+ La gravité du lachon ara :
-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 3:206) écrit :
"Ceux qui parlent du lachon ara ont tendance à prendre leurs fautes à la légère. Ils imaginent que les mots prononcés sont relativement inoffensifs, ne reconnaissant pas l'ampleur des dégâts qu'ils causent en réalité.
Par conséquent, il est peu probable qu'ils reviennent à la téchouva. Et même s'ils le font, leur téchouva est superficielle et peu sincère. Ils ne reconnaissent pas la gravité de leurs fautes.
La véritable téchouva, qui purifie l'âme du péché, exige un feu brûlant de remords au plus profond de l'âme".
-> Après toutes les fautes des Bné Israël, leur destin n'était pas scellé, à savoir mourir dans le désert et se voir refuser l'entrée en terre d'Israël, jusqu'à ce qu'ils parlent de lachon ara à propos de la terre d'Israel.
Nos Sages (Arakhin 15a) en concluent que les fautes avec des mots sont pires que les fautes des actes.
-> Dire du lashon hara est comparable à nier l'existence d'Hachem, comme il est écrit : "Ils disent : 'Nos langues vont dominer. Nos lèvres sont avec nous. Qui est notre maître?" (Téhilim 12,5)
-> Le guémara (Yérouchalmi Péa 1,1) affirme qu'il y a 4 fautes pour lesquelles une personne est partiellement punie dans ce monde, sans pour autant diminuer le poids principal de la punition qu'elle devra endurer dans le monde à Venir : l'idolâtrie, les relations illicites et le meurtre ; alors que la punition pour le lachon ara est équivalente à tous ces 3 autres fautes réunies.
Le Maharal (drouch léShabbath téchouva) écrit qu'il ne faut pas s'étonner de trouver une faute qui semble si petite et qui est pourtant si terriblement sévère. Il en va de même, dans un sens opposé, pour les mitsvot. Elles semblent souvent petites et insignifiantes, mais leur récompense dépasse notre imagination. Nos Sages (Pirké Avot 2,1) nous disent d'être aussi prudents avec une "petite" mitsva qu'avec une mitsva "sérieuse/importante", puisque nous ne connaissons pas la véritable récompense des mitsvot.
Il en va de même pour les fautes tels que le lachon ara, qui nous paraissent peu importants (ça va ce n'est que des mots, que bouger ça bouche, il n'y a pas mort d'homme!) et dont nous pensons qu'ils n'entraînent qu'une punition mineure, alors qu'en réalité le lachon ara est le pire des péchés (au moins équivalent au cumul des 3 fautes capitales : l'idolâtrie, les relations illicites et le meurtre), avec la punition la plus horrible qui soit.
La guémara (Sota 42a) affirme que ceux qui disent lachon ara font partie des 4 groupes de personnes qui ne mériteront pas de voir le visage de la Shechinah.
-> A partir de là, nous pouvons commencer à comprendre l'ampleur du lashon hara aux yeux d'Hachem, et l'influence horrible et destructrice qu'il exerce sur l'humanité, détruisant le corps et l'âme.
Le Zohar (II,264b) affirme que le lachon ara provoque des accusations contre le peuple juif devant la Cour céleste, libérant ainsi des forces néfastes de destruction dans ce monde.
Dans les mots du Zohar :
"Lorsque l'humanité se met à parler de lachon ara, ou même si une seule personne se met à parler de lachon ara, un mauvais esprit d'impureté appelé Sach'sicha est réveillé dans le Ciel.
Cet esprit s'appuie sur l'éveil du lachon ara prononcé par l'humanité. Il s'élève dans les cieux pour lancer des accusations, et en réveillant le lachon ara, il apporte la mort, la guerre et le meurtre dans le monde."
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-> Les dommages causés par le lachon ara ne se limitent pas à la personne qui le prononce.
Par nos fautes (avec la parole), on réveille le pouvoir de la sitra a'hra (force du mal/impureté) et on lui permet de s'introduire dans le camp des saints anges du Ciel, où elle lance des accusations contre l'ensemble du peuple juif.
Le Abir Yaakov (Makhsof haLavan - Kédochim) écrit qu'une indication à ce sujet peut être trouvée dans le verset : " Ne va point colportant (ra'hil) le mal parmi les tiens, tu ne te tiendras pas sur le sang de ton prochain : Je suis Hachem" (Kédochim 19,16).
Le mot "ra'hil" (רָכִיל) dans ce verset signifie littéralement un marchand ambulant (un colporteur). Dans le contexte du verset, il est généralement compris comme désignant un orateur de lachon ara, qui voyage d'un endroit à l'autre pour "acheter" des histoires intéressantes ici et les "vendre" là.
Toutefois, on peut également y voir une référence à Satan, qui est réveillé par la lachon ara et voyage de son lieu de malheur jusqu'au camp céleste des anges.
Lorsque les anges voient que le Satan est venu parmi eux, ils se demandent les uns aux autres quelle horrible faute a été commis sur terre pour lui permettre d'entrer.
L'auteur du lachon ara est alors désigné comme la source de l'habilitation soudaine du Satan. Il s'agit là d'une accusation majeure à l'encontre de l'orateur lui-même et de notre nation tout entière, comme il est écrit : "Un seul fauteur peut ruiner beaucoup de bonté" (Kohélet 9,18) = un seul mot de lachon ara peut empêcher une grande quantité de bénédictions qui auraient dû descendre sur le peuple juif.
C'est pourquoi nous sommes avertis : "N'allez pas comme un colporteur (ra'hil)", un conteur itinérant, de peur de réveiller l'autre mauvais "ra'hil", le Satan, pour qu'il lance des accusations "parmi votre nation". [en colportant contre autrui, tu permets au Satan de colporter, d'attaquer contre toi et tout le peuple juif! ]
"tu ne te tiendras pas sur le sang de ton prochain" = ces accusations peuvent entraîner de terribles décrets d'effusion de sang sur notre nation, que D. préserve. C'est pourquoi nous sommes avertis de ne pas causer de chagrin et de douleur au sein du peuple juif, par nos fautes de lachon ara.
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Dire du lachon ara a le pouvoir incomparable de briser les barrières de la sainteté.
En évitant le lachon ara, nous protégeons la sainteté de notre corps et de notre âme, en refusant toute entrée aux forces du mal.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam - Noa'h]
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-> La parole est si puissante parce qu'elle est essentiellement une force spirituelle, non encombrée par une substance matérielle. Elle peut donc s'élever jusqu'aux plus hautes sphères du Ciel pour effectuer des rectifications spirituelles qui ne peuvent être faites ici-bas.
Pour qu'elle ait un tel pouvoir au profit des mondes purs et saints du Ciel, elle doit elle aussi être pure et sainte, dépourvue de lachon hara et d'autres formes de paroles interdites.
Lorsque la voix d'une personne est souillée par la faute, non seulement elle est incapable de profiter aux mondes spirituels, mais au contraire, elle cause de grands dommages.
C'est ainsi que l'on peut comprendre le verset : "Vous serez saints, car Moi, Hachem votre D., Je suis saint" (Kédochim 19,2).
Si une personne souhaite se rapprocher d'Hachem et jouir de l'éclat de sa sainteté, elle doit d'abord faire de son mieux pour se sanctifier. Dans ce mérite, elle est récompensée par un flux correspondant de sainteté venant d'en-Haut. [Torat Cohanim - Kédochim 1 ; Zohar III:42a]
[...]
La parole étant une force purement spirituelle, elle résonne dans les mondes spirituels les plus élevés d'où elle est tirée.
Il peut nous sembler qu'un mot, une fois sorti de la bouche, est passé et a disparu, mais il n'en est rien. Chaque mot que nous prononçons continue d'exister à jamais dans les royaumes spirituels.
Une parole sainte, prononcée par une bouche exempte de faute, franchit toutes les barrières qui séparent les mondes. Elle s'élève jusqu'à la source de la vie éternelle et y apporte la guérison à tous les maux du monde.
Tout cela n'est possible que lorsque nos paroles de Torah et nos prières sont prononcées par des bouches pures et exemptes de fautes. C'est alors qu'elles ressemblent alors à la sainteté du Ciel et sont capables d'exercer leur influence dans ces royaumes immaculés.
Cependant, si la bouche d'une personne a été souillée par des paroles sales de lachon ara et autres, alors même lorsqu'elle prononce des paroles saintes d'étude de la Torah et de prière, celles-ci sont également entachées par les forces du mal.
La sitra a'hra (force du mal/impureté) s'attache à ses paroles de Torah et de prière.
Au lieu de renforcer les forces saintes de la création, ses paroles les affaiblissent.
Il est écrit : "Tu as fatigué Hachem par tes paroles" (Mala'hi 2,17).
Bien sûr, Hachem lui-même n'a pas de limites physiques et ne peut jamais être fatigué. Cela signifie plutôt que les forces de sainteté qu'Il a mises en place pour le bien du monde sont affaiblies par le mal que nous causons avec nos paroles.
Au lieu de construire des mondes de sainteté et de renforcer ainsi les forces du bien, nous renforçons la sitra a'hra avec des mots qui ont été entachés par la faute.
[...]
Lorsque la bouche n'est utilisée que pour des sujets saints, elle reçoit un grand pouvoir d'influence sur les mondes les plus élevés du Ciel.
[d'après les enseignements de rabbi Yaakov Abou'hatséra, le Abir Yaakov]