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Les mitsvot permettent de s’élever au-dessus du mazal

+++ Les mitsvot permettent de s'élever au-dessus du mazal :

"Si vous allez selon mes lois, et que vous garderez mes mitsvot et que vous les exécuterez. Je vous donnerai les pluies en leur temps, et la terre donnera son produit et l'arbre du champ son fruit" (Bé'houkotaï 26,3-4)

-> Un explication du Ohr ha'Haïm haKadoch est :
On peut interpréter ce verset d'après ce que nos Sages ont écrit dans le midrach (Mikets 44,11) : "D. s'adressa à Avraham et lui dit, regarde le ciel!" = cela nous apprend que D. l'a élevé au-dessus des Mazalot.

C'est ce que le verset écrit "si vous allez selon mes lois" (im bé'houkotaï télé'hou). De quelles lois s'agit-il?
Le prophète Yirmiyahou (33,25) écrit : "les lois des astres" (le Mazal).
Alors le verset nous apprend que si vous voulez surmonter votre Mazal, la condition est que "vous garderez mes mitsvot". C'est-à-dire que par le biais des mitsvot que vous respecterez, vous dominerez votre Mazal et vous l'élèverez.

C'est grâce à cela qu'Avraham a pu enfanter. D'après le Mazal Tsédek sous lequel il est né, il ne pouvait pas enfanter mais, grâce à ses bonnes actions, D. a changé son Mazal. C'est ce que le verset écrit "et vous les ferez!" = c'est-à-dire que D. réorganise les Mazalot afin qu'Il puisse amener le bien qu'il espérait.

Nos Sages (guémara Nédarim 32) disent : "le peuple juif ne dépend pas du Mazal" = c'est-à-dire qu'il le domine et par ses bonnes actions, il peut le changer.

Le prophète Yéchayahou (66,22) dit : "comme un ciel nouveau je crée pour vous" = c'est-à-dire que grâce à l'étude de la Torah et aux mitsvot qu'ils réalisent, des cieux nouveaux se créent. C'est l'explication du verset "vous les ferez".

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
Par le biais de l'amour, la solidarité et la bonne entente entre tous parmi le peuple juif, le Nom de D. est unifié.
Chaque juif est une ramification du Nom יהוה, comme il est écrit : "car son peuple est une partie d'Hachem" (Haazinou 32,9).
Lorsque les gens s'aiment et se respectent, le Nom de D. s'unit.

Efforts vs résultats dans l’étude de la Torah

+++ Efforts vs résultats dans l'étude de la Torah :

+ "Si vous marchez dans les lois d'Hachem, observez Ses mitzvos et accomplissez-les" (Bé'houkotaï 26,3).

-> Rachi explique que "marcher dans les lois d'Hachem" (im bé'houkotaï télé'hou) signifie faire des efforts dans l'étude de la Torah (étudier pour étudier), et "observer Ses mitsvot" (mitsvotaï tichmérou) signifie se donner de la peine dans la Torah afin d'apprendre comment accomplir les mitsvot.

-> Le Baal HaTurim note que la guématria de אִם בְּחֻקֹּתַי תֵּלֵכוּ" est la même que celle de "עמלים בדברי תורה" (se donner de la peine dans la Torah).

=> b'h, nous avons voir que nous sous-estimons l'importance des efforts dans la Tora, préférant se focaliser sur le résultat.

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-> La guémara (Pessa'him 50a) raconte que rav Yossef tomba un jour malade et que son âme le quitta. Lorsqu'il reprit conscience, son père lui demanda ce qu'il avait vu. Rav Yossef répondit qu'il avait vu un monde inversé, où les personnes considérées comme importantes dans ce monde occupaient une place inférieure, tandis que celles qui étaient considérées comme inférieures étaient tenues en haute estime.
Son père lui répondit : "Mon fils, tu as vu un monde clair."

Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou vol.3,p.20) explique que ceux considérés comme "inférieurs" dans cette guémara font référence à ceux qui travaillent dur pour apprendre la Torah.
Une personne peut travailler très dur pour comprendre la Torah, mais en raison de ses capacités limitées, n'accomplir que très peu de choses. Dans ce monde, les connaissances dérisoires d'une telle personne peuvent être dépréciées.
Cependant, dans l'autre monde, sa clarté dans la Torah sera proportionnelle à ses efforts.

-> Le Maharal (introduction à son Tiféret Israel) explique pourquoi la bénédiction récitée avant d'étudier la Torah est "la'assok bédivré Torah" (être occupé avec les mots de la Torah), par opposition à "lil'mod divré Torah" (apprendre les mots de la Torah).
L'apprentissage est un type d'étude qui permet d'acquérir des connaissances (l'essentiel étant ce que tu as appris au final). Cependant, en ce qui concerne l'étude de la Torah, tant que l'on essaie d'obtenir la vérité, on a accompli la mitsva, même si ses conclusions sont erronées. (l'essentiel est la peine, le mal que tu t'es donné, peut importe le résultat. )

[ainsi, chaque juif est jugé en fonction du fait de donner le meilleur de lui même.
Voir l'important enseignement du Steïpler : http://todahm.com/2018/10/10/agir-au-maximum-de-ses-capacites ]

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+ Dans l'étude : l'essentiel c'est les efforts investis, pas la réussite :

-> Il est écrit dans la guémara (Shabbath 31a) :
Deux non-juifs se sont présentés devant Hillel et Chamaï pour se convertir au judaïsme.
Le premier candidat a demandé qu'on lui enseigne toute la Torah en se tenant sur un pied. Chamaï l'a repoussé et Hillel l'a converti.
Le second voulait se convertir pour devenir Cohen Gadol. Là encore, Chamaï le renvoya et Hillel le convertit (après l'avoir informé qu'il ne pouvait pas être Cohen Gadol).

=> À quoi pensaient ces non-juifs? Croyaient-ils vraiment qu'ils pouvaient apprendre toute la Torah sur un pied ou recevoir le titre si prestigieux de Cohen Gadol?

La réponse réside dans une distinction fondamentale entre l'étude de la Torah et autres les activités laïques.
Ces deux non-juifs sont venus avec deux perspectives laïques :
1°/ Le résultat est ce qui importe, et plus vite et plus facilement vous l'obtenez, mieux c'est.
C'est pourquoi le premier non-juif cherchait à maîtriser la Torah d'un seul pied, rapidement et facilement.

2°/ Le respect, l'honneur et la récompense sont accordés à ceux qui obtiennent des positions élevées, quelle que soit la manière dont ils les ont obtenues.
Par conséquent, le second converti voulait bénéficier du prestige du Cohen Gadol.

-> Cette guémara met en avant que la perspective juive diffère dans ces deux domaines, comme nous l'apprenons également dans les Pirké Avot.
La dernière michna du chapitre 5 (et, pour l'essentiel, de l'ensemble des Pirké Avot, puisque le 6e chapitre a été ajouté ultérieurement) cite deux Tanaïm :
- "Ben Bag Bag (בַּג בַּג) dit : "Approfondissez (la Torah) encore et encore, car tout s'y trouve".
- ... Ben Hé Hé (הֵא הֵא) dit : "La récompense est à la mesure de la peine/effort".

De nombreux commentateurs s'étonnent des noms uniques de ces sages. Les Tossafot ('Haguiga 9b) écrivent qu'ils étaient des convertis". Puisque tous les convertis sont les enfants d'Avraham, dont le nom a été complété par la lettre "hé" (passant de Avram à Avraham - Béréchit 17;5 &15) ; on les appelle [génériquement] "hé". ou "bag", ce dernier comprenant les lettres beit et guimel, dont le total est de 5, comme la valeur de la lettre hé (הֵ).
[Le rav Barou'h Eptsein suggère que les 2 sages Ben Bag Bag et Ben Hé Hé sont des convertis d'Hillel.]

Ces deux convertis nous enseignent deux leçons qu'ils ont apprises en devenant juifs et en découvrant le caractère unique de l'étude de la Torah.
- Premièrement, la Torah est infinie. Il n'y a pas de raccourci dans son étude, de moyen de tout apprendre très vite. Pour comprendre la Torah, il faut travailler dur. Il faut s'y plonger encore et encore. Elle ne peut absolument pas être apprise en se tenant sur un seul pied.

- Deuxièmement, la récompense de l'étude de la Torah ne dépend pas de trophées (ex: j'ai fais 10 siyoum, étudié tout le shass, je connais par coeur ... ) que l'on peut recevoir (résultat visible extérieurement). Au contraire, la récompense est basée sur la "douleur", l'effort que l'on investit (Hachem voit les cœurs, et le combat interne que l'on aura mené pour la Torah. Chacun selon ses capacités, environnement, ... ).
[le Ram'hal dit que "la récompense est à la mesure de la peine/effort" = cela fait référence à l'étude de la Torah. ]

Cette idée est soulignée dans la prière récitée à la fin d'un traité talmudique (siyoum).
Rabbi Né'hounya ben haKané (guémara Béra'hot 28a) prononçait ces mots chaque fois qu'il entrait et sortait du beit midrach : "Nous te remercions, Hachem ... d'avoir placé notre sort parmi ceux qui s'assoient dans le beit midrach, plutôt qu'aux coins des rues ... Nous travaillons et [ceux de la rue] travaillent. Nous travaillons et recevons une récompense, tandis qu'ils travaillent et ne reçoivent pas de récompense ".

Le 'Hafets 'Haïm demande : Peut-on vraiment dire que le tailleur et le cordonnier ne reçoivent aucune compensation pour leur travail? Bien sûr que non. Cependant, la façon dont ils reçoivent leurs revenus diffèrent fondamentalement des nôtres.
Les artisans ne sont payés pour leur travail que lorsqu'ils l'achèvent. Quel que soit le nombre d'heures qu'ils consacrent à leur travail, ils ne recevront pas un centime s'ils ne l'achèvent pas.
Dans l'étude de la Torah, en revanche, on est récompensé pour son temps et ses efforts, quelle que soit l'étendue de ce que l'on parvient à comprendre de son apprentissage.

Mais pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi le labeur a-t-il de la valeur même s'il n'est pas suivi de résultats concrets?

L'apprentissage de la Torah est le moyen de développer les relations les plus étroites avec Hachem. [cf. Ram'hal Dére'h Hachem 1:4:9 ; Tanya 1:5]
Plus on met des efforts dans la Torah, plus on montre à quel point on apprécie et on désire cette relation.
En ce sens, la guémara (Béra'hot 17a) dit : "Heureux soit celui qui fait des efforts dans la Torah et qui donne du plaisir à son Créateur".
Le fait de se donner de la peine pour la Torah génère du plaisir à Hachem, et c'est le meilleur "résultat" qui soit.

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-> Le rav David Hofstedter (Darach David - Shavouot) écrit :
En ce qui concerne les choses terrestres, des obstacles inévitables, routes cahoteuses ou objets suspendus hors de portée, empêchent le chercheur d'atteindre le but qu'il s'est fixé. Chacun préférerait donc que la route vers le succès soit aplanie et que tout ce dont il a besoin soit facile à obtenir.
Il en est tout autrement de l'étude de la Torah! L'effort, le travail et la peine ne sont pas simplement des voies pour acquérir la connaissance mais ce sont des fins en elles-mêmes qui déterminent la récompense que l'étudiant recevra pour le mal qu'il s'est donné.
Les Sages de la michna enseignent : "La récompense est à la mesure de l'effort" (Pirké Avot 5,23) et : "Si tu t'es efforcé d'étudier la Torah, Il a une grande récompense à te donner" (Pirké Avot 4,10).
Le Tossafot Yom Tov commente : "Comme la récompense est déterminée par le degré de travail et d'effort fournis, et pas par la quantité étudiée, la michna précise : Si tu l'es efforcé d'étudier la Torah et pas : si tu as étudié la Torah. Car qu'on [réussisse] peu ou beaucoup, tout dépend de l'effort."

-> Le rav Its'hak de Vienne explique ainsi cette michna (Avot 5,23) : "Lorsqu'un homme a fait autant d'efforts que possible, mais n'a pas emmagasiné plus qu'un minimum de connaissances en Torah, il reçoit la même récompense que celui qui a amassé davantage en vertu du principe : "La récompense est à la mesure de l'effort"." (Séfèr Or Zaroua, vol. 1, Hilkhot Kriat Chema 6)

-> Le rav 'Haim de Volozhin, principal disciple du Gaon de Vilna, écrit que le Gaon faisait d'intenses efforts dans son étude de la Torah : "Ce qui dépasse tout le reste, c'est sa force et ses œuvres impressionnantes, car il ne montrait aucun aspect inhabituel de son âme autre que l'énergie qu'il dépensait sagement, en connaissance de cause et habilement. Apres tous ses efforts, pourtant, lorsque le ciel voulut lui transmettre une connaissance supérieure sans exiger de lui un effort ou de l'énergie, il ne trouva pas l'offre désirable ... Car j'ai entendu directement de sa bouche que des magguidim, c'est-à-dire des anges, venaient souvent a sa porte ... mais il ne leur a jamais prêté l'oreille". (Introduction au Sifra déTsniouta)

-> Le 'Hafets 'Haïm (Al haTorah - Be'houkotai) explique ainsi une prière citée dans la Guemara : "Je fais des efforts [dans les recherches spirituelles] et eux font des efforts [dans les poursuites terrestres]. Je fais des efforts et suis récompensé tandis qu'eux font des efforts et ne sont pas récompensés" (guémara Béra'hot 28b).

=> A première vue, on pourrait remettre cette prière en question : un ouvrier ou un artisan qui fournit un effort physique n'est-il pas payé pour son effort? Pourquoi la guémara dit-elle qu'on est récompensé seulement pour les efforts qu'on a faits pour la Torah?
La réponse est que, dans les choses terrestres, la récompense dépend de la production et pas de l'effort.
Dans la vie pratique, l'effort n'est qu'un moyen pour réaliser un travail. Si donc un homme travaille, se donne du mal mais ne produit rien malgré tout son travail, le mal qu'il s'est donné n'a aucune valeur.
Pour l'étude de la Torah, c'est tout le contraire : D. désire l'effort, indépendamment du résultat. Par conséquent, celui qui se donne du mal pour étudier la Torah est récompensé pour son effort, qui représente un but en soi .

Tout juif = un influenceur des sphères célestes

+ Tout juif = un influenceur des sphères célestes :

-> "Il [Yaakov] eut un rêve que voici : une échelle était fixée sur la terre, son sommet atteignit le ciel" (Vayétsé 28,12)

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Vayétsé) dit que chaque juif est l'échelle la plus sainte du monde.
"fixée sur la terre" (moutsav artsa) = il semble que nous [les juifs] soyons "fixés sur la terre" ; nous marchons sur la terre ici-bas, nous occupant de nos obligations spirituelles dans ce monde physique, mais cependant "rocho maguia chamayma" (son sommet [litt. sa tête] atteignit le ciel) = nous ne pouvons pas commencer à imaginer l'effet que notre service a dans les sphères célestes là-haut.
Bien qu'il semble que nos actions n'affectent que notre situation terrestre, il n'en est pas ainsi ; nos actions atteignent les sphères célestes.

En fait, notre service revêt une telle importance que [dans la suite de ce même verset indique : ] "les anges montaient et descendaient le long de cette échelle" (mala'him Elokim olim véyor'dhim bo) = les anges eux-mêmes s'élèvent, ou à D. ne plaise, descendent en fonction des actions que nous entreprenons.

=> Savez-vous à quel point chaque juif est important?
Les saints anges d'en haut dépendent tous de moi et de vous! Une petite pensée pure et nous élevons des mondes et des forces qui ne peuvent être saisis ou imaginés. Un mot de Torah, et nous avons attiré la bénédiction sur toute la création. Une mitsva accomplie dans la joie, et les mondes spirituels sont plongés dans la lumière brillante de l'euphorie. C'est vraiment une chose incroyable à considérer.

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-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,3) écrit : C'est sous cette forme, pour ainsi dire, que D. a créé l'homme, lui donnant l'autorité sur des milliers et des milliers de pouvoirs et d'innombrables mondes, les plaçant entre ses mains.
Car il doit les diriger, selon les détails de ses actions, de ses paroles, de ses pensées et de toute sa manière d'être, que ce soit pour le bien, ou si D. le veut, pour le contraire.
Par ses bonnes actions, ses bonnes paroles et ses bonnes pensées, il soutient et renforce de nombreuses puissances et mondes célestes, leur ajoutant sainteté et lumière ... mais par ses mauvaises actions, paroles et pensées, il détruit de nombreuses puissances et mondes célestes, que le Miséricordieux ait pitié...".

-> Un Shabbath, rabbi Mendel de Kotzk a demandé à ses élèves : "Pour quelle raison sommes-nous sur terre?"
Ses élèves ont réfléchi un moment, puis ont répondu : "C'est simple! Nous sommes ici pour élever la terre en utilisant ce monde matériel dans un but spirituel, de sainteté."
Le saint rabbi de Kotzk a fermé ses yeux et il a bougé sa tête en signe de négation.
D'une voix forte, il a dit : "Est-ce que cela est tout pourquoi nous sommes ici : uniquement pour élever la terre?
Nous sommes ici pour élever le Ciel!"

b'h, suite de cela : notre but dans le monde : http://todahm.com/2021/11/07/notre-but-dans-ce-monde

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=> Bien que cela ne soit pas facilement visible, nous devons être extrêmement encouragés par le fait que nos actions affectent la création tout entière ; même les anges célestes dépendent des choix que nous faisons.

+ "Naassé VéNichma" (Nous ferons et nous écouterons - Michatim 24,7)

-> Avant même d' "entendre", d'expérimenter la douceur de l'illumination spirituelle, les juifs doivent être satisfaits de "faire", de pouvoir s'engager dans la avodat Hachem simplement parce que nous savons que c'est ce qu'Hachem désire, ce que notre âme désire ardemment et ce que nous avons besoin de faire pour mettre notre vie en ordre.
[d'après le Mé haChiloa'h - vol.2 - Vayikra]

Tous les juifs sont liés les uns les autres

+ Tous les juifs sont liés les uns les autres :

-> "Réprimande ton prochain juif, et ne porte pas de faute à cause de lui" (Kédochim 19,17)

-> Rachi explique que la fin du verset nous enseigne comment réprimander : nous ne devons pas mettre notre prochain juif dans l'embarras, car c'est une grave faute.

-> Le Targoum Onkelos et Rabbénou Yonah (Chaaré Téchouva 3:72) comprennent que "ne porte pas de faute à cause de lui" nous enseigne pourquoi nous sommes tenus de réprimander = parce que celui qui est témoin de la faute de son prochain juif et qui reste silencieux est tenu pour responsable de cette faute.
"Kol Israêl arévim zé bazé" (tous les juifs sont garants les uns des autres - guémara Shevouot 39a), note Rabbénou Yona. Tout comme un garant doit rembourser la dette d'un emprunteur comme s'il s'agissait de la sienne, chaque juif est responsable de l'observance de la Torah par l'autre.

-> Ainsi, nous pouvons comprendre cette directive comme n'importe quelle autre mitsva. Tout comme il existe une obligation de garder la cacherout, il existe une obligation de s'assurer que les commandements de la Torah sont suivis par d'autres. Une personne est donc responsable de toute transgression qu'elle aurait pu éviter.

Le rav Moché Cordovero va plus loin.
Il (Tomer Deborah 1,4) écrit que l'âme de chaque juif comprend un peu de l'âme de tous les autres juifs. Par conséquent, lorsqu'un juif commet une faute, c'est comme si nous l'avions tous commis, puisqu'un fragment de nous se trouve dans celui qui a fauté.
En raison de ce lien, chaque juif est garant et responsable des actions de son prochain.

-> Le rav Aharon Kotler (Michnat Rabbi Aharon) remet en question cette explication.
Si chaque fois que quelqu'un faute, c'est comme si tout le monde fautait, pourquoi un juif est-il puni pour l'infraction de son compagnon seulement s'il aurait pu l'en empêcher?
Rav Aharon Kotler répond que si l'on n'a pas pu arrêter celui qui a fauté, on considère que la partie de nous qui se trouve à l'intérieur du fauteur a le statut d'avoir fauté sous la contrainte et est exemptée de punition, puisque le péché a été commis contre notre volonté.

Le rav Aharon Kotler ajoute qu'il en va de même en ce qui concerne les mitsvot. De même que celui qui désapprouve la faute d'un autre n'en est pas tenu pour responsable, celui qui approuve la mitsva d'un autre en est considéré comme responsable et il en a aussi le mérite.
Cependant, s'il ne la désire pas, ou pire s'il essaie de l'empêcher, la partie de lui qui se trouve à l'intérieur de son prochain juif est forcée d'accomplir la mitsva, et il ne reçoit donc aucune récompense.

Rachi (Ki Tétsé 24,19) écrit que si l'on laisse tomber une pièce de monnaie par accident et qu'un pauvre la trouve et l'utilise pour subvenir à ses besoins, celui qui a perdu la pièce a accompli la mitsva de la tsédaka.
Sur la base de son explication ci-dessus, le rav Kotler maintient que ce n'est le cas que si la personne qui a perdu l'argent est heureuse que le pauvre ait pu subvenir à ses besoins avec cette pièce.

=> Ainsi, pour se connecter à tout le bien accompli par le peuple juif et en bénéficier, il faut se soucier du statut spirituel du peuple juif et de l'honneur d'Hachem.
[ cela est à ajouter au fait que seule l'unité entre les juifs nous permettra d'accomplir toutes les mitsvot, car certaines sont propres à certaines personnes (ex: Cohen, Roi, ...). Si nous ne formons qu'un, alors on considère comme si nous avions accompli toutes les mitsvot nous-même. ]

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem 2:3:8) écrit qu'Hachem a lié tous les juifs afin que nous puissions bénéficier des mitsvot des uns et des autres, et par conséquent, nous sommes également responsables des fautes des autres.
Hachem veut que chacun reçoive le bien suprême dans le monde à Venir. Cependant, certaines personnes ne le méritent pas. C'est pourquoi [dans Sa bonté] Hachem a relié tout le peuple juif, afin que chaque juif puisse s'accrocher aux mérites de l'autre et ainsi se prélasser dans la gloire d'Hachem pour l'éternité.

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-> Nous retrouvons le principe de "l'âme partagée" du Tomer Devorah dans le verset suivant.
La Torah ordonne : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).
Le Ramban souligne qu'il est impossible de se soucier d'autrui autant que de soi-même. La Torah exige plutôt que nous agissions envers les autres comme si nous les aimions autant que nous-mêmes. Nous devons les traiter comme nous voudrions être traités.

Cependant, rabbi Moché Cordovéro (Tomer Devorah) insiste sur le fait que, puisque chaque juif est lié à tous les autres et fait partie d'eux (il y a une petite partie de moi en mon prochain juif!), je dois ressentir la douleur ou le bonheur d'un autre comme si c'était le mien, parce que lui et moi ne faisons qu'un!
[le Malbim explique de la même façon ce verset. ]

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[on peut ajouter un autre aspect : puisqu'en réalité les juifs ne sont qu'un (que seul les corps/matérialité semble diviser), lorsque mon prochain va bien, alors par ricochet je vais également aller mieux.
Le rav Salanter disait par exemple que si quelqu'un dit du lachon ara à Salant, alors un autre juif à Paris pourra en être impacté négativement en profanant Shabbath. [l'inverse est également vrai]
Cela nous responsabilise : Chacun de mes actes impacte tous les autres juifs (en bien ou en mal). ]

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-> Chaque juif fait partie d'un collectif appelé Klal Yisrael (peuple juif).
Le rav Hutner note que le mot "רעך" (réa'ha - ton prochain) est lié au mot תרועה (téroua), les sons brefs et brisés du shofar.
Ce terme décrit quelque chose de cassé ou un morceau de quelque chose de plus grand. (De même, le mot רע (ra), mauvais ou maléfique, signifie en fait "cassé", car le mal est incomplet et imparfait).
Le rav Hutner écrit qu'un compagnon juif est appelé "réa'ha", car chaque membre du peuple juif n'est pas un tout en soi, mais plutôt une partie d'une unité plus grande.

-> Cette idée est soulignée par l'explication que donne le Talmud Yérouchalmi (Nédarim 9:4) du commandement qui précède immédiatement celui de "tu aimeras ton prochain" : celui de "Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les membres de ton peuple" (lo tikom vélo titor - Kédochim 19,18).

Le Yérouchalmi propose une parabole : Imaginez que quelqu'un se coupe par erreur la main. La main blessée prendrait-elle alors un couteau et couperait-elle l'autre main? Bien sûr que non!

De la même manière, tous les membres de peuple juif forment une unité, et se venger d'un autre revient à se venger de soi-même.

-> Le fait que nous soyons tous unis a également une signification halakhique.
Il n'est permis de prier que pour Hachem, et non pour les anges. Il est même interdit de leur demander de servir de médiateur entre nous et D. [Rambam, Pérouch haMichnayot, Sanhedrin 10 ; et aussi Hilkhot téchouva 3,7]

De même le Maharam miRottenberg précise que même si l'on se rend compte que c'est Hachem qui répond à notre prière, il est interdit d'utiliser un ange comme médiateur, de peur que l'on en vienne à servir l'ange au lieu d'Hachem.

Alors pourquoi pouvons-nous demander à un tsadik de prier pour nous?

Selon le 'Hatam Sofer (Shout 'Hatam Sofer - OH 166) puisque nous faisons partie du même corps national que le tsadik, il est compréhensible que nous envoyions la "tête" prier au nom du "pied".

-> Une deuxième ramification halakhique est mentionnée par le 'Hazon Ich.
Sur la base du principe : "Tout est entre les mains du ciel, sauf la crainte du Ciel" (guémara Béra'hot 33b), on est tenu de prier pour sa propre crainte du Ciel (yirat chamayim).
Le 'Hazon Ich déclare que l'on peut également prier pour qu'Hachem aide une autre personne à obtenir la crainte d'Hachem.
En effet, puisque nous formons un seul corps, lorsqu'on prie pour un autre juif, c'est comme si ce dernier priait pour lui-même.

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-> [la Torah nous demande d'aimer notre prochain comme soi-même. Les juifs sont comme des membres d'un corps humain. Ainsi, il y en a qu'on "préfère" à d'autres (ex: les yeux, le coeur, ...), d'autres qu'on ne soupçonne même pas d'exister, ... et pourtant ils sont tous nécessaires à notre bonne vie.
De même, chaque juif a dans ce monde un rôle unique que Hachem lui a attribué, et qu'il doit réaliser de son mieux. Il n'y a pas de jalousie négative, chacun a un apport unique au peuple juif.
(la Torah ne nous demande pas d'aimer forcément chaque juif identiquement, mais elle demande d'avoir un respect et un amour pour tous. De même qu'on considère et apprécie chacun des organes de notre corps. (ex: j'aime pas la forme du foie, alors je vais le mettre de côté! ) ]

[ex: le rav Yé'hezkel Weinfeld dit que même si le plus grand tsadik de la génération (même Moché) s'il prie seul, il ne peut pas faire la kédoucha, car la sainteté nécessite une connexion avec d'autres personnes.]

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-> Le Ach Pri Tévoua rapporte qu'en hébreu, les termes caractérisant un être humain (une personne) ont tous un singulier et un pluriel.
Ainsi, on a :
-> Ich (איש) qui est singulier ; et anachim (אנשים) qui est pluriel ;
-> guéver (גבר) qui est le singulier ; et guévarim (גברים) qui en est le pluriel.
-> Seul le mot: Adam (אדם) n’existe qu’au singulier.

Nos Sages (guémara Yébamot 61a) nous enseignent que c’est seulement le peuple juif qui est appelé : adam (אדם), car ce n’est que parmi le peuple juif qu’il existe un sentiment intrinsèque d’unité, qui conduit au fait que toutes les individualités de la nation se fusionnent en une seule, unifiée.

-> Le rav Yaakov Mazeh dit : l'ensemble du peuple juif est une seule et même personne. La douleur d'un juif affecte tous les autres juifs du monde, tout comme une blessure au bras affecte l'ensemble du corps.
Mais les non-juifs ne sont pas appelés adam. Il s'agit de plusieurs personnes différentes, et non d'une entité singulière.

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-> Le rav Zev Leff fait remarquer que le mot hébreu "ani" (je - אני) s'écrit avec un alef (א), numériquement un, représente l'individu. Il se termine avec un Youd (י), numériquement dix, représente un minyan (le tsibour - la communauté. Et un noun (נ), numériquement 50, représente les 50 portes de compréhension et de pureté auxquelles peuvent accéder l'esprit et le cœur, portes que nous devons ouvrir afin de fusionner notre moi individuel avec la nation tout entière.

=> ainsi, vivre juif c'est passer d'une perspective de mon petit "JE" (égo) à un grand "JE", cela d'un collectif, du peuple juif.

"Vous observerez Mes décrets et Mes lois, que l'homme accomplira et par lesquels il vivra (va'haï bahem)" (A'haré Mot 18,5)

-> Le Ramban (A'haré Mot 18,4) explique que ces mots (va'haï bahem) nous donnent un aperçu de la manière dont nous devons accomplir les mitsvot. Plus nous vivons pour accomplir les mitsvot, plus les mitsvot nous donneront de la vie.

Le Ramban décrit 4 niveaux d'observance de la mitsva.
Le niveau le plus bas consiste à accomplir les mitsvot afin de recevoir une récompense.
Le niveau suivant consiste à les accomplir par crainte et pour augmenter sa part dans le monde à Venir, et le niveau suivant consiste à accomplir les mitsvot par amour d'Hachem tout en restant impliqué dans la matérialité.
Le niveau le plus élevé est celui d'une personne qui s'identifie complètement à sa néchama et dont le seul objectif est d'accomplir des mitsvot. Une telle personne ne se préoccupe guère des besoins de son corps. Puisque sa néchama, qui est éternelle, a la priorité sur son corps (gouf), elle permet à son corps de devenir également éternel.

Dans la prière d'Arvit, nous décrivons la Torah et les mitsvot comme étant "'hayénou véoré'h yaménou" = notre vie et la durée de nos jours.
Nous ne vivons pas en faisant des mitsvot, mais nous vivons pour faire des mitsvot. Nous devons adapter notre vie à l'accomplissement des misvot et ne pas essayer d'adapter les mitsvot à notre vie [à ce qui nous arrange personnellement].

Le rav Barou'h Ber Lévowitz écoutait un jour un cours sur l'importance de l'étude de la Torah. L'orateur comparait la Torah à de l'oxygène, disant que l'on ne peut pas vivre sans elle.
Le rav Barou'h Ber, cependant, se leva et annonça que les mots du rav devaient être corrigés. La Torah, a-t-il dit, n'est pas comme l'oxygène, qui permet seulement de vivre ; au contraire, la Torah est la vie elle-même.

"Que nul de vous n'approche d'aucune proche parente" (A'haré Mot 18,6)

-> La paracha décrit, avec force détails, les proches parents qu'il est interdit d'épouser.
Rabbénou Bé'hayé A'haré Mot 18,6) donne une explication à l'interdiction d'épouser quelqu'un de notre famille proche
Il affirme que lorsque 2 personnes ayant des racines différentes sont capables de s'unir par le mariage, elles prennent conscience de l'unicité d'Hachem, ce qui n'est pas le cas lorsque l'on se marie avec des membres de la famille.

Si deux proches d'une même famille se mariaient l'un avec l'autre, il serait facile de comprendre comment ils pourraient s'entendre. En revanche, la hachga'hat Hachem (intervention Divine) qui se manifeste lorsque 2 personnes ayant des racines différentes sont capables d'atteindre l'harmonie dans le mariage, malgré leurs différences, est la preuve qu'elles partagent un terrain commun, qui découle de l'Unicité d'Hachem.
[il y a une unicité dans le monde [source première et objectif : Hachem], dont la matière nous laisse penser que tout est divisé, en concurrence. ]

Dans le même ordre d'idées, le Maharal (Guévourot Hachem, chap.19) affirme que c'est la raison pour laquelle il était nécessaire pour Moché Rabbénou d'épouser une convertie.
Nos Sages disent que Moché, dans une certaine mesure, incarnait tout le peuple juif (Mékhilta - Yitro). Cela lui permettait de représenter le peuple juif et d'accepter la Torah en son nom.
La seule façon pour que Moché puisse épouser quelqu'un de différent de lui, passait par le fait qu'il épouse quelqu'un qui venait de l'extérieur du klal Israel, c'est-à-dire une convertie.

=> Dans le mariage, nous unissons des personnes différentes afin de créer un lien qui est renforcé par l'unicité de chaque individu tout en révélant simultanément leur lien commun.
Lorsque l'harmonie règne entre le mari et la femme, nous avons le mérite de révéler la gloire de la Chékhina.

+ "Moché Rabbénou avait des difficultés à faire la Ménora. Hachem lui dit alors : "Jette l’or dans le feu et il se formera de lui-même" (Rachi - Térouma 25,31)"
[midrach Tan'houma Chémini 8]

-> Le rav Elimélé'h Biderman rapporte l'enseignement suivant :
Chacun est confronté dans son existence à toutes sortes de difficultés, [ex: "la subsistance de l’homme est difficile comme la traversée de la mer Rouge", "trouver l’âme-sœur est difficile comme la traversée de la mer Rouge", ... - guémara Pessa’him 118a], ce qui peut mener l’homme à se poser toutes sortes de questions (telles que : "Pourquoi mon sort est-il plus difficile que celui des autres?").

C’est pourquoi il est dit : "Jette l’or (ainsi que les autres questions) dans le feu" (אש - ech - le feu), est l’acrostiche de אמונה שלמה (émouna chéléma - une foi parfaite), autrement dit : "Renforce-toi dans ta émouna et toutes tes questions disparaîtront!"

Avoir confiance dans le pouvoir de la prière

Après la faute du Veau d’or, Moché dit à Hachem : "Si tu veux bien supporter leur péché, mais si ce n’est pas le cas, efface-moi de ton Livre" (Ki Tissa 32,32).
Rachi commente : "Efface-moi de toute la Torah, afin qu’ils ne disent pas de moi que je n’étais pas assez digne de prier pour eux."

=> Bien qu’Hachem nous ait pardonné, le nom de Moché n’est pas mentionné dans paracha Tétsavé. Qu’a fait Moché pour mériter cela?

-> Le Nétivot Shalom explique que Moché s’est trompé quand il a dit : "si Tu ne leur pardonneras pas", car pourquoi Moché a-t-il même envisagé une telle possibilité? Il aurait dû croire que puisqu’il priait pour leur pardon, ses prières seraient certainement exaucées car nous croyons au pouvoir de la prière.

La guémara (Roch Hachana 18a) relate un cas où 2 personnes atteintes de la même maladie. L’une s’est rétablie, l’autre non. Pourquoi? Parce que l’un avait prié et fut exaucée tandis que l’autre n’avait pas prié une prière complète, c’est-à-dire sans croire à la force de sa prière, contrairement au 1er malade.
Ne croyant pas vraiment au pouvoir de la prière, il pense que, selon la nature, il n’y a pas de salut naturel, et les médecins désespèrent aussi. Donc, les 2 malades ont prié avec kavana mais un seul crut vraiment en sa prière.
[on doit dire qu’Hachem peut tout faire. Il a fait la maladie et Il peut aussi guérir une personne.
En ce sens ‘Hizkiyahou affirme : "même si une épée tranchante repose sur le cou, on ne devrait pas s’abstenir de prier pour la miséricorde" (Béra'hot 10a).]

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-> Le ‘Hazon Ich a dit un jour à rav Chmouel Greinman qu’il semble qu’au Ciel, on nous a comme empêchés de "prévoir" la Shoa parce que si nous avions su à l’avance, nous aurions prié et peut-être qu’il n’y aurait pas eu de destruction.