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Placer Hachem devant nous = notre protection devant la faute, pour vaincre notre yétser ara

+ Placer Hachem devant nous = notre protection devant la faute, pour vaincre notre yétser ara :

-> "Si l'homme possédait une connaissance approfondie et la portait à son cœur, il ne fauterait jamais.
Son mauvais penchant ne pourrait même pas s'approcher de lui pour le dominer, de la même façon qu'il ne domine pas les anges."
[Ram'hal - Déré'h Ets ha'Haïm]

Le rav Yérou'ham de Mir commente : si les hommes accomplissaient : "Hachem est toujours devant moi" (Téhilim 16,8) c'est-à-dire que Hachem, était de façon permanente présent dans leur pensée et qu'ils réalisaient qu'll voit toutes nos actions, il n'y aurait même plus la possibilité de fauter dans le monde. Quel homme en possession de son intelligence pourrait transgresser les paroles du Roi pendant qu'il se trouve devant le Roi.

-> Le Rama (début du Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 1,1 d'après le Rambam) dit :
"Hachem est toujours devant moi ; c'est un principe fondamental de la Torah. Et c'est la grandeur des tsadikim qui marchent devant Hachem. Car la façon de s'asseoir, les gestes et les actions d'un homme sont différents s'il se trouve dans sa maison ou devant un grand roi, et ses paroles et la façon dont il ouvre la bouche quand il se trouve avec sa famille et ses proches, que quand il se trouve là où est assis le roi.
À plus forte raison quand l'homme réalise dans son cœur que le Roi suprême, Hachem, Lui dont l'Honneur remplit la terre entière, Se tient devant lui et regarde ses actions."

[nos Sages disent que la différence entre un tsadik et un racha est la capacité d'imagination, d'arriver à avoir Hachem devant nous constamment.
Ainsi, certes les hommes ont un yétser ara dont le rôle est de les inciter à rechercher les plaisirs de leur cœur et de les faire tomber dans la faute. Mais si l'homme voyait leur papa Hachem, Se tenir en face de lui, le yétser ara n'aurait aucune force pour le dominer.
Ainsi, on doit en permanence se travailler, pour considérer que Hachem est constamment avec nous, qu'Il a conscience de nos pensées, actes, ... ]

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-> Comment les anges du Ciel sont exempts de fautes et de déviations, et pourquoi? Parce qu'ils sont proches d'Hachem. Celui qui est proche d'Hachem ne peut pas fauter.

Il ressort des paroles du Ram'hal que même chez les anges il y a un yétser ara, mais qu'il n'a pas d'emprise sur eux, car ils sont proches du Créateur du monde et Sa crainte pèse sur eux.
Ainsi le Ram'hal (Messilat Yécharim - porte de la crainte de la faute) : "Nous avons déjà vu que les anges supérieurs, craignant et tremblant toujours devant la grandeur d'Hachem, au point que nos Sages (guémara Haguiga 13b) déclarèrent : 'D'où vient le fleuve Dinour? De la transpiration des 'Hayot (une sorte d'anges de service), parce qu'ils ont en permanence la crainte de la grandeur d'Hachem, de peur de manquer ne serait-ce qu'un tout petit peu de respect qu'il faut avoir devant Lui'."

L'ange voit du feu en face de lui, et sait que s'il dévie ne serait-ce qu'un tout petit peu de sa mission, il sera immédiatement brûlé. De même les hommes, s'ils savaient, par exemple, que s'ils allumaient l'électricité le Shabbath, ils seraient électrocutés immédiatement et deviendraient de la cendre, le yétser ara n'aurait aucune force pour les inciter à allumer l'électricité Chabat.

Le Ram'hal continue : "Étant donné que Hachem désira que l'homme ait un yétser ara qui pourrait soit gagner soit être dominé en une décision, il leur a donné cette connaissance, cependant elle reste protégée comme une braise, car en un instant elle peut se répandre comme une flamme, et le libre arbitre reste dans les mains de l'homme."

Cependant si les hommes avaient la même connaissance que les anges, qui voient Hachem en face d'eux et savent qu'au moindre écart ils seront tués immédiatement, ils ne fauteraient pas du tout.
Mais comme l'homme possède le libre arbitre pour le différencier des anges qui ne l'ont pas, Hachem a créé la possibilité, que bien que l'homme sache que la faute ne va lui amener que du mal, cette connaissance est générale et diluée, et pour qu'elle entre profondément dans ses ossements et qu'il la ressente toujours, il faut qu'il se force pour se la représenter dans son imagination jusqu'à vraiment la ressentir, et "voir" de ses yeux comme si Hachem était en face de lui.

En fin de compte, le libre arbitre reste dans les mains de l'homme et uniquement chez lui. Tant qu'il n'accomplira pas "Hachem est toujours devant moi", il sera en danger permanent que le yétser ara le domine et l'incite à tomber dans ses filets et qu'il faute devant Hachem. Cependant, s'il prend sur lui d'accomplir "Hachem est toujours devant moi", il ne fautera pas.

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+ La faute chez les anges = quand ils descendent sur terre :

-> De ce que l'on vient de dire, il ressort que par leur proximité à Hachem, les anges de service n'ont pas la possibilité de fauter. Pourtant, nous trouvons chez nos Sages plusieurs récits d'anges qui fautèrent.

La Torah dit à la fin de la paracha de Béréchit : "Les enfants du Seigneur virent que les filles des hommes étaient belles et ils prirent pour femme celles qu'ils avaient choisies" (Béréchit 6,2). Il est indiqué dans le midrach (Yalkout Chimoni 44) : "À l'époque de la génération du déluge, ils adoraient des idoles, et Hachem S'attrista. Vinrent 2 anges, Cham'hazaé et Azaël et dirent devant Lui : Maître du monde, nous T'avions dit quand Tu créas Ton monde 'Qu'est l'homme pour que Tu Te souviennes de lui?' Pourquoi crées-Tu le monde pour les hommes, ils fauteront devant Toi?'
Il leur répondit : 'Qu'y aura-t-il dans le monde ?' = avec quoi vais-Je remplir le monde que J'ai créé?
Ils Lui répondirent : 'Maître du monde, nous pouvons nous en contenter' = nous, les anges du Ciel, remplirons la terre.

Hachem leur dit : 'Il est connu devant Moi que si vous restez sur terre, le yétser ara vous dominera et vous serez pires que les hommes'. Pour l'instant, quand vous êtes au Ciel, le yétser ara n'a pas d'emprise sur vous, car vous êtes proches de Moi, mais si vous descendez sur terre, même sur vous dominera le yétser ara, encore plus qu'il ne domine les hommes. C'est pourquoi il vaut mieux que ce soient les hommes qui remplissent la terre et pas les anges.

Ils Lui répondirent : 'Donne-nous l'autorisation d'habiter avec les êtres vivants et Tu verras comment nous sanctifierons Ton Nom' = Teste-nous.
Il leur dit : 'Descendez et habitez avec eux'.
Immédiatement ils fautèrent avec les filles de l'homme qui étaient belles, et ils ne purent maîtriser leur penchant, ce même yétser ara qui n'a au Ciel aucune emprise sur les anges, quand ils descendent sur terre, il se renforce contre eux."

-> Même les 2 anges qui vinrent détruire Sodome ont fauté. Au sujet des paroles des anges à Loth : "Car nous sommes des anges destructeurs de cet endroit" (Vayéra 19,13), nos Sages (midrach Béréchit rabba 50,9) commentent : "Les anges de service, parce qu'ils dévoilèrent des secrets d'Hachem, furent éloignés de leur rang pendant 138 ans ... Rabbi 'Hama bar 'Hanina dit parce qu'ils se sont enorgueillis et ont dit : 'Nous sommes des destructeurs'. "

Le fait qu'ils aient dit "nous sommes des destructeurs" leur a été compté comme une faute. Pourquoi cela?
Certains de nos Sages disent : parce qu'ils ont dévoilé le plan de leur Créateur, et d'autres disent : parce qu'il y avait dans leurs paroles un soupçon d'orgueil : "nous sommes les destructeurs de Sodome".

Le Daat Zékénim des Tossefot explique : dans le rêve de Yaakov, les anges qui montaient sur l'échelle sont ces mêmes anges qui allèrent détruire Sodome, après avoir été renvoyés de devant la présence divine pendant 137 ans.

Il y a un point commun entre ces récits, dans les deux on parle d'anges qui descendirent du Ciel vers la terre, c'est pourquoi ils fautèrent, car ils s'éloignèrent de leur proximité avec Hachem.
Cependant, en ce qui concerne les anges qui restent au Ciel, il n'y a aucune possibilité de fauter, par leur proximité avec Hachem et la crainte de la Grandeur d'Hachem.

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+ Les anges éperdus furent saisis de peur et de tremblements - de la punition

-> Cependant, cette explication ne coïncide pas avec les autres récits où nous avons vu que des anges ont fauté en étant encore dans le Ciel et qu'ils ont même été punis pour cela.

La guémara ('Haguiga 14b) parle des quatre qui entrèrent dans le Pardess, et Rachi explique "qu'ils montèrent au Ciel par un Nom (d'Hachem)".
L'un d'entre eux était Élicha ben Abouya ; "l'autre" (A'her), qui a "déraciné les pousses" = il fauta énormément y compris dans ses paroles vis-à-vis d'en Haut et en arriva à tout renier.

Qu'est-ce qui a provoqué le fait qu'il se soit éloigné du chemin et soit devenu hérétique?

La guémara (Haguiga 15a) enseigne qu'il vit dans les Cieux l'ange Métatron, le "Prince du visage" qui était assis et écrivait les mérites d'Israël.
Il dit : nous avons appris de nos Maîtres que chez les anges du Ciel, personne ne s'assoit. Comment Métatron peut-il être assis? Et par cela, il arriva à l'hérésie qu'il y aurait, que D. préserve, deux autorités.

La guémara dit que quand dans le Ciel ils entendirent les paroles de "l'autre" (A'her), ils amenèrent Métatron et le frappèrent de 60 coups de feu avec des "bâtons de feu".

-> Un autre récit est relaté dans la guémara (Yoma 77a) : Hachem dit à l'ange Mikhaël, le Prince du peuple d'Israël : "Mikhaël, ton peuple s'est dépravé". Mikhaël demanda à Hachem de pardonner à Israël par le mérite des tsadikim qu'il y avait parmi eux.
Hachem répondit à Mikhaël que le décret avait déjà été pris de les brûler tous, les bons comme les mauvais.

On ordonna à l'ange Gavriel : "Entre dans les interstices de la roue au-dessous du chérubin et remplis tes poings de charbons ardents d'entre les chérubins et jette-les sur la ville" (Yé'hezkel 10,2).
Mais Gavriel ne fit pas selon ce qu'on lui avait demandé, car il craignit que les braises brûlantes ne consomment immédiatement tout Israël. Que fit-il? Il prit les charbons des mains des chérubins, et entre-temps ils purent refroidir un peu.
La guémara dit : "Si les braises ne s'étaient pas refroidies des mains des chérubins à celles de Gavriel, il ne serait rien resté des 'ennemis d'Israël' (en langage aveugle") ni vestige, ni réfugié."

Pourtant, Gavriel, dans son acte, sauva Israël, mais il le fit en changeant ce qui lui avait été demandé.
C'est pourquoi la guémara dit qu'à ce même moment on sortit Gavriel "de derrière le rideau", c'est-à-dire qu'il fut renvoyé de devant Hachem, et qu'il fut frappé de 60 coups de feu, "les bâtons de feu" en punition de sa désobéissance.

=> De ces 2 récits, on voit que même chez les anges qui sont encore au Ciel, il y a une possibilité de fauter dans leurs actions, et même d'être punis pour cela.
Dans le poème Outané Tokéf nous disons : "Les anges éperdus furent saisis de peur et de tremblements". Mais de quoi peuvent bien avoir peur les anges, ont-ils des fautes et des punitions comme les hommes?

Rabbi 'Haïm Kanievsky (Béouré Téfila) écrit qu'effectivement, nous trouvons parfois que même des anges ont été punis. La preuve? Métatron et Gavriel qui reçurent 60 coups de bâton de feu ; ainsi, même les anges ont peur et tremblent devant le jugement.
[d'après le rav Barou'h Rozenblum]

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=> il en découle que plus on met Hachem devant nous, plus difficile il sera pour nous d'en venir à fauter.
[dans le monde à Venir, la Présence Divine sera tellement évidente qu'il n'y aura alors plus vraiment de libre arbitre pouvant nous pousser à fauter (comment fauter en présence du Boss, du Roi des rois).
(à l'image des anges au Ciel, on aura un libre arbitre sur de tous petits points, car la force du Hachem est devant Toi constamment, nous protégera pleinement.) ]

+ Il y a des anges dans les Cieux qui ne sont formés que de vent, ils n'ont aucune enveloppe matérielle et charnelle. Les anges remplissent leur mission et servent Hachem parfaitement.
Cependant, servir Hachem pour une Créature entièrement spirituelle n'est pas de la grandeur. Il n'y a pas de yétser ara, pas d'envies, pas de libre arbitre.
La véritable grandeur est de servir Hachem à l'intérieur d'un corps matériel physique, permettre à l'âme de dominer le corps, et se renforcer contre l'attirance du matériel et des choses de ce monde.

L'homme passe toute sa vie dans une lutte permanente entre ces deux forces contradictoires, le corps et l'âme. L'âme attire vers le haut tandis que le corps attire vers le bas. L'âme recherche l'élévation spirituelle, tandis que le corps désire combler toutes ses envies.
Pour le corps, peu importe combien de fautes il a fait jusqu'à présent, une seule chose l'intéresse, assouvir ses envies. C'est sa nature, c'est sa fonction. Le corps demande sa part, il ne négocie pas avec l'âme ...
L'âme souffre, car elle est une partie de la divinité d'en Haut. Elle se languit à chaque instant de s'attacher à Hachem et d'accomplir Ses mitsvot, mais elle est entraînée par le corps.
[d'après le rav Yé'hézkel Lévinstein]

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=> notre yétser ara nous laisse croire que nos chutes témoignent que nous ne valons pas grand chose (comment as-tu pu tomber dans une telle faute!), mais en réalité c'est l'inverse, c'est justement parce que nous pouvons tomber facilement et que malgré tout nous nous relevons, persévérons à avancer de notre mieux pour agir selon les standards d'Hachem, que nous avons une valeur énorme à Ses yeux.

Le yétser ara = jouer plutôt que de vivre notre vie

+ Le yétser ara, un fournisseur de jouets pour nous faire passer à côté de notre vie :

-> L'Alter de Kelm appela un jour son fils à la fenêtre, où le garçon pouvait voir de nombreux jeunes enfants s'amusant joyeusement avec leurs divers jouets.
"Tu vois, mon fils, enseigna-t-il, tout comme ces enfants s'amusent avec leurs jouets, le monde entier fait de même. La seule différence réside dans la nature des jouets, mais tous jouent à des jeux.
Lorsqu'une personne devient plus âgée, elle change simplement un jouet pour un autre.
Les adultes et les enfants ont le même yétser ara ; dans la mesure où l'on ne déracine pas l'inclination enfantine à céder à tous les besoins et penchants, une personne reste un enfant pour la vie.
Nous avons reçu la promesse que si nous nous efforçons constamment de calculer le plaisir éphémère d'un acte par rapport à la destruction qui en résulte, nous pourrons triompher dans ce monde et dans l'autre".

Yétser ara – Le combat d’une vie

+++ Yétser ara - Le combat d'une vie :

"Lorsque tu sortiras en guerre contre ton ennemi, qu’Hachem ton D. le livrera entre tes mains et que tu prendras des captifs en captivité" (Ki Tétsé 21,10)

-> Nos Sages s’étendent longuement pour expliquer que ce verset vient, en allusion, enseigner à l’homme la stratégie de la guerre contre le yétser ara.

En ce sens, on peut citer le Ohr ha'Haïm sur le verset (Choftim 20,1) : "Lorsque tu sortiras en guerre contre tes ennemis et que tu verras cheval et char, un peuple plus nombreux que toi, ne les crains pas, car Hachem ton D. qui t’a fait sortir de la terre d’Egypte, est avec toi".
Il enseigne : "Peut-être que la Torah fait allusion ici à la lutte de l’homme contre son yétser ara, et vient lui enlever l’inquiétude qui habite son cœur, en lui disant : "Lorsque tu sortiras en guerre" (ki tétsé lamil'hama - litt. : "à LA guerre")", à savoir LA guerre bien connue, la plus grande de toutes (celle dont l'éternité de notre vie va en dépendre!) ... La Torah évoque alors : "un peuple plus nombreux que toi", allusion aux forces du mal accumulées en l’homme du fait de ses mauvaises actions. Et elle lui dit : "ne les crains pas", parce que "Hachem, ton D., ... est avec toi", ce qui signifie que si, certes, tu menais la guerre avec tes propres forces, tu ne pourrais pas résister dans cette lutte. Néanmoins, comme "Hachem ton D. ... est avec toi", Sa force pour te sauver est immense. Car, lorsqu’un homme vient se purifier grâce à Lui, Il le reçoit. L’homme s’attache alors à Lui, et Il le délivre de "ceux qui le harcèlent"."
[ "Sans l'aide d'Hachem, une personne ne serait pas capable de résister à son mauvais penchant" - guémara Soucca 52b ]

-> Le Sfat Emet (Choftim 5634) rapporte cet enseignement du Ohr ha'Haïm haKadoch, et y ajoute :
"Ce grand principe est connu : "Hachem n’amène à l’homme que des épreuves qu’il peut surmonter" car "la Torah n’a pas été donnée aux anges" et "Hachem ne se conduit pas comme un tyran envers Ses créatures" (guémara Avoda Zara 3a).
Dès lors, l’épreuve qui se présente est la plus grande preuve qui soit, qu’il est en mesure de la surmonter et de vaincre son yétser ara.
D’après cela, il explique également le verset : "Si la guerre se déclare contre moi, c’est en celle-ci que je placerai ma confiance" (im takoum alaï mil'hama bézot ani botéa'h - Téhilim 27,3), à savoir en l’épreuve qui se présente. C’est en elle-même que j’ai confiance de pouvoir y résister et la surmonter. Car dans le cas contraire, cette guerre (cette épreuve) ne se serait pas déclarée contre moi.
Le verset prend dès lors le sens suivant : "celle-ci", l’épreuve elle-même, est la raison du fait que " je placerai ma confiance".

-> Le Gaon de Vilna enseigne : "Hachem tient le yétser ara comme attaché à une corde qu’il relâche, pour chacun, suivant la mesure selon laquelle il est capable de briser ce yétser."
[derrière toute épreuve, nous devons savoir qu'il y a Hachem qui la "tient en laisse" dans ses moindres détails (ex: durée, intensité, difficulté, ...) ]

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-> "Il est important que tu saches que le plus grand ennemi que tu possèdes dans le monde, c'est ton mauvais penchant."
[Rabbénou Bé'hayé - 'Hovot haLévavot - chaar Yi'houd haMamaassé - chap.5 ]

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+ Pour vaincre le yétser ara = il faut partir au combat en étant certain qu'on va gagner :

-> "Lorsque tu sortiras en guerre contre ton ennemi" (ki tétsé la mil'hama al oïvé'ha)
Le Ahavat Shalom énonce un grand principe au sujet de cette guerre contre notre yétser : dans le verset il est écrit : lorsque tu sortiras en guerre "sur" (al) ton ennemi.
Cela vient suggérer que, dans sa lutte contre son yétser ara, l’homme doit se sentir au-dessus de son ennemi, à savoir plus fort que lui. Il doit sentir qu’il est en mesure et qu’il possède la force de le vaincre. Dès lors, il pourra réellement gagner la bataille.

Le Ahavat Shalom transmet un message vital :
au moment où l'on sort pour mener une bataille contre notre yétser ara (notre véritable ennemi dans ce monde), il ne faut surtout pas penser qu'il puisse être trop fort pour pour être vaincu. Il faut plutôt croire qu’on peut toujours être "sur son ennemi" (al oïvé'ha), c’est-à-dire qu’on peut finir par le vaincre si l'on fait suffisamment d’efforts pour le vaincre. Plus on a la émouna de pouvoir gagner cette guerre (le boss des boss, Hachem est avec moi), plus on sera victorieux, car (suite immédiate du verset) : "Hachem le livrera entre tes mains".
Ainsi, on voit de là que la manière principale de vaincre le yétser ara est en ayant un bita'hon fort qu'Hachem nous aidera à le vaincre. Un juif n'est jamais seul!
[d'une certaine façon, à chaque qu'on rendre et sort d'un lieu, on a une mézouza qui nous rappelle la grandeur d'Hachem, et notre lien de grande proximité avec Lui qu'aucune autre créature au monde n'a.
Cela nous engage à agir avec une grandeur spirituelle, et de partir à l'attaque en étant persuadé d'être "sur notre ennemi", ]

On doit avoir à l'esprit qu'une des grandes ruses de cet ennemi qu’est le yétser ara, consiste à faire peser sur l’homme l’inquiétude et la peur, à le décourager en lui inspirant la crainte, au point de le convaincre qu’il ne possède pas les forces de lutter contre lui et qu’il tombera forcément entre ses mains.
Dès lors, déjà depuis le début, l’homme renonce à se battre et écoute la voix de son mauvais penchant.
[on doit être particulièrement vigilant lorsque nous sommes d'humeur triste, car on aura tendance à aborder notre spiritualité avec peu d'ambition (ex: à quoi ça sert de viser haut, vu que je suis mauvais!), de valeur de soi. On préférera ne pas aller au combat face à notre yétser ara, et si on y va quand même ce ne sera pas en mode "al oïvé'ha". ]
C’est pour contrer cette attitude que la Torah s’exprime et s’adresse à chaque juif confronté à cette lutte : "Sache bien et sois-en convaincu dans ton cœur et dans tes 248 membres et tes 365 nerfs qu’en vérité, tu es au-dessus de ton ennemi, c’est toi qui es le plus fort tandis que le Yetser est le plus faible".
Et s’il le ressent réellement et qu’il croit en ses forces, alors il peut être certain qu’Hachem ton D. le livrera entre tes mains.
[on doit être fort de cette promesse Divine, car Hachem nous le promet textuellement dans la Torah : "lorsque tu sortiras en guerre contre ton ennemi, qu’Hachem ton D. le livrera entre tes mains". ]

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+ Pour vaincre le yétser ara = il faut avoir conscience qu'il nous vend du vide, que toute sa force n'est que dans les délires de notre imagination :

-> "Lorsque tu sortiras en guerre contre ton ennemi ... que tu prendras des captifs en captivité"
Le Mahara de Belz explique :
lorsqu’un homme sortira en guerre contre son yétser ara, Hachem l’aidera à "prendre en captivité" ( = à enlever) de son yétser le sentiment que celui-ci veut le convaincre, qu’il est "captif" ( = qu’il est prisonnier de lui) et qu’il ne sortira jamais de ses filets.
Et tu prendras en captivité du yétser son argument que tu es son captif.

Le sens profond de ce qui précède est, comme l’explique l’Avné Nézer au nom de son beau-père, le rav Mendel de Kotsk, que si, certes, le yétser ara est comparé à un lion, il n’est, en vérité, qu’un "lion sur le papier", à savoir que toute sa force ne réside que dans l’imaginaire.
En effet, il apparaît à l’homme sous la forme d’un lion qui inspire la crainte, voire la terreur, sur toute la face de la Terre.
Ainsi, il introduit dans son cœur de vaines pensées telles qu’il est difficile d’accomplir les mitsvot, qu’il n’a pas la force de dominer son yétser ara afin de s’abstenir de transgresser des interdits. Cependant, s’il était seulement prêt à lutter, il le vaincrait facilement et le "déchirerait" comme s’il était fait de papier.

C’est peut-être dans ce sens que nos Sages (guémara Béra'hot 61a) comparent le yétser ara à une mouche. Car, de même que la mouche n’a aucune force propre de faire des dégâts, et ne peut que perturber l’homme en voletant autour de lui, le yétser ara a seulement la force de le troubler par de vaines chimères. Et lorsqu’un homme aura pris conscience que cet ennemi n’est pas un lion mais seulement une mouche, il ne sera plus le moins du monde perturbé par lui.
Le yétser ara n’est pas du tout effrayant, car toute sa force réside uniquement dans l’imagination, pas plus.

C’est dans le même sens que certains tsadikim expliquent l’enseignement de nos Sages (midrach Kohelet rabba 1,32) : "Un homme ne meure pas avec la moitié de ses désirs dans sa main" = aucun homme n’est jamais mort pour avoir brisé (à moitié) ses désirs.
Même s’il lui semble, avec ses yeux d’humain, que s’il ne mange pas un certain aliment, ne jouit pas d’un certain plaisir ou encore ne prononce pas les paroles de médisance qu’il a sur la langue, il risque de "rendre l’âme", qu’il sache qu’il n’en est rien, il ne lui arrivera rien. C’est seulement son yétser ara qui lui apparaît comme une immense montagne (cf. Soucca 52a) et tout n’est le fruit que de son imagination.

La guémara (Soucca 52a) enseigne que le yétser ara apparaît aux justes (tsadikim) comme une immense montagne et apparaît aux réchaïm comme un cheveu.
Le Pné Ména’hem pose la question suivante : en fin de compte, quelle est la vérité?
Et lui-même y répond en citant les mots de la guémara elle-même : "apparaît, apparaît", à savoir que l’essence même du yétser ara est uniquement dans l’imagination. Or, avec l’imagination, on peut apparaitre de "70 manières", à celui-ci, comme une montagne et à l’autre comme un cheveu.

[en ce sens, on peut comprendre, que dans les temps futurs, Hachem enlèvera au mauvais penchant son pouvoir, c'est pour ainsi dire "l'égorger" (guémara Soucca 52). En effet, puisque la Vérité sera tellement éclatante/évidente, il n'y aura plus de place à l'imagination, aux mensonges/bobards que nous vend le yétser ara.
(à chaque fois, le yétser peut adapter son discours de vente (d'imaginaire) en fonction du point faible qu'il repère en nous. Nous devons être sur nos gardes, car il s'adapte à chaque juif, à chaque situation, ... et sans l'aide d'Hachem nous ne pourrions le vaincre. ) ]

Il est écrit dans la même guémara (Soucca 52a) : Rabbi Assi dit : "Le yétser ara apparaît au début aussi fin que le fil d'une toile d'araignée ; mais à la fin, il apparaît comme la corde épaisse qui tire une charrette."
On peut, dès lors, associer à cet enseignement les paroles du Baal haTanya (Igueret haTéchouva) : "La chose ressemble à un homme qui placerait contre une fenêtre de nombreux voiles très fins les uns sur les autres. Il est certain qu’ils assombriraient la pièce comme un voile très épais".
Sur le même principe, on peut expliquer la comparaison du yétser Hara aux toiles d’araignée : en réalité, elles sont très fines et on peut les arracher très facilement pour ouvrir la fenêtre sur laquelle elles se sont tissées les unes après les autres, au point d’assombrir complètement la pièce. Mais l’insensé reste assis à se lamenter sur l’obscurité régnante.
En revanche, le sage sait parfaitement qu’il n’a qu’à se lever de sa place et arracher du revers de la main toutes les toiles d’araignée qui ne sont, chacune, qu’un mince écran, et pouvoir ainsi profiter des rayons du soleil.
Il en est de même de la guerre contre le yétser ara : celui-ci n’est qu’une apparence, et si l’homme se lève et déchire les voiles de son imagination, tout son être se remplira de lumière et de joie.
[...]

Toute épreuve et toute "envie" qui brûle dans le coeur d’un homme : si seulement on comprenait qu’elles n’ont aucune véritable valeur, mais qu’elles sont imaginaires, on se refroidirait immédiatement. Réalisant que tout n’est que bêtise et vaine chimère, en un instant, le "feu brûlant" qui nous animait auparavant s’éteindrait complètement, ne laissant que de vulgaires cendres sans importance.

... si nous voulons lui échapper, "allumons" et éclairons-nous avec des pensées et une réflexion authentiques. Nous verrons alors que tout n’est que du vent. Existe-t-il quelqu’un qui est en mesure d’affirmer qu’il jouit encore du goût suave éprouvé lors de la transgression d’un interdit par le passé?
Une fois la chose passée, il se rendra compte qu’il n’en est rien.
[tant que nous vivons dans ce monde nous pouvons agir pour accumuler des ressources qui définirons ce que sera notre monde à Venir, car à notre mort, le libre arbitre/yétser ara disparaissant, nous ne pourrons plus rien y ajouter. Ainsi, prenons fréquemment le temps d'allumer la lumière de la Vérité dans notre façon de voir la vie, car sinon on risque d'en souffrir pour l'éternité (si seulement j'aurai pu fait cela, ...). ]
[d'après le rav Elimélé'h Biderman]

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+ Tant qu'on est vivant dans ce monde, on doit constamment combattre notre yétser ara :

-> Il est important de comprendre que la nature de notre guerre contre le yétser ara est différente de toutes les autres.
L'objectif d'une guerre entre des pays est de conquérir l'ennemi. Lorsque l'armée adverse est vaincue, la guerre est terminée. Mais il n'en va pas de même pour la guerre contre le yétser ara. Lorsque nous gagnons une bataille, nous sommes confrontés à une autre guerre. C'est un combat sans fin.
Nos Sages (Béra'hot 61a) dénomme le yetzer hara "une mouche" parce que, comme une mouche, après que vous l'ayez chassé, elle revient.

Il est écrit : "Lorsque tu sortiras en guerre contre ton ennemi" (ki tétsé la mil'hama al oïvé'ha)
Selon nos Sages le verset fait allusion à la guerre que nous menons contre le yétser ara. On peut noter qu'il ne dit pas : "lorsque tu sortiras pour gagner" (ki tétsé lanitsa'hon), mais plutôt "lorsque tu sortiras en guerre".
Le Tiféret Shlomo explique que c'est parce que même lorsque nous gagnons une manche, la guerre continue. Il y a toujours une autre bataille.

Dans les mots du Tiféret Shlomo (début Ki Tétsé) :
"Il y a des gens justes qui luttent contre leur yétser ara et qui gagnent, et quelques jours plus tard, le yétser ara revient, et ils doivent à nouveau faire la guerre au yétser ara. Cela les perturbe et ils demandent : "De quoi s'agit-il? J'ai déjà eu cette guerre avec le yétser ara et j'ai gagné!"
Ils pensent en avoir fini avec le yétser ara, mais celui-ci revient. Ils se demandent ce qu'il adviendra d'eux.
La Torah examine cette situation et explique : "ki tétsé" = la raison pour laquelle vous êtes venus/sortis dans ce monde, est "lamil'hama" = pour faire la guerre. C'est la mission de votre vie. C'est pour cela que tu as été créé".
Vous ne pouvez pas gagner la guerre une fois pour toutes et être en paix avec le yétser ara, car alors la vie n'aurait pas de but. Il y a toujours de nouvelles batailles à mener.

-> Bien que nous fassions de notre mieux pour gagner toutes les guerres, la nature du monde est de perdre parfois (nous ne sommes que des êtres humains). Il y a des victoires et des défaites. Il n'est pas réaliste de s'attendre à être victorieux à chaque fois.
[ le yétser ara nous combat cherchant à nous faire tomber (son discours : ça va, c'est pas si grave!), et s'il réussit ensuite il va revenir à la charge avec un discours opposé (comment as-tu pu tomber aussi bas, c'est vraiment que tu es mauvais!) dans un but que l'on reste à terre dans la tristesse et en se morfondant.]
[Or, il est normal pour tout juif de tomber (on a la téchouva pour réparer). ] Mais ensuite on doit se relever, comme nous l'affirmons quotidiennement dans la prière de Cha'harit : "Ils s'agenouillent et tombent (dans leur bataille avec leur yétser ara), mais nous nous relevons et reprenons des forces (pour repartir au front de notre vie!)" (éma kar'ou vénafalou, vaana'hnou kam'nou vanit'odad - Téhilim 20).
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Rabbi Its'hak Hutner écrit dans une lettre :
"Lorsque nous discutons de la grandeur des tsadikim, nous avons la mauvaise habitude de commencer à la fin [de leur vie], en nous concentrant sur les niveaux élevés que les tsadikim ont atteints. Nous passons sous silence les nombreuses années pendant lesquelles ils ont lutté contre leur yétser ara, et nous pensons qu'ils sont nés tsadikim.
[Par exemple, tout le monde fait l'éloge de la chemirat halachon du 'Hafets 'Haïm, mais qui parle de ses terribles luttes et des hauts et des bas qu'il a connus jusqu'à ce qu'il atteigne ce niveau?
[ un juif est comme un électrocardiogramme tant qu'il y a des hauts et des bas, c'est qu'on et vivant, et lorsque c'est tout plat c'est qu'on est mort spirituellement parlant. (ainsi, un tsadik n'est pas tout plat en haut.
N'oublions pas que : "Le tsadik tombe 7 fois, et se relève ; mais les réchaïm sont effondrés par le malheur" (Michlé 24,16) = ce qui définit le fait d'être tsadik n'est pas de ne pas tomber, mais plutôt de se relever suite à une chute.) ]

Le fait d'omettre les premiers chapitres de leur vie crée un problème, car lorsqu'un ba'hour (jeune étudiant en Torah) a un fort désir de grandir dans la avodat Hachem et qu'il est confronté à un défi ou à une chute, il pense qu'il n'atteindra jamais le niveau des tsadikim qu'il souhaite imiter. Il pense que s'il est confronté à des défis, il n'a aucun espoir. Mais c'est ridicule.
Sachez, mon ami, que vous tomberez encore et encore, et qu'il y aura des batailles que vous perdrez. Mais à la fin, vous sortirez victorieux et vous porterez la couronne du succès sur ta tête.
Le plus sage de tous les hommes (le roi Salomon) a dit : "Un tsadik tombe 7 fois et se relève". Les sages comprennent que le tsadik se relève parce qu'il est tombé 7 fois [et qu'il s'est relevé sans cesse].
Je vous en prie, ne considérez pas les tsadikim comme des personnes en paix avec leur yétser tov.
Au contraire, lorsque le yétser ara brûle en vous et que vous luttez pour le vaincre, c'est à ce moment-là que vous ressemblez le plus aux guédolim, plus encore que lorsque vous êtes en paix avec le yétser ara."

Le yétser ara

+ Le yétser ara :

-> Nos Sages (Soucca 52a) disent qu'à la fin des temps (de ce monde actuel), Hachem tuera/égorgera le yétser ara.
Pourquoi le yétser ara est-il passible de mort? Qu'a-t-il fait de mal? Il a été créé pour tenter l'humanité, afin que l'homme reçoive une récompense pour avoir refusé ses tentations. S'il a bien fait son travail, pourquoi est-il à blâmer?

Le Baal Chem Tov répond : s'il n'avait fait que son travail, à savoir tenter l'homme à fauter, il n'y aurait pas eu de plaintes contre lui. Mais le yétser ara a une autre approche, qui est contraire à sa mission. Il "colore" les mitsvot de la teinte des fautes (avérot), et les fautes de la teinte des mitsvot.
Il nous embrouille jusqu'à ce que nous ne sachions plus distinguer le bien du mal et que, même avec les meilleures intentions, nous soyons enclins à fauter. Pour ce mauvais usage de sa position, il est condamnée à la destruction.

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-> Nos Sages (guémara Soucca 52a) nous disent que lorsque Hachem fera mourir le yétser ara devant les yeux des tsadikim et des réchaïm, il apparaîtra aux tsadikim comme une haute montagne et aux réchaïm comme un simple cheveu.

Le Olélot Efraïm (maamar 232) explique que la différence entre les tsadikim et les réchaïm réside dans la manière dont ils considèrent le yétser ara. Les tsadikim considèrent chaque faute comme s'il s'agissait d'une montagne géante. Ils ne prennent aucune faute à la légère et sont donc très attentifs à ne pas écouter le yétser ara, même dans la moindre mesure.

Les réchaïm, en revanche, prennent leurs fautes à la légère, les imaginant aussi petits et insignifiants qu'un cheveu (ça va c'est rien, c'est pas si grave!). C'est pourquoi ils fautent encore et encore.
Puis, lorsqu'ils reconsidèrent leur conduite et commencent à penser à la téchouva, le yétser ara change la donne et leur montre les fautes de leur passé comme une montagne géante et insurmontable.
Le fauteur désespère alors de faire la téchouva et continue à descendre d'une profondeur à l'autre, jusqu'à ce que tout soit perdu.

Par conséquent, pour vaincre notre yétser ara, nous devons d'abord corriger notre vision de la faute. Nous devons considérer chaque faute comme une montagne géante de mal, et non comme un petit cheveu négligeable.
Si une personne enfreint ce qui semble être une petite faute, elle en viendra à fauter encore et encore, ajoutant un "cheveu" à l'autre, jusqu'à ce qu'ils forment une montagne géante. [rabbi Israël de Ruzhin]

Telle est la voie du yétser ara. Aujourd'hui, il te dit : "Fais cette petite faute." Demain, il te dira : "Fais cette plus grande faute." À la fin, il nous dit : "Va adorer les idoles." Une fois qu'une personne est déjà sous son emprise, elle est susceptible d'être d'accord. (guémara Shabbath 105b)
Les sages regardent vers la fin du chemin et réalisent où leurs pas les mèneront. Par conséquent, lorsque la première petite épreuve se présente, ils sont forts pour y résister.

Une autre explication de cette guémara est que pour les tsadikim, le yétser ara est en effet aussi grand et fort qu'une montagne, alors que pour les réchaïm, il est aussi petit et négligeable qu'un cheveu. Ceci est conforme à l'enseignement de nos Sages, selon lequel plus une personne est grande (spirituellement parlant), plus son yétser ara est grand. (Soucca 52a)
Lorsque le yétser ara vient tenter les tsadikim, il rassemble toutes ses forces pour les dominer, amassant des forces aussi grandes qu'une montagne, car sinon il n'a aucune chance de les vaincre.
Pour les réchaïm qui sont facilement tentés de fauter, le yétser ara n'a besoin que de la force d'un seul cheveu.

Nous pouvons ainsi comprendre pourquoi les tsadikim et les réchaïm pleureront lorsque Hachem amènera le yétser ara pour l'égorger sous leurs yeux (voir Soucca 52a). Les réchaïm pleurent de honte pour leur incapacité à surmonter ne serait-ce que cette tentation d'un cheveu.
Les tsadikim auront également honte lorsqu'ils verront que leur yétser ara était aussi grand qu'une montagne et qu'ils n'auraient jamais été capables de le vaincre par eux-mêmes, si Hachem ne les avait pas aidés ( "Sans l'aide d'Hachem, une personne ne serait pas capable de résister à son mauvais penchant" - guémara Soucca 52b). [Ora'h lé'Haïm - Béréchit]
[rabbi David Abou'hatséra]

Les boîtes des tefillin peuvent être comparées à une chambre de sainteté, à l'intérieur de laquelle la Chékhina peut reposer sur nous. Les Noms d'Hachem écrits sur les parchemins des téfilins apportent un flux de sainteté sur une personne.
[Zohar, midrach Néelam, 'Hayé Sarah 129a]

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-> Rabbi David Abou'hatséra enseigne :
Nos Sages (guémara Ména'hot 44a) nous disent que le verset "Hachem est sur eux, ils vivront" (Yéchayahou 38,16) fait référence aux téfillin, qui sont une ségoula pour une longue vie.

Lorsqu'un juif met des tefillin, son corps devient comme le Temple (Beit haMikdach). C'est pourquoi le Zohar (midrach Néelam, 'Hayé Sarah 129a) affirme que le secret des téfillin se trouve dans le verset "Ils feront pour Moi un Mikdach" (Térouma 25,8).
Grâce aux tefillins, nous faisons un Mikdash pour Hachem dans ce monde inférieur.

De plus, lorsqu'un juif met les tefillin, il devient comme le Cohen Gadol, qui porte le Tsitz d'or sur son front.
Le Cohen Gadol devait toucher le Tsitz de temps en temps, afin de se rappeler le saint Nom qui reposait sur sa tête. Le Tsitz ne portait qu'un seul Nom saint, alors que les téfilin portent 21 fois le Nom de D. Havaya (הוי"ה) sur les tefillin des bras et 21 fois sur les téfilin de la tête. Il est donc d'autant plus important de nous rappeler constamment que nous sommes conscients de leur sainteté. [Rambam, Hilkhot Téfilin 4,14 ; Ména'hot 36b]

Une autre ségoula des téfilin est qu'ils remplissent le cœur de crainte d'Hachem, provoquant que l'on fait attention à éviter les fautes. Le Rambam (Hilkhot Téfilin 4,25) écrit ainsi : "Les téfilin ont une très grande sainteté. Tant qu'une personne porte les tefillin sur la tête et sur le bras, elle est humble et craint D., et n'est pas attirée par la légèreté ou les bavardages insensés. Il n'a pas de mauvaises pensées, mais il oriente son cœur vers la vérité et la droiture".

La grandeur des juifs = ces êtres humains en guerre permanente contre leur yétser ara

+ La grandeur des juifs = ces êtres humains en guerre permanente contre leur yétser ara :

-> Qui est le plus grand : l'homme ou l'ange?
Il peut sembler que l'ange soit plus grand et plus élevé. Yéhochoua s'est prosterné devant un ange, et Daniel n'a pas pu supporter l'immense sainteté de l'ange qui lui a été révélé (Daniel 10,8).
Pourtant, nos Sages disent que l'homme est plus grand que l'ange (midrach Béréchit rabba - Vayichla'h ; guémara Sanhédrin 93a) : Yaakov était capable d'envoyer des anges pour exécuter ses ordres, et il s'est battu avec un ange et a gagné la bataille.
Comment pouvons-nous comprendre cela? Nous sommes de chair et de sang, alors que les anges sont de feu (guémara Kidouchin 81a).

Il est vrai que les anges sont complètement spirituels et raffinés, comme des serviteurs d'En-Haut, qui voient le visage du Roi, Hachem, chaque jour. Mais les tsadikim sont ceux qui se trouvent sur le front, luttant chaque jour, chaque heure, contre les défis du yétser ara qui les tente et les persuade de fauter.
Ce sont des hommes de guerre ; ils peuvent échouer, mais ils se relèvent à chaque fois pour réessayer, et grâce à leurs efforts extraordinaires, ils protègent, attaquent et renforcent, et ils ne se fatiguent jamais.
Ils sont beaucoup plus aimés par Hachem, et dans le futur, ils mériteront d'être plus proches d'Hachem que les anges eux-mêmes (voir midrach Bamidbar rabba 20,20).
[ 'Hafets 'Haïm - Michlé hé'Hhafets 'Haïm - p.46 ]

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[notre yétser ara nous laisse croire que nos chutes témoignent d'à quel point nous sommes bas spirituellement, à quel point nous sommes mauvais. (tu es qui pour vouloir viser des hauteurs spirituelles, regarde toi à quel point tu t'es rétamé dans la faute!)
Mais en réalité c'est l'inverse : c'est justement parce qu'on a pu tomber et qu'on s'est malgré tout relevé pour continuer à avancer, cela est extrêmement apprécié et important aux yeux d'Hachem.
Grâce à nos imperfections actuelles, on peut atteindre une perfection éternelle, au plus proche de papa Hachem.
Nos chutes ne témoignent pas d'échec (Hachem ne m'aime pas tellement je suis quelqu'un de moyen, mauvais spirituellement), mais au contraire elles sont des moyens que nous offrent Hachem pour nous permettre d'obtenir une part dans le monde à Venir qui sera encore plus belle et à proximité de Lui. ]

Le Ohr ha'Haïm haKadoch écrit que l'homme doit commencer par être reconnaissant envers son Créateur. Lorsque le yétser ara veut le faire trébucher, il se focalise sur un point, il lui fait oublier son devoir de reconnaissance envers Hachem.
C'est pourquoi la Torah nous avertit : "Garde-toi d'oublier Hachem ton D." (Ekev 8,11), car si tu L'oublies, tu finiras par t'adonner à l'idolâtrie".

L’importance de mettre les téfilin

+ L'importance de mettre les téfilin :

-> La mitsva des téfilin est l'une des mitsvot les plus fondamentales de la Torah.
Le Roch (Hilkhot Téfilin 28) écrit :
"Grâce à cela, l'homme mérite de se parer et de se glorifier de la couronne du Roi de l'Univers et d'un lien de sainteté, et de se lier à Hachem chaque jour, avec un lien fort.
De plus, comme le dit la guémara (Béra'hot 6a), Hachem met des téfilin chaque jour, de sorte que lorsque l'on réalise cette mitsva, on est semblable à son Créateur.
Avec les téfilin, Hachem se glorifie à travers le peuple juif, et sur Ses téfilin est gravé le verset : "Qui est comme ton peuple, Israël, une nation unique sur terre" (Divré haYamaim I 17,21)."

-> Le Zohar décrit la grandeur de la mitsva des téfilin. Lorsque les anges voient un juif porter des téfilin, ils s'exclament : "Honorez celui qui est à l'image du roi."
En portant les téfilin, une personne apparaît à l'image du Créateur ; Hachem est fier d'elle et dit : "Regardez cet être que J'ai créé dans mon monde".

-> Les téfilin témoignent de la présence d'Hachem parmi le peuple juif. En particulier depuis la destruction du Temple, cette mitsva reste le témoin de la présence d'Hachem parmi nous.
[Chla haKadoch - 'Houlin - pérek Torah Ohr 6]

-> Grâce à cette mitsva des téfilin, les nations du monde apprennent à nous craindre, comme le dit le verset : "Toutes les nations de la terre verront que le nom d'Hachem est proclamé sur vous, et elles vous craindront" (Ki Tavo 28,10).
Nos Sages (guémara Béra'hot 6) disent que cela fait référence aux téfilin chel roch (les téfilin que l'on place sur la tête). [élou téfilin chébaroch]

[ élou téfilin chébaroch = cela se réfère aux tefillin de la tête, littéralement "dans la tête" (baroch), et non "sur la tête", afin de nous enseigner que les pensées d'une personne lorsqu'elle porte les téfilin sont d'une grande importance. [on doit internaliser le message quiet écrit dans le boitier ]
Le Gaon de Vilna dit lorsque les téfilin sont "portés à l'intérieur" (de la tête - baroch), alors le monde nous craint, mais s'ils ne sont portés que sur la tête, à l'extérieur, le monde n'a pas peur de nous. ]

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+ La grandeur de la mitsva des téfilin :

-> Hachem repose sur nous :
Il est écrit dans le Tikouné Zohar (tikoun 18 37b) :
"Heureux les bras qui rapprochent la Présence Divine (Chékhina) [de la personne] par les téfilin, sur leurs mains et leurs têtes ... Heureux le membre par lequel on accomplit une mitsva pour Hachem.
En conséquence, Hachem descend et fait reposer Sa Chékhina sur tous les membres de la personne.
Dans le monde d'en haut, on proclame à propos de cette personne : "Respectez [cette personne qui est] l'image du Roi!""

-> La Chékhina repose sur nous :
Dans son commentaire sur la Torah (ex: Térouma ; fin Bo), Rabbénou Bé'hayé écrit à plusieurs reprises que la Présence Divine (Chékhina) repose sur un individu grâce à la mitsva de porter les téfilin sur son front et sur son avant-bras.
Ces 2 éléments correspondent à l'intellect et au cœur d'une personne, qui correspondent aux deux Kérouvim (chérubins) au-dessus de l'Aron dans le Temple.

-> Après la destruction du Temple, le verset : "Ils feront un sanctuaire pour Moi, [afin que] Je réside parmi eux" (Térouma 25,8), fait référence à la mitsva des téfilin ; par les téfilin, la Chékhina réside parmi nous.
Les téfilin sont comme les kérouvim du Temple sur lesquels la Chékhina s'est reposée.
[Chla haKadoch - pérek Torah Ohr ; Réchit 'Hokhma - chaar hakédoucha 6:49 - citant Zohar 'hadach 'Hayé Sarah 129b]

-> Le Réchit 'Hokhma (chaar haKédoucha - perek 6) écrit que lorsqu'une personne met les tefillin, elle atteint la plénitude et est assimilé à son Créateur.
Il cite le Tikouné Zohar (47:83b) qui dit que lorsque quelqu'un porte des tefillin sur la tête et l'avant-bras, une "bat kol" (voix au Ciel) s'élève vers les anges qui sont chargés de nos prières, et crie : "Montrez du respect à l'image du Roi, au sujet duquel le verset dit : "Hachem a créé l'homme à Son image ; à l'image de D., il a été créé" (Béréchit 1,27).
Cela nous enseigne que celui qui porte les tefillin est assimilé à son Créateur.

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-> Purifier le corps :
Le Pné Yéhochoua (Béra'hot 6a) écrit qu'en portant les téfilin qui contiennent les Noms d'Hachem sur la tête et l'avant-bras, le porteur devient le destinataire d'une lumière spirituelle intensément grande.
C'est pourquoi, comme le disent nos Sages (Shabbath 49a), on ne peut porter les tefillin que si son corps est propre, puisque son être physique est purifié et nettoyé par le port des téfilin.

-> A l'image de l'âme supplémentaire de Shabbath :
Le Shabbath, on peut atteindre un éveil spirituel grâce à l'influence de la néchama yétéra (supplément d'âme) que nous recevons le Shabbath.
Le port des téfilin peut éveiller notre spiritualité intérieure pendant la semaine, de la même manière que la néchama yétéra le fait à Shabbath.
Le verset : "Et toutes les nations de la terre verront que le nom d'Hachem est proclamé sur toi, et elles te craindront" (Ki Tavo 28,10) = cela fait référence aux téfilin de la tête (chel roch), qui ont le même effet que la néchama yétéra.
[Sfat Emet - Bo 5645]

-> Lorsque le petit-fils du Imré Emet a commencé à mettre les téfilin, il lui a dit que, tout comme nos Sages (guémara Méguila 26b) disent que le sac des téfilin a une sainteté parce qu'il contient les téfilin, de même, chaque juif qui met les tefillin est saint (kadoch).
[Likouté Yéhouda - Vaét'hanan]

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-> La mitsva des téfilin est l'une des mitsvot qui peuvent protéger une personne de la faute.
Nos Sages (guémara Ména'hot 43b) disent : "Quiconque a des téfilin sur la tête et des téfilin sur le bras, des tsitsit sur ses vêtements et une mézouza sur le montant de sa porte peut supposer qu'il ne fautera pas, comme le dit le verset : "Et un cordon de trois épaisseurs ne se rompt pas facilement" (Kohélét 4,12)".

Le Maharcha explique que chaque mitsva que l'on accomplit crée un ange.
Les 3 mitsvot de téfilin, tsitsit et mézouza enveloppent une personne, créant des anges reflétant ces mitsvot, qui entourent la personne et la protègent de la faute.

-> Le Rambam (michna Torah Hilkhot Téfilin 4:25) écrit :
"La sainteté des téfilin est très grande. Tant que les téfilin sont sur la tête et sur l'avant-bras d'une personne, elle sera humble et remplie de yirat Chamayim (crainte du Ciel), et ne sera pas attirée par les plaisanteries et les conversations inutiles. Il n'aura pas non plus de mauvaises pensées. Au contraire, il tournera ses pensées vers des paroles de vérité et de droiture."

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-> Comme si l'on avait étudié la Torah jour et nuit :
Rabbi Eliezer dit : "Israël dit à Hachem : "Maître de l'univers, nous désirons étudier la Torah jour et nuit. Cependant, nous n'avons pas assez de temps."
Hachem répondit : "Accomplissez la mitsva des téfilin et je considérerai que vous étudiez la Torah jour et nuit"."
[midrach Téhilim 1:17]

-> Comme si l'on avait réalisé toute la Torah :
Le 'Hida (Midbar Kedmot 400:33) cite le midrach : "Le peuple juif a dit à Hachem : 'Nous désirons accomplir toute la Torah, mais nous n'en sommes pas capables.'
Hachem répondit : "Mettez les tefillin et je considérerai que vous avez accompli toute la Torah"."

-> Plus grand que toutes les autres mitsvot de la Torah :
Le Roch (Hilkhot Téfilin 28) cite : "Nos Sages nous ont enseigné que, parmi toutes les mitsvot positives de la Torah, il n'y a rien de plus grand que la mitsva des téfilin ; la Torah entière est assimilée aux téfilin".

-> Quelqu'un s'est plaint au 'Hazon Ich qu'il ne ressentait aucune joie à accomplir les mitsvot.
Le 'Hazon Ich lui répondit : "Cela vaut la peine de voyager jusqu'à ce monde et d'endurer 80 ans de souffrance, afin de mettre les téfilin ne serait-ce qu'une fois dans sa vie".

-> Comme si l'on avait apporté des sacrifices :
Nos Sages parlent longuement de la grandeur de la mitsva des tefillin.
La guémara (Béra'hot 15a) dit : "Celui qui se soulage [comme il faut aux toilettes], se lave les mains, met les téfilin, récite la lecture du Shéma et fait Amida, la Torah le considère comme s'il avait construit un mizbéa'h (Autel) et offert un sacrifice dessus, comme le dit le verset : 'Je me laverai les mains dans la pureté, et je tournerai autour de Ton mizbéa'h, Hachem' (Téhilim 26,6)".

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+ L'effet de porter des téfilin :

-> Reich Lakich dit : "Celui qui met les téfilin vivra longtemps".
[guémara Ména'hot 44a]

-> Quiconque prend soin de traiter les téfilin avec la sainteté qui leur est due, de ne pas avoir de conversations vides ou banales [en les portant], vivra une longue vie et sera assuré d'être un ben Olam Haba, comme le dit le verset : " [Le nom de] Hachem est sur eux, ils vivront ; et c'est là la vie de mon esprit, puisses-Tu me soigner et me guérir" (Yéchayahou 38,16).
[Kitsour Choul'han Aroukh 10:1]

-> Le Roch et le Tour (Ora'h 'Haïm 37) citent tous l'enseignement suivant :
Rava dit : "Quiconque met les tefillin, s'enveloppe de tsitsit, récite la lecture du Shéma et fait la Amida est assuré d'être un ben Olam Haba"
Abayé dit : "Je serai son garant pour que le Guéhinam ne domine pas sur lui".
Rav Papa ajouta : "Je serai également son garant, et toutes ses fautes seront pardonnées."

[ Le Pricha (Tour - Ora'h 'Haïm 37) explique que cet enseignement est un commentaire supplémentaire sur la guémara Ména'hot citée précédemment. Cette guémara cite Reich Lakich, selon lequel quiconque met des tefillins vivra une longue vie. Rava ajoute que non seulement il vivra plus longtemps dans ce monde, mais qu'il est également assuré d'avoir une place dans le monde à Venir (Olam aba), qui est l'objectif principal de la longévité. Abayé ajoute que non seulement il sera un ben Olam Haba, mais que le Guéhinam ne régnera pas du tout sur lui, puisqu'il ne sera pas entaché par la faute. Rav Papa ajoute que même les transgressions qu'il a déjà commises lui seront pardonnées. ]

-> Le Ba'h explique que celui qui porte les téfilin est récompensé dans ce monde par une longue vie parce qu'il est physiquement attaché (davouk) à Hachem, en portant les tefillin sur sa tête, qui est attachée au reste de son corps.
Comme le dit le verset : "Mais vous qui vous attachez à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).
En portant les téfilin, on s'accroche/attache à Hachem et mérite donc la vie "aujourd'hui", dans ce monde (olam hazé), en plus de la récompense dans le monde à Venir (olam haba).

-> Les anges veillent sur nous :
Le verset dit : "Yaakov envoya des anges devant lui à Essav" (Vayichla'h 32,4).
Cela implique que les anges que Yaakov envoya à Essav étaient les anges qui étaient toujours devant lui, comme résultat de la sainteté des téfilin. [midrach Tan'houma - Vayétsé 3]
Le midrach dit : "'Il chargera ses anges pour toi' (Téhilim 91,11) = ce sont les téfilin de la main et de la tête."
Cela signifie que les anges qui sont créés par le pouvoir de la sainteté des téfilin, accompagnent toujours une personne pour veiller sur elle. Ce sont les anges que Yaakov a envoyés à Esav.
[Yichma'h Moché - Vayichla'h]

-> Affecter le jugement de Roch Hachana :
Nos Sages nous ont enseigné : "Le jour du jugement, si quelqu'un a été méticuleux avec la mitsva des téfilin, la balance penchera en sa faveur.
En revanche, s'il est négligent [dans l'accomplissement de la mitsva des téfilin], la balance penchera en sa défaveur."
[Roch Hilkhot Téfilim 28]

A ce sujet, le Séfer 'Harédim (intro 8) rapporte :
"Rabbénou Yossef Giktilia était gravement malade et s'est endormi. Il vit 2 personnes peser ses fautes et ses mérites sur une balance, et la balance était équilibrée. Il se réveilla immédiatement, se fortifia et demanda ses téfilin.
Il les mit et commença immédiatement à se sentir mieux, et il se rétablit complètement. La mitsva des tefillin avait fait pencher la balance en sa faveur."

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-> Transformer la nature d'une personne :
Les téfilin ont le pouvoir d'amener le cœur et l'esprit d'une personne à chercher naturellement à suivre la volonté d'Hachem. Grâce aux téfilin de la main, on lie son cœur, et grâce aux téfilin de la tête, on soumet son intellect à la volonté d'Hachem ; ainsi, on n'a pas à se battre avec son cœur et son esprit pour les soumettre à la volonté d'Hachem.
[Chem miChmouël - Chéla'h 199]

-> Inculquer le désir d'étudier la Torah :
Lorsqu'il est question de la mitsva des téfilin, le verset dit : "Pour que la Torah d'Hachem soit sur vos lèvres" (Bo 13,9).
Le port des téfilin a le potentiel d'instiller dans le cœur d'une personne le désir d'étudier la Torah. Si, après avoir mis les téfilin, on constate qu'on ne désire pas étudier la Torah, on peut comprendre qu'on n'a pas accompli la mitsva des tefillin correctement.
[Tiféret Shlomo - Chémini Atséret]

-> Le lien entre la Torah et les téfilin :
Dans la 1ere paracha de la lecture du Shéma, la mitsva d'étudier la Torah est mentionnée avant celle des téfilin, alors que dans la 2e paracha de la lecture du Shéma, l'ordre est inversé : la mitsva des téfilin précède celle d'étudier la Torah.
Cela nous apprend que chacune a le pouvoir d'amener une personne à accomplir l'autre. L'étude de la Torah conduit à l'accomplissement de la mitsva des téfilin, et les téfilin conduisent à la sainteté de l'étude de la Torah.
[Tiféret Shlomo - II Birkat haTorah ]

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-> Se soumettre à Hachem :
Le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 25:5) écrit :
"Lorsque l'on met les téfilin, il faut avoir la kavana que Hachem nous a ordonné de porter ces 4 parachiyot qui contiennent les idées de l'Unicité de Son Nom et de la sortie d'Egypte. Elles doivent être placées sur l'avant-bras, à l'opposé du cœur, et sur la tête, à l'opposé du cerveau. Ainsi, nous nous souviendrons des miracles et des merveilles qu'Il a accomplis pour nous, qui reflètent Son Unicité et le fait qu'Il a le pouvoir et la domination en haut et en bas pour faire ce qu'Il veut.
De plus, il faut soumettre son âme qui réside dans le cerveau et le cœur, qui sont les premiers véhicules de nos désirs et de nos pensées. De cette manière, on se souviendra du Créateur et on limitera ses plaisirs".

-> Rabbi Pin'has de Koritz avait l'habitude de prier :
"Maître de l'Univers, puissé-je mériter de ne pas être distrait des téfilin, et de prendre soin de les toucher lorsque c'est la coutume, car les mots de la prière montent à travers les téfilin".

-> Le Zohar (Ki Tétsé 283a) explique que le fait d'attacher la lanière autour du bras symbolise l'attachement des forces du mal (sitra achra) pour les empêcher d'inciter l'homme à fauter.

-> La lanière des tefillin que nous enroulons autour de notre doigt est comme une alliance, car nous disons : "Et je te fiancerai à moi pour toujours" (Hochéa 2,21-22).
Le fait d'enrouler la lanière autour du doigt symbolise les fiançailles d'Hachem avec l'assemblée (knesset) d'Israël. [Réchit 'Hokhma - chaar hakédoucha 6]
En fait, tout comme nous nous tenons debout sous la 'houppa, nous nous tenons debout en enroulant la lanière autour du doigt.

Notre yétser ara nous embête de notre vivant, et même après notre mort

+ Notre yétser ara nous embête de notre vivant, et même après notre mort :

-> L'une des ruses du yétser hara consiste à priver une personne de la tranquillité d'esprit et de la clarté dont elle a besoin pour réfléchir à sa vie.
Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.2) écrit à ce sujet:
"Il s'agit d'un stratagème astucieux du yétser ara, qui consiste à accabler une personne de tâches incessantes afin qu'elle n'ait pas le temps de s'arrêter et de réfléchir au chemin qu'elle emprunte.
Le yétser ara est un soldat expérimenté, rompu aux stratégies de guerre. Pour échapper à ses griffes, il faut faire preuve d'une grande sagesse et d'une planification minutieuse."

-> Au début, le yétser ara peut sembler être notre ami, nous offrant de merveilleux plaisirs, mais en fin de compte, il se transformera en notre pire ennemi.
Nos Sages (Baba Batra 16a) disent à ce sujet : "Le Satan, le yétser ara et l'ange de la mort sont une seule et même chose". Il descend dans ce monde pour tromper l'homme, monte au Ciel pour susciter la colère d'Hachem contre lui, puis reçoit la permission et réclame l'âme de l'homme".

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-> La voie du yétser ara est de séduire chaque personne avec les arguments qui lui conviennent le mieux. Jeunes et vieux sont attirés par des intérêts différents, et le yétser ara connaît l'appât qui attirera le mieux sa proie.
"Le yétser ara se dresse chaque jour contre une personne" (guémara Kidouchin 30b) = de même que nous évoluons, grandissons, de même notre yétser ara s'adapte chaque jour en nous proposant ce qui nous parle le plus à ce moment (notre point faible, d'envie).
Le fait que nous l'ayons vaincu hier, ne garantit pas que cela sera le cas aujourd'hui. [d'ailleurs, nos Sages concluent que sans Hachem qui viendrait nous aider, nous ne pourrions le vaincre. ]

-> Si une personne suit son yétser ara, que ce soit dans sa jeunesse ou dans sa vieillesse, le yétser ara continuera à la poursuivre lorsqu'elle passera dans le monde à Venir.
À chaque niveau du Ciel qu'elle essaiera de gravir, le yétser ara se mettra en travers de son chemin. Il la poursuivra pour ses fautes et exigera sa punition.

Le Arizal (chaar haguilgoulim - intro 22) écrit à ce sujet :
"Lorsqu'un tsadik quitte ce monde, il est prêt à monter aux plus hauts niveaux du paradis, mais pas d'un seul coup. Immédiatement après son décès, il est puni afin de le purifier de ses fautes les plus graves. Il peut alors monter au premier niveau du Gan Eden.
Lorsque son tour est venu de monter à un niveau encore plus élevé, il est ramené (au Guéhinam) pour être puni pour ses fautes les plus légères, après quoi il peut passer au niveau suivant du Gan Eden.
Ce processus se poursuit jusqu'à ce qu'il soit finalement puni même pour les fautes si mineures qu'elles sont comparés à [l'épaisseur] des mèches de cheveux ...
Ensuite, lorsqu'il est purifié même de ces fautes, il peut entrer dans le niveau du Gan Eden qui lui est vraiment destiné."

[ si le yétser ara poursuit même les tsadikim au Gan Eden, il poursuit d'autant plus les réchaïm qui ont été pris dans ses filets. ]

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-> Nos Sages (Baba Batra 16a) nous avertissent que le yétser ara "descend dans ce monde pour tenter [l'homme], monte au Ciel pour le poursuivre, reçoit la permission, puis réclame l'âme [pour l'amener au Guéhinam, où elle va souffrir de terribles souffrances pour ses fautes]."
Nos Sages (guémara Sanhédrin 91b) rapportent que nous recevons notre yétser ara au moment de notre naissance, et notre yétser tov à notre bar/bat mitsva.
Ainsi, le yétser ara a de l'avance, et à chaque étape de notre vie (de l'enfance à la vieillesse), il va nous charmer et nous attirer pour notre "bien" dans ses filets (se faisant passer pour notre ami de confiance qui nous veut du bien). Et ensuite après notre mort, il se transforme en notre pire accusateur en faisant que payons au maximum de souffrances cette faute.

-> Le Arizal (chaar haguilgoulim - intro 22) écrit qu'il y a plusieurs niveaux de récompense pour les justes au Ciel. Après le décès d'une personne, son âme monte à un certain niveau du Paradis.
Des années plus tard, elle aspirera à s'élever à un niveau encore plus élevé, ce qui exige un plus grand degré de mérite. Elle peut avoir commis des fautes mineures qui sont pardonnables aux niveaux inférieurs du Paradis, mais qui l'empêchent d'accéder aux niveaux supérieurs qui exigent une plus grande pureté. Chaque fois que l'âme tente de s'élever, elle est à nouveau jugée pour ses actes.
À chacune de ces étapes de jugement supplémentaire, le yétser ara revient pour la poursuivre à nouveau, afin de l'empêcher de s'élever à un niveau supérieur.
Ce fut le cas de Yéhochoua, le Cohen Gadol, que le yétser ara a continué à poursuivre alors qu'il était déjà au Ciel (Zohar III,214a).

[ainsi, plus nous fautons (sans faire téchouva dessus) en écoutant dans ce monde notre yétser ara, plus nous donnons à notre yétser ara la possibilité de nous mettre des coups de couteau dans notre dos après notre mort.
Dans ce monde, il est tout mignon comme notre meilleur défenseur pour kiffer la vie, et après il sera là comme notre pire accusateur possible. ]

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b'h, nous allons voir quelques réflexions plus générales sur le yétser ara :

-> Lorsque le yétser ara tente de nous séduire et nous propose des choses qu'il prétend nous allons apprécier, nous ne devons pas imaginer un seul instant que le yétser ara a nos meilleurs intérêts à l'esprit. C'est tout le contraire.

Rabbénou Bé'hayé ('Hovot haLévavot - chaar yi'houd hamaassé - chap.5) explique :
"Réalisez que votre pire ennemi dans le monde est le yétser ara. Il est tissé dans les forces de notre âme, mélangé à notre esprit, et s'associe à nous dans tous nos sens physiques et spirituels.
Il domine les éléments de notre être et se cache dans notre poitrine. Il est votre conseiller dans chacune de nos actions, qu'elles soient cachées ou révélées.
Il se cache pour nous surprendre à chacun de nos pas. Pendant que nous dormons, il est éveillé. Nous pouvons l'ignorer, mais il ne nous ignore jamais.
[...]

Il était une fois un homme pieux qui voyait des soldats revenir d'une bataille féroce et difficile, chargés du butin de guerre. Il leur dit : "Vous revenez d'une petite guerre, au cours de laquelle vous avez gagné des trésors. Préparez-vous maintenant à une guerre beaucoup plus importante."
Ils lui demandèrent : "De quelle guerre s'agit-il?"
"La guerre contre le yetzer hara", répondit-il.

-> Le Pélé Yoetz (tachboulot) écrit :
"Menez votre guerre avec des stratégies" (Michlé 24,6)
Combien de plans et de stratégies une personne élabore-t-elle pour gagner de l'argent?
Combien plus doit-il élaborer des plans et des stratégies pour faire la guerre à son plus grand ennemi, le "roi vieux et fou" (référence au yétser ara, voir Zohar I,179a).
On doit se réveiller pour combattre le yétser ara en poussant un puissant cri de guerre.