre par l'esprit est un acte dénué de sens.
[Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
L'identité première d'une personne est son esprit, et non son corps, car le corps n'est rien d'autre que le vêtement de l'âme. Ainsi, emmener de force une personne d'un endroit à un autre ne la rendra pas avec nous en esprit, et donc, elle n'est pas vraiment avec nous.

"Qui peut compter la poussière de Yaakov, nombrer la multitude d'Israël? Puissé-je mourir comme meurent ces justes, et puisse ma fin ressembler à la leur!" (Balak 23,10)

-> Le midrach (Sifri - Haazinou 329) dit : "C'est l'un des endroits où nous trouvons une allusion à la résurrection des morts".

-> Le 'Hafets 'Haïm raconte que Balak avait suggéré à Bil'am de compter les juifs parce que le fait de les compter directement leur attirerait sur eux une plaie (voir Yoma 22b).
Bil'am lui répondit : "Qui a compté la poussière de Yaakov?" = en d'autres termes, il est impossible de les compter, car même lorsqu'ils sont morts et enterrés dans la "poussière" du sol, leur mort n'est pas permanente. C'est comme s'ils dormaient simplement (voir aussi guémara Sotah 21a). Il est donc impossible de les compter et de connaître leur nombre réel.

C'est pour cette raison qu'il conclut : "Que mon âme meure de la mort des hommes droits". Si seulement je méritais une telle mort!" Et que ma fin soit semblable à la sienne, afin que je ressuscite à mon tour.
[Dougma miNimouké Avi - p.49 ]