Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La signification de la prière est qu'elle est une connexion et un attachement ; à travers elle, l'homme peut se connecter à Hachem.
L'homme est fini, tandis qu'Hachem est infini. Il en ressort donc que par la prière, l'homme s'élève du niveau du fini au domaine de l'infini.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi]

<--->

Le rabbi de Berditchev commente le verset (Chémot 2,25) ainsi :
-> "vayar Elokim ét Bné Israël" = Hachem a vu qu'ils avaient crié ;
-> "vayéda Elokim" = le terme "vayéda" peut dire " connaître", mais également se connecter/lier, comme dans : "véa'Adam yada ét 'Hava ichto" (Béréchit 4,1). [yada = fait référence à l'intimité dans un couple, où ils sont le plus intimement liés. ]
=> Ainsi, le verset nous enseigne qu'en Egypte le peuple juif a crié d'une manière qui a formé un pont vers l'infini, permettant à Hachem de se connecter à leur douleur et d'être ému pour les aider (vayéda Elokim).

[ainsi, lorsque nous prions de tout notre cœur et de toute notre âme, avec une supplication déchirée et authentique comme un fils devant son père, nos paroles forment un pont entre notre monde fini et l'infini. Par ce portail, Hachem descend dans notre douleur et répond par un salut rapide.]

La force d’une bonne résolution, d’une pensée positive

+ La force d'une bonne résolution, d'une pensée positive :

"Et plus ils les persécutaient, plus ils se multipliaient et plus ils se renforçaient" (Chémot 1,12)

-> Rachi commente : "Dans tout ce qu'ils (les égyptiens) mettaient leur coeur à les opprimer (les Hébreux), Hachem mettait Son coeur à les faire se multiplier et à être plus forts."

-> Le Chem miChmouël (Chémot - 5672) rapporte un enseignement à propos de ce verset concernant la force d’une bonne résolution :
les égyptiens eurent, en effet, à peine résolu d'opprimer les Bné Israël que cela leur fut compté comme s'ils l'avaient déjà accompli, car "chez les idolâtres, Hachem associe la (mauvaise) pensée à l'acte" (et la considère comme un acte avant même sa mise à exécution) comme l'enseigne la guémara Yérouchalmi (Péa 1,1).
C'est pourquoi, dès le début de leur conspiration, Hachem modifia les lois de la nature et conféra aux Bné Israël un nouveau corps afin qu'ils puissent donner naissance à des sextuplés, ce qui ne s'était jamais produit jusqu'alors.
C’est ce qui est écrit : "Plus ils les persécutaient et plus ils se multipliaient et plus ils se renforçaient."

A partir de là, conclut le Chem miChmouël, chacun fera, en ce qui le concerne, un raisonnement a fortiori : si pour une mauvaise pensée comme celle des Egyptiens, Hachem modifia la physiologie des juifs, à plus forte raison un juif deviendra un autre homme tant physiquement que spirituellement dès qu'il prendra une bonne résolution et qu'il décidera, ne fût-ce qu'en pensée, de s'adonner à l'étude de la Torah et de servir Hachem.

La valeur de la prière pendant nos moments difficiles de la vie

+ La valeur de la prière pendant nos moments difficiles de la vie :

"Les Bné Israël gémirent du sein de la servitude et se lamentèrent, et leur plainte monta vers D. du sein de la servitude" (Chémot 2,23)

-> Rabbénou Bé'hayé fait remarquer que le verset mentionne par 2 fois l'expression "du sein de la servitude".
Il écrit :
''Cela nous enseigne qu'il n'existe pas de prière aussi entière que celle d'un homme qui prie du sein des souffrances et des vicissitudes de l'existence, car celle-ci est bien plus accepté par Hachem, comme on trouve chez le prophète Yona (2,8) qui s'exprima en disant : "Quand mon âme, dans mon sein, allait défaillir, je me suis ressouvenu d'Hachem, et ma prière a monté vers Toi, vers ton saint Sanctuaire", en promettant ainsi que la prière prononcée du sein des souffrances et qui émane d'une âme contrite, est la prière qui mérite de pénétrer dans le saint Sanctuaire d'Hachem."

-> Le Ohr ha'haïm enseigne également à ce sujet :
"Tel est le sens du verset : "Du fond de ma détresse, j'ai invoqué Hachem ; et Il m'a répondu, Hachem, dans la largesse" (Téhilim 118,5) = car une des prières les plus acceptées est celle qui est exprimée du sein des malheurs.
C'est ainsi qu'il est dit : "Dans ma détresse j'ai invoqué Hachem" (Yona 2,3), car la prière dans laquelle un homme appelle Hachem du sein de son malheur et de tout son cœur, est celle qui monte immédiatement dans les hauteurs ...

La prière qui provient de la souffrance de l'homme n'est pas comme les autres prières qui ne montent vers Hachem et ne se présentent à Lui qu'à l'aide d'intermédiaires et des créatures ailées chargées de cette tâche (les anges), mais elle monte directement devant le Trône de Gloire sans aucun intermédiaire, et c'est ce qui est écrit : "leur plainte monta vers D. du sein de la servitude" pour suggérer que ce fut grâce au fait que leur plainte vers Hachem était du sein de la servitude qu'elle monta sur le champ devant le Maître du monde."

<--->

-> sujet également abordé dans le divré Torah de Chémot : http://todahm.com/2018/04/21/6392-2

<--->

-> Le 'Hafets 'Haïm disait :
''Pourquoi venez-vous à moi ... répandez votre cœur devant Hachem qui attend vos prières et ne demande qu'une chose : que vous insistiez auprès de Lui sans relâche : "Ceux qui invoquent Hachem, ne demeurez pas silencieux et ne Le laissez pas demeurer silencieux, ne vous taisez pas" (Yéchayahou 62,5-6) ...
Il n'est nul besoin de réciter des requêtes, seulement ce qui pèse sur le cœur.
Lorsqu'un enfant a soif ou faim, il ne cherche pas dans le recueil des requêtes, il pleure avec ses propres mots. Nous aussi, nous devons être comme "le nourrisson pendu au sein de sa mère" (Téhilim 131,2).
Doit-on rechercher des formules toutes faites? On déverse son cœur devant notre Père rempli de miséricorde".

"Un juif ne pleure jamais de désespoir mais toujours d'espérance"
[Nétivot Shalom]

[d'un côté nous devons trouver la possibilité de décharger notre souffrance et de répandre son coeur en un flot de larmes sur nos tourments et ceux du peuple juif, en un temps défini de prières/discussions avec papa Hachem (qui peut tout).
Mais en même temps, on se renforça sachant que les bontés d'Hachem ne se tarissent jamais, et on retrouva ainsi courage. ]

<--->

Lorsque la fille de Pharaon descendit au fleuve afin de s'y tremper, elle y trouva un berceau qui flottait sur l'eau ; "Elle l'ouvrit, vit l'enfant, et voici que le garçon pleurait. Elle fut prise de compassion pour lui et dit : "Celui-ci est un enfant des Hébreux"." (Chémot 2, 6)

=> Pourquoi n'est-il pas écrit : "Elle vit l'enfant et dit : "Celui-ci est un enfant des Hébreux".", mais plutôt : "Elle l'ouvrit, vit l'enfant, et voici que le garçon pleurait. Elle fut prise de compassion pour lui et dit : "Celui-ci est un enfant des Hébreux".", ce qui semble suggérer un lien entre le fait qu'elle reconnut qu'il était un enfant des Hébreux et ses pleurs?

-> Rabbi Mordé'hai 'Haïm de Slonim explique qu'il existe une grande différence et une énorme distance entre les pleurs d'un goy et celui d'un juif : un goy pleure par découragement et par tristesse sur ce qui lui manque, et par désespoir sur ce qu'on lui a pris et qui ne reviendra jamais, alors qu'un juif pleure en ayant l'espoir que son Père céleste ne l'abandonnera pas.
Ce fut ce que la fille de Pharaon perçut dans les pleurs de l'enfant : l'espérance et non le désespoir, d’où le fait qu’elle s’exclama : "Celui-ci est un enfant des Hébreux."

Hachem parla ainsi à Moché : "Va, réunis les anciens d'Israël, et dis-leur : "Hachem, le D. de vos pères m'est apparu, le D. d'Avraham, Its'hak et Yaakov, en disant 'Je me suis souvenu de vous' ...'' ; et ils écouterons ta voix" (Chémot 3,16-18)

-> Rachi explique : "Ils écouteront ta voix", d'eux-mêmes, du moment que tu leur parleras ce langage (פקד פקדתי - pakod pakadti - "Je me suis souvenu"), ils écouteront ta voix, car c'est un signe qui leur a été transmis déjà depuis Yaakov et Yossef, que ce serait par ces mots qu'ils seraient délivrés.

=> Pourquoi précisément ce langage de פקד devait-il être annonciateur de la délivrance et pas un autre?
De plus, pourquoi ce mot est-il écrit dans le verset sans Vav, פקד au lieu de פקוד (bien qu'il se prononce "Pakod" comme si le Vav était écrit)?

-> Le Chla'h haKadoch (§22) explique :
La réponse est basée sur l'enseignement de la guémara (Méguila 13b) : "Hachem fait précéder toujours le mal de son remède."
Suivant ce principe, les lettres du mot פקד précèdent celles du mot צרה [tsara - le malheur] (la lettre צ précède la lettre פ dans l'alphabet, de même pour le ק et le ר), afin de suggérer que le remède précéda le mal.
En d'autres termes, le fondement de la délivrance consiste à reconnaître et à être convaincu qu'un malheur n’en est pas un, mais est une préparation à la délivrance.

<--------->

-> b'h, autres commentaires sur cette expression : pakod pakadti : http://todahm.com/2020/03/23/12855-2

"Ceci est Mon Nom pour toujours, et ceci est Ma Mention pour les générations" (Chémot 3,15)

-> Quand on accomplit toutes les mitsvot de la Torah, on unifie et on recompose le Nom d'Hachem (יהוה) dans sa totalité, qui est appelé Mon Nom et Ma Mention.
En effet, le verset dit : "Ceci est Mon Nom" (chémi - שמי) pour toujours". Le terme שמי (de valeur numérique 350) ajouté aux 2 premières lettres du Saint Nom יה de valeur numérique 15), donne la valeur numérique de 365, correspondant aux interdits de la Torah.
Et "ceci est Ma Mention" (zir'hi - זכרי) pour les générations". Le terme זכרי (de valeur numérique 237) ajouté aux 2 dernières lettres du Saint Nom וה (de valeur numérique 11), donne la valeur numérique de 248, correspondant aux commandements positifs.

Ainsi, grâce à l'accomplissement de toutes les mitsvot, on unifie le Nom Divin et on dévoile Sa Présence dans le monde.
[d'après les Tikounim]

Les étincelles d'âmes de Moché se déploient dans tous les tsadikim de toutes les générations.
[Tikouné Zohar 69,114a]

+ En infligeant un terrible esclavage aux Bné Israël, les égyptiens avaient l'intention de causer de la peine à Hachem.
Puisque nous savons que dans toutes les détresses que les Bné Israël peuvent traverser, Hachem en ressent la souffrance comme si c'était la Sienne, ainsi les égyptiens avaient l'intention d'infliger de la douleur à Hachem.
[imaginons la scène : lorsque les égyptiens frappaient les juifs, en réalité à leurs yeux c'est comme s'ils frappaient directement Hachem! Chaque souffrance que ressent un juif, Hachem également la ressent! Plus un juif croulait sous la douleur, plus les égyptiens étaient content car ainsi ils espéraient faire mal à Hachem! ]

C'est le sens de "afin de L'accabler de leur dure labeur" (léma'an anoto bésivlotam - Chémot 1,11).
En vérité, cette conscience de la souffrance d'Hachem (si l'on peut dire), était le plus douloureux pour les juifs, et c'est cela qui les a poussés à crier à Hachem de mettre un terme à leur esclavage.
[Imré Noam]

<--->

[l'esclavage était tellement atroce qu'ils étaient obligés d'en arriver à souffrir, mais malgré cela ils souffraient encore davantage du fait que cela causait des souffrances à Hachem.
On doit essayer de s'inspirer de nos ancêtres, en évitant de souffrir inutilement pour la moindre petite chose (évitant ainsi des souffrances inutiles à Hachem), et en demandant d'être sauvés de nos difficultés non pas pour nous mais pour Hachem, car nous ne voulons pas causer de douleur à D. à cause de la nôtre!
("Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton pouvoir" - Vaét'hanan 6,5).

On doit apprendre des égyptiens qu'à chaque fois que nous causons une souffrance à un juif, c'est comme si nous causions cette souffrance à Hachem!]

<--->

-> b'h, également sur cette notion de souffrance d'Hachem : http://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi

Quelles tribus ont été exemptées de l’esclavage en Egypte?

+ Quelles tribus ont été exemptées de l'esclavage en Egypte?

1°/ la tribu de Lévi. [midrach rabba 5,16]
2°/ les tribus d'Efraïm et de Ménaché. [midrach Shocher Tov 81]
3°/ la tribu de Yissa'har (puisqu'ils étaient également immergés dans la Torah, comme la tribu de Lévi pouvait l'être). [Divré Shaül]

4°/ les tribus de Réouven, de Chimon et de Lévi.
Ces tribus n'ont pas reçu de bénédiction de leur père Yaakov, et il y avait une vraie préoccupation sur le fait que ces 3 tribus ne se considèrent pas elles-mêmes comme faisant partie des Bné Israël.
Si elles auraient été réduites à l'esclavage, il est fort probable qu'elles se seraient totalement assimilées avec les égyptiens, en croyant à tord que de toute façon elles ne faisaient pas partie des Bné Israël, puisque n'ayant pas reçu de bénédiction de la part de Yaakov.
Afin d'empêcher cela d'arriver, Hachem a orchestré de telle façon que ces 3 tribus ne soient pas soumises à l'esclavage.
[Messe'h 'Hokhma - Vaéra 6,13 ;
il ajoute ensuite que les tribus de Réouven, de Chimon et de Lévi ont en fait acheté de nombreux esclaves juifs (des autres tribus), au gouvernement égyptien, et ce afin de les avoir comme esclaves travaillant pour eux (les sauvant ainsi du terrible esclavage égyptien). ]

Par quels moyens les Bné Israël se sont-ils différenciés des égyptiens?

+ En Egypte, par quels moyens les Bné Israël se sont-ils différenciés des égyptiens?

Ils n'ont pas changé :
1°/ leurs noms ;
2°/ leur langue ;
3°/ leurs habits ;
4°/ leur nourriture ;
5°/ ils se sont mariés qu'entre eux ;
6°/ ils ne disaient pas de lachon ara ;
7°/ ils ont gardé la brit mila ;
8°/ ils avaient de la émouna en Hachem.
[midach Vayikra rabba 32,5 ; midrach Léka'h Tov 6,6 ; midrach Léka'h Tov Dévarim 26,5 ; Pirké déRabbi Eliézer 48]

<--->

-> Bien que nous trouvions des sources indiquant que les juifs ne gardaient pas leur brit mila (cf. midrach Chémot 1,8), le Beit haLévi (paracha Chémot) explique qu'en réalité ils l'ont gardée, mais ils ont essayé de recouvrir leur brit mila afin qu'extérieurement en apparence, il semblerait qu'ils n'aient pas fait la circoncision.
En effet, ils pensaient à tord que cela permettrait de réduire le sentiment d'animosité des égyptiens à leur égard.

-> De son côté, le rav Yossef Deutsch écrit : quelques juifs ont abandonné la brit mila après la mort de Yossef afin de mieux s'assimiler aux égyptiens, mais la majorité d'entre eux ont fermement continué à observer cette mitsva.

<--->

-> Nous disons dans la Haggada : "les égyptiens nous ont fait mauvais" (vayir'ou otanou amitsrim)
Le Yaavets explique qu'ils ont pu y parvenir en rendant les juifs pauvres, comme la guémara (Erouvin 41b) l'affirme : "Un pauvreté extrême peut faire qu'une personne aille à l'encontre des paroles d'Hachem".

-> Le Maharil Diskin écrit que les égyptiens imposaient des impôts très élevés aux juifs, à tel point que les juifs tombaient dans une dette profonde, qu'ils ne pouvaient pas payer.
Les égyptiens ont décidé de les rendre esclaves afin qu'ils paient leurs dettes.

<--->

-> Bien que les juifs étaient alors esclaves en Egypte [dans des conditions terribles], ils ont fait une alliance de bonté entre eux, afin de toujours être là l'un pour l'autre.
[Tana déBé Eliyahou rabba 23]

Cela n'était pas une tâche facile, puisqu'ils n'avaient pas grand chose à se partager ensemble.
Cependant, ils partageaient avec plaisir leur maigre ration de matsa que leur donnée à manger leur contremaître, s'il voyait qu'un autre juif en avait davantage besoin qu'eux.
De plus, ils s'encourageaient les uns les autres dans leurs moments de besoin.
[ainsi, malgré qu'ils n'avaient rien, ils partageaient tout ce qu'ils pouvaient à la fois matériellement que moralement!]

C'est pourquoi nous commençons le Séder de Pessa'h en proclamant : "tout ceux qui ont faim, viennent et mangent" (kol dikhfin yété véyékhol), puisque c'est par le mérite de la bonté qu'ils avaient les uns envers les autres que nous avons pu être libérés d'Egypte.
Nous devons également suivre leur exemple, et marcher dans leurs pas en pratiquant la bonté (en faisant une alliance de bonté entre nous!).
En effet, nous espérons que par le mérite de notre propre bonté, nous mériterons également la délivrance, comme nous l'affirmons à la fin de ce passage de la Haggada : "l'année prochaine en terre d'Israël" (léchana abaa béar'a déIsraël).