La émouna ne consiste pas seulement à croire en Hachem.
Il s'agit de réaliser qu'Hachem croit en vous!
[rav Jonathan Sacks ]
Catégorie : Foi/Confiance en D.
Ségoulot pour éliminer les souffrances qui nous sont destinées
+ Ségoulot pour éliminer les souffrances qui nous sont destinées :
-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva - chaar 4,12) écrit que le fait de donner de la tsédaka permet d'éviter les souffrances.
Les actes de bonté éliminent également les souffrances. Si quelqu'un investit son temps et son énergie pour aider d'autres personnes, cela lui évitera la souffrance qu'il était censé connaître.
L'étude de la Torah remplace également les souffrances. Non seulement l'étude de la Torah est agréable, non seulement nous en sommes récompensés, mais elle prend également la place de la souffrance que nous étions censés avoir.
Rabbénou Yona écrit ensuite plus loin : Si une personne subit déjà différents types d'épreuves (dans la vie), mais qu'au lieu de se plaindre, elle dit : "Hachem, je sais que c'est ce qu'il y a de mieux pour moi, j'accepte ce que Tu me fais avec amour" = cela est une ségoula pour prévenir, selon ses termes "ayissourim arabim aréouyim lavo alav" = l'abondance de souffrances qui devaient lui arriver.
Cette ségoula est incroyable
Par exemple dans une difficulté, une personne peut se dit : "Hachem, merci m'avoir mis là dedans. Je dois avoir besoin de ce défi pour me purifier. Dans Ton infinie bonté, Tu me permets de me purifier dans ce monde". Ces mots, prononcés avec sincérité, peuvent supprimer la nécessité de longues et nombreuses souffrances supplémentaires. Ces mots sont si puissants qu'ils prennent la place de la souffrance potentielle qui aurait dû venir. Et ils ouvrent la voie au salut à venir.
Il en va ainsi pour tous les souffrances. Les accepter avec joie permet d'éviter que d'autres souffrances ne se produisent.
L'essentiel est que nous voulons être les purs enfants d'Hachem que nous sommes censés être. [même si nous ne comprenons pas sur l'instant, et que ça peut être amer, cependant à l'intérieur on doit être persuadé c'est doux/agréable, car provenant pour notre bien ultime de notre papa Hachem.]
[d'après le rav David Ashear]
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-> L'une des façons dont une personne peut atteindre un niveau élevé de téchouva est de subir une épreuve, ou même de faire face à une seule circonstance difficile, et au lieu de se plaindre, elle dit : "Je sais que je le mérite. Je l'accepte avec amour. S'il te plaît, Hachem, purifie-moi de mes fautes grâce à cela".
Cela permettrait d'accomplir une grande kappara (expiation de l'impact négatif de nos fautes).
[rav David Ashear]
La pire chose qu'une personne puisse dire est qu'Hachem l'a abandonnée.
Hachem n'abandonne jamais une personne, quoi qu'elle fasse.
La dissimulation d'Hachem (ester panim), ne signifie pas qu'Hachem nous abandonne, mais plutôt qu'il devient plus difficile de Le voir.
Nos difficultés ne sont pas le résultat d'un abandon de la part d'Hachem ; au contraire, c'est dans les moments difficiles qu'Hachem est le plus proche de nous.
[Messé'h 'Hokhma - Vayéle'h 31,17 ]
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-> Hachem dit à tout juif : "Je suis avec lui dans sa difficulté" (Téhilim 91,15 - imo ano'hi bétsara - עִמּוֹ אָנֹכִי בְצָרָה).
Dans ce verset qui parle de nos moments de douleur, on peut noter que les dernières lettres de chaque mot sont : youd, hé, vav (יהו), qui sont les 3 lettres du Nom de Hachem (יהוה) [dans Son attribut de miséricorde].
[Rabbénou Bé'hayé - Ki Tavo 28,15]
-> Le Zohar (sur Méguilat Eikha) dit qu'à chaque fois qu'une punition doit s'abattre sur un juif, la Présence Divine se place devant la punition pour la recevoir à sa place. L'homme qui se trouve alors derrière la Présence Divine ne reçoit qu'un léger éclat, une fraction de la punition qu'il aurait dû réellement recevoir.
C'est ainsi qu'agirait une mère pour son fils, et c'est ainsi qu'Hachem agit constamment pour nous.
-> Si l'on peut dire, Hachem Lui-même est dépendant des souffrances des hommes : "dans toutes leurs souffrances, Il souffre’’ (bé'hol tsaratam lo tsar - Yéchayahou 63,9).
b'h, voir également :
- Quand je souffre, mon papa Hachem souffre encore plus que moi : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi
- Etre malade = est-ce être abandonné par Hachem? : https://todahm.com/2020/09/21/etre-malade-est-ce-etre-abandonne-par-hachem
La bonté cachée d’Hachem
+ La bonté cachée d'Hachem :
-> Parfois, Hachem accorde Sa bonté au peuple juif de Sa propre initiative, car c'est Sa façon d'avoir de la compassion pour sa nation, Israël. Une telle générosité est révélée et manifestement bonne.
A d'autres moments, cependant, Hachem n'accorde Sa bienveillance à la nation juive qu'à la suite de notre initiative. Cette générosité bénéfique, qui résulte de notre éveil, est investie dans un vêtement et peut donc, au début, ne pas sembler bonne. Ce n'est que plus tard que le bien se manifeste. En attendant, le bien est caché, (dissimulé de notre discernement).
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ki Tavo 28,8]
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=> Lorsque nous sollicitons les bénédictions d'Hachem, la bonté inhérente à ces bénédictions n'est pas toujours facilement perceptible.
Notre confiance en Hachem, génère qu’Il nous comblera du meilleur
+ Notre confiance en Hachem, génère qu'Il nous comblera du meilleur :
"Tu seras intègre avec Hachem ton D." (Choftim 18,13)
-> Le principe sous-jacent est le suivant : C'est la façon de se comporter d'Hachem que d'accorder de la bonté, en particulier au peuple juif, la nation dont Il est aussi proche qu'un père l'est d'un de ses enfants, et qui sont appelée les enfants d'Hachem (banim l'Hachem).
Il est certain qu'un père comble les besoins et les souhaits de son fils avant même que celui-ci ne le demande. Il est certain qu'Hachem satisfait tous les besoins de la personne qui est imprégnée d'une telle foi.
Telle est donc la signification profonde de la phrase "Tu seras intègre (tamim tiyé) avec Hachem ton D., qui suggère que lorsque vous atteignez ce niveau (d'émouna), lorsque vous croyez que Hachem vous donnera certainement ce dont vous manquez, vous savez alors que vous êtes "avec Hachem, ton D." = que D. est définitivement avec vous.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]
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=> Savoir et croire de tout cœur que Hachem est toujours avec nous est l'élément qui garantit qu'Il est avec nous et qu'Il répond à nos besoins.
L’importance de la émouna
+ L'importance de la émouna :
-> Le Shomer Emounim (drouch haEmouna - perek 5) écrit qu'à l'avenir, une personne pourra s'élever aux plus hauts niveaux par le mérite de sa émouna, et aucune autre mitsva ne peut nous élever à de tels niveaux.
Il cite le verset : "ouvres les portes, afin que la nation juste, gardienne de la foi (shomer émounim), puisse entrer" (Yéchayahou 26,2).
Le midrach explique cela comme signifiant que selon le niveau d'émouna d'une personne, les différentes portes du Ciel seront ouvertes pour elle.
La émouna peut élever plus que toutes les autres mitsvot.
Tout comme le cœur donne la vie à tous les autres membres, la émouna donne la vie à toutes les autres mitsvot. Plus la émouna d'une personne est forte, mieux elle accomplira toutes les mitsvot.
Acquérir l'émouna de la bonne manière demande du travail. Il s'agit d'apprendre à la connaître chaque jour et de demander à Hachem de nous aider dans nos prières. Si une personne recherche la émouna, alors Hachem l'aidera.
[...]
La émouna nous relie à Hachem comme aucune autre mitsva. Les récompenses de la émouna sont inimaginables. Plus nous en apprenons sur ce sujet, plus nous l'enseignons (à nous et) aux autres, plus elle s'enracinera en nous.
[rav David Ashear]
Quiconque place [directement] sa confiance dans une personne, une force ou une création d'Hachem, plutôt que dans Hachem lui-même (autrui n'étant qu'un intermédiaire), pour sa sécurité personnelle ou pour tout autre aspect de sa vie, est coupable d'un certain degré d'avoda zara (idolâtrie).
[rav Moché Sternbuch]
Même si, ici-bas, quelque chose semble être nuisible, d'en-Haut, c'est-à-dire du point de vue du Ciel, c'est une bonne chose ; son but (ultime) est bon.
Celui dont les yeux sont ouverts et qui se concentre toujours sur la perspective supérieure, Divine, se rend compte que ce qui semble mauvais est en fait bon.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - 'Houkat 21,17-18 ]
L'étude de la Torah imprègne le cœur d'émouna. Lorsqu'on étudie la Torah en profondeur, cela renforce notre émouna, car il devient si clair que la Torah vient d'Hachem que cela réveille les fondements de la foi qui se trouvent dans la Torah.
[rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou - vol.3 ]
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-> "La Torah d'Hachem est parfaite, elle restaure l'âme. Le témoignage d' Hachem est digne de confiance, il rend sage le simple" (Téhilim 19,8).
Le Ramban (drachat Torat Hachem Témima) écrit : Bien que toutes les [créations - ex: ciel, soleil, lune, étoiles, ... ] prouvent clairement la grandeur d'Hachem et qu'elles sont Son œuvre, la Torah est une preuve encore plus complète, car elle restaure l'âme et rend sage le simple, ce qui veut dire que la Torah écarte du cœur tout doute".
La force du bita’hon
+++ La force du bita'hon :
+ Ein od milvado :
-> Le Beit haLévi enseigne que face à un problème ou une crise quelconque, l'homme doit renforcer dans son esprit l'idée que "ein od milvado" (il n'y a rien à part Hachem).
-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 3,12) développe aussi cette idée, et écrit qu'en période de difficultés, il faut intérioriser la notion que le problème est arrivé seulement parce que Hachem l'a voulu ; si D. désire qu'il disparaisse, il partira en un instant. C'est un outil puissant grâce auquel vaincre toute difficulté ou crise rencontrée.
Le rav 'Haïm de Volozhin explique que "ein od milvado" signifie non seulement que le résultat dépend uniquement d'Hachem, mais que rien ni personne, aussi puissant et invincible qu'il semble, n'a de pouvoir sur nous, parce qu'il n'existe rien d'autre qu'Hachem.
Aussi insurmontable qu'une épreuve puisse paraître, si Hachem désire que nous la surmontions, nous la surmonterons. Mais en réalité, il n'y a pas d'épreuve : rien n'existe sauf Hachem.
-> Selon le rav Its'hak 'Haver (Béer Its'hak, notes sur Mayim Adirim 67), l'idée de "ein od milvado" est essentiellement le secret du bita'hon. Lorsqu'on parvient à prendre conscience qu'il n'existe rien d'autre que la volonté d'Hachem, on n'éprouve aucun désir personnel.
Lorsque l'on soumet ses désirs et ses souhaits à la volonté d'Hachem, Il réciproque en écartant du baal bita'hon toute menace venant soit de forces naturelles soit d'êtres humains.
-> Le rav Israël Eliyahou Weintraub (Yirat 'Haïm, notes sur le Néfech На Haim) explique ainsi le midrach (Yalkout Téhilim 719) disant que même un racha qui a bita'hon sera sauvé. Car le pouvoir du bita'hon est basé sur l'idée de "ein od milvado" qui peut sauver l'homme quel que soit son niveau.
Bien entendu, cela ne veut pas dire qu'un fauteur peut se dégager de la punition grâce à son bita'hon, car il sera tenu pour responsable de chaque faute dans ce monde ou dans le monde futur.
-> Le Rambam (Moré Névoukhim 3,51) écrit que la Hachga'ha (surveillance) Divine sur un homme est proportionnelle au lien de cet homme avec Hachem. L'homme parfait est celui qui n'écarte jamais sa pensée d'Hachem. Il est toujours sous sa surveillance et Sa protection directe et surnaturelle.
Ainsi, comme l'enseigne le Midrach, le roi David passait tout le Shabbat à étudier la Torah parce qu'on lui avait dit qu'il allait décéder un jour de Shabbat et qu'il savait qu'il ne mourrait pas tant qu'il étudiait la Torah. C'est seulement à un instant où il fut distrait de son étude que l'ange lui ravit son âme.
Selon le Rambam, cela explique comment il est possible que du mal arrive à un juste. Lorsqu'un homme n'est pas lié à Hachem, même pour un instant, il perd le niveau spécial de surveillance (hachga'ha) et de protection qu'il reçoit normalement et devient donc vulnérable aux forces naturelles.
[bien entendu, même les forces naturelles sont sous la domination d'Hachem et aucun mal n'arrive sans qu'Hachem ne l'ait décrété. ]
Tel est le sens de l'avertissement divin : "Je leur cacherai Ma face" (Vayélé'h 31,17).
Lorsque nous détournons notre esprit de D., nous perdons un certain niveau de Sa surveillance directe et nous devenons sujets au mal.
C'est une expression de la ségoula de "ein od milvado" : si l'on concentre intensément son attention sur cette conviction et si on lie son esprit à D., on ne subira aucun mal.
-> D'après le rav Eliahou Lopian (Lev Eliyahou - vol.2), le Rambam explique ici la force du bita'hon.
Puisque l'homme qui a confiance en Hachem pense constamment à Lui, il mérite une hachga'ha (surveillance/providence Divine) spéciale et aucun mal ne peut l'atteindre.
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-> Le Rambam prouve cette idée grâce au Téhilim n°91, appelé le "Chir chel pégaïm", le Psaume des Afflictions, car, comme l'enseigne la guémara (Chvouot 15b), on peut être protégé de tout mal en le récitant.
Ce chapitre parle de "yochev besséter Elyon", l'homme assis dans le refuge du Très-Haut, "bétsel Cha-daï yitlonan", qui résidera dans l'ombre [protectrice] du Tout-Puissant. Cet homme dit d'Hachem : "ma'hssi oumétsoudati ata" = "Tu es mon refuge et ma forteresse".
Il est miraculeusement protégé de tout mal, comme les versets le disent plus loin, parce qu'il met totalement sa confiance en Hachem.
Ce psaume 91 (téhilim) ensuite dit que même s'il se trouve sur le champ de bataille, mille hommes étant tués à son côté et dix mille de l'autre côté, il sera protégé. Il est sauvé des flèches voltigeant dans l'air, du fléau mortel, de la maladie et des dangers qui guettent aux heures sombres de la nuit.
"ki vi 'hachak vaafaltéhou" dit Hachem : "Parce qu'il M'aime, Je le sauverai". Le verbe hachak dénote davantage que l'amour; il évoque un lien particulièrement proche.
Lorsqu'un homme se lie intensément à Hachem, il bénéficie de Sa protection directe. Ce Téhilim décrit donc précisément le principe de Rambam : plus un homme se lie à Hachem, plus Il le protège.
-> Le Séfer ha'Hinoukh (512) explique pourquoi la récitation de ce psaume (téhilim) est considérée comme une ségoula de protection. Les mots de ce chapitre inspirent la personne à mettre sa confiance en Hachem et à compter sur Sa bonté. Et lorsqu'elle renforce sa foi en Hachem et compte sur Lui, elle mérite Son aide.
-> Le rav Israël Eliyahou Weintraub (Einé Israël) explique que cette idée est basée sur le principe que Hachem récompense et punit "mesure pour mesure". Si l'on croit fermement que la seule force réelle est la volonté d'Hachem, que la nature ne suit pas son cours de son propre chef, qu'il n'existe aucune force indépendante d'Hachem et que tout arrive pour la seule raison que D. l'a voulu, alors on bénéficiera d'une protection/aide d'Hachem au-delà des lois de la nature.
[en ce sens, il est écrit : "donnez de la force à Hachem" (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35). Plus quelqu'un met sa confiance en Hachem, plus il permet à Hachem de le protéger, de le combler de bonnes choses. ]
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+ Exemple de "ein od milvado" par Rabbi 'Hanina ben Dossa :
-> La source du "ein od milvado" est le récit (guémara 'Houlin 7b) à propos de Rabbi 'Hanina ben Dossa. Une sorcière cherchait à lui jeter un sort, mais il lui répondit qu'elle ne réussirait pas parce que "ein od milvado", il n'y a rien absolument à part Hachem.
Rabbi Yo'hanan demande : "La sorcellerie n'est-elle pas très puissante et dangereuse?".
La guémara répond : "Bien que ses pouvoirs magiques fussent réels, Rabbi 'Hanina était différent parce qu'il avait un grand mérite (néfich zé'houté - נפישא זכותיה)".
Le rav 'Haïm de Volozhin explique que "néfich zé'houté" n'évoque pas les nombreux mérites que Rabbi 'Hanina ben Dossa avait gagnés par la Torah qu'il avait étudiée et les mitsvot qu'il avait accomplies.
Son mérite était grand parce qu'il vivait avec une conception claire que "ein od milvado", il n'existe rien à part Hachem. Il était totalement lié à Hachem. Et lorsqu'un homme atteint un si haut niveau d'attachement, rien de mal ne peut lui arriver.
-> La guémara (Taanit 25a) rapporte qu'un vendredi soir, Rabbi 'Hanina rentra chez lui et trouva sa fille en train de pleurer. Elle lui expliqua qu'elle avait rempli par erreur les lampes de vinaigre au lieu d'huile, et qu'ils n'auraient pas de lumière le chabbat.
"Celui qui a dit que l'huile brûle dira au vinaigre de brûler" lui répondit Rabbi 'Hanina. Et les lampes ont brûlé par miracle pendant tout le chabbat.
Le rav 'Haïm de Volozhin explique que ce n'était pas de la magie.
Rabbi 'Hanina ben Dossa savait parfaitement qu'il n'y a aucune différence intrinsèque entre l'huile et le vinaigre. Une lampe brûle seulement parce qu'Hachem veut qu'elle le fasse. Pour D., une lampe alimentée par de l'huile n'est pas différente d'une lampe alimentée par du vinaigre.
Lorsqu'une personne atteint ce pur niveau de foi et reconnaît réellement que "ein od milvado", elle est armée d'une grande puissance.
-> Un autre exemple est le récit (guémara Béra'hot 33a) suivant : on informa Rabbi 'Hanina qu'un serpent causait beaucoup de dommages aux habitants de la ville.
Rabbi 'Hanina ben Dossa se rendit devant le repaire du serpent et posa le talon sur son ouverture. Le serpent lui mordit le talon et mourut sur-le-champ.
Rabbi 'Hanina apporta le serpent mort au beth hamidrach, le montra à l'assistance et annonça : "Ce n'est pas le serpent qui tue, mais le péché".
En général, la règle est qu'il ne faut pas compter sur un miracle (ein some'him al haness - voir Shabbat 32a), et il est interdit de se mettre en danger en comptant sur un miracle.
Mais pour Rabbi 'Hanina, ce n'était pas un miracle, comme l'explique Beit haLévi, parce qu'à son niveau de bita'hon, il savait (à 100%, sans le moindre doute) que tout est causé directement par Hachem, et donc, une morsure de serpent n'est dangereuse que si D. le désire.
-> La guémara (Béra'hot 17b) enseigne que chaque jour, une Voix céleste émane du mont Sinaï et proclame : "Le monde entier est nourri pour (bichevil) Mon fils 'Hanina".
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Béra'hot 17b) explique que le mot "chevil" veut dire une voie ; le mot bichevil doit être compris ici comme "sur la voie".
La Voix céleste dit que Rabbi 'Hanina était la voie, le conduit, qui véhiculait la bénédiction matérielle du ciel à la terre. La puissance de son pur niveau de bita'hon était telle qu'elle prodiguait la subsistance au monde entier.
Effectivement, Rabbénou Bé'hayé ('Hovot HaLevavot - début Chaar haBita hon) enseigne qu'un homme ayant un bita'hon extraordinaire amène le bien-être à toute sa ville. Par son mérite, les habitants de sa ville sont épargnés des calamités et reçoivent la bénédiction.
Le commentaire Marpé laNéfech (sur 'Hovot haLevavot) écrit que tel est le sens de la proclamation : "Le monde entier est nourri pour (bichevil) Mon fils 'Hanina". Le niveau de bita'hon de Rabbi Hanina était si exceptionnel qu'il faisait descendre la bénédiction et la subsistance au monde entier.
-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsadik - 'Hanoucca 14) remarque que ces propos de la guémara sont enseignés par Rav, qui vivait de nombreuses années après Rabbi 'Hanina ben Dossa.
On pourrait se demander comment une voix pouvait proclamer que le monde était nourri par le mérite de Rabbi 'Hanina tant d'années après son décès.
Rabbi Tsadok répond que dans chaque génération, il existe un homme tel que Rabbi Hanina, un tsaddik qui atteint un niveau élevé de bita'hon, et Hachem nourrit le monde par son mérite.
[nous ne sommes peut-être pas cet homme-là, mais chacun selon ses capacités/niveau, nous pouvons apporter de la bénédiction sur le monde par le mérite de notre bita'hon.
Le bita'hon est une mitsva pour chaque personne, selon son niveau. Bien que la plupart des gens n'atteindront pas le haut niveau qui garantit que tous leurs désirs sont exaucés, plus on développe un bita'hon solide, plus on en verra les résultats. ]
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+ Hachem est mon Rocher :
-> "[Hachem est] mon Rocher en Lequel il n'y a pas d'injustice" (tsouri vélo avlata bo - Téhilim 92,16)
-> Comme Hachem est notre "Rocher", notre lieu de refuge en lequel Il nous a dit de compter, Il doit nous aider parce que sans cela, ce serait une injustice.
Hachem doit être là pour nous, si l'on peut dire, parce que nous comptons sur Lui, parce qu'il est notre "Rocher". Il est fiable parce qu'Il sait que nous avons confiance en Lui.
[rav Yossef Zalman Bloch - Iguéret al haBita'hon]
-> Le 'Hafets 'Haïm (Za'hor LéMyriam - Chap.20) enseigne cette idée dans le contexte de Loth à Sodome. Lorsque les habitants de Sodome ont encerclé la maison de Loth pour tuer ses invités, Loth les a suppliés de ne pas faire de mal à ses invités "parce qu'ils sont venus à l'ombre de mon toit" (Vayéra 19,8). Les invités ont accepté son invitation en ayant confiance qu'il s'occuperait d'eux, et cela l'a obligé à les protéger.
À plus forte raison, écrit le 'Hafets 'Haïm, si nous avons confiance en Hachem, Il s'occupera certainement de nous, car notre confiance en Lui "L'oblige" à le faire.
Le 'Hafets 'Haïm souligne que ce message est particulièrement pertinent à notre époque. Le prophète Tséfania dit à propos de la génération précédant l'arrivée du machia'h : "Je laisserai parmi vous un peuple humble et pauvre, et ils prendront refuge (vé'hassou) en le Nom d'Hache" (Tséfania 3,12).
La façon de nous protéger à l'époque troublée et dangereuse précédant la venue du machia'h, c'est de considérer Hachem comme notre "Rocher" (unique refuge) et d'avoir confiance en Lui.
-> Le rav Nathan Wachtfogel aborde cette même idée en expliquant un épisode à propos de Rabbi Yéhouda haNassi (guémara Baba Métsia 85a).
Alors qu'un veau était conduit à l'abattage, il s'enfuit et essaya de se cacher sous le manteau de Rabbi Yéhouda. "Va-t'en! dit-il à l'animal. C'est pour cela que tu as été créé!".
On ramena alors l'animal vers l'abatteur. Pour s'être montré insensible à cet animal, dit la guémara, Rav Yéhouda haNassi fut puni par de terribles douleurs pendant de longues années.
Que Rabbi Yéhouda a-t-il fait de mal? N'est-il pas vrai que les animaux sont destinés à la consommation de l'homme?
Le rav Wachtfogel expliquait qu'une fois que l'animal avait cherché à se réfugier auprès de lui, Rav Yéhouda haNassi avait l'obligation de le protéger. Lorsque quelqu'un (ou, dans ce cas, quelque chose) compte sur une personne, celle-ci doit répondre.
Tel est le principe fondamental du bita'hon. Une fois que nous mettons notre confiance en Hachem, Il agit pour nous parce que sinon, ce serait une une injustice (avla).
Mais cela nous demande de mettre entièrement et sincèrement notre confiance en Hachem. On doit compter uniquement sur Lui.