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Le bénéfice de la lecture de la Shira

+ Le bénéfice de la lecture de la Shira :

-> Le Magid de Trisk (séfer Magen Avraham) écrit que chaque année, [le Shabbath] lorsque la Shira est lue, le "Kéter Mal'hout" (Royauté Divine) est révélé.
Lorsqu'un roi revêt sa couronne royale, il agit avec indulgence envers ses citoyens. De même, lorsque Hachem revêt Sa couronne, Il pardonne certainement à tout le peuple juif nos fautes et nous accorde de nombreuses bénédictions en spiritualité et en matérialité.

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-> "Et le peuple vit Hachem" (Béchala'h 14,31).
Nos Sages enseignent (Mékhilta, Béchala'h 15,2) : "Même une servante a vu à la Mer Rouge ce que le prophète Ye’hezkel ben Bouzi n’a pas réussi à voir".
Le peuple eut une vision prophétique tellement nette d'Hachem qu’ils pointèrent tous du doigt et s’écrièrent: "c'est mon D. (zé Eli), je veux Le glorifier".

[chaque année, lorsque nous lisons cette paracha, on vit de nouveau l'influence de ce moment. En ce sens, il y a une révélation très importante de la divinité, et c'est un moment propice pour recevoir de belles bénédictions divine, comme vu précédemment. ]

"Voici, je vais faire pleuvoir pour vous un aliment des cieux, que le peuple sorte et ramasse la ration du jour" (Béchala'h 16,4)

-> Le rav Moché de Kobrin (cité dans Imrot Moché) explique qu'Hachem dit qu'Il fera pleuvoir du Ciel la sagesse de reconnaître que le "pain", c'est-à-dire la parnassa, vient du Ciel.

-> Le rav Hirsch de Rimanov (Bé'érot Hamayim) note que le verset dit en fait : "je fais pleuvoir" (ani mamtir), au présent.
Nous en déduisons qu'Hachem dit au peuple juif qu'Il fera pleuvoir la subsistance pour eux à chaque génération. Cependant, si la nation "sort" des murs du bita'hon, elle devra alors "ramasser", elle devra travailler dur pour assurer sa subsistance.

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-> La Mékhilta déclare : "La Torah n'est donnée qu'à ceux qui mangent de la manne".

-> Le rabbi Mendel de Kotzk demanda un jour à son assistant comment cette déclaration était communément comprise. Le préposé répondit que l'on dit que cela fait référence à ceux qui sont soutenus par d'autres et qui n'ont pas à s'inquiéter de leur parnassa. Par conséquent, ils peuvent apprendre en toute tranquillité et sérénité.

Le rabbi de Kotzk a répondu : "Je dis que c'est le contraire qui est vrai. La Mékhilta parle de personnes qui travaillent dur pour gagner leur vie, mais qui ne s'inquiètent pas du tout et font confiance à Hachem pour subvenir à leurs besoins. Ils sont semblables à ceux qui ramassaient de la manne dans le désert chaque jour et ne s'inquiétaient pas du lendemain.
Au contraire, ils faisaient confiance à Hachem pour envoyer la manne le lendemain. La Torah est donnée à des juifs comme ceux-là!"

"Israël vit la grande main dont Hachem s'était servi pour frapper les égyptiens, et le peuple craignit Hachem, et il crut en Hachem et en Moché, Son serviteur. Moché et les Bné Israël chantèrent alors ce chant" (Béchala'h 14,31)

-> Le séfer Zichron Shmouel écrit au nom du Maor vaChémech, que le concept de la émouna ne s'applique pas aux choses que l'on peut voir avec ses yeux. La émouna s'applique plutôt à la croyance en des choses que l'on ne peut pas voir.

Notre émouna dans les choses que nous ne pouvons pas voir est un héritage que nous avons reçu des Avot (Patriarches). C'est ainsi qu'il explique les mots de nos Sages (guémara Shabbath 31a) : "La émouna est séder Zéraïm". La émouna est quelque chose qui est planté (nizra) en nous par nos Patriarches.

Le Maor vaChémech continue : Lors de l'ouverture de la mer Rouge, Hachem s'est révélé à toute la nation. Même une servante à la mer a vu plus que le prophète Yé'hezkel n'a jamais vu.
Si c'est le cas, comment cela peut-il être considéré comme de la émouna? S'ils l'ont vu de leurs yeux, comment cela peut-il être une véritable émouna?

La réponse est la suivante : "Ils crurent en Hachem et en Moché, Son serviteur. Et Moché chanta (az yachir Moché)". Nos Sages (Sanhédrin 91b) expliquent que le verset dit en fait que "Moché chantera" dans le futur (az yachir). Il s'agit d'une allusion à la résurrection des morts (té'hiyat hamétim).

En conséquence, à ce moment, la émouna de la nation juive se trouvait dans la résurrection des morts, qu'elle n'avait pas encore vue de ses yeux.

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+ La Shira crée la émouna :

-> Le Zichron Shmouel ajoute une autre réponse à la question du Maor vaChémech en citant le midrach qui dit qu'Hachem a dit à Moché qu'il instillerait la émouna dans les cœurs du peuple juif.

Il explique que le verset peut être interprété comme signifiant qu'ils ont cru en Hachem et en Moché, Son serviteur, grâce au pouvoir de la Shira.
Hachem a mis du pouvoir dans la Shira pour accorder la émouna au peuple juif. C'est pourquoi, chaque fois que nous disons la Shira (ex: à cha'harit), nous faisons entrer la émouna dans nos cœurs.
Cette génération a tout vu de ses yeux et n'a pas eu besoin de la émouna pour elle-même, mais elle a créé la Chira qui fournira la émouna à toutes les générations suivantes.

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+ La Shira & la force d'aspirer à une perfection future :

-> Le midrach (rabba 23:4) dit : "Depuis le moment où Hachem a créé le monde jusqu'à ce que les Bné Israël se tiennent au bord de la mer Rouge, personne n'a dit de Chira à Hachem. Il a créé Adam Harichon, mais celui-ci n'a pas dit Chira. Il a sauvé Avraham de la fournaise ardente, mais il n'a pas dit Chira. Il a évité à Its'hak d'être sacrifié, mais il n'a pas dit Chira. Il a sauvé Yaakov de l'ange, mais il n'a pas dit Chira. Lorsque les Bné Israël se sont approchés de la mer Rouge et qu'elle s'est ouverte, ils ont immédiatement dit une Shira".

Les commentateurs demandent pourquoi, les Patriarches (Avot) n'ont pas dit de Shira?

Le rav Yissa'har Dov de Belz répond que la guémara et le Choulkhan Aroukh disent qu'il faut être rigoureux et ne dire Shira qu'avec un corps et une âme purs et propres.
Les Patriarches étaient très humbles et pensaient qu'ils étaient assez grands (spirituellement) pour dire une Shira. C'est pourquoi ils ne l'ont pas prononcée.
Mais le peuple juif a dit une Shira au bord de la mer parce qu'ils avaient mérité une révélation d'Hachem et qu'ils l'avaient vu détruire leurs ennemis. Puisqu'ils se tenaient tous là et qu'ils vivaient des miracles ensemble, par le mérite de leur unité, ils étaient jugés suffisamment grands (spirituellement) pour dire une Shira.

Grâce à ce concept, il explique les paroles du Arizal selon lesquelles si l'on dit la Shirat haYam avec concentration, on "mérite" de la dire dans le monde à Venir. On peut se demander pourquoi il dit que la personne "mérite", plutôt que de dire qu'elle "méritera".

Il répond que l'on peut se demander comment nous sommes autorisés à dire une Shira. Comme nous l'avons dit, on ne peut dire une Shira qu'avec un corps et une âme purs. Dans ce cas, comment pouvons-nous prétendre dire une Shira (même nos Avot n'ont pas osé)?

La réponse est que nous espérons qu'un jour nous serons rectifiés et que nous deviendrons des personnes pures et parfaites. Par conséquent, nous pouvons dire une Shira maintenant en gardant cet espoir à l'esprit.
Ainsi, nous "méritons" de la dire dans le monde à Venir, ce qui signifie que nous méritons de dire la Shira maintenant, dans ce monde, parce que nous espérons qu'à l'avenir, dans le Olam Haba, nous deviendrons parfaits.

Un juif reste toujours précieux aux yeux d’Hachem

+ Un juif reste toujours précieux aux yeux d'Hachem :

"Pharaon s'approcha et les Bné Israël levèrent leurs yeux" (Béchala'h 14,10)

-> Le Zohar explique ce verset comme signifiant que Pharaon a rapproché les juifs de leur père au Ciel.

Le rabbi de Lisk (séfer Akh Pri Tévoua) explique en citant l'explication du Chlah hakadoch des mots que nous récitons dans les prières : "Tu nous as choisis parmi toutes les nations" (acher ba'harnou mikol aamim).
Le Chlah explique que même à une époque où le peuple juif n'étudie pas autant de Torah et n'accomplit pas autant de mitsvot qu'il le devrait, il reste énormément supérieur à toute autre nation, et c'est la raison pour laquelle Hachem nous choisit parmi toutes les autres nations.

Dans cette optique, le rabbi de Lisk explique que Pharaon nous a rapprochés d'Hachem parce que la différence entre le peuple juif et lui était si clairement évidente.
[avec une vision extérieure, on pourrait se dire que Pharaon, chef de la plus grande puissance du monde de l'époque, avec des terres et des richesses énormes, était quelqu'un d'important, et pourtant avec le regard de Vérité du Ciel, aux yeux d'Hachem il valait zéro par rapport à l'importance et l'amour d'Hachem envers le juif le plus simple, le juif le plus fautif. ]

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[ les juifs en Egypte ont atteint le 49e niveau d'impureté sur 50, et malgré cela ils étaient toujours aussi précieux et aimés d'Hachem.
De même, même si un juif a pu faire les pires choses dans sa vie (que D. préserve), l'amour d'Hachem a son égard ne change pas, c'est toujours un enfant adoré et précieux de papa Hachem, surtout en comparaison des non juifs. ]

Seul celui qui met toute sa confiance en Hachem peut être sauvé

+ Seul celui qui met toute sa confiance en Hachem peut être sauvé :

"Il advint, lorsque Pharaon laissa partir le peuple ... en effet, Hachem dit : "De peur que le peuple ne se ravise en voyant la guerre et ils retourneront en Egypte"." (Béchala'h 13,17)

-> Le séfer Kédouchat Yomtov demande : puisque Hachem peut tout faire, pourquoi n'a-t-il pas fait en sorte qu'il soit impossible au peuple juif de retourner en Egypte (ne leur laissant pas cette option)?

Il répond en citant le verset : "Si vous dites dans votre cœur : ces nations sont plus grandes que nous. Comment pourrons-nous leur prendre le pays? Ne les craignez pas" (Vaét'hanan 7,17-18).
Le séfer Bina lé'Itim explique que le verset dit que peuple juif ne doit pas penser qu'il peut prendre la terre [d'Israël] par lui-même. Ils ne doivent pas croire que leur armée peut vaincre les armées des non juifs.
Si quelqu'un pense cela, il a en fait de bonnes raisons d'avoir peur, car on ne peut pas être victorieux par sa propre force, comme il est écrit : "car ce n'est pas la force qui fait le vainqueur" (I Shmouel 2,9).
Cependant, si quelqu'un voit que les armées des non juifs sont plus importantes que les siennes, et qu'il reconnaît qu'il n'a aucun moyen naturel de les battre et de leur prendre le pays, et que, par conséquent, il place sa confiance en Hachem, alors il n'a aucune raison d'avoir peur car Hachem accomplira des miracles pour le sauver et lui donner le pays.

En gardant cela à l'esprit, le Kédoucha Yomtov explique le verset comme signifiant que si la nation juive voyait une guerre et pensait qu'elle peut se sauver en retournant en Egypte, elle serait en grand danger. S'ils croient qu'ils ont un moyen de se protéger, Hachem ne pourra pas les sauver.
[d'un côté, on peut bouger les lèvres en demandant à l'aide à Hachem, mais en nous on déclare fièrement que sinon c'est pas si grave, on a un plan B, retourner en Egypte. Certes, on doit faire hichtadlout, mais on doit tout miser à 100% sur Hachem pour mériter qu'en retour Il puisse nous aider à 100%.
On veut tout que D. nous aide, mais pour cela il faut "donnons de la force à D." (Téhilim 68,35), en étant convaincu que notre aide ne peut venir que d'Hachem. Grâce à cette force qu'on Lui donne, Il pourra alors pleinement nous combler du meilleur. ]

C'est pourquoi Il les a conduits à travers le désert, afin qu'ils voient qu'ils n'ont aucun moyen naturel de se sauver et qu'ils reconnaissent que leur seule option est de faire confiance à Hachem.
Par ce mérite, Hachem sera capable de les protéger et de les sauver miraculeusement de tous les dangers.

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-> Le Alter de Novardok disait que si un homme plaçait sa confiance totale en Hachem et acceptait qu'il soit le seul à pouvoir le protéger et le sauver, il serait certainement sauvé. Malheureusement, de nombreuses personnes ne reconnaissent pas ce fait et ont tendance à croire que le bita'hon est une forme de "hichtadlout supplémentaire" (l'essentiel réside dans mes efforts, et accessoirement je mets ma confiance en Hachem, ça ne fait pas de mal! ).
En d'autres termes, ils pensent qu'ils doivent faire tout ce qu'ils peuvent par eux-mêmes (sans l'aide d'Hachem), et qu'en plus, en sorte d'extra, ils doivent avoir du bita'hon.
A cause de cet état d'esprit erroné, ils ne reçoivent pas leur salut, leur délivrance à leurs soucis.

Chaque juif est important aux yeux d’Hachem

+ Béchala'h - Chaque juif est important aux yeux d'Hachem :

-> Le Sfat Emet rapporte les paroles du midrach sur le verset : "Afin de couper la mer Rouge en morceaux" (Téhilim 136,13), à savoir : "La mer Rouge fut coupée en 12 morceaux, un pour chaque tribu", et il pose la question : "Que cela peut-il nous faire (à savoir : quelle utilité y avait-il à faire un aussi grand miracle)?"

Le Sfat Emet d'expliquer :
"C’est seulement pour nous faire savoir que chaque tribu était digne, à elle seule, que la mer s'ouvre pour elle, et plus encore, que chaque juif est, à lui seul, une raison suffisante de fendre, d'ouvrir, la mer Rouge.
C’est pourquoi il est écrit : "Tu as, par Ta force, mis la mer en miettes" (Téhilim 74,13), les miettes faisant allusion au fait que chaque membre du peuple d’Israël (chaque juif!) avait une part dans la mer Rouge."

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=> On voit de là, à quel point chaque juif(ve) individuellement est important aux 'yeux' d'Hachem, à quel point Hachem aime chacun, désire notre proximité et notre service divin unique.
[chaque matin (dans cha'harit), nous disons la chirat hayam, on doit s'imaginer comme traversant la mer Rouge, on peut alors avoir en tête que Hachem a ouverte la mer par mon seul mérite!
Plus nous développons notre conscience d'à quel point nous sommes précieux pour papa Hachem, le Maître du monde (on est Son enfant unique adoré, quoiqu'on fasse), plus on en viendra à vouloir Lui faire plaisir en faisant Sa volonté, avec joie, fierté et zèle. ]

"Parle aux Bné Israël et qu'ils fassent demi-tour et campent devant Pi-ha'hirot" (Béchala'h 14,2)

-> Pourquoi était-il nécessaire que Moché ordonne aux juifs de faire demi-tour? Parce qu'ils suivaient les Nuées de Gloire dans le désert, Hachem aurait pu simplement les diriger vers la mer et le peuple aurait suivi.

Le Sfat Emet répond que Hachem a délibérément choisi cette méthode pour mettre le peuple juif à l'épreuve et lui demander s'il allait ou non obéir à l'ordre de Moché.
Comme l'explique Rachi (Béchala'h 14,4) à propos de l'insistance de la Torah sur le fait que les juifs ont effectivement suivi cet ordre, il a fallu une foi puissante en Moché pour qu'ils abandonnent leur liberté retrouvée et retournent vers leurs anciens maîtres (égyptiens).
Le fait que les Nuées aient maintenu leur position, semblant contredire l'attestation de Moché de la volonté d'Hachem, n'a fait qu'intensifier l'épreuve.
Le Imré Emet ajoute que cela peut aider à expliquer l'évaluation de Pharaon selon laquelle les juifs étaient perdus dans le désert, le fait qu'ils se soient écartés du chemin tracé par les Nuéesindiquait qu'ils avaient perdu la tête.

Le Imré Emet fait remarquer que cela nous enseigne que l'obéissance à son rabbi est primordiale et qu'elle l'emporte même sur les instructions d'une Nuée Divine.

La tribu de Binyamin fut la première à sauter dans la mer

+ Pourquoi la tribu de Binyamin sauta-t-elle en première à l'eau de la mer Rouge?

-> La guémara (Sota 37a) rapporte l'avis de Rabbi Méir, que les tribus discutèrent entre elles pour savoir qui se jetterait à l'eau en premier, jusqu'à ce que celle de Binyamin le fit sans attendre.

Une question se pose : pourquoi celle de Binyamin se jeta-t-elle en premier et non celle Zévouloun, sur lequel il est écrit : "il occupera le littoral des mers" (Vayé'hi 49,13)? Il a des connaissances très précises sur la mer et beaucoup plus que Binyamin.

Nos Sages expliquent le verset : "La mer le vit et s'enfuit" (Téhilim 114,3) que la mer vit le cercueil de Yossef descendre dans la mer. Hachem dit : que la mer s'enfuît devant celui qui s'enfuit de la faute, comme il est écrit : "il s'enfuit à l'extérieur" (Vayéchev 39,13).

Le Tsror Hamor nous enseigne que lorsque Yossef s'échappa de la femme de Potifar, il s'enfuit jusqu'aux bords du fleuve. Il se dit : "si la femme de Potifar parvient jusqu'ici, je saute dans le Nil et je me suicide!"
La mer reconnut donc Yossef et son dévouement. Quand son cercueil apparut devant elle, elle s'enfuit.

Les Bné Israël connaissaient la valeur du cercueil de Yossef, c'est pourquoi ils discutèrent entre eux, qui se jetterait en premier à l'eau.
Les membres de la tribu de Binyamin dirent : "même si notre aïeul est le plus jeune de la famille, nous sommes liés au cercueil de Yossef, plus que toutes les autres tribus! Il dénomma tous ses dix enfants du nom de Yossef (le nom de chacun de ses enfants faisait allusion à Yossef) et il fut le seul à ne pas avoir participé à la vente".
La tribu de Binyamin se jeta donc la première à l'eau !

Notre confiance en D. réveille Sa bonté à notre égard

+ Notre confiance en D. réveille Sa bonté à notre égard :

"Moché et le peuple juif chantèrent (litt. chanteront - "yachir" = verbe au futur) ce chant à Hachem, et ils parlèrent en disant" (Béchala'h 15,1)

-> Le midrach (Chémot rabba 23,1) dit à propos de ce verset :
Il est écrit : "Tu es éternel ; Ton trône est établi depuis toujours [méaz, littéralement, "depuis toujours"].
Rabbi Bérékhia dit au nom de Rabbi Abahou : "Bien que Tu sois éternel, Ton trône n'était pas fermement établi, et Tu n'étais pas connu dans Ton monde avant que Tes enfants ne récitent le chant [à la mer Rouge]." C'est la signification de "Ton trône a été établi à partir de ce moment-là" (na'hon kissé'ha méaz).
[ en d'autres termes, "Ton trône est établi depuis (mé'az)" = depuis le chant entonné lors de l'ouverture de la mer Rouge, qui commence par le mot "alors" (az yachir). ]

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-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) enseigne :

Si une personne est certaine que Hachem pourvoira à tous ses besoins, alors toutes ses demandes seront satisfaites par le Ciel.
Mais si une personne se préoccupe continuellement de ses moyens de subsistance et de la subsistance (parnassa) de sa famille, alors ses moyens de subsistance seront réduits par le Ciel.
Hachem agit alors comme l' "ombre" de la personne, prenant exemple sur son comportement, et lui fournit ses moyens de subsistance. De même que la personne s'en remet à D. pour qu'Il réponde à tous ses besoins, de même D. lui fournit tous ses besoins.

Lorsque la mer Rouge s'est ouverte, il y a eu un éveil préalable par le bas. Le peuple juif a amélioré son comportement en raison de sa grande foi (émouna) et de sa confiance (bita'hon dans le fait que D. les sauverait, ce qui a suscité la miséricorde d'Hachem à leur égard.
Puisqu'ils avaient la foi que D. les sauverait, il leur vint à l'esprit de chanter ses louanges avant même leur salut effectif.
["Moché et le peuple juif chanteront (az yachir) ce chant à Hachem". Le rabbi de Berditchev explique l'emploi du futur (chanteront, plus que chantèrent ce chant) ainsi : la tribu de Yéhouda (menée par leur nassi Nahchon ben Aminadav) est entrée dans la mer avec la certitude que D. accomplirait un miracle pour le peuple juif et qu'ils allaient ensuite chanter (az yachir) en réponse à ce miracle.
de même, juste avant le chant il est écrit : "ils ont eu confiance en Hachem et en Moché Son serviteur" (vayaaminou b'Hachem ...) = selon le rabbi de Berditchev, cela signifie qu'avant d'être sauvé (à la mer Rouge), les juifs sont parvenus à une certitude que Hachem allait réaliser des miracles et des merveilles.
(on fait au mieux notre hichtalout, avec la certitude que Hachem fait et peut tout!) ]

... lorsqu'il y a un éveil de notre part en bas (ex: par une émouna/bita'hon accrue), notre effusion émotionnelle incite Hachem à traiter le peuple juif avec Ses caractéristiques de bonté, de compassion et d'amour bienveillant.

De même, le mot "alors" (az [yachir]) indique que nous étions convaincus que Dieu séparerait la mer avant qu'elle ne se sépare, et qu'ensuite nous chanterions un chant accompagné de tambourins, comme expliqué plus haut. C'est ce qu'implique le mot "alors" (az).
Cette confiance a servi de "réveil d'en bas", de "Trône" de l'Attribut d'en haut, afin que Hachem accomplisse à son tour le miracle de la séparation de la mer Rouge.
... Cette confiance a servi de "trône", c'est-à-dire de support, sur lequel Hachem a accompli le miracle.

C'est la signification sous-jacente du verset : "Ton Trône a été établi dès lors, Tu es d'éternité" (na'hon kiss'akha mé'az - Téhilim 93,2) = que le trône a été établi depuis "alors" (mé'az), c'est-à-dire depuis l'époque où nous avons eu foi dans le salut de D., comme nous l'avons expliqué.
Nous pouvons maintenant comprendre la signification profonde de la clause qui conclut ce Téhilim : "Tu es d'éternité" (méolam ata). Lorsque Hachem accorde Sa grande bonté aux mondes inférieurs sans être incité à le faire par un éveil préalable venant d'en bas, cette bonté est désignée comme existant "depuis les jours d'autrefois" (mimé kédem - Mikha 7,20).
Mais lorsque le peuple juif, par ses bonnes actions, éveille Sa bonté, Sa compassion et Sa générosité céleste, cette générosité est appelée "bonté du monde" ('hassdé olam - voir téhilim 89,2).
Il s'agit d'une bonté que D. accorde en raison de nos actes accomplis dans ce monde. Les actes des résidents de ce bas monde engendrent cette bonté. [voir Zohar 3:134b].
C'est ce que signifie la phrase "Tu es d'éternité" (méolam ata), qui se lit littéralement : "Tu es du monde". "Tu" = Ta bonté, est "du monde".
Le peuple juif, habitant du monde inférieur, suscite le flux de la bonté de D.

Cela explique mieux le verset "Ton trône fut établi à partir de ce moment-là".
En faisant confiance à Hachem pour qu'il accomplisse un miracle, le peuple juif a engendré cette bonté, qui s'est ensuite répandue dans le monde.
C'est ainsi que le verset continue : "Tu es du monde", ce qui traduit l'idée que la bonté de D. est suscitée par les actes des habitants de ce monde.

Les juifs surpassent les anges

+++ Les juifs surpassent les anges :

"L'ange de D. qui allait devant le camp se déplaça et alla derrière eux" (Béchala'h 14,19)

-> En raison de leur sainteté, les anges sont plus élevés que le peuple juif. Mais lorsque Hachem montre Son amour à la nation juive, celle-ci est plus élevée que les anges.

[ le Chla haKadoch (dans son Chné Lou'hot haBrit - Eter maamarot 2) écrit que d'une part, les anges sont plus raffinés et plus proches des royaumes supérieurs. En ce sens, ils sont plus saints.
Cependant, l'âme de l'homme est plus élevée que celle d'un ange, et en ce sens, l'homme est plus élevé.
Lorsque Hachem montre son amour au peuple juif malgré ses défauts, il se concentre sur la pureté de son âme. ]

Lors de l'ouverture de la mer Rouge, Hachem a exprimé son amour pour le peuple juif malgré ses défauts, et en ce sens, le peuple juif a surpassé les anges.

C'est le sens profond du verset "L'ange de D. qui allait devant le camp se déplaça et alla derrière eux".
Cela fait allusion au fait que les anges, qui se trouvaient normalement sur un échelon spirituel plus élevé que le peuple juif, se sont trouvés plus bas que lui lors de l'ouverture de la mer Rouge, car c'est là que D. a manifesté Son amour pour le peuple juif.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> Dans ce monde, les anges sont normalement à un niveau spirituel plus élevé que le peuple juif, mais lorsque D. nous montre Son amour, notre niveau spirituel dépasse celui des anges.