Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Chaque homme selon son drapeau" (Bamidbar 2,2)

-> La répartition des tribus par drapeau relevait d'un ordre d'une grande sainteté. Il ne s'agissait pas d'une simple organisation.
Le midrach nous apprend que les nations du monde ont proposé aux juifs de les rejoindre : "Venez faire partie de notre peuple et nous vous nommerons Chefs, Ducs, et Seigneurs!"
Les juifs répondirent : "Hachem nous a fait placer sous les drapeaux dans le désert. Que pourriez-vous nous donner de plus que ce Cadeau Divin?"
=> Comment comprendre cette réponse?

En fait, le drapeau est l’emblème d'un groupement, pour servir de signe de ralliement.
Au niveau spirituel, chaque homme a une mission que Hachem lui a assignée dans ce monde. Dans sa vie, l'homme peut s'écarter plus ou moins de sa mission. Mais quoi qu'il en soit, il s'identifiera à cette mission qui le représentera. C'est cela le sens du drapeau.

Symbole du travail que chaque homme doit réaliser dans ce monde. Certes, l'homme peut se voir attribuer des honneurs, de la richesse, des privilèges. Cela pourra lui donner un sentiment d'importance et de grandeur. Mais la plus grande valeur qu'un homme peut avoir, c'est de réaliser sur terre sa mission pour laquelle Hachem l'a envoyé. Si l'homme est riche, respecté, mais que sa vie n'a pas de sens profond, il restera avec un vide intérieur béant.
En revanche, s'il a une vie modeste, mais doté d'un sentiment de plénitude intérieure, avec la conscience qu'il est venu sur terre pour réaliser une mission et qu'il s'attèle à l'accomplir, alors ce sentiment de réalisation intérieur dépassera tous les privilèges qui lui auraient été attribués.

"Que pouvez -vous nous donner de plus que ces drapeaux dont Hachem nous a gratifiés?" = quoi de plus satisfaisant que de pouvoir s'identifier à ce drapeau, à cette mission que Hachem nous a assignée.
Il n'y a pas de plus grand épanouissement personnel que d'être véritablement ce que l'on est. Bien plus que d'imaginer être ce que l'on n'est pas en réalité.
[nous devons ainsi évoluer dans notre vie parmi les non-juifs avec ce drapeaux spirituel (unique pour chaque tribu = respectant mon unicité, ma façon personnelle de servir D.), et avoir ce sentiment de fierté que même si c'est pas facile, au fond je fais ce qu'il y a de mieux dans la vie = servir Hachem, je mise sur de l'éternel et j'épanouie mon intériorité (âme) pour qu'elle se lie avec Sa source (D.).
Combien paraît alors vide ce que les autres nations ont à nous proposer. Merci Hachem! ]
[Chem miChmouel]

Pourquoi le peuple juif est-il compté dans la Torah? Ne sont-ils pas sans nombre?
La Torah nous enseigne que chacun d'entre eux (chaque juif) est un numéro [unique], il est spécial [aux yeux d'Hachem], et qu'il n'y en a pas deux qui peuvent accomplir la même tâche.
[Sfat Emet]

"Nadav et Avihou moururent pour avoir apporté un feu étranger, et ils n'avaient pas d'enfants" (Bamidbar 3,4)

=> Quel lien existe-t-il entre le "feu étranger" et le fait qu'ils n'avaient pas d'enfants?

-> Une fois, un homme d'affaires s'adressa au Imré 'Haïm de Viznitz pour lui demander : "Rabbi, toute la semaine, je travaille, je n'ai pas de temps de me consacrer à la Torah ni à l'éducation de mes enfants. Comment pourrai-je leur transmettre les valeurs de la crainte de Hachem?"
Le tsadik lui a répondu : "Lors du Shabbat, assis à table entouré de ta famille, pense à exprimer de la joie et de l'enthousiasme pour la sainteté du Chabbat. Chante et prononce avec ardeur, des paroles de Torah. Exprime ton allégresse dans le Service de Hachem! Tes enfants te verront dans un état d'allégresse et seront marqués".
Le père a rétorqué : "Mais je suis un homme simple. Je ne suis pas un homme particulièrement pieux. Ce que vous me
demandez de faire ne me correspond pas. Ce serait me forcer à faire semblant!"

Le Rav : "L'ardeur dans le Service de Hachem est comparée à un feu. Il existe 2 types d'ardeur. Celle que l'on ressent véritablement, appelée "feu sacré". Et celle qui est artificielle, exprimée avec artifice et manque d'authenticité, appelée "feu étranger".
La Torah nous apprend que Nadav et Avihou ont été punis pour avoir apporté un "feu étranger". Mais la Torah précise : "et ils n'avaient pas d'enfants". Cela nous indique que s'ils avaient eu des enfants, le fait d'avoir apporté un "feu étranger" ne leur aurait pas été reproché".

=> On peut en déduire que le juif doit vivre son enthousiasme profondément. Cependant, si il n'a pas encore atteint ce stade, il peut quand même "théâtraliser" son ardeur dans le Service de Hachem vis à vis de ses enfants. Ceci, afin de les marquer par la joie et de les imprégner de l'Amour de la Torah dans le Service de Hachem.
Même si le juif ne ressent pas encore d'enthousiasme véritable dans la transmission à ses enfants, le "feu étranger" sera acceptable.
Parce que le plus important pour Hachem est d'imprégner les enfants de l'Amour pour Lui et de l'attachement à la Torah.

[Dévarav 'Haïm Vékayamim]

L’importance de compter à 100% sur Hachem

"La tribu de Dan ... 62 700 hommes" (Bamidbar 1,38)

-> On peut remarquer un fait très contradictoire. Dan est la tribu qui était sensée avoir la plus petite descendance. Il a eu un enfant unique et sourd : 'Houchim. Alors que son frère Binyamin, a eu 10 enfants.
Cependant, lors du décompte dans le désert, la famille de Dan s'élevait à 62 700 descendants, alors que Binyamin n'en comptait que 35 500.
=> Comment comprendre cette antinomie ?

En fait, l'essentiel de la réussite ne peut réellement s'obtenir que lorsque l'homme se remet entre les Mains de Hachem. Il renonce ainsi à compter sur ses propres capacités et sur les atouts de la nature.
Dan qui n'avait qu'un seul enfant, s'en était remis totalement à Hachem. Il avait perdu tout espoir d'avoir une grande descendance d'après les lois de la nature.
C'est ainsi que Hachem a vu son désarroi, et à quel point il s'en remettait à Lui. Dan fut béni pour avoir une très grande descendance.

Alors que Binyamin, lui s'appuyait sur ses 10 enfants pour avoir logiquement une descendance importante . Puisque à partir de 10 enfants, selon les lois naturelles, une très grande descendance lui était assurée.
Par conséquent, il n'était pas inquiété et ne s'était pas autant remis entre les mains de Hachem et ne lui comptait pas spécialement sur Sa Délivrance.
C'est pourquoi, il n'a pas bénéficié de la même Assistance Divine. Sa descendance fut alors bien moindre que celle de Dan.

[cela s'applique dans tous les domaines de la vie]
=> L'homme doit apprendre à compter essentiellement sur Hachem et sur Sa Bonté. Et ne pas s'appuyer sur ses plans personnels, son intelligence, sur les circonstances naturelles ... Il s'apercevra alors qu'il réussira bien plus.
[d'une certaine façon, plus nous nous appuyons sur Hachem (tout en respectant la hichtadlout à notre niveau), plus nous permettons et laissons de la place pour que Hachem nous aide.]
[rav Ye'hezkel Levinstein]

"Chacun selon leur drapeau, selon les signes de la maison de leur père, les enfants d'Israël camperont non loin, autour de la tente d'assignation ils camperont" (Bamidbar 2,2)

-> Le Zohar (Bamidbar 118b) écrit :
"Les quatre étendards du peuple d'Israël correspondent aux quatre camps d'anges de l'assemblée d'Israël qui est la Présence divine ...
L'ange Mikhaël se trouve au sud, à la droite du Trône Céleste. Il est le prince de la bonté représenté par la face du lion.
Gabriel se situe au nord, à la gauche du Trône Céleste. Il est le prince de la rigueur représenté par la face du taureau.
Ouriel est placé à l'est, devant le Trône Céleste. Il est le prince de l'attribut de Tiféret et il est représenté par la face de l'homme.
Raphaël enfin, est à l'arrière du Trône Céleste, à l'ouest. Il est le prince de la royauté représenté par la face de l'aigle.
La Présence divine réside au-dessus des quatre anges. Les premiers à voyager étaient les membres du camp de Yéhouda dont le drapeau correspondait au camp de Ouriel. Puis, arrivaient les membres du camp de Réouven dont l'étendard correspondait au camp de Mikhaël. Le camp de Dan voyageait quant à lui vers le nord, correspondant au camp de Gabriel et le camp d'Efraim voyageait vers l'ouest et représentait le camp de Raphaël".

-> Le Chlah haKadoch dit à ce sujet :
"Hachem notre Maître, que Ton Nom est puissant sur toute la terre!" (Hachem adonénou ma adir chim'ha bé'hol aarets - Téhilim 8,2)

Les anges des mondes supérieurs se réjouirent de l'ordre des étendards du peuple d'Israël sur terre qui reflétaient les quatre camps de la Présence divine entourant le Trône de gloire.
En effet, les lettres du terme "adir (אדיר - puissant) sont les acronymes des quatre tribus qui portaient l'étendard : Efraïm (אפרים), Dan (דן), Yéhouda (יהודה) et Réouven (ראובן).

Nous remarquons que les 2 mots : "bémidbar Sinaï" (dans le désert du Sinaï - בְּמִדְבַּר סִינַי - Bamidbar 1,1) ont une valeur numérique de 378, équivalente à celle du mot : "béShalom" (dans la paix - בשלום), afin de nous enseigner que pour mériter la Torah, l'homme doit être en paix avec son prochain, dans l'amour et la solidarité.
[Imré Noam]

"Rangés chacun sous sa bannière, selon les signes, d’après leurs tribus paternelles, ainsi camperont les enfants d’Israël ; c’est en face et autour de la tente d’assignation qu’ils seront campés" (Bamidbar 2,2)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
On peut voir une allusion entre le campement des Bné Israël et le rassemblement après l’exil (kibouts galouyot). Car le fait de se ranger en formation pour le campement ressemble au moment où Hachem rassemble tous les Bné Israel pour revenir sur leur terre, qui avait été découpée en 12 parcelles, une par tribu, à l’instar des 12 parcelles de campement du désert.
Et de notre verset on peut voir un conseil qu’Hachem nous donne pour nous aider à y parvenir, c’est : l'unité.
En effet, les mots : "béotot lévét avotam" (selon les signes, d’après leurs tribus paternelles - בְאֹתֹת לְבֵית אֲבֹתָם), peut aussi se lire : "béotiyot" (בְאֹתֹיות - selon les lettres [des tribus paternelles]), c’est-à-dire que si on prend le nombre de lettres qu’il y a dans les noms d’Avraham, Its'hak et Yaakov, nos Patriarches, on arrive au chiffre 13 qui est la guématria du mot : é’had (Un).

=> Ce verset nous montre donc comment hâter la venue de machia’h et le retour en Israël de tout le peuple : grâce à l’unité et à l’amour entre les Bné Israël.

<--->

-> Le Ben Ich 'Haï écrit (sur le verset Bamidbar 1,2) :
L’idée de toujours garder un œil bienveillant sur le juif qui s’égare, de lui chercher une défense plutôt que d’accuser et primordiale et même quand il y a une mistva de parler durement à quelqu’un pour l’aider à se ressaisir, cela doit être superficiel, mais au fond de soi et surtout envers le Créateur, on se doit de n’être que de bons avocats pour nos frères.

"Faites le relevé de toute la communauté des enfants d’Israël, selon leurs familles et leurs maisons paternelles" (Bamidbar 1,2)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Ce verset se traduit littéralement par "lève la tête de toute la communauté", il nous permet de prendre une leçon sur la manière dont on doit regarder nos frères juifs qui se sont éloignés du droit chemin. Même s’ils en arrivent à force de concessions et d’imitations du monde non-juif, à ne plus être différents d’eux extérieurement, il reste un dernier rempart, qui des fois est même assez incompréhensible. C’est l’insistance à conserver la mitsva de la brit mila et de ne pas accepter les mariages mixtes.
Ces 2 choses là sont le dernier recours contre l’assimilation totale et c’est grâce à elles que le peuple juif est toujours là, certes affaibli par les exils, mais toujours présent.

L’idée de toujours garder un œil bienveillant sur le juif qui s’égare, de lui chercher une défense plutôt que d’accuser et primordiale et même quand il y a une mistva de parler durement à quelqu’un pour l’aider à se ressaisir, cela doit être superficiel, mais au fond de soi et surtout envers le Créateur, on se doit de n’être que de bons avocats pour nos frères.

On le lit ici dans ce verset, dans le terme "Lève la tête" pour parler du décompte, "de TOUTE la communauté", il n’y avait pas besoin de dire toute la communauté, comme si on allait recenser une partie seulement. Mais c’est pour nous dire de toujours chercher les circonstances atténuantes chez l’autre, chez tous les autres, même les plus éloignés, ceux qui se préservent des mariages mixtes "selon leurs familles" et n’ont plus que la brit mila de "leurs maisons paternelles".

"Vous vous adjoindrez un homme par tribu (ich ich miBné Israël), un homme qui soit chef de sa famille paternelle (ich roch lévét avotav)" (Bamidbar 1,4)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Dans ce verset, Hachem demande à Moché et Aharon de prendre le prince de chaque tribu pour les assister dans le décompte des Bné Israel. Mais il y a caché ici un détail sur la nature de ces princes.
Il est dans la répétition du mot : "ich ich", il n’était pas nécessaire de répéter ce mot pour comprendre qu’on prend un prince par tribu et un seul. Mais pour le comprendre il nous faut citer le Arizal (Shaar Maamaré Rachbi 19c) qui lui-même cite le Zohar (Noa’h Tome 1 page 260a) qui demande pour quoi il est écrit 2 fois Noa’h à la suite (comme pour Avraham, Yaakov, Moshé et Shmouel)?
Et de répondre que les tsadikim ont 2 néchamot, le Arizal explique qu’une est dans leur corps mais l’autre est à l’extérieur et elle puise de la lumière Divine d’en haut et la renvoi sur la néchama du corps.
De là, il en ressort que les tsadikim, quelque part, comptent double, et c’est ce que veut dire notre verset : "Vous vous adjoindrez un homme par tribu", mais "ich ich" un vrai tsadik qui possède ces 2 néchamot, un qui soit "chef de sa famille paternelle" par sa tsidkout, le mot chef se dit "rosh" la tête c’est-à-dire le plus haut réellement.

C’est ce qu’on voit 13 versets plus loin : "Moché et Aharon s’adjoignirent ces hommes, nommément désignés" (Bamidbar 1,17). Le mot "nommément" est écrit : "בְּשֵׁמֹת" (béchémot – par leur nom), mais peut se lire : "ב-שמות" (beit chémot – deux noms), c’est la double néchama de ces tsadikim qui est encore mise en avant ici.

Le puits de Myriam

+ Le puits de Myriam :

-> Grâce au puits de Myriam, on identifiait les sites de campements des différentes bannières et on marquait leurs frontières.
Les puits s'arrêtait à l'endroit où devait se placer le Michkan, précisément à l'entrée du parvis, près de la tente de Moché. Ainsi, on dressait les 12 piliers du Michkan autour du puits.

Ensuite, au début du chant des Lévi'im (évoqué dans la paracha 'Houkat), l'eau de ce puits commençait à surgir de la terre et à se diviser en plusieurs ruisseaux. L'un d'eux se partageait pour couler [vers l'intérieur] en direction des 4 angles de l'enceintE du Michkan et [vers l'extérieur] en direction de l'extrémité du camp.

L'un de ces ruisseaux traversait le camp des Lévi'im dont il faisait le tour, puis il atteignait chaque famille individuellement. Les autres affluents jaillissaient en direction des tribus juives et encerclaient chacune d'elles. De la sorte, chaque tribu connaissaient les limites de son territoire.

De plus, une voie d'eau reliait une bannière à l'autre. Ainsi, chaque fois qu'une femme désirait passer d'un camp à l'autre [par exemple pour épouser une homme d'une autre tribu], elle s'y rendait en bateau.
[cela se passa en plein désert aride pendant 40 ans pour des millions de personnes!]
[Méam Loez - Bamidbar 2,25-31]