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Vayakel – L’éclat du Shabbat

+ Vayakel - L'éclat du Shabbat :

-> A la fin de la paracha précédente (Ki Tissa), les bné Israël ont vu le visage radieux de Moché Rabbénou après sa descente du mont Sinaï.
Le Kol Bo (37) note que nous nous référons à cette idée dans la Amida de Shabbath : "klil tiféret bérocho natata" (Tu as placé une couronne de gloire sur la tête [de Moché]).
Le Baal haTourim (Vayakel35,1) explique la juxtaposition de cet épisode avec le début de la paracha Vayakel, qui traite du fait de s'abstenir de travailler le Shabbath. Il cite le midrach (Béréchit rabba 11,2) : "le visage de chaque juif est radieux le Shabbath".

Le Midrach commente le verset "Vayévaré'h Elokim et yom hachévi'i vayékadéch oto" (Et D. bénit le 7e jour et le sanctifia - Béréchit 2,3) en disant que la bénédiction était le don de la manne et que la sanctification ("le sanctifia") était le don d'un visage lumineux.

-> Plusieurs anecdotes ont été rapportées à propos de rabbins des dernières générations dont le visage était visiblement différent le Shabbath.
Par exemple, le rav Isser Zalman Meltzer (1870-1953) a raconté que le visage du Nétsiv (1816-1893) dégageait une aura particulière le Shabbath. Dès qu'il faisait Havdala, cette aura disparaissait.
Le rav Shlomo Wolbe (Alé Chour II) notait que le visage du machgia'h de la yéchivah Mir, le rav Yérou'ham Lévovitz (1873-1936), était tellement transformé le Shabbath qu'en le voyant entrer dans la yéchiva le vendredi soir, un nouvel étudiant pensait que Mir avait un machgia'h spécial pour le Shabbath.

-> Le Choul'han Aroukh stipule que pour réciter les Shéva Bra'hot pour un marié et une mariée pendant les 7 jours suivant leur mariage, une personne qui n'a pas assisté à la cérémonie de mariage doit être présente. Cette personne est appelée "panim 'hadacho" (littéralement, un "nouveau visage").
Shabbath, cependant, est une exception ; un nouvel invité n'est pas nécessaire.
Le Sfat Emet explique qu'étant donné que le Shabbath, chaque juif reçoit un nouvel éclat, toutes les personnes présentes remplissent l'obligation de panim 'hadachot.

Les Tossafot (Kétoubot 7b), cité dans Choul'han Aroukh (Even haEzer 62:8), expliquent que les panim 'hadachot augmentent la joie du 'hatan et du kalla, puisque la nouvelle personne n'a pas encore fait la fête avec eux.
Le Shabbath, les jeunes mariés augmentent leur joie grâce à la nourriture supplémentaire servie en l'honneur du jour, de sorte que les Shéva Bra'hot peuvent être récitées même en l'absence d'un nouvel invité.
Pour cette raison, explique le Gaon de Vilna (Biour haGra 24), le Choul'han Aroukh ajoute que les panim 'hadachot ne sont pas requis à Yom Tov non plus.

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+ La lumière de la création

-> A première vue, la juxtaposition notée par le Baal haTourim semble purement technique : le visage de Moché s'est illuminé après avoir parlé à Hachem, et le visage de chaque personne s'illumine [automatiquement] le Shabbath.
Cependant, le rav David Goldberg (Chirat David) décèle un lien plus profond.

Nos Sages ('Haguiga 12a) nous disent qu'Hachem a créé une lumière spéciale le premier jour de la création et l'a ensuite réservée aux tsadikim dans le monde à Venir.
Néanmoins, Moché a reçu une partie de cette lumière lorsqu'il est né, c'est pourquoi toute la maison s'est remplie de lumière à sa naissance (Rachi - Chémot 2,2).
Une fois que Moché est entré dans le palais de Pharaon, l'aura a disparu, ne revenant que lorsqu'il a reçu la Torah au mont Sinaï. Pour dissimuler cette lumière céleste, nous dit le Zohar, Moché portait un masque.

[cette lumière qu'il a reçu, peut provenir de l'étude de Moché directement auprès d'Hachem ou d'un étude très approfondi de la Torah (lorsque Moché était au Ciel il a étudié constamment la Torah).
Le Ramban (fin de Chaar haGemoul), citant le Séfer haBahir, écrit qu'Hachem a mis de côté 6/7e de la lumière originelle, de la création pour le monde à Venir, plaçant le 7e restant dans la Torah.
Comme le dit le verset : "Car une mitsva est une bougie et la Torah est une lumière" (ki ner mitsa véTorah or - Michlé 6,23).
De même, le Baal haTourim (Béréchit 1,4) note que la guématria de "את האור" (ét a'or - la lumière) est égale à celle de "בתורה" (baTorah - dans la Torah), ce qui implique que la lumière réside dans la Torah.
De même, le Zohar 'hadach (Ruth 103b) affirme que la guématrie de "את האור" est de 613, le nombre de mitsvot dans la Torah.
Nous comprenons maintenant pourquoi, le Shabbath, nous disons "Yisma'h Moché bématnat 'helko", en référence à la réception de la Torah par Moché au mont Sinaï, et ensuite nous disons "klil tiféret bérocho natata", en référence à la lumière qu'il a reçue en conséquence. ]

Chaque juif peut accéder à cette même lumière le Chabbath.
[bien qu'Hachem ait réservé cette lumière aux justes (tsadikim) dans le monde à venir, tous les juifs font partie de cette catégorie. Comme nous le dit la michna (Sanhédrin 11:1) : "Tout Israël a une part dans le monde à venir. Comme il est dit : "Ton peuple est composé de justes" (vé'ameé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21)." ]
15. Comme le dit la Guemara (Berachos 57b), le Chabbath représente un soixantième du monde à venir.

Puisque Shabbath est mé'én olam haba, un semblant du monde à Venir (Shabbath représente 1/60e du monde à Venir - Béra'hot 57b), alors le rav Goldberg explique que chacun mérite une forme de cette lumière spéciale qui a été désignée pour monde à Venir et que Moshé a méritée au mont Sinaï.

Ainsi, nous voyons une raison encore plus profonde pour la juxtaposition des deux parchiyot (Ki Tissa & Vayakel) : le visage de Moché était illuminé du même éclat que celui que chacun d'entre nous reçoit chaque Chabbath.
Le Shabbath, chacun d'entre nous peut faire l'expérience du monde à Venir. Le potentiel est là ; il suffit de le saisir.

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-> Le Bné Yissa'har (maamaré haShabbatot 3:7) citent le midrach (Béréchit rabba 11,2) selon lequel Hachem était prêt à "éteindre" la lumière le premier vendredi soir de la création (suite à la faute originelle), mais en l'honneur du Shabbath, Il a attendu jusqu'à la fin du jour.
Comme le dit le verset : Hachem "bénit le 7e jour" (Béréchit 2,3). Le Bné Yissa'har suggère que cette bénédiction reste ancrée à chaque Shabbath, et que ceux qui observent le jour correctement bénéficient de cette lumière sacrée.

-> L'explication du rav Goldberg (Shirat David) met en lumière une coutume intéressante dans le Temple.
La guémara (Roch Hachanah 31a) indique que tandis que les Lévi'im accompagnaient le korban tamid (sacrifice quotidien) avec des chants tirés des Téhilim, le chant pour l'offrande de Moussaf du Shabbath était tiré de la paracha Haazinou.
Le Maharcha explique qu'étant donné que Shabbath est plus saint que les jours de la semaine, son chant provient de la Torah, qui est plus sainte que les Téhilim.

La guémara ajoute que le chant de Haazinou était divisé en 6 parties, représentées par l'abréviation : הזי"ו ל"ך.
Le Maharcha explique que cette abréviation était un "siman tov" (bon signe), puisqu'elle forme les mots hébreux signifiant "l'éclat est à toi" (aziv la'h). Cette phrase souligne le fait que la chanson chantée le Shabbath a été écrite par Moché, dont le visage rayonnait lorsqu'il est descendu du mont Sinaï.
Au vu de l'explication du Shirat David, nous pouvons ajouter que nous divisons Haazinou spécifiquement de cette manière pour montrer que le Shabbath, chacun d'entre nous peut faire l'expérience du même "ziv" (l'éclat, rayonnement) que Moché a eu.
[la guémara poursuit en disant que nous devrions diviser les montées (aliyot) de la paracha Haazinou comme elles l'ont été dans le Temple. ]

Shabbath = un jour d’amour parfait

Shabbath = un jour d'amour parfait :

-> La guémara (Baba Batra 99a) enseigne que lorsque les chérubins se font face, cela signifie que les juifs agissent selon la volonté de D., et dans le cas contraire, ils se tournent le dos.

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin (Nefesh HaChaim 1,8) écrit :
"On sait qu'un chérubin (kérouv) représente Hachem et l'autre la nation juive.
Le degré de proximité et de connexion du peuple juif avec Hachem, ou D. préserve, le contraire, a été miraculeusement et merveilleusement observé par la position des kérouvim. Lorsque les yeux de la nation juive étaient tournés vers Hachem, les kérouvim se faisaient face."

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach) enseigne qu'à Shabbath, Hachem aime le peuple juif d'une manière totale.
Ainsi, même si pendant la semaine les kérouvim pouvaient se donner le dos, dès l'arrivée du Shabbath, les kérouvin (représentant Hachem et le peuple juif) se faisaient face, et cela peut importe notre niveau spirituel (où les fautes que l'on a pu faire), mais uniquement parce que l'amour d'Hachem pour nous est complet en ce jour!

"Par quel mérite les gens s'enrichissent en exil? C'est parce qu'ils honorent le Shabbath"
[guémara Chabbath 119a]

-> La guémara raconte que Rabbi 'Hiya bar Abba se trouvait chez un homme riche et fut stupéfait par sa richesse.
Il avait une table lourde, dont il fallait 16 personnes pour la porter, elle était en or ; 16 chaînes d'argent y étaient attachées, et toutes sortes d'aliments et d'encens s'y trouvaient.
Rabbi 'Hiya bar Aba lui demanda : "Mon fils, comment as-tu mérité cela?"
Il répondit : "J'étais boucher. Chaque bonne bête que j'avais, je décidais de le garder pour le Shabbath".
Je lui ai dit : "Barou'h Hachem de t'avoir donné tout cela".

-> Rabbi Shimon Sofer explique que la richesse a ses hauts et ses bas. Comme le dit la guémara (Shabbath 151b) : "c'est une roue qui tourne dans le monde" (galgal a'hozer baolam).
Rabbi 'Hiya bar Abba était choqué que cet homme soit si riche. Il semblait que son mazal était constamment bon, qu'il n'avait pas de hauts et de bas, et il voulait savoir comment cela se produisait.

L'homme riche lui répondit qu'il honorait le Shabbath.
Le Shabbath rappelle chaque semaine que tout vient d'Hachem. Ainsi, ceux qui honorent le Shabbath méritent une immense richesse parce qu'ils ont un rappel hebdomadaire que tout vient d'Hachem.

Etre joyeux pendant Shabbath

+ Etre joyeux pendant Shabbath :

-> Le verset dit : "le jour de votre joie" (ouv'yom sim'hatkhkem - Béaaloét'ha 10,10).
Nos Sages (Sifri 19) disent que cela fait référence à Shabbath.

Nous devons être heureux chaque jour de l'année, comme il est dit : "Servez Hachem avec joie (ivdou ét Hachem bésim'ha - Téhilim 100,2), mais il est d'autant plus important d'être joyeux/heureux le jour du Shabbath, qui est : "le jour de votre joie".

[certes Shabbath a un aspect avec de nombreuses lois à respecter (faire/ne pas faire), mais il y a également un aspect aussi vital qui consiste à avoir un état d'esprit où l'on est rempli de joie.
Par exemple, on doit considérer tout notre travail de la semaine comme terminé, pour ne pas être pollué par de l'inquiétude. ]

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-> Le Midrach (Béchala'h 25) dit que lorsqu'une personne observe le Shabbath : "même si Hachem prend un décret, elle peut l'annuler".

Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Par le mérite d'observer Shabbath, les prières d'une personne sont exaucés, et elle peut annuler des décrets sévères.
C'est ce que suggère les mots : "Lorsque vous avez du oneg (plaisir) à Shabbath, Hachem répondra à vos prières et exaucera tous les désirs de votre cœur" (véit'anég al Hachem véyiten lé'ha mich'alot libé'ha - Téhilim 37,4)

-> Le Beit Aharon (sur "al pi paolo" d'un chant de Shabbath) enseigne :
Par le mérite du plaisir (oneg) et de la joie qu'on aura le Shabbath, Hachem nous accordera tout ce qu'on lui demandera.

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-> [Hachem nous dit que les malédictions viennent sur le peuple juif : ] "parce que (תַּחַת אֲשֶׁר) tu n'auras pas servi Hachem, ton D., avec joie et contentement de cœur" (Ki Tavo 28,47)

Le Bné Yissa'har commente :
Le verset commence par : "ta’hat achèr" (תַּחַת אֲשֶׁר) , signifiant littéralement : sous "achèr".
Les lettres en-dessous, venant après celles du mot : "achèr" (אשר), permettent de former : "Shabbath" (שבת).
Ainsi, la Torah nous dit que la malédiction arrivera au peuple juif car ils n'ont pas servi Hachem avec joie à Shabbath.
[et à l'inverse, en étant joyeux en ce jour on s'attire de super bénédictions! ]

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-> Selon un concept kabbalistique, lorsqu'une personne accomplit une mitsva, elle peut mériter qu'un tsaddik du ciel, qui a excellé dans cette mitsva particulière au cours de sa vie, vienne vers elle et l'aide à accomplir la mitsva.

L'histoire suivante illustre ce principe :
Rabbi Shmouel Azida vint un jour trouver son maître le Arizal, qui se leva devant lui.
Rabbi 'Haïm Vital demanda au Arizal pourquoi il s'était levé devant son élève.
Le Arizal répondit : "Je ne me suis pas levé pour lui. Je me suis tenu debout par respect pour le Tana Rabbi Pin'has ben Yaïr, qui est entré avec lui. Rabbi Shmouel a fait une mitsva aujourd'hui et a mérité d'être lié à Rabbi Pin'has ben Yaïr".

Intrigué, lorsque Rabbi Shmouel Azida sortit, rabbi 'Haïm Vital sortit après lui et lui demanda quelle mitsva spéciale il avait accomplie ce jour-là pour mériter cet honneur.
Il lui répondit que tôt ce matin-là, alors qu'il se rendait à la synagogue pour cha'harit, il entendit des cris provenant d'une maison. À l'intérieur de la maison, il trouva une famille désemparée qui avait été cambriolée cette nuit-là. Les voleurs ont dérobé leur argent et leurs vêtements.
"J'ai donné mes vêtements au chef de famille pour qu'il ait quelque chose à se mettre. C'est la raison pour laquelle vous me voyez vêtu de mes vêtements de Shabbath. J'ai donné mes vêtements de semaine à cette pauvre famille".

Rabbi 'Haïm Vital retourna voir le Arizal et lui raconta ce qu'il avait entendu.
Le Arizal confirma que c'était la raison pour laquelle Rabbi Pin'has ben Yaïr était venu le voir.
Le Arizal expliqua : "Rabbi Pin'has ben Yaïr excellait dans l'aide aux pauvres. Par conséquent, lorsque Rav Shmouel a aidé cette famille pauvre, Rav Pin'has ben Yaïr est descendu du ciel pour l'aider à accomplir la mitsva de la meilleure façon possible.

Les sefarim de la Kabbale expliquent que cette connexion des âmes est au bénéfice de la personne qui accomplit la mitsva et de l'âme venant du ciel. La personne qui accomplit la mitsva bénéficie de cette connexion/attachement car elle l'aide à accomplir la mitsva de la meilleure façon possible.
Le tsadik venant du ciel en bénéficie également, car il a l'occasion d'accomplir une autre mitsva dans ce monde.
Après la mort on ne peut plus réaliser la moindre mitsva. L'endroit où l'on accomplit les mitsvot est ce monde ; c'est pourquoi les tsadikim du ciel désirent ardemment aider un juif à accomplir une mitsva.
[c'est le concept de 'hibour néchama : une âme du ciel vient se lier avec une âme d'un juif sur terre, et tous les 2 sont gagnants de cette association. ]

=> Sur la base de ces idées, le 'Hidouché haRim enseigne ce qui suit :
Hachem garde le Shabbath comme il est dit : ouvayom achévi'i Shabbath vayinafach (le 7ème jour Il s’est reposé - Ki Tissa 31,17).
Lorsqu'une personne observe une mitsva, elle peut peut recevoir un attachement avec l'âme d'un tsaddik qui est décédé et qui a excellé dans cette mitsva.
Hachem garde le Shabbath. Ainsi, lorsqu'un un juif garde le Shabbath, il peut mériter que Hachem Lui-même l'aidera à garder le Shabbath correctement!

[on a vu qu'il y a 2 aspects clés dans Shabbath : respecter la loi juive, et ainsi qu'y ressentir de la joie, du bonheur.
Ainsi, lorsque l'on s'efforce d'être joyeux pendant Shabbath, on réalise cette mitsva de la meilleure manière, et donc on peut mériter que Hachem vienne davantage s'attacher, se lier à nous, nous aidant à encore mieux accomplir le Shabbath.
Or ce jour est la "mékor habéra'ha" (source des bénédictions), et on mérite ainsi d'obtenir un maximum de bénédictions, grâce à notre joie, grâce à notre lien accru avec Hachem, grâce à notre meilleure réalisation du Shabbath.]

+ "Quiconque est plus grand que son ami a un yétser ara plus grand que le sien" (guémara Soucca 52a)

-> Rabbi Yé'hezkel Levinstein enseigne que cela s'applique également au temps.
Les jours les plus importants de l'année, tels que Shabbath et Yom tov, le yétser ara est plus grand, c'est pourquoi certaines personnes ont du mal à servir Hachem ces jours-là.
Mais si nous faisons un effort, nous pouvons accomplir beaucoup de choses ces jours-là.

[le yétser ara a conscience qu'on peut obtenir tellement de ces moments, alors il a davantage recours à des subterfuges pour nous faire passer à côté de ces rendez-vous (moed) avec Hachem. ]

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Par exemple :
-> Par le fait d'étudier la Torah, un juif construit un édifice spirituel ... qui sera sa part dans le monde à venir.
Puisque Shabbath est un semblant du monde à venir, la Torah et le Shabbath sont liés intrinsèquement.
Le jour du Shabbath cette capacité de construction de son monde futur est 1 000 plus importante que le restant de la semaine.
[le Ben Ich 'Haï - 2e anne - Chémot]

=> Si l'on avait un journée durant laquelle notre employeur multipliait notre salaire par 1 000, est-ce qu'on se priverait d'en profiter? Est-ce qu'on attendrait la fin avec impatience ou au contraire on serait heureux et reconnaissant de cette chance?

[cela est valable pour chaque mitsva qui selon certains a 500 fois plus de valeur qu'en semaine (rabbi Shlomke de Zvhill), et d'autres 1 000.
Imaginons qu'un seul Téhilim lu à Shabbath équivaut à 500 (voir 1000) lus en semaine. D'où notre joie en ce jour, d'où les efforts du yétser ara pour nous éviter d'agir, de profiter de ce jour incroyable. ]

-> Le Ahavat Shalom dit qu'une heure de avodat Hachem à Roch 'Hodech fait que tout le mois est saint comme Roch 'Hodech.
Comme le dit le proverbe, "le corps suit la tête".

Nous mangeons des repas spéciaux le Shabbath, portons de beaux vêtements et faisons même une sieste supplémentaire, procurant ainsi à notre corps une certaine dose de plaisir.
Mais en réalité, le Zohar (Vayakel) enseigne :"Le Shabbath est un jour pour l'âme, pas un jour pour le corps."
La raison pour laquelle nous traitons le corps le Shabbath est que le pouvoir de l'âme est si fort le Shabbath, qu'il élève le corps, l'incluant dans la célébration du Shabbath.
Mais Shabbath est un jour céleste de contentement et de sainteté. L'objectif principal du Shabbath est le plaisir de l'âme.

Lorsque machia'h viendra, comment ferons-nous la différence entre Shabbath et le reste de la semaine?
Uniquement par la proximité et l'attachement accrus avec Hachem.
[rav Moché Wolfson]

[dans le monde de Vérité, nous verrons alors clairement à quel point le Shabbath est un précieux cadeau : Hachem rapprochant chaque juif de Lui. Or, il n'y a pas de plus grand plaisir que d'être davantage proche de papa Hachem. ]

La grandeur du Shabbath pendant l’exil

+ La grandeur du Shabbath en exil :

-> Le verset (Bé'houkotaï 26,34) peut être traduit : "Alors, la terre sera apaisée en ce qui concerne son Shabbath pendant tous les jours où elle reste désolée".

Le Tiféret Shlomo dit que cela fait référence à la grandeur du Shabbath lorsque nous sommes en exil.

Le Tiféret Shlomo écrit :
"Il est expliqué dans les écrits du Arizal qu'à notre époque, bien que le Temple ait été détruit et que nous n'ayons pas la avoda (service) et les korbanot, néanmoins, rien ne manque le jour du Shabbath.
Shabbath nous ramène à l'époque d'Adam gaRishon avant sa faute.
C'est la signification du verset : "Vous garderez Mon Shabbath et craindrez Mon Mikdash" (Béhar 26,2) = cela nous dit que lorsque vous faites Shabbath, c'est comme si vous étiez dans le Temple reconstruit.
Le Shabbath en exil est encore plus grand [que le Shabbath à l'époque du Temple] ... L'amour est plus parfait ...
Lorsque nous acceptons le Shabbath correctement et avec joie, cela sera considéré comme si nous avions assisté à la reconstruction de Jérusalem.

Dans l'exil, les Shabbath sont plus grands que lorsque le Temple était debout.
C'est l'intention du verset (Bé'houkotaï 26,34) :
"az" (אז) = dans l'exil ;
"tirtsé aarets ét shabétotéa" = les Shabbath seront désirés ;
"kol yémé hachana" = tous les jours où nous serons dans la désolation de l'exil".

[ nous le disons dans le birkat hamazon : "il n'y aura pas d'angoisse ni de soucis le jour de notre repos [à Shabbath]. Hachem nous montrera la construction de Jérusalem [le Temple]" (chélo téé tsara véyagon vaana'ha béyom ménou'haténou, our'énou Hachem Elokénou béné'hamat tsion).
Le Tiféret Shlomo explique que cela signifie que lorsque nous célébrons Shabbath avec joie, c'est comme si nous avions vu la reconstruction du Temple, en ce jour.]

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
L'explication est que lorsque le Temple se dressait, et que tous les jours de la semaine étaient bons, nous n'appréciions pas Shabbath autant que lorsque nous sommes dans l'exil. [le Temple était dans l'espace ce que le Shabbath est dans le temps, et ainsi sans le Temple nous sommes dans l'obscurité et l'on apprécie davantage la lumière spirituelle du Shabbath. ]
De plus, aux yeux d'Hachem, la joie des Shabbath en exil est plus grande que celle des Shabbath lors qu'il y avait le Temple.

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-> Et cela s'applique tout particulièrement pendant les Shabbath des 3 semaines (du 17 tamouz au 9 av), qui sont des moments très élevés et joyeux.
Le Tiféret Shlomo (Dévarim - Shabbath 'Hazon) écrit qu'il y est fait allusion dans les mots du chant de Shabbath "lé'ha dodi" : "rav la'h chévét béémék aba'ha" (רב לך שבת בעמק הבכא - qui peut se traduire par : "Combien grand est le Shabbath dans la vallée des pleurs)

Le Tiféret Shlomo écrit :
"Les jours de la période de bein hamétsarim entre le 17 Tamouz et 9 Av, sont les 'émék aba'ha, (la Vallée des pleurs [moment où l'on se désole particulièrement sur la destruction du Temple]), et c'est alors que רב לך שבת, =que les shabbath (שבת) sont si élevés.

Les Shabbath de bein hamétsarim sont plus importants que les autres Shabbat de toute l'année.
C'est parce qu'il y a beaucoup de douleur/souffrance pendant les jours de ces semaines, de sorte que le Shabbath, il y a beaucoup plus de joie dans le ciel ...
Le souffrance des gens devrait être que la Ché'hina est en exil. Cependant, le Shabbat, la Ché'hina est heureuse, et nous devons donc l'être aussi. Et lorsque nous sommes heureux/joyeux le Shabbath, cela provoque une joie encore plus grande pour Hachem".
[d'une certaine façon, pendant ces semaines on rendre dans les détails d'à quel point c'est triste d'être en exil, de ne plus avoir le Temple, d'avoir Hachem qui souffre de nos souffrances d'être sans domicile fixe, ... et alors forcément vu que cela ne s'applique plus à Shabbath alors on est encore plus heureux que de normal, l'appréciant davantage la réalité de ce jour. Et de même que Hachem est avec nous dans la souffrance, Il est avec nous dans notre réjouissance à Son sujet. ]

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-> Le point culminant de Shabbath se situe dans l'après-midi, à l'heure de la 3e séouda.
En effet, l'après-midi est généralement un moment de din (jugement sévère), et le Shabbath transforme ce moment en ra'hamim (miséricorde).
Chaque fois que le din se transforme en ra'hamim, il s'agit d'un moment exceptionnel.
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Rabbi Bounim de Pschisha enseigne que pendant les 3 semaines, les 24 heures de la journée sont un moment de din, et le Shabbath transforme le din en rachamim.
[en temp normal, c'est dans l'après-midi qu'il a beaucoup de din et de rigueur, et le Shabbath transforme le din en ra'hamim. ]
C'est pourquoi, pendant les 3 semaines, tout le Shabbath est un moment spécial et sacré, semblable au temps de la 3e séouda de Shabbath.
[en cette période il y a davantage de din sur le peuple juif, et donc à Shabbath cela se transforme en davantage de miséricorde d'Hachem, et c'est donc des Shabbath particulièrement élevés pour nous!
Dans la rigueur, papa Hachem cache de grandes miséricordes (les forces du mal ne s'y opposant pas car elles ont aussi reçu beaucoup de rigueur), alors tâchons d'en profiter (au point même qu'on peut provoquer plus facilement la venue du machia'h, avec la reconstruction du Temple!).]

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-> Le rabbi de Bobov conseillait d'accepter le Shabbath plus tôt à Shabbath 'Hazon, et ce afin de transformer le deuil/rigueur supplémentaire de cette période en un temps de joie plus fort que d'habitude.

Shabbath = le Yom Tov d’Hachem

+ Shabbath = le Yom Tov d'Hachem :

-> La Amida et le kiddouch de Yom Tov se terminent par un "Béni sois-tu, Hachem, qui a sanctifié Israël et les fêtes de fin d'année" (barou'h ata Hachem mékadech Israël vé'azémanim).
La sanctification des Yamim Tovim dépend de la sanctification du peuple juif, car la date du Yom Tov dépend du moment de Roch 'Hodech, qui est déclaré par le Sanhédrin.
Si le peuple juif ne sanctifie pas le nouveau mois, il n'y a pas de mois juifs et donc pas de Yamim Tovim.
[Roch 'Hodech est sanctifié aujoud'hui car Rabbi Hillel haKatan et son Sanhédrin ont sanctifié les Raoché 'Hodachim jusqu'à la venue du machia'h.]

Cependant, la Amida et le kiddouch de Shabbath, se terminent par "Qui sanctifie le Shabbath" (mékadech haShabbath).
Aucune mention n'est faite du peuple juif, car le Shabbath ne dépend pas de nous. Il arrive à la fin de chaque semaine, que nous l'ayons déclaré ou non. [depuis le 1er Shabbath de la Création, tous les 7 jours il a lieu de nouveau]

Yom Tov célèbre le salut du peuple juif : Hachem nous a délivrés d'Égypte, nous avons reçu la Torah, nous avons été protégés dans les Nuées de Gloire, il vient donc à travers Israël.

Shabbat est le "Yom Tov" du Créateur du monde Hachem a créé un univers en 6 jours, complétant Son monde par le Shabbath, et Il était heureux de Son monde, Il l'a donc célébré en bénissant et en sacralisant le Shabbath.

=> Lorsque nous observons le Shabbath, nous participons à la célébration de notre Créateur.
Nous devons réaliser qu'en ce jour, nous célébrons la joie de notre Créateur, en fêtant Son Yom Tov.
[rav Moché Wolfson]

Shabbath = un jour d’amour

+ Shabbath = un jour d'amour :

-> Les Korbanot Moussaf, les offrandes supplémentaires, étaient apportés dans le Temple en l'honneur des jours spéciaux du calendrierjuifs : Shabbath, Yom Tov et Roch 'Hodech.
Ces offrandes comprenaient des Korbanos 'Hatat, des offrandes pour la faute, afin de réaliser l'expiation pour le peuple juif.
Le Shabbath, cependant, il n'y avait pas de Korbanot 'Hatat.
Comme l'explique Ramban (Béhar 26,2) : Il n'y a pas de 'Hatat parmi les Korbanot Mpusaf de Shabbath, parce que l'assemblée d'Israël (knesset Israël) est le bat zoug, la kalla d'Hachem, et tout est paix.

Comme le dit le roi Shlomo : ""l'amour couvre toutes les fautes" (Michlé 10,12);
Lorsque deux personnes s'aiment, elles ne remarquent rien de mauvais chez l'autre.
Puisque l'assemblée d'Israël et Hachem sont dans un lien d'amour intense le Shabbath, un Korban 'Hatat n'a pas lieu d'être. En effet, nous n'avons besoin d'aucune expiation le Shabbath, car tout péché ou faute de notre part s'efface devant le flot d'amour [énorme qu'a D. à notre égard].

Nous soulignons cela à plusieurs reprises dans le kidouch et dans la Amida du Shabbath, en disant que Hachem nous donne le Shabbath "béaava oubératson" (avec amour et faveur).
[lorsqu'un Yom Tov tombe pendant Shabbath, nous lisons le kidouch et la Amida relatif à ce Yom Tov, mais cependant nous ajoutons ces mots "avec amour et faveur" en l'honneur du Shabbath. ]

C'est pourquoi beaucoup ont la coutume de réciter Chir haChirim le veille de Shabbath, car il décrit l'amour intense entre Hachem et peuple juif.
Certains tsadikim n'arrivaient pas à dormir pendant Shabbath, tant ils ressentaient l'amour ardent de la journée.
[rav Moché Wolfson]

[ainsi, nous devons passer plus de temps à Shabbath pour se focalisant sur à quel point Hachem nous aime! ]

Toutes les mesures de rigueur ne peuvent pas s'éveiller le jour du Shabbath, et sont automatiquement adoucies.
[Zohar - Yitro 88b]

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-> "Toute l'emprise des forces extérieures à la sainteté ('hitsonim) qui proviennent du côté de la colère et les accusateurs qui proviennent de la rigueur se retirent et s'enfuient le jour du Shabbath, ils n'ont aucune emprise dans les mondes"
[Agra déPirka - 252a]

-> Lorsque le Shabbath commence, celui-ci proclame l'unité et les forces du mal (sitra a'hra) et toutes les forces de rigueur n'ont aucune emprise.
[Zohar - Térouma 135b]

-> Le Zohar (Pin'has 231b) rapporte que les 2 jours de Roch Hachana, Hachem juge toutes les créatures de l'univers avec 2 beit din. Le premier jour de Roch Hachana, Il juge le monde avec la pleine mesure de rigueur (dina kachia), tandis que le second jour, Il juge par la mesure de rigueur atténuée (dina rafia).

Selon le Arizal, nous sonnons le Shofar en ces 2 jours afin d'atténuer l'attribut de la rigueur Divin.
Le Bné Yissa'har explique que nous ne sonnons pas du Shofar lorsque Roch Hachana tombe le jour du Shabbath, car il a en lui-même la capacité d'adoucir les rigueurs qui sont sur nous (rendant inutile de sonner le Shofar).
Quelle chance nous avons d'avoir le Shabbath chaque semaine!

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-> "Et D. bénit le 7e jour" (Béréchit 2,3)
Selon le Zohar (Yitro 88b), c'est de ce jour que provient la bénédiction de tous les autres jours de la semaine.