Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Lorsqu'un homme se surpasse afin de se livrer à l'étude de la Torah, il peut atteindre des niveaux spirituels élevés.
Et même s'il est au plus bas de l'échelle et très égaré du chemin Divin, s'il étudie du mieux qu'il peut, il peut remonter et accéder à des degrés sublimes suivant l'effort fournit."
[Zohar - vol.3, p.91]

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Emor 22,10-13) enseigne :
Les grands Sages qui connaissent les profondeurs de l'âme (voir Zohar vol.2, p.94) affirment que grâce à l'étude de la Torah que le Créateur nous a donné, les différents niveaux de l'âme s'affermissent et rayonnent.
[...]
Il faut aussi savoir que tout ce que D. a créé, fait, façonné, reçoit sa vitalité, et se nourrit des mondes spirituels, et plus précisément de celui surnommé "Atsilout", qui est illuminé par la lettre "Youd" du nom d'Hachem יהוה. Cet aliment est appelé "Kodesh" (sacré), source de vie, de bonheur, de bienfaisance.

Bien que cette vitalité soit déversée sur toutes les créatures du monde, car sans elle il n'y a pas d'existence possible, comme écrit le prophète Né'hémia (v.9,14) : "Tu es celui qui nourrit toutes les créatures", chacune la recevra suivant sa proximité ou son éloignement de la source de cette vie, à l'image des végétaux qui sont irrigués suivant leur position par rapport à la source d'eau.

Hachem a fait cela ainsi, afin de nourrir spirituellement chacun suivant les efforts qu'il fournit pour se purifier et de s'approcher d'Hachem et de Sa Torah.

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-> Ailleurs, le Ohr ha'Haïm haKadoch (Bé'houkotaï 26,3-3) écrit sur la valeur de l'étude de la Torah par rapport à celle des mitsvot :
"Un homme peut faire des mitsvot, cependant si certaines fois il trébuche la faute pourra le changer et l'égarer du bon chemin. De plus, les bonnes actions qu'il aurait faites dans le passé ne lui viendront pas en aide le jour de sa faute.

Par contre la mitsva de l'étude de la Torah est une protection et une garantie. Tous ceux qui s'y adonnent recevront à tout jamais une protection.
Ainsi que nos Sages (guémara Sota 21) l'ont dit : "un péché éteint une mitsva mais n'annule pas le mérite de l'étude de la Torah".
Ce mérite [de l'étude] l'accompagnera pour l'éternité."

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-> "La Torah protège et sauve l'homme du mauvais penchant" (guémara Sota 21a).

Efforts vs résultats dans l’étude de la Torah

+++ Efforts vs résultats dans l'étude de la Torah :

+ "Si vous marchez dans les lois d'Hachem, observez Ses mitzvos et accomplissez-les" (Bé'houkotaï 26,3).

-> Rachi explique que "marcher dans les lois d'Hachem" (im bé'houkotaï télé'hou) signifie faire des efforts dans l'étude de la Torah (étudier pour étudier), et "observer Ses mitsvot" (mitsvotaï tichmérou) signifie se donner de la peine dans la Torah afin d'apprendre comment accomplir les mitsvot.

-> Le Baal HaTurim note que la guématria de אִם בְּחֻקֹּתַי תֵּלֵכוּ" est la même que celle de "עמלים בדברי תורה" (se donner de la peine dans la Torah).

=> b'h, nous avons voir que nous sous-estimons l'importance des efforts dans la Tora, préférant se focaliser sur le résultat.

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-> La guémara (Pessa'him 50a) raconte que rav Yossef tomba un jour malade et que son âme le quitta. Lorsqu'il reprit conscience, son père lui demanda ce qu'il avait vu. Rav Yossef répondit qu'il avait vu un monde inversé, où les personnes considérées comme importantes dans ce monde occupaient une place inférieure, tandis que celles qui étaient considérées comme inférieures étaient tenues en haute estime.
Son père lui répondit : "Mon fils, tu as vu un monde clair."

Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou vol.3,p.20) explique que ceux considérés comme "inférieurs" dans cette guémara font référence à ceux qui travaillent dur pour apprendre la Torah.
Une personne peut travailler très dur pour comprendre la Torah, mais en raison de ses capacités limitées, n'accomplir que très peu de choses. Dans ce monde, les connaissances dérisoires d'une telle personne peuvent être dépréciées.
Cependant, dans l'autre monde, sa clarté dans la Torah sera proportionnelle à ses efforts.

-> Le Maharal (introduction à son Tiféret Israel) explique pourquoi la bénédiction récitée avant d'étudier la Torah est "la'assok bédivré Torah" (être occupé avec les mots de la Torah), par opposition à "lil'mod divré Torah" (apprendre les mots de la Torah).
L'apprentissage est un type d'étude qui permet d'acquérir des connaissances (l'essentiel étant ce que tu as appris au final). Cependant, en ce qui concerne l'étude de la Torah, tant que l'on essaie d'obtenir la vérité, on a accompli la mitsva, même si ses conclusions sont erronées. (l'essentiel est la peine, le mal que tu t'es donné, peut importe le résultat. )

[ainsi, chaque juif est jugé en fonction du fait de donner le meilleur de lui même.
Voir l'important enseignement du Steïpler : http://todahm.com/2018/10/10/agir-au-maximum-de-ses-capacites ]

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+ Dans l'étude : l'essentiel c'est les efforts investis, pas la réussite :

-> Il est écrit dans la guémara (Shabbath 31a) :
Deux non-juifs se sont présentés devant Hillel et Chamaï pour se convertir au judaïsme.
Le premier candidat a demandé qu'on lui enseigne toute la Torah en se tenant sur un pied. Chamaï l'a repoussé et Hillel l'a converti.
Le second voulait se convertir pour devenir Cohen Gadol. Là encore, Chamaï le renvoya et Hillel le convertit (après l'avoir informé qu'il ne pouvait pas être Cohen Gadol).

=> À quoi pensaient ces non-juifs? Croyaient-ils vraiment qu'ils pouvaient apprendre toute la Torah sur un pied ou recevoir le titre si prestigieux de Cohen Gadol?

La réponse réside dans une distinction fondamentale entre l'étude de la Torah et autres les activités laïques.
Ces deux non-juifs sont venus avec deux perspectives laïques :
1°/ Le résultat est ce qui importe, et plus vite et plus facilement vous l'obtenez, mieux c'est.
C'est pourquoi le premier non-juif cherchait à maîtriser la Torah d'un seul pied, rapidement et facilement.

2°/ Le respect, l'honneur et la récompense sont accordés à ceux qui obtiennent des positions élevées, quelle que soit la manière dont ils les ont obtenues.
Par conséquent, le second converti voulait bénéficier du prestige du Cohen Gadol.

-> Cette guémara met en avant que la perspective juive diffère dans ces deux domaines, comme nous l'apprenons également dans les Pirké Avot.
La dernière michna du chapitre 5 (et, pour l'essentiel, de l'ensemble des Pirké Avot, puisque le 6e chapitre a été ajouté ultérieurement) cite deux Tanaïm :
- "Ben Bag Bag (בַּג בַּג) dit : "Approfondissez (la Torah) encore et encore, car tout s'y trouve".
- ... Ben Hé Hé (הֵא הֵא) dit : "La récompense est à la mesure de la peine/effort".

De nombreux commentateurs s'étonnent des noms uniques de ces sages. Les Tossafot ('Haguiga 9b) écrivent qu'ils étaient des convertis". Puisque tous les convertis sont les enfants d'Avraham, dont le nom a été complété par la lettre "hé" (passant de Avram à Avraham - Béréchit 17;5 &15) ; on les appelle [génériquement] "hé". ou "bag", ce dernier comprenant les lettres beit et guimel, dont le total est de 5, comme la valeur de la lettre hé (הֵ).
[Le rav Barou'h Eptsein suggère que les 2 sages Ben Bag Bag et Ben Hé Hé sont des convertis d'Hillel.]

Ces deux convertis nous enseignent deux leçons qu'ils ont apprises en devenant juifs et en découvrant le caractère unique de l'étude de la Torah.
- Premièrement, la Torah est infinie. Il n'y a pas de raccourci dans son étude, de moyen de tout apprendre très vite. Pour comprendre la Torah, il faut travailler dur. Il faut s'y plonger encore et encore. Elle ne peut absolument pas être apprise en se tenant sur un seul pied.

- Deuxièmement, la récompense de l'étude de la Torah ne dépend pas de trophées (ex: j'ai fais 10 siyoum, étudié tout le shass, je connais par coeur ... ) que l'on peut recevoir (résultat visible extérieurement). Au contraire, la récompense est basée sur la "douleur", l'effort que l'on investit (Hachem voit les cœurs, et le combat interne que l'on aura mené pour la Torah. Chacun selon ses capacités, environnement, ... ).
[le Ram'hal dit que "la récompense est à la mesure de la peine/effort" = cela fait référence à l'étude de la Torah. ]

Cette idée est soulignée dans la prière récitée à la fin d'un traité talmudique (siyoum).
Rabbi Né'hounya ben haKané (guémara Béra'hot 28a) prononçait ces mots chaque fois qu'il entrait et sortait du beit midrach : "Nous te remercions, Hachem ... d'avoir placé notre sort parmi ceux qui s'assoient dans le beit midrach, plutôt qu'aux coins des rues ... Nous travaillons et [ceux de la rue] travaillent. Nous travaillons et recevons une récompense, tandis qu'ils travaillent et ne reçoivent pas de récompense ".

Le 'Hafets 'Haïm demande : Peut-on vraiment dire que le tailleur et le cordonnier ne reçoivent aucune compensation pour leur travail? Bien sûr que non. Cependant, la façon dont ils reçoivent leurs revenus diffèrent fondamentalement des nôtres.
Les artisans ne sont payés pour leur travail que lorsqu'ils l'achèvent. Quel que soit le nombre d'heures qu'ils consacrent à leur travail, ils ne recevront pas un centime s'ils ne l'achèvent pas.
Dans l'étude de la Torah, en revanche, on est récompensé pour son temps et ses efforts, quelle que soit l'étendue de ce que l'on parvient à comprendre de son apprentissage.

Mais pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi le labeur a-t-il de la valeur même s'il n'est pas suivi de résultats concrets?

L'apprentissage de la Torah est le moyen de développer les relations les plus étroites avec Hachem. [cf. Ram'hal Dére'h Hachem 1:4:9 ; Tanya 1:5]
Plus on met des efforts dans la Torah, plus on montre à quel point on apprécie et on désire cette relation.
En ce sens, la guémara (Béra'hot 17a) dit : "Heureux soit celui qui fait des efforts dans la Torah et qui donne du plaisir à son Créateur".
Le fait de se donner de la peine pour la Torah génère du plaisir à Hachem, et c'est le meilleur "résultat" qui soit.

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-> Le rav David Hofstedter (Darach David - Shavouot) écrit :
En ce qui concerne les choses terrestres, des obstacles inévitables, routes cahoteuses ou objets suspendus hors de portée, empêchent le chercheur d'atteindre le but qu'il s'est fixé. Chacun préférerait donc que la route vers le succès soit aplanie et que tout ce dont il a besoin soit facile à obtenir.
Il en est tout autrement de l'étude de la Torah! L'effort, le travail et la peine ne sont pas simplement des voies pour acquérir la connaissance mais ce sont des fins en elles-mêmes qui déterminent la récompense que l'étudiant recevra pour le mal qu'il s'est donné.
Les Sages de la michna enseignent : "La récompense est à la mesure de l'effort" (Pirké Avot 5,23) et : "Si tu t'es efforcé d'étudier la Torah, Il a une grande récompense à te donner" (Pirké Avot 4,10).
Le Tossafot Yom Tov commente : "Comme la récompense est déterminée par le degré de travail et d'effort fournis, et pas par la quantité étudiée, la michna précise : Si tu l'es efforcé d'étudier la Torah et pas : si tu as étudié la Torah. Car qu'on [réussisse] peu ou beaucoup, tout dépend de l'effort."

-> Le rav Its'hak de Vienne explique ainsi cette michna (Avot 5,23) : "Lorsqu'un homme a fait autant d'efforts que possible, mais n'a pas emmagasiné plus qu'un minimum de connaissances en Torah, il reçoit la même récompense que celui qui a amassé davantage en vertu du principe : "La récompense est à la mesure de l'effort"." (Séfèr Or Zaroua, vol. 1, Hilkhot Kriat Chema 6)

-> Le rav 'Haim de Volozhin, principal disciple du Gaon de Vilna, écrit que le Gaon faisait d'intenses efforts dans son étude de la Torah : "Ce qui dépasse tout le reste, c'est sa force et ses œuvres impressionnantes, car il ne montrait aucun aspect inhabituel de son âme autre que l'énergie qu'il dépensait sagement, en connaissance de cause et habilement. Apres tous ses efforts, pourtant, lorsque le ciel voulut lui transmettre une connaissance supérieure sans exiger de lui un effort ou de l'énergie, il ne trouva pas l'offre désirable ... Car j'ai entendu directement de sa bouche que des magguidim, c'est-à-dire des anges, venaient souvent a sa porte ... mais il ne leur a jamais prêté l'oreille". (Introduction au Sifra déTsniouta)

-> Le 'Hafets 'Haïm (Al haTorah - Be'houkotai) explique ainsi une prière citée dans la Guemara : "Je fais des efforts [dans les recherches spirituelles] et eux font des efforts [dans les poursuites terrestres]. Je fais des efforts et suis récompensé tandis qu'eux font des efforts et ne sont pas récompensés" (guémara Béra'hot 28b).

=> A première vue, on pourrait remettre cette prière en question : un ouvrier ou un artisan qui fournit un effort physique n'est-il pas payé pour son effort? Pourquoi la guémara dit-elle qu'on est récompensé seulement pour les efforts qu'on a faits pour la Torah?
La réponse est que, dans les choses terrestres, la récompense dépend de la production et pas de l'effort.
Dans la vie pratique, l'effort n'est qu'un moyen pour réaliser un travail. Si donc un homme travaille, se donne du mal mais ne produit rien malgré tout son travail, le mal qu'il s'est donné n'a aucune valeur.
Pour l'étude de la Torah, c'est tout le contraire : D. désire l'effort, indépendamment du résultat. Par conséquent, celui qui se donne du mal pour étudier la Torah est récompensé pour son effort, qui représente un but en soi .

Le commentaire de Rabbi Akiva : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même est une grande règle de la Torah (zé klal gadol baTorah)" (guémara Yérouchalmi Nédarim 9:4), peut également être traduit d'une manière différente.
Le mot כלל (klal) peut faire référence à : Klal Israël, la nation juive.
Ainsi, l'observation de Rabbi Akiva peut également signifier : "Le commandement d'aimer ton prochain comme toi-même fait d'Israël une nation grande dans la Torah".
Inversement, l'adhésion commune à la Torah favorise l'unité entre les juifs.
[Sfat Emet - Shavouot 5662]

La Torah (selon le Sfat Emet)

+ La Torah (selon le Sfat Emet) :

-> Le concept d'étudier la Torah lichma (pour elle-même - לשמה) peut être interprété littéralement - pour son nom (chem - שם).
Alors qu'Hachem a créé la Torah avant l'univers, Il a dissimulé la lumière de la Torah dans le monde naturel. Ainsi, l'univers lui-même est "le nom" (c'est-à-dire l'impression de surface) de la Torah.
Lorsqu'une personne apprend la Torah "lichma", elle se plonge dans l'étude avec l'objectif que la lumière de la Torah pénètre l'univers.
Celui qui étudie la Torah pour "son nom" = pour obtenir la lumière de la Torah cachée dans la création, méritera de voir qu'en effet, l'éclat de la Torah est inhérent à tout l'univers ...

En s'immergeant dans la Torah, on se rend compte que les composantes apparemment disparates de l'univers ne font en réalité qu'un, toutes créées par Hachem.
[Sfat Emet - Bamidbar 5632]

-> Grâce à la Torah, la lumière de l'âme pénètre même le corps.
[Sfat Emet - Bamidbar 5653]

-> La Torah est appelée parfaite (témima) en raison de sa capacité à élever les mortels, possédés par les valeurs du monde matériel, jusqu'aux normes élevées d'Hachem.
Il ne peut y avoir de plus grande perfection que de relier l'homme à son Créateur.
[Sfat Emet - Nasso 5636]

-> Chaque individu jouit d'une part unique dans la Torah.
En apprenant de la contribution de chacun à la Torah et en partageant leurs connaissances en Torah, le peuple juif est devenu un ensemble intégré.
[Sfat Emet -Teruma 5660]

-> De même qu'Hachem est omniprésent, de même (si l'on peut dire) le peuple juif est destiné à habiter en tout lieu pour propager la Torah dans l'univers.
[d'après Haazinou 5655]

-> La Torah enracinée dans le ciel, bien qu'accordée à l'homme résidant sur terre, a la capacité d'élever tout ce qui se trouve sur terre jusqu'au ciel.
[Sfat Emet - 'Haazinou 5637]

-> Dans des circonstances idéales (par exemple avant le péché du Veau d'or), les lettres de la Torah inscrites sur les Tables de la Loi éclairaient elles-mêmes chaque cœur juif, sans qu'il soit nécessaire d'écrire la Torah elle-même.
Au fur et à mesure que chaque génération s'éloignait de cet idéal, il devint nécessaire de transcrire davantage d'éléments de la Torah, d'abord l'ensemble de la loi écrite, puis la loi orale.
[Sfat Emet - Vayélé'h 5648]

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-> également : la Torah (selon le Sfat Emet) : http://todahm.com/2019/07/08/la-torah

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+ Torah Ecrite & Orale :

-> La Torah écrite (Torah chébikhtav) ne se réfère pas seulement à la parole divine écrite dans le rouleau de la Torah, mais aussi à l'étincelle sacrée intérieure logée dans chaque âme juive.
Ce n'est qu'en discutant des pensées de la Torah (Orale - Torah chébéal pé) que cette étincelle peut être déclenchée.
[Sfat Emet - Nitsavim 5638]

-> Le terme : "Torah chébéal pé", traduit littéralement par "Torah sur (ou au-dessus de) la bouche", fait allusion au pouvoir de la Torah et de ses fidèles étudiants de surmonter les tendances naturelles de la bouche humaine à s'engager dans le commérage et la calomnie.
En effet, la loi orale est l'antidote parfait pour le lachon ara.
[Sfat Emet - Nitsavim 5639]

-> Le terme "Torah chébéal pé" (Torah Orale) fait référence au pouvoir des étudiants en Torah d'utiliser leurs 5 organes liés à la parole (langue, lèvres, palais, ...) afin d'interpréter la Torah.
[Sfat Emet - Lé'h Lé'ha 5657]

-> La Torah Ecrite se compose de lettres sacrées qui ne sont que des indices permettant d'ouvrir les yeux d'Israël sur le sens profond de la Torah.
Seule la Torah Orale permet d'exploiter le véritable potentiel de chaque lettre de la loi écrite.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5649]

-> La Torah Orale ne peut être étudiée que dans une atmosphère d'harmonie.
Le 2e Temple, période dominée par les Sages de la Torah Orale, a été détruit à la suite de la haine gratuite (sin'at 'hinam).
[Sfat Emet - Pourim 5638]

Les Tables de la Loi (selon le Sfat Emet)

+ Les Tables de la Loi (selon le Sfat Emet) :

-> Les premières Tables de la Loi (avant la faute du Veau d'or) était surnaturelle. Elles ne nécessitaient pas d'Arche puisque la lumière de la Torah (et la présence Divine) était révélée partout (Pékoudé 5655).
Non seulement l'écriture, mais aussi la pierre elle-même provenaient du Ciel. Par extension, nous pourrions dire que le corps et l'âme des tablettes provenaient d'Hachem.
[Sfat Emet - Eikev 5651]

-> En fait, ces [premières] Tables de la Loi ont ramené les Bné Israël au niveau exalté de l'arbre de la Vie au gan Eden (paracha Para 5634). [l'état d'avant la faute d'Adam]
Leur corps ainsi que leurs âmes ont été changés en êtres totalement spirituels. (Para 5659)

-> Le destin de ces [premières] Tables de la Loi dépendait directement du comportement moral des Bné Israël. Les lettres des commandements n'adhéraient solidement aux tablettes que lorsque les enseignements éclairés de la Torah étaient gravés dans le cœur du peuple juif.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5637]

- D'autre part, les secondes Tables de la Loi, dont l'écriture venait d'Hachem, alors que la pierre elle-même avait été creusée par Moché, ressemblent à nos vies contemporaines.
Comme les Lou'hot, nous sommes un mélange de ciel et de terre, nos âmes émanant d'Hachem tandis que nos corps luttent contre les défis de la vie dans ce monde.
Ces tablettes, dont la base est naturelle, nécessitaient une demeure sacrée, l'Arche, et sont comparables à l'Arbre de la connaissance du Gan Eden, dans lequel l'homme est confronté au défi de distinguer le bien du mal.
[Sfat Emet - Eikev 5651, Para 5634]

-> Les deuxièmes Lou'hot avaient également une mission redoutable : sanctifier le monde naturel.
[Sfat Emet - Vayakel 5646]

-> Alors qu'au moment des premières Lou'hot, la mission des Bné Israël était de mener une vie sainte, totalement éloignée des vanités matérielles de ce monde, avec le don des 2e Lou'hot, nous avons endossé une nouvelle mission : mener une vie pure au milieu d'un monde impur.
[Sfat Emet - Para 5634]

-> Les 2e Tables de la Loi, données dans une atmosphère calme, ont persévéré alors que les premières, qui ont été présentées avec tant de faste, ne l'ont pas fait.
Cependant, les premières Lou'hot ont rempli une fonction essentielle. L'enthousiasme suscité par le don exubérant des premières Lou'hot a permis aux secondes Lou'hot d'inspirer Israël pour toujours.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5639]

-> Les secondes Tables de la Loi, présentées à un peuple pénitent, n'ont jamais été brisées, mais plutôt enterrées par le roi Yochiyahou. Elles illustrent de façon imagée le grand principe selon lequel un juif repentant occupe une place supérieure dont ne jouissent même pas les plus justes.
Comme il est écrit (Pirké Avos 4,17) : mieux vaut une heure de repentir dans ce monde (le monde des secondes Lou'hot) que tout le monde à venir.
[Sfat Emet - Vayakel 5646]

-> L'aura et l'esprit des premières tablettes sont toujours présents.
Moché lui-même a toujours conservé le statut exalté des premières Lou'hot.
[Sfat Emet - Vayakel 5646]

-> Chaque Shabbat, jour imprégné d'une aura surnaturelle, la lumière spirituelle autrefois émise par les premières Tables de la Loi filtre vers la terre.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5642]

-> L'écriture des premières Lou'hot est décrite par la Torah comme étant : 'hérout (libre).
Cela peut indiquer que les lettres elles-mêmes, bien que gravées sur la pierre, étaient libres de quitter leur logement physique et de retourner à Hachem, à volonté, pour finalement revenir aux tablettes (un statut similaire à celui d'Adam avant son péché). Lorsqu'Israël a fauté, l'écriture des Lou'hot, étant montée au ciel, n'a pas pu adhérer de nouveau à la pierre, obligeant Moché à les briser.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5656]

-> Un don divin est permanent. Ainsi, les premières Tables de la Loi continuent sur terre à éclairer les cœurs du peuple juif et au ciel où Hachem les garde au nom des Bné Israël.
Si le peuple juif le mérite, les lettres des Tables de la Loi peuvent encore éclairer leur vie. Une fois que le péché du Veau d'or aura été entièrement corrigé, les Lou'hot reprendront leur impact antérieur sur les Bné Israël.
Le 17 tamouz, date de l'éclatement des Lou'hot, deviendra alors une fête.
[Sfat Emet - Balak 5660]

"Tes lèvres, ô fiancée, dégageront de la douceur" (nofét titoféna chiftotayi'h - Chir haChirim 4,11)

-> Hachem a révélé à Moché 49 explications pour chaque mot de la Torah (Shoher Tov - Tehillim 12), correspondant aux 49 Portes de la compréhension.
Dans l'avenir, la 50e et dernière porte nous sera ouverte.

À ce moment-là, "tes lèvres, ô épouse, dégageront de la douceur (נֹפֶת - nofét)" de la Torah.
Le mot נפת (douceur), peut être divisé en נ פת (soit : 50 pains - noun pat). Et le pain est une métaphore de la Torah. [cf. Michlé 9,14 ; Tan'houma A'haré Mot]
À l'avenir, nos lèvres dégageront de la douceur des 50 aspects de la Torah.

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-> La Torah est appelée : "yaalat 'hen" (pleine de grâce - Michlé 5,19), signifiant qu'elle accorde de la grâce à ceux qui l'étudient. (guémara Erouvin 54b)

+ Les symboles de la guerre sont l'épée et la lance.
Les nations du monde font la guerre avec des armes physiques. Israël fait la guerre, et gagne, avec la Torah et la prière.
La Torah que les juifs étudient se transforme en une épée spirituelle (Zohar, Nasso 127:2) : "Les hautes louanges de D. sont dans leur bouche, et une épée à deux tranchants est dans leur main" (Téhilim 149,6) = lorsque la Torah est dans leur bouche, une épée mortelle est dans leur main.
Et les 248 (רמ"ח - rama'h) mitsvot positives que les juifs accomplissent deviennent רמח (roma'h - une lance).
Ainsi, lorsque Pin'has "prit une lance dans sa main" (Balak 25,7), il prit le mérite des mitsvot.

De plus, grâce à la Torah et aux mitsvot, les juifs attirent l'abondance spirituelle et physique dans le monde.
[Ben Ich 'Haï - Yédé 'Haïm 490]

+ Le 'Hidouché haRim fait remarquer que les juifs se réfèrent à l'expérience au mont Sinaï comme du don de la Torah, en se concentrant sur le fait que la Torah a été donnée, et pas seulement sur le fait qu'elle a été reçue.
Il explique que ceci est parce que si nous nous souvenons qu'elle nous a été donnée, alors nous nous souviendrons également de celui qui l'a donnée, et c'est une partie intrinsèque de l'étude de la Torah : le privilège d'être connecté au à celui qui donne [constamment] la Torah.

Le 'Hidouché haRim explique que c'est ce que signifie le verset : "Torati al taazovou" (Ma Torah, ne l'abandonne pas - Michlé 4,2) = lorsque vous étudiez la Torah, n'oubliez pas qu'il s'agit de "Ma" Torah, le Donneur se partageant dans chaque mot.

+ Hachem prend l'honneur d'un érudit en Torah plus au sérieux que son propre honneur.
[midrach Tan'houma - Toldot]

-> Hachem Lui-même exige que l'honneur [d'une Sage en Torah] soit respecté.
[guémara Béra'hot 19a]

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-> Celui qui a étudié et assimilé les valeurs de la Torah est certainement un individu digne de notre respect. En effet : "ils augmentent la paix à la fois dans le ciel et sur la terre, et ils apportent des bénédictions et de bonnes influences dans le monde d'en bas" (Noam Elimélé'h - Hosafot Likouté Chochana).

-> Il existe une mitsva ordonnée par la Torah, qui consiste à montrer de la révérence aux rabbanim (cf. Ekev 10,20).

-> "Parce que le but principal de la Création de l'homme est de servir et de comprendre correctement Hachem à travers sa Torah, il est approprié de montrer du respect pour celui qui a atteint cette étape. Ce faisant, il inspirera également d'autres personnes à accomplir des exploits similaires" (Séfer ha'Hinoukh - mitsva 257).

Rava dit : Si vous voyez un étudiant [en Torah] dont les études sont aussi difficiles que le fer, cela est dû à son rav, qui ne lui montre pas un visage amical, mais qui est trop strict avec lui.
Cette pratique empêche l'étudiant d'apprendre.
[guémara Taanit 8a]

[ainsi  déjà à l'époque de la guémara, un maître devait témoigner à son élève un visage joyeux, une appréciation de lui enseigner, des paroles d'encouragement et de valorisation, ...
A combien plus forte raison cela est nécessaire à notre génération!]

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-> Un jour, le rav Ben Tsion Abba Shaoul annonça haut et fort : "C'est à nous de racheter les captifs".
Son auditoire tremblait en entendant ses paroles. Qui sait à quels dangers leur rabbi pouvait faire allusion?
Le rav a vu leur désarroi et les a rapidement calmés.
"Vous n'avez pas idée du nombre de jeunes juifs qui sont prisonniers de leur yétser ara, qui les empêche de s'épanouir et de grandir. Il suffit de peu d'efforts pour les libérer de leur emprisonnement. Avec un sourire et un peu de chaleur, il est possible de les libérer. Il n'y a pas de plus grand équivalent à la libération des captifs que celui-là".