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Les mitsvot permettent de s’élever au-dessus du mazal

+++ Les mitsvot permettent de s'élever au-dessus du mazal :

"Si vous allez selon mes lois, et que vous garderez mes mitsvot et que vous les exécuterez. Je vous donnerai les pluies en leur temps, et la terre donnera son produit et l'arbre du champ son fruit" (Bé'houkotaï 26,3-4)

-> Un explication du Ohr ha'Haïm haKadoch est :
On peut interpréter ce verset d'après ce que nos Sages ont écrit dans le midrach (Mikets 44,11) : "D. s'adressa à Avraham et lui dit, regarde le ciel!" = cela nous apprend que D. l'a élevé au-dessus des Mazalot.

C'est ce que le verset écrit "si vous allez selon mes lois" (im bé'houkotaï télé'hou). De quelles lois s'agit-il?
Le prophète Yirmiyahou (33,25) écrit : "les lois des astres" (le Mazal).
Alors le verset nous apprend que si vous voulez surmonter votre Mazal, la condition est que "vous garderez mes mitsvot". C'est-à-dire que par le biais des mitsvot que vous respecterez, vous dominerez votre Mazal et vous l'élèverez.

C'est grâce à cela qu'Avraham a pu enfanter. D'après le Mazal Tsédek sous lequel il est né, il ne pouvait pas enfanter mais, grâce à ses bonnes actions, D. a changé son Mazal. C'est ce que le verset écrit "et vous les ferez!" = c'est-à-dire que D. réorganise les Mazalot afin qu'Il puisse amener le bien qu'il espérait.

Nos Sages (guémara Nédarim 32) disent : "le peuple juif ne dépend pas du Mazal" = c'est-à-dire qu'il le domine et par ses bonnes actions, il peut le changer.

Le prophète Yéchayahou (66,22) dit : "comme un ciel nouveau je crée pour vous" = c'est-à-dire que grâce à l'étude de la Torah et aux mitsvot qu'ils réalisent, des cieux nouveaux se créent. C'est l'explication du verset "vous les ferez".

Efforts vs résultats dans l’étude de la Torah

+++ Efforts vs résultats dans l'étude de la Torah :

+ "Si vous marchez dans les lois d'Hachem, observez Ses mitzvos et accomplissez-les" (Bé'houkotaï 26,3).

-> Rachi explique que "marcher dans les lois d'Hachem" (im bé'houkotaï télé'hou) signifie faire des efforts dans l'étude de la Torah (étudier pour étudier), et "observer Ses mitsvot" (mitsvotaï tichmérou) signifie se donner de la peine dans la Torah afin d'apprendre comment accomplir les mitsvot.

-> Le Baal HaTurim note que la guématria de אִם בְּחֻקֹּתַי תֵּלֵכוּ" est la même que celle de "עמלים בדברי תורה" (se donner de la peine dans la Torah).

=> b'h, nous avons voir que nous sous-estimons l'importance des efforts dans la Tora, préférant se focaliser sur le résultat.

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-> La guémara (Pessa'him 50a) raconte que rav Yossef tomba un jour malade et que son âme le quitta. Lorsqu'il reprit conscience, son père lui demanda ce qu'il avait vu. Rav Yossef répondit qu'il avait vu un monde inversé, où les personnes considérées comme importantes dans ce monde occupaient une place inférieure, tandis que celles qui étaient considérées comme inférieures étaient tenues en haute estime.
Son père lui répondit : "Mon fils, tu as vu un monde clair."

Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou vol.3,p.20) explique que ceux considérés comme "inférieurs" dans cette guémara font référence à ceux qui travaillent dur pour apprendre la Torah.
Une personne peut travailler très dur pour comprendre la Torah, mais en raison de ses capacités limitées, n'accomplir que très peu de choses. Dans ce monde, les connaissances dérisoires d'une telle personne peuvent être dépréciées.
Cependant, dans l'autre monde, sa clarté dans la Torah sera proportionnelle à ses efforts.

-> Le Maharal (introduction à son Tiféret Israel) explique pourquoi la bénédiction récitée avant d'étudier la Torah est "la'assok bédivré Torah" (être occupé avec les mots de la Torah), par opposition à "lil'mod divré Torah" (apprendre les mots de la Torah).
L'apprentissage est un type d'étude qui permet d'acquérir des connaissances (l'essentiel étant ce que tu as appris au final). Cependant, en ce qui concerne l'étude de la Torah, tant que l'on essaie d'obtenir la vérité, on a accompli la mitsva, même si ses conclusions sont erronées. (l'essentiel est la peine, le mal que tu t'es donné, peut importe le résultat. )

[ainsi, chaque juif est jugé en fonction du fait de donner le meilleur de lui même.
Voir l'important enseignement du Steïpler : http://todahm.com/2018/10/10/agir-au-maximum-de-ses-capacites ]

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+ Dans l'étude : l'essentiel c'est les efforts investis, pas la réussite :

-> Il est écrit dans la guémara (Shabbath 31a) :
Deux non-juifs se sont présentés devant Hillel et Chamaï pour se convertir au judaïsme.
Le premier candidat a demandé qu'on lui enseigne toute la Torah en se tenant sur un pied. Chamaï l'a repoussé et Hillel l'a converti.
Le second voulait se convertir pour devenir Cohen Gadol. Là encore, Chamaï le renvoya et Hillel le convertit (après l'avoir informé qu'il ne pouvait pas être Cohen Gadol).

=> À quoi pensaient ces non-juifs? Croyaient-ils vraiment qu'ils pouvaient apprendre toute la Torah sur un pied ou recevoir le titre si prestigieux de Cohen Gadol?

La réponse réside dans une distinction fondamentale entre l'étude de la Torah et autres les activités laïques.
Ces deux non-juifs sont venus avec deux perspectives laïques :
1°/ Le résultat est ce qui importe, et plus vite et plus facilement vous l'obtenez, mieux c'est.
C'est pourquoi le premier non-juif cherchait à maîtriser la Torah d'un seul pied, rapidement et facilement.

2°/ Le respect, l'honneur et la récompense sont accordés à ceux qui obtiennent des positions élevées, quelle que soit la manière dont ils les ont obtenues.
Par conséquent, le second converti voulait bénéficier du prestige du Cohen Gadol.

-> Cette guémara met en avant que la perspective juive diffère dans ces deux domaines, comme nous l'apprenons également dans les Pirké Avot.
La dernière michna du chapitre 5 (et, pour l'essentiel, de l'ensemble des Pirké Avot, puisque le 6e chapitre a été ajouté ultérieurement) cite deux Tanaïm :
- "Ben Bag Bag (בַּג בַּג) dit : "Approfondissez (la Torah) encore et encore, car tout s'y trouve".
- ... Ben Hé Hé (הֵא הֵא) dit : "La récompense est à la mesure de la peine/effort".

De nombreux commentateurs s'étonnent des noms uniques de ces sages. Les Tossafot ('Haguiga 9b) écrivent qu'ils étaient des convertis". Puisque tous les convertis sont les enfants d'Avraham, dont le nom a été complété par la lettre "hé" (passant de Avram à Avraham - Béréchit 17;5 &15) ; on les appelle [génériquement] "hé". ou "bag", ce dernier comprenant les lettres beit et guimel, dont le total est de 5, comme la valeur de la lettre hé (הֵ).
[Le rav Barou'h Eptsein suggère que les 2 sages Ben Bag Bag et Ben Hé Hé sont des convertis d'Hillel.]

Ces deux convertis nous enseignent deux leçons qu'ils ont apprises en devenant juifs et en découvrant le caractère unique de l'étude de la Torah.
- Premièrement, la Torah est infinie. Il n'y a pas de raccourci dans son étude, de moyen de tout apprendre très vite. Pour comprendre la Torah, il faut travailler dur. Il faut s'y plonger encore et encore. Elle ne peut absolument pas être apprise en se tenant sur un seul pied.

- Deuxièmement, la récompense de l'étude de la Torah ne dépend pas de trophées (ex: j'ai fais 10 siyoum, étudié tout le shass, je connais par coeur ... ) que l'on peut recevoir (résultat visible extérieurement). Au contraire, la récompense est basée sur la "douleur", l'effort que l'on investit (Hachem voit les cœurs, et le combat interne que l'on aura mené pour la Torah. Chacun selon ses capacités, environnement, ... ).
[le Ram'hal dit que "la récompense est à la mesure de la peine/effort" = cela fait référence à l'étude de la Torah. ]

Cette idée est soulignée dans la prière récitée à la fin d'un traité talmudique (siyoum).
Rabbi Né'hounya ben haKané (guémara Béra'hot 28a) prononçait ces mots chaque fois qu'il entrait et sortait du beit midrach : "Nous te remercions, Hachem ... d'avoir placé notre sort parmi ceux qui s'assoient dans le beit midrach, plutôt qu'aux coins des rues ... Nous travaillons et [ceux de la rue] travaillent. Nous travaillons et recevons une récompense, tandis qu'ils travaillent et ne reçoivent pas de récompense ".

Le 'Hafets 'Haïm demande : Peut-on vraiment dire que le tailleur et le cordonnier ne reçoivent aucune compensation pour leur travail? Bien sûr que non. Cependant, la façon dont ils reçoivent leurs revenus diffèrent fondamentalement des nôtres.
Les artisans ne sont payés pour leur travail que lorsqu'ils l'achèvent. Quel que soit le nombre d'heures qu'ils consacrent à leur travail, ils ne recevront pas un centime s'ils ne l'achèvent pas.
Dans l'étude de la Torah, en revanche, on est récompensé pour son temps et ses efforts, quelle que soit l'étendue de ce que l'on parvient à comprendre de son apprentissage.

Mais pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi le labeur a-t-il de la valeur même s'il n'est pas suivi de résultats concrets?

L'apprentissage de la Torah est le moyen de développer les relations les plus étroites avec Hachem. [cf. Ram'hal Dére'h Hachem 1:4:9 ; Tanya 1:5]
Plus on met des efforts dans la Torah, plus on montre à quel point on apprécie et on désire cette relation.
En ce sens, la guémara (Béra'hot 17a) dit : "Heureux soit celui qui fait des efforts dans la Torah et qui donne du plaisir à son Créateur".
Le fait de se donner de la peine pour la Torah génère du plaisir à Hachem, et c'est le meilleur "résultat" qui soit.

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-> Le rav David Hofstedter (Darach David - Shavouot) écrit :
En ce qui concerne les choses terrestres, des obstacles inévitables, routes cahoteuses ou objets suspendus hors de portée, empêchent le chercheur d'atteindre le but qu'il s'est fixé. Chacun préférerait donc que la route vers le succès soit aplanie et que tout ce dont il a besoin soit facile à obtenir.
Il en est tout autrement de l'étude de la Torah! L'effort, le travail et la peine ne sont pas simplement des voies pour acquérir la connaissance mais ce sont des fins en elles-mêmes qui déterminent la récompense que l'étudiant recevra pour le mal qu'il s'est donné.
Les Sages de la michna enseignent : "La récompense est à la mesure de l'effort" (Pirké Avot 5,23) et : "Si tu t'es efforcé d'étudier la Torah, Il a une grande récompense à te donner" (Pirké Avot 4,10).
Le Tossafot Yom Tov commente : "Comme la récompense est déterminée par le degré de travail et d'effort fournis, et pas par la quantité étudiée, la michna précise : Si tu l'es efforcé d'étudier la Torah et pas : si tu as étudié la Torah. Car qu'on [réussisse] peu ou beaucoup, tout dépend de l'effort."

-> Le rav Its'hak de Vienne explique ainsi cette michna (Avot 5,23) : "Lorsqu'un homme a fait autant d'efforts que possible, mais n'a pas emmagasiné plus qu'un minimum de connaissances en Torah, il reçoit la même récompense que celui qui a amassé davantage en vertu du principe : "La récompense est à la mesure de l'effort"." (Séfèr Or Zaroua, vol. 1, Hilkhot Kriat Chema 6)

-> Le rav 'Haim de Volozhin, principal disciple du Gaon de Vilna, écrit que le Gaon faisait d'intenses efforts dans son étude de la Torah : "Ce qui dépasse tout le reste, c'est sa force et ses œuvres impressionnantes, car il ne montrait aucun aspect inhabituel de son âme autre que l'énergie qu'il dépensait sagement, en connaissance de cause et habilement. Apres tous ses efforts, pourtant, lorsque le ciel voulut lui transmettre une connaissance supérieure sans exiger de lui un effort ou de l'énergie, il ne trouva pas l'offre désirable ... Car j'ai entendu directement de sa bouche que des magguidim, c'est-à-dire des anges, venaient souvent a sa porte ... mais il ne leur a jamais prêté l'oreille". (Introduction au Sifra déTsniouta)

-> Le 'Hafets 'Haïm (Al haTorah - Be'houkotai) explique ainsi une prière citée dans la Guemara : "Je fais des efforts [dans les recherches spirituelles] et eux font des efforts [dans les poursuites terrestres]. Je fais des efforts et suis récompensé tandis qu'eux font des efforts et ne sont pas récompensés" (guémara Béra'hot 28b).

=> A première vue, on pourrait remettre cette prière en question : un ouvrier ou un artisan qui fournit un effort physique n'est-il pas payé pour son effort? Pourquoi la guémara dit-elle qu'on est récompensé seulement pour les efforts qu'on a faits pour la Torah?
La réponse est que, dans les choses terrestres, la récompense dépend de la production et pas de l'effort.
Dans la vie pratique, l'effort n'est qu'un moyen pour réaliser un travail. Si donc un homme travaille, se donne du mal mais ne produit rien malgré tout son travail, le mal qu'il s'est donné n'a aucune valeur.
Pour l'étude de la Torah, c'est tout le contraire : D. désire l'effort, indépendamment du résultat. Par conséquent, celui qui se donne du mal pour étudier la Torah est récompensé pour son effort, qui représente un but en soi .

"Ils trébucheront, un homme par son frère" (Bé'houkotaï 26,37)

Selon la guémara (Shavouot 39a) cela signifie : "une personne [trébuchera] sur les fautes de son frère. Cela nous apprend que tous les juifs sont responsables les uns des autres" (kol Israël arévim zé bazé).

-> Le Maharcha (guémara Sanhédrin 27b) précise :
Il est écrit : "ils trébucheront", un langage au pluriel, et non pas la nation juive [comme une unité].
Plutôt, [cela fait référence] uniquement à ceux qui ont l'opportunité de protester. A propos d'eux, il est écrit qu'une personne va trébucher sur les fautes de son frère, si elle ne proteste pas.

-> Selon le Maharal (Nétivot Olam - Nétiv haTo'hakha) :
"Tous les juifs sont responsables les uns des autres" puisqu'ils sont une seule nation ...
C'est semblable à une personne qui est blessée à l'un de ses membres, tous les autres vont le ressentir, puisqu'ils font partie d'un même corps.
De même, lorsqu'une personne faute, toute la nation juive le ressent".

[ Le Maharal (Nétiv Hatokh’ha 2) écrit : Cette règle ("les juifs sont garants les uns des autres") est fondée sur le fait que, contrairement aux autres Nations, les juifs sont unis les uns aux autres par un lien "organique" ; de même que le dérèglement d’un organe vital a des répercussions sur l’ensemble du corps, tous les Bné Israël sont affectés par la transgression de l’un des leurs. ]

-> Le Ritva explique : "Car ils sont comme un seul corps et comme un garant payant la dette d’un autre".

-> Selon le Arou'h haChoul'han (Yoré Déa III,14) :
Le concept [de la responsabilité conjointe] est similaire à une personne qui est composée de nombreux membres du corps, chacun ayant sa propre vitalité. Cependant le sang de chaque membre dépend d'un seul organe, le coeur.
Il en est de même pour la nation juive à travers les âges. Même si chaque personne maintient sa propre vie, puisque nous provenons de la même source, nos âmes sont taillées de sous le Trône Divin et notre racine est dans la sainte Torah, ce qui fait qu'en définitive nous sommes comme une personne qui est divisée en plusieurs membres.

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-> Le rav 'Haïm Vital (Ets 'Haïm - chaar asli'hot) rapporte :
"Mon maître [le Arizal] était habitué à dire tous les détails de la confession des fautes (vidouï) ...
Il expliquait que même si toutes les choses qui sont mentionnées [dans la confession (vidouï)] ne peuvent être trouvées chez une seule personne, on doit quand même dire la confession ... et c'est pourquoi la structure est à la forme plurielle (ex: nous avons fauté ['hatanou]), plutôt qu'au singulier : "j'ai fauté" ('hatati).
L'explication est que tous les juifs sont un seul corps et chaque juif est un membre.
Ceci est la clé de la responsabilité que l'on entretient envers son prochain [juif] qui pèche. Par conséquent, même si une personne n'a pas commis un péché précis, il doit quand même le confesser puisque lorsque son collège [juif] l'a violé, c'est comme s'il l'avait transgressé lui-même."

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-> La guémara (Roch Hachana 29a) aborde le concept qu'on peut acquitter autrui d'une bénédiction, même si on est soi-même déjà quitte. [voir le texte pour avoir les précisions halakhiques]

-> Le Ran (Dafé haRif - guémara Roch Hachana 8a) explique :
La raison à cela est parce que tous les juifs sont responsables les uns les autres de [l'accomplissement] des mitsvot.
En ce sens, si son prochain [juif] ne s'est pas encore acquitté [de son obligation], il ne l'a également pas fait.

-> Selon le 'Hafets 'Haïm (Nitsavim 29,28) :
Le principe est que chaque juif peut décharger un autre de son obligation d'observer les mitsvot, même s'il a lui-même déjà accompli cette mitsva, comme la [récitation] du kiddouch et écouter le Shofar, ... [c'est parce que] si son ami est manquant dans la réalisation d'une mitsva, c'est comme si lui aussi est manquant.
De même, l'obligation de chaque personne d'empêcher autrui de transgresser un commandement négatif est parce que s'il ne parvient pas à le retenir de fauter lorsqu'il en a les capacités, alors il sera lui aussi puni.

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-> "Il est fondamentalement faux de dire : [Je n'ai pas besoin de veiller à ce que les autres fassent les mitsvot puisque] cela est suffisant que je sois un bon juif et que je marche dans les chemins de mes ancêtres".
['Hafets 'Haïm]

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-> "Celui que les créatures apprécient, est apprécié de D. ; mais celui que les créatures n’apprécient pas, n’est pas apprécié de D." (Pirké Avot 3,10)

-> Le rav Avraham Azoulai ('Hessed léAvraham - Avot 3,10), le grand-père du 'Hida, écrit :
"Celui que les créatures apprécient" = peut être expliqué comme signifiant que les autres obtiennent le plaisir du monde à Venir car il aura facilité le fait qu'Hachem aura du plaisir d'eux.
"celui que les créatures n’apprécient pas, n’est pas apprécié de D." = cela fait référence à celui qui dit : "Ma famille et moi-même servent Hachem. pourquoi devrais-je me déranger à guider les autres et à leur apporter du mérite?"
Une telle personne, qui ne facilite jamais le mérite spirituel d'autrui, n'est pas appréciée par Hachem puisque Hachem ne trouve grâce que chez ceux qui promeuvent les mérites spirituels d'autrui".

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+ "Vous vous tenez debout aujourd’hui tous ensembles, devant Hachem votre D. : vos chefs de Tribus, vos anciens, vos agents, chaque citoyen d’Israël" (Nitsavim 29,9)

-> Le Midrach (Yalkout Chimoni Dévarim 940) commente :
"‘Vous vous tenez debout’. Quand? Lorsque vous formez ‘aujourd’hui tous ensembles’ un seul groupe (agouda a'hat ). Ainsi, trouvons-nous qu’Israël n’est délivré que lorsqu’il ne forme qu’un seul groupe ...
Même si J’ai placé pour vous des chefs [de Tribu], des juges et des agents, tous sont identiques devant Moi, comme il est dit : ‘chaque citoyen d’Israël’...
Autre explication: Vous tous êtes garants l’un envers l’autre."

+ En conclusion des "Malédictions" de Bé’houkotaï, nous trouvons l’évocation du souvenir des Patriarches : "Et Je me souviendrai de Mon alliance avec Yaakov ; Mon alliance aussi avec Its’hak, Mon alliance aussi avec Avraham, Je M’en souviendrai, et la Terre aussi, Je M’en souviendrai" (Bé'houkotaï 26,42)

Ces "Malédictions" font référence aux malheurs qu’ont occasionnés les 4 Exils du peuple juif : Babylone, Perse, Grèce et Rome (voir Targoum Yonathan Ben Ouziel sur le verset 26,44).
Ainsi, le souvenir des Patriarches est-il nécessaire, pour accéder à la Délivrance (promise par Hachem – verset 44, lorsqu’Israël confesse ses fautes – verset 40), car c’est en se souvenant de l’alliance des Pères (brith Avot - ברית אבות) qu’Hachem se souvient du peuple juif et leur manifeste Sa Miséricorde. [Or Ha’haïm haKadoch]
C’est la raison pour laquelle, le midrach [Vayikra rabba 36] enseigne : "Le mérite des Patriarches (Zé'hout Avot - זכות אבות) existe constamment et continuellement nous le mentionnons [dans nos Prières], comme il est dit: ‘Et Il n’oubliera point l’alliance de tes Pères, l’alliance qu’Il leur a jurée’ (Vaét'hanan 4,31)".
Pourtant, la guémara (Shabbath 55a) enseigne que le mérite des Patriarche a disparu : "A quel moment le mérite des Patriarches a-t-il pris fin?
Selon Rav, c’est aux jours de Hochéa Ben Béeri (le Prophète – voir Ochéa 2,12) ... Selon Chmouël, ce mérite dura jusqu’aux jours de ‘Hazaël (le roi de Syrie – voir Méla'him II 13,22) ... Selon Rabbi Yéhochoua Ben Lévi, ce mérite dura jusqu’aux jours d’Eliyahou (le Prophète - voir Méla'him I 18,36) ... Selon Rabbi Yo’hanan, il dura jusqu’aux jours de ‘Hizkiyahou (le roi – Voir Yéchayahou 9,6)" [D. annonça à Avraham, lors de la destruction de Sodome, que le mérite des Patriarches ne durerait que jusqu’à la destruction du 1er Temple. Ainsi, remarquons-nous que les dernières lettres des 5 premiers mots du verset : "Tairai-je à Abraham (pour qu’il implore la Miséricorde) ce que Je fait (הַמְכַסֶּה אֲנִי מֵאַבְרָהָם, אשֲֶׁר אֲנִי עשֶֹׂה)" (Vayéra 18,17) forment, pris à l’envers, le nom du Prophète Yirmiya (ירמי־ה), l’annonciateur de la perte du Temple – Mégalé Amoukot].

=> Le mérite des Patriarches a-t-il disparu?

On peut citer les explications suivantes :
1°/ Le mérite des Patriarches (zé'hout avot) a pris fin (comme l’enseignent nos Maîtres de la guémara) mais non pas l’alliance des Patriarches (brit avot), relative au don de la terre d’Israël aux ancêtres et à leur descendance.
Ainsi, le verset cité de notre paracha mentionne l’alliance et non le mérite : "Et Je me souviendrai de Mon alliance avec Yaakov ; Mon alliance aussi avec Its’hak, Mon alliance aussi avec Abraham" (même en Exil). [Tossafot - Rabbénou Tam]

2°/ Pour les réchaïm le zé'hout avot s’est arrêté mais pour les Tsadikim il continue d’exister. C’est la raison pour laquelle on mentionne le zé'hout avot dans nos prières (non pas que nous soyons tous des tsadikim (justes) mais nous prions Hachem qu’Il octroie le zé'hout avot aux Tsadikim pour que ceux-ci puissent protéger la génération grâce à leurs mérites et à celui des Pères - Divré Yoël). [Tossafot - Ri]

3°/ Le zé'hout avot n’est plus systématique comme il le fut dans les temps anciens (délimités dans la Guémara). Aujourd’hui il est nécessaire d’implorer Hachem dans nos Prières pour invoquer le zé'hout avot. [Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

4°/ Anciennement, le zé'hout avot pouvait procurer au peuple juif une Délivrance totale et miraculeuse (comme ce fut le cas en Égypte). Depuis (les temps cités dans la Guemara), le zé'hout avot ne procure que de petites délivrances. [Anaf Yossef]

5°/ [Nos Sages] ont instauré [dans la première bénédiction de la Amida] le rappel des "Bontés des Pères» à l’endroit où l’on demande la Délivrance : "Rappelle les Bontés des Pères et envoie le Libérateur" (זוכר חסדי אבות ומביא
גואל), pour dire que quand bien même le mérite des Patriarches a disparu, la Délivrance du peuple juif demeure éternelle. [Tour - Orakh ‘Haïm 113]
[d'après le feuillet de la communauté Sarcelles - Bé'houkotaï 5782]

"Je suis Hachem votre D., qui vous ai sortis du pays d’Egypte pour que vous n’y fussiez plus esclaves ; et j’ai brisé les barres de votre joug, et je vous ai fait marcher la tête haute" (Bé'houkotaï 26,13)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
le midrach (Téhilim Sho’her Tov chap.6) raconte l’histoire d’un roi, qui avait décrété que tous les contrevenants à la loi se verraient infligés comme punition, la lapidation par une pierre énorme de plusieurs dizaines de kilos. quand vint le jour ou son propre fils, le prince, fauta. Le roi demanda que faire à ses conseillers, et ils lui dirent que pour ne pas revenir sur sa parole sans tuer son fils, la seule solution était de prendre cette pierre, la briser en petits cailloux et ensuite de les jeter à son fils un par un. De cette manière, la pierre aura bien été jetée à son fils et en même temps il était sauf.

C’est ce qu’on peut lire dans notre verset, Hachem avait pourtant décrété et annoncé à Avraham que ses enfants seraient en exil 400 ans, mais l’esclavage en Egypte ne dura effectivement que 210 ans, car les Bné Israël étaient tombés tellement tombés bas jusqu’à la 49e des portes d'impureté, qu’ils devaient sortir impérativement de suite.
Hachem a donc pris son décret de 400 ans, et a brisé les 190 ans restant à effectuer et les a répartis dans les autres exils.
C’est ce qui est dit : "et j’ai brisé les barres de votre joug" = j’ai brisé le décret des 400 ans à l’instar de la pierre du roi et du prince, "et je vous ai fait marcher la tête haute" = je vous ai laissé survivre et ne vous ai pas achevé avec une punition mortelle.

-> "Je susciterai sur vous la panique"(Bé'houkotaï 26,16)
-> "Hachem enverra en ton sein le manque, le désarroi et l'angoisse"
(Ki Tavo 28,20)

Ces 2 parachiot ont de commun de contenir de très nombreuses malédictions.

-> 1°/ Pourquoi est-ce que celles de la paracha Ki Tavo sont à la 3e personne ("Hachem"), tandis que celles de Bé'houkotaï sont à la 1ere personne ("Je")?

Rabbénou Bé'hayé explique que les malédictions mentionnées dans Bé'houkotaï se sont réalisées durant le 1er Temple, où la présence divine y résidait, et c'est pour cela que c'est écrit à la 1ere personne car Hachem infligea lui-même ces punitions.

Les malédictions de Ki Tavo se sont réalisées durant le 2e Temple, où la présence divine était absente du Temple (guémara Yoma 21b), elles sont donc écrites par la voix de Moché (3e personne) relatant ce que Hachem a fait.
[ceci témoigne de la distanciation]

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-> 2°/ Le Ohr ha'Haïm fait remarquer que dans la paracha Bé'houkotaï, il y a l'utilisation du pluriel ("vous"), et dans Ki Tavo c'est le singulier qui est utilisé ("tu").
Pourquoi une telle différence?

- Le singulier renvoie à des malédictions nationales, s'appliquant à l'ensemble du peuple juif, s'il ne se comporte pas comme il le faut.
- Le pluriel s'adresse à chaque individualité, qui même si la nation juive se comporte globalement bien, lorsqu'une personne faute, elle s'expose à des malédictions.

-> 3°/ Cela nous permet de comprendre pourquoi les malédictions de Bé'houkotaï se terminent par des paroles d'encouragement, ce qui n'est pas le cas pour celles de Ki Tavo.

Quelles soient les fautes, la nation juive a une garantie de toujours pouvoir exister, et ce par le mérite de l'alliance de Hachem avec nos Patriarches.
C'est pourquoi le passage se termine par des mots de consolation, car la collectivité est toujours assurée de se maintenir.
Cela n'est pas le cas au niveau individuel, où il n'y a pas une telle assurance.

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Selon l'Alter de Kelm, cela permet d'expliquer une dualité de Roch Hachana :

- en tant que nation, nous sommes plein de confiance dans la miséricorde divine, et nous nous comportons avec plein de joie et d'optimisme (de beaux habits, de beaux repas, ...).

- en tant qu'individualité, nous sommes plein de crainte et d'effroi, par la conscience que nous n'avons pas une telle garantie (nous tremblons à l'idée que l'avenir de notre vie va se jouer en ce jour! Qui peut dire s'il va avoir le droit de continuer à vivre? Rien n'est assuré, tout est remis en question!).

L'Alter de Kelm enseigne qu'on apprend de là l'importance de nous lier, d'être utile à la collectivité juive.
En effet, lorsque nous sommes nécessaire, utile à d'autres personnes, on nous dispensera d'un mauvais jugement pour ne pas handicaper les autres, et au contraire on nous comblera du meilleur afin de continuer dans ce sens.

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-> "Je me souviendrai de mon alliance avec Avraham" (Bé'houkotaï 27,46)

=> Cette promesse de consolation se cache dans un long passage de punitions. Hachem finira par nous prendre en pitié de par l'alliance de nos ancêtres.
La paracha Ki Tavo également contient de nombreuses punitions, on peut même en conter 2 fois plus. Et pourtant, aucune promesse de consolation ne s'y trouve. Comment comprendre cette différence?

-> Le 'Hatam Sofer explique :
L'essentiel de la souffrance face aux difficultés de la vie, vient du fait qu'on n'y voit pas de sens. Un homme est prêt à passer des moments même désagréables, s'il y voit un intérêt et un sens. Il est prêt à suivre des soins douloureux s'il sait que cela lui redonnera sa santé. Mais quand une personne souffre et sent qu'il souffre pour rien, cela lui est bien plus difficile.

- La paracha Bé'houkotaï introduit les punitions par le verset : "Si vous marchez avec moi de façon hasardeuse", c'est-à-dire que vous considérez les événements comme étant le fruit du hasard. Ainsi, les épreuves que vous endurerez dans un tel état d'esprit, en pensant qu'elles viennent par hasard, sans raison, seront insoutenables. Hachem a donc senti le besoin d'introduire un verset de consolation pour apaiser.
- Mais les souffrances évoquées dans la paracha de Ki Tavo, même si elles sont plus dures et bien plus nombreuses, mais vous ne les vivrez pas comme venant par hasard. Vous aurez la conscience qu'elles viennent d'Hachem, que c'est votre Père Qui est aux Cieux, qui vous éprouve. Et quand notre Père Qui nous aime est avec nous, quand on sent Sa Proximité, alors les souffrances deviennent plus supportables. Il n'y a donc plus besoin d'y ajouter une consolation, car le fait même de sentir Hachem à ses côtés est déjà la plus grande des consolations.

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2020/09/21/15282-2

"La terre de vos ennemis vous mangera" (Bé'houkotaï 26,38)

=> Ce verset semble évoquer la punition d'anéantissement. On comprend comme si la terre nous dévorera. Mais cela est très étonnant. En effet, la Torah conclue la longue liste des punitions par le verset : "Malgré tout cela, lorsqu'ils seront dans la terre de leurs ennemis, Je ne les rejetterai pas ni ne les répugnerai pour les anéantir" (Bé'houkotaï 26,44). C'est-à-dire qu'Hachem fait la promesse que jamais le peuple juif ne sera anéanti.
Comment comprendre cette apparence contradiction?

-> Le Agra Dékalla fait remarquer que la Torah a volontairement employé l'expression : "La terre ... vous mangera", et pas "vous anéantira", pour comparer l'action des terres de nos ennemis en exil à l'action de manger.
Quand on mange, la nourriture est digérée et le corps réalise un tri. La partie profitable et bonne pour l'organisme est imprégnée par le corps pour lui donner vitalité et force. Et les déchets sont rejetés.
Quand la Torah dit que "la terre de vos ennemis vous mangera", elle veut enseigner que les terres d'exil réalisent ce même mécanisme. Elles opèrent le tri dans chaque homme. Chacun a en lui des forces positives, mais aussi des défauts, des traits qu'il doit s'efforcer d'éradiquer et corriger.
Pour ce faire, Hachem envoie son peuple en exil, pour que par la confrontation aux difficultés, aux épreuves et aux moments d'obscurité, l'homme doive se battre, lutter et investir des efforts pour tenir. Tous ces efforts exigent de l'homme de puiser au plus profond de lui-même et de cette façon se réalisera en lui un tri extraordinaire entre le bien et le mal de sa personnalité. Il devra lutter contre ses défauts, dépasser ses faiblesses : orgueil, paresse, colère, cupidité, jalousie, ... pour pouvoir s'en sortir.
Tous ses efforts et sa lutte lui permettront de se dépasser et de ressortir le meilleur de ce qu'il est, en écartant les partis sombres et négatives de sa personne. Certes, cela est éprouvant et difficile. Mais combien cette expérience peut s'avérer profitable. Une bénédiction extraordinaire se cache dans les difficultés de l'existence.
"La terre de vos ennemis vous mangera" = les terres d'exil opéreront en vous ce tri si bénéfique où vous en ressortirez grandis.
Voir les épreuves de la vie comme de merveilleuses occasions de s'améliorer nous rendra la vie plus positive et remplie d'espoir.

-> "Si vous allez dans Mes voies, Je vous enverrai les pluies en leurs temps et J’enverrai à la Terre sa récolte et l’arbre des champs donnera ses fruits" (Bé'houkotaï 26,3-4).

-> "Et parce que vous écouterez ces lois et que vous les garderez et les accomplirez ... Je t’aimerai, Je te bénirai, Je te ferai multiplier, Je bénirai le fruit de tes entrailles, le fruit de ta terre, ton grain, ton vin, ton huile, le fruit de ton gros et menu bétail" (Ekev 7,12-13)

-> Le rav Shimshon Pinkous (Tiféret Shimchon - Bé’houkotaï) explique qu’en plusieurs endroits dans la Torah, Hachem promet une récompense à ceux qui accomplissent Ses commandements sous la forme d’une fertilité dans la récolte des champs ou dans le bétail et non dans la multiplication des richesses (or ou argent), comme dans les 2 versets ci-dessus.
=> A priori, si Hachem désirait les bénir d’une grande richesse, pourquoi ne les a-t-Il pas bénis en leur donnant beaucoup d’or et d’argent? La main d’Hachem n’est-elle pas assez grande pour apporter à chaque juif des trésors (et il ne s’agit pas non plus de miracle au-delà du naturel, car Il pourrait les bénir afin qu’ils trouvent des mines d’or et d’argent dans le sol de leurs maisons, comme cela existe dans certaines contrées)?

-> Rabbi Shimshon Pinkous répond :
La raison est que par nature, quelqu’un qui possède de l’or et de l’argent se sent confiant car ces métaux ne s’abîment pas et ne rouillent pas. Et même si une famine se déclarait là où il habite, il pourrait toujours les prendre et aller vivre dans un autre pays où, à nouveau, il ne ressentirait pas le besoin d’être aidé par le Ciel en permanence.
En revanche, même après avoir été béni de la fertilité dans les champs, les fruits et les récoltes, ou de celle du gros et du menu bétail, l’homme se sent encore dépendant de l’aide du Ciel, et il tourne ses yeux vers Lui en priant pour conserver sa richesse, pour que son bétail ne périsse pas à la suite d’une épidémie ou pour que la sécheresse ne frappe pas sa récolte. Et même après que celle-ci a poussé, il demande encore à Hachem de lui amener des acheteurs afin que sa marchandise ne reste pas invendue.

Or, il est clair que celui qui offre un présent à son prochain désire par ce biais rapprocher les coeurs et non les éloigner, ni les séparer. C’est pourquoi, lorsqu’Hachem récompense ceux qui Le craignent et leur envoie Sa bénédiction, Il ne veut pas que ce soit au moyen d’or et d’argent pour éviter qu’ils placent leur confiance dans leur richesse, et causent ainsi leur éloignement. Il leur donne donc leur salaire dans les fruits de l’arbre et de la terre, dans le gros et le menu bétail, afin qu’ils espèrent toujours son aide et qu’ils demeurent proches de Lui.
Cette marque de bonté représente ainsi la meilleure de toutes, comme il est dit : "Et moi c’est la proximité de D. qui est pour moi la meilleure" (Téhilim 73,28).

"L’arbre du champ donnera son fruit" (Bé'houkotaï 26,4)

-> Selon Rachi : Ce sont les arbres non fruitiers, qui un jour donneront des fruits.

=> On peut se demander quel en est l’intérêt?
En effet, n’y a-t-il pas déjà assez d’arbres fruitiers pour en avoir besoin d’autres?

Le rav Moché Feinstein (Darach Moché) nous enseigne :
Le tsadik qui marche dans les voies de la Torah, sert Hachem dans toutes ses actions. Il profite de chaque occasion et de chaque occupation pour louer D. et Le servir.
Ainsi, quand les juifs seront méritants et serviront Hachem comme il se doit, ils seront bénis et les arbres stériles donneront des fruits. Cela leur donnera encore davantage d'occasions de glorifier Hachem.
En effet, ils loueront D. sur la beauté de ces fruits et Le béniront sur le bon goût et l’agréable profit que leur apportent ces fruits.
=> Ces tsadikim saisiront ainsi ces nouvelles occasions produites par ces nouveaux fruits pour encore plus servir Hachem.

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"Je donnerai vos pluies en leurs temps et la terre donnera son fruit" (Bé'houkotaï 26,4)

=> Puisque la production des fruits n'est qu'une conséquence naturelle de la tombée de la pluie, s'il y a de la pluie, il y a des fruits, pourquoi donc en faire une bénédiction à part entière?

-> On le comprendra à travers cette anecdote.
Une fois, un élève de rav Yé’hezkel Levinstein vient le voir pour lui dire avec étonnement que ses poules ont dernièrement produit beaucoup plus d’oeufs qu'à l'accoutumée. Le Rav lui dit : "Cela est tout à fait normal! Ces derniers temps il a plut bien plus que d'habitude".
Ne comprenant pas cette réponse, le disciple en parla à un autre Rav qui lui expliqua : "Ce que le Rav voulait te dire c'est que la pluie qui tombe n'est que le signe d'une abondance de bénédiction envoyée par Hachem. S'il a beaucoup plut, c'est qu'Hachem a envoyé Sa Bénédiction avec abondance dans le monde. De même que de cette bénédiction, la terre produit des fruits, de même ce flux de bénédictions Divine t'a permis d'obtenir beaucoup d’oeufs".

Ce récit illustre que dans le monde, il n'y a pas de règles fixes et naturelles. Même le fait que la pluie produise des fruits ce n'est en rien naturel. Ce qui fait pousser les fruits, c'est la bénédiction Divine.
C'est juste que celle-ci se matérialise par la pluie. Après avoir promis la pluie, Hachem ajoute : "Et la terre produira ses fruits" pour signifier que ce n'est pas un fait naturel mais l'expression de la Bénédiction Divine.

"Parle aux enfants d'Israël et dis-leur : si un homme formule un vœu portant sur la valeur estimative d'une personne à Hachem" (Bé'houkotaï 27,2)

-> La paracha Bé'houkotaï débute par une liste de bénédictions (v.26,3-13), puis elle continue par une liste encore plus longue de malédictions (v.26,14-43) dans le cas où l'on ne respecterait pas la Torah.

Ensuite la paracha se poursuit avec les contributions bénévoles destinées au Temple.
Dans ce contexte (27,1-8), il est abordé la notion de : "érékh" (pluriel: arakhin), traduit dans le verset par : "valeur estimative".
De même que l'on peut s'engager à donner une somme d'argent définie au Sanctuaire, on peut aussi s'engager à donner sa propre "valeur" ou celle d'une autre personne sans préciser de somme.

Il y a 2 façons de faire un tel don :
- soit s'engager à donner la valeur de la personne en tant que bien commercial, c'est-à-dire son prix sur le marché aux esclaves.

- ce chapitre de la paracha traite d'une forme de vœu spécifique appelée : "érékh" = qui se fonde sur la sainteté intrinsèque de chaque juif.
Puisqu'il n'existe pas de "marché" estimant la valeur de l'âme (entité spirituelle, seul D. pouvant le faire), la Torah a elle-même fixé le montant du paiement sans tenir compte de l'état de santé, de la force, du potentiel de travail ou de la valeur marchande de la personne, mais en se fondant uniquement sur des critères d'âge et de genre.

La somme qui est payée au trésor du Temple sera utilisée pour l'entretien et les autres dépenses du Temple.

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-> Pourquoi est-ce que le passage traitant des "arakhin" suit directement celui des réprimandes (malédictions)? Quel lien y a-t-il entre ces 2 sujets?

1°/ Après avoir entendu abondance de difficultés, d'épreuves et de souffrances qui surviendraient si on s'écarte de la Thora, l'homme risquerait d'en éprouver une grande amertume et de se sentir accablé, insignifiant et dénué de toute valeur. Il risque de penser : "Si Hachem est prêt à m'envoyer de telles épreuves et souffrances si écrasantes et accablantes, c'est que je ne suis pas grand chose, que je ne vaux rien!"
Pour éviter cette pensée erronée, la Thora enchaîne avec le sujet de la valeur de l'individu. Comme pour dire : "Même s'il te viennent toutes ses souffrances et épreuves en cas de faute, ne te sens pas brisé et insignifiant. Sache que tu conserves toute ta valeur, tu restes important!"
Un homme qui constate qu'il vit des épreuves cela est en soi même précisément le signe de sa valeur. Un père ne corrige son fils que s'il tient à lui. S'il se désintéressait de lui, il le laisserait dans ses égarements. Et plus le père tient à lui, plus il espère en sa réussite et qu'il croit en ses potentiels, plus il veillera à le reprendre, craignant encore plus qu'il ne s'égare.
Les épreuves qu'Hachem envoie sont loin de venir nous écraser. Hachem les envoie souvent, car Il ne supporte pas voir Ses enfants s'égarer. Elles révèlent toute la valeur du juif. Conscient de cela, l'homme pourra traverser les difficultés comme des alertes pour se parfaire, que lui envoie un D. qui tient à Lui, qui espère en lui et n'est pas prêt à l'abandonner à ses égarements.

[Rabbi Chnéour Zalman de Liadi]

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2°/ Dans cette paracha Bé'houkotaï, il y a 45 malédictions de réprimande si l'on ne suit pas la Torah, et dans la paracha Ki Tavo, il y en a 98 autres, ce qui fait un total de 143.

Le nombre de total des estimations données dans le cadre des "arakhin" est de : 143 (cf.ci-dessous le détail).

=> Cela nous enseigne que les "arakin" (dans le cadre de dons volontaires au Temple) permettent d'obtenir une expiation pour toutes les potentielles malédictions.

[Rabbi El'azar de Worms]

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Dans le cadre de ces estimations, la Torah distingue :
- de 1 mois à 5 ans : Hommes = 5 Shekels sacrés ; Femmes = 3 ;
- de 5 ans à 20 ans : Hommes = 20 ; Femmes = 10 ;
- de 20 à 60 ans : Hommes = 50 ; Femmes = 30 ;
- au-delà de 60 ans : Hommes = 15 ; Femmes = 10.

=> Au total =5+3+20+10+50+30+15+10= 143.

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-> La Torah liste 4 groupes de "arakhin", mais cependant seulement 3 de ces groupes peuvent encore se transformer en un autre groupe.
En effet, les 3 plus jeunes peuvent devenir un groupe plus âgé, et uniquement celui des plus de 60 ans n'a pas de groupe au-delà.

Ces 3 groupes représentent la capacité d'évolution dans ce monde.

Pour les hommes, les valeurs sont : 5+20+50 = 75, qui et la guématria de : akhèn (préparer - הכן).
=> Nous devons toujours avoir à l'esprit que ce monde doit nous permettre de se préparer au monde à venir.

C'et également la même guématria que le mot : nika (diminuer - נִכָּה).
=> La manière d'atteindre le monde à venir est de diminuer nos besoins en matérialité dans ce monde.

[Adéret Eliyahou]

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-> Nos Patriarches sont : Avraham (אברהם), Yit’hak (יצחק) et Yaakov (יעקב).

La dernière lettre de chacun de ces noms : מ-ק-ב a une guématria de : 143 (avec le kollel).
Cela est une allusion au fait que le mérite de nos Patriarches peut sauver le peuple juif des 143 malédictions.

De plus, la somme des lettres est de : 142, auxquelles on ajoute le : 1 = l'Unique, Hachem.
Ainsi c'est par le mérite de nos Patriarches, et grâce à la grande bonté de Hachem, que nous serons sauvés de ces malédictions.

[Na’hal Kédomim]

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-> Hachem dit : "Par le mérite des "arakhin (litt. estimation/comptes), Je vous sauverai des comptes du Guéhinam".
[le תנומא ישן]