Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La grandeur du monde de la pensée

+ La grandeur du monde de la pensée :

"Hachem vous placera à la tête, et non à la queue, vous ne serez qu'au sommet et non en bas" (Ki Tavo 28,13)

-> Il existe 3 mondes spirituels : le monde de la pensée, le monde de la parole et le monde de l'action, qui sont respectivement les mondes de la Béria, Yétsira et Assiya.
Tous ces mondes sont animés par Hachem.
Le point le plus élevé du monde de l'action est parallèle au point le plus bas du monde de la parole, et le sommet du monde de la parole est parallèle à la base du monde de la pensée. Le sommet du monde de la pensée les surpasse tous.

Telle est donc l'allusion à la phrase "Et vous ne serez qu'au sommet" : "Vous serez attaché au sommet du monde de la pensée", un niveau qui n'a pas d'égal.
C'est aussi l'allusion à la phrase "Et non à la queue". Une personne qui s'attache au sommet du monde de la parole s'attache également à la base du monde de la pensée. De même, lorsqu'elle est attachée au sommet du monde de l'action, elle est également attachée à la base du monde de la parole.
Cependant, lorsqu'une personne est reliée au sommet du monde de la pensée, il n'y a absolument aucun niveau inférieur correspondant d'un monde supérieur auquel elle est également reliée, car le niveau suivant, Atsilout, est infiniment éloigné du monde de la Béria, le monde de la pensée.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

<--->

[dans tous les domaines de notre service divine, mais en particulier dans celui de la sainteté, on est amené à penser que c'est pas si grave d'avoir de mauvaises pensées (ça va j'ai rien fait de mal), et l'on est persuadé que l'action est l'essentiel. On voit ici à quel point la pensée est le Saint des Saints, que l'on doit préserver autant pur que possible. ]

<---------------------->

-> La Torah veut que nous ayons le contrôle, non seulement de nos actions, mais aussi de nos pensées. Lorsque nous récitons le vidouï (l'énumération des fautes), nous demanderons pardon pour les hirhour halev, les transgressions du cœur et de l'esprit.
Le Ram'hal (Messillat Yécharim - chap.11) rapporte nos Sages enseignant que ces fautes sont encore pires que ceux associés à une action.
Pourquoi en est-il ainsi?
On pourrait certainement penser que les actions répréhensibles sont pires que les pensées inappropriées, qui restent quelque peu inertes et insatisfaites.

On pense facilement qu'une action interdite est pire qu'une pensée inappropriée, qui reste inerte, comme rien de grave car sans conséquence concrète (ça va c'est qu'une pensée).
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,14) explique qu'une faute dans l'esprit (pensée) affecte négativement des mondes encore plus élevés qu'une action fautive.
Rabbénou Bé'hayé (Nitsavim 29:18) cite le Rambam (Moré Névou'him 3,8), qui explique que l'homme se définit davantage par son pouvoir de réflexion que par ses actions.
Par conséquent, lorsqu'il commet une faute dans son esprit, il bouleverse et ruine le meilleur cadeau que lui a offert son Créateur.
[la pensée est un bien précieux, pouvant avoir des impacts très puissants (en bien ou mal), bien davantage que l'action. C'est un signe de confiance en nous de la part d'Hachem, tâchons en être à la hauteur. ]

Cette approche nous alerte sur la grande importance que la Torah accorde à notre état d'esprit. Nos Sages révèlent que notre esprit est le kodech hakodachim de l'être humain. Nous devons protéger ce territoire sacré de tout notre force, car c'est en fin de compte ainsi que nous serons définis.

Le plaisir succède à la crainte d’Hachem

+ Le plaisir succède à la crainte d'Hachem :

-> Dans un premier temps, une personne acquiert la crainte d'Hachem. Ce n'est qu'ensuite qu'elle prend plaisir à servir Hachem.
Ainsi, le plaisir futur est caché de manière latente dans la crainte, car si le plaisir se manifestait dès le départ, le service Divin d'une personne n'aurait aucune valeur.
Son service ne résulterait pas de son libre choix, mais du plaisir qu'il en retire. Par conséquent, le plaisir doit d'abord être dissimulé et caché.
Au contraire, une personne doit s'efforcer de servir Hachem avec crainte tout au long de sa vie, et ensuite elle atteindra le plaisir.
C'est là l'allusion au verset : "La crainte d'Hachem est son trésor" (yirat Hachem hi otsaro - Yéchayahou 33,6), car le mot "trésor" désigne quelque chose de caché et de dissimulé.
Dans la crainte se cache le plaisir.

Tel est donc le sens profond du verset "Hachem ouvrira pour vous Son bon trésor" (Ki Tavo 28,12) : Hachem ouvrira pour vous le bien caché qui se trouve dans le trésor, qui est la crainte d'Hachem, après que vous aurez adoré D. avec crainte.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ki Tavo 28,12 ]

<--->

=> Si nous prenions immédiatement plaisir à servir Hachem, notre service ne serait que le résultat de notre plaisir. Le service Divin doit donc commencer par la révérence et la crainte ; la joie et le plaisir suivront.

A l’écoute de la voix Divine

+++ A l'écoute de la voix Divine :

"Il en sera ainsi, si tu écoutes la voix d'Hachem, ton D." (Ki Tavo 28,1)

-> Selon nos Sages (Zohar 3,126a ; Pirké déRabbi Eliézer 15) : "Chaque jour, une voix Divine résonne depuis le mont 'Horev (Sinaï), disant : " Revenez, Mes enfants désobéissants" (Yirmiyahou 3,14)."
Or, bien que nous n'entendions pas cette voix, en réalité, à la mesure de son niveau spirituel, chaque juif mérite d'entendre cette voix, car comme le disent nos Sages (guémara Méguila 3a) : "Bien qu'ils ne voient pas, leur âme [mazal] voit" (af al gav déiou lo 'hazé mazalayéhou 'hayé).
[ le mazal d'une personne, dans ce contexte, est la racine de son âme, qui ne descend pas pour être investie dans son corps physique. ]

Ainsi, cette voix inspire une personne à se repentir chaque jour.
Nos Sages (guémara 'Haguiga 15a) ont ajouté que cette voix s'adresse à tout le monde "sauf à A'her", ce qui signifie que la voix Divine n'a pas incité Acher à se repentir.
[ "A'her" [littéralement, "l'autre"] est le nom par lequel la guémara désigne Elicha ben Abouya, qui devint un apostat. Parce qu'il a rejeté le judaïsme en dépit de sa grande connaissance et de son statut spirituel, la voix Divine ne s'adresse pas à lui. ]

Ainsi, A'her n'a pas été invité à se repentir d'en-Haut. Cependant, s'il s'était repenti de sa propre initiative, son repentir aurait été accepté.
La voix Divine ne l'a cependant pas incité à revenir parce qu'il avait atteint un niveau spirituel élevé mais ne s'était pas repenti de lui-même ; il devait donc maintenant s'éveiller par lui-même pour se repentir.
Cependant, le reste du peuple juif est éveillé à la repentance par cette voix Divine.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

<--->

=> Chaque jour, une voix Divine nous incite à revenir vers elle. Il suffit d'écouter attentivement notre âme pour entendre cette voix.

La joie amène la guéoula

+ La joie amène la guéoula :

"Pour ne pas avoir servi Hachem ton D. dans la joie" (Ki Tavo 28,47)

Le Sfat Emet (Ki Tavo - 5643) commente :
"On peut apprendre de là, a fortiori dans le bien, que lorsque les Bné Israël servent, même en exil, Hachem dans la joie, alors qu’ils sont démunis de tout, que c’est précisément de cela que germera la délivrance.
C’est pourquoi cette raison de l’exil a été dévoilée dans la Torah, afin que nous puissions la corriger en nous conduisant à l’inverse, à savoir en nous efforçant de servir Hachem dans la joie même au milieu des épreuves."

<---->

[du divré Torah : https://todahm.com/2023/08/20/quelques-benefices-de-la-joie ]

La joie amène la guéoula

+ La joie amène la guéoula :

"Pour ne pas avoir servi Hachem ton D. dans la joie" (Ki Tavo 28,47)

-> Le Sfat Emet (Ki Tavo - 5643) commente :
"On peut apprendre de là, a fortiori dans le bien, que lorsque les Bné Israël servent, même en exil, Hachem dans la joie, alors qu’ils sont démunis de tout, que c’est précisément de cela que germera la délivrance.
C’est pourquoi cette raison de l’exil a été dévoilée dans la Torah, afin que nous puissions la corriger en nous conduisant à l’inverse, à savoir en nous efforçant de servir Hachem dans la joie même au milieu des épreuves."

Les bikourim = avoir conscience de la grandeur de chaque juif

+ Les bikourim = avoir conscience de la grandeur de chaque juif :

-> La Michna (Bikourim 3,3) enseigne que lorsque ceux qui apportaient leurs prémices (bikourim) arrivaient à proximité de Jérusalem, ses habitants envoyaient alors une procession afin de parer les prémices de toutes sortes d'ornements. Les gens importants sortaient alors afin d’accueillir les arrivants suivant leur rang, et tous les artisans de Jérusalem se tenaient devant les pèlerins et demandaient de leurs nouvelles ("Frères de tel endroit, êtes-vous en paix ?", disaient-ils).

-> Le Yisma'h Israël demande : pourquoi accordait-on autant d'honneurs à ceux qui apportaient leurs prémices?
Et il répond de la manière suivante :
"Car grâce à cette mitsva chacun pouvait être témoin de la bonté d'Hachem. Car même une 'petite' mitsva qu'un paysan accomplissait dans son champ, ne serait-ce qu’en pensée en songeant à la toute jeune figue fraîchement sortie pour la consacrer à Hachem, avait une importance telle pour Hachem qu'Il ordonnait au juif qui apportait ces prémices de sa terre au Temple, de lire devant le Cohen un passage de la Torah marquant sa reconnaissance.
C'est pourquoi l'accueil des arrivants se faisait en ''grande pompe'', afin de montrer que la mitsva la plus 'simple' du juif le plus simple, qu'il accomplissait de la manière la plus simple possible (par une simple pensée), était agréée par Hachem avec amour et miséricorde, et que tous les anges du Ciel ornaient cette mitsva de plusieurs couronnes.
Chacun pourra y puiser un réconfort, car quelle que soit sa situation, s'il avait mérité de n'accomplir qu'une seule mitsva et de n’avoir qu'une seule bonne pensée au cours de toute son existence, cela aurait néanmoins valu la peine qu'il vienne dans ce monde."

<--->

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
cela signifie que, dans cette période [d'Elloul] où Hachem nous appelle au réveil spirituel et au repentir, il peut arriver à l'homme de penser à tort : "Pourquoi commencerais-je à travailler sur moi-même et à me rapprocher? De toute façon, je n'arriverai jamais au sommet!"
La réponse à cette (fausse) question est que la moindre petite action qu'un homme accomplit en l'honneur d'Hachem, suivant son niveau personnel, est considérée dans le Ciel comme un acte d'une immense envergure.
Et petit à petit, il méritera de parvenir au but souhaité.

"Hachem t’a glorifié à son tour en te conviant à être Son Peuple privilégié ... Il veut que tu deviennes la première de toutes les Nations qu’Il a faites, pour la louange, pour le nom et pour la splendeur ; et pour que tu sois un Peuple consacré à Hachem, ton D., comme il l’a déclaré" (Ki Tavo 26,18-19).

-> Le Baal HaTourim explique ainsi l’expression : "pour la louange, pour le nom et pour la splendeur" = "Autant que les juifs louent et glorifient le Nom, autant cela sera splendeur pour eux".
Ainsi, cite-t-il la guémara (Méguila 15b) : Dans le futur, Hachem sera une couronne sur la tête de chaque tsadik, comme il est dit : ‘En ce jour, Hachem sera une couronne de gloire et un splendide diadème’ (Yéchayahou 28, 5)."
Le Baal Hatourim explique alors : "Cette couronne par laquelle ils ont couronné Hachem lors de leurs prières, leur reviendra sur eux. En revanche, celui qui prononce des paroles profanes à la synagogue, verra son corps entouré de ronces."

"(toutes les malédictions t’arriveront) parce que tu n’auras pas servi Hachem ton D. avec joie et contentement de coeur" (Ki Tavo 28,47)

-> Le rav ‘Haïm de Volozhin explique la raison de la juxtaposition de ce verset avec le suivant : "Tu serviras ton ennemi" :
"Hachem affirme : un tel service d’Hachem qui ne provient pas de la joie et du contentement est décrit comme "tu serviras ton ennemi" (le yétser ara), et non ton Créateur.
Car, il ne faut servir Hachem que dans la joie et le contentement du coeur (ainsi, une telle personne serait châtiée, mesure pour mesure, de devoir servir ses ennemis)."

<--->

+ Elloul : joie & crainte d'Hachem

-> Au mois d'Elloul, nous avons un devoir de nous renforcer dans la crainte de D. (ex: en s'imaginant réellement notre jugement à Roch Hachana où rien ne pourra être caché [aucune pensée, aucune vision, acte, ...], à quel point nous devrons rendre des comptes et à quel point toute notre vie à venir dépendra de ce jugement!).
Par contre, il est absolument hors de question de céder pour autant à la tristesse et on doit la bannir de notre coeur.

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Un verset nous enseigne d’ailleurs explicitement ce devoir d’être joyeux pendant le mois d’Elloul.
En effet, il est écrit : "Que les cieux se réjouissent, que la terre soit remplie d’allégresse, que la mer gronde avec son contenu! Que les champs exultent avec tout ce qu’ils contiennent, que les arbres de la forêt résonnent joyeusement à l’approche d’Hachem. Car Il vient, Il vient pour juger la terre" (Téhilim 96,11-13).
Cela montre bien qu’avant le moment du jugement, le monde entier réside dans la joie, ce qui pour nous est une leçon : combien devons-nous être joyeux durant le mois d’Elloul qui est situé avant celui de Tichri.

Lorsque l’on demanda à rav Yaakov Kazlik quel était le devoir d’un juif pendant le mois d’Elloul, il répondit : "Nous devons nous réjouir immensément d’avoir piégé le ‘voleur’ (à savoir le yétser ara)! "
Ajoutons nous aussi à ses paroles : "Même si nous ne l’avons pas encore piégé et qu’il n’a pas encore été livré dans nos mains, cependant, grâce à la joie, nous parviendrons à le vaincre!"

Le fait qu’il nous faille veiller à ne pas gaspiller un seul instant de cette période ne s’oppose en rien à la joie que nous devons ressentir. Cela ressemble à une mère qui, remplie de compassion à chaque instant pour son fils bien-aimé, s’inquiète de tout ce qui pourrait lui arriver (chutes, blessures, ...).
Il est évident qu’elle n’en serait pas triste pour autant. Au contraire, c’est précisément l’amour qu’elle porte à son fils qui la pousse à s’inquiéter de son bien-être et à veiller sur lui par-dessus tout.
Il en est de même de ces jours-ci : c’est justement parce qu’ils sont si importants que nous sommes tenus d’en utiliser chaque instant à bon escient. Mais loin de nous d’être triste pour autant!

"Parce que tu n'auras pas servi Hachem ton D. avec joie" (Ki Tavo 28,47)

-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne :
Après que avoir énuméré toutes les malédictions réservées à celui qui ne va pas dans ses voies et n'applique pas la volonté d'Hachem, la Torah conclut par ce verset.

Une énorme accusation est prononcée à l'encontre de celui qui ne sert pas son Créateur "avec joie et contentement de cœur", car les mitsvot lui semblent une lourde charge.

Hachem nous demande de Le servir avec joie.
Se lever tous les jours joyeux, porter les téfilin avec joie, prier avec joie, et durant toute la journée se réjouir et profiter de l'application des mitsvot de la Torah ...
=> Comment réussir à être constamment joyeux? Quel est le secret qui rendra l'homme toujours heureux dans l'application de la Torah et des mitsvot?
Par quelle force trouverons-nous dans chaque mitsva une source de profit, et non un fardeau ou une charge?

La réponse est enfouie dans le verset : "En ce jour, Hachem ton D. te recommande d'exécuter ces diverses lois et ces statuts" (Ki Tavo 26,16).
Rachi explique : "Qu'ils te paraissent nouveaux chaque jour, comme si on te les avait ordonnés ce jour-là".

Imaginez que le Steïpler en personne vienne vous demander de lui rendre un service, avec quelle joie et enthousiasme vous vous empresseriez d'agir.
Essayons d'imaginer que le 'Hafets 'Haïm aurait une demande, ou Rabbi Chimon bar Yo'haï ...
Notre exaltation serait difficile à décrire d'avoir un tel mérite ...
Si Rabbi Chimon bar Yo'haï se dévoilait à moi et me demandait de bien prier, je prendrais en main un livre de prières kabbalistes et commencerais à prier doucement en me concentrant sur chaque mot.

Comment dois-je me comporter lorsque Hachem se dévoile à moi et m'ordonne : "Et tu mangeras, et tu te rassasieras et tu rendras grâce"? Pourquoi mon birkat hamazon a-t-il si pauvre allure?

Hachem nous demande quotidiennement : "Appliquez devant Moi telle et telle mitsva".
Pourquoi ne sommes-nous pas choqués par la puissance de cet ordre? Pourquoi ne ressentons-nous pas un sentiment incommensurable?

Le Créateur du monde en personne tape à notre porte ...
Nous sommes stupéfaits : "Maître du monde, pourquoi t'es-Tu dérangé?"
Il nous répond : "Je veux que tu fasses quelque chose".
Nous devons tenter de nous connecter ainsi lorsque nous appliquons les mitsvot.
Chaque fois que nous mettons les téfilin, pensons que Hachem vient nous demander de faire quelque chose pour Lui ...

Si nous réussissons à ressentir cela même durant l'application de la mitsva du Shabbath, nous aurons la force de vaincre la puissance de l'habitude enfouie en nous.
Dès que l'épouse allume les lumières du Shabbath, elle doit penser : "Le Maître du monde vient de me demander d'allumer les bougies ... Il vient également de m'indiquer de couvrir la table avec une belle nappe, de bien m'habiller et non d'allumer en chemise de nuit ..."

Bien heureux celui qui se souvient à chaque instant de ce que lui demande Hachem notre D.!

Rafram bar Pappa a dit au nom de rav 'Hisda : Depuis le jour où le Temple a été détruit, la pluie n'est plus jamais tombée du trésor bienfaisant (otsar tov), dont il est dit : "Hachem ouvrira pour toi son bienfaisant trésor" (Ki Tavo 28,12).
Lorsqu'Israël accomplit la volonté d'Hachem et lorsqu'Israël réside sur sa terre, les pluies qui tombent proviennent du "otsar tov". Mais lorsqu'Israël ne réside pas sur sa terre, les pluies ne tombent pas du "otsar tov".
[guémara Baba Batra 25b]

<--->

=> Que signifie : "Hachem ouvrira pour toi son bienfaisant trésor"?

-> Le 'Hatam Sofer explique :
D'après les lois naturelles, la pluie est produite à partir de l'humidité des océans et de la terre. Cependant, lorsque le peuple juif accomplit la volonté de son Créateur, Hachem ouvre Son trésor Céleste pour faire tomber les pluies depuis ce trésor bienfaisant, même s'il n'y a pas d'humidité ici-bas.

-> Le Zohar enseigne :
Avant la destruction du Temple, les pluies provenaient des eaux qui se trouvaient au-dessus du firmament et qui constituent le trésor bienfaisant (otsar tov).
Après la chute du Temple, les pluies provenaient des eaux qui sont au-dessous du firmament : elles tombent simplement du Ciel.
Evidemment, les pluies du trésor bienfaisant assuraient à la terre une fertilité très supérieure à celles venues aujourd'hui depuis le Ciel.

[c'est au 2e jour de la Création que Hachem opéra une séparation entre les eaux qui sont au-dessous du firmament et les eaux qui sont au-dessus du firmament (Béréchit 1,7). Hachem détient seul 4 clefs, dont celle du "otsar tov", qui est le réservoir des eaux d'en-haut (au-dessus du firmament).]

-> Le Kli Yakar écrit :
"Son bienfaisant trésor" = c’est le trésor qu’Hachem remplit avec la crainte du Ciel qui est en toi, car c’est cela qui constitue le trésor d’Hachem, comme il est écrit : "La crainte du Ciel, voilà quel est son trésor" (Yéchayahou 33,6), ‘son trésor’ désignant celui d’Hachem, comme l’explique Rabbénou Bé’hayé (Yitro 19,5) : tout roi constitue un trésor d’une chose qu’il ne trouve pas fréquemment (par exemple, des joyaux).
Or, la guémara (Béra'hot 33b) nous enseigne que : "tout est entre les mains d’Hachem, sauf la crainte du Ciel".
C’est pourquoi Hachem récupère cette crainte du Ciel qui est en l’homme pour en former Son trésor royal. Tu pourras peut-être, dès lors, te tromper en pensant qu’Hachem a une quelconque utilité de ce trésor, aussi est-il précisé dans le verset : "Hachem ouvrira pour toi Son bienfaisant trésor."
Hachem n’a aucun besoin de ce trésor, mais Il le conserve soigneusement afin de te prodiguer, à partir de celui-ci, tout ce dont tu as besoin et toute ta subsistance. Il ne remet les clés de ce trésor à aucun émissaire mais c’est Lui-même qui les détient, car ce trésor-ci lui est très cher.

-> Le Parachat Dérakhim dit :
Les pluies qui proviennent du trésor bienfaisant (otsar tov) ne tombent que sur la terre d'Israël et c'est Hachem Lui-même qui les suscite, avec abondance.
Par contre, les pluies qui ne proviennent pas du otsar tov, c'est un intermédiaire qui les suscite.

<--->

=> Pourquoi depuis la destruction du Temple les pluies ne proviennent plus du otsar tov?

-> Le Iyoun Yaakov enseigne :
Dans la guémara (Taanit 8a), rabbi Assi a dit : "Les pluies tombent depuis le trésor bienfaisant (otsar tov) uniquement grâce à ceux qui ont de la émouna", comme par exemple ceux qui sont honnêtes dans les affaires ou bien les agriculteurs qui labourent et sèment en faisant confiance en Hachem dans leur investissement en argent et en temps, car ils ignorent la productivité de leur terre ensemencée.
Or, dans la guémara (Soucca 48a), il est dit que les baalé émouna ont disparu depuis la destruction du Temple et l'exil des juifs.
C'est pourquoi, depuis la destruction du Temple, les pluies bienfaisantes du otsar tov ont disparu dans le monde.

-> Le Rékanati écrit :
Le otsar tov est la source de vie d'où partent l'abondance et la bénédiction ininterrompues, notamment sous forme de pluies bienfaisantes.
Cependant, après la destruction du Temple, l'abondance pouvait encore exister, mais elle provenait des forces d'impureté.

-> Le Maharal ('Hidouché Agadot) dit :
Dans la guémara (Baba Batra 25b), Rafram ben Pappa a dit, au nom de rav 'Hisda : Depuis la destruction du Temple, le vent du Sud n'a plus jamais apporté la pluie bienfaisante, car le véritable bien (tov) a disparu du monde.
C'est pourquoi, depuis la destruction du Temple, les pluies ne proviennent plus du trésor bienfaisant (otsar tov).