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Impact de nos avérot & mitsvot dans le monde à Venir

+++ Impact de nos avérot & mitsvot dans le monde à Venir :

"Car je suis Hachem votre D. ; vous vous sanctifierez et vous serez saints, car Je suis saint, et vous ne vous souillerez pas par des reptiles qui rampent sur le sol." (Chémini 11,44)

-> Rachi commente : "De même que je suis saint, car je suis Hachem votre D., vous vous sanctifierez vous-mêmes. Sanctifiez-vous en bas, sanctifiez-vous devant Moi pour que Je vous sanctifie en haut et dans le monde à Venir".

Comment Hachem peut-il rendre une personne sainte dans l'autre monde si elle s'est déjà sanctifiée dans ce monde?
La réponse est que dans ce monde, on ne peut sanctifier que son corps, mais pas son âme (néchama).
Nos Sages (guémara Yoma 39b) nous disent : "Celui qui se purifie un peu sera purifié beaucoup".
Lorsqu'une personne accomplit des mitsvot dans ce monde, elle ne se purifie qu'un peu, car les mitsvot accomplies avec le corps physique ne peuvent purifier l'âme que dans une certaine mesure. Cependant, lorsqu'une personne juste atteint l'autre monde, Hachem la récompense pour ses bonnes actions en purifiant "beaucoup" son âme.

L'inverse est également vrai. Rachi (Chémini 11,43) nous dit : "Si vous vous souillez avec des [créatures impures] sur terre, moi aussi je vous souillerai dans l'autre monde et dans l'académie céleste".
Lorsqu'une personne s'imprègne d'impureté dans ce monde, elle souille son corps physique. Cependant, son âme est transcendante et reste pure.
Cependant, bien qu'une âme soit immunisée contre l'impureté dans ce monde, elle est vulnérable à l'impureté dans le monde à Venir. Lorsqu'un fauteur atteint le monde à Venir sans se repentir de ses fautes, Hachem souille son âme en guise de punition pour ses fautes.
[Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
Celui qui est plongé dans l'impureté dans ce monde souille son corps, mais son âme reste pure.
Cependant, lorsqu'il atteindra le monde à Venir, Hachem souillera son âme en guise de punition pour ses fautes.
Inversement, celui qui se purifie dans ce monde verra son âme purifiée par Hachem dans le monde à Venir.

"C'est la chose qu'Hachem a ordonné que vous fassiez, et la gloire d'Hachem vous apparaîtra" (Chémini 9,6)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim) écrit :
Autrefois, la Providence divine se révélait aux yeux de tous, de manière surnaturelle. Aujourd'hui, dans les ténèbres de l'exil, D. continue de veiller sur nous, mais comme nous ne sommes plus dignes de miracles évidents, les miracles se produisent de manière naturelle, de sorte que la Providence divine est cachée.
C'est la "dissimulation de la face" décrite dans le verset "Je leur cacherai ma face" (Vayélé'h 31,17).

Le Cantique des Cantiques le décrit comme suit : "Voici qu'Il se tient derrière notre mur, Il regarde par les fenêtres, Il épie par le treillis" (Chir haChirim 2,9).
Auparavant, D. regardait par une ouverture semblable à une fenêtre, par laquelle il nous voyait et nous le voyions ; c'est-à-dire qu'il accomplissait des miracles évidents par lesquels sa providence se manifestait clairement.
Maintenant, en exil, Il se tient derrière le mur que nous avons érigé à cause de nos péchés. Il regarde à travers le treillis : Il nous voit, mais nous ne le voyons pas. [Michpat Tsédek 145, citant le Yad haKetanah]

La Providence divine dépend donc de la droiture d'Israël.
Si tous les juifs sont justes, la Providence prendra la forme de miracles révélés ; elle sera évidente pour tous, et se traduira par la gloire du ciel.
Dans le cas contraire, elle se manifestera de manière naturelle et les spectateurs attribueront les événements à la nature.
Ainsi, le verset dit , "Voici ce qu'Hachem vous a ordonné de faire" = observez les mitsvot qu'Il vous a commandées. Si vous le faites, Il veillera sur vous de manière miraculeuse, et "la gloire d'Hachem vous apparaîtra" = le nom de D. sera glorifié devant tous.

"Voici ce qui est impur pour vous parmi les reptiles" (Chémini 11,29)

-> Certains commentateurs (comme le Maguid de Koznitz ) voient dans ce verset une allusion à un phénomène persistant jusqu'à nos jours : l'impureté des 8 reptiles recensés par la Torah se dit en hébreu : "toumat chmoné chératsim". Le mot "chératsim" (les reptiles) peut être décomposé en l'expression : "ché ratsim" (qui courent), évoquant ainsi la course effrénée de ceux qui investissent des efforts démesurés dans toutes leurs entreprises, que ce soit dans la recherche de leur subsistance, dans la poursuite d'une personne bien placée ou du Chadkhan (entremetteur matrimonial) tant prisé, ...

Cette attitude traduit en réalité un manque de foi et de confiance en D.
Lorsqu'un homme est convaincu que Hachem subvient aux besoins de chacun, il devient serein.
De toute façon, Hachem dirige tout selon Sa Volonté. Ainsi est-il inutile de courir puisqu'il n'obtiendra pas ce qui ne lui a pas été octroyé par le Ciel. A quoi bon, dès lors, s'évertuer en vain?
En plaçant sa confiance en Hachem, il retrouvera sa tranquillité d'esprit. La joie l'envahira en permanence, pour son plus grand bien et celui de ceux qui l'entourent.

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[ certes il faut faire le strict nécessaire selon la hichtadlout, mais toute poursuite excessive provient d'un manque de confiance en D., car rien ne pourra modifier le décret Divin.
Ainsi, plutôt s'investir davantage dans la prière, les bonnes actions, la Torah, qui génèrent des flux de bénédictions sur nous et sur tous les juifs! ]

-> "Et le cochon, car il a les sabots fendus mais il ne rumine pas" (Réé 14,8)
-> "Et le porc (est impur), car il a les sabots fendus mais ne rumine pas" (Chémini 11,7)

=> On peut s’interroger sur la structure de ce verset. Etant donné que la raison pour laquelle le cochon n’est pas cachére c’est parce qu’il ne rumine pas, et pas parce qu’il a les sabots fendus (qui est signe de cacherout), on se serait donc plutôt attendu que la Torah mentionne le fait qu’il ne rumine pas avant le fait qu’il ait des sabots fendus, car c’est le fait qu’il ne rumine pas qui le rend interdit.

-> Le Kli Yakar rapporte que le cochon est le symbole de l’hypocrisie. Selon la formule de nos Sages : "Il montre ses sabots comme pour dire : ‘’je suis cachére’’". Par cela, le cochon symbolise ce défaut qui consiste à tromper les autres et se faire passer pour un homme pieux alors qu’en réalité il n’en est rien. Mais le plus grave est qu’il finisse pas se tromper à lui-même. Il finit par être persuadé de sa piété.
Or, la condition de base pour corriger ses défauts c’est d’être honnête avec soi-même et reconnaître la vérité de ce que l’on est. Comment un homme qui se voit parfait pourra-t-il accepter voir ses failles et les corriger?
Ainsi, ce n’est pas tant le fait que le cochon ne rumine pas qui soit le plus problématique. Car avoir de mauvais traits n’est pas en soi si embêtant tant qu’on est prêt à les corriger. Mais ce qui compromet le plus le repentir et la réparation, c’est de se voir comme un être parfait, d’imaginer n’avoir rien à arranger, c’est-à-dire se mentir à soi-même.
Ce sont ses sabots fendus qu’il présente pour couvrir ses défauts et les ignorer, faisant croire à tous, et même à lui-même, qu’il est cachére, qui rendent si difficile le repentir, la remise en question et la reconnaissance de ses fautes.

"Pour séparer entre l’impur et le pur… si une femme engendre et donne naissance à un mâle" (Chémini 11,47)

=> Pourquoi ce verset, qui est le dernier de Chémini, précède-t-il immédiatement la parachat Tazria?

Rabbi ‘Hiya bar Abba dit au nom de Rabbi Yo’hanan : Celui qui fait la havdala sur du vin à la sortie du Shabbat aura des fils mâles, ainsi qu’il est écrit : "pour séparer entre l’impur et le pur", et tout de suite après : "si une femme engendre et donne naissance à un mâle".
[guémara Chevouot 18b]

"Ce fut au 8e (chémini) jour" (Chémini 9,1)

-> Les 2 enfants de Aharon : Nadav et Avihou, sont morts en ce 8e jour où fût inauguré le Michkan.
Nos Sages font remarquer que les lettres du mot : 'hanoucca (חנוכה) qui signifie : "inauguration", renvoient à :
- le ח = en ce 8e jour (de valeur ח) a eu lieu la חנוכה (inauguration) ;
- les lettres : נו = ont une guématria de 56, qui est la même que : Nadav (נָדָב‎) ;
- les lettres : כה = ont une valeur de 25, soit la même : Avihou (אֲבִיהוּא‎).

[quelle chance nous avons d'être juifs, et d'avoir une Torah incomparable et aussi infiniment sublime! Merci Hachem! ]

"Il [Moché] dit à Aharon : Prends pour toi un veau adulte comme offrande de faute et un bélier comme offrande d'élévation, sans défaut, et offre[-les] devant Hachem.
Et aux enfants d'Israël parle en disant : Prenez un bouc comme offrande de faute, ainsi qu'un veau et un mouton dans leur 1ere année, sans défaut, comme offrande d'élévation" (Chémini 9,2-3)

-> Le Torat Cohanim et le Targoum Yonathan enseignent qu'avant l'inauguration du Michkan, Aharon et le restant des juifs ont demandé à être pardonnés pour leur faute du "début" et leur faute de la "fin".

Celle du "début" = c'est la faute des frères qui ont trempé la tunique de Yossef dans le sang d'un bouc (cf. Vayéchèv 37,31) => le bouc apportait par le peuple venait en expiation.

Celle de la "fin" = c'est la faute du Veau d'or, que les juifs ont crée avec l'aide de Aharon => le veau venant en expiation.

=> Pourquoi demander l'expiation de ces 2 fautes en même temps, le jour de l'inauguration du Michkan?

-> Rabbi Its'hak Danzig (le Maharid) rapporte un midrach selon lequel les frères ont vendu Yossef parce qu’ils ont vu par inspiration Divine, que Yossef allait avoir comme descendant, plusieurs siècles plus tard, un homme du nom de Yéroboam Ben Névat, qui allait instaurer un culte idolâtre et qui allait entraîner beaucoup de juifs dans l’idolâtrie.
[ce roi racha a détourné Israël du service de D., au point que les 18 rois qui lui succédèrent ont tous pratiqué l’idolâtrie en entraînant l’ensemble du peuple à les suivre]

Les frères de Yossef souhaitaient empêcher tout cela en faisant disparaître Yossef, et c'est pour cela qu’ils l’ont vendu.

Ainsi, jusqu’à la faute du Veau d’or, les tribus avaient une sorte d’excuse pour la faute de la vente de Yossef.
Mais quand le peuple fit le Veau d’or et se voua à l’idolâtrie, ils montrèrent par là que eux aussi pouvaient s’adonner à un culte idolâtre. Par cela, toute leur excuse pour avoir vendu Yossef s’effondra, car les tribus aussi allaient avoir des descendants qui firent l’idolâtrie du Veau d’or et Yossef n’était pas le seul.

=> C'est pourquoi au moment où le peuple apporta une expiation pour la faute du Veau d’or, il devait aussi apporter une expiation pour la vente de Yossef, car la faute du Veau d’or réveilla et réactualisa la faute de la vente de Yossef.

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-> Le Messé'h 'Hochma propose une autre explication.

Le Torah évoque que les tribus haïrent Yossef car il rapportait à leur père tous les mauvais comportements qu’il voyait chez eux (cf. Vayéchev 37,2). Ainsi, leur raison était qu’il aurait dû les réprimander directement et non par le biais de leur père.

Mais, lors de la faute du Veau d’or, les enfants d’Israël tuèrent 'Hour, le fils de Myriam, pour les avoir réprimandé. Ils montrèrent par là qu’ils ne sont pas capables d’accepter les réprimandes directement.
Par cela, toute la raison que les tribus invoquèrent pour avoir vendu Yossef s’annula, car Yossef a bien fait de craindre de les réprimander en face à face. Il préféra donc, à juste titre, passer par l’intermédiaire de son père.

=> C'est pourquoi, la faute du Veau d’or réactiva la faute de la vente de Yossef? et à présent que l’on expie la faute du veau d’or, il fallait donc aussi se racheter pour la vente de Yossef.

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-> Le Kli Yakar explique que c’est la faute de la vente de Yossef qui généra la faute du Veau d’or.

Il est écrit :"Ses frères furent jaloux de lui (de Yossef)" (Vayéchev 37,11). C'est cette jalousie qui a entraîné la vente de Yossef.
Suite à cette faute de jalousie, ce défaut s’enracina dans le cœur des juifs pour les générations futures, et c’est cette jalousie latente qui s’éveilla pour entraîner la faute du veau d’or.

En effet, beaucoup d’entre le peuple jalousait Moché, à l’instar de Kora’h et son assemblée, un peu plus tard.

Puisque dans cette génération Moché avait des jaloux, lorsque le peuple dit : "Cet homme Moché, nous ne savons pas ce qu’il est devenu de lui" (Ki Tissa 32,1), ils souhaitaient par cela se libérer de l’autorité de Moché pour "élire" ce Veau d’or à sa place
(en se faisant son propre dieu, on en vient à respecter ses propres commandements, et donc à se servir soi-même! [pourquoi c'est lui le responsable, et pas moi!]).

=> C’est donc bien la faute de la vente de Yossef qui, à travers la jalousie qu’elle imprégna dans le cœurs des juifs, provoqua la faute du veau d’or.

Le Kli Yakar poursuit son raisonnement et explique pourquoi Aharon ne devait pas, lui aussi, offrir un bouc, pour se racheter de la part de son ancêtre, Lévi, qui avait lui aussi participé à cette faute de la vente de son frère.

En effet, Aharon est caractérisé comme l’homme de la paix, comme le dit Hillel : "Sois parmi les disciples d’Aharon, en aimant la paix et en poursuivant la paix, en aimant les créatures et en les approchant à la Torah" (Pirké Avot 1,12).

Aharon a travaillé pour éradiquer la jalousie et la haine de son cœur, et pour n’y faire régner que l’amour de la paix et des hommes.
Il n’avait donc pas besoin d’offrir un bouc pour expier sa part dans la vente de Yossef, puisqu’il s’était déjà amendé pleinement de cette faute, par son travail personnel de renforcement de la paix et de l’amour des autres.

=> Puisqu'il ne lui restait plus aucune trace de ce défaut de la jalousie (racine de la vente de Yossef), il n’avait donc plus aucune raison de l’expier par l’offrande d’un bouc.

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+ Pourquoi la Torah demande-elle précisément un bouc et un veau pour expier ces fautes?

-> On a pu voir que le bouc renvoyait au bouc qui a été tué pour mettre du sang sur la tunique de Yossef, et que le veau faisait allusion au Veau d'or.

-> Rabbi Its'hak Soloveitchik apporte une autre explication.
En demandant à Aharon de lui construire un "dieu" pour remplacer Moché, le peuple avait prouvé sa trop grande dépendance vis-à-vis de son guide. Ils pensaient qu'ils ne pourraient pas subsister sans Moché ou autre chose qui prendrait sa place.

=> C'est donc un veau, un animal docilement attaché à sa mère, qui devait être apporté en sacrifice.

En revanche, en vendant Yossef, ses frères avaient fait preuve d'un esprit de rébellion et avaient refusé de s'incliner devant le choix de Yaakov qui destinait Yossef à être le chef de famille.
Ils s'étaient conduits comme un effronté, et c'est donc cet animal qu'il fallait apporter pour obtenir le pardon.

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+ "Comme offrande d'élévation (léola)" (Chémini 9,2 (pour Aharon) et aussi v.9,3 (pour le restant du peuple))

-> Un sacrifice d'élévation (korban ola) est un moyen pour élever [spirituellement] quelqu'un, comme tout autre sacrifice.

Nous apprenons de là que si une personne souhaite véritablement s'élever et se rapprocher de D. alors "offre[-les] devant Hachem" = on doit sacrifier sa propre volonté, comme nos Sages disent : "Accomplis Sa volonté comme si elle était la tienne, de sorte qu’Il accomplisse ta volonté comme si elle était la Sienne. Efface ta volonté devant la Sienne" [Pirké Avot 2,4 - Rabban Gamliel]
[Maguid de Mézéritch]

=> De nos jours où il n'y a plus le Temple/Michkan, chaque fois que nous sacrifions notre volonté pour respecter celle de Hachem, c'est comme si l'on avait apporté un korban qui nous permet de nous élever spirituellement vers D.
On ne perd pas à renoncer à notre volonté, puisqu'on y gagne une proximité, un attachement accru avec Hachem.

"Ce fut au 8e jour" (vayéhi bayom achémini - Chémini 9,1)

Il est intéressant de constater que ce 8e jour, où fût inauguré le Michkan, possède un mélange :

-> de souffrance. La guémara (méguila 10b) dit : "Nous savons par tradition que partout où il est écrit "vayéhi" (Et ce fut), c’est toujours l’expression d’une douleur".

-> de joie : "Le jour de l'inauguration du Michkan était aussi joyeux pour Hachem que le jour où Il a créé la terre et le Ciel."
[guémara Méguila 10b]
D'ailleurs, la Torah utilise la même terminologie : "Et ce fut le soir et ce fut le matin".
Dans les 2 cas, le verset commence par : "Et ce fut" (vayéhi - ויהי)

De même, au sujet de la joie le Apiryon écrit :
"Nos Sages (Yalkout Chimoni Chémini 98) enseignent que la joie de D. dans les sphères supérieures au moment de l’inauguration du Michkan fut égale à celle régnant lorsque le ciel et la terre furent créés.
Comment en comprendre la raison ?
En fait, quand Hachem créa le monde, Sa Présence emplit la création. Mais alors, l'homme commit la faute, et suite à cela, la Présence Divine se retira. Puis, les générations suivantes aussi fautèrent et repoussèrent la Présence Divine. De la sorte, Hachem n'avait plus où résider dans ce monde.
Cette situation continua jusqu'à la venue de Moché qui inaugura le Michkan. Alors, la Présence Divine reposa dans le Michkan, et par cela, dans le monde, comme ce fut le cas lors de la création du monde.
Ainsi, ce fut la première fois où on revint à la même situation qu'à la création. La joie fut donc semblable à celle de la création du monde.

=> Comment comprendre qu'il y avait 2 sentiments opposés?

1°/ Car 2 enfants de Aharon, Nadav et Avihou, sont morts en ce jour, entraînant de la douleur chez tous les juifs qui ne comprenaient pas pourquoi un jour aussi joyeux devait comporter une si grande perte.

Selon le rav David Hoffman, cela illustre le fait que nous ne comprenons pas pourquoi Hachem agit ainsi, mais néanmoins nous devons croire d'un cœur rempli de émouna qu'il y a une raison derrière chaque chose, et que Hachem fait tout pour le bien.
[c'est la particularité de ce monde où un événement peut sembler bon ou mauvais, mais dans le monde de Vérité, nous prendrons conscience que ce n'était que bonté!
C'est également cette force du yétser ara : le doute (mélange de : Hachem est bon/miséricordieux (inauguration du Michkan, lieu de résidence de la Chékhina) et Il est également cruel/très rigoureux avec nous (mort des tsadikim Nadav et Avihou : comment des personnes aussi élevées sont mortes en voulant faire Sa volonté, à cause de détails!)]

[Rachi (10,3) : Lorsque D. applique la stricte justice même aux tsadikim, on Le craint et on Le vénère, car on dit : si tel est le sort réservé aux tsadikim, à plus forte raison le sort réservé aux réchaïm doit-il être sévère.]

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2°/ Après que les juifs aient fauté avec le Veau d'or, ils ont recherché des signes de pardon de Hachem. Ils ont donné de tout leur cœur au Michkan, et l'ont construit avec un dévouement exemplaire.
Moché les a informé qu'un signe apparaîtra du Ciel symbolisant l'acceptation par Hachem de leur téchouva.

Pendant 7 jours de suite, Moché a construit le Michkan, y a fait le service Divin, avec l'ensemble du peuple qui venait y assister, et rien ne s'est passé.
Le 8e jour (chémini) les juifs étaient déçus, à l'exception de Moché qui était plein de confiance comme au 1er jour.

[ => Vayéhi = mélange de joie liée à l'inauguration, et également de douleur, car pour le moment D. n'avait pas encore manifesté qu'Il leur pardonnait leur faute!]

Le Messekh 'Hokhma écrit que Moché était à un niveau supérieur aux autres, et bien qu'il n'a pas vu de signe de progrès, il est resté quand même totalement confiant dans le fait que Hachem ne les laisserait pas tomber, et c'est par le mérite de sa confiance, que Moché a amené le feu du Ciel.

[v.9,24 : le feu est descendu comme un pilier du ciel vers la terre - Sifra.
Le chiffre 7 représente les 7 jours de la semaine (la naturalité de ce monde), et le 8 correspond à ce qui est au-delà. C'est cette persévérance et cette émouna surnaturelle de Moché qui a permis de créer le miracle!]

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3°/ Rabbi Binyamin Adler enseigne qu'en suspendant au 8e jour l'arrivée du feu comme signe de pardon, Hachem voulait montrer que les sacrifices (de nos jours = c'est la prière) ne sont pas une formule magique, D. désire notre cœur, et sans une connexion sincère nous ne pouvons pas pleinement susciter Son amour.

=> Hachem attend impatiemment de pouvoir nous combler de bénédictions abondantes, mais cela dépendant du cumul : action + intention.

[Ainsi, en ce 8e jour, il y avait un mélange de joie de pouvoir inaugurer le Michkan, mais également de la douleur, allusion au fait de briser totalement son cœur vers D.
Le peuple voulait tellement être pardonné pour le Veau d'or, qu'ils ont vidé toutes leurs forces à papa Hachem. Or, il est écrit : "D. est proche de tous ceux qui L’appellent, de tous ceux qui L’appellent avec sincérité" (Téhilim 145,18).

=> De même, nous devons faire attention à ce que nos prières ne soient pas routinières, un simple mouvement de nos lèvres, car sinon elles produisent beaucoup moins de résultats!]

[pendant nos prières, on doit injecter toutes nos souffrances, en vidant notre cœur à papa Hachem. Il s'y mêle la joie de s'adresser à l'Unique, à notre papa Hachem qui peut tout et qui nous aime tellement! ]

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4°/ Le Sforno enseigne qu'avant la faute du Veau d'or, chacun des juifs étaient digne de la Présence Divine.

[Par exemple, au sein des familles, chaque aîné aurait joué le rôle du Cohen, et suite au Veau d'or ce sont les Cohanim qui ont rempli ce rôle pour tous! ]

Cette faute ayant entraînée une chute désastreuse du peuple, la construction du Mickan devint nécessaire pour servir de résidence à la Présence Divine.

=> Rabbi Israël de Rozhin explique que le regret d'avoir perdu la possibilité d'une sainteté encore plus grande se mêlait à la joie de l'inauguration du Michkan.

Il explique que le but essentiel du Michkan comporte une trace de malheur, car au début Hachem avait envisagé que Son saint Michkan soit dans le cœur de chaque juif, ainsi qu’il est écrit : "ils Me feront un Michkan et Je reposerai en eux".
Le cœur juif devait être un réceptacle pour la Présence Divine, et alors il n’y aurait pas eu besoin de construire le Michkan. Mais comme les bnei Israël ont commis la faute du Veau d’Or, il s’est avéré nécessaire de réduire la Présence Divine entre les murs du Michkan.

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5°/ Vayéhi est un langage de douleur, Moché était peiné de ne pas être le Cohen Gadol (il l'a été jusqu'au 8e jour, où Aharon et ses descendants ont été nommés à ce poste : cf.v.9,1).

Puisque les juifs était des baalé téchouva (faute du Veau d'or), ils avaient besoin d'un baalé téchouva pour accomplir le Service Divin à leur place : Aharon haCohen.
[Sfat Emet]

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6°/ Aharon était si humble et modeste que le fait d'être nommé Cohen Gadol était douloureux pour lui (d'où l'utilisation du Vayéhi).
En réalité, il est plus facile pour un tsadik d'être jeté dans une fournaise ardente, que de devenir renommé comme un des grands tsadikim du peuple d'Israël!

[Rabbi Ouri de Strelisk (le Saraf)]

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7°/ La paracha Chémini (le 8e) aborde ce qui s'est passé le 8e et dernier jour de la période d'inauguration du Michkan, c'était alors Roch 'Hodech Nissan.

Rachi rapporte que pendant chacun des 7 jours précédents, Moché construisait le Michkan, y exécutait à lui seul tout le service, puis démontait le Michkan.
A partir du 8e jour, seul les Cohanim (Aharon et ses enfants) pouvaient exécuter ce service, et c'est en ce jour que le Michkan va être édifié de façon définitive.

=> Quel était la nécessité pour Moché d'édifier, puis de démonter le Michkan à chacun des 7 jours?

Selon rabbi Barou'h Simon, cela nous enseigne la force de la téchouva.
Le midrach (Béréchit rabba 3,7) nous rapporte qu'avant de créer ce monde, Hachem a créé des mondes et les a détruit.

D. étant parfait, pourquoi devait-Il agir ainsi?
Le Noam Elimélé'h répond que c'est parce qu'Hachem voulait intégrer dans la Création le concept de regret, de tout recommencer à zéro, qui est la base de la téchouva.

D'ailleurs, selon la guémara (Pessa'him 54a), la téchouva est l'une des 7 choses qui a été créée avant même la Création de ce monde (au même titre que la Torah!).

=> Même si Hachem ne fait pas d'erreur, Il a quand même agit comme s'Il regrettait Ses actions, voulant recommencer à nouveau, et cela uniquement pour nous apprendre de ne jamais désespérer puisque nous avons la téchouva.

=> Moché a agit de la même façon pour montrer aux yeux de tous que si l'on veut mériter de voir Hachem résider parmi nous, nous devons saisir l'importance de la téchouva.
Cette capacité d'effacer le négatif, pour encore mieux générer du positif.

[on peut imaginer que le terme "vayéhi" renvoyant à une notion de douleur, fait allusion au peuple qui ayant vu pendant 7 jours Moché leur expliquer ce concept, commencer à faire une téchouva très profonde en eux-mêmes, dans la douleur d'avouer leurs fautes à Hachem.
Suite à cela (le 8e jour), la Présence Divine est venue résider dans le Michkan, et en chacun des juifs, ce qui génère la plus grande des joies!]

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-> "Ce fut le 8e jour, Moché appela Aharon, ses enfants et tous les anciens d'Israël" (Chémini 9,1)

=> Pourquoi Moché a-t-il dû les appeler [précisément ce 8e jour] alors que les 7 jours précédents, ils se présentèrent d'eux-mêmes devant Moché?

La guémara explique que le terme "ce fut" (Vayehi), qui introduit ce verset, évoque un malheur et fait ici allusion au fait que ce jour connaîtra le drame de la mort de Nadav et Avihou, deux des enfants d'Aharon.
Et même si bien sûr personne ne pouvait prévoir à l'avance ce drame, malgré tout, selon l'expression de nos Sages, même si eux ne savaient pas, leur âme le pressentait.
Ainsi, sans même savoir pourquoi, Aharon, ses enfants et les anciens, avaient des réticences à s'approcher du service ce jour-là. Leur esprit pressentait que ce service, qui allait attirer le feu céleste, sera la cause de l'acte qui allait entraîner la mort de Nadav et Avihou.
Et comme Moché constatait que Aharon, ses enfants et les anciens ne venaient pas, il fut contraint de les appeler.
[Imré Shéfer]

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-> "Prends pour toi un veau" (Chémini 9,2)

Rachi explique que ce veau que devait apporter Aharon venait en expiation à la faute du veau d'or.

On peut s'interroger : pendant les 7 jours de préparation, on apporta un taureau en sacrifice. Et nos Sages enseignent qu'il venait en expiation pour la faute du Veau d'or, le petit du taureau.
=> Dès lors, pourquoi apporter encore une fois de plus une expiation pour cette faute par ce Veau?

En fait, quand pendant ces 7 jours préliminaires on apporta ce taureau, la faute du Veau d'or fut expiée. Dès lors, le niveau d'Aharon et du peuple s'éleva considérablement, puisque cette faute ne venait plus les freiner.
Mais, une fois qu'ils s'élevèrent, une dimension plus fine de la faute du Veau d'or s'éveilla. En effet, un certain aspect de la faute, qui n'était pas considéré jusqu'à présent comme une faute, apparut. Comme le peuple s'éleva, les exigences envers eux devinrent plus strictes. Et même ce qui n'était pas une faute jusque là apparut à présent comme une faute, selon leur nouveau niveau plus élevé.
Et il fallait dès lors expier même ce nouvel aspect de la faute. Tel était le but de ce veau à sacrifier le 8e jour, en expiation à cet aspect plus fin de cette faute.
[Chem miChmouel]

[d'où une certaine dualité : on termine d'expier la faute du Veau d'or, mais alors un nouvel aspect beaucoup plus fin fait son apparition, qui nécessite à son tour d'être expié]

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-> Chaque fois que le mot "vayéhi" est employé, il exprime la tristesse. Qu’y avait-il donc de triste le jour de l’inauguration du tabernacle?

Le Imré 'Haïm (l'Admour de Vizhnitz), répond ainsi à cette question :
"Le saint peuple juif a 7 jours. L’homme se salit, jour après jour, avec la poussière de la matière et des péchés ; la saleté s’accumule et la couche s’épaissit de plus en plus. La poussière du premier jour ne peut être comparée à celle du sixième. Que faire?
Finalement, vient le 7e jour, le Shabbat, lors duquel l’homme se lave et se purifie de toute la poussière accumulée les jours précédents. Ouvrant une nouvelle page dans sa vie, il a l’air d’un autre homme.

Et le lendemain? Ce n’est pas le 8e jour, mais le premier.
Cependant, s’il ne s’est pas purifié de ses fautes, le Shabbat passera sans laisser sur lui la moindre trace, tandis que l’épaisse couche de poussière et de saleté persistera sur lui et continuera encore à s’épaissir la semaine suivante, si bien que le premier jour, qui sera une continuation de la semaine passée, correspondra à un 8e jour ...
Face à une telle situation, il y a de quoi se désoler en disant : “Quand on fut (vayéhi) au 8e jour”."

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-> Le Tiféret Torah écrit :
"Le jour de l'inauguration du Michkan, on apporta des sacrifices. Puis alors, le verset vient relater que : "Un feu sortit de devant Hachem et consuma (les sacrifices de) sur l'autel".
Ce moment était intense en joie et constitua le moment tant désiré et tant espéré par tout le peuple d'Israël, car alors on a pu voir qu'Hachem a agréé tout le travail de la construction du Michkan et par cela, on comprit qu'Hachem a pardonné la faute du Veau d'or. Ce fut donc un événement d'une joie intense.
Puis, juste après, lorsque les enfants de Aharon allumèrent un feu étranger et offrirent des encens non ordonnés, alors la Torah emploie exactement la même formule et la même expression pour décrire leur punition : "Un feu sortit de devant Hachem et les consuma". Cela constitua bien-sûr un moment très dur et d'une extrême sévérité.

Et ces 2 événements qui se sont suivis, le premier qui constitua un bonheur extrême et l'autre une peine inimaginable, survinrent exactement de la même façon, comme l'atteste l'utilisation de la même formule qui les décrit (vayéhi).
Tout le peuple put alors constater que la grande bonté et l'extrême sévérité proviennent de la même Source et alors on s'est rendu compte par cela de l'Unicité Absolue d'Hachem. Effectivement, le bien et le mal proviennent de la même origine.
Par cela, la mort de Nadav et Avihou a concouru à dévoiler aux yeux de tous l'Unicité d'Hachem et par cela, le Nom d'Hachem a été sanctifié. Et le Michkan a pu aussi être sanctifié. Son inauguration a pu aboutir. Car ce Michkan, où la Gloire Divine allait résider, se doit d'attester l'Unicité d'Hachem.
Ce Michkan qui témoigne du pardon de la faute du veau d'or, quand les juifs ont laissé apparaître l'idée d'une dualité, se doit de proclamer la totale Unicité d'Hachem, Qui va y résider et par cela, s'installer au sein du peuple d'Israël.

Et quand on s'est rendu compte que le mal provient de la même origine que le bien, à travers la mort de Nadav et Avihou, cela a pu renforcer cette Unicité, et constitua justement l'aboutissement de l'inauguration du Michkan, dont la vocation était justement de proclamer cette Unicité. Tout cela attesta de la grandeur de Nadav et Avihou, car ce sont précisément eux qui furent choisis par Hachem pour révéler l'Unicité et ainsi parachever l'inauguration du Michkan ...
Cela a renforcé la conscience de l'Unicité d'Hachem, Qui est le Seul à être l'Auteur de tout ce qui arrive dans le monde."

"Voici les créatures que vous pouvez manger parmi tous les animaux sur la terre" (Chémini 11,2)

-> Hachem interdit aux juifs certains animaux en raison de leur statut particulier.
Alors qu'Israël est destiné à vivre au monde futur, les nations ne le mériteront pas, ainsi tout leur est permis ici-bas ...

Les nations n'étant pas destinées à vivre au monde futur, les aliments non cashère ne leur ont pas été interdits.
Par contre, les juifs ont une âme taillée à partir d'un endroit précieux sous le Trône de Gloire. Ils sont destinés à revivre à la résurrection et à hériter du monde futur.
Hachem ordonna donc qu'ils veillent à ne pas souiller leur âme pure par des aliments impurs.

Tous les aliments non cashère interdits par la Torah proviennent de l'Autre Côté (sitre a'hra) ; un esprit impur les habite.
Lorsqu'un homme consomme un aliment non cashère, il absorbe cet esprit impur (roua'h tamé) qui s'incruste en son âme.
Si son âme souillée quitte ce monde sans s'être repentie, tous ces esprits impurs s'attachent à elle. Au monde futur, elle sera donc ballottée d'un endroit à l'autre comme un objet répugnant dont personne ne veut.
L'esprit impur est attaché définitivement à l'âme sans qu'elle ne puisse s'en défaire.

[La Torah dit : "Ne souillez pas votre âme par toute créature rampante et ne devenez pas impurs car vous seriez souillés (vénitmétem – ונטמתם) par elle" (Chémini 11,43).
La guémara (Yoma 39a) enseigne : Ne lis pas "impureté" mais "occlusion" [vénitamtem – ונטמאתם], car les fautes obstruent le cœur de l’homme.]
Les aliments non cashère ferment le cœur de l'âme de l'homme qui les consomme.

Quiconque mange des aliments non cashère risque de perdre son âme pure au monde futur et d'être anéanti en Enfer (guéhinam) ...

Voici les mots de réprimande que Hachem adresse aux hommes dans le monde futur : "Regardez et réfléchissez! La punition de ceux qui n'ont pas gardé leur bouche et ont mangé des aliments interdits n'est pas simplement d'être rongés par les vers. Pire encore, leurs vers ne mourront jamais!"

Car ces gens n'ont pas vérifié les légumes et autres aliments pour s'assurer qu'ils ne contenaient pas de vers. Ils disaient : "Ne mangerons-nous pas des vers encore plus gros dans la tombe?"
Les vers de ces personnes ne mourront pas même au monde futur, ils continueront à grouiller, ne mettant ainsi jamais fin à la punition des réchaïm.
Ensuite, les fauteurs hériteront du guéhinam dont le feu ne s'éteindra jamais.

Le roi Salomon dit à leur propos : "Tous les efforts de l'homme vont à sa bouche mais son âme n'est jamais satisfaite" (Kohélét 6,7).
Un homme peut avoir peiné et travaillé dur toute sa vie mais souffrir dans le monde futur à cause des aliments interdits dont il s'est souillé.
"L'âme n'est pas satisfaite" signifie que sa punition durera éternellement car son âme ne sera pas attachée à la vie éternelle.

Ceci éclaire les paroles du midrach : dans le futur, on fera l'annonce suivante : "Quiconque n'a pas mangé d'insectes et de vers vienne recevoir sa récompense!"
Cette annonce demande explication : Pourquoi mentionner l'abstention "d'insectes et de vers", mais aucun des 613 autres commandements, tels que les tsitsit, les téfilin, ...?

En réalité, les vers, les insectes et les autres aliments interdits souillent considérablement l'âme. Ils la détruisent et la déracinent de son lien à la vie, la privant de tout espoir au monde futur.
L'âme elle-même en est anéantie.

Par contre, si une personne évite tout aliment interdit et ne souille pas son âme, elle ne perd pas la récompense de ses bonnes actions, même si elle a commis d'autres fautes.
Au monde futur, après avoir été punie pour ses fautes, elle est récompensée pour ses bonnes actions.

[Méam Loez - Chémini 11,2]

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-> "Si vous vous rendez impurs sur terre [en mangeant des aliments interdits], Je (Hachem) vous traiterai, Moi aussi, comme impurs dans le monde à venir et dans le séjour [éternel] dans l’au-delà."

[Rachi (Chémini 11,43) – citant la guémara Yoma 39a]

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-> Rabbi Its'hak dit : "Quiconque se souille par des aliments interdits est comparé à un idolâtre, ce qui est une abomination pour Hachem, or il est écrit ‘Tu ne mangeras pas toute abomination’."

Un idolâtre s’exclut de la vraie vie, quitte le domaine de la sainteté pour appartenir à un autre.
Plus encore, il est souillé dans ce monde-ci et dans le monde à venir ; non seulement cela, mais c’est la raison pour laquelle le mot "vénitmetem (vous en contracteriez la souillure - v.11, 43)" est écrit sans "aleph". [alouf aolam : le Maître du monde, l'Unique, Hachem]
[Zohar - Chemini 42a]

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-> Nous voyons aujourd'hui de nombreuses personnes emprunter de mauvaises voies et abandonner la Torah de Hachem.
Dans de nombreux cas, c'est parce qu'elles ont mangé des aliments non cachère dans leur enfance.
Nombreux sont les parents qui croient cela inoffensif tant que l'enfant n'est pas bar mitsva. Ils ne se rendent pas compte du grand danger qui résulte de la consommation d'aliments non cachère ...

Elicha ben Abouya était un très grand érudit de la Torah. Mais lorsque sa mère était enceinte de lui, elle passa devant une maison où des non-juifs faisaient cuire de la nourriture non cachère.
Elle respira cette odeur qui pénétra en elle comme le venin d'un serpent.
Plus tard, cela eut pour conséquence que son fils quittât la communauté juive et fût attiré par la faute.

Une femme doit donc veiller attentivement à la nourriture de ses enfants et ne pas considérer cela comme peu important.

[Méam Loez - Chémini 11,9-12]

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-> "Une femme qui concevra" (Tazria 12,2)

=> Ce verset (au tout début de Tazria) suit immédiatement le passage de la Torah qui traite des lois de Cacherout (fin de Chémini). Quel en est le lien?

Nos Sages (ex: Ramban) nous enseignent que : cela vient faire allusion au fait que les parents peuvent avoir une influence sur la pureté et la sainteté de leurs enfants en fonction de ce qu'ils mangent.
Des parents qui, malheureusement, ne respectent pas les lois de la Cacherout et consomment des aliments interdits, peuvent causer à leur descendance des dommages spirituels telles que par exemple la perte de la sensibilité à la sainteté et l'indifférence à la Torah.

-> Le Rama (Yoré Déa 81,7) écrit que l'on doit empêcher les enfants de consommer des aliments interdits pour éviter que leur potentiel spirituel en soit affecté [et ce alors qu'ils n'ont pas encore l'obligation d'accomplir les mitsvot].

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-> Le Ohr ha’Haïm haKadoch écrit qu’il a entendu du Arizal que parfois l’homme se transforme, et de bon devient mauvais, sans qu’on sache pour quelle raison. Lui-même s’étonne qu’on puisse se transformer ainsi.
Il estime que c’est provoqué par le fait de faire rentrer dans sa bouche des aliments interdits, qui ont une partie mauvaise.

-> De même que les aliments interdits peuvent avoir une mauvaise influence sur l’homme, les aliments cacher peuvent avoir une bonne influence, comme nous trouvons chez le non-juif Antoninus, qui étant bébé a sucé le lait de la mère de Rabbi. Les Sages ont estimé que c’était la raison pour laquelle Antoninus a fini par étudier la Torah, se convertir et se circoncire (Tossefot Avoda Zara, 10,2).

Le midrach (Tan’houma Vayéra) dit sur le verset : "Sarah a allaité des fils" que les femmes égyptiennes menaient leurs enfants chez Sarah pour qu’elle les allaite, et que tous ces bébés égyptiens ont fini par se convertir.
Il est raconté dans Pessikta Rabati (44-90) que tous ceux qui venaient se convertir et tous les convertis du monde qui craignent le Ciel descendent de ceux qui ont sucé le lait de Sarah.

-> Le Or ha’Haïm haKadoch (A'haré Mot 18,2) écrit que chez celui qui se garde des aliments interdits, le désir grandit de se rapprocher de D., de Sa Torah et de ses mitsvot, car l’aliment amplifie dans son âme et dans son cœur la lumière supérieure de la sainte Torah.

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-> Le Rambam (dans son Iguéret Kodèche rapportée dans le Réchit ‘Hokhma Chaar haKédoucha 16) écrit :
"Le sang (qui fixe les tendances de l’homme est formé) selon la nature de la nourriture à partir de laquelle il est créé ...
C’est pourquoi Hachem nous a écarté par sa sainte Torah de plusieurs aliments en nous proscrivant leur consommation. En effet, certains, comme les graisses interdites et le sang, obstruent le coeur, d’autres, comme les oiseaux de proie ou les rapaces, poussent à l’insolence, certains ferment les portes de la connaissance et du discernement et d’autres, comme les insectes se trouvant sur terre ou dans la mer, provoquent toutes sortes de maladies graves.
En bref, il est écrit à propos de tous : "Ne rendez pas vos âmes abominables." La Torah nous a donc bien fait savoir que toutes ces choses sont abominables, dégoûtantes et engendrent un mauvais sang qui entraîne finalement beaucoup de malheurs".

-> Le Toldot Yaakov (paracha Yitro) rapporte au nom du Baal Chem Tov que les habitants d'un certain pays envoyèrent une fois une lettre au Rambam, celui-ci leur répondit par le biais de son disciple rabbi Chmouël Eben Tabone :
"Celui qui se préserve d’une nourriture superflue, interdite et impure, tous ses sangs sont limpides et purs, il possède ainsi un coeur pur et son cerveau, de même que sa vitalité, deviennent purs et lui permettent d’appréhender la Vitalité véritable qui est la Divinité de tous les mondes et qui les fait tous vivre.
Et celui qui veille encore davantage à cela et sanctifie sa nourriture suivant les voies d’Hachem et de Sa Torah fait ainsi régner son esprit sur tous ses 280 membres qui se sanctifient et se purifient par cela.
L’inverse (à D. ne plaise) est également vrai et source d’un esprit trouble et vicié par des pensées étrangères, sa vitalité s’éteint, engendrant une impureté sur tous ses 280 membres".

-> Le Réchit 'Hokhma (Chaar Hakedoucha, chap. 15) enseigne :
"A la fin de la paracha Chémini qui énumère les aliments permis et interdits, le verset dit : "Vous vous sanctifierez et vous serez saints, ne rendez pas vos âmes abominables" (Chémini 11,44).
Ce que le Zohar (Chemini 41b) explique en disant que sur les aliments impurs que la Torah nous a proscrits, un esprit étranger et impur réside. Dès lors, celui qui en consomme rend son âme impure et montre par cela qu’il n’a pas de part dans la sainteté et dans le D. d’Israël.
Car la chose impure devient partie intégrante de lui et de l’âme qui anime son corps.
Il en ressort qu’il rend son âme et son corps impurs".

-> Dans un autre chapitre, le Réchit 'Hokhma développe davantage ce sujet :
"Nos Sages ont dit dans le midrach (Tan’houma Béréchit 12) que Hachem se venge de la faute de la débauche plus que des autres fautes. La raison en est qu’à cause d’elle, l’homme déracine de lui, de ses membres et de son âme, toute sainteté. Il se revêt alors entièrement du yétser ara, ce qui n’est pas le cas pour les autres fautes, à l’exception de la consommation d’aliments interdits qui constitue elle aussi une faute englobante, qui rend l’âme impure, car l’impureté devient une partie intégrante des membres du corps".

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Le Ramban (Chémini 11,13) explique que la Torah a interdit les animaux impurs parce que leur consommation fait entrer la cruauté dans le cœur.

Abrabanel écrit que la Torah a interdit les animaux qui endommagent l’âme humaine.

Le kli Yakar (Chémini 11,1) écrit : "De nombreux commentateurs ont parlé de l’interdiction de certains aliments ; certains pensent qu’il s’agit de la santé du corps et de sa guérison, car ces aliments engendrent des humeurs mauvaises, et le Ramban penche vers cet avis. Mais il n’en est pas ainsi, car tous les peuples du monde mangent de la viande d’animaux interdits ainsi que tout ce qui est impur, et ils sont forts et sains.
Il est évident que dans tout cela il ne s’agit que de la guérison de l’âme, car ces aliments souillent l’âme pure, chassent l’esprit de sainteté et de pureté de l’homme, et engendrent des obstructions du cerveau et des traits de cruauté."

Le Pri 'Hadach écrit : "Comme à notre époque on ne fait pas attention à la cacherout des aliments, la plupart des enfants s’éloignent de la Torah, il y a beaucoup d’insolents, la crainte de D. ne touche pas leur cœur, et même quand on leur fait des reproches ouverts, ils ne sont pas capables d’accepter la leçon".

Le Malbim (Vayikra 11, 43) écrit aussi : "Ne vous souillez point par elles, vous en contracteriez la souillure» signifie que ce sera la raison qui vous rendra véritablement souillés, car ils vous rendront répugnants et vous engourdiront le cœur de façon à ce que vous ne voyiez pas la lumière de la mitsva et de la Torah."

A ce sujet, le Déguel Ma’hané Ephraïm rapporte l’histoire de gens d’un certain pays qui ont demandé au Rambam pourquoi s’éveillait en eux des doutes sur des sujets concernant la foi.
Le Rambam leur a répondu : "Il est évident que votre tête s’est alourdie à cause d’aliments interdits, c’est pourquoi vous ne pouvez plus comprendre la douceur des paroles des Sages à ce propos".

Le Pri ‘Hadach explique la raison pour laquelle la Torah s’est montrée sévère sur la consommation d’insectes rampants : "La Torah s’est montrée sévère à cet égard par beaucoup d’interdictions, parce que c’est une interdiction qui se rencontre très fréquemment dans les fruits, les légumes, les légumes secs et toutes sortes d’aliments, et il est impossible de ne pas se fourvoyer si l’on n’y prête pas une attention extrême. Il faut également expliquer en public la gravité de ces interdictions, pour que tout le monde s’en écarte."

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Selon le Rama miPano (Kanfei Yona), même sur les aliments non-cacher qui sont venus en bouche malgré soi, il faut se repentir.

-> En effet, on peut citer le Ohr ha’haïm (v.11,43) qui écrit :
Il est possible que le message contenu dans le verset "Ne vous rendez pas impurs à cause d’eux" soit que les Bné Israël doivent veiller à ce qu’ils (les aliments interdits) ne pénètrent pas dans leur bouche même par inadvertance, car la différence entre la faute volontaire et la faute involontaire ne concerne pas le défaut provoqué dans la réalité, et la souillure ainsi causée à l’âme fera son effet même sans intention de fauter.
Toutefois, lorsque la faute est volontaire, l’âme devient abominable, alors que lorsqu’elle est involontaire, elle devient impure et se bouche.

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-> Le Séfer ha’Hinoukh enseigne l'idée que par l’intermédiaire de ce que l’homme absorbe, ils deviennent des constituants du corps, font partie de l’homme et l’accompagnent pendant toute sa vie.

C’est pourquoi il est écrit dans le Choul’han Aroukh (Yoré Déa 81, 7) qu’une femme qui allaite, même juive, si elle est obligée de manger des choses interdites parce qu’elle est malade ou pour une autre raison, n’a plus le droit d’allaiter le bébé, parce que ce lait lui ferait du mal quand il grandira et engendrerait en lui une mauvaise nature.

Cette loi qui est valeur pour tout juif, découle du fait que Moché n'a voulu allaiter qu'une femme juive. Pourquoi cela? Parce que Hachem a dit : "La bouche qui plus tard parlera avec Moi sucerait quelque chose d’impur?"
=> Comment est-il possible d’apprendre ce din de Moché pour toute la communauté d’Israël?

Rabbi Yaakov Kaminetski répond qu'on apprend de là un grand principe éducatif : il faut élever tout enfant juif de la meilleure façon possible, au point qu’il soit digne de parler avec la Présence Divine, c’est pourquoi on doit faire attention à ce qu’il ne mange que des aliments cacher dès sa toute petite enfance.

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-> b'h, par exemple également sur ce sujet :
- La cacherout : https://todahm.com/2015/02/16/la-cacherout
- Divré Torah sur Chémini 11,44, au sein de : https://todahm.com/2019/04/16/8899

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-> Il faut être très vigilant avec l'interdiction de manger des vers qui est la plus sévère de tous les commandements de la Torah.
En effet, chaque fois qu'un homme transgresse une loi de la Torah, il enfreint un commandement négatif (lav), mais par contre s'il mange un ver, il aura transgressé 5 commandements, que voici :
1°/ "Tout petit animal qui rampe sur la terre sera répugnant ; il sera pas consommé" (11,41) ;
2°/ "Tout [animal] qui rampe sur son ventre parmi tous les petits animaux qui se développent sur terre, vous ne mangerez pas" (11,42) ;
3°/ "Ne vous rendez pas abominables par tout ce qui rampe sur la terre" (11,43) ;
4°/ "Ne vous souillez pas par tout petit animal qui rampe sur la terre" (11,43) ;
5°/"Ne vous souillez pas par eux" (11,20).
[Méam Loez]

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-> Hachem a dit : "Si je n'avais fait sortir les Bné Israël d'Egypte que pour qu'ils ne se rendent pas impurs par des insectes, cela suffirait."
[Tana déRabbi Yichmaël - (rapporté par Rachi (Chémini 11,45)]

-> celui qui mange des insectes, son âme elle-même devient répugnante.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> "Je suis Hachem qui vous fais monter du pays d'Egypte" (Chémini 11,45)

Rachi explique ce verset en disant que même si Hachem avait sorti les juifs d'Egypte uniquement pour ne pas qu'ils se souillent avec des insectes, cela aurait suffi.

=> Comment comprendre cet enseignement?

Rabbi Moché Feinstein (Darach Moché) explique :
En fait, même sans la Torah, on n'aurait pas mangé d'insectes, car cela est repoussant voire même abominable.
Seulement, quand les juifs n'en mangent pas, ils ne le font pas par rapport à leur répulsion naturelle, mais essentiellement parce que la Torah l'interdit. C'est cela la grandeur de la chose.
Même des actes que l'on ne ferait jamais de par notre nature, on les respecte surtout pour réaliser la Parole Divine. Une telle attitude d'acceptation de la Volonté Divine au-delà même de notre propre volonté personnelle, est en soi une grandeur qui mérite bien qu'Hachem nous sorte d'Egypte et nous prenne comme peuple.

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-> Nos Sages (guémara Yoma 39) expliquent que les aliments interdits obstruent le cœur d'une personne.
C'est pourquoi la loi juive (Yoré Déa 81:7) établit qu'il ne faut pas donner d'aliments interdits à un bébé parce qu'ils l'endommagent lorsqu'il grandit. Pour cette raison, il a également été établi de ne pas permettre à un bébé d'être allaité par une femme non juive ou une femme juive qui mange des aliments non casher.

Le Baal Shem Tov a mis en garde contre le fait que la consommation d'aliments interdits est susceptible d'éveiller la confusion et les doutes dans la foi d'une personne, et que dans la mesure où une personne s'éloigne des aliments interdits, son cœur devient pur et elle comprend mieux Hachem.
Ce que l'on entend par "s'éloigner" des aliments interdits, c'est rester à l'écart de tout aliment dont on n'est pas certain qu'il est permis.

Rabbi Aharon Roth dit qu'une personne qui résiste à la tentation de manger des aliments douteux lorsqu'elle a faim est pardonnée pour ses fautes. Elle est élevée au Ciel encore plus que si elle avait jeûné pendant de nombreux jours.
C'est d'autant plus important pour quelqu'un qui subit la honte des moqueurs qui le dénoncent. Une personne qui réussit dans une telle situation et qui en connaît la grande valeur doit également veiller à ne pas devenir arrogante en raison de son grand accomplissement personnel et spirituel.

"Si les nations savaient quel bénéfice le Michkan (plus tard le Temple) leur apporte, elle l'entoureraient de gardes et le protégeraient pour qu'il dure à jamais."

[rabbi Yéhochoua ben Lévi - midrach]