Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Chaque page de guémara ou de michna qu'une personne apprend dans une période difficile a plus de valeur que 100 pages apprises dans une période plus confortable, comme le dit Avot déRabbi Nathan (3,6) qu'une fois dans la souffrance a plus de valeur que cent fois sans souffrance ...
['Hafets 'Haïm - Chem Olam - fin du Chaar Hachzkarat haTorah]

=> Le 'Hafets 'Haïm y écrit que chaque mitsva accomplie dans la souffrance est considérée par Hachem comme plus précieuse que 100 mitsvot accomplies dans une atmosphère calme et détendue.
[combien nous devons autant que possible profiter de ces moments, qui bien que désagréables, nous offrent des capacités d'évolution spirituelle énormes.]

Torah & crainte du Ciel

+ Torah & crainte du Ciel :

-> Le lien entre l'étude et l'ahavat Hachem (amour d'Hachem) comprend deux étapes. Tout d'abord, une personne qui étudie la grandeur et la bienveillance d'Hachem est remplie d'amour pour Hachem et du désir de Le connaître. Cet amour l'incite à se consacrer à l'étude de la Torah au maximum de ses capacités.
En apprenant la Torah, une personne découvre qui est Hachem, ce qui, à son tour, développe en elle un amour plus profond et plus grand pour Hachem et un lien avec Lui.

Dans les enseignements de nos Sages, nous trouvons une corrélation parallèle entre yirat chamayim (crainte du Ciel) et l'étude de la Torah.
La guémara (Shabbath 31a) compare quelqu'un qui étudie la Torah mais qui n'a pas de yirat chamayim à un trésorier qui possède les clés du coffre intérieur mais pas celle extérieure pour y accéder.
Sa possession des clés est inutile, car il est incapable d'accéder à l'intérieur.
Cela implique que la yirat chamayim est le tremplin qui permet à une personne d'acquérir la Torah.

Cependant, la guémara continue à déplorer les perspectives d'une telle personne qui étudie mais n'a pas de yirat chamayim, la comparant cette fois à quelqu'un qui possède une porte qui sert d'entrée à une cour, mais qui n'a pas de cour derrière cette porte.
Cela suggère que l'étude de la Torah est l'outil nécessaire pour acquérir la yirat chamayim.
=> Ainsi, les deux affirmations de cette guémara semblent se contredire : la yirat chamayim mène-t-elle à la Torah, ou la Torah mène-t-elle à la yirat chamayim?

La réponse est que, tout comme il y a 2 niveaux de ahavat Hachem, il y a 2 niveaux de yirat chamayim.
En vérité, l'ahavat Hachem n'est qu'une facette de yirat chamayim.
La yirat chamayim est généralement traduit par crainte d'Hachem, mais la racine du mot : "yira" signifie en fait "voir". Le rav Shimshon Raphael Hirsch explique que la yirat chamayim ne signifie pas avoir peur/craindre Hachem, mais plutôt être constamment conscient de Sa présence.
Le rav Hirsch écrit ('Horev) : "la pensée de Sa grandeur ne vous quitte jamais, et partout, toujours et en toute chose, vous voyez le D. tout-puissant, grand, créatif, omniprésent et régnant sur tout. La yirat Hachem signifie, au sens strict, voir Hachem partout et sentir sa propre petitesse dans Sa grandeur."

-> Le résultat d'une telle prise de conscience sera qu'une personne aura peur d'Hachem et craindra de Lui désobéir, mais en même temps elle sera remplie d'amour et d'admiration envers Lui.
L'amour d'Hachem et la crainte d'Hachem sont des résultats directs de la conscience d'Hachem, atteinte par l'étude des merveilles de la Création et par l'étude de la Torah.
La yirat chamayim a deux étapes. La première est la prise de conscience d'Hachem, acquise à travers les merveilles de la Création. Cette prise de conscience incitera l'individu à s'engager dans l'étude de la Torah avec le dévouement et l'assiduité nécessaires. À cet égard, la yirat chamayim conduit à l'étude de la Torah.
Cependant, c'est en étudiant correctement la Torah qu'une personne atteint le niveau le plus élevé de yirat chamayim, la reconnaissance la plus claire d'Hachem, "parce qu'à travers la Torah, on reconnaît Celui qui a parlé et qui a fait naître le monde".
En effet, le but ultime de l'étude de la Torah est d'atteindre le niveau élevé de la conscience maximale d'Hachem, et c'est ce que la guémara veut dire en affirmant que la Torah mène à la yirat chamayim.

<--->

-> Le Rambam (Yessodé haTorah 2,2) dit explicitement que l'étude des merveilles de la Création inspire un sentiment à la fois d'amour et de crainte d'Hachem :
"Quel est le moyen de parvenir à l'amour et à la crainte d'Hachem? Si une personne étudie tout ce qu'Hachem a fait, Ses grandes et merveilleuses créations, et qu'à travers elles elle reconnaît l'incommensurable et infinie sagesse d'Hachem, elle ressentira immédiatement de l'amour [pour Hachem], Le louera et Le glorifiera, et sera remplie d'un immense désir de connaître Son Grand Nom ...
Et lorsqu'il considérera ces concepts, il reculera immédiatement, effrayé, et il réalisera qu'il n'est qu'une création chétive et basse ... en comparaison avec l'Intelligence Suprême."

Kavana – l’essentiel n’est pas la quantité, mais d’y mettre notre cœur :

+ L'essentiel n'est pas la quantité, mais d'y mettre notre cœur :

-> La Michna Béroura, commentant le Choul'han Arou'h (Ora'h 'Haïm 1,4) déclare qu'il est préférable de faire quelques prières avec concentration que beaucoup sans se concentrer, et écrit ce qui suit :
"Si une personne se rend compte que si elle fait beaucoup de prières, elle ne pourra pas se concentrer, et qu'elle dit donc moins de prières mais avec plus de concentration, Hachem considère que c'est comme si elle avait eu plus de temps et qu'elle avait dit beaucoup de prières avec concentration.
Nos Sages disent à ce sujet : "Que vous fassiez beaucoup ou peu, l'essentiel est que vous fassiez ce que vous pouvez pour l'amour d'Hachem".
Il en va de même pour l'étude de la Torah. La seule chose qui compte aux yeux d'Hachem est de savoir si vous avez fait tout ce que vous pouviez en fonction de vos capacités."

Etudier la Torah = Hachem fait reposer davantage Sa présence sur nous

+ Etudier la Torah = Hachem fait reposer davantage Sa présence sur nous :

-> Quel est le sens de ce qui est écrit : "Quel est le sage qui pourrait comprendre ceci..." (Yirmiyahou 9,11-12)?
Cette question [à savoir pourquoi la terre d'Israël a été perdue, suite à la desctruction du Temple] a été posée aux sages et aux prophètes, mais ils n'ont pas pu l'expliquer, jusqu'à ce qu'enfin Hachem l'explique : "C'est parce qu'ils ont abandonné Ma Torah..." : ce qui signifie qu'ils n'ont pas récité de bénédiction sur la Torah.
[guémara Nédarim 8la]

-> Le Ran, dans son commentaire, citant Rabbénou Yonah, explique qu'à l'époque, le peuple juif étudiait la Torah constamment et assidûment et qu'il observait toutes les mitsvot. C'est pourquoi même les plus grands sages et prophètes n'ont pu comprendre pourquoi le Temple a été détruit et le peuple juif exilé de la terre d'Israël.
Seul Hachem, qui connaît les pensées et les sentiments les plus profonds dans l'esprit et le cœur des gens, pouvait connaître la véritable raison de la destruction du Temple.

-> Hachem a révélé que la cause était qu'ils ne disaient pas de bénédiction sur leur étude de la Torah.
Rabbénou Yonah explique :
"Cela signifie qu'ils ne considéraient pas la Torah comme suffisamment importante pour qu'il soit approprié de dire une bénédiction à son sujet. Cela s'explique par le fait qu'ils n'étaient pas impliqués dans l'étude de la Torah de façon lichma, pour l'amour de la Torah, et c'est ce qui les a poussés à être laxistes en ce qui concerne la bénédiction ..."

-> Le Maharal (Tiféret Israel - Introduction) explique qu'ils récitaient effectivement la bénédiction, mais qu'il s'agissait d'un acte superficiel, qui n'émanait pas de sentiments d'amour et de gratitude envers Hachem pour le grand don de la Torah.
Nos Sages considèrent qu'il s'agit là de "ne pas dire la bénédiction", et que c'est la cause de la destruction du Temple et de l'amer exil qui s'ensuivit.

<--->

=> Cette guémara demande une explication. Comment est-il possible que la transgression apparemment mineure de ne pas dire la bénédiction avec les meilleures intentions soit la cause de la destruction du Temple et du long et amer exil et des persécutions qui ont suivi?
En outre, Rabbénou Yonah écrit qu'ils n'ont pas étudié de façon lichma, alors que nos Sages (guémara Pessa'him 50b) nous disent qu'une personne devrait toujours commencer à étudier même si c'est chélo lichma (par intérêt personnel), et que cela finira par l'amener au niveau du lichma.

-> Le Ba'h explique la guémara comme suit :
"L'intention d'Hachem était que nous étudions la Torah et que, ce faisant, notre âme s'unisse à l'essence et à la sainteté d'Hachem Lui-même, qui est la source de la Torah.
Hachem a donc fait don de la Torah au peuple juif, afin que nous y soyons constamment impliqués, pour que l'âme et le corps de chaque juif, qui se composent de 248 parties du corps et de 365 nerfs, soient totalement connectés aux 248 commandements positifs et aux 365 commandements négatifs."

-> Le rav Shlomo Wolbe explique que l'étude de la Torah n'élève pas seulement l'âme d'une personne, elle transforme et sanctifie également son corps physique. L'essence de la personne change et elle devient un "séfer Torah ambulant".
Chacune de ses pensées, de ses paroles et de ses actions est exécutée exactement comme la Torah l'exige. Il est transformé en un être saint, imprégné de part en part de la sainteté de la Torah, n'accomplissant que la volonté d'Hachem.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Torat haBayit - chap.2) compare cela à une feuille de parchemin qui n'a pas de sainteté intrinsèque, mais si quelqu'un la désigne pour y écrire un séfer Torah, elle est transformée en l'objet le plus saint du judaïsme. Désormais, personne n'est autorisé à le toucher à mains nues, et s'il tombe sur le sol, toutes les personnes présentes dans la pièce doivent jeûner.
La sainteté d'une personne qui étudie la Torah n'en est que plus grande. Si une personne décide d'étudier la Torah d'Hachem, une énorme sainteté repose sur sa tête et son corps, et elle est transformée en un séfer Torah vivant.

-> Le Ba'h poursuit :
"Si les juifs avaient étudié la Torah dans cet état d'esprit, ils seraient devenus un lieu de repos pour la Chékhina (Présence Divine).
Hachem aurait littéralement résidé en eux ... le monde entier aurait été illuminé par la Gloire d'Hachem, ce qui aurait créé un lien entre les légions d'Hachem dans les cieux et Ses légions dans ce monde...."

-> Le rav Wolbe résume :
"Le but ultime de l'étude de la Torah est que, grâce à lui, la Chékhina d'Hachem réside littéralement en nous et que nous devenions le lieu de repos et la demeure de la Chékhina ... car le but ultime de l'étude de la sainte Torah est de faire en sorte que la Chékhina soit présente, et c'est avec cette attitude que l'on doit aborder l'étude de la Torah."

-> Cela éclaire d'un jour nouveau les paroles du rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm - Pirké Avot 6,5) :
"Comment une personne pourrait-elle ne pas être saisie de crainte et de tremblement lorsqu'elle s'arrête pour penser à ce qui suit : le seul moment de l'année où même le Cohen gadol était autorisé à entrer dans le Kodech Hakadochim était à Yom Kippour. La raison en est que c'était le principal endroit au monde où résidait la Chékhina.
Nos Sages nous enseignent qu'aujourd'hui, la Chékhina ne réside qu'avec quelqu'un qui étudie la Torah.
Celui qui contemple cela étudiera certainement avec crainte et révérence et ne sera pas distrait et ne pensera pas à d'autres choses."

<--->

+ Le cycle de l'amour :

-> L'étude de la Torah est le moyen permettant de découvrir qui est Hachem. C'est en appliquant notre esprit à comprendre la sagesse ('hokhma) d'Hachem que nous construisons la relation entre nous et Hachem et que nous instillons en nous un sentiment d'amour et de proximité avec Hachem.

Cependant, tout cela n'est que notre point de vue, mais il aboutit au véritable but ultime : Hachem, dont l'amour pour le peuple juif est sans limite, Il nous rend la pareille en faisant descendre Sa Chékhina pour qu'elle réside dans notre âme et notre corps, jusqu'à ce que nous soyons totalement connectés.

Dans le langage du Zohar : "Hachem, la Torah et les juifs ne font qu'un".

-> Le Ram'hal (Déré'h Hashem (Partie 4, chap.2), écrit :
"De toutes les influences spirituelles qu'Hachem répand sur ce monde pour le bénéfice de Ses créations, il y en a une qui est plus grande que toutes les autres et qui est plus précieuse et plus élevée que tout ce qui existe. C'est le sommet de toute existence, un semblant de l'Essence absolue d'Hachem Lui-même ...
Cependant, Hachem a fait dépendre cette influences spirituelles (hachpaa) de la Torah ... de sorte que lorsqu'une personne prononce un mot de Torah, cette hachpaa s'installe sur elle."

-> Le Ba'h conclut :
"Mais ils n'ont pas étudié de cette manière. Ils étudiaient plutôt pour leur propre profit physique, pour connaître les lois afin de pouvoir faire des affaires ou pour montrer leur sagesse.
Ils n'avaient pas l'intention de s'unir ou de se connecter à la sainteté et à la spiritualité de la Torah et de faire descendre la Chékhina dans ce monde.
Et c'est leur attitude qui a provoqué la séparation ; la Chékhina a quitté ce monde et est retournée dans les cieux.
Le monde est resté dans un état purement physique, dépourvu de toute sainteté ...

C'est la signification de l'affirmation de la guémara selon laquelle ils n'ont pas dit de bénédiction sur la Torah, ce qui signifie qu'ils n'ont pas étudié de façon lichma.
Etudier d'une façon lichma signifierait que lorsqu'ils commençaient à étudier la Torah, ils disaient une bénédiction pour remercier Hachem de nous avoir donné Sa Torah afin que nous puissions nous connecter par Sa sainteté à la Chékhina d'Hachem."

-> Le rav Wolbe explique :
L'état d'esprit que nous devons avoir lorsque nous commençons à étudier est le suivant : "Je fais cela pour devenir un avec la Torah et ainsi faire descendre la Chékhina d'Hachem sur moi et sur le reste du monde".
Si quelqu'un ne sait pas qu'un tel objectif est réalisable ou n'est pas intéressé à l'atteindre, cela n'arrivera jamais.

C'est pourquoi le concept consistant à commencer par étudier d'une façon chélo lichma ne s'applique pas ici. Le lichma dont il est question dans notre contexte est l'intention de ne faire qu'un avec Hachem et Sa Torah. Si ce n'est pas avec cet état d'esprit conscient, une personne ne sera jamais en mesure d'atteindre un tel objectif.
Lorsque Hachem a vu qu'ils étudiaient sans cette intention, il était inutile d'attendre pour voir s'ils finiraient par le faire ; c'est ainsi que la Chékhina est partie, et que le Temple et la terre d'Israël, qui sont le lieu de connexion entre Hachem et le peuple juif, nous ont été enlevés.

<--->

+ Deux sortes de lichma :

-> La lichma dont nous avons parlé est l'état d'esprit qu'une personne doit avoir avant de commencer à étudier la Torah. Il s'agit de sa vision générale et de son pourquoi, l'objectif pour lequel elle étudie. Toutefois, il n'est pas nécessaire qu'elle y pense consciemment pendant qu'elle étudie.
A l'image d'une rencontre avec une femme dont nous abordons le rendez-vous avec l'esprit que nous cherchons à la connaître et à construire une relation ensemble, mais pendant le rendez-vous, c'est une réalité qui se produit d'elle-même. En découvrant qui elle est, nous créons un lien entre nous.
[rav Avraham Tabor]

-> A ce sujet, le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm (46) écrit :
"Chaque fois qu'une personne se prépare à étudier la Torah, elle devrait passer au moins un court laps de temps à penser à la pureté de yirat Chamayim (crainte du Ciel), à la pureté de son cœur.
Elle doit se repentir du plus profond de son cœur pour toute faute, afin que son étude soit saint et pur.
Elle doit avoir à l'esprit de se lier totalement, par son étude, à la Torah et à Hachem, c'est-à-dire de connecter complètement tout son être à la parole d'Hachem, qui est la halakha.
Ce faisant, lorsqu'elle étudiera, elle sera, pour ainsi dire, totalement connecté à Hachem, car Hachem et Sa volonté ne font qu'un, et chaque halakha de la Torah est la volonté d'Hachem, car c'est la volonté d'Hachem qui a décidé que la halakha devait être ainsi, qu'elle soit cachère ou non, impure ou pure, interdite ou permise, responsable ou innocente."

<--->

+ Lichma pendant l'étude :

-> Cependant, une fois qu'une personne commence à étudier, elle peut être influencée par d'autres intérêts secondaires, tels que le désir d'être honorée pour ses connaissances ou de gagner une position prestigieuse ou lucrative.
Il s'agit là d'une forme d'étude chélo lichma, dont l'intention n'est pas purement d'étudier la Torah dans le seul but de la connaître.
À cet égard, le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm (4,3) définit l'étude lichma comme suit : "Tout ce que vous dites et discutez en Torah doit être pour le bien de la Torah, afin de la connaître et de la comprendre, et d'approfondir sa connaissance et sa compréhension, mais pas pour rabaisser les autres ou pour se mettre en valeur".

Ainsi, étudier lichma signifie étudier uniquement dans le but de connaître plus de Torah, avec plus de clarté, de profondeur et de détails.
À cet égard, nos Sages nous enseignent qu'il faut d'abord commencer à étudier chélo lichma, et que l'on finit par atteindre lichma. On ne peut pas s'attendre à ce qu'une personne commence à étudier avec une pureté d'esprit telle qu'elle n'a pas d'autres intérêts ou bénéfices à tirer de son étude.

Et la vérité est que la seule façon de réussir à étudier est de commencer par étudier chélo lichma.
Le rav Israël Salanter écrit : "La base de l'étude de la Torah lichma est de commencer à étudier chélo lichma, ce qui signifie que l'on doit étudier avec l'intention de devenir éminent parmi parmi les grandes personnes".
Il s'agit là d'une déclaration surprenante qui choque de nombreuses personnes lorsqu'elles l'entendent pour la première fois. Il est certain que cet idéal respire l'orgueil et la fierté, ce qui, nous dit-on, est la pire des midot (trait de caractère) et semble être l'antithèse de ce que l'on attend d'un homme qui apprend.
Le rav Shlomo Wolbe (Alé Shour) explique qu'il est impératif qu'une personne développe ses capacités d'étude et ne laisse pas d'autres considérations entraver sa croissance. Le rêve de devenir "éminent parmi les grands" est ce qui donnera à un jeune apprenant la volonté de maximiser ses capacités d'apprentissage.
Néanmoins, le risque qu'il devienne orgueilleux est extrêmement dangereux, et nous devons donc nous engager dans 3 remèdes : premièrement, travaillez très dur sur la prière, dont toute l'essence est de s'humilier devant Hachem ; deuxièmement, développez l'humilité en étudiant avec une 'havrouta, car cela nous oblige à écouter patiemment son opinion, à admettre parfois qu'il a raison et que nous avions tort, ou à reconnaître les qualités supérieures qu'il possède ; enfin, plaçons nous en compagnie d'un véritable géant de la Torah, pour écouter ce qu'il dit et observer la façon dont il agit.
Le fait d'être constamment en contact avec une grande personnalité de la Torah permet à une personne de se rendre compte du chemin qu'il lui reste à parcourir et limite ainsi les risques qu'elle se laisse emporter par ses succès actuels.

=> En résumé, le lichma comporte 2 volets.
1°/ Le premier est l'état d'esprit : la raison pour laquelle nous étudions, à savoir apprendre à connaître Hachem par le biais de Sa Torah et, par conséquent, à devenir une personne sur laquelle il convient qu'Hachem fasse reposer Sa Chékhina.
Si nous ne développons pas consciemment cette attitude de lichma, elle ne se produira pas d'elle-même.

2°/ Le deuxième point concerne la manière dont nous étudions. Nous devons nous efforcer d'étudier uniquement dans l'intention de comprendre et de connaître davantage la Torah.
A cet égard, même si nous commençons à étudier avec d'autres intérêts secondaires, cela finira par être la seule motivation de notre esprit pendant que vous étudions.
[rav Avraham Tabor]

<--->

+ Deux types de yétser ara :

-> Le rav Shlomo Wolbe (Alé Shour) explique que le défi de l'étude de la Torah est d'équilibrer ces deux formes de lichma.
D'une part, nous voyons des gens qui sont amoureux de l'incroyable profondeur et de l'étendue de la Torah et qui consacrent tout leur temps et toute leur énergie à l'étude approfondie des passages du Talmud (sugiyot), mais malheureusement, ils laissent Hachem en dehors du tableau. Ils mènent leur étude indépendamment d'Hachem et sans penser à Le faire entrer dans leur vie ou dans leur apprentissage.
D'un autre côté, nous trouvons d'autres personnes qui sont tellement éprises de la grandeur d'Hachem qu'elles passent leur temps à chanter des louanges et des chansons à Hachem sans consacrer suffisamment de temps à l'étude réelle de la Torah.

Le rav Wolbe écrit : "Les deux types de personnes sont dans l'erreur. Il est impossible d'avoir une réelle proximité avec Hachem sans étudier la Torah, aussi bien la sougiya que la halakha, mais d'un autre côté, si une personne se contente d'étudier sans se rapprocher d'Hachem, elle passe à côté de la partie la plus importante de l'étude.

<--------->

-> "Heureux celui qui grandit dans la Torah et apporte du na'hat roua'h (satisfaction) à son Créateur"
[guémara Béra'hot 17a]

-> Les difficultés que nous rencontrons dans l'étude de la Torah sont en fait le moyen d'atteindre la grandeur dans la Torah et le succès en tant que juif dans ce monde.
Hachem souhaite que nous établissions une relation avec Lui. Son plus grand désir est que la Ché'hina réside dans ce monde. L'endroit où cela peut se produire est dans les cœurs et les âmes de Ses enfants bien-aimés qui étudie la Torah.
En ce sens, la guémara est écrite telle quelle afin de permettre à chaque personne de développer sa propre et unique connaissance et conscience de Qui est Hachem.
Hachem exige de chaque personne qu'elle étudie au maximum de son temps et de ses capacités, parce qu'Il veut une relation maximale avec nous.
Plus une personne étudie, plus elle donne l'occasion à la Ché'hina d'Hachem de descendre dans ce monde, et plus le lien créé entre l'individu et son Créateur bien-aimé est grand et profond.
[rav Avraham Tabor]

La Torah & la prière

+ La Torah & la prière :

-> Les habitants d'Alexandrie demandèrent à Rabbi Yéhochoua ben 'Hananya ce qu'une personne devait faire pour devenir un 'hakham [un sage en Torah] (guémara Nidah 70b).
Il dit : "Passez plus de temps à étudier et réduisez au minimum le temps que vous consacrez aux affaires".
Ils lui rétorquèrent que de nombreuses personnes avaient essayé une telle méthode sans succès.
Il leur répondit qu'ils devaient prier Hachem, qui est la source de toute hokhma (sagesse).
La guémara demande quelle est l'idée nouvelle que Rabbi Yéhochoua ben 'Hananya leur a enseignée. Elle répond qu'il leur a enseigné que pour réussir dans l'étude, il faut passer beaucoup de temps à étudier et qu'il faut également prier pour avoir l'aide d'Hachem.

Apparemment, la guémara semble dire que la condition essentielle pour devenir un 'hakham est d'étudier beaucoup, comme Rabbi Yéhochoua ben 'Hananya le leur a dit initialement ; cependant, il a ajouté qu'il est également nécessaire de prier.
Cependant, selon Rachi la question de la guémara était la suivante : Pourquoi leur a-t-il dit de s'asseoir et d'étudier beaucoup si le succès de leur étude dépend de la miséricorde d'Hachem?
Nous voyons ici, écrit Rav Wolbe (Alé Shour - vol.2), qu'une personne mérite le succès dans l'étude de la Torah grâce à ses prières. Cependant, il y a une condition nécessaire qu'elle doit remplir, qui est de s'asseoir et d'étudier autant qu'il le peut.

-> Cela ne signifie pas que l'on doive passer plus de temps à prier qu'à étudier.
Rabbi Yéhochoua ben 'Hananya a clairement indiqué que la majeure partie du temps doit être consacrée à l'étude. Nos Sages nous enseignent que pour que les heures passées à étudier portent leurs fruits, cet étude doit être accompagné d'une prière sincère, qui est la clé du succès dans l'étude de la Torah accordée par Hachem.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam 1,8) compare cette situation à celle d'une personne pauvre qui demande à un riche homme d'affaires de lui faire un don. L'homme riche a accepté et lui a dit de venir à son bureau à 3 heures de l'après-midi pour recevoir l'argent. Si le pauvre ne se rend pas au rendez-vous, il ne recevra jamais son argent, quelles que soient ses supplications.
De même, lorsqu'une personne prie Hachem de l'aider à étudier, Hachem est heureux d'exaucer ses souhaits, mais si elle ne s'assoit pas et n'étude pas, elle ne recevra jamais la sagesse ('hokhma) nécessaire pour comprendre la Torah.

<--->

-> Le rav Shlomo Wolbe cite les paroles du rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach) :
"Il est prouvé que si une personne fait la prière de Sha'harit et le Shéma avec l'intention appropriée, ce jour-là, elle méritera qu'une mitsva [lui soit proposée] et qu'elle réussisse dans ses affaires ... De plus, elle réussira dans la Torah ...
Mais le contraire est également vrai ... Un jour où je n'ai pas fait la prière avec l'intention (kavana) appropriée, toute la journée, mon étude est à la traîne ... mais lorsque j'ai crié à Hachem du plus profond de mon coeur pour qu'il m'accorde la sagesse ('hokhma) ... Il a eu pitié de moi et a illuminé mes yeux avec Sa Torah...
Et il n'y a rien qui permette à une personne d'acquérir une approche correcte de l'étude et de déchiffrer correctement des concepts difficiles si ce n'est de prier Hachem avec des larmes [pour qu'Hachem] ait pitié d'elle..."

-> La prière est le moment où un juif exprime les aspirations les plus profondes de son cœur et de son âme. Si nous supplions sincèrement Hachem d'ouvrir nos yeux pour comprendre Sa sagesse ('hokhma), nous faisons une déclaration audacieuse : "Je veux établir une relation avec Toi! Je veux mieux Te connaître! S'il te plaît, aide-moi à réussir."
Si ces émotions sont sincères, Hachem vous rendra certainement la pareille en vous inondant de Son aide sans fin pour établir cette connexion.

Etudier la Torah avec joie

+ Etudier la Torah avec joie :

-> Le commandement principal [de l'étude de la Torah] est de découvrir la vérité et de ressentir du plaisir et de la joie dans ce qu'on étudie, de réjouir son cœur et son esprit.
On ne peut donc pas dire que la mitsva d'étudier la Torah n'a pas été donnée pour en profiter, car au contraire, toute la mitsva est le plaisir et la joie que l'on ressent lorsqu'on comprend ce que l'on a étudié.
[Rabbénou Avraham min Hahar - guémara Nédarim 48b]

-> La principale mitsva de l'étude de la Torah est d'être exalté et plein de joie et de tirer un grand plaisir de l'étude. De cette façon, les mots de la Torah seront absorbés dans le sang, et parce qu'on éprouve du plaisir à étudier la Torah, on devient connecté à la Torah.
[Iglé Tal - dans son introduction]

-> L'étude de la Torah n'est pas simplement une "autre" mitsva. C'est la façon dont nous créons notre relation avec Hachem. Il s'ensuit donc que l'essence de l'étude est d'apprendre avec joie.
Une partie intrinsèque et fondamentale de la construction d'une relation avec quelqu'un est le plaisir d'être avec lui.
Pour que l'étude remplisse son rôle de connexion avec Hachem, elle doit être agréable. Plus vous ressentez de plaisir et d'enthousiasme en étudiant, plus le lien que vous forgez avec Hachem est profond et solide.
[rav Avraham Tabor]

-> A un niveau plus profond, nos Sages affirment que le plaisir et l'enthousiasme que l'on éprouve en étudiant la Torah est en fait le sentiment qui résulte de la connexion de notre âme avec Hachem à travers la Torah qu'elle étudie.
[selon la guémara (Béra'hot 6a), lorsque nous étudions la Torah, même tout seul, Hachem est à nos côtés. ]

<--->

-> "Il est impossible de débarrasser son esprit des pensées pécheresses autrement que par l'agréabilité et la douceur de la connaissance de la Torah".
[Gaon de Vilna - Michlé 2,11]

Etudier la Torah avec enthousiasme et plaisir permet de construire une relation d'amour et de connexion avec Hachem. Si nous sommes connectés et dévoués à Hachem, il n'y a pas de place pour s'intéresser à quoi que ce soit d'autre. Si un homme est profondément amoureux de sa femme, l'idée d'être avec une autre femme ne lui viendrait jamais à l'esprit. Au contraire, il trouverait cette possibilité dégoûtante.
Si vous étudiez la Torah correctement, votre cœur et votre âme sont dévoués à Hachem, et toute autre tentation s'évanouira automatiquement.
[rav Avraham Tabor]

-> Le Zohar affirme que le désir d'avoir des relations interdites est le même que celui qui conduit à la joie dans l'étude. Cette pulsion est l'aspiration de l'âme à un lien authentique et profond avec Hachem par le biais de la Torah. Mal utilisée, elle est canalisée vers des relations interdites (voir le rav Wolbe - Alé Shour - Vol.II, p.332).

<--->

-> Selon la guémara (Kidouchin 30b), Hachem nous dit : "J'ai créé le yétser ara, et j'ai créé la Torah comme son antidote".
Le seul moyen de vaincre le yétser ara est d'étudier la Torah.

Parfois, les gens s'interrogent sur la raison pour laquelle des personnes très érudites souffrent encore de mauvais midot (traits de caractère) et d'un mauvais déré'h érets (savoir vivre) ou sont impliquées dans des fautes. Qu'est-il arrivé à l'antidote de la Torah?

La réponse est que le simple fait d'étudier la Torah n'est pas l'antidote. La Torah ne sauve une personne du yétser ara que lorsqu'elle étudie la Torah dans un état de connexion avec Hachem. [ce qui ce manifeste par de la joie, du plaisir. ]
C'est ce lien avec Hachem qui tient le yétser ara à distance. Etudier sans cela peut conduire une personne à devenir "une personne qui étudie beaucoup, mais qui en réalité n'est pas un 'hakham (sage) ; elle connaît simplement beaucoup d'informations sur la Torah" (Yaavetz - cité dans le Alé Shour).

<----->

-> Dans les dernières années de sa vie, le rav Shach a commencé à perdre la vue. Son petit-fils lui a montré une image informatique d'un passage du Rachba, qui pouvait être considérablement agrandie. Mais le Rav Shach ne voulait pas entendre parler d'étudier à partir de cette image.
Il expliqua : "Lorsque j'étudie, je dois pouvoir serrer le séfer dans mes bras! Et si je ne peux pas le faire, je ne peux pas étudier à partir de lui".

-> Le rav Nathan Tsvi Finkel a un jour observé son grand-oncle, rabbi Leizer Youdel Finkel, entrer tranquillement dans la salle à manger et étendre ses bras sur le Shass dans les étagères, s'inclinant et embrassant les seforim.

Lorsque j’étudie la Torah, Hachem étudie avec moi

+ Lorsque j'étudie la Torah, Hachem étudie avec moi :

-> La guémara (Guittin 7b) rapporte une makhlokét entre Rabbi Evyasar et Rabbi Yonatan sur ce qui s'est passé dans l'histoire de la pilguéch à Guiva. La guémara raconte que Rabbi Eliézer a rencontré Eliyahou haNavi et lui a demandé ce qu'Hachem faisait au ciel. Eliyahou lui a répondu qu'Hachem était en train d'apprendre la souguiya (passage du Talmud traitant d'un sujet) de la pilguéch de Guiva.
"Et que dit Hachem à ce sujet?" demanda Rabi Eliezer.
Eliyahou haNavi répondit : "Hachem dit : "Mon fils Evyasar dit que telle et telle chose est arrivée, et mon fils Yonatan dit que telle et telle chose est arrivée".

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4,6) écrit que nous apprenons ici un concept incroyable :
Lorsqu'une personne étudie la Torah, Hachem étudie la même Torah avec elle. Non seulement sa Torah est divré Elokim 'haïm, mais Hachem lui-même étudie avec lui.
Le Néfech ha'Haïm souligne que ce n'est pas seulement vrai pour les grands Amora'im de la guémara, mais que c'est également vrai chaque fois que chaque juif étudie la Torah.

Le rav 'Haïm de Volozhin écrit : "Avec chaque mot qu'il prononce, au même moment, le même mot est prononcé par Hachem."

Le rav 'Haïm de Volozhin ajoute que c'est la signification des mots du roi David : "La Torah de Ta bouche est meilleure pour moi que des milliers de pièces d'or et d'argent" (Téhilim 19,72).
L'incroyable joie que le roi David ressentait pour la Torah provenait du fait qu'il réalisait qu'il s'agissait littéralement de la Torah de la bouche d'Hachem (Torah pi'ha), "car chaque mot que j'étudie en ce moment sort aussi de Ta bouche".

<--->

-> Il était une fois un Juif âgé qui était réputé pour son extraordinaire assiduité à la Torah. Il apprenait à toute heure du jour et de la nuit, sans perdre une seconde. Il partagea un jour le secret de sa dévotion phénoménale : Lorsque j'étais à la yéchiva, j'étais le plus grand gaspilleur de temps. Je passais mon temps à parler et à faire toutes sortes de choses autres que d'apprendre.
Un jour, le saint Beit Halévi m'a appelé et m'a dit : "Le Néfech ha'Haïm a écrit que chaque fois que nous étudions, Hachem étudie en même temps que nous. Cela signifie que lorsque nous cessons d'étudier, Hachem s'arrête également. Si vous voulez fermer votre guémara et vous arrêter, c'est très bien, mais n'obligez pas Hachem à fermer Sa guémara!"
Depuis lors, il m'est presque impossible de fermer ma guémara!

[il est certain que cette personne se trouvait à un niveau très élevé, et il est évident que chaque personne est censée agir uniquement en fonction de ses forces et de ses capacités. Cependant, cette histoire nous donne une nouvelle perspective sur le temps que nous passons à étudier.]

Aimer Hachem = étudier la Torah

+++ Aimer Hachem = étudier la Torah :

"Et tu aimeras Hachem, ton D." (Vaét'hanan 6,5)

-> Quel est le moyen de parvenir à l'amour et à la crainte d'Hachem?
Si une personne étudie tout ce qu'Hachem a fait et Ses grandes et merveilleuses créations, et qu'elle reconnaît à travers elles la sagesse incommensurable et infinie d'Hachem, elle ressentira immédiatement de l'amour [envers Hachem], elle Le louera et Le glorifiera, et elle sera remplie d'un immense désir de connaître Son Grand Nom"
[Rambam - Hilkhot haTorah 2,2]

-> "Et tu aimeras Hachem, ton D." - Mais je ne saurais pas comment aimer Hachem ; c'est pourquoi la Torah nous enseigne ensuite : "Et ces paroles... seront sur ton cœur", car de cette façon [c'est-à-dire en étudiant la Torah], on reconnaîtra Celui qui a parlé et qui a fait naître le monde.
[Rambam - Séfer haMitsvot - assé n°3 - citant un midrach]

=> Comment concilier ces 2 enseignements du Rambam (par les merveilles de la Création, par l'étude de la Torah)?

-> "elle ressentira immédiatement de l'amour [envers Hachem], elle Le louera et Le glorifiera, et elle sera remplie d'un immense désir de connaître Son Grand Nom" = les merveilles de la création nous impressionnent, nous inspirent à vouloir découvrir qui est Hachem ("remplie d'un immense désir").
Cependant, elles ne font que démontrer la grandeur infinie de ce qu'Hachem fait, mais ne nous apprennent pas qui Il est. Pour cela, il faut étudier la Torah.
Comme le dit le midrach : "En étudiant la Torah, on reconnaît Celui qui a parlé, causant l'existence du monde". La Torah nous ouvre les yeux pour voir qui est réellement Hachem.

Comment la Torah fait-elle cela?
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4,6) explique que toutes les halakhot de la Torah, les questions permises ou interdites, la responsabilité ou le pardon, la pureté ou l'impureté, sont toutes vraies parce qu'elles sont la volonté d'Hachem, ce qui signifie qu'Hachem, dans Son infinie sagesse, a voulu qu'il en soit ainsi. Chaque halakha, chaque concept de moussar et chaque hachkafa sont toutes la volonté d'Hachem.

[en apprenant un passage du Talmud qui traite d'un sujet spécifique, on acquiert une idée de la volonté d'Hachem sur ce sujet. Ce faisant, nous commençons à en apprendre davantage sur l'identité d'Hachem. ]

-> Le Maharcha (guémara Pessa'him 49b) explique que nos Sages se réfèrent à la Torah comme à une femme, et qu'après avoir appris, la Torah est considérée comme sa "femme".

Le rav Shlomo Wolbe (Alei Shur Vol. Il, p. 97) écrit : "l'amoureux veut connaître chaque détail de sa bien-aimée, et chaque petit fait lui est précieux".
Découvrir quelque chose de nouveau à propos d'une personne signifie que l'on acquiert un nouveau niveau de connaissance de qui elle est, ce qui approfondit la relation que l'on a avec elle. Nous ouvrons une nouvelle couche de sa personnalité qui était jusqu'à présent inconnue, et nous nous sentons automatiquement plus proche et plus connecté à elle.

La plus grande joie d'un étudiant en Torah est lorsque, après avoir travaillé intensément pendant une longue période avec une grande concentration pour comprendre un passage du Talmud (sougiya), il devient soudainement conscient d'un 'hidouch, une idée nouvelle qui s'est développée à partir de ce qu'il a appris. Cela peut être une sensation électrisante, et il rayonne de bonheur et de satisfaction.
Parfois, les gens haussent les sourcils devant un tel spectacle. Qu'y a-t-il de si spectaculaire dans ce qu'il vient de dire? Surtout si, comme c'est souvent le cas, le 'hidouch concerne une distinction halakhique farfelue qui ne se produira jamais et qui n'a pratiquement aucune pertinence pratique.
Pourtant, la raison de la joie de cet étudiant en Torah est qu'il a découvert une nouvelle couche de la sagesse d'Hachem. Il a découvert un nouveau détail précieux de la personnalité d'Hachem dont il ne soupçonnait pas l'existence et, grâce à cette nouvelle découverte, il renforce et développe sa relation avec Hachem.

-> La joie est à la fois la sienne et celle d'Hachem, comme le dit le Zohar (cité dans Yessod véChorech haAvoda 8,12) : "Heureuse est la personne qui dit un 'hidouch devant Hachem. Elle apporte une énorme joie à Hachem, qui rassemble toutes les légions célestes et leur dit : 'Écoutez le 'hidouch que cette personne a dit".

-> Une fois que l'on connaît le théorème de Pythagore, il n'est pas possible de la comprendre davantage en le révisant. Cependant, la Torah n'est pas seulement une étude intellectuelle. Il s'agit de plonger dans la Sagesse d'Hachem, et par ce biais, de se connecter à Hachem.
Hachem est infini, et il n'y a donc aucune limite à la profondeur que l'on peut découvrir dans n'importe quelle partie de la Torah. Plus une personne étudie un sujet de la Torah, plus Hachem lui révèle Sa Sagesse ('hokhma) ; chaque nouvelle goutte de Torah est aussi douce et fraîche que la révélation initiale qu'elle a eue la première fois qu'elle l'a apprise.

-> Le simple fait d'étudier la Torah peut déclencher une relation avec Hachem, comme le relate le midrach (Eikha rabba - Introduction 2), Hachem dit : "Même s'ils m'abandonnaient, s'ils continuaient à apprendre ma Torah, sa lumière les ramènerait à nouveau sur le bon chemin".
La Torah a le pouvoir extraordinaire de réveiller même les âmes les plus perdues, et une personne ne devrait jamais penser qu'elle n'est pas d'un niveau assez élevé pour apprendre la Torah.
Néanmoins, il est nécessaire d'utiliser par moment l'approche du Rambam (apprécier et s'émerveiller de la Création), ainsi que de contempler ce qu'Hachem a fait pour nous dans le passé et fait pour nous actuellement, et d'ainsi ressentir la bonté d'Hachem et apprécier Sa grandeur et Son implication dans notre vie. C'est ainsi qu'on commencera à ressentir le besoin de construire une relation avec Hachem, qui ne peut naître que de l'étude de la Torah.
[rav Avraham Tabor]

<--->

-> Le Baal Hamaor, dans son introduction à Shas, écrit :
"Hachem a accordé à une personne Son Trône d'honneur et lui a insufflé une partie de Sa gloire. C'est un être qui aspire à sa source originelle, comme un homme amoureux désire sa bien-aimée."

-> L'âme d'un juif a été arrachée à un état de béatitude totale, à un état où il se prélassait dans la gloire d'Hachem devant Son Trône, et cette âme aspire à retrouver la proximité qu'elle avait.
L'essence de chaque juif aspire à une connexion avec Hachem. Cependant, elle a dû subir l'épreuve d'être placé dans un corps physique et dans ce monde qui, comme le dit le Ram'hal (Messillat Yécharim - chap.1) : "c'est un endroit avec de nombreuses distractions qui l'éloignent d'Hachem". S'il parvient à surmonter ces obstacles, "il sera attiré par Hachem comme le fer est attiré par un aimant".
L'état naturel de chaque juif, quel que soit l'endroit où il se trouve actuellement, est d'être irrésistiblement attiré par un lien profond avec Hachem. Notre tâche dans ce monde est de cultiver cette connexion et de satisfaire ainsi le désir profond de notre âme.

Ainsi, chaque juif, par définition, est déjà profondément lié à Hachem. Il n'est pas nécessaire de créer une nouvelle relation avec un étranger, au contraire on n'a qu'à ouvrir notre cœur et exposer l'amour et la connexion enracinés qu'on a déjà en nous, et lui permettre de s'épanouir.
En étudiant la Torah, on réveille et renforce cette relation, ce feu d'amour pour Hachem.

+ "Il nous a choisis de toutes les nations et nous a donné sa Torah" (acher ba'har banou mikol aamim vénatan lanou ét Torato - birkot haTorah)

-> Le Tour écrit qu'en disant cette bénédiction, il faut avoir à l'esprit ce qui suit :
"il faut penser à ce qui s'est passé au mont Sinaï, où Hachem nous a choisis parmi les autres nations et nous a rapprochés de Lui.
De l'intérieur du feu, sur le mont Sinaï, Il nous a fait entendre Ses paroles et nous a donné Sa sainte Torah, qui est Son bien précieux de laquel Il se réjouit, pour qu'elle soit notre source de vie".

-> Le Ram'hal (Daat Tévounot) explique que le fait de recevoir la Torah au mont Sinaï était bien plus que de recevoir les mitsvot. En fait, Hachem ne nous a transmis que les 10 Commandements à cette occasion. Le changement fondamental qui s'est produit par le don de la Torah, c'est qu'Hachem nous a séparés des Hachem nous a séparés des nations pour en faire Sa nation bien-aimée et choisie.
Il nous a nous a rapprochés de Lui et nous a insufflé la capacité d'accomplir Ses mitsvot, et ce faisant, Il nous donne la possibilité de provoquer de grands effets dans les mondes supérieurs.

Il nous a donné son bien le plus précieux, la Torah, qui nous permet de nous relier à Lui au plus haut degré possible.
La relation étroite et puissante entre Hachem et chaque membre du peuple juif, est devenue une réalité éternelle au mont Sinaï.

<--->

+ "Celui qui donne la Torah" (noten haTorah - birkot haTorah)

-> Nous disons qu'Hachem nous donne la Torah au présent.
Le Maharal (Nétivot Olam) explique que le don de la Torah n'est pas un événement unique qui s'est produit il y a plus de 3 000 ans. Au contraire, Hachem donne constamment la Torah et l'enseigne constamment à chaque personne qui étudie.

Le Zohar regorge d'histoires racontant que, lorsque les Tanaïm apprenaient, un feu descendait du ciel et les enveloppait, et ce parce que la Torah qu'ils étudiaient provoquait autant de joie que lorsque la Torah a été donnée au Sinaï.

Cela n'est pas seulement vrai pour les grands Tanaïm.
Le 'Hafets 'Haïm a raconté qu'il avait un jour vu son saint Rabbi, rav Nochumke, en train d'apprendre la nuit, et qu'un feu brûlant était descendu dans la synagogue et l'avait enveloppé pendant qu'il étudiait.
Même si nous ne pouvons pas voir ce feu, nous devons nous rendre compte de la sainteté et du pouvoir que possède chaque mot de la Torah, et nous devons chanter des louanges et des remerciements à Hachem pour avoir le mérite d'apprendre Sa sainte Torah.

-> En ce sens, le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 47) nous dit que nous devons être extrêmement prudents lorsque nous disons les birkot haTorah chaque matin.
La Michna Béroura explique que nous devons réciter ces bénédictions avec une énorme joie.

La mission des juifs dans l'univers est similaire à celle de l'âme dans le corps : insuffler la vie spirituelle à un vide sans vie.
Tout comme l'âme apporte la vitalité au corps tout entier, le peuple juif insuffle la vraie vie à l'univers, [et ce par] la Torah représentée comme l'arbre de vie.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5663, 5664]