Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

-> "Le Temple doit être situé à l'endroit le plus haut de la terre d'Israël, et Israël est la terre la plus haute de toutes les autres"
[guémara Zéva'him 54b]

-> Le terme "haute" (guavoha) n'a pas ici le sens de hauteur physique, mais le sens d'un haut niveau de sainteté (kédoucha) qui règne en terre d'Israël, et notamment à Jérusalem, à l'emplacement du Temple.
[Maharal - 'Hidouché Aggadot]

=> quand on parle de monter en Israël (alya), il s'agit principalement du fait de monter dans une réalité spirituelle beaucoup plus élevée que de là où l'on vient.

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-> Le Maharcha (Kidouchin 69a) dit que le monde est sphérique et que la terre d'Israël et le Temple sont situés au centre du monde.
Cela implique d'être plus proche des portes du Ciel par lesquelles le flux de spiritualité descend sur terre, en accord avec le verset : "[Israël] un pays sur lequel veille Hachem ton D. constamment" (Ekev 11,12) [en dehors d'Israël, c'est l'ange Tutélaire du pays qui est en charge des besoins, tandis qu'en Israël c'est directement Hachem. ]
C'est en raison de cette proximité avec les "portes" du Ciel que la terre d'Israël et l'emplacement du Temple sont considérés comme les lieux les plus "hauts" du monde.
[haMakné - Kidouchin 69a]

La terre d’Israël (selon le rav Kook)

+ La terre d'Israël n'est pas seulement un élément extérieur, une possession matérielle de la nation. Elle n'est pas non plus un outil pour réaliser l'unité et renforcer notre existence physique et même spirituelle.
Au contraire, l'essence de la terre d'Israël est liée à la vie même du peuple juif.
Par conséquent, il est impossible de comprendre la sainteté de la terre d'Israël ou notre amour pour elle par une simple justification intellectuelle.

Essayer de comprendre la terre d'Israël comme un élément purement extérieur qui unifie la nation, ou comme un outil pour renforcer l'identité juive en exil, ou même comme un outil pour renforcer la foi, la crainte de D. et la pratique des mitsvot, c'est faire fausse route.
Les fondements de ces conceptions sont faibles comparés à la puissance sacrée de la terre d'Israël.
[rav Avraham Kook - Orot - Erets Israel 1]

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-> Notre objectif ne doit pas être uniquement la Délivrance de l'Égypte, la guérison d'une maladie, la sortie de la pauvreté et de l'obscurité aveuglante. Nous ne devons pas aspirer à nous débarrasser simplement de la négativité. Cette impulsion déprime l'âme et ne donne aucun sens à la vie. D. ne nous a pas créés pour cela ...

Nous devons plutôt aspirer à être pleins de grandeur, avec la joie dans l'âme, pleins d'une vie renouvelée qui fait briller la lumière dans toutes les directions où nous nous tournons ...
Vers Toi, uniquement vers D. = c'est Ta grandeur que nous recherchons, que nous espérons et que nous attendons. C'est vers la terre d'Israël que nous venons ; nous aspirons à notre délivrance et à celle de nos âmes.
Il ne s'agit pas d'être sauvé des chaînes de l'exil ... Non!
Il s'agit de quelque chose de bien plus grand. Nous recherchons la lumière, le flux de vie provenant de la source du Saint des Saints ... nous regardons vers la terre sainte, la terre de la vie.
[rav Avraham Kook - Kévatsim Miktav Yad Kodcho 1 - Jérusalem 7]

La terre d’Israël = davantage de conscience d’Hachem

+ La terre d'Israël = davantage de conscience d'Hachem :

"Je descendrai en Égypte avec toi, et Je t'en ferai remonter" (Vayigach 46,4)

-> L'apparente redondance du verbe "faire remonter" est doublé (aalé'ha gam alo - אַעַלְךָ גַם עָלֹה) peut s'expliquer par le principe suivant : lorsqu'un élève n'est pas très brillant, l'enseignant doit condenser ce qu'il enseigne pour que son élève puisse le comprendre. En revanche, lorsqu'un élève est brillant, l'enseignant n'a pas besoin de simplifier autant la matière.
Ce verset fait allusion à cette idée. Alors qu'il vivait en terre d'Israël, Yaakov avait pu servir Hachem avec une grande clarté d'esprit. Il craignait qu'une fois qu'il aurait quitté la terre [sainte] d'Israël, son intellect soit diminué, et donc sa conscience divine, et donc son adoration de D.
En conséquence, Hachem promit à Yaakov de réduire suffisamment Son flux Divin, ce qui signifie qu'Il "simplifierait" la conscience Divine en l'habillant en termes nécessitant moins de clarté intellectuelle, afin que Yaakov puisse la recevoir même en dehors de la Terre d'Israël.

C'est ce que le verset entend par "Je descendrai en Égypte avec toi". En quelque sorte, D. allait se condenser, c'est-à-dire sa lumière, en dehors de la terre d'Israël pour le bien de ceux qui le servaient là-bas.
Hachem poursuit ; "et Je t'en ferai remonter", ce qui signifie que "lorsque vous (tes descendants) reviendrez [littéralement "remonter"] sur la terre d'Israël, vous atteindrez à nouveau le niveau supérieur".

C'est ce à quoi fait allusion le double emploi du verbe "faire remonter" (אַעַלְךָ גַם עָלֹה), qui implique une élévation à la fois pour Yaakov et pour la Chékhina (Présence Divine) elle-même, pour ainsi dire.
La deuxième occurrence du verbe "remonter" (עָלֹה) fait donc allusion à la Chékhina, laissant entendre qu'elle aussi connaîtra une ascension lorsque Yaakov (ses descendants) retournera en terre d'Israël et servira D. sur un plan spirituel plus élevé.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> On voit que la terre d'Israël est un lieu particulièrement propice à l'expansion de la conscience divine.
Et lorsque nous sommes situés en dehors, Hachem se "réduit" pour nous permettre de Le servir dans cet environnement de moindre intensité spirituelle que la terre d'Israël.

Rabbi Yéhouda enseigne : Heureux est la part de celui qui mérite de résider en Terre Sainte car tout celui qui a ce mérite peut attirer la rosée du Ciel sur la terre et par conséquent, s'unir durant son vivant à la sainteté de la terre. Il méritera également par la suite de s'unir à la Terre Sainte des mondes supérieurs.
[Zohar (המתורגם) - A'haré Mot 72b]

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-> Le Réchit 'Hokhma (téchouva 6,51) écrit que la prophétie ne se trouve qu'en terre d'Israël car celle-ci a un niveau d'élévation bien plus grand que les autres terres, comme il est écrit: "Les yeux d'Hachem ton D. sont dessus" (Ekev 11,12).
Ainsi, il est rapporté dans le midrach que Rabbi Yossi ben 'Halafta dit à son fils Rabbi Ichmaël : tu souhaites voir la Présence Divine dans ce monde ici-bas? Affaire-toi à étudier la Torah en terre d'Israël!

La ville de ‘Hévron

+++ La ville de 'Hévron :

"Il vint jusqu'à 'Hevron" (Chéla'h Lé'ha 13,22)

-> Lorsque Kalev est venu à Hévron [à Méarat haMakhpéla] : "Il alla se prosterner sur les tombes des Patriarches. Il dit : Pères du monde, priez pour moi afin que je sois sauvé du mauvais conseil des autres explorateurs." (guémara Sota 34b).

-> Le Ramban ('Hayé Sarah 23,19) écrit que l'acquisition du Méarat haMakhpéla est écrite dans la Torah pour faire connaître le lieu de sépulture des Patriarches (Avot) puisque nous sommes obligés de l'honorer.
Le Min'hat Elazar (dans son shu"t 1:68) écrit qu'honorer les tsadikim et nos Patriarches consistent à aller prier sur leurs lieux de sépulture.

-> Rabbénou Bé'hayé ('Hayé Sarah 23:2) écrit à propos de Kiryat Arba, appelée aussi 'Hévron, que quiconque y est enterré est relié en haut, dans la ville d'Hachem, aux 4 camps de la Ché'hina ('Hevron, a pour racine 'hibour, qui signifie relier). Ce n'est pas pour rien que les Avos l'ont désiré.
De là, les âmes méritent d'être connectées à leur racine qui est le Kissé haKavod (le "Trône Divin de Gloire").

-> Le Zohar (Béréchit 38b) nous informe que les portes du Gan Eden se trouvent près de l'entrée du Méarat haMakhpéla.

-> Le Zohar (1;127a) nous enseigne que "l'entrée du paradis (Gan Eden)" correspond à la caverne de la Ma'hpéla, située à 'Hévron, et tous les êtres humains passent à travers cette caverne lorsqu'ils quittent ce monde.
Le Zohar fait également mention du fait qu'après qu'Avraham soit entré dans la caverne pour l'inspecter, il aperçut "une porte ouverte vers le paradis", et "de plus, il vit une lumière brillante qui éclairait la caverne".
[En hébreu, la racine à l'origine du mot 'Hévron, signifie : "joindre" ('hibour). C'est un lieu de jonction entre le Ciel et la terre. Il en ressort une notion de perception d'une lumière, et d'un lieu de passage entre 2 domaines (la terre et le Ciel). ]

-> Le Zohar ('Houkat 183a) nous dit que le lieu de l'enterrement de Moché et la caverne où sont enterrés Aharon et Myriam sont tous reliés.
Rabbi 'Haïm Vital (Hagahot 4) explique ces cavernes (où ils sont enterrés) sont liés entre eux, mais également avec Méarat haMakhpéla pour les relier aux Patriarches.

-> Le Mégalé Amoukot (Bé'houkotaï 25) rapporte que toutes nos prières montent par le Méarat haMakhpéla.

Nombreux sont ceux qui ont prié dans cet endroit spécial. Qui fut le premier à y prier?
Au-delà des odeurs spirituelles élevées qui s'y trouvent, Avraham a également vu une lumière émerger au milieu de la grotte. C'est là qu'il priait et c'est là qu'Hachem lui parlait. C'est pourquoi il désirait cet endroit.

-> Le midrach (Eikha Pessikhta Rabbati 24) raconte que Yirmiyahou y a prié au moment de la destruction du 1er Temple, lorsque les ennemis sont entrés dans le heichal et l'ont brûlé.

-> Plus tard dans l'histoire, nous avons une lettre du Rambam, dans laquelle il raconte qu'il est allé de Jérusalem à 'Hevron, où il a prié à la Méarat haMakhpéla. Il écrit que ces 2 jours (le 6 et le 9 mar'hechvan) : "j'ai fait le vœu que ce soit pour moi comme un Yom Tov avec prière, joie, nourriture et boisson." [rapporté dans le Séfer 'Harédim - mitsva hatéchouva - fin chap.3]

-> Le Bartenoura écrit dans une lettre :
"Je n'étais pas encore dans la ville sainte de Jérusalem car je suis allé à 'Hevron et j'y ai habité pendant de nombreux jours jusqu'à ce que le fait d'y vivre me soit tellement cher, presque plus que Jérusalem (kim'at yoter mi' Yérouchalayim)".
Il existe également une tradition selon laquelle l'enterrement à 'Hévron est préférable à celui de Jérusalem". [Darké Tsion - p. 52]

Dans une lettre que le Ramban (fin de son Torat haAdam) adresse à son fils, Rabbi Na'hman, il fait part de son projet de se rendre à 'Hevron pour prier là où les Avot sont enterrés et pour se faire une sépulture à proximité.

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"S'il te plaît, ne m'enterre pas en Egypte" (Vayé'hi 47,29)

Une des 3 explications de Rachi est : les morts ensevelis hors de la terre d'Israël "vivent" dans la souffrance des migrations souterraines.
[Ils sont obligés d'endurer la souffrance de rouler à travers des tunnels pour atteindre la terre d'Israël pour la résurrection des morts]

Par ailleurs, la guémara (Kétoubot 111b) enseigne qu'au moment de la résurrection des morts, les tsadikim vont jaillir et se lever à Jérusalem.

=> Quel est l'intérêt de l'enterrer à 'Hevron, si Yaakov devra quand même subir des souffrances pour atteindre Jérusalem?

-> Le Mérafsin Igri répond que ceux qui sont enterrés en dehors d'Israël devront rouler dans le sol jusqu'à atteindre Jérusalem, et là ils ressusciterons.
Par contre, ceux qui sont enterrés ailleurs qu'à Jérusalem, vont d'abord revenir à la vie là où ils sont enterrés, et ensuite ils pourront marcher normalement jusqu'à Jérusalem.
Cette cette première douleur (rouler dans le sol) que Yaakov voulait éviter.

-> Le Arizal écrit qu'il existe une cavité souterraine qui relit directement la grotte de Ma'hpéla ('Hebron) au Kotel. D'ailleurs, c'est par ce trajet que chaque veille de Shabbath, après le midi juif, nos Patriarches vont au Kotel.
On comprend mieux pourquoi, Yaakov ne s'est pas préoccupé d'être enterré à 'Hebron.

-> Le rav David Twerski (le premier Rabbi de Tolna) rapporte les paroles de nos Sages que si une personne est méritante, des anges Célestes vont amener sont cercueil jusqu'en terre d'Israël, au moment de la résurrection des morts, lui évitant ainsi les douleurs liées au déplacement.
De même, les anges vont retirer d'Israël ceux qui ne méritent absolument pas d'y être ressusciter.
C'est pourquoi, Yaakov a insisté pour être enterré en terre d'Israël, car dans son énorme humilité, il ne se considérait pas comme un tsadik, ne méritant pas que les anges viennent l'apporter en Israël.

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-> b'h, voir également la grandeur de nos tsadikim après leur mort : http://todahm.com/2020/07/20/14197-2

Humilité & terre d’Israël

+ Humilité & terre d'Israël :

-> Pour accéder à la sainteté de la terre d'Israël et la ressentir, l'humilité et la soumission à Hachem sont nécessaires, comme il est dit : "les humbles hériteront de la terre d'Israël" (va'anavim yirchou arets - Téhilim 37,11).

Cela explique pourquoi la terre d'Israël est acquise dans la souffrance (guémara Béra'hot 5a), car la souffrance entraîne la soumission à Hachem.
Le nom : "érets Kéna'an" (Chéla'h Lé'ha 13,2) fait allusion à cette idée, car il est lié à "hachnaa" (la soumission).

Cette idée est basée sur "Hachem et celui qui est orgueilleux ne peuvent pas vivre dans le même monde" (én ani véhou yé'holin ladour bolam - guémara Sota 5a).
Or, la terre d'Israël est la terre de la Ché'hina, comme il est dit : ""Les yeux de D. y [en terre d'Israël] sont constamment rivés, depuis le début de l'année jusqu'à la fin de l'année" (Ekev 11,12)
[ainsi, si l'on veut mériter d'y vivre, on se doit d'être humble, et à défaut on s'expose à des souffrances pour vraiment l'être. ]

-> La Présence Divine n’a jamais, et ne quittera jamais le Kotel.
[ex: midrach Chémot rabba 1,2 ; midrach Bamidbar rabba 11,2 ; midrach Chir haChirim rabba 2,22]
-> Hachem dit au sujet d’un orgueilleux : "Moi et Lui, nous ne pouvons pas demeurer ensemble!"
[guémara Sotah 5a]
=> Partout dans le monde, dès qu'une personne devient orgueilleuse, alors Hachem va la quitter. En effet, il ne peut y avoir que l'un ou l'autre : soit D., soit de l'orgueil!
Cependant, l'exception à cette règle se trouve au Kotel, où la Présence Divine y réside toujours.
==> Ainsi, le rav Karelenstein affirme que d'une certaine façon au Kotel, l'orgueil est forcée de partir, ce qui entraîne le fait que tout visiteur ressent naturellement davantage d'humilité en ce lieu.

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-> Le verset dit : "la terre est très très bonne" (tova haarets méod méod - Chéla'h Lé'ha 14,7)
Ceci est relié à : "méod méod hévé shéfal roua'h" (soit très très humble - Pirké Avot 4,4), car c'est ce qui est requis pour la terre d'Israël.

Avec cette idée, nous pouvons comprendre les mots d'Hachem à Moché : "chéla'h lé'ha anachim" (envoie toi-même des hommes pour explorer le pays - v.13,2), ce à quoi Rachi commente : "lédaté'ha" (à ta discrétion - לְדַעְתְּךָ).
Une signification plus profonde de "lédaté'ha" est qu'Hachem dit à Moché d'envoyer des gens qui sont liés à son esprit et à ses traits de caractère, celui d'être humble comme Moché, qui était un "anav méod mikol ha'adam" (extrêmement humble, plus que tout autre Homme).
[ainsi, le principal conseil d'Hachem est si tu envoies des gens en Israël, alors l'essentiel est qu'ils sont humbles. ]

Sur la base de ce que nous avons mentionné, nous pouvons comprendre pourquoi les explorateurs (méraglim) n'ont pas mérité la terre d'Israël, comme l'atteste le verset : "koulam anachim raché bné Israël éma" (v.13,3) = ils étaient de grands tsadikim, mais "raché bné Israël éma" = ils étaient orgueilleux, manquant d'humilité.
C'est ainsi que nous pouvons comprendre le Zohar que les explorateurs voulaient nous empêcher d'entrer en terre d'Israël, car ils pensaient qu'ils ne resteraient plus les dirigeants une fois que nous serions entrés. Ils savaient en effet que l'humilité était nécessaire pour la terre d'Israël et qu'en raison de leurs lacunes dans ce domaine, ils ne seraient pas en mesure d'en être les dirigeants.

Qui est entré en terre d'Israël? Kalev et Yéhochoua, qui possédaient l'humilité.
Ceci nous est montré par Kalev dans ""vé'avdi Kalev ékev aïta roua'h a'héret imo"(Chéla'h Lé'ha 14,24), car "ékev" fait référence à l'humilité comme dans : "ékev anava" (Michlé 22,4). [de même "ékev" est le "talon", la partie la plus basse du corps, qui est constamment piétinée. ]
Quant à Yéhochoua, le Targum Yéhonathan Ben Ouziel fait remarquer que lorsque Moché a vu son humilité, il a appelé Hochéa Yéhochoua. [une partie de son humilité a été acquise par sa proximité avec son Rabbi, Moché, le plus humble des hommes. ]
[rav Yéhochoua Alt]

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-> Les explorateurs ont dit à propos de la terre d'Israël : "erets o'hélet yochvéa" (une terre qui dévore ses habitants - Chéla'h Lé'ha 13,32)

Le rav Méïr Yé’hiel haLévi (l’Ostrovtzer Rabbi) interprète cela comme signifiant qu'il n'est pas possible de rester à un seul niveau spirituel dans cette terre, car "yochvéa" a comme racine "yochèv" (s'asseoir), ce qui signifie : s'asseoir et rester à un seul niveau spirituel.
Tout particulièrement en terre d'Israël, il faut toujours gravir des échelons. Sinon, on tombe spirituellement.

Comme il est extrêmement difficile de s'élever constamment, qui peut accomplir une telle chose?
Kalev dit donc "alo naalé", ce à quoi Rachi explique : "Même si notre destination était dans les cieux et qu'il nous disait de faire des échelles et de monter là-haut, nous réussirions". En d'autres termes, nous monterons sûrement (en faisant de notre mieux), petit à petit, pas à pas, tout comme quelqu'un qui monte sur une échelle.

[on voit donc l'idée qu'en terre d'Israël, on ne doit pas être orgueilleux en pensant être à un haut niveau personnel, au point de se reposer/s'asseoir sous nos lauriers. Au contraire, on doit être humble et constamment être dans une dynamique d'ascension spirituelle. ]

Habiter en Terre d’Israël & impact sur nos fautes (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Habiter en Terre d'Israël & impact sur nos fautes (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Rabbi Elazar dit : Quiconque vit sur la terre d'Israël est sans faute"
comme il est écrit : "L'habitant ne dira pas : 'Je suis malade' ; le peuple qui habite sur la Terre [sainte] est sans faute" (Yéchayahou 33,24).
[guémara Kétoubot 111a]

-> Le peuple d'Israël a terriblement souffert pour les fautes qu'il a commis sur la Terre [d'Israël].
Il a été assiégé, conquis et exilé. Comment, dès lors, Rabbi Elazar peut-il dire : "Quiconque vit sur la terre d'Israël est sans faute"?

Lorsqu'une personne commet une faute, elle crée un ange maléfique appelé Faute.
Rabbi Elazar fait référence à ce mauvais ange. L'ange Faute s'adresse à D. et demande à être nourri. En droit, D. pourrait répondre : "Va vers celui qui t'a créé", et la Faute tuerait alors le fauteur.
Cependant, dans sa miséricorde, D. lui-même soutient la faute afin que le fauteur vive et ait la possibilité de se repentir.
La tolérance de D. est décrite dans le verset suivant : "Qui est un D. comme Toi, qui supporte la faute?" (Mikha 7,18).

La plupart des souffrances qui assaillent l'homme dans ce monde lui sont envoyées par les mauvais anges qu'il a lui-même créés, comme il est écrit : "Tu nous ont consumés par nos fautes" (Yéchayahou 64,6 ; Alchikh haKadoch).

Cependant, la sainteté de la Terre [d'Israël] est telle qu'elle contribue à détruire [l'ange] Faute le jour même de sa création, afin que la Terre [d'Israël] ne soit pas contaminée par ces anges destructeurs ...

En Terre [d'Israël], il existe une aide spéciale pour détruire le mauvais ange le jour même de sa création, afin que vous "ne souilliez pas votre Terre, que Hachem, votre Dieu, vous a donnée en héritage" (Ki Tétssé 21,23).

C'est le sens de l'expression "Quiconque vit sur la terre d'Israël est sans faute". Puisque la terre est plus sainte, il est plus facile d'effacer le mauvais ange, et l'on peut être sans Faute.
Le fauteur, bien sûr, sera puni s'il ne se repent pas.

Lorsque le mauvais ange s'accroche à une personne, il la rend spirituellement malade.
Mais dans la Terre [d'Israël], il n'y a pas de mauvais ange. Ainsi, "l'habitant [de la Terre sainte] ne dira pas : 'Je suis malade', [car] le peuple qui l'habite est sans Faute".
[Bénayahou]

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-> Rabbi Elazar dit : Quiconque vit sur la terre d'Israël est sans faute"
comme il est écrit : "L'habitant ne dira pas : 'Je suis malade' ; le peuple qui habite en elle [la Terre sainte] est sans Faute" (Yéchayahou 33,24).
Ravina dit à Rav Achi : "Nous apprenons cela de ceux qui souffrent de maladies physiques".
[guémara Kétoubot 111a]

-> L'expiation vient du fait d'habiter "en elle" = d'être attaché à l'essence de la Terre [d'Israël], qui est sa spiritualité, plutôt que d'y vivre pour d'autres raisons.
Une personne qui habite la Terre [d'Israël] afin d'accomplir les mitsvot qui y sont liées mérite que ses fautes soient pardonnés.

Ainsi, "l'habitant ne dira pas : 'Je suis malade'" = l'âme d'une personne qui a fauté est malade. L'âme de l'habitant de la Terre [d'Israël] n'est pas malade, car même s'il a fauté, il est pardonné et son âme est guérie.
"le peuple qui habite en elle" = attaché à son essence, "est sans Faute."

Le peuple d'Israël a été exilé de la Terre [d'Israël] pour ses fautes parce qu'il y habitait pour profiter de ses richesses plutôt que pour observer ses mitsvot spéciales.
C'est ce que Ravina voulait dire lorsqu'il a déclaré à Rav Achi : "Nous apprenons cela de ceux qui souffrent de maladies physiques" = si nous voyons quelqu'un souffrir physiquement parce que le climat de la terre ne lui convient pas, et qu'il choisit pourtant d'y rester, nous pouvons être certains qu'il aime vraiment la terre pour son essence spirituelle.
[Bénayahou]

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+ Les fautes des juifs en Israël vs juifs en dehors d'Israël :

-> Hachem n'a pas brûlé le Temple lui-même parce qu'il s'agissait d'une garantie prise pour la dette des fautes d'Israël (Midrach Chémot rabba 51,3).
[les Sages apprennent qu'un messager de la cour céleste, l'ange Gabriel, a été envoyé pour brûler le Temple - Yalkout Chimoni Eikha 1009]

-> Avec chaque faute, un ange de destruction, appelé Faute, est créé.
Rabbi Moché Cordovero explique ce concept en relation avec le verset "Qui est un D. comme Toi, qui supporte la faute?" (Mikha 7,18) = [l'ange de destruction] Faute s'adresse à D. et lui demande sa subsistance. En droit, D. pourrait répondre : "Va vers celui qui t'a fait", et la Faute tuerait le fauteur. Cependant, dans sa miséricorde, D. lui-même soutient l'ange Faute [en l'alimentant pour qu'il existe pour ne pas qu'il vienne s'alimenter chez fauteur] afin que le fauteur vive et ait la possibilité de se repentir.

Le fauteur inflige donc le dommage ultime, il fait en sorte que les forces du mal tirent leur subsistance de la sainteté, et il doit payer pour cela.
Toutefois, cela ne s'applique qu'à l'étranger, car "quiconque vit sur la terre d'Israël est sans faute" (guémara Kétoubot 111a).
La sainteté de la Terre sainte contribue à détruire l'ange Faute le jour même de sa création, afin que la Terre ne soit pas contaminée par les mauvais anges. Le peuple peut avoir des péchés, mais pas les mauvais anges, les destructeurs, qui sont créés à partir du péché.

Ainsi, lorsque le roi David se confesse en disant : "J'ai fauté contre Hachem" (II Chmouëm 12,13), le prophète Nathan lui dit : "Hachem a aussi effacé ta faute, tu ne mourras pas" (ibid.).
A qui ce "aussi" peut-il faire référence?

Selon le Zohar, seul D. peut pardonner les fautes. Le terme "ta faute" fait référence au ange mauvais/destructeur qui a disparu et a été effacé (Zohar - Noah 73b).
En conséquence, le roi David confessa : "J'ai fauté contre Hachem" = non seulement en fautant, mais aussi en faisant en sorte qu'Il nourrisse des anges de destruction qui, autrement, tueraient le fauteur qui les a créés.

Le prophète Nathan a répondu : Outre le fait que votre confession [des fautes] est digne de détruire l'ange du mal, D. la détruira également pour une autre raison : vous vivez dans "la Terre dont Hachem votre D. prend soin ; les yeux de Hachem votre D. sont toujours sur elle, du début de l'année jusqu'à la fin de l'année" (Ekev 11,12). Vous pouvez être sûrs que "vous ne mourrez pas" de la main de l'ange Faute, car elle a déjà péri.

Il s'ensuit que les justes de la Terre [d'Israël] ne sont pas pris par les fautes du peuple, mais par les anges de la destruction créés par ces fautes.
Et puisqu'il n'y a pas d'anges de la destruction dans la Terre [d'Israël], il faut que les justes de la Terre [d'Israël] soient pris en charge par les juifs à l'étranger, conformément aux lois sur les dommages.
Ainsi, les juifs de l'étranger sont tenus de pleurer la mort d'un tsadik dans la Terre [d'Israël], car ce sont leurs fautes qui l'ont causée.

C'est ainsi que Yéchayahou dit : "Le tsadik périt, et personne ne le prend à coeur ; les hommes d'amour bienveillant sont enlevés, et personne ne comprend que le tsadik a été enlevé à cause du mal" (Yéchayahou 57,1).
Les "hommes d'amour bienveillant" désignent les juifs vivant dans la Terre [d'Israël], que D. gouverne avec l'attribut de l'amour bienveillant, contrairement aux autres pays, qu'Il gouverne avec une stricte justice.

Les juifs de la Terre [d'Israël] sont mentionnés en même temps que le lieu d'où ils sont originaires, comme dans "Yosse ben Yo'hanan, un homme de Jérusalem" (Pirké Avot 1,4), car ils y sont liés.
Les juifs à l'étranger ne sont pas liés à leur ville natale.

Dans le verset, "l'homme" désigne le juif à l'étranger.
Ainsi, Yéchayahou dit : "Le tsadik périt, et aucun homme [à l'étranger] ne le prend à cœur [car ils ne comprennent pas que le tsadik a péri à cause de leur faute]".
Le prophète explique ensuite : Les "hommes de bonté" = les tsadikim du pays, "sont enlevés, et personne ne comprend que le tsadik a été enlevé à cause du mal" des juifs de l'étranger.

De même, la destruction du Temple doit être due au fait que les juifs vivaient à l'étranger.
Dans le cas du premier Temple, il s'agit des juifs qui avaient été exilés à Babylone dans une phase antérieure [à sa destrucvtion] avec le roi Yéhoyakin.
Yé'hezkiel (v.21,11-12) leur dit que lorsque la mauvaise nouvelle de la destruction du Temple leur parviendra à Babylone, ils devront pleurer excessivement, car ils en sont la cause.

"Toi, fils de l'homme, gémis en te brisant les reins" (Yé'hezkiel 21,11) = Hachem demande au prophète Yé'hezkiel : "Lorsque tu gémis [pour la destruction du Temple], plie ton corps en deux pour symboliser que la destruction a été causée par deux choses : les péchés eux-mêmes et les mauvais anges créés à partir de ces péchés."
Ils [les juifs de Babylone] lui demanderont (à Yé'hezkiel) : "Pourquoi gémis-tu?" = nous avons déjà été exilés à Babylone, toi et nous ; le fait que nous n'étions pas là à ce moment-là montre que ce n'est pas notre faute si le Temple a été détruit.
Tu leur répondras : Je gémis "à cause des nouvelles qui arrivent" = précisément parce que nous ne sommes pas dans le pays, et que les nouvelles doivent nous parvenir ici. En effet, si nous étions dans le pays, nous pourrions être sûrs que D. n'aurait pas enlevé ce qu'il y a de meilleur [le Temple], car il n'y a pas dans le pays de mauvais anges nés de la faute.
Mais nous, nous les avons (les anges destructeurs résultant de nos fautes).
C'est pourquoi "tous les cœurs vont fondre" = car la destruction du Temple est notre faute (les juifs de dehors d'Israël)!
[Ben Ich 'Haï - Névé Tsadikim 2,4]

Israël – une terre spéciale (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Israël - une terre spéciale (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Mon Bien-Aimé a parlé et m'a dit : "Lève-toi, Mon amour, et va vers toi-même" (Chir haChirim 2,10)

-> Le Ben Ich 'Haï (Even Chéléma) commente ;
Par les mots לך לך (lé'h lé'ha) littéralement "Va vers toi-même", Hachem ordonne à Avraham de quitter son lieu de naissance et de se rendre dans la Terre (Lé'h Lé'ha 12,1).
D. dit à son fidèle serviteur : Ne pense pas que tu sois la même personne à l'étranger que dans la Terre [d'Israël].
À l'étranger, tu n'es pas complet, car tu n'es pas relié à ta racine, qui s'attache à D. Mais quand tu vas dans la Terre [d'Israël], tu retournes à tes racines, à ton moi (lé'h lé'ha). [selon le Alchikh haKadoch]

De même, dans notre verset, D. dit au peuple d'Israël en exil : "Lève-toi, mon amour, et va vers toi-même" = lève-toi et quitte ces terres impures, et retourne à tes racines en Terre Sainte.

[en trouvant la terre d'Israël, on se permet de trouver notre réelle intériorité. ]

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-> Hachem dit à Avram : "Va ... hors de ton pays ... vers le pays que je te montrerai [ou bien : où je te ferai voir - él aarets acher ar'éka]" (Lé'h Lé'ha 12,1).

-> Le Talmud de Babylone, qui a été écrit à l'étranger, utilise fréquemment l'expression "Venez et écoutez", alors que le Zohar, qui a été écrit en Terre [d'Israël], dit : "Venez et voyez".
La raison en est que la Terre [d'Israël] est un lieu de vision et le reste du monde un lieu d'écoute
.
Les sages et les tsadikim à l'étranger sont appelés les "oreilles" du peuple ; ceux de la Terre [d'Israël] sont appelés les "yeux".
C'est ainsi que Moché, en essayant de persuader Yitro de se joindre aux Bné Israël et d'entrer dans la Terre avec eux, dit : "Viens avec nous ... et tu seras nos yeux (véayita lanou laénayim)" (Béaaloté'ha 10,29-31).

Le roi Salomon a dit : "L'oreille qui entend et l'œil qui voit, Hachem les a faits l'un et l'autre" (Michlé 20,12).
Le Talmud de Babylone a été rédigé par des Sages à l'étranger, que l'on appelle "oreilles" ; le Talmud de Jérusalem, par des Sages dans la Terre [d'Israël], que l'on appelle "yeux".
Même si vous voyez des différences entre les deux, dit le roi Salomon, sachez que "Hachem les a faits l'un et l'autre" = l'esprit de D. parle à travers les deux.

Une chose qui fait de la Terre [d'Israël] un lieu de vision et du reste du monde un lieu d'écoute, c'est la manière dont Hachem fait des miracles. Ceux qu'Il fait à l'étranger sont cachés. Ils semblent se produire par des moyens naturels ; ce n'est qu'en écoutant un prophète ou un sage que nous savons qu'il s'agit de miracles. En revanche, les miracles dans la Terre [d'Israël] sont révélés et évidents pour tous.

Ainsi, en disant à Avraham de quitter sa patrie à l'étranger et de se rendre dans la Terre [d'Israël], D. a dit : "Quitte ton pays", qui est un lieu d'écoute, "au Pays où je vous ferai voir", car c'est un lieu où l'on voit.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Lé'h Lé'ha]

[on peut éventuellement voir un exemple de cela dans le fait que selon la Torah la Terre [d'Israël] est la seule que Hachem regarde constamment [s'en occupant directement, les autres terres étant sous la domination d'anges Tutélaires]. Ainsi, à l'étranger on entend parler de D., car il intervient indirectement.
Un autre exemple : "L’air de la terre d’Israël rend sage" (guémara Baba Batra 158b) = ainsi on distingue clairement la Torah. D'une certaine façon, la différence entre la Torah d'Israël et en dehors, est comme voir directement une chose, ou bien en entendre une description de cette chose afin de se l'imaginer. ]

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-> A l'avenir, les synagogues et les maisons d'études qui se trouvent à Babylone seront installées sur la terre d'Israël.
[guémara Megillah 29a]

-> La terre est enveloppée d'une atmosphère spirituelle, un peu comme l'âme qui donne la vie à une personne.
L'air de chaque pays est différent, et celui de la Terre [d'Israël] est le plus pur et le meilleur de tous.
Cet air est évoqué dans l'explication talmudique de la déclaration de D. à Yaakov : "La Terre sur laquelle tu es couché, je te la donnerai" (Vayétsé 28,13) = Hachem a plié toute la Terre d'Israël et l'a placée sous notre père Yaakov, et il s'est couché dessus (guémara 'Houlin 91b).
Ce que D. plaça sous Yaakov n'était certainement pas la terre physique, car où auraient pu aller les personnes, les animaux et les objets de la terre?
Le Talmud fait certainement référence à l'air spirituel de la terre.

De même, lorsque le Talmud déclare "qu'à l'avenir, les synagogues et les maisons d'études qui se trouvent à Babylone seront installées sur la terre d'Israël", il ne fait pas référence aux bâtiments physiques. C'est plutôt l'air [spirituel] qui enveloppe ces lieux saints qui sera transféré sur la terre.
[Ben Yéhoyada]

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-> [Le sage babylonien] Abbayé a dit : L'un d'eux [les juifs de Terre Sainte] est comme deux d'entre nous [les juifs de Babylone].
Rava dit : Et l'un d'entre nous [babylonien], lorsqu'il se rend [en Terre d'Israël], est comme deux d'entre eux.
La guémara cite une preuve de l'affirmation de Rava : Rabbi Yirméya, lorsqu'il était ici, en Babylonie, ne savait même pas ce que les Sages disaient. Il n'était pas considéré comme un érudit important. Mais lorsqu'il est monté en Babylonie, c'est lui, et non les autres Sages de la terre d'Israel, qui nous a traités de Babyloniens sots. De toute évidence, il est devenu encore plus grand qu'eux.
[guémara Kétoubot 75a]

-> La sainteté de la Terre sainte nous permet d'y accomplir deux fois plus de choses qu'ailleurs.
Par exemple, la Torah précise que Shavouot, le début et la fin de Souccot et de Pessa'h sont des yamim tovim d'un seul jour. Les Sages ont toutefois compris que l'atmosphère à l'étranger est moins spirituelle. Ils ont donc ordonné que ces yamim tovim soient prolongés d'un jour à l'étranger pour permettre les rectifications qui, dans la Terre [d'Israël], ne prennent qu'un jour.
Puisque les habitants d'Israël peuvent terminer les rectifications en un jour, le sage babylonien Abbayé a conclu qu'"un seul d'entre eux est comme deux d'entre nous".
[selon le Zohar (Pin'has 231a): "En dehors d'Israël, il faut 2 jours pour ressentir la kédoucha et la lumière qui émane de la fête (d'un Yom Tov)." ]

Rabbi Yirmiya, qui était moins compétent qu'Abbayé et Rava, disons qu'il était la moitié d'eux, quitta Babylone pour la Terre [d'Israël]. Là, il devint deux fois plus intelligent qu'eux, c'est pourquoi il les appelait : "Babyloniens sots" (בַּבְלָאֵי טַפְשָׁאֵי).
Il s'ensuit qu'un érudit en Torah qui se rend en Terre sainte deviendra quatre fois plus sage qu'il ne l'était auparavant.

C'est ce que laisse entendre la supplication de Moché : "Laisse-moi passer, je te prie, et voir le bon pays" (Vaét'hanan 3,25).
Le mot "éébra" (אֶעְבְּרָה - laisse-moi passer) a les mêmes lettres que "arbaa" (ארבעה - quatre).
Moché disait : "Je serai quatre [fois ce que je suis maintenant] si j'entre dans la bonne Terre [d'Israël]".
[Ben Yéhoyada]

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-> "c'est de Sion que sortira la Torah" (ki miTsion tétsé Torah - Yéchayahou 2,3)
-> "il n'y a pas de Torah comme la Torah de la Terre d'Israël" (midrach Béréchit rabba 6,7).

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-> "Un pays où coulent le lait et le miel" (Chémot 3,8)
Rabba bar Bar Hanna a dit au nom de Rav Yo'hanan : "J'ai vu moi-même toute la Terre [d'Israël] où coulaient le lait et le miel ... Il mesurait 22 parssa de long et 6 parssa de large."
[guémara Méguila 6a]

-> Il y a un endroit dans la Terre [d'Israël] où les figues sont si riches que leur nectar s'écoule et tombe sur le sol. Lorsque les chèvres les mangent ces figues, leur lait augmente jusqu'à ce qu'il s'écoule d'elles et se mélange au "miel" des figues. C'est ainsi que la Terre [d'Israël] ruisselle de lait et de miel.
La superficie de cet endroit particulier est de 4 parssa sur parssa.

Pourquoi, alors, la guémara rapporte-t-elle que cet écoulement a lieu dans toute la Terre [d'Israël], tout en décrivant la taille de la zone comme étant seulement de "22 parssa de long et 6 parssa de large" ?

"Le lait et le miel" est l'une des métaphores de la Torah (Chir haChirim rabba 1,19).
Les "22 parssa" font référence aux 22 lettres de l'alaphabet hébraïque avec lesquelles la Torah est écrite ; "6 parssa", aux 6 ordres de la michna.
La guémara laisse entendre qu'en vertu de la loi Ecrite et Orale, la terre d'Israël coule littéralement de lait et de miel.
[Ben Yéhoyada]

-> Il vit des chèvres manger des feuilles de figuier. Le nectar suintait des figues et le lait coulait [des chèvres], et les deux se mêlaient l'un à l'autre. Il dit : "C'est cela, le lait et le miel".
[guémara Kétoubot 111b]

-> Comme les figuiers sont bas, les chèvres peuvent y paître. La bénédiction de la terre pénètre dans les figuiers et, à partir d'eux, dans les chèvres.
Selon une opinion de la guémara, le fruit défendu dont Adam a mangé était une figue (guémara Sanhedrin 70b).
La bénédiction de la Terre [d'Israël] avec de riches figues est un signe qu'Israël rectifiera le faute d'Adam.
[Ben Yéhoyada]

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-> Rabbi Abba s'éloigna de [son maître] Rabbi Yéhouda, parce qu'il voulait monter en Terre d'Israël...
[guémara Béra'hot 24b]

-> Rabbi Yéhouda interdit à ses disciples de monter de Babylone vers la Terre d'Israël, car D. avait envoyé les juifs à l'extérieur [d'Israël] et ne les avait pas encore appelés à revenir.
Pourquoi alors Rabbi Abba a-t-il désobéi?

On raconte qu'à l'époque des Guéonim, il y avait un érudit en Torah qui ne perdait même pas cinq minutes qui auraient pu être consacrées à l'étude [de la Torah].
Il arriva qu'il perdit un proche parent pour lequel il dut observer la période de deuil de 7 jours, pendant laquelle l'étude de la Torah est interdite parce qu'elle réjouit le cœur. Néanmoins, il se cacha dans une pièce intérieure et étudia la Torah. Ses amis entrèrent et le découvrirent en train d'étudier un volume de Talmud.
"Ils lui dirent : "Que fais-tu? Il est interdit à une personne en deuil d'étudier la Torah."
"Je sais que je désobéis aux Sages, répondit-il, et que je serai puni pour cela le jour du jugement, mais je préfère n'importe quelle punition à la douleur de m'abstenir d'étudier la Torah."

De même, lorsque Ben Azaï fut réprimandé par les Sages pour ne pas s'être marié, il dit : "Que dois-je faire? Mon âme désire la Torah" (guémara Yébamot 62b).

Rabbi savait lui aussi qu'il désobéissait aux Sages. Pourtant, son amour pour la terre d'Israël était si puissant qu'il ne put contrôler son désir et choisit la punition dans l'autre monde plutôt que de s'éloigner de la terre sainte.
[Bénayahou]

-> Rabbi Abba embrassait les pierres d'Acre.
[guémara Kétoubot 112a]

-> Au 19e siècle, des récipients et des objets décoratifs étaient fabriqués avec les pierres de la Terre [d'Israël].
De même, à l'époque de nos Sages, des récipients et des objets décoratifs étaient fabriqués à partir de la pierre d'Acre et vendus ou offerts en cadeau à Babylone. Lorsque Rabbi Abba fabriquait des vases en pierre d'Acre, il les embrassait en l'honneur pour la Terre [d'Israël].
[Ben Yéhoyada]

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-> Rav Ami et Rav Assi sont passés du soleil à l'ombre.
[guémara Kétoubot 112a]

-> Rav Ami et Rav Assi enseignaient à leurs disciples à l'ombre, même aux moments de l'année où il n'aurait pas été inconfortable de s'asseoir au soleil. Pourquoi cela?

Ils craignaient qu'en apprenant au soleil, celui-ci ne devienne trop fort pour certains des disciples, qui pourraient alors se plaindre que l'endroit [la terre d'Israël] n'est pas bon.
Ces Sages voulaient s'assurer que personne ne dirait du mal de la Terre [d'Israël], même si une petite zone était trop ensoleillée.

Combien nous devons être vigilants à ne critiquer aucun aspect de la terre [d'Israël], qu'il s'agisse du climat, des produits ou des bâtiments, même s'il s'agit de maisons de non-juifs.
[Ben Yéhoyada]

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-> "Je rétablirai vos juges comme au début et vos conseillers comme à l'origine. Alors on t'appellera la cité de la justice, la cité fidèle. (Yéchayahou 1,26)

-> La Terre [d'Israël] est appelée "fidèle" parce qu'elle protège fidèlement les biens que Dieu a déposés en elle depuis la création. Elle refuse sa générosité aux nations étrangères qui la conquièrent et attend le retour du peuple d'Israël. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'elle donne ses fruits .
[...]
Notre Terre fidèle retient ses produits pendant que les non-juifs règnent sur elle, n'attendant pour donner ses richesses que le plaisir du peuple d'Israël à son retour. Elle est donc appelée "la cité de la justice" parce que ses actes (retenir ses fruits) sont justes ; et "la cité fidèle", parce qu'elle garde fidèlement la confiance qui a été placée sous sa garde pour ses véritables propriétaires, le peuple d'Israël.
[Birkat 'Haïm - Haftara Dévarim]

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-> "Avec Moi, de Lévanon, ô épouse, avec Moi, de Lévanon, tu viens ; tu regarderas du haut du mont Amana" (iti miLévanon kala, iti miLévanon tavo'i, tachouri méroch amana - Chir haChirim 4,8)

-> Nos Sages ont dit : il y a une montagne nommée Amana à la frontière nord de la Terre [d'Israël].
Lorsque les exilés rassemblés [au moment de la venue du machia'h] l'atteindront, ils regarderont de là et verront la frontière de la Terre et son air sacré. Ils se réjouiront et exprimeront leur gratitude. C'est le sens de la phrase : "Vous regarderez du haut de l'Amana".

Mais les exilés sont nés à l'étranger. Ils n'ont jamais vu la Terre [d'Israël]. Comment le reconnaîtront-ils alors?
Et non seulement ils le reconnaissent, mais ils éprouvent même la joie de celui qui revoit son ancienne maison après de longues années d'absence!

C'est parce que, bien que leurs corps aient été à l'étranger, leurs âmes ont vu la Terre [d'Israël].
En effet, chaque nuit, pendant que nous dormons, notre âme monte au ciel pour étudier la Torah dans les yéchivot célestes. Cette ascension se fait par le site du Temple, car c'est là que se trouve la porte du ciel.

Comme les âmes se rendent chaque nuit sur la Terre, elles la reconnaissent.
Lorsque les exilés rassemblés arriveront à la frontière de la Terre [d'Israël], leurs âmes reconnaîtront l'endroit et réveilleront leurs corps pour se réjouir et chanter.

Notre verset dit donc : "C'est de Levanon que je viens, ô épouse, c'est de Levanon que tu viens". Levanon (de lavan, "blanc") fait référence au Temple, qui blanchit les fautes d'Israël par les sacrifices expiatoires (guémara Yoma 39).
D. dit à l'âme : Tu viens du site du Temple. La preuve en est que "tu regarderas du haut d'Amana", ce qui montre que tu reconnais la Terre [d'Israël].
[Even Chéléma]

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-> La Terre d'Israël est arrosée personnellement par Hachem ; le reste du monde, par un intermédiaire (chalia'h), comme il est écrit : "Qui fait pleuvoir sur la Terre et envoie (sholéa'h) de l'eau à l'étranger" (Iyov 5,10).
[guémara Taanit 5a]

-> En ce qui concerne le remplissage des nuages avec de l'eau, nos Sages déclarent : "La clé de la pluie n'a pas été donnée à un intermédiaire" (Taanit 2a), que ce soit dans la Terre [d'Israël] ou à l'étranger.
Cependant, l'endroit et le moment où les nuages déposent leur eau [de pluie] sont dirigés par un ange.
C'est ainsi que Rabba (qui vivait à l'étranger) a vu l'ange chargé de la pluie (guémara Taanit 25b).
En revanche, la Terre d'Israël : "est arrosée personnellement par Hachem".
[Bénayahou]

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-> Les Sages ont appris : La Terre d'Israël a été créée en premier, et le reste du monde par la suite, comme il est écrit : "Il n'avait pas encore fait la Terre [d'Israël] et les endroits en dehors" (Michlé 8,26).
[la Terre est mentionnée en premier dans le verset parce qu'elle a été créée en premier. ]
[guémara Taanit 10a]

-> Il y a un désaccord dans la guémara sur la façon dont la terre a été créée.
Selon une opinion, "la terre a été créée à partir de son centre", c'est-à-dire à partir de la Terre [d'Israël] ; selon l'autre opinion, elle a été créée "à partir des côtés", c'est-à-dire à partir d'autres endroits (guémara Yoma 54b).

Le différend ne porte que sur la concrétisation de la création.
Cependant, tous s'accordent à dire que la Terre [d'Israël] a été créée la première en potentiel, c'est-à-dire qu'elle a été planifiée avant toute autre partie de la terre.
[Ben Yéhoyada]

"Avec Moi, de Lévanon, ô épouse, avec Moi, de Lévanon, tu viens ; tu regarderas du haut du mont Amana" (iti miLévanon kala, iti miLévanon tavo'i, tachouri méroch amana - Chir haChirim 4,8)

-> Lors de la rédemption finale, les exilés rassemblés regarderont la Terre sainte du haut du mont Amana, comme quelqu'un qui regarde sa maison après l'avoir quittée pendant de nombreuses années ...
Il existe une montagne nommée Amana dont le sommet est la frontière nord de la Terre Sainte [d'Israël] (voir guémara Guitin 8a).
Lorsque les exilés rassemblés y parviendront, ils "regarderont le pays du haut de la Amana", se réjouiront et exprimeront leur gratitude.
[...]

Chaque nuit, pendant que nous dormons, nos âmes s'élèvent pour étudier la Torah dans les écoles célestes de Torah. Cette ascension se fait par le site du Temple, où se trouve la porte du ciel.
Lorsque les exilés rassemblés [au moment de la guéoula] arriveront à la frontière de la Terre d'Israël, leurs âmes reconnaîtront le lieu et réveilleront leurs corps pour se réjouir et chanter.
[en effet même chez les juifs dont le corps ne sera jamais venu en Israël, en réalité leur âme aura constamment contemplé la Terre d'Israël. ]

Hachem dit aux âmes : "C'est de Lévanon que tu viendras avec Moi, ô fiancée, c'est de Lévanon que tu viendras avec Moi".
Lévanon (de lavan, "blanc") fait référence au Temple, qui blanchit les fautes d'Israël grâce aux sacrifices expiatoires (guémara Yoma 39b).
Hachem dit : Ô épouse, chaque nuit tu viens pour être avec Moi, arrivant de Lévanon, le site du Temple. La preuve en est que "tu regarderas depuis le sommet de l'Amana", ce qui témoigne que vous reconnaissez la Terre.
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma]

+ "Lé'h Lé'ha" = Hachem ordonne à Avraham de quitter son lieu de naissance et de se rendre en Terre Sainte (Lé'h Lé'ha 12,1).
Hachem dit à son fidèle serviteur : Ne pense pas que tu es la même personne autre part qu'en Terre sainte [d'Israël]. Ailleurs, tu n'es pas complet, car tu n'es pas relié à ta racine, qui s'attache à D.
Mais lorsque tu vas sur la Terre [d'Israël], tu vas vers ta racine, vers ton toi-même (Alchikh haKadoch).

De même, Hachem dit aux juifs en exil : "Lève-toi, mon amour, et va vers toi-même" (Chir haChirim 2,10) = lève-toi et quitte ces terres impures, et va vers ta racine en Terre sainte.
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma ]