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Etre joyeux pendant Shabbath

+ Etre joyeux pendant Shabbath :

-> Le verset dit : "le jour de votre joie" (ouv'yom sim'hatkhkem - Béaaloét'ha 10,10).
Nos Sages (Sifri 19) disent que cela fait référence à Shabbath.

Nous devons être heureux chaque jour de l'année, comme il est dit : "Servez Hachem avec joie (ivdou ét Hachem bésim'ha - Téhilim 100,2), mais il est d'autant plus important d'être joyeux/heureux le jour du Shabbath, qui est : "le jour de votre joie".

[certes Shabbath a un aspect avec de nombreuses lois à respecter (faire/ne pas faire), mais il y a également un aspect aussi vital qui consiste à avoir un état d'esprit où l'on est rempli de joie.
Par exemple, on doit considérer tout notre travail de la semaine comme terminé, pour ne pas être pollué par de l'inquiétude. ]

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-> Le Midrach (Béchala'h 25) dit que lorsqu'une personne observe le Shabbath : "même si Hachem prend un décret, elle peut l'annuler".

Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Par le mérite d'observer Shabbath, les prières d'une personne sont exaucés, et elle peut annuler des décrets sévères.
C'est ce que suggère les mots : "Lorsque vous avez du oneg (plaisir) à Shabbath, Hachem répondra à vos prières et exaucera tous les désirs de votre cœur" (véit'anég al Hachem véyiten lé'ha mich'alot libé'ha - Téhilim 37,4)

-> Le Beit Aharon (sur "al pi paolo" d'un chant de Shabbath) enseigne :
Par le mérite du plaisir (oneg) et de la joie qu'on aura le Shabbath, Hachem nous accordera tout ce qu'on lui demandera.

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-> [Hachem nous dit que les malédictions viennent sur le peuple juif : ] "parce que (תַּחַת אֲשֶׁר) tu n'auras pas servi Hachem, ton D., avec joie et contentement de cœur" (Ki Tavo 28,47)

Le Bné Yissa'har commente :
Le verset commence par : "ta’hat achèr" (תַּחַת אֲשֶׁר) , signifiant littéralement : sous "achèr".
Les lettres en-dessous, venant après celles du mot : "achèr" (אשר), permettent de former : "Shabbath" (שבת).
Ainsi, la Torah nous dit que la malédiction arrivera au peuple juif car ils n'ont pas servi Hachem avec joie à Shabbath.
[et à l'inverse, en étant joyeux en ce jour on s'attire de super bénédictions! ]

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-> Selon un concept kabbalistique, lorsqu'une personne accomplit une mitsva, elle peut mériter qu'un tsaddik du ciel, qui a excellé dans cette mitsva particulière au cours de sa vie, vienne vers elle et l'aide à accomplir la mitsva.

L'histoire suivante illustre ce principe :
Rabbi Shmouel Azida vint un jour trouver son maître le Arizal, qui se leva devant lui.
Rabbi 'Haïm Vital demanda au Arizal pourquoi il s'était levé devant son élève.
Le Arizal répondit : "Je ne me suis pas levé pour lui. Je me suis tenu debout par respect pour le Tana Rabbi Pin'has ben Yaïr, qui est entré avec lui. Rabbi Shmouel a fait une mitsva aujourd'hui et a mérité d'être lié à Rabbi Pin'has ben Yaïr".

Intrigué, lorsque Rabbi Shmouel Azida sortit, rabbi 'Haïm Vital sortit après lui et lui demanda quelle mitsva spéciale il avait accomplie ce jour-là pour mériter cet honneur.
Il lui répondit que tôt ce matin-là, alors qu'il se rendait à la synagogue pour cha'harit, il entendit des cris provenant d'une maison. À l'intérieur de la maison, il trouva une famille désemparée qui avait été cambriolée cette nuit-là. Les voleurs ont dérobé leur argent et leurs vêtements.
"J'ai donné mes vêtements au chef de famille pour qu'il ait quelque chose à se mettre. C'est la raison pour laquelle vous me voyez vêtu de mes vêtements de Shabbath. J'ai donné mes vêtements de semaine à cette pauvre famille".

Rabbi 'Haïm Vital retourna voir le Arizal et lui raconta ce qu'il avait entendu.
Le Arizal confirma que c'était la raison pour laquelle Rabbi Pin'has ben Yaïr était venu le voir.
Le Arizal expliqua : "Rabbi Pin'has ben Yaïr excellait dans l'aide aux pauvres. Par conséquent, lorsque Rav Shmouel a aidé cette famille pauvre, Rav Pin'has ben Yaïr est descendu du ciel pour l'aider à accomplir la mitsva de la meilleure façon possible.

Les sefarim de la Kabbale expliquent que cette connexion des âmes est au bénéfice de la personne qui accomplit la mitsva et de l'âme venant du ciel. La personne qui accomplit la mitsva bénéficie de cette connexion/attachement car elle l'aide à accomplir la mitsva de la meilleure façon possible.
Le tsadik venant du ciel en bénéficie également, car il a l'occasion d'accomplir une autre mitsva dans ce monde.
Après la mort on ne peut plus réaliser la moindre mitsva. L'endroit où l'on accomplit les mitsvot est ce monde ; c'est pourquoi les tsadikim du ciel désirent ardemment aider un juif à accomplir une mitsva.
[c'est le concept de 'hibour néchama : une âme du ciel vient se lier avec une âme d'un juif sur terre, et tous les 2 sont gagnants de cette association. ]

=> Sur la base de ces idées, le 'Hidouché haRim enseigne ce qui suit :
Hachem garde le Shabbath comme il est dit : ouvayom achévi'i Shabbath vayinafach (le 7ème jour Il s’est reposé - Ki Tissa 31,17).
Lorsqu'une personne observe une mitsva, elle peut peut recevoir un attachement avec l'âme d'un tsaddik qui est décédé et qui a excellé dans cette mitsva.
Hachem garde le Shabbath. Ainsi, lorsqu'un un juif garde le Shabbath, il peut mériter que Hachem Lui-même l'aidera à garder le Shabbath correctement!

[on a vu qu'il y a 2 aspects clés dans Shabbath : respecter la loi juive, et ainsi qu'y ressentir de la joie, du bonheur.
Ainsi, lorsque l'on s'efforce d'être joyeux pendant Shabbath, on réalise cette mitsva de la meilleure manière, et donc on peut mériter que Hachem vienne davantage s'attacher, se lier à nous, nous aidant à encore mieux accomplir le Shabbath.
Or ce jour est la "mékor habéra'ha" (source des bénédictions), et on mérite ainsi d'obtenir un maximum de bénédictions, grâce à notre joie, grâce à notre lien accru avec Hachem, grâce à notre meilleure réalisation du Shabbath.]

"Prends les Lévi'im du sein des Bné Israël" (Béaaloté'ha 8,6)

-> Lorsque nous écrivons le mot Israël (ישראל) de façon pleine, nous avons :
youd = יוד
chin = שין
réch = ריש
alef = אלף
lamed = למד.
Nous observons qu'en agençant les lettres centrales de chaque mot, nous retrouvons le mot Léviim (לויים).
Le sens du verset se révèle au sein même de la Torah. En effet, les Léviim se trouvent bien au milieu d'Israël.
[Tsor ha'Haïm]

"Ils ont eu une envie et ils dirent : qui pourrait nous donner à manger de la viande?" (Béha'aloté'ha 11,4)

=> Littéralement, la Torah dit : "Ils eurent envie d'une envie". Que signifie cette expression?
D'autre part, que leur manquait-il? La Manne avait tous les goûts que les hommes souhaitaient consommer. Ils y trouvaient aussi le goût de la viande!

-> Le Sfat Emet explique :
En fait, les juifs dans le désert ont consommé de la Manne, un pain venant du Ciel, qui contenait une part infime de matérialité. C'était une nourriture spirituelle. Ce pain les raffinait et chassait de leur coeur tout désir matériel pour assouvir les plaisirs du monde.
Ces juifs, voyant qu'ils n'avaient plus de désirs physiques (du fait de la consommation de la Manne), en étaient venus à "avoir envie d'une envie". Ils avaient 'envie' de ressentir à nouveau des 'envies' matérielles.
C'est pourquoi, ils demandèrent à manger de la viande. Non pas pour avoir le goût de la viande en bouche. Ils l'avaient déjà trouvé dans la Manne. Mais pour consommer un aliment physique en vue de reconnecter leur âme aux envies matérielles.

=> Mais, étaient-ils lassés de nourriture spirituelle pour demander de ressentir à nouveau des envies physiques? Pourtant, un homme qui est épuré des désirs matériels, ressent le plaisir spirituel. Il atteint un niveau de satisfaction totale! Logiquement, il ne devrait plus rechercher de plaisirs physiques qui le ferait régresser!

En fait, les juifs trouvaient que leur Service Divin était trop simple. Sans plaisirs matériels, il n'y avait plus d'efforts à fournir pour Servir Hachem. Ils demandaient à se reconnecter aux plaisirs physiques pour fournir plus d'efforts et Servir Hachem. Ils voulaient ainsi se retrouver dans la situation de lutte contre des envies matérielles! Leur Service Divin serait plus élevé!

=> Mais alors, pourquoi ont-ils été punis? Leur intention n'était-elle pas louable?
Car Hachem attend que l'homme Le serve selon ce qu'Il attend de lui, et non selon ce qu'il souhaite faire de plus louable.
Hachem a donné de la Manne. Il attendait qu'ils Le serve en conséquence. L'erreur a consisté à imaginer ce qui serait mieux pour Servir Hachem.
L'homme doit s'habituer à accepter les situations que Hachem lui envoie et Le servir en fonction, sans chercher à y échapper, même par bonne volonté de servir Hachem encore mieux.

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"Et la foule qui était parmi eux exprima un désir ... Qui nous donnera à manger de la viande?" (Béaaloté'ha 11,4)

-> Le 'Hatam Sofer rapporte au nom du Arizal que les âmes des personnes qui sont mortes sans avoir accompli leur réparation seront réincarnées dans des animaux. Leur consommation par des juifs qui respectent les lois de la cacherout achèvera leur réparation. Durant la plaie des ténèbres, quatre cinquièmes du peuple juif mourut, comme le rapporte Rachi dans la paracha Béchala'h (v.13,18).

-> Moché voulut trouver un mérite au peuple qui désirait manger de la viande. Par cette consommation, le peuple pouvait apporter une réparation à tous ces hommes qui avaient péris durant la plaie de l'obscurité.
Cependant, Hachem qui sonde le cœur et les reins savait parfaitement que l'intention qui les animait était uniquement d'assouvir leurs envies et c'est la raison pour laquelle il est écrit ensuite : "La colère d'Hachem s'enflamma grandement, et cela se révéla mauvais aux yeux de Moché" (Béaaloté'ha 11,10), c'est-à-dire que Hachem se mit en colère contre eux tandis que Moché voulait leur trouver un mérite.

-> A ce sujet, le Chem miChmouël explique la raison pour laquelle nous ne consommons pas de poisson avec de la viande. En effet, il est écrit que les justes se réincarnent dans des poissons tandis que les réchaïm se réincarnent dans de la viande et il ne convient donc pas de les consommer ensemble.
[Tsor ha'Haïm]

"Parle à Aharon et dit lui : quand tu allumeras les lumières vers la face de la Ménorah" (Béaaloté'ha 8,2)

-> Il est écrit dans le Zohar haKadoch (Vayikra 8a) que lorsque le Cohen Gadol s'apprêtait à allumer les lumières de la Ménorah dans ce monde ici-bas ou lorsqu'il préparait les encens, ce sont les lumières des mondes supérieurs qu'il ravivait et une joie profonde réunissait tous les mondes, comme il est écrit : "l'huile et les encens réjouissent le cœur" (Michlé 6,23).

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-> Selon le Zohar (Tikouné Zohar 'hadach ספרא תנינא) que la Ménorah symbolise l'homme.

-> À l'époque du Temple, nous avions encore la Ménorah. Elle attirait sur terre une lumière spirituelle très élevée, le "ohr haganouz". Cette lumière éclairait les âmes d'Israël et les sanctifiait.
De nos jours nous n'avons plus la Ménorah pour nous sanctifier et il est interdit de la reproduire comme il est écrit : "Sa formule, vous n'en ferez pas pour vous" (Ki Tissa 30,37).

-> Le Kéhilat Yaakov rapporte que l'homme possède 7 orifices dans le visage relatifs à ses 4 sens, qui correspondent aux 7 branches de la Ménorah par lesquels l'homme peut s'élever dans la sainteté.
La tige centrale du candélabre correspond à la bouche, les deux premières branches de part et d'autre de la tige centrale correspondent aux deux narines, les deux branches suivantes correspondent aux deux yeux et les branches aux extrémités de la Ménorah correspondent aux oreilles.
Toutes les branches puisent leur lumière de la branche centrale.
La vue, l'ouïe, l'odorat et la parole correspondent aux quatre lettres du Nom divin (יהוה), et lorsque l'homme sanctifie ses sens et les élève dans la sainteté, il unit les 4 lettres du Nom Divin. (renforçons sa présence et son dévoilement dans ce monde)
[d'une certaine façon de nos jours, le fait d'utiliser nos sens, nos traits de caractères comme il le faut, contribue à faire briller la lumière de la Ménorah (chaque juif a en lui un sanctuaire pour faire résider Hachem, et a donc une Ménorah interne.) ]

-> Le Chlah haKadoch écrit que la Ménorah symbolise l'homme qui est prêt à éclairer le monde par l'intermédiaire de la Torah, des commandements et des bonnes actions.
La Ménorah à une taille de 18 téfa'him (1,80 m) soit la taille moyenne d'un homme.
L'homme doit prendre conscience de l'importance de son rôle dans le monde, il doit savoir qu'il est précieux comme de l'or pur aux yeux du Créateur (à l'image de la Ménorah qui était tout en or).
Il doit toujours conserver sa pureté et ne pas être entaché par les fautes qui portent accusation et l'empêchent de recevoir de la lumière des mondes supérieurs.

-> Il est écrit dans la guémara (Baba Batra 25b) : celui qui souhaite la sagesse s'installera au sud, celui qui désire la richesse s'installera au nord.
En effet, la Ménorah est comparée à la sagesse de la Torah et les sept branches qui la constituent sont comparées aux sept livres de la Torah. [vayéhi binéssoa haAron ... - Béaaloté'ha 10,35-36 = comptant comme un livre de Torah à part entière]
Ainsi, celui qui s'affaire à l'étude de la Torah méritera de recevoir la sagesse des sept branches de la Ménorah qui représentent les sept piliers de la sagesse.

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-> Il est rapporté dans le midrach (Tan'houma) que les sept branches de la Ménorah correspondent aux sept planètes qui influencent directement la terre dont la branche centrale correspond au soleil et c'est la raison pour laquelle le 4e jour de la création, ou la quatrième branche de la Ménorah qui est la branche centrale, les astres furent créés.

"Et ceci est l'œuvre de la Ménorah" (Béaaloté'ha 8,4)

-> Rachi explique au nom de la guémara (Ména'hot 29b) que Hachem avait montré la Ménorah à Moché avec le doigt car Moché éprouvait des difficultés à saisir les fondements de sa confection et c'est la raison pour laquelle il est écrit : "et ceci est".

=> Pour quelles raisons Moché a-t-il éprouvé des difficultés précisément sur la confection de la Ménorah?

-> La Ménorah est une allusion à la lumière de la sagesse, comme cela est rapporté dans la guémara (Baba Batra 25b) : "Rabbi Its'hak a enseigné que tout celui qui veut la sagesse doit s'installer au sud et celui qui souhaite s'enrichir doit s'installer au nord car le Choul'han était placée au nord et la Ménorah au sud".

Il ressort de cet enseignement talmudique que l'allumage des bougies de la Ménorah fait allusion à la sagesse de la Torah qui est descendue du Ciel.
Nos Maîtres (Roch Hachana 21b ; Nédarim 38a) nous enseignent également : "50 portes de sagesse furent créées dans le monde, elles furent toutes données à Moché sauf une, comme il est dit : mais Tu ne l'as fait que légèrement manquant".

-> Le Gaon de Vilna explique que les 50 portes de sagesse sont contenues en allusion dans la Ménorah à travers ses 7 branches, 11 pommeaux, 9 fleurs, et 22 coupes ce qui représente au total 49 éléments qui correspondent aux 49 portes de sagesse qui furent données à Moché.
En comptabilisant l'entité même de la Ménorah nous arrivons à la 50e porte de sagesse. Ainsi, Moché eut des difficultés à saisir le sens de la conception de la Ménorah car cette dernière incarnait cette 50e porte de sagesse qui lui faisait défaut. Hachem lui fit donc apparaître une Ménorah de feu.

=> Ce n'est pas la construction même de la Ménorah qui posa problème à Moché, comme nous pourrions le comprendre d'après le sens littéral, mais plutôt l'accès aux secrets profonds qu'elle contenait, correspondants aux secrets des mondes supérieurs.
Moché avait parfaitement compris les secrets profonds de chaque élément du Tabernacle. Mais en ce qui concerne la Ménorah, le midrach (Chémot rabba Bo 15) nous enseigne que le monde trembla lorsqu'elle lui apparut.
C'est cette apparition surnaturelle d'une Ménorah de feu qui lui donna accès aux secrets qu'elle recelait et qui fit littéralement trembler le monde.

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-> Le Chémen Sasson explique dans son commentaire sur les écrits du Arizal: "J'ai retrouvé écrit sur un manuscrit, la Ménorah dans notre Yechiva Bet El".
Il est aussi rapporté dans ce même ouvrage que Hachem a montré à Moché la Ménorah sur un petit plateau en or, et que tout celui qui regarde ou se représente la Ménorah chaque jour avec kavana (intention) est considéré comme s'il allumait lui-même la Ménorah et il est assuré d'avoir part au monde futur.

La source de cet enseignement provient de l'époque des Richonim. En effet le Rokéa'h (Piské téchouva 1,8) écrit : "Tout celui qui se représente la forme de la Ménorah trouvera grâce et bonté aux yeux de D. et aux yeux des hommes. Et celui qui le prononce jour avant le lever du soleil sera épargné de toute mauvaise chose".

=> Que doit-on prononcer qui doit avoir la forme de la Ménorah?

-> Il s'agit du Téhilim 67 : "laménatséar binguinot mizmor chir" que nous retrouvons aujourd'hui communément sous forme de Ménorah dans la plupart des livres de prières.

Rabbi Chlomo Louria (Yam Chel Chlomo) écrit des commentaires sur ce téhilim en forme de Ménorah. Il contient de nombreuses allusions et d'innombrables secrets.
Le roi David avait inscrit ce psaume en forme de Ménorah sur son bouclier lorsqu'il partait en guerre et tous ses ennemis tombaient devant lui.
Nos maîtres les Mékoubalim nous ont enseigné que tout celui qui voit ce mizmor dessiné en forme de Ménorah chaque jour trouvera grâce et intelligence aux yeux de D. et auprès des hommes.
Son illustration sur l'arche d'une synagogue est une ségoula qui assurera protection à la communauté.
Nos Maîtres ont également enseigné que Hachem montra au roi David, à travers un souffle prophétique, ce téhilim avec des lettres en or qui formaient la Ménorah et c'est également ce que D. montra à Moché, comme il est écrit :"selon la vision que Hachem avait dévoilée à Moché, ainsi il fit la Ménorah" (Béaaloté'ha 8,4).

Ainsi, tout celui qui prononce ce téhilim en forme de Ménorah chaque jour au lever du soleil, sera protégé des mauvais décrets. Il sera considéré devant le Maître de l'univers comme s'il allumait lui-même les flambeaux du Temple et sera assuré d'acquérir le monde futur.

-> Le Ben Ich 'Haï (chana richona Vayigach 4) explique que les 7 versets contenus dans ce téhilim correspondent aux 7 branches de la Ménorah qui permettent d'acquérir la grâce, la bénédiction, la lumière, la délivrance, la reconnaissance, la joie et l'allégresse et toutes ces bénédictions se déverseront sur Israël à l'avenir.
Tout celui qui doit prendre la route devra avoir la kavana dans la récitation de ce téhilim qu'il devra répéter à sept reprises. Il réussira son voyage et reviendra en paix.

-> Le 'Hida écrit que tout celui qui mentionne ce téhilim en forme de Ménorah aura une immense récompense.

Les 7 livres de la Torah

"Ce fut quand l'Arche se mettait en voyage, Moché disait : lève-toi, Hachem, que tes ennemis se dispersent et que ceux qui te haïssent, fuient devant toi. Et quand l'Arche se posait, Moché disait : reviens Hachem, parmi les myriades et les milliers d'Israël" (vayéhi binéssoa haAron ... - Béaaloté'ha 10,35-36)

-> La guémara (Shabbath 115b) enseigne que lorsqu'un feu se déclare durant Shabbat, que D. nous en préserve, il est permis de sauver un séfer Torah tant qu'il reste au minimum 85 lettres intactes, sinon il sera interdit de le sortir des flammes.
C'est ainsi que la loi fut tranchée dans le Choul'han Aroukh par le Maran Rabbi Yossef Caro (OH siman 334,12).
[c'est une allusion à ces 2 versets, qui ont 85 lettres, et qui sont considérés comme un livre de la Torah à part entière]

-> Dans le séfer Torah, ces 2 versets sont entourés par 2 lettres noun (נ) disposées tous les deux à l'envers comme des parenthèses. Pour quelle raison?
Rabbi a enseigné que ce passage est considéré comme un sefer Torah à part entière.
La guémara (Shabbath 116a) ajoute que cet enseignement corrobore avec l'interprétation de Rabbi Yonatan au sujet du verset : "La sagesse a bâti sa maison, elle en a taillé les 7 piliers" (Michlé) = il s'agit des 7 sifré Torah.

-> Rachi explique que les 2 versets (10,35-36) sont considérés come étant un livre (séfer) de Torah à part entière.
Par conséquent, il n'y a pas 5 livres de Torah mais sept : Béréchit, Chémot, Vayikra, le début de Bamidbar jusqu'à nos 2 versets, les 2 versets ("vayéhi binessoa haAron" et "ouv'noukho yomar shouva"), la fin du livre de Bamidbar, et Dévarim.

-> Le Baal haTourim explique à ce propos que le verset "וַיְהִי בִּנְסֹעַ הָאָרֹן" (v.35) contient 12 mots comme le dernier verset de la Torah, tandis que notre second verset "וּבְנֻחֹה יֹאמַר שׁוּבָה" contient è mots comme le premier verset de la Torah afin de nous enseigner que ces deux versets sont considérés comme un sefer Torah à part entière.

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=> Comment ces 2 versets qui sont composés uniquement de 85 lettres sont-ils considérés comme un séfer Torah à part entière alors que tous les autres livres de la Torah contiennent une multitude de lettres et de mots?

-> Le 'Hida (Na'hal Kédoumot) écrit :
"Il faut savoir que la 50e porte de la compréhension fut perdue par Moché après la faute du Veau d'or.
La raison pour laquelle nous retrouvons à deux reprises la lettre noun (נ) entourant les deux versets (noun + noun = 50) : "vayéhi binessoa haAron" et "ouv'noukho yomar shouva" est de faire allusion à la 50e porte de la compréhension, car sache que le livre [commençant par] "vayéhi binessoa haAron" (וַיְהִי בִּנְסֹעַ הָאָרֹן) est aussi grand que toute la Torah et nous n'avons pas mérité l'intégralité du livre mais uniquement 85 lettres."

-> Le Arizal (Likouté Torah - Vaét'hanan) nous enseigne : avant que le peuple d'Israël ne faute en réalisant le Veau d'or, Moché avait réussi à atteindre les 50 portes de compréhension de la Torah. Mais après la faute du Veau d'or, la 50e porte lui fut reprise.
Et c'est le sens des paroles de Hachem à Moché au Sinaï : "Va! Descends! Car ton peuple s'est corrompu" (lé'h réd ki si'hét amé'ha - Ki Tissa 32,7) = Hachem dit à Moché : "lé'h" (va - לֶךְ) qui a une valeur numérique de 50 signifiant : descends de la 50e porte car "ton peuple s'est corrompu".
Et c'est le sens des paroles de nos Sages : "50 portes de compréhension furent créées dans le monde, toutes furent données à Moché sauf une" (guémara Roch Hachana 21b ; Nédarim 38a).

=> Ainsi, nous avons perdu la 50e porte de la compréhension et cette perte figure en allusion à travers les deux lettres noun (נ) inscrites à l'envers dont la valeur numérique est de 50 pour nous faire comprendre que la 50e porte de la compréhension s’est éloignée de nous à cause de la faute du Veau d’or.

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-> Le Zéra Kodech enseigne :
l'Arche sainte renfermait la 50e porte de la compréhension puisque les premières Tables de la loi qui furent brisées ont été déposées à l'intérieur (selon la guémara Béra'hot 8b).
Nous pouvons observer que le mot Arche (aron - ארון) est composé des mêmes lettres que ארו - ן (ohr noun) qui signifie la 50e lumière.
Cette 50e lumière sera dévoilée à l'avenir lors de la délivrance finale, c'est pourquoi Moché pria : "Ce fut quand l'Arche se mettait en voyage, Moché disait : lève-toi, Hachem, que tes ennemis se dispersent et que ceux qui te haïssent, fuient devant toi" (vayéhi binessoa haAron - v.10,35) = et ainsi nous pourrons mériter le dévoilement complet de la 50e porte de la compréhension.
[le verset "vayéhi bénessoa haAron" qui correspond à la 50e porte de compréhension est plus grand que toute la Torah car il inclut en lui les 49 portes de la compréhension qui lui sont inférieures. ]

Dans le second verset, il est mentionné : "Et quand l'Arche se posait, Moché disait : reviens Hachem, parmi les myriades et les milliers d'Israël" (ouv'noukho yomar shouva - v.10,36).
Tant que cette lumière resplendissante et originelle de la 50e porte demeure enfouie, ce sont également toutes les lettres de ce livre de la Torah qui restent cachées avec elle. Dans un avenir proche, lorsque le Créateur ramènera cette lumière pour la dévoiler au monde, ce sont des myriades et des milliers d'âmes d'Israël qui correspondent chacune à une des lettres cachées, qui feront leur apparition.

-> Ainsi, lorsque nous sommes à la synagogue et que nous ouvrons le Hekhal où se trouve le sefer Torah, nous récitons : "vayéhi binessoa haAron ..." . Nous devons prendre conscience que cette 50e porte de la compréhension qui s'est échappée depuis la faute du veau d'or nous fait encore défaut. En récitant ce verset, nous devons éveiller, par notre prière sincère, le retour de cette lumière originelle.
[ nous pouvons remarquer que les lettres du mot machia'h (משיח) correspondent aux initiales de : machia'h (משיח) dévoile (yigalé - יגלה) la porte (chaar - שער) 50 ('hamichim - חמשים). ]
[ Shvilé Pin'has ]

Hachem se révèle à l’homme particulièrement dans l’obscurité

+ Hachem se révèle à l’homme particulièrement dans l’obscurité, d’où l’importance de Le servir dans cette circonstance :

-> "C’est dans une vision que Je me révèle à lui" (Béaaloté'ha 12,6)

-> Rabbi Yé’hezkel de Kozmir explique à partir de ce verset que c’est précisément grâce aux difficultés et aux embûches qu’un homme affronte dans son existence qu’il se rapproche le plus d’Hachem, lorsqu’il parvient à les surmonter. Le terme employé pour désigner la ‘vision’ (qui se dit en hébreu מראה - mar'a) et qui signifie aussi ‘miroir’ en est une allusion. Pour en fabriquer un, l’artisan doit prendre une vitre parfaitement transparente à travers laquelle il est possible de voir tout ce qui se déroule devant lui et y colle une feuille d’argent pur, qui la transforme en miroir. Il en ressort que le but recherché par cet artisan est atteint par une opération consistant à boucher son horizon.
Dès lors, la Torah vient suggérer que c’est en obstruant le champ de vision d’un homme (évoqué dans le verset par le mot ,מראה (mar'a) = miroir) que s’accomplit la fin du verset "Je me révèle à lui" = grâce aux difficultés et à l’obscurité, lorsqu’il ressent que tout est bouché et insoluble, l’homme mérite soudain qu’Hachem se révèle à lui.

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-> "Lorsque tu feras monter les lumières" (Béaaloté'ha 8,1)

Le midrach (Rabba 16,7) commente ce verset de la manière suivante :
Rabbi ‘Hanina enseigne : Hachem dit ‘les yeux que tu as en toi contiennent du blanc et du noir, et tu ne vois pas à travers le blanc mais à travers le noir.’
Si tes yeux qui contiennent du blanc et du noir ne te font voir qu’à travers le noir, Hachem qui n’est que lumière a-t-Il besoin de votre lumière (celle du candélabre)?

Certains Tsadikim (comme le Sifté Tsadik sur la paracha Béaaloté'ha) en tirent une leçon de vie :
on sait que les périodes de l’existence ne se ressemblent pas. Parfois, un homme ressent en lui une grande lumière, claire comme le blanc des yeux. Cela est dû au fait qu’Hachem l’éclaire de Sa propre lumière.
A ce moment-là, il mène une existence sereine, Hachem le guide tranquillement, tant spirituellement que matériellement.
En revanche, il perçoit à d’autres moments que son monde s’obscurcit entièrement comme le noir des yeux et qu’il est assailli de toute part d’épreuves interminables, dues soit à son yétser ara qui le poursuit sans cesse, soit aux vicissitudes matérielles de l’existence.
Certains se trompent et pensent que le travail accompli par l’homme et sa valeur se mesurent essentiellement lorsque Hachem l’éclaire de Sa lumière et non pas quand se côtoient la lumière et les ténèbres, et encore moins lors de l’obscurité totale.

C’est à ceux-là que Rabbi ‘Hanina vient objecter en disant : "Tu ne vois qu’à travers le noir des yeux", c’est précisément dans l’obscurité que tu verras Hachem.
Ne crois surtout pas qu’Il désire davantage les périodes lumineuses car "Hachem est tout entier lumière et il n’a pas besoin de vos lumières".
Par contre, c’est de notre travail pendant les moments obscurs dont Il a besoin (si l’on peut dire) car celui-ci, nul ange dans le Ciel ne peut l’accomplir, et il ne peut être effectué que par l’homme ici-bas.

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-> Nos Sages enseignent (midrach Kohélet rabba 2,9) : "La Torah que j’ai étudiée dans l’épreuve, c’est elle qui m’a aidé!"

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-> Le ‘Hidouché haRim (Likouté Harim Tazria) a dit un jour : "Les ‘Hassidim se considèrent souvent comme éloignés d'Hachem et leur plus grand désir consiste à vouloir ressentir une émotion et une ferveur dans le service d’Hachem.
C’est une sottise, car peut-être veut-on dans le Ciel les aider précisément dans l’obscurité!"

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Il n’y a pas de temps plus propice et plus cher à Hachem que celui où l’homme Le sert alors qu’il se sent loin.
Plus encore, un homme doit rendre grâce à Hachem pour ces périodes ‘d’éloignement’, car le prophète a dit : "De loin, Hachem, Tu m’es apparu" (Yirmiyahou 31,2).
C’est grâce à cet éloignement que l’homme méritera une proximité encore plus grande !

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-> "Les épreuves adoucissent les fautes de l'homme (les fautes suscitant la rigueur)" [guémara Béra'hot 5a]
Le Ohr ha'Haïm ('Houkat) explique que ce sont précisément les épreuves et les difficultés qui adoucissent les rigueurs (dinim) [d'Hachem] et qui font disparaître le mal qui plane au-dessus de la tête d'une personne.

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-> "Les épreuves d'une personne sont une préparation, telles les douleurs de l'enfantement, à la joie et à la délivrance dont il a besoin.
Tu pourras me répondre que l'on n'en voit pas les conséquences immédiates. Certes, mais nous devons néanmoins être convaincus qu'il en est ainsi".
[rav Eïsik Cher, roch Yéchiva de Slabodka]

-> Le Rav Chakh a dit :
Regarde cet aliment que l'on nomme le miel, et réfléchis à cette chose merveilleuse : il est l'oeuvre des abeilles qui, par nature, ne cessent de tourmenter l'homme de toute part. Sans lui laisser de répit, elles l'accablent en volant autour de lui de tous les côtés. S'il se trouve sur leur chemin, elles sont capables de le piquer jusqu'au sang, au point de l'envoyer à l'hôpital.
Néanmoins, c'est précisément d'elles que sort le miel, l'aliment le plus doux au monde ...
Il en est de même de nos 'persécuteurs' : ce sont précisément de ceux qui nous rendent la vie si amère que sortira finalement un miel si doux au palais".

=> Cela ne concerne d'ailleurs pas seulement les persécuteurs au sens littéral du terme, mais toutes sortes de soucis et de "piqûres" qui viennent tourmenter un homme. C'est d'eux que sortira le miel qui adoucira, en fin de compte, son existence.

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-> "Les jours nuageux de la vie annoncent une averse de bénédictions d'en-Haut"
[Noda biYéhouda - rabbi Yé'hezkel Landau]

-> Selon le Noda biYéhouda, les nuages lourds sont en fait imprégnés d'une pluie bénie.
Comme le roi David l'écrit : "C’est lui [Hachem] qui couvre le ciel de nuages, prépare la pluie pour la terre, fait pousser l’herbe sur les montagnes" (Téhilim 147,8).
Nos périodes stressantes et incertaines s'avèrent souvent être des bénédictions déguisées.

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Que personne ne dise jamais : "Hachem m'a abandonné".
Chacun doit au contraire avoir confiance que précisément au moment où il est dans l'épreuve, la miséricorde du Père pour son fils est encore plus grande et que plus que jamais, Il veille sur lui et est à ses côtés dans les moments difficiles.

Le Mabit (dans son Beit Elokim - chaar haTéfila - chap.1) explique ainsi le verset : "Vous servirez Hachem votre D. et Il bénira ton pain et ton eau et Je ferai disparaître la maladie de ton sein" (Michpatim 23,25) = à priori, demande-til, il faut comprendre la cause de ce changement de personne entre le début et la fin de ce verset, qui commence par la 3e personne "Il bénira" et se termine par la première personne "Je ferai disparaître la maladie".
La réponse qu'il en donne est la suivante : "On a écrit "Je ferai disparaître" et non pas "Il a fait disparaître" comme au début "Il bénira ton pain", parce que la Providence Divine d'Hachem sur Ses créatures s'exerce de manière plus particulière lorsqu'il s'agit de les délivrer d'une épreuve que lorsqu'il s'agit de leur prodiguer du bien. Dans ce dernier cas, il est en effet écrit "Hachem est bon avec tous" (Téhilim 145,9).
Par contre, lorsqu'Il doit les délivrer d'une épreuve et manifester Sa miséricorde, une providence individuelle est davantage nécessaire. C'est pour cela qu'au sujet de la bénédiction, c'est la 3e personne qui est employée, alors que pour la délivrance et la guérison des souffrances, il est dit "Je ferai disparaître", à savoir ''C'est Moi qui ferai disparaître la maladie de ton sein, de manière à ce que vous sachiez et que vous compreniez d'où proviennent l'épidémie et la maladie, car c'est Moi qui délivre et guéris tous les vivants par Ma Providence qui s'exerce sur chacun d'entre vous en particulier". "

Cela ressemble à un père de plusieurs enfants qui les aime chacun comme s'il était son fils unique, et qui se souvient d'eux constamment à égalité. Néanmoins, lorsque l'un d'entre eux doit subir une opération et qu'il se trouve sous le scalpel du chirurgien, toute son attention sera dirigée uniquement vers lui afin de lui prodiguer tout ce dont il a besoin pour guérir.
Il en est de même (si l'on peut dire) pour nous : tous les Bné Israël sont Ses fils uniques.

Cependant, lorsqu'un juif se trouve dans l'épreuve, le Créateur manifeste une attention toute particulière à son égard.
Le Tana Dé Bé Eliahou (Rabba chap.18) enseigne à ce sujet : "Béni Soit Celui dont la miséricorde pour Israël est immense et éternelle. Bien qu'ils aient fauté et que Lui soit en colère contre eux, malgré tout, Il les prend en pitié chaque jour, comme il est dit : "Je chanterai les bontés d'Hachem éternellement, je proclamai Ta foi par ma bouche" (Téhilim 89,2) et encore : "Dans toutes leurs épreuves, Il est dans l'épreuve, et Son ange est devant Lui pour les sauver" (Yéchayahou 63,9).
Hachem dit : dans chacune des épreuves d'Israël, Je suis (si on peut dire) avec eux, comme il est dit "Il est dans l'épreuve"."

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-> "Moché parla aux chefs de tribus (matot - מטות) et aux Bné Israël en disant : voici ce qu'Hachem a ordonné" (Matot 26,8)

-> Ce verset, explique le rav de Helmenik, peut être interprété allusivement afin de nous enseigner que lorsqu'un juif se voit déchoir (jeu de mots entre le terme "matot" (מטות), signifiant "les tribus" et le verbe "lin'tot" (לנטות) qui veut dire "pencher, déchoir", et également le mot "mata" (מטה) , ''en bas''), il ne devra pas s'en irriter ni en perdre sa confiance en Hachem.
Au contraire, il devra l'accepter avec amour et joie, convaincu "qu'Hachem a ordonné", que c'est précisément ce que la sagesse Divine a décrété pour lui pour son plus grand bénéfice.
Le rav de Helmenik affirme : "Celui qui agit de la sorte, je lui promets qu'il gravira les sommets de la réussite".

-> Le rav Eliyahou Lopian explique dans le même esprit la guémara (Béra'hot 59b) qui enseigne que "le tonnerre n'a été créé que pour redresser les coeurs tordus".
S'il en est ainsi, on peut, en effet, a priori, se demander pourquoi Hachem le fait retentir précisément avant la tombée de la pluie.

La réponse est que D. désire parfois prodiguer l'abondance dans le monde alors que les mérites sont insuffisants. Il fait alors retentir le tonnerre dans le but de redresser et de soumettre le coeur des hommes à leur Créateur.
De la sorte, ils deviennent aptes à recevoir la bénédiction du Ciel et méritent alors les pluies bienfaisantes.

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Ce qui précède constitue également un enseignement : il arrive parfois qu'un homme subisse dans sa vie spirituelle ou matérielle toutes sortes ''d'éclairs et de coups de tonnerre'', provenant de l'extérieur ou de lui-même. Il devra se rappeler alors qu’ils n’ont pour but que de corriger ce qui ne va pas en lui.
Lorsqu'il redressera ce qui est tordu et affermira sa émouna, il trouvera immédiatement grâce aux yeux d'Hachem et méritera ainsi d'être délivré de ses épreuves.

Hachem trône dans les cieux, mais néanmoins : "Il scrute par les fentes et veille à travers les fenêtres" (Chir Hachirim 2,9) sur le monde entier et Il dirige toutes Ses créatures par les fils de Sa bonté.
Même lorsque le regard humain ne peut le discerner, en tant que 'croyants fils de croyants', nous savons que tout est dirigé par une providence individuelle s’appliquant à chaque instant, pour notre bénéfice, et que rien n'est le fruit du hasard.
Aucun événement ne se produit sans raison et tout est scrupuleusement calculé.

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-> Le rav Elimélé'h Biderman ('Hayé Sarah) enseigne :
Il faut savoir que surmonter une épreuve dans une période de difficultés et d’obscurité est ce qui permet à l’homme de s’élever au plus haut point.
L’un des tsadikim de notre époque explique d’après cela le verset : "Avraham se leva de devant son mort (Sarah)" ('Hayé Sarah 23,3) en se référant au commentaire de Rachi d’un autre verset employant le même terme hébraïque.
"Ainsi fut levé (acquis) le champ de Efron" ('Hayé Sarah 23,17). Rachi explique que ‘son champ subit une élévation en passant du domaine ordinaire au domaine du roi (Avraham)’.
Ici aussi ("Avraham se leva"), on expliquera donc que Avraham subit une élévation spirituelle à la suite de la mort de Sarah, car il prit conscience alors qu’elle ne survint que pour l’éprouver et le faire grandir. Et même si elle ne lui semblait être qu’un malheur, elle lui fut bénéfique.

Pessa’h Chéni

+ Pessa'h Chéni :

-> Pessa’h Chéni signifie le "Second [sacrifice de] Pessa’h". Il marque le jour où quelqu’un qui n’avait pas pu participer au sacrifice de Pessa’h en temps voulu (le 14 Nissan) pouvait accomplir la mitsva exactement un mois plus tard (le 14 Iyar - qui est aussi le 29e jour du Omer).

=> Quelle est l’origine de Pessa’h Chéni?

Un an après la sortie d’Égypte, Hachem ordonna aux Bné Israël d’offrir le Korban Pessa’h l’après-midi du 14 Nissan et de le consommer ce soir-là, grillé au feu et accompagné de matsa et du maror, comme ils l’avaient fait un an auparavant juste avant de quitter l’Égypte.
La Torah relate : "Il y eut cependant des hommes qui s’étaient rendus impurs au contact d’un cadavre et qui ne purent donc pas préparer l’offrande de Pessa’h ce jour-là. Ils se présentèrent devant Moché et Aaron ... et ils dirent: “Pourquoi serions-nous privés d’apporter l’offrande de D. en son temps, seuls parmi les Bné Israël?” (Béaaloté'ha 9,6-7).
En réponse à leur requête, Hachem fit du 14e jour de Iyar un "second Pessa’h" (Pessa’h Chéni) pour quiconque avait été dans l’incapacité d’apporter le Korban Pessa’h en son temps, le 14 Nissan.

-> "Tout homme qui est souillé par un cadavre ou qui est sur une route éloignée, que ce soit pour vous ou pour vos générations, il fera le sacrifice de Pessa'h pour Hachem, c'est au deuxième mois durant le 14e jour" (Béaaloté'ha 9,10-11)

Contexte :
Hachem parla à Moché dans le désert du Sinaï la seconde année de leur sortie du pays d'Egypte en disant : les enfants d'Israël feront le Korban Pessah en son temps le 14ème jour ... Ils firent le sacrifice de Pessa'h le 14eme jour du premier mois comme Hachem l'avait demandé ... Au même moment, il y eut 2 décès au sein du peuple d'Israël. Moché ordonna à 2 hommes d'enterrer les deux défunts le plus rapidement possible afin de limiter leurs souffrances. Les hommes s'exécutèrent mais réalisèrent ensuite qu'ils resteraient souillés par leur proximité avec les défunts jusqu'au jour du Korban Pessa'h.

Ces hommes allèrent voir Moché et s'épanchèrent sincèrement, désespérés de ne pas pouvoir offrir le Korban Pessa'h comme le reste du peuple du fait de leur impureté, comme il est écrit : "Les hommes qui se trouvaient souillés par des cadavres humains ne purent faire le sacrifice de Pessa'h.... Ils se présentèrent devant Moché et Aharon ce même jour et dirent : nous avons écouté ton ordonnance et à présent, nous sommes souillés par des cadavres. Pourquoi serions-nous privés d'offrir le sacrifice de l'Eternel en son temps ? Moché leur répondit: restez debout et j'écouterai ce que Hachem ordonnera à votre sujet" (Béaaloté'ha 9,7-9).

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=> A cette époque, qui étaient ces hommes devenus impurs?
-> Différents points de vue sont rapportés par le Talmud (voir Soucca 25a-25b). On peut citer :
1°/ les porteurs du cercueil de Yossef.
2°/ Michaël et Elitsafane, les cousins d’Aaron, qui furent charger d’inhumer Nadav et Avihou (voir Chémini 10,4).
3°/ Ceux qui s’occupèrent d’un "mét mitsva" (un mort qui n’a personne d’autre disponible pour l’enterrer).
[la guémara (Soucca 25a) rapporte que si des gens trouvent un cadavre abandonné d'un inconnu, ils ont la mitsva de l'ensevelir].
=> C'est pourquoi, le Sforno rapporte que ces personnes ont dit à Moché, qu'une mitsva doit entraîner une autre mitsva, et non priver celui qui l'a accomplie de l'opportunité d'en observer une autre.

=> Qui était concerné par Pessa’h Chéni?
La Torah écrit : "Parle ainsi aux Bné Israël : Si quelqu’un se trouve souillé par un cadavre, ou sur une route éloignée, parmi vous ou vos descendants … c’est au deuxième mois, le quatorzième jour, vers le soir, qu’ils le feront (le Korban Pessa’h)" (Béaaloté'ha 9,10).

La Michna [Pessa’him 9, 1] enseigne : "Celui qui était rituellement impur ou sur une route éloignée (du seuil de la cour du Temple et au-delà) et n’a pas observé le premier Pessa’h doit observer le 2e Pessa’h. Si quelqu’un a involontairement oublié ou a été empêché en raison de circonstances indépendantes de sa volonté et n’a pas observé le premier Pessa’h, lui aussi doit observer le deuxième Pessa’h".

=> Quelle est la différence entre le premier Pessa’h et le second Pessa’h?

-> Le 2e Pessa'h diffère du premier dans la mesure où il ne comporte aucun jour de fête, pas même pour ceux qui apportent alors le sacrifice pascal.
D'autre part, bien qu'ils n'aient pas le droit de consommer des produits fermentés ('hamets) en même temps que l'offrande (v.9,11), ils ont le droit de posséder et de manger du 'hamets le jour même où ils l'apportent (Rachi ; guémara Pessa'him 95a).

Une autre différence est que le sacrifice offert le premier (Pessa’h) nécessite la récitation du Hallel lorsqu’il est mangé tandis que le second (Pessa’h) ne nécessite pas la récitation du Hallel lorsqu’il est mangé…

=> Quel est le statut de Pessa’h Chéni?
Les Sages de la guémara évoquent 3 statuts possibles de Pessa’h Chéni :
1°/ il s’agit d’une fête à part entière (réguel mipné atsmo) ;
2°/ il s’agit d’un rattrapage du premier Pessa’h (tachloumim) ;
3°/ il s’agit d’une réparation du premier Pessa’h (tikoun).
Chacun de ces points de vue conduit à conséquences halakhiques différentes [voir guémara Pessa’him 93a].

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=> Quelles leçons nous apprend Pessa’h Chéni?

On peut citer :

-> d'après le Sifré :
Un certain nombre de personnes n'avait pas pu apporter le sacrifice de Pessa'h parce qu'elles étaient impures. Ces hommes, animés du désir ardent de vivre ce moment exceptionnel, firent appel à Moché. D. approuva leurs nobles intentions et les récompensa en révélant à leur propos le nouveau commandement de Pessa'h Chéni, la seconde possibilité d'apporter le sacrifice de Pessa'h, un mois après la date fixe de Pessa'h.
En effet, bien que ce fût d'ordinaire par l'intermédiaire de Moché que D. faisait connaître Ses commandements, Il distingua ces hommes afin de rendre hommage à leur désir sincère de s'élever au niveau spirituel, et c'est par leur entremise qu'Il promulgua ce nouveau commandement.

-> dans un divré Torah, le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
La capacité d'apporter un korban Pessa'h à Pessa'h Chéni est une nouvelle hala'ha, qui a été entièrement créée par le fort désir de juifs qui ne voulaient pas manquer [la possibilité d'offrir] le korban Pessa'h (même s'ils avaient de bonnes excuses pour ne pas le faire).
Cela nous apprend sur la force du désir. Il ne faut jamais dire que quelque chose est impossible, car si tu le veux vraiment alors Hachem peut faire que cela se réalise.
[selon nos Sages si une personne désire se purifier alors du Ciel on l'aide. (ainsi, si nous témoignons d'un désir fort, alors cela permet ensuite d'avoir Hachem qui vient nous aider, et tout devient possible! [comme avec Pessa'h Chéni] )]

Le rav de Shinov dit que Moché était la personne la plus humble. Il n'était jamais sûr que Hachem parlera avec lui.
Cependant, Moché était certain qu'en l'honneur de ces personnes qui désiraient tellement apporter le korban Pessa'h, alors Hachem se présentera à lui (lui indiquant la nouvelle halakha).

[selon nos Sages, le désir est quelque chose de très puissant. On peut citer :
- si quelqu'un a des désirs spirituels qu'il ne peut malheureusement pas accomplir (ex: donner davantage à la tsédaka mais il n'en a pas les moyens, étudier davantage mais il faut travailler), alors Hachem va compter comme s'il avait réalisé cela de la meilleure des manières possibles.
(ainsi, plus on désire donner, s'investir dans des choses spirituelles, plus on sera récompensé pour cela)
- une fois que le machia'h est là, la présence d'Hachem est tellement claire qu'il n'y a plus de libre arbitre, et donc de vraies récompenses pour nos mitsvot. On restera au niveau qu'on aura attend lors de la venue du machia'h.
Cependant, le Maharal enseigne que si une personne a des désirs spirituels énormes et qu'il n'a pas eu le temps ou les capacités de les accomplir, alors même une fois que le machia'h sera arrivé, il pourra ensuite continuer de monter jusqu'à atteindre ces niveaux.
(ainsi plus on a sincèrement des désirs spirituels élevés (ex: je veux être comme Avraham, donc avant le machia'h je fais tout pour suivre son exemple selon mes capacités et situation personnelle), alors plus on pourra après la venue du machia'h tendre vers son niveau)
- "Tout homme dont le cœur est inspiré viendra " (Vayakel 35,21)
Le Ramban écrit que la Torah se réfère à ceux qui vinrent tisser, coudre et construire le michkan. Où ces personnes avaient-elles appris à effectuer des tâches si habiles?
Le Ramban répond qu’elles découvrirent ce talent caché, grâce à leur profond désir d’accomplir la volonté d’Hachem, d’aider à construire le Michkan. En voyant une telle ardeur, Hachem leur donna la possibilité de faire des choses qu’elles n’avaient jamais apprises.
[ainsi, les gens dont le cœur fut inspiré pour accomplir la volonté d’Hachem et construire le michkan découvrirent des forces et des talents complètement insoupçonnés. Nous avons tous également la capacité de dépasser nos limites et de réaliser ce qui nous parait impossible, mais la condition préalable est : d'avoir un profond désir d’accomplir la volonté d’Hachem. ] ]

-> Rachi (Béaaloté'ha 9,1) écrit : "pourquoi [le livre de Bamidbar] ne commence-t-il pas par le présent chapitre (sur Pessa'h Chéni)? Parce qu’il jette un discrédit sur Israël, lequel, au long de tous les 40 ans de son séjour dans le désert, n’a présenté que cette fois-là le korban Pessa'h.
[la Torah ne voulait pas commencer le livre de Bamidbar par un récit ne mettant pas les Bné Israël sous leur meilleur jour.]

Dans le désert on ne faisait pas de brit mila sur les nouveau-nés car cela était dangereux dans un milieu si hostile, et ainsi il leur était interdit d'apporter un korban Pessa'h (puisque non circoncis).
[les parents d'enfants incirconcis ne sont pas autorisés à apporter l'offrande de Pessa'h ; or, pour des raisons de santé, il était dangereux de circoncire des nouveau-nés dans le désert (guémara Yébamot 71b).
A cause de la faute des explorateurs, les Bné Israël n'ont pas pu rentrer en terre d'Israël la 2e année du désert, et alors pouvoir y offrir ce korban (au lieu de cela ils y sont restés 40 ans)]
=> Ainsi, pourquoi cela est-il considéré comme une disgrâce le fait qu'ils n'ont pu amener un korban Pessa'h qu'au bout de la 1ere année dans le désert?
Le Imré Emet répond : si les juifs dans le désert auraient désiré de tout leur coeur pouvoir apporter un korban Pessa'h, Hachem aurait alors fait que cela puisse devenir possible.
De même que Hachem a trouvé un moyen pour que les personnes impures à Pessa'h puissent amener un korban à Pessa'h Chéni, de même Hachem aurait pu trouver une solution pour permettre à la génération du désert d'apporter un korban Pessa'h [de la 2e à la 40e année].
=> Leur disgrâce a été qu'ils n'ont pas assez désiré.
[cela nous apprend que nous devons travailler à renforcer nos désirs de spiritualité, et s'ils ne deviennent pas encore réalité nous devons avoir conscience que rien qu'à l'état de désir ils ont une valeur énorme aux yeux d'Hachem! ]

-> Le 'Hidouché haRim explique que force est de dire que ces gens ne 'demandèrent' pas : "Pourquoi serions-nous privés?", mais ils supplièrent du fond du cœur : "Pourquoi ... pourquoi? Nous savons que nous sommes impurs, mais nous voulons faire partie de ceux qui apportent le sacrifice d'Hachem".
C'est pourquoi ce désir brûlant conduisit à ce qu'une nouvelle Loi soit énoncée.
=> C'est l'enseignement que Pessa'h Chéni transmet à chaque juif, quels que soient sa situation et l'endroit où il se trouve : s'il se tourne vers Hachem en suppliant avec conviction : "pourquoi serais-je privé", alors, même plongé dans les vanités de ce monde, s’il désire de tout son cœur "voir le Roi", Hachem lui ouvrira les portes du Ciel.
Il méritera ainsi de se sanctifier et de pénétrer dans Son Saint palais.

Voyons combien le désir possède une force considérable : nos Sages nous enseignent (Midrach Chmouël Rabeta §3) qu'avant la naissance du prophète Chmouël, une voix céleste retentit et annonça : "Un enfant va naître du nom de Chmouël, qui méritera la prophétie d'Hachem".
Que firent les Bné Israël?
Comme ils désiraient ardemment que leur fils soit prophète,
chacun appela le sien de ce prénom.
Dans les faits, seul le fils de 'Hanna mérita d'être prophète ; cependant, le désir si intense de tous ces parents leur valut que leur fils prophétise une fois au moins dans sa vie.

-> Le rabbi Yossef Its’hak de Loubavitch avait l’habitude de dire :
"Pessa’h Chéni enseigne qu’une situation n’est jamais désespérée", il n’est jamais trop tard car il est toujours possible de rectifier les choses.

-> D'après le Séfer HaSi’hot :
L’exil ressemble à un état d’impureté ou à un éloignement de la source de la sainteté, les situations où s’applique Pessa’h Chéni.
Le commandement de Pessa’h Chéni ne fut dévoilé qu’à la suite de l’exigence prononcée "des hommes qui s’étaient rendus impurs au contact d’un cadavre…: “Pourquoi serions-nous privés”"
=> De même, Hachem attend de nous que nous réclamions avec insistance la guéoula du Peuple Juif pour nous envoyer le machia’h.

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-> Le Zohar (III, 152b) enseigne à propos de Pessa'h Chéni :
"En ce jour, une proclamation est faite qui annonce : ''Celui qui n'a pas encore contemplé la Présence Divine, qu'il vienne durant ces jours-ci contempler la face du Seigneur Hachem, avant que les portes ne se ferment.''
Quel jour cette proclamation est-elle faite ? Le quatorze du deuxième mois (le 14 Iyar), car à partir de ce jour et durant sept jours, les portes restent ouvertes et se ferment ensuite."

=> Selon le Zohar en ce jour Hachem ouvre les Portes du Ciel.

[plus encore, ce même Zohar (Béaaloté'ha 152) nous enseigne que : "depuis Pessa'h Chéni (le 14 Iyar), les cieux sont ouverts pendant une semaine, puis ils se referment".
=> Combien nous devons profiter de cette opportunité de 7 jours pour abonder en prières et maximiser ainsi leur impact! ]

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-> On a vu précédemment que selon la guémara (Soucca 25a), Rabbi Akiva qu'il s'agissaient de Michaël et Elitsafan qui s'étaient occupés de la sépulture de Nadav et Avihou. (occupés à les enterrer, et le 7e jour et dernier jour de leur état d'impureté tombait la veille de Pessa'h, leur empêchant de faire le sacrifice Pessa'h ce jou-là)

=> Pourquoi Michaël et Elitsafan furent-ils choisis par Moché pour enterrer Nadav et Avihou?

-> Le Shvilé Pi'nhas nous explique :
Pour répondre à cette question, commençons par rapporter la guémara ('Houlin 7b) : "Les Justes sont plus grands après leur mort que durant leur vivant, comme il est écrit : "Les gens aperçurent une de ces bandes, des réchaïm, un jour qu'ils enterraient quelqu'un, ils jetèrent le corps dans le sépulcre d'Elicha. Au contact des ossements d'Elicha, le défunt ressuscita et se remit debout" (Méla'him II 13,21)."

Rachi explique qu'il s'agissait d'un racha qui n'était pas destiné à être enterré auprès des Justes. De son vivant, lorsqu'Elicha chercha à ressusciter le fils de la Shounamite, il dut placer ses lèvres sur les siennes, ses yeux sur les siens et implorer la Miséricorde divine. Après sa mort, un simple contact avec ses ossements fit ressusciter ce racha.

D'après cet enseignement, nous pouvons affirmer que [les Justes] Nadav et Avihou étaient plus élevés après leur mort que durant leur vivant. En effet, lorsque Michaël et Elitsafan s'occupèrent de leurs dépouilles, ils furent en contact avec la grandeur de ces derniers. Ils ressentirent le même élan que connurent Nadav et Avihou pour accomplir le service divin mais qui précipita leur mort du fait de leur empressement.
Michaël et Elitsafan furent alors épris d'un désir ardent d'accomplir le commandement du Korban Pessa'h alors qu'ils en étaient exemptés du fait de l'impureté qu'ils contactèrent au contact des dépouilles.
Toutefois, contrairement à Nadav et Avihou qui furent punis de mort pour avoir prononcé une loi devant leur maître Moché motivés par un amour sincère pour le Créateur, Michaël et Elitsafan furent attentifs d'accomplir ce commandement uniquement après en avoir reçu l'ordre de Moché.
Ils exprimèrent leur profond désarroi sans pour autant transgresser cet interdit et méritèrent de recevoir cette une nouvelle mitsva qui n'avait pas encore été énoncée, celle de Pessa'h chéni.

"Or, le jour où l’on eut érigé le Michkan" (Béaaloté'ha 9,15)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
De ce verset, Abayé (dans la guémara Shvouot 15b) apprend qu’on ne montait pas le Michkan la nuit mais seulement le jour.
La raison en est que le Mishkan représente une proximité ultime entre Hachem et le peuple d’Israel, et cette proximité ne peut se construire que le jour, car la nuit et l’obscurité représente l’exil et l’emprise des forces du mal tandis que le jour représente la lumière de la guéoula.
Ce verset vient donc aussi nous enseigner de ne pas essayer de provoquer les événements et d’essayer de reconstruire le Temple pendant l’obscurité de l’exil, mais d’attendre la venue de machia'h et la lumière de la guéoula, là où il sera enfin possible de retrouver cette proximité avec Hachem que l’on a eu grâce aux 2 Temples et le Michkan. Très rapidement b'h. Amen!

"Le peuple sortit ramasser (la manne)" (Béaaloté'ha 11,8)

-> Un jour, le 'Hafets 'Haïm demanda à un disciple : "Nos Sages enseignent que la manne pouvait avoir tous les goûts. Quand un homme pensait à un certain goût, on pouvait ressentir ce goût dans la manne. Mais si un homme ne pensait à rien de particulier, dans ce cas la manne prenait quel goût?"
Le 'Hafets 'Haïm n'attendit pas la réponse et poursuivit de lui-même : "Si on ne pensait à aucun goût, alors la manne n'avait aucun goût. Et sais-tu pourquoi? Parce que la manne était une nourriture spirituelle, qui descendait du ciel. Et dans le spirituel, on ne peut ressentir du goût que si on met de la pensée. Ainsi, celui qui étudie la Torah, prie ou encore fait des mitsvot sans concentration et sans penser à ce qu'il fait, il n'en ressentira aucun "goût". Mais plus il mettra de la pensée et de la ferveur, et plus il en sentira le goût".

Parfois des gens accomplissent toutes les mitsvot sans ressentir de goût. Ils peuvent même avoir l'impression que la Torah est une contrainte et non un plaisir. La raison est qu'ils ne mettent pas de pensée dans ce qu'ils font.
Mais quand on sert Hachem avec conscience, alors on en ressentira une joie et un plaisir intense.

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-> Le midrach (Chir Hachirim (966 Yalkout Chimoni) enseigne : "la manne était bonne pour le Klal Israël, ils en recevaient largement et ils pouvaient y trouver 546 goûts différents, valeur numérique du mot matoq (doux). Comme cela est écrit dans le Chir Hachirim : "oupir'yo matok lé'hiki" (son fruit était doux à mon palais)".

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-> Le Chav Chematata (dans son introduction) explique que la manne avait comme particularité de pousser un homme vers la Torah et les mitsvot comme l'écrit le Beit Yossef (dans son Séfer Maguid Mecharim).
Le Midrach Yalkout Réouvéni (Béchalla'h) rapporte que l'ange qui distribuait la manne était l'ange chargé de l'étude la Torah, ce qui confirme que la manne poussait ceux qui la consommaient vers l'étude de la Torah.
Inversement, la manne privait des taavot (désirs) vers la matière et vers ce monde-ci car un désir pour la Torah ne peut pas se maintenir chez une personne qui éprouve un désir pour la matière ; et l'apparition d'un désir pour l'un implique forcément la disparition d'un désir pour l'autre.
Il en ressort que ceux qui mangeaient tout le temps la manne et ne consommaient pas d'autres aliments (viandes ou autres aliments qu'ils possédaient [dont ceux achetés à des marchands non-juifs]) voyaient se développer en eux une forte volonté vers l'étude et un dégoût de la matière, vu que la manne les privait de taava (désir).

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-> "Le peuple alla déambuler, ils récoltèrent (la manne), la moulurent dans la meule ou la pilèrent au pilon et la cuisirent au four ... et son goût était comme celui des beignets à l’huile" (Béaaloté'ha 11,8)

-> Le Zohar (2, 62b-63a) commente en disant "Maï Chatou? Chétouta Havou Nasbé Lagavmayou Béguine Dé Lo Havou Bné Mnéémouta" = ce qui signifie que parmi les Bné Israël se trouvaient des gens de cette génération qui choisirent d’aller dans la voie de la stupidité. Et en quoi consistait-elle?
En cela qu’ils "la moulurent, la pilèrent et la cuisirent".
Cela, affirme le Zohar, fut provoqué par leur manque de émouna. En d’autres termes, si leur foi avait été suffisamment solide, ils auraient été convaincus que leur nourriture allait parvenir jusqu’à leur bouche, prête à être consommée sans qu’ils aient à se fatiguer autant à la moudre et à la piler.

-> Par ailleurs, le même Zohar enseigne que la manne répandait un parfum de paradis parce qu’en tombant du ciel, elle traversait le Gan Eden.
De même, certains parmi les Bné Israël en ressentaient tous les goûts les plus exquis du monde.
Cependant, le méritaient que ceux qui ne faisaient pas d’efforts outre mesure pour la consommer. Par contre, ceux qui la moulaient à la meule n’en sentaient que le goût mentionné dans le verset "comme celui des beignets au miel", et pas plus.

=> Il en ressort qu’à cause de son inquiétude due à son manque de émouna, l’homme, loin de gagner quoi que ce soit, finit même par s’occasionner une perte.