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Chaque mot de bonté, chaque mot de Torah ou de prière, crée un ange Défenseur céleste pour celui qui le prononce.
Chaque mot blessant, chaque mot de lachon hara ou de mensonge, crée un ange Accusateur.
[rabbi Avraham Azoulai - 1570-1643 ]

Selon le Arizal (voir chaar Roua'h haKadoch 1), une personne doit croire que sa parole fait plaisir à Hachem et apporte des résultats positifs pour le peuple juif.
S'il croit cela, il veillera à ne pas dire de mots interdits ou inutiles, il parlera favorablement de ses concitoyens juifs et il ne s'engagera que dans des discussions sur la Torah.

Lorsqu'une personne agit de la sorte, il est évident que sa parole fait plaisir à Hachem, et à son tour, D. lui obéit. Ainsi, la parole d'une personne (ex: quand elle priera) engendre de bonnes choses.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vaéra 7,9]

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=> lorsque nous affinons notre pouvoir de parole, Hachem exauce nos souhaits

Avant qu'une personne ne dise quelque chose, elle devrait d'abord considérer l'exaltation et la grandeur d'Hachem. Cela l'amènera à aimer et à craindre le nom de D., puis à vivre une expérience pleine de passion du Divin.
C'est ainsi qu'elle suscite la bienveillance de D. dans le monde.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Noa'h 6,15]

=> En imprégnant nos paroles de la conscience d'Hachem, nous pouvons susciter la bienveillance de D.

Le machia'h ne peut pas venir tant que nous n'avons pas éradiquer le lachon ara et les disputes, qui sont parmi nous.
[Gaon de Vilna - Adéret Eliyahou - paracha Dévarim]

Dire du lachon ara = le contraire de remercier Hachem

+ Dire du lachon ara = le contraire de remercier Hachem :

-> Le rav Weinfeld (Kountres ouvéYom Sim'hatkhem p.52) explique que la racine du lachon ara étant la négativité, son opposé est la positivité.
Seule une personne ayant une attitude positive peut remercier Hachem pour toutes les choses extraordinaires qu'Il lui donne.

Nous avons tous du mal à naturellement rester optimistes. Avec très peu d'efforts, nous pouvons remarquer toutes les bonnes choses que nous avons dans la vie. Pourtant, nous perdons facilement notre concentration et commençons à pinailler, voire à interpréter à tort un élément positif comme étant négatif (ex: disant du lachon ara).
C'est à nous de choisir la bonne perspective.

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 3,217) compare la personne qui parle du lachon ara à une mouche.
Bien qu'elle puisse atterrir n'importe où sur un immense et magnifique comptoir en marbre, la mouche se dirige directement vers la petite tâche sale où de la nourriture s'est renversée.
De la même manière, il y a tant de bonnes choses sur lesquelles se concentrer dans n'importe quelle situation, mais certaines personnes se focalisent sur les mauvaises.

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si’hot Moussar 5731:22) enseigne que la faute des explorateurs dans le désert n'était pas leur mauvaise parole, mais plutôt leur mauvais œil, la perspective négative qui les poussait à parler de manière négative.
Ce sont les 40 jours passés à recueillir toutes les informations négatives possibles qui ont scellé leur destin.
Par exemple, les meraglim ont décrit la terre d'Israël comme étant "une terre qui consume ses habitants" (Chéla'h Lé'ha 13,32). Rachi explique que partout où ils se sont tournés, ils ont vu des gens enterrer leurs morts. Hachem a délibérément préoccupé les habitants avec des funérailles, poursuit Rachi, afin que personne ne remarque la mission d'espionnage.
Pourtant, la perspective négative des explorateurs les a conduits à transformer ces événements, qui étaient à leur avantage, en un dénigrement de la terre d'Israël.

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[ainsi, exprimer notre gratitude à Hachem revient à reconnaître que tout n'est grâce à Lui, que nous Lui sommes dépendants, et nous avons donc une "dette de redevabilité" Or l'être humain préfère trouver un petit défaut, se plaindre, voir dire du lachon ara, et ainsi évacuer/diminuer cette "dette" (puisque tout n'est pas parfait à nos yeux!).]

-> Voir le positif et remercier Hachem peut même prolonger la vie. Comme le demande le roi David de manière rhétorique : "Quel intérêt y a-t-il à ce que je meure? ... La poussière Te reconnaîtra-t-elle?" (Téhilim 30,11) = reconnaître Hachem justifie la poursuite de notre vie!

"Cela sera la loi du Métsora (lépreux) le jour de sa purification, il sera amené au Cohen" (Métsora 14,1)

-> Le Métsora est l'homme qui a prononcé de la médisance (motsi ra - il a fait sortir du Mal de sa bouche).
Ce verset vient nous enseigner que la personne qui prononce des propos médisants (ex: lachon ara), éveille un souffle d'impureté.
Cette impureté vient empêcher ses prières d'être agréées par Hachem. Lorsque la personne se repent et se purifie, ses prières peuvent à nouveau être présentées devant Hachem.

"Le jour de sa purification, il sera amené au Cohen" = ses prières pourront de nouveau être amenées au Cohen Supérieur, qui est Hachem.
Mais tant que l'homme médisant ne s'est pas repenti, et qu'il continue à pratiquer la médisance, ses prières ne seront pas acceptées par Hachem. Le souffle d'impureté qu'il produit par sa faute fait barrage.
[Zohar]

+ Nos Sages décrivent le pouvoir de la parole comme un outil d'artisan. Avec les mots de la Torah et de la prière que nous prononçons, nous construisons notre monde à Venir spirituel.
Même l'artisan le plus talentueux et le plus expérimenté au monde sera incapable de produire un produit de qualité si ses outils sont endommagés. Lorsque quelqu'un prononce des paroles de lachon ara, de moquerie, de plaisanterie et d'autres formes de paroles inappropriées, il endommage le pouvoir de sa parole.
Lorsqu'il étudie [la Torah] et prie par la suite, il le fait avec un outil moins tranchant, et les effets spirituels qu'il peut créer avec eux sont grandement limités.
Faire attention à la façon dont nous parlons aux autres et à propos des autres est une raison pour que nos propres prières soient exaucés et que notre propre étude de la Torah nous permette d'obtenir la récompense maximale dans le monde à venir.
[selon le 'Hafets 'Haïm (Chemirat haLachon - chaar haZé'hira - ch.10)]

Le lachon ara

+ Le lachon ara

-> La Torah interdit de dire du lachon ara.
Le 'Hafets 'Haïm consacre plusieurs livres à la gravité et à l'énormité de cette faute, que nos Sages assimilent aux 3 péchés capitaux réunis que sont l'idolâtrie, le meurtre et les relations illicites.

Le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhma ouMoussar - vol.2) en donne l'explication suivante :
"Le fait que les gens parlent de lachon ara et d'autres paroles blessantes similaires est uniquement dû à l'énorme fossé qui existe entre elles et l'autre personne (sur laquelle elle parle). Ce fossé est si grand qu'elles ne ressentent pas [leur prochain] et ne le connaissent même pas. [n'essayant nullement d'être à sa place pour comprendre/expliquer son comportement, ... ]
En vérité, comment est-il possible pour quelqu'un de dire quelque chose de mal à propos d'une autre personne s'il dépensait ne serait-ce qu'une petite quantité de pensée pour cette personne. S'il entendait son cri, lorsqu'il supplie : "Ayez pitié de moi et ne me mettez pas dans l'embarras" ... "

=> Parler du lachon ara doit être considéré comme l'un des actes les plus cruels, les plus barbares et les plus honteux que l'on puisse imaginer. En effet, la Torah pousse une personne à être un baal 'hessed, à se concentrer sur les besoins et les sentiments de son prochain juif, grimaçant à l'idée de la douleur et de la honte ressenties par l'autre personne.
Il est impossible de ressentir cela et de lui causer froidement une blessure aussi insupportable.
[le lachon ara est tellement contraire au but de la Torah ('hessed = se mettre à la place d'autrui), qu'il est aussi grave que le cumul des 3 fautes très graves, qu'il y a autant d'avertissements de nos Sages sur la gravité d'en dire. ]

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-> Nos Sages nous enseignent qu'il est préférable d'être jeté dans une fournaise ardente plutôt que d'embarrasser une autre personne en public. [guémara Baba Métsia 59a]

-> La gravité d'embarrasser quelqu'un est évidente dans la halakha du motsi chem ra.
La Torah (Dévarim 22) parle d'un homme qui a faussement accusé sa fiancée d'adultère. Il est puni en devant payer une lourde amende "car il a répandu une mauvaise réputation sur une jeune fille juive".
Cela laisse perplexe : s'il avait réussi à l'accuser, elle aurait été mise à mort. Ne devrait-il pas être puni pour le crime bien plus grave d'avoir tenté de faire tuer une femme innocente?

Rabbénou Yona (Shaaré Téchouva 3,111) répond que la Torah nous enseigne que c'est une plus grande faute d'embarrasser une personne que de la faire tuer, "car la douleur de l'humiliation est pire que la mort".

La michna (Pirké Avot 3,11) ajoute que celui qui embarrasse une personne en public "n'a pas de part dans le monde à Venir".
[le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon 2,17) se basant sur le Rambam (Hilkhot Téchouva 3,14), précise que cela n'est vrai uniquement pour celui qui agit ainsi de manière habituelle, et non si cela n'a lieu qu'une fois (très occasionnellement).]
Nos maîtres du moussar expliquent qu'il ne s'agit pas d'une punition, mais qu'une telle personne n'a aucun lien avec le monde à Venir (olam haba). Son essence est l'exact opposé des personnes qui méritent le monde à venir.
Quelqu'un qui se soucie si peu des sentiments d'une autre personne qu'il peut l'humilier publiquement est si éloigné de ce que désire Hachem qu'il n'aura rien avoir à faire avec Hachem dans le Monde à venir.

-> La guémara (Sotah 42a) nous dit que les personnes qui disent du lachon hara font partie de celles qui sont incapables de rencontrer la Ché'hina.

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-> issu du divré Torah : http://todahm.com/2023/08/22/une-torah-de-hessed

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-> Il existe une coutume répandue qui consiste à dire les 10 Rappels (zékhirot) que nous devons avoir quotidiennement, après la prière de cha'harit. Il s'agit de : le Shabbath, la sortie d'Egypte, le don de la Torah sur le mont Sinaï, la faute du Veau d'or, l'obligation d'exterminer notre ennemi juré Amalek, ...
Le 8e Rappel consiste à se souvenir comment Myriam a été punie pour avoir parlé du lachon ara à propos de son frère Moché.
Qu'y a-t-il de si fondamental avec toute parole de lachon ara pour qu'il soit compris avec les Rappels les plus importants du judaïsme et qu'il soit prononcé tous les jours?

Le rav Chatzkel Lévenstein en tire la leçon suivante :
"Le principe fondamental de toute chose est d'imiter Hachem, qui est la source de tout bien et de toute bonté. Mais le lachon ara est méchant, l'exact opposé du but recherché qui est de s'attacher à la bonté".
Ce principe est si important qu'il faut s'en souvenir tous les jours.

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+ L'exemple de Yossef :

-> Nos Sages nous disent que la femme de Potiphar a menacé Yossef de l'emprisonner, de le mutiler et même de le tuer s'il ne consentait pas à la regarder.
Le midrach (Tan'houma - Vayéchev 7) décrit comment elle lui parlait à plusieurs reprises tout au long de la journée pour essayer de le persuader et changeait même de vêtements 3 fois par jour "afin qu'il pose ses yeux sur elle".
Le midrach (Tan'houma Vayéchev 12) poursuit : "Lorsqu'elle lui parlait, il baissait le visage pour ne pas la regarder". En réponse, elle plaça sous son menton un rayon de fer qui le couperait s'il baissait la tête, mais il ne céda pas.

De plus, lorsque Yossef fut nommé commandant en second d'Egypte (après Pharaon), il fut exhibé dans tout le pays. Nos Sages (midrach Béréchit rabba 98,18) nous disent que toutes les femmes importantes d'Egypte se pressaient autour de lui pour le voir et le couvraient de vêtements et de bijoux coûteux "dans l'intention qu'il les regarde".
Yossef est resté fort et n'a pas levé les yeux, ne serait-ce qu'une seule fois, pour regarder.
Les commentaires soulignent l'extrême grandeur de sa résistance. Il était à des kilomètres de chez lui, dans un endroit où personne ne savait qui il était et où personne ne découvrirait jamais s'il avait péché. Il était jeune et extrêmement beau, au sommet de sa gloire. Après être devenu le commandant en second, il était puissant, riche et prospère, autant d'éléments qui conduisent souvent les gens à l'erreur.
Pourtant, Yossef était tellement imprégné de la sainteté héritée de ses ancêtres qu'il est resté ferme.
Grâce à son comportement, la sainteté a été insufflée au peuple juif en Egypte pour lui permettre de résister à toutes les tentations des yeux auxquelles ils seraient exposé par la suite (ce qui leur a été un mérite pour être délivrés d'Egypte).

=> Quelle a été l'erreur de Yossef? Pourquoi la sainteté de Yossef a-t-elle été soumise à des tests aussi extrêmes?

-> De manière fascinante, nos Sages (Tan'houma - Vayéchev 10) enseignent que c'est parce qu'il a parlé du lachon ara à propos de ses frères.
Il a dit à Yaakov qu'ils avaient jeté leur dévolu sur les filles non juives du pays. En retour, il fut mis à l'épreuve par des épreuves consistant à ne pas regarder des femmes interdites.

Nous avons cité plus haut le rav Yérou'ham Lévovitz, qui a déclaré qu'il ne serait jamais possible de parler de lachon ara à propos d'une autre personne s'il l'imaginait en train de lui crier d'avoir pitié d'elle et de ne pas l'avilir. Parler de lachon ara provient du trait de tsarout ayin, qui consiste à ne pas se concentrer pleinement sur l'autre personne et ses sensibilités.

De toute évidence, au niveau de Yossef, nous discutons d'un tsarout ayin et d'un lachon ara véritablement infime (les justes sont jugés sur l'épaisseur d'un cheveux).
Les commentaires décrivent les nombreuses justifications qu'il avait pour dire ce qu'il a fait, mais néanmoins, la perfection totale qu'Hachem exige d'aussi grands tsadikim que lui, était manquante.
Pour remédier à ce manque et le propulser vers la perfection totale, il a été soumis à d'énormes épreuves de garder ses yeux de mauvaises visions, en contrôlant ses yeux.
[de même qu'il a utilisé ses yeux pour voir du mal dans ses frères, au détriment de la sensibilité et d'être à leur place (ayin tov), alors en réparation il a dû utiliser yeux à ne pas voir de mauvaises choses (Potifar, les plus belles femmes d'Egypte courant après lui, ...)]
Son succès dans ces épreuves lui donna le ayin tova (bon œil) qu'Hachem recherchait pour l'implanter dans Son illustre peuple. [la descendance de Yossef n'est pas soumise au ayin ara! ]

La parole

+ La parole :

-> L'entrée du corps d'une personne par laquelle elle s'attache à la sainteté est la bouche.
Lorsqu'une personne prononce des paroles saintes, elle attire la sainteté en elle.
A l'inverse, si elle rend sa parole impure par le mensonge et le bavardage, et en particulier lorsqu'elle profère du lachon ara ou parle des justes de manière désobligeante, elle empêche la sainteté d'entrer en elle.
En fin de compte, cela l'amènera à corrompre l'alliance de la circoncision et à se plonger dans une spirale descendante de ténèbres spirituelles dans laquelle la sainteté ne peut pas entrer.
[Méor Enayim - Vayéra]

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-> Lorsqu'une personne prononce des paroles inutiles ou du lachon ara, ses paroles et son souffle s'élèvent vers le ciel et deviennent des forces accusatrices dans les royaumes spirituels.
Si, par la suite, elle prononce des paroles de Torah, ces paroles et ce souffle s'élèvent également.
Dans les royaumes spirituels, cependant, les paroles indésirables qu'il a prononcées précédemment ont encore un effet et bloquent, dans une certaine mesure au moins, les paroles de Torah qu'il récite, empêchant ses paroles d'être acceptées en haut.
[le Maggid de Mézéritch - Likouté Amarim]

-> La vitalité que D. accorde à une personne s'exprime dans son discours.
Lorsqu'une personne s'exprime de manière positive, sa parole s'élève vers le haut et suscite la parole de D.., pour ainsi dire, attirant une vitalité accrue pour cette personne.
En revanche, lorsqu'elle parle de manière indésirable, la vitalité qui lui est accordée s'exprime, mais ses paroles ne montent pas en haut et aucune vitalité nouvelle n'est générée pour elle. Il est donc possible que sa vitalité cesse complètement.
[Baal Chem Tov - Tsavaat haRivach]

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-> Nos Sages enseignent qu'une personne qui prononce des paroles inutiles enfreint un commandement positif, car il est écrit: "Tu parleras d'eux" (Vaét'hanan 6,7), "d'eux", et non pas "de choses inutiles".
Il en va de même pour les choses interdites. Si quelqu'un s'aperçoit qu'il a agi de la sorte, il doit se tourner vers D. pour faire téchouva.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov - Agra déPirka]

"Quiconque parle excessivement commet un faute" (guémara Béra'hot 4a). Le mot חטא ('hét) traduit par "faute", peut également signifier "manque".
Même lorsqu'on parle des paroles de la Torah avec les gens, le silence est préférable. En effet, dans le silence, on peut lier sa pensée à la grandeur de D., créant ainsi un lien plus profond que celui que l'on peut obtenir par la parole.
[Baal Chem Tov - Tsavaat haRivach]

-> Parler des réchaïm peut conduire à des pensées impures, car cela attire le mal dans le monde. Inversement, parler des attributs positifs des justes attire la bonté dans le monde.
[Dar'hé Tsadikim]

-> Parfois, il est souhaitable de ne pas mentionner du tout une mauvaise qualité ou une mauvaise personne, ni même d'en parler de façon péjorative.
En effet, en parlant d'eux, même négativement, on leur insuffle de la vitalité, et en les ignorant, on les prive de leur source d'alimentation.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dino - Agra déPirka - citant le rabbi Pin'has de Koritz]

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-> Lorsqu'une personne corrompt sa parole, elle corrompt également l'alliance de la circoncision.
[le Maggid de Koznitz - Avodat Israël]

-> Il est bien connu que si une personne protège sa bouche et sa langue des paroles mensongères, du lachon ara, des calomnies et autres, elle se gardera de ternir l'alliance de la circoncision.
Une personne qui compromet l'alliance de la langue en prononçant le type de paroles mentionnées ci-dessus compromettra également l'alliance de la circoncision.
[rabbi Avraham Yéhochoua d'Apt - Ohev Israël - Tétsavé]

-> Le Abir Yaakov (Tétsavé) fait remarquer que les mots : "pé" (bouche - פה) et "mila" (מילה - renvoyant au sexe masculin), ont la même guématria de 85.
Il existe 2 sortes de circoncision : celle de la bouche et celle du sexe, et l'intégrité de la 2e dépend de la 1ere.
Garder sa bouche de propos vains et des insanités, c'est garder la pureté de sa circoncision.

Lachon ara & fin du Temple (selon le Ben Ich ‘Haï)

+Lachon ara & fin du Temple (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Pendant les 40 années qui ont précédé la destruction du [second] Temple, les portes du sanctuaire du Temple s'ouvraient d'elles-mêmes [comme pour inviter l'ennemi à entrer (Rachi)].
Finalement, Rabbi Yo'hanan ben Zakaï les réprimanda. Il dit : "Sanctuaire, Sanctuaire, pourquoi faites-vous une chose aussi effrayante? Je sais qu'en fin de compte, vous serez détruits ..."
[guémara Yoma 39b]

-> Les portes du sanctuaire, lorsqu'elles sont fermées, se rejoignent et se touchent comme 2 lèvres.
Les portes s'ouvrent pour laisser entrevoir que le Temple sera détruit à cause du lachon ara.
Parce que le peuple a ouvert ses lèvres pour dire du mal, les portes du sanctuaire se sont ouvertes pour recevoir le feu qui devait le consumer.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]

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-> Qu'Hachem supprime toutes les lèvres douces [ou : divisées], la langue qui parle beaucoup (médabéret guédolot - מדברת גדלות). (Téhilim 12,4)

-> Le mot מדברת (parle), signifie également "conduit/entraîner" ; et réarrangées, les lettres de גדלות (beaucoup), forment ד גלות, (dalét galout - quatre exils) = pour suggérer que les fautes de la langue ont conduit/entraîné aux 4 exils d'Israël.

Le premier Temple a été détruit et le peuple exilé en raison de sa négligence dans l'étude de la Torah, comme il est écrit : "Pourquoi le pays a-t-il péri? Parce qu'ils ont abandonné ma Torah" (Yirmiyahou 9:11-11).
Le lachon ara a également joué un rôle : "Ils ont courbé leur langue, leur arc de mensonge ... Chaque voisin se répand en calomnies" (Yirmiyahou 9:2-3).

Le deuxième Temple a été détruit et le peuple exilé à cause d'une haine infondée et du lachon ara, comme l'illustre le récit de Kamtsa et Bar Kamtsa (Gittin 56a).
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]

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+ Kamtsa et Bar Kamtsa :

-> A cause de Kamtsa et de Bar Kamtsa, Jérusalem fut détruite.
Un homme, ami de Kamtsa et ennemi de Bar Kamtsa. Cet homme préparait un banquet. Il dit à son serviteur : "Va inviter Kamtsa".
Le serviteur alla inviter Bar Kamtsa.
L'homme trouva Bar Kamtsa assis à côté de son banquet.
Qu'est-ce que c'est? s'écria-t-il. "Tu es mon ennemi! Que veux-tu ici? Lève-toi et va-t'en!"
"Maintenant que je suis venu, dit Bar Kamtsa, laisse-moi rester. Je paierai ce que je mangerai et boirai."
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai la moitié de votre banquet", dit Bar Kamtsa.
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai tout votre banquet", dit Bar Kamtsa,
"Non!" dit l'hôte. Il saisit Bar Kamtsa et l'expulsa de force.

Bar Kamtsa alla dire à l'empereur romain : "Les juifs se sont rebellés contre toi."
"Quelle preuve y a-t-il? demanda l'empereur.
"Envoyez un sacrifice, dit Bar Kamtsa, et voyez s'ils l'offrent.
L'empereur envoya un veau de trois ans avec Bar Kamtsa. En chemin, Bar Kamtsa fit un défaut sur la lèvre du veau.
Les non-juifs n'empêchaient pas les animaux présentant une telle imperfection/défaut d'être sacrifiés, mais les juifs le faisaient.
Les Sages pensaient que le veau devait être sacrifié malgré tout, afin d'assurer la paix avec le gouvernement. Rabbi Zacharie ben Avkulas leur dit : "On dira que les animaux avec un défaut peuvent être offerts sur l'autel".

Ils pensaient que Bar Kamtsa devait être tué pour qu'il puisse ne s'en retournerait pas pour le dire.
Rabbi Zacharie leur dit : "On dira que quiconque souille un animal destiné à être sacrifié doit être mis à mort."
Bar Kamtsa envoya un message à l'empereur .... Celui-ci dépêcha Vespasien, qui vint assiéger Jérusalem pendant 3 ans....
Il y avait un groupe de zélotes [à Jérusalem]. Les Sages leur dirent : "Sortons [vers les Romains] et faisons la paix."
Les Zélotes ne laissèrent pas partir les Sages. Au contraire, ils dirent : "Sortons et combattons-les".
Les Sages dirent : "La parole ne sera pas fructueuse."
[guémara Guittin 56a]

=> b'h, nous allons voir quelques explications du Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) :

-> "À cause de Kamtsa et Bar Kamtsa, Jérusalem a été détruite" :
Cette déclaration n'est pas seulement une introduction à l'épisode qui suit. Elle donne une leçon à elle seule : Jérusalem a été détruite à cause d'une écoute imprudente. L'auditeur n'a pas fait la différence entre les mots "Kamtsa" et "Bar Kamtsa".
Choisissez vos mots avec soin. Comme le dit la mishna : "Sages, faites attention à vos paroles!" (Pirké Avot 1,11).
Écoutez aussi attentivement. Le fait de négliger un petit mot peut avoir des conséquences désastreuses.

-> Qu'a fait Kamtsa?
En tant qu'ami proche de l'hôte, Kamtsa aurait pu le convaincre de laisser Bar Kamtsa rester. En ne le faisant pas, il s'est rendu complice de l'infraction. En effet, si une personne est en mesure de protester contre la commission d'un péché mais ne le fait pas, le péché lui est attribué (guémara Shabbat 54b).
Ceci est particulièrement vrai selon l'opinion que Bar Kamtsa (littéralement : "fils de Kamtsa") était le fils de Kamtsa (selon le Maharcha). Le père, qui était certainement conscient des frictions entre son fils et l'hôte, aurait dû essayer de faire la paix entre eux. Il partage donc la responsabilité de la destruction de Jérusalem.

-> L'empereur a envoyé un veau de 3 ans :
Les événements qui ont conduit à la destruction de Jérusalem sont pleins d'allusions au lachon ara.
Le veau de l'empereur romain était âgé de 3 ans et le siège a duré 3 ans = autant d'indices du lachon ara, qui est assimilé aux 3 péchés capitaux (rabbi Yaakov 'Haïm).
Pendant le siège, l'approvisionnement en nourriture de la ville a été interrompu. Pour avoir péché avec leur bouche, les gens se sont vus refuser de la nourriture à mettre dans leur bouche.

-> "La parole ne sera pas fructueuse".
Pourquoi les Zélotes pensaient-ils pouvoir combattre l'armée romaine, pourtant largement supérieure ?
Ils avaient foi en la parole de notre Patriarche Its'hak : "La voix est la voix de Its'hak, ou les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22) = lorsque la voix d'Its'hak s'élève dans l'étude de la Torah, Essav n'a aucun pouvoir sur lui (midrach Béréchit rabba 65,16).

[A l'époque du Temple,] Jérusalem possédait de grands sages de la Michna et l'étude de la Torah y était très répandue. Les zélotes pensaient que cela leur garantirait le succès dans une guerre contre les descendants d'Essav, les Romains.

Ils se trompaient. La cause spirituelle du siège de Jérusalem était le lachon ara (guémara Guittin 55b).
Cette faute de la langue a paralysé le mérite de la mitsva de la langue (l'étude de la Torah) de sorte qu'elle n'a pas eu le pouvoir de vaincre les mains d'Essav.
Les Sages ont donc dit aux Zélotes : "La parole" (la promesse d'Its'hak) "n'aboutira pas".