Le machia'h ne peut pas venir tant que nous n'avons pas éradiquer le lachon ara et les disputes, qui sont parmi nous.
[Gaon de Vilna - Adéret Eliyahou - paracha Dévarim]
Catégorie : 1- Langage – lachon ara
Dire du lachon ara = le contraire de remercier Hachem
+ Dire du lachon ara = le contraire de remercier Hachem :
-> Le rav Weinfeld (Kountres ouvéYom Sim'hatkhem p.52) explique que la racine du lachon ara étant la négativité, son opposé est la positivité.
Seule une personne ayant une attitude positive peut remercier Hachem pour toutes les choses extraordinaires qu'Il lui donne.
Nous avons tous du mal à naturellement rester optimistes. Avec très peu d'efforts, nous pouvons remarquer toutes les bonnes choses que nous avons dans la vie. Pourtant, nous perdons facilement notre concentration et commençons à pinailler, voire à interpréter à tort un élément positif comme étant négatif (ex: disant du lachon ara).
C'est à nous de choisir la bonne perspective.
-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 3,217) compare la personne qui parle du lachon ara à une mouche.
Bien qu'elle puisse atterrir n'importe où sur un immense et magnifique comptoir en marbre, la mouche se dirige directement vers la petite tâche sale où de la nourriture s'est renversée.
De la même manière, il y a tant de bonnes choses sur lesquelles se concentrer dans n'importe quelle situation, mais certaines personnes se focalisent sur les mauvaises.
-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si’hot Moussar 5731:22) enseigne que la faute des explorateurs dans le désert n'était pas leur mauvaise parole, mais plutôt leur mauvais œil, la perspective négative qui les poussait à parler de manière négative.
Ce sont les 40 jours passés à recueillir toutes les informations négatives possibles qui ont scellé leur destin.
Par exemple, les meraglim ont décrit la terre d'Israël comme étant "une terre qui consume ses habitants" (Chéla'h Lé'ha 13,32). Rachi explique que partout où ils se sont tournés, ils ont vu des gens enterrer leurs morts. Hachem a délibérément préoccupé les habitants avec des funérailles, poursuit Rachi, afin que personne ne remarque la mission d'espionnage.
Pourtant, la perspective négative des explorateurs les a conduits à transformer ces événements, qui étaient à leur avantage, en un dénigrement de la terre d'Israël.
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[ainsi, exprimer notre gratitude à Hachem revient à reconnaître que tout n'est grâce à Lui, que nous Lui sommes dépendants, et nous avons donc une "dette de redevabilité" Or l'être humain préfère trouver un petit défaut, se plaindre, voir dire du lachon ara, et ainsi évacuer/diminuer cette "dette" (puisque tout n'est pas parfait à nos yeux!).]
-> Voir le positif et remercier Hachem peut même prolonger la vie. Comme le demande le roi David de manière rhétorique : "Quel intérêt y a-t-il à ce que je meure? ... La poussière Te reconnaîtra-t-elle?" (Téhilim 30,11) = reconnaître Hachem justifie la poursuite de notre vie!
"Cela sera la loi du Métsora (lépreux) le jour de sa purification, il sera amené au Cohen" (Métsora 14,1)
-> Le Métsora est l'homme qui a prononcé de la médisance (motsi ra - il a fait sortir du Mal de sa bouche).
Ce verset vient nous enseigner que la personne qui prononce des propos médisants (ex: lachon ara), éveille un souffle d'impureté.
Cette impureté vient empêcher ses prières d'être agréées par Hachem. Lorsque la personne se repent et se purifie, ses prières peuvent à nouveau être présentées devant Hachem.
"Le jour de sa purification, il sera amené au Cohen" = ses prières pourront de nouveau être amenées au Cohen Supérieur, qui est Hachem.
Mais tant que l'homme médisant ne s'est pas repenti, et qu'il continue à pratiquer la médisance, ses prières ne seront pas acceptées par Hachem. Le souffle d'impureté qu'il produit par sa faute fait barrage.
[Zohar]
+ Nos Sages décrivent le pouvoir de la parole comme un outil d'artisan. Avec les mots de la Torah et de la prière que nous prononçons, nous construisons notre monde à Venir spirituel.
Même l'artisan le plus talentueux et le plus expérimenté au monde sera incapable de produire un produit de qualité si ses outils sont endommagés. Lorsque quelqu'un prononce des paroles de lachon ara, de moquerie, de plaisanterie et d'autres formes de paroles inappropriées, il endommage le pouvoir de sa parole.
Lorsqu'il étudie [la Torah] et prie par la suite, il le fait avec un outil moins tranchant, et les effets spirituels qu'il peut créer avec eux sont grandement limités.
Faire attention à la façon dont nous parlons aux autres et à propos des autres est une raison pour que nos propres prières soient exaucés et que notre propre étude de la Torah nous permette d'obtenir la récompense maximale dans le monde à venir.
[selon le 'Hafets 'Haïm (Chemirat haLachon - chaar haZé'hira - ch.10)]
Le lachon ara
+ Le lachon ara
-> La Torah interdit de dire du lachon ara.
Le 'Hafets 'Haïm consacre plusieurs livres à la gravité et à l'énormité de cette faute, que nos Sages assimilent aux 3 péchés capitaux réunis que sont l'idolâtrie, le meurtre et les relations illicites.
Le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhma ouMoussar - vol.2) en donne l'explication suivante :
"Le fait que les gens parlent de lachon ara et d'autres paroles blessantes similaires est uniquement dû à l'énorme fossé qui existe entre elles et l'autre personne (sur laquelle elle parle). Ce fossé est si grand qu'elles ne ressentent pas [leur prochain] et ne le connaissent même pas. [n'essayant nullement d'être à sa place pour comprendre/expliquer son comportement, ... ]
En vérité, comment est-il possible pour quelqu'un de dire quelque chose de mal à propos d'une autre personne s'il dépensait ne serait-ce qu'une petite quantité de pensée pour cette personne. S'il entendait son cri, lorsqu'il supplie : "Ayez pitié de moi et ne me mettez pas dans l'embarras" ... "
=> Parler du lachon ara doit être considéré comme l'un des actes les plus cruels, les plus barbares et les plus honteux que l'on puisse imaginer. En effet, la Torah pousse une personne à être un baal 'hessed, à se concentrer sur les besoins et les sentiments de son prochain juif, grimaçant à l'idée de la douleur et de la honte ressenties par l'autre personne.
Il est impossible de ressentir cela et de lui causer froidement une blessure aussi insupportable.
[le lachon ara est tellement contraire au but de la Torah ('hessed = se mettre à la place d'autrui), qu'il est aussi grave que le cumul des 3 fautes très graves, qu'il y a autant d'avertissements de nos Sages sur la gravité d'en dire. ]
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-> Nos Sages nous enseignent qu'il est préférable d'être jeté dans une fournaise ardente plutôt que d'embarrasser une autre personne en public. [guémara Baba Métsia 59a]
-> La gravité d'embarrasser quelqu'un est évidente dans la halakha du motsi chem ra.
La Torah (Dévarim 22) parle d'un homme qui a faussement accusé sa fiancée d'adultère. Il est puni en devant payer une lourde amende "car il a répandu une mauvaise réputation sur une jeune fille juive".
Cela laisse perplexe : s'il avait réussi à l'accuser, elle aurait été mise à mort. Ne devrait-il pas être puni pour le crime bien plus grave d'avoir tenté de faire tuer une femme innocente?
Rabbénou Yona (Shaaré Téchouva 3,111) répond que la Torah nous enseigne que c'est une plus grande faute d'embarrasser une personne que de la faire tuer, "car la douleur de l'humiliation est pire que la mort".
La michna (Pirké Avot 3,11) ajoute que celui qui embarrasse une personne en public "n'a pas de part dans le monde à Venir".
[le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon 2,17) se basant sur le Rambam (Hilkhot Téchouva 3,14), précise que cela n'est vrai uniquement pour celui qui agit ainsi de manière habituelle, et non si cela n'a lieu qu'une fois (très occasionnellement).]
Nos maîtres du moussar expliquent qu'il ne s'agit pas d'une punition, mais qu'une telle personne n'a aucun lien avec le monde à Venir (olam haba). Son essence est l'exact opposé des personnes qui méritent le monde à venir.
Quelqu'un qui se soucie si peu des sentiments d'une autre personne qu'il peut l'humilier publiquement est si éloigné de ce que désire Hachem qu'il n'aura rien avoir à faire avec Hachem dans le Monde à venir.
-> La guémara (Sotah 42a) nous dit que les personnes qui disent du lachon hara font partie de celles qui sont incapables de rencontrer la Ché'hina.
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-> issu du divré Torah : http://todahm.com/2023/08/22/une-torah-de-hessed
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-> Il existe une coutume répandue qui consiste à dire les 10 Rappels (zékhirot) que nous devons avoir quotidiennement, après la prière de cha'harit. Il s'agit de : le Shabbath, la sortie d'Egypte, le don de la Torah sur le mont Sinaï, la faute du Veau d'or, l'obligation d'exterminer notre ennemi juré Amalek, ...
Le 8e Rappel consiste à se souvenir comment Myriam a été punie pour avoir parlé du lachon ara à propos de son frère Moché.
Qu'y a-t-il de si fondamental avec toute parole de lachon ara pour qu'il soit compris avec les Rappels les plus importants du judaïsme et qu'il soit prononcé tous les jours?
Le rav Chatzkel Lévenstein en tire la leçon suivante :
"Le principe fondamental de toute chose est d'imiter Hachem, qui est la source de tout bien et de toute bonté. Mais le lachon ara est méchant, l'exact opposé du but recherché qui est de s'attacher à la bonté".
Ce principe est si important qu'il faut s'en souvenir tous les jours.
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+ L'exemple de Yossef :
-> Nos Sages nous disent que la femme de Potiphar a menacé Yossef de l'emprisonner, de le mutiler et même de le tuer s'il ne consentait pas à la regarder.
Le midrach (Tan'houma - Vayéchev 7) décrit comment elle lui parlait à plusieurs reprises tout au long de la journée pour essayer de le persuader et changeait même de vêtements 3 fois par jour "afin qu'il pose ses yeux sur elle".
Le midrach (Tan'houma Vayéchev 12) poursuit : "Lorsqu'elle lui parlait, il baissait le visage pour ne pas la regarder". En réponse, elle plaça sous son menton un rayon de fer qui le couperait s'il baissait la tête, mais il ne céda pas.
De plus, lorsque Yossef fut nommé commandant en second d'Egypte (après Pharaon), il fut exhibé dans tout le pays. Nos Sages (midrach Béréchit rabba 98,18) nous disent que toutes les femmes importantes d'Egypte se pressaient autour de lui pour le voir et le couvraient de vêtements et de bijoux coûteux "dans l'intention qu'il les regarde".
Yossef est resté fort et n'a pas levé les yeux, ne serait-ce qu'une seule fois, pour regarder.
Les commentaires soulignent l'extrême grandeur de sa résistance. Il était à des kilomètres de chez lui, dans un endroit où personne ne savait qui il était et où personne ne découvrirait jamais s'il avait péché. Il était jeune et extrêmement beau, au sommet de sa gloire. Après être devenu le commandant en second, il était puissant, riche et prospère, autant d'éléments qui conduisent souvent les gens à l'erreur.
Pourtant, Yossef était tellement imprégné de la sainteté héritée de ses ancêtres qu'il est resté ferme.
Grâce à son comportement, la sainteté a été insufflée au peuple juif en Egypte pour lui permettre de résister à toutes les tentations des yeux auxquelles ils seraient exposé par la suite (ce qui leur a été un mérite pour être délivrés d'Egypte).
=> Quelle a été l'erreur de Yossef? Pourquoi la sainteté de Yossef a-t-elle été soumise à des tests aussi extrêmes?
-> De manière fascinante, nos Sages (Tan'houma - Vayéchev 10) enseignent que c'est parce qu'il a parlé du lachon ara à propos de ses frères.
Il a dit à Yaakov qu'ils avaient jeté leur dévolu sur les filles non juives du pays. En retour, il fut mis à l'épreuve par des épreuves consistant à ne pas regarder des femmes interdites.
Nous avons cité plus haut le rav Yérou'ham Lévovitz, qui a déclaré qu'il ne serait jamais possible de parler de lachon ara à propos d'une autre personne s'il l'imaginait en train de lui crier d'avoir pitié d'elle et de ne pas l'avilir. Parler de lachon ara provient du trait de tsarout ayin, qui consiste à ne pas se concentrer pleinement sur l'autre personne et ses sensibilités.
De toute évidence, au niveau de Yossef, nous discutons d'un tsarout ayin et d'un lachon ara véritablement infime (les justes sont jugés sur l'épaisseur d'un cheveux).
Les commentaires décrivent les nombreuses justifications qu'il avait pour dire ce qu'il a fait, mais néanmoins, la perfection totale qu'Hachem exige d'aussi grands tsadikim que lui, était manquante.
Pour remédier à ce manque et le propulser vers la perfection totale, il a été soumis à d'énormes épreuves de garder ses yeux de mauvaises visions, en contrôlant ses yeux.
[de même qu'il a utilisé ses yeux pour voir du mal dans ses frères, au détriment de la sensibilité et d'être à leur place (ayin tov), alors en réparation il a dû utiliser yeux à ne pas voir de mauvaises choses (Potifar, les plus belles femmes d'Egypte courant après lui, ...)]
Son succès dans ces épreuves lui donna le ayin tova (bon œil) qu'Hachem recherchait pour l'implanter dans Son illustre peuple. [la descendance de Yossef n'est pas soumise au ayin ara! ]
La parole
+ La parole :
-> L'entrée du corps d'une personne par laquelle elle s'attache à la sainteté est la bouche.
Lorsqu'une personne prononce des paroles saintes, elle attire la sainteté en elle.
A l'inverse, si elle rend sa parole impure par le mensonge et le bavardage, et en particulier lorsqu'elle profère du lachon ara ou parle des justes de manière désobligeante, elle empêche la sainteté d'entrer en elle.
En fin de compte, cela l'amènera à corrompre l'alliance de la circoncision et à se plonger dans une spirale descendante de ténèbres spirituelles dans laquelle la sainteté ne peut pas entrer.
[Méor Enayim - Vayéra]
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-> Lorsqu'une personne prononce des paroles inutiles ou du lachon ara, ses paroles et son souffle s'élèvent vers le ciel et deviennent des forces accusatrices dans les royaumes spirituels.
Si, par la suite, elle prononce des paroles de Torah, ces paroles et ce souffle s'élèvent également.
Dans les royaumes spirituels, cependant, les paroles indésirables qu'il a prononcées précédemment ont encore un effet et bloquent, dans une certaine mesure au moins, les paroles de Torah qu'il récite, empêchant ses paroles d'être acceptées en haut.
[le Maggid de Mézéritch - Likouté Amarim]
-> La vitalité que D. accorde à une personne s'exprime dans son discours.
Lorsqu'une personne s'exprime de manière positive, sa parole s'élève vers le haut et suscite la parole de D.., pour ainsi dire, attirant une vitalité accrue pour cette personne.
En revanche, lorsqu'elle parle de manière indésirable, la vitalité qui lui est accordée s'exprime, mais ses paroles ne montent pas en haut et aucune vitalité nouvelle n'est générée pour elle. Il est donc possible que sa vitalité cesse complètement.
[Baal Chem Tov - Tsavaat haRivach]
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-> Nos Sages enseignent qu'une personne qui prononce des paroles inutiles enfreint un commandement positif, car il est écrit: "Tu parleras d'eux" (Vaét'hanan 6,7), "d'eux", et non pas "de choses inutiles".
Il en va de même pour les choses interdites. Si quelqu'un s'aperçoit qu'il a agi de la sorte, il doit se tourner vers D. pour faire téchouva.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov - Agra déPirka]
"Quiconque parle excessivement commet un faute" (guémara Béra'hot 4a). Le mot חטא ('hét) traduit par "faute", peut également signifier "manque".
Même lorsqu'on parle des paroles de la Torah avec les gens, le silence est préférable. En effet, dans le silence, on peut lier sa pensée à la grandeur de D., créant ainsi un lien plus profond que celui que l'on peut obtenir par la parole.
[Baal Chem Tov - Tsavaat haRivach]
-> Parler des réchaïm peut conduire à des pensées impures, car cela attire le mal dans le monde. Inversement, parler des attributs positifs des justes attire la bonté dans le monde.
[Dar'hé Tsadikim]
-> Parfois, il est souhaitable de ne pas mentionner du tout une mauvaise qualité ou une mauvaise personne, ni même d'en parler de façon péjorative.
En effet, en parlant d'eux, même négativement, on leur insuffle de la vitalité, et en les ignorant, on les prive de leur source d'alimentation.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dino - Agra déPirka - citant le rabbi Pin'has de Koritz]
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-> Lorsqu'une personne corrompt sa parole, elle corrompt également l'alliance de la circoncision.
[le Maggid de Koznitz - Avodat Israël]
-> Il est bien connu que si une personne protège sa bouche et sa langue des paroles mensongères, du lachon ara, des calomnies et autres, elle se gardera de ternir l'alliance de la circoncision.
Une personne qui compromet l'alliance de la langue en prononçant le type de paroles mentionnées ci-dessus compromettra également l'alliance de la circoncision.
[rabbi Avraham Yéhochoua d'Apt - Ohev Israël - Tétsavé]
-> Le Abir Yaakov (Tétsavé) fait remarquer que les mots : "pé" (bouche - פה) et "mila" (מילה - renvoyant au sexe masculin), ont la même guématria de 85.
Il existe 2 sortes de circoncision : celle de la bouche et celle du sexe, et l'intégrité de la 2e dépend de la 1ere.
Garder sa bouche de propos vains et des insanités, c'est garder la pureté de sa circoncision.
Lachon ara & fin du Temple (selon le Ben Ich ‘Haï)
+Lachon ara & fin du Temple (selon le Ben Ich 'Haï) :
-> Pendant les 40 années qui ont précédé la destruction du [second] Temple, les portes du sanctuaire du Temple s'ouvraient d'elles-mêmes [comme pour inviter l'ennemi à entrer (Rachi)].
Finalement, Rabbi Yo'hanan ben Zakaï les réprimanda. Il dit : "Sanctuaire, Sanctuaire, pourquoi faites-vous une chose aussi effrayante? Je sais qu'en fin de compte, vous serez détruits ..."
[guémara Yoma 39b]
-> Les portes du sanctuaire, lorsqu'elles sont fermées, se rejoignent et se touchent comme 2 lèvres.
Les portes s'ouvrent pour laisser entrevoir que le Temple sera détruit à cause du lachon ara.
Parce que le peuple a ouvert ses lèvres pour dire du mal, les portes du sanctuaire se sont ouvertes pour recevoir le feu qui devait le consumer.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]
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-> Qu'Hachem supprime toutes les lèvres douces [ou : divisées], la langue qui parle beaucoup (médabéret guédolot - מדברת גדלות). (Téhilim 12,4)
-> Le mot מדברת (parle), signifie également "conduit/entraîner" ; et réarrangées, les lettres de גדלות (beaucoup), forment ד גלות, (dalét galout - quatre exils) = pour suggérer que les fautes de la langue ont conduit/entraîné aux 4 exils d'Israël.
Le premier Temple a été détruit et le peuple exilé en raison de sa négligence dans l'étude de la Torah, comme il est écrit : "Pourquoi le pays a-t-il péri? Parce qu'ils ont abandonné ma Torah" (Yirmiyahou 9:11-11).
Le lachon ara a également joué un rôle : "Ils ont courbé leur langue, leur arc de mensonge ... Chaque voisin se répand en calomnies" (Yirmiyahou 9:2-3).
Le deuxième Temple a été détruit et le peuple exilé à cause d'une haine infondée et du lachon ara, comme l'illustre le récit de Kamtsa et Bar Kamtsa (Gittin 56a).
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]
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+ Kamtsa et Bar Kamtsa :
-> A cause de Kamtsa et de Bar Kamtsa, Jérusalem fut détruite.
Un homme, ami de Kamtsa et ennemi de Bar Kamtsa. Cet homme préparait un banquet. Il dit à son serviteur : "Va inviter Kamtsa".
Le serviteur alla inviter Bar Kamtsa.
L'homme trouva Bar Kamtsa assis à côté de son banquet.
Qu'est-ce que c'est? s'écria-t-il. "Tu es mon ennemi! Que veux-tu ici? Lève-toi et va-t'en!"
"Maintenant que je suis venu, dit Bar Kamtsa, laisse-moi rester. Je paierai ce que je mangerai et boirai."
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai la moitié de votre banquet", dit Bar Kamtsa.
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai tout votre banquet", dit Bar Kamtsa,
"Non!" dit l'hôte. Il saisit Bar Kamtsa et l'expulsa de force.
Bar Kamtsa alla dire à l'empereur romain : "Les juifs se sont rebellés contre toi."
"Quelle preuve y a-t-il? demanda l'empereur.
"Envoyez un sacrifice, dit Bar Kamtsa, et voyez s'ils l'offrent.
L'empereur envoya un veau de trois ans avec Bar Kamtsa. En chemin, Bar Kamtsa fit un défaut sur la lèvre du veau.
Les non-juifs n'empêchaient pas les animaux présentant une telle imperfection/défaut d'être sacrifiés, mais les juifs le faisaient.
Les Sages pensaient que le veau devait être sacrifié malgré tout, afin d'assurer la paix avec le gouvernement. Rabbi Zacharie ben Avkulas leur dit : "On dira que les animaux avec un défaut peuvent être offerts sur l'autel".
Ils pensaient que Bar Kamtsa devait être tué pour qu'il puisse ne s'en retournerait pas pour le dire.
Rabbi Zacharie leur dit : "On dira que quiconque souille un animal destiné à être sacrifié doit être mis à mort."
Bar Kamtsa envoya un message à l'empereur .... Celui-ci dépêcha Vespasien, qui vint assiéger Jérusalem pendant 3 ans....
Il y avait un groupe de zélotes [à Jérusalem]. Les Sages leur dirent : "Sortons [vers les Romains] et faisons la paix."
Les Zélotes ne laissèrent pas partir les Sages. Au contraire, ils dirent : "Sortons et combattons-les".
Les Sages dirent : "La parole ne sera pas fructueuse."
[guémara Guittin 56a]
=> b'h, nous allons voir quelques explications du Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) :
-> "À cause de Kamtsa et Bar Kamtsa, Jérusalem a été détruite" :
Cette déclaration n'est pas seulement une introduction à l'épisode qui suit. Elle donne une leçon à elle seule : Jérusalem a été détruite à cause d'une écoute imprudente. L'auditeur n'a pas fait la différence entre les mots "Kamtsa" et "Bar Kamtsa".
Choisissez vos mots avec soin. Comme le dit la mishna : "Sages, faites attention à vos paroles!" (Pirké Avot 1,11).
Écoutez aussi attentivement. Le fait de négliger un petit mot peut avoir des conséquences désastreuses.
-> Qu'a fait Kamtsa?
En tant qu'ami proche de l'hôte, Kamtsa aurait pu le convaincre de laisser Bar Kamtsa rester. En ne le faisant pas, il s'est rendu complice de l'infraction. En effet, si une personne est en mesure de protester contre la commission d'un péché mais ne le fait pas, le péché lui est attribué (guémara Shabbat 54b).
Ceci est particulièrement vrai selon l'opinion que Bar Kamtsa (littéralement : "fils de Kamtsa") était le fils de Kamtsa (selon le Maharcha). Le père, qui était certainement conscient des frictions entre son fils et l'hôte, aurait dû essayer de faire la paix entre eux. Il partage donc la responsabilité de la destruction de Jérusalem.
-> L'empereur a envoyé un veau de 3 ans :
Les événements qui ont conduit à la destruction de Jérusalem sont pleins d'allusions au lachon ara.
Le veau de l'empereur romain était âgé de 3 ans et le siège a duré 3 ans = autant d'indices du lachon ara, qui est assimilé aux 3 péchés capitaux (rabbi Yaakov 'Haïm).
Pendant le siège, l'approvisionnement en nourriture de la ville a été interrompu. Pour avoir péché avec leur bouche, les gens se sont vus refuser de la nourriture à mettre dans leur bouche.
-> "La parole ne sera pas fructueuse".
Pourquoi les Zélotes pensaient-ils pouvoir combattre l'armée romaine, pourtant largement supérieure ?
Ils avaient foi en la parole de notre Patriarche Its'hak : "La voix est la voix de Its'hak, ou les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22) = lorsque la voix d'Its'hak s'élève dans l'étude de la Torah, Essav n'a aucun pouvoir sur lui (midrach Béréchit rabba 65,16).
[A l'époque du Temple,] Jérusalem possédait de grands sages de la Michna et l'étude de la Torah y était très répandue. Les zélotes pensaient que cela leur garantirait le succès dans une guerre contre les descendants d'Essav, les Romains.
Ils se trompaient. La cause spirituelle du siège de Jérusalem était le lachon ara (guémara Guittin 55b).
Cette faute de la langue a paralysé le mérite de la mitsva de la langue (l'étude de la Torah) de sorte qu'elle n'a pas eu le pouvoir de vaincre les mains d'Essav.
Les Sages ont donc dit aux Zélotes : "La parole" (la promesse d'Its'hak) "n'aboutira pas".
Le lachon ara (2e partie – selon le Ben Ich ‘Haï)
+ Le lachon ara (2e partie - selon le Ben Ich 'Haï) :
-> "Telle est la loi de la métsora (Métsora 14,2) = du motsi chem ra. [guémara Arakhin 15b]
-> Dans les temps anciens, un fauteur était susceptible de contracter une mystérieuse maladie de la peau appelée tsara'at, qui révélait sa maladie spirituelle à tous.
La personne atteinte, appelée métsora, devait s'écrier : "Impur! Impur!" (Tazria 13,45).
Un métsora était souvent une personne qui parlait du lachon ara, comme notre guémara le déduit de la similitude des mots métsora et motsi (chem) ra (un calomniateur).
Lorsque le lachon ara est devenu courant (guémara Baba Batra 165a), Hachem a supprimé la tsara'at du monde, de peur qu'elle n'atteigne la majeure partie de la population.
Maintenant que la tsara'at a disparu, si nous parlons lachon ara, notre impureté ne sera peut-être pas connue des gens, mais elle le sera en haut lieu. Au ciel, nous crierons : "Impur! Impur!".
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 3 - HaGadol 3]
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-> Quiconque parle du lachon ara, des afflictions s'abattent sur lui. [guémara Arachin 15b]
-> Quelqu'un qui dit du lachon ara change l'ordre des lettres. En provoquant une dispute entre amis, il transforme לשון (lachon - langue), en נשול (chute - comme dans Ki Tavo 28,40 [יִשַּׁל - yichal]).
En ruinant un vase précieux : "les lèvres de la connaissance sont un vase précieux (yakar - יקר)" (Michlé 20:15), il transforme יקר (précieux), en l'impureté de (kéri - קרי).
Mesure pour mesure, disons ענג (oneg - plaisir), se transformera en נגע (nég - affliction), et les afflictions/souffrances s'abattront sur lui.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> Les afflictions sont dues à 7 choses : le lachon ara, l'effusion de sang, ... [guémara Arachin 16a]
-> La lachon ara est citée en premier parce que quiconque parle du lachon ara nie l'existence de D. (Arakhin 15b).
De même que l'interdiction de l'idolâtrie est le première des 10 Commandements, ainsi est le lachon ara la première des causes d'affliction.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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+ Se purifier du lachon ara par l'étude de la Torah :
-> Le Cohen ordonnera de prendre pour la personne purifiée deux oiseaux vivants et purs, du bois de cèdre, de la teinture cramoisie vers" (Métsora 14,4)
-> La purification de la métsora nous permet d'apprendre à nous purifier du mauvais penchant.
La teinture du ver cramoisi indique que la source de la décadence spirituelle est la mauvaise langue, cachée dans la bouche comme un ver dans une pomme pourrie.
Gardez votre langue pure et propre, et tout le reste suivra.
Les 2 oiseaux font allusion aux 2 lèvres, qui sont de la chair tendre et qui gazouillent comme un oiseau.
Le bois de cèdre fait référence aux dents, qui sont dures.
Utilisez vos lèvres et vos dents pour remplir leur mission : protéger la langue.
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Métsora]
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-> Et voici que l'affliction de la tsara'at est guérie de [ou : par] la tsarou'a. (Métsora 14,3)
-> Puisque la tsara'at frappe à cause d'une faute, la guérison exige un repentir sincère. La guérison doit venir "de la tsarou'a" = de la personne affligée elle-même. Elle doit vraiment, de son propre chef, regretter son lachon ara.
Le mot צָּרוּעַ (tsarou'a) a les mêmes lettres que עצור (enfermé).
L'affliction est guérie "par le עצור", par l'enfermement. Dans le cadre du processus de purification, les Cohanim l'ont enfermé (Tazria 13,21) pour rectifier sa mauvaise habitude d'aller d'un endroit à l'autre en parlant de lachon ara (Alchikh haKadoch).
S'enfermer dans le beit midrash (maison d'étude) pour étudier la Torah est également appelé emfermement (voir I Chmouël 21,8). Cela aussi guérit la tzarou'a.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Taharot]
-> L'impureté du lachon ara commence par la langue, comme il est écrit : "Si un homme a dans la peau de sa chair" (Tazria 13,2) = dans la langue, qui est toute chair et non os. Et c'est par la langue qu'elle est guérie, comme il est écrit : "La guérison de la langue, c'est l'arbre de vie" (Michlé 15,4), c'est-à-dire la Torah (Michlé 3,18).
La langue est guérie par l'étude de la Torah à haute voix.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Tazria]
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-> Le Cohen prendra du sang de la victime et en mettra sur le milieu de l'oreille droite de la personne à purifier, sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit. (Métsora 14,14)
-> Le Ben Ich 'Haï (drouchim Taharot) explique :
Le lachon ara se guérit par l'étude de la loi orale, qui dépend de l'écoute d'un maître.
Le Cohen place donc le sang de l'offrande de culpabilité sur l'oreille du métsora. L'oreille droite est choisie parce que "de sa main droite, il leur présenta la Torah ardente" (Vézot haBéra'ha 33,2).
L'étude de la Torah plaît à Hachem lorsqu'elle conduit à l'accomplissement des mitsvot. Les mains le font. C'est pourquoi le Cohen met du sang sur la main du métsora.
Pour que notre étude de la Torah soit acceptée, nous devons nous séparer du mal ; sinon, nous ne faisons que vaporiser du parfum sur des ordures nauséabondes.
Nous devons être particulièrement attentifs aux fautes que les gens prennent à la légère, ou comme le disent nos Sages, qu'ils "foulent aux pieds". Le Cohen dépose donc du sang sur le pied de la métsora.
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-> Ceci (zot - זאת) sera la loi du métsora le jour de sa purification. (Métsora 14,2)
-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Taharot) commente :
Ceux qui disent du lachon ara disent : "Nous rendrons notre langue puissante. Nos lèvres sont avec nous. Qui est notre maître?" (Téhilim 12,5).
Ils pèchent avec les 7 lettres de לשון (lachon - langue), et maintenant שפה (chafa - lèvre).
En combinant ces ז את, (zaïn ot - sept lettres), on obtient זאת (zot - ceci) une allusion à la Torah, comme il est écrit : "Ceci (זֹאת) est la Torah que Moché a placée devant les Bné Israël" (Vaét'hanan 4,44 ; guémara Avoda Zarah 2b).
Les 7 Livres de la Torah, dont il est écrit : "La sagesse a bâti sa maison, elle a taillé ses 7 piliers" (Michlé 9,1), expient le péché des 7 lettres.
[le livre de Bamidbar est divisé en trois par les versets qui constituent techniquement un livre séparé]
[...]
Parce qu'il a péché par la parole, il doit garder le silence autant que possible, même dans les domaines autorisés, mais sa voix doit résonner dans l'étude de la Torah jour et nuit. Car la parole est guérie par la Torah, dont les mots "sont la vie de ceux qui les énoncent" (Michlé 4,22 ; guémara Erouvin 54a).
Puisque les Cohanim enseignaient la Torah au peuple, "on l'amènera au Cohen" pour qu'il apprenne. (suite du verset : "il sera amené au Cohen" - Métsora 14,2).
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-> Le Guéhinam s'approfondit pour celui qui profane sa bouche.
[guémara Shabbat 33a]
-> Qu'est-ce que l'approfondissement du Guéhinam fait au fauteur?
Parfois, les âmes des justes sont conduites près de l'entrée du Guéhinam afin d'attirer les âmes vers l'extérieur (Séfer haLikoutim 75). L'âme du tsadik apporte alors un certain soulagement aux réchaïm dans le Guéhinom, tout comme une personne souffrant d'un soleil brûlant apprécie l'ombre projetée par un passant.
Mais une personne qui est profondément enfoncée dans le Guéhinam est loin de son entrée et n'obtient aucun soulagement du passage du tsadik.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
Le lachon ara (selon le Ben Ich ‘Haï)
+ Le lachon ara (selon le Ben Ich 'Haï) :
-> Que signifie "la mort et la vie sont dans la main de la langue" (mavét vé'haïm béyad lachon - Michlé 18,21)? La langue a-t-elle une main?
Cela nous dit : Tout comme la main tue, la langue tue aussi.
Peut-être la langue ne tue-t-elle que ce qui se trouve à côté d'elle, comme le fait la main?
C'est pourquoi il est écrit : "leur langue est une flèche aiguisée" (Yirmiyahou 9,7).
[guémara Arakhin 15b]
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben yéhoyada) écrit :
Les armes à feu et les flèches tuent toutes deux de loin. Mais les armes à feu produisent une forte détonation et une rafale de feu ; les flèches sont silencieuses et sans feu.
La langue est comme une flèche. Elle peut déclencher une remarque apparemment innocente qui fait de graves dommages
C'est pourquoi dire du mal des gens est appelé "lachon ara" (la mauvaise langue), plutôt que "les mauvaises lèvres". En effet, les lèvres sont visibles, mais la langue est cachée.
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-> La langue tue 3 personnes : celui qui parle, celui qui écoute et la personne dont on parle.
[guémara Arachine 15b]
Le Baal Chem Tov commente : il s’agit d’une mort spirituelle, ce qui est plus grave encore qu’un meurtre matériel.
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-> "Qu'est-ce qu'Il pourrait te donner, ou qu'est-ce qu'Il pourrait t'ajouter, ô langue trompeuse" (Téhilim 120,3).
Hachem dit à la langue : "Tous les autres membres d'une personne sont droits, mais toi tu es couché [horizontalement]. Tous les autres membres d'une personne sont externes, mais toi, tu es interne.
De plus, je t'ai entourée de 2 murs, l'un d'os [les dents], et l'autre de chair [les lèvres].
Que vous donnera-t-on et que fera-t-on de plus pour vous, pour vous [empêcher de parler] avec la langue d'une manière trompeuse?
[guémara Arakhin 15b]
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Pourquoi D. a-t-il entouré la langue d'une paroi d'os (dents) et d'une autre de chair (lèvres)?
L'os est dur ; il fait allusion à la dureté du châtiment dans le Guéhinam.
La chair fait allusion à la récompense du monde à venir, lorsque "toute chair viendra se prosterner devant moi" (Yéchayahou 66,3).
Une personne qui parle contre son voisin acquiert les fautes de son voisin, pour lesquels elle sera punie dans le Guéhinam ; et elle transfère ses propres mitsvot à son voisin, qui en sera récompensé dans le monde à venir.
[ selon certains, il s'applique à celui qui dit du lachon ara de manière fréquente : "le meilleur des médecins est digne du guéhinam" (guémara Kidouchin 82a).
En effet, d'un côté il va retirer tout ce qui est mauvais chez une personne (ses fautes) et d'un autre il va lui donner tout ce qu'il a de bon en lui (ses mitsvot). C'est un super médecin car il donne de la vie éternelle, spirituelle.
Mais cependant il devra rendre des comptes pour le lachon ara fréquent qu'il a pu dire, et c'est une faute tellement grave qu'il "est digne du guéhinam". ]
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-> Dans les jours à venir, tous les animaux se rassembleront et viendront vers le serpent. Ils lui diront : "Le lion se nourrit et mange, le loup se nourrit et mange. Et toi, que gagnes-tu [à tuer des hommes]?"
Il leur répondra : "Le maître de la langue n'a pas d'avantage" (Kohélet 10,11)."
[guémara Taanit 8a]
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
La langue appartient à D. ; la parole ne peut être créée que par Lui.
Même si un homme produisait un nouvel être humain à l'aide de formules kabbalistiques du Sefer Yétsira, il ne serait pas en mesure de doter cet être du pouvoir de la parole. C'est ainsi qu'il est écrit : "Tu te souviendras d'Hachem, ton D., car c'est Lui qui te donne le pouvoir" = le pouvoir de la parole ; "de faire de grandes choses" (Ekev 8,18).
C'est pourquoi le mot לשון,(lachon - langue), a la même guématria que שכינה (Chékhina - la Présence divine). [lachon = 386 et Chékhina = 385, égaux selon le kollel (rajout de 1 pour le mot) ]
Parler du lachon ara souille la langue et enlève l'aspect Divin de celle-ci.
La langue n'est plus appelée celle de D., mais celle de celui qui parle ; il est maintenant le "propriétaire de la langue".
En termes de guématria, dire du lachon ara retire le כח (koa'h - le pouvoir - valeur = 28), de la לשון (lachon - la langue - valeur = 386). Il reste donc 386-28, soit : נחש (na'hach - le serpent - valeur =358).
Le propriétaire de la langue est alors devenu comme un serpent. [puisque n'ayant plus de Divinité, alors elle laisse la place aux forces du mal (symbolisé par le serpent). ]
C'est pourquoi le serpent répond aux autres animaux : "Le propriétaire de la langue n'a pas d'avantage" = celui qui dit du lachon ara n'a pas d'avantage numérique sur moi. Pourquoi donc me demandez-vous : "Quel bénéfice tirez-vous du fait de tuer des hommes?"
Il y a un autre "serpent" qui tue des hommes [avec sa langue] bien qu'il n'en tire aucun avantage. Allez lui demander!
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-> Une personne qui parle lachon ara mérite d'être lapidée.
[guémara Arakhin 15b]
-> Le lachon ara retire l'illumination divine qui doit atteindre les mondes inférieurs. [selon le Arizal]
Les lettres de סילוק "enlever/retirer", sont également les lettres de יסקל (il sera lapidé).
La lapidation serait donc une punition appropriée pour le lachon ara.
Les mots supplémentaires "avec des pierres" indiquent qu'il aurait dû garder un silence de pierre.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> La veille du 14 Nissan, le 'hamets est vérifié à la lumière d'une bougie. [guémara Pessa'him 2a]
-> Le 'hamets représente le mal qui est en nous. De même que nous vérifions la présence de 'hamets dans nos maisons et que nous l'enlevons, nous devons vérifier nos actes, nos traits de caractère et nos paroles pour y déceler le mal et l'enlever.
Cette vérification se fait "à la lumière d'une bougie" = à la lumière de la leçon de la bougie. Avec un peu de souffle, une personne peut éteindre une bougie.
"La bougie d'Hachem est l'âme de l'homme" (Michlé 20,27).
=> Avec un peu de lachon ara provenant de son souffle, une personne peut éteindre sa propre âme.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil - haGadol 5]
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-> Si une personne parle du lachon ara, c'est comme si elle niait la croyance fondamentale en D.
[kfar ba'ikar - כפר בעיקר - littéralement : nie dans le עיקר].
[guémara Arakhin 15b]
-> Selon le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada)
Pour empêcher la langue de dire du lachon ara, Hachem a fait un mur composé de 16 dents sur la mâchoire supérieure et de 16 sur la mâchoire inférieure, comme l'indique la lettre alef (א). En coupant א en deux verticalement, on obtient 2 séries de י (youd=10) et de ו (vav=6), soit 16 sur la partie supérieure de la lettre et16 sur la partie inférieure (Sha'ar HaMitzvot, Ekev).
La même allusion se trouve "dans le עיקר". A l'intérieur des lettres écrites pleinement de ce mot : עין יוד קוף ריש (soit : י ו ו י) se trouvent deux séries de yud et de vav, l'une pour les dents supérieures et l'autre pour les dents inférieures.
En prononçant du lachon ara, une personne nie que D. a créé un mur de dents pour protéger sa langue.
[la lettre aléf fait référence au "Aloufo Chel Olam" (le Maître du Monde), et aux 32 dents d'un adulte humain.
On a vu précédemment que : "parler du lachon ara souille la langue et enlève l'aspect Divin de celle-ci."
On voit maintenant que dire du lachon ara c'est faire abstraction de la raison de la présence des dents, en reniant notre foi en Hachem par le fait de préférer servir notre égo. On va abattre les murs de protection érigés par D. (comme si cela n'était rien!), pour nous ériger au-dessus des autres par notre lachon ara (ex: on va détruire autrui par des mots pour mieux se sentir important).
Si on a une vraie émouna, on sait que tout vient de D., qu'absolument rien ne peut nous arriver si Hachem n'a pas émis un décret le permettant. Si on a une vraie émouna, on a conscience qu'en chaque juif il y a une partie d'Hachem qui restera toujours pure, et donc s'en prendre à autrui, c'est aussi s'en prendre à Hachem, et aussi que chaque juif (dont moi) a beaucoup de valeur et d'importance ...
Ainsi, notre émouna est ce mur qui doit empêcher notre bouche de s'ouvrir pour dire du lachon ara, car nous n'avons alors aucune raison valable de le faire. (ex: pourquoi dire du mal d'autrui pour me valoriser si j'ai conscience de ma valeur intérieure ; pourquoi dire du mal de peur qu'on me nuise car personne ne peut rien me faire sans que D. ne le permette, ... ) ]
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-> Le corps de l'homme possède un certain nombre d'ouvertures, dont deux seulement ont une "porte" qui s'ouvre et qui se ferme. Les yeux ont des paupières et la langue a des lèvres, et ce afin que l'homme les garde soigneusement.
"Passez, passez les portes" (Yéchayahou 62,10) = passez pour améliorer, vérifier et garder les deux ouvertures qui ont des portes, à savoir les yeux et la bouche.
[Ben Ich 'Haï - Birkat ha'Haïm - haftara Nitsavim]
[on protège ce qui a de la valeur. En ce sens, nos yeux et notre bouche ont un impact majeur que ce soit en bien ou en mal, ce qui nécessite une porte de protection (paupières, lèvres).
Libre arbitre oblige nous n'avons pas conscience de l'impact fou d'un mot, d'une fois où l'on évite de voir une chose interdite, ... ]
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+ Gagner la guerre en se préservant du lachon ara :
-> Les officiers ... dirent à Moché : "Tes serviteurs ont compté [littéralement : ils ont levé la tête] des hommes de guerre qui sont dans [ou : sur] nos mains, et il ne manque pas un seul d'entre nous" (Matot 31,48-49)
-> Selon le Ben Ich 'Haï (drouchim Matot) :
Au temps de Saül et de David, le peuple juif servait uniquement Hachem, mais comme il y avait du lachon ara parmi eux, ils tombaient au combat.
À l'époque d'A'hav, le peuple servait des idoles, mais il n'y avait pas de lachon ara parmi eux : Lorsque Izével voulut tuer tous les prophètes de D., Ovadia en cacha une centaine dans 2 grottes et leur donna à manger et à boire, mais personne n'en informa A'hav. C'est pourquoi ils furent victorieux au combat (guémara Yéroushalmi Pea 1,1).
La victoire dépend non seulement du fait de préserver notre bouche du lachon ara, mais aussi de nos oreilles, par exemple en y mettant nos doigts.
[Ainsi notre verset : ] Ces "hommes de guerre qui sont sur notre main" combattent le mauvais penchant.
Après la guerre contre Midiyan, les officiers ont dit à Moché : "Tes serviteurs ont levé la tête des hommes de guerre qui sont sur notre main, et il ne manque aucun d'entre nous" = parce que nous avons levé le bout de nos doigts vers nos oreilles (n'écoutant aucun lachon ara), nous sommes tous revenus sains et saufs de la bataille.
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+ L'exemple de Doeg :
-> Rabbi Its'hak dit : Quelle est la signification de ce qui est écrit : "Il a avalé des richesses et il les vomira, D. les chassera de son ventre?" (Iyov 20,15)?
David a dit devant Hachem : Maître de l'univers, que Doeg meure. D. lui dit : "Il a avalé des richesses et il les vomira". [ = Il est rempli de Torah et de sagesse ; attendez qu'il oublie ce qu'il a appris.]
David a dit devant lui : "D. les chassera de son ventre". [ = D. peut lui retirer sa connaissance de la Torah avant qu'il ne l'oublie de lui-même] ...
[guémara Sanhédrin 106b]
-> Doeg, chef du Sanhédrin à l'époque de Saül, était l'un des plus grands adversaires de David.
Son lachon ara a conduit Saül à accuser le Cohen gadol A'himélékh et ses proches d'avoir aidé David à se rebeller. Saül ordonna leur mise à mort, ce qui amena Doeg à tuer A'himélekh et tous les Cohanim de Nob (I Shmouël 21-22).
L'effusion de sang et le lachon ara proviennent des forces du mal, appelées élilim, "pseudo-dieux", comme dans : "tous les dieux des nations sont des élilim" (Téhilim 96,5).
L'oubli de notre étude de Torah provient également des élilim.
C'est pour cela que David a demandé à D. de bannir l'apprentissage de la Torah de Doeg (דואג) "de son ventre", car lorsque l'on prend la lettre du milieu (ventre) des lettres de son prénom écrites pleinement : דלת ואו אלף גימל , on a : élilim (אלילם).
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
-> Rabbi Yoḥanan dit : "Trois anges destructeurs ont rencontré Doeg : un qui lui fit oublier son savoir en Torah, un qui brûla son âme, et un qui dispersa les cendres de son âme dans les synagogues et les maisons d'étude [pour qu'elles soient piétinées par les justes].
[guémara Sanhédrin 106b]
-> Le lachon ara étant l'équivalent 3 fautes cardinales : l’idolâtrie, l'immoralité et le meurtre (guémara Ara'hin 15b), Doeg a créé 3 anges de la destruction, un pour chacun de ces 3 péchés capitaux, qui sont venus le punir.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
[ainsi, bien qu'en apparence on ne fait rien de grave (ça va, je fais que bouger la bouche et brasser de l'air), en réalité le lachon ara c'est prendre et alimenter les forces du mal.
De plus, pour appréhender sa gravité on doit cumuler les 3 fautes capitales, et cela se matérialise par générer 3 anges de destruction qui vont venir nous punir pour cela.
Plus on se sensibilise sur la gravité du lachon ara, plus on comprend qu'on a plus à perdre à le dire que de se retenir de le dire. ]
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-> Tu feras sur son bord des grenades bleues, pourpres et écarlates, tout autour de son bord, et des clochettes d'or entre elles, tout autour. (Tétsavé 28,33)
-> La robe du Cohen gadol, avec ses cloches en or et ses grenades multicolores, expie le lachon ara.
"[Que les cloches], qui émettent leur voix, viennent et expient la voix" (guémara Zéva'him 88b).
Les cloches font référence à celui qui dit du lachon ara, dont la voix résonne comme une cloche. Elles sont en or. Les lettres de זהב (zahav - or), diminuent en valeur numérique (zaïn=7 ; hé=5 ; beit=2), tout comme l'estime de celui qui dit du lachon ara qui diminue aux yeux de ses auditeurs.
Les mêmes lettres peuvent être réarrangées pour former הזב (azav), une forme d'impureté séminale.
La violation de l'alliance de la langue entraîne la violation de l'alliance de la circoncision
La grenade tissée de 3 types de fils (bleu, violet et écarlate) à côté de chaque cloche d'or indiquait que le lachon ara est aussi grave que les 3 péchés capitaux réunis (guémara Arachin 15b).
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Tétsavé]
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-> Le roi David dit à Hachem : "Pardonne-moi [pour l'épisode de Batchéva]."
D. a dit : "Tu es pardonné."
David dit : "Fais-moi un signe ..."
Lorsque Salomon a consacré le Temple nouvellement construit, il essaya de faire entrer l'Arche dans le Saint des Saints, mais les portes restèrent collées ensemble. Salomon prononça 24 prières, mais il ne fut pas exaucé ...
Il dit alors : "Hachem ... souviens-toi de la piété de David, ton serviteur" (II Divré haYamim 6,42), et il fut immédiatement exaucé.
A ce moment-là, les visages des ennemis de David devinrent comme le fond d'une marmite, et tout le monde sut que Hachem, avait pardonné à David.
[guémara Shabbat 30a]
-> Le Ben Ich 'Haï
Lorsque les détracteurs du roi David virent que les portes du Temple, qui ne s'ouvraient pas pour la gloire de D., s'ouvraient pour la piété de David, leurs visages devinrent noirs, non pas comme de l'encre ou de la poix/goudron, mais "comme le fond d'une marmite".
Le fond d'une marmite devient noir à cause de la fumée, une allusion au lachon ara, qui émerge dans l'air chaud de la respiration d'une personne.
Cela laisse entendre que leurs visages se sont noircis à cause de leur lachon ara.
[d'une certaine façon, cette guémara nous montre un aperçu de la réalité d'une personne qui dit du lachon ara. Dans ce monde, à nos yeux tout est normal, elle a le même visage que tout le monde.
Imaginons la honte que nous aurons dans le monde de Vérité, lorsque nous revêtirons nos habits de lumière, et que nous aurons pour l'éternité une apparence de "fond de marmite", car notre lachon ara aura tellement réduit de choses en fumée (directement nous-même, mais aussi indirectement dans le monde environnement [en ayant donné de la force au mal destructeur]).
Ainsi, on fait le beau par notre lachon ara dans ce monde, mais dans le monde à Venir ce même lachon ara va nous salir/amocher la vie. ]
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+ Les chiens :
-> Personne n'est plus pauvre que le chien.
[guémara Shabbat 155b]
-> Selon le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) :
Une personne qui dit du lachon ara est comparée à un chien (midrach Yalkout Chimoni - Devarim 23,933).
Il mérite d'être jeté aux chiens, comme nous l'apprend la proximité des versets : "Tu ne feras pas de fausse déclaration" (Michpatim 23,1) et "Tu le jetteras aux chiens" (Michpatim 22,30 ; guémara Pessahim 118a).
Il peut être puni par une réincarnation dans un chien, d'où l'appel : "Sauvez mon âme du chien" (Psaumes 22,21 ; Séfer 'Haredim ch.33).
Personne n'est plus pauvre que lui [qui a dit du lachon ara], car toutes ses mitsvot et tous ses mérites sont retirés et donnés à la personne à laquelle il a "aboyé".
-> Cinq choses ont été dites à propos d'un chien enragé. Sa gueule est ouverte, sa salive coule, ses oreilles traînent, sa queue repose entre ses cuisses et il marche sur le bord de la route.
Certains disent : Il aboie aussi sans qu'on entende sa voix.
-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) explique :
Ceux qui disent du lachon ara et qui sont inconscients des conséquences de leurs paroles, ils sont comme des chiens enragés :
- "Sa bouche est ouverte" = il parle constamment du lachon ara.
- "Sa salive coule" = ses mensonges sont évidents pour tous.
- "Ses oreilles traînent [c'est-à-dire sont longues]" = il est toujours à l'écoute de ce qui se passe dans l'espoir de recueillir des bribes de ragots à répéter.
- "Sa queue [zanav -> apparenté à zav, type d'impureté séminale] repose entre ses cuisses" = en souillant l'alliance de la langue, il souille également l'alliance de la circoncision.
- "Et il marche sur le bord de la route" = il fait son travail de manière cachée pour éviter la vengeance de ceux qu'il a calomniés.
- "Certains disent : Il aboie aussi sans qu'on l'entende" = il met aussi par écrit le lachon ara.
Dire des mots qui blessent (selon le Ben Ich ‘Haï)
+ Dire des mots qui blessent (selon le Ben Ich 'Haï) :
-> Rav 'Hisda dit : Toutes les portes du Ciel sont susceptibles d'être verrouillées, à l'exception des portes de la prière d'une victime de mots blessants ...
Rabbi Elazar dit : en réponse à toutes les fautes, Hachem punit l'auteur au moyen d'un agent, sauf pour lorsque quelqu'un a été blessé verbalement ... c'est Hachem lui-même qui inflige le châtiment ...
Rabbi Abbahou dit : Il y a 3 péchés devant lesquels le rideau [hapargod] entre le monde et la Présence divine n'est pas fermé ; leurs péchés atteignent [directement] la Présence divine. Il s'agit des fautes suivantes : le fait de blesser quelqu'un verbalement, le vol et l'adoration des idoles.
[guémara Baba Métsia 59a]
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-> Celui qui fait honte à son prochain en public, c'est comme s'il versait du sang [damim - littéralement : sangs].
[guémara Bava Metzia 58b]
-> Pourquoi la guémara parle-t-elle de "sang" (damim) au pluriel?
Le fait d'humilier une personne en public, ne serait-ce qu'une fois, fait couler son sang plusieurs fois : chaque fois qu'elle se souvient de l'incident ou qu'elle voit ceux qui en ont été témoins.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> Celui qui fait honte à son prochain en public au point de le faire pâlir, c'est comme s'il versait du sang ... car nous voyons que le rouge quitte son visage et il est remplacé par du blanc (de la pâleur).
[guémara Bava Metzia 58b]
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 3 , téchouva 3) écrit :
Un jour, un homme pieux fut insulté à la synagogue. Lorsqu'il rentra chez lui, il envoya à l'insulteur un panier de raisins en guise de cadeau, avec le message suivant : "Vous m'avez offert aujourd'hui un panier rempli de vos mitsvot. Moi aussi, je te présente un panier bien garni" ('Hovot haLévavot - Shaar haKeni'ah 7).
Pourquoi, si Réouven insulte et embarrasse Shimon, les mitsvot de Réouven vont-elles à Shimon et les fautes de Shimon à Réouven?
Le rouge représente les péchés, et le blanc représente les mitsvot, comme dans : "Si vos péchés sont comme l'écarlate, ils deviendront blancs comme la neige" (Yéchayahou 1,18).
Lorsque Réouven fait honte à Shimon, il remplace le rouge du visage de Shimon par du blanc. Mesure pour mesure, le rouge des péchés de Shimon remplacera le blanc des mitsvot dans l'âme de Réouven.
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-> Une personne devrait entrer dans une fournaise ardente plutôt que de faire honte à son ami publiquement.
Comment le savons-nous? Par Tamar, comme il est écrit : "Elle fut enlevée" (Vayéchev 38,25).
[guémara Kétoubot 67b ; Sota 10b]
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Tamar a été reconnue coupable d'immoralité et emmenée au bûcher. Elle aurait pu se sauver en révélant que Yéhouda était responsable de sa grossesse, mais elle a préféré mourir plutôt que de l'exposer à la honte publique. À la dernière minute, Yéhouda s'est rendu compte qu'il était responsable, il l'a alors admis publiquement et l'a sauvée.
Tamar nous apprend à ne pas faire honte publiquement aux autres, quelles que soient les conséquences personnelles. Il vaut mieux entrer dans un feu rouge que de faire disparaître le rouge du visage de notre prochain en lui faisant honte (la pâleur vient prendre la place de la couleur rougeâtre de notre peau).
Les juifs de Terre sainte étaient particulièrement attentifs à ce sujet (guémara Baba Métsia 58b).
C'est pour cela qu'ils sont loués : "Votre grande taille ressemble à Tamar, et que tu te jettes dans un feu dévorant" (זֹאת קוֹמָתֵךְ דָּמְתָה לְתָמָר, וְשָׁדַיִךְ לְאַשְׁכֹּלוֹת - Chir haChrim 7,8) = comme Tamar, vous êtes prêt à être jeté dans le feu plutôt que de faire honte aux autres.
[en araméen שדי signifie "jeter", ainsi שדיך (chadayi'h) signifie : ton jet, ton lancer. ]
[si nous voulons vaincre notre tendance naturelle à blesser autrui par nos paroles, nous devons travailler à nous sensibiliser sur sa gravité. On doit vraiment s'imaginer qu'il nous est préférable de se donner la mort en brûlant dans le feu (avec les douleurs atroces que cela engendre!), plutôt que de faire honte à notre prochain.
Alors oui c'est dur de se retenir de dire quelque chose de désagréable à autrui (on aime avoir le dernier mot, répondre pour ne pas avoir notre égo blessé/inférieur), mais faisons-le par amour pour notre papa commun Hachem, et parce que cela reste moins douloureux que de brûler par le feu! ]
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-> En Terre sainte, qu'est-ce qu'ils veillent particulièrement à éviter?
De faire honte aux gens et de les faire pâlir.
[guémara Baba Métsia 58b]
-> Pourquoi est-ce spécifique à la Terre d'Israël?
Deux anges sont chargés de la mort. Celui qui est chargé de la Diaspora est du côté du Mal ; celui qui est chargé de la Terre sainte ne l'est pas ('Hessed léAvraham).
L'effusion de sang suscite la jalousie de ces anges.
Ils disent : "Prendre des vies est notre métier. Comment l'homme ose-t-il empiéter sur notre domaine?"
Et faire honte aux gens revient à verser leur sang.
Les juifs de Terre Sainte craignaient que le mauvais ange ne dise : "Les habitants de la Terre Sainte ont empiété sur mon domaine ; je vais empiéter sur le leur et entrer dans leur Terre".
C'est pourquoi ils étaient particulièrement attentifs à ne pas faire honte aux gens.
[guémara Ben Yéhoyada]
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-> Celui qui blesse son ami, même verbalement, doit l'apaiser, comme il est écrit : "Mon fils, si tu deviens le garant de ton prochain ... si tu es pris par les paroles de ta bouche ... fais ceci, maintenant, mon fils, et sauve-toi ... : Va, humilie-toi et apaise ton prochain" (Michlé 6,1-3).
-> Quel est le rapport entre l'obligation financière d'un garant et la violence verbale?
Une personne qui se porte garante d'un prêt par la seule parole, sans même une poignée de main, est légalement tenue de payer en cas de défaillance de son ami (Choul'han Aroukh - 'Hochen Michpat 129:2).
Cela montre que les mots ont des conséquences. Ainsi, une personne qui blesse son ami verbalement ne peut pas dire : "Quelle importance? Ce n'était que des mots!"
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
[de même que des mots peuvent avoir des conséquences financières conséquentes et concrètes, de même des mots blessants peuvent avoir des conséquences dramatiques.
Dans les affaires on se dit : "une parole c'est une parole" (ça vaut tous les contrats!), mais notre yétser ara met en nous l'idée : ça va ce n'est que des paroles, c'est juste du vent, il n'a qu'à pas être si susceptible, c'est la vie/tout le monde fait ça ... (légitiment de faire ce qu'on veut avec notre parole!). ]
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-> "Allons-y et retournons à Hachem" (Hochéa 6,1)
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 3, téchouva 3) enseigne :
L'insulte, la honte et le lachon ara sont malheureusement des fautes courantes. Commencez votre repentir par eux.
"Allons-y et retournons à Hachem" = allez voir les personnes contre lesquelles vous avez péché et présentez-leur vos excuses ; puis "revenez à Hachem".
Même Yom Kippour n'expie pas tant que nous n'avons pas apaisé notre prochain (guémara Yoma 85b).
Ce n'est qu'après avoir obtenu le pardon des hommes que nous pouvons demander le pardon de D.