Lorsqu'une personne se rend compte qu'elle a fauté et qu'elle demande à Hachem de lui pardonner, elle est consciente de sa propre infériorité.
Cette prise de conscience lui sert d'avocat défenseur devant Hachem.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Roch Hachana ]
Catégorie : 02- Téchouva
"La téchouva est l'un des plus grands cadeaux qu'Hachem a donné à Ses créatures, car Il leur a donné un moyen de s'élever de la bassesse de leurs actions, d'échapper au piège de leurs fautes, et de se sauver de la destruction".
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva]
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-> On vient de voir que selon Rabbénou Yona (Shaarei Teshuvah - chaar 1,1), la téchouva est l'une des grandes bontés qu'Hachem nous a donné.
La guémara (Yoma 86b) dit que c'est quelque chose qui défie la logique. Si quelqu'un viole de manière flagrante les ordres d'un roi humain, il n'y a pas de seconde chance. Pourtant, Hachem nous dit qu'avec seulement des mots, Il nous acceptera à nouveau, comme il est dit : "Prends des mots avec toi et reviens à Hachem" (ké'hou ima'hem dévarim véchouvou él Hachem - Ochéa 14,3).
-> Il est écrit : "Cette mitsva que Je vous ordonne ... elle n'est pas dans les Cieux... et elle n'est pas au-delà de la mer ... elle est très proche de vous et facilement accessible" (Nitsavim 30,12-14)
Le Ramban affirme que cela fait référence à la mitsva de la téchouva.
Il est si difficile de croire que nous pouvons effacer des années de faute en un instant que la Torah a dû nous dire spécifiquement que ce n'est pas hors de ce monde. Même si cela peut sembler trop énorme, cela existe vraiment. C'est très proche et très faisable.
Le Rambam (Hilkhot téchouva 7,4) écrit que même si une personne a fauté toute sa vie, si elle fait téchouva, toutes ses fautes sont effacées.
Hachem est si bon. Même si une personne s'est repentie et a ensuite succombé à nouveau à la même faute, si elle se repent à nouveau, elle sera à nouveau pardonnée. Peu importe le nombre de fois qu'une personne tombe, si elle se repent sincèrement, elle sera toujours pardonnée.
C'est difficile à comprendre, mais lorsque nous savons à quel point l'amour d'Hachem pour nous est illimité, il est facile d'y croire.
Cependant, nous avons tous besoin de renforcement pour croire au pouvoir de la téchouva (pour se rappeler d'à quel point Hachem nous aime, à quel point Il désire nous avoir proche de Lui, ...).
-> Nos Sages (guémara Béra'hot 34b) nous disent qu'un baal téchouva peut devenir encore plus grand- qu'un tsadik qui n'a jamais péché.
Hachem est si bon. Lorsqu'une personne se repent, non seulement ses fautes sont effacées (voir transformées en mérite si la téchouva est faite par amour d'Hachem), mais elle permet d'avoir accompli le commandement positif de la de la Torah de faire téchouva.
Pour qu'une personne soit pardonnée, elle doit franchir 3 étapes : 1°/ admettre la faute ; 2°/ la regretter ; 3°/ accepter de ne plus jamais le commettre.
Les gens veulent faire téchouva, mais ils ne sont pas encore prêts à changer de vie. Que peuvent-ils faire?
Le Mabit (Beit Elokim - chaar haTéchouva - chap.12) écrit que la téchouva n'est pas comme les autres mitsvot, qui sont tout ou rien. Par exemple, si quelqu'un ne met que les 3 parachiyot dans ses téfilin, au lieu des quatre, les téfilin ne sont pas cachères. Mais lorsqu'il s'agit de faire téchouva, chaque partie est une mitsva à part entière.
=> Selon le Mabit, chaque partie de la téchouva est une mitsva, et peut être accomplie indépendamment des autres parties. Le simple fait d'admettre que nous avons fauté est une mitsva, le simple fait de regretter ce que nous avons fait est une mitsva, et le simple fait d'accepter de ne pas recommencer est une mitsva.
Le rav Itzelé de Petersbourg déclare que si 2 personnes commettaient exactement la même faute, mais que l'une d'entre elles avait un peu de remords par la suite, ces deux personnes étaient des mondes à part.
Il est difficile d'être parfait, mais il n'est pas difficile de se sentir mal quand on fait quelque chose de mal.
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-> Le 'Hayé Adam (klal 138,1) écrit qu'en raison du grand amour d'Hachem pour nous, Il nous a donné la possibilité de faire téchouva, de nous repentir de notre passé et de prendre un nouveau départ.
C'est surtout pendant le mois d'Eloul que notre téchouva est facilement acceptée. Hachem désire que nous fassions la téchouva. Pourquoi? Parce qu'Il a tant de bénédictions à nous donner, mais que nos fautes les empêchent de venir.
Parfois, Hachem refuse à une personne quelque chose qu'elle désire ardemment, simplement parce qu'en ne le lui donnant pas cela l'amènera à reconnaître qu'elle doit se repentir d'une faute commise.
Pendant la période où elle est privé de ce qu'il désire, elle peut avoir l'impression qu'Hachem est injuste envers lui, mais en vérité, Hachem lui fait la plus grande bonté possible. Il n'y a rien de pire que de quitter ce monde, après 120 ans, avec une tâche spirituelle éternelle (quelle honte d'être aux yeux de tous avec une telle tâche immonde, sans moyen de l'enlever [plus possible de faire téchouva après notre mort] ), c'est pourquoi Hachem nous donne de très nombreuses occasions de reconnaître nos fautes et de les corriger.
[rav David Ashear]
Hachem se glorifie du celui qui fait téchouva
+ Hachem se glorifie du celui qui fait téchouva :
-> Il y a 2 sortes de serviteurs : celui qui se tient continuellement en présence du roi et le sert, et celui qui n'est pas continuellement en présence du roi, mais qui se motive néanmoins pour servir le roi. La seule chose qu'un tel serviteur recherche est de servir le roi ; pour lui-même, il ne demande rien.
Or, la personne qui sert D. de cette manière, qui ne demande qu'à Le servir continuellement, qui ignore toutes ses affaires personnelles et qui soumet son âme à Hachem, est évoquée dans les versets : "La prière d'un pauvre Quand il s'enveloppe" (Téhilim 102,1).
Une prière pour son propre bien-être, qu'il s'agisse du bien-être matériel ou spirituel, est appelée "la prière d'un pauvre", d'une personne qui a besoin d'un moyen de subsistance. Mais ce même verset continue,
"Quand il s'enveloppe." Le mot pour "envelopper" (nuel signifie aussi "retarder").
Le verset implique donc que la personne retarde et n'offre pas une telle prière. Elle ne demande pas pour ses propres besoins. Au contraire, comme le poursuit le verset,
"Et répand son discours devant Dieu." Sa prière consiste donc uniquement en sa demande de pouvoir se tenir continuellement devant Dieu afin de Le servir. Bien qu'il ait des soucis de subsistance, il soumet son âme à Dieu. Voyant cela, Dieu en tire un immense plaisir, disant : "Voyez cet homme plein d'iniquité, mais qui assume une si grande chose, Me servir, et qui le fait avec tant de joie".
Nos Sages (guémara Sanhédrin 99a) disent : "À l'endroit où se trouvent les pénitents, même le plus grand des justes ne peut se tenir".
[ "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a) ]
Les pénitents (baal téchouva) procurent à Hachem un plaisir immense, car le simple d'esprit qui avait agi sottement est maintenant rempli d'enthousiasme pour servir Hachem. Par conséquent, le repentir est si grand qu'il transforme les transgressions volontaires en mérites (Yoma 86b), car en raison du grand plaisir que ce repentir procure à Hachem, cela transforme les transgressions volontaires de la personne en mérites.
Or, lorsque Hachem regarde le peuple juif et les autres nations, il constate que les autres nations ne Le servent pas. C'est pourquoi Hachem est très fier du peuple juif et dit : "Les 70 nations sont toutes composées d'idiots et de fous. Le peuple juif, lui, m'a choisi".
Tel est donc le sens profond du verset : "Hachem vous a choisis aujourd'hui pour être Son peuple chéri ... pour vous rendre suprêmes par rapport à toutes les nations qu'Il a créées" (Ki Tavo 26,18).
Si vous demandez : Pourquoi donc a-t-Il créé les nations? Le verset l'explique : Il les a créées " pour que tu aies des louanges, un nom distingué et de la gloire ", c'est-à-dire pour qu'Il puisse se glorifier du peuple juif ...
Pour ainsi dire, Hachem se dit à Lui-même : "Une telle personne choisit d'ignorer ses désirs et de me servir". Hachem se revêt du vêtement de la gloire [qui provient du fait qu'un juif va choisir de faire téchouva sur ses fautes. En effet, Hachem aime et s'enorgueillit du pénitent, non seulement parce qu'il s'amende et revient à Lui, mais aussi parce qu'il ne s'est pas encore débarrassé de ses mauvais désirs, il désire toujours fauter, et qu'il domine néanmoins ses désirs dans sa quête pour faire ce que Hachem lui demande.
Un tel juif apporte une énorme joie, fierté et gloire à Hachem, avec laquelle il va se revêtir (regardez ce que mon fils adoré est prêt à faire pour Moi!). ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ki Tavo26,18-19 ]
Dans la génération qui précède la guéoula, lorsqu'il y a un hester panim (Hachem cachant Sa face, pour ainsi dire), comme à notre époque, Hachem n'exige pas un niveau élevé de téchouva (repentir), et Il accepte des niveaux inférieurs à ceux qu'Il aurait accepté dans les générations précédentes.
[rav Moché Sternbuch - voir Taam vaDaat - Chémot 6,5]
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=> ainsi nous ne devons pas hésiter à faire téchouva, même si cela n'est pas parfait, pas foufou, car ce qui est très peu/faible par rapport à nos ancêtres, en réalité cela a actuellement énormément de valeur aux yeux d'Hachem.
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-> Notre yétser ara sait cela (que même une téchouva de 'basse qualité' a actuellement énormément de valeur), et nous fait croire l'inverse (ex: à quoi bon que je fasse téchouva, moi qui suis un si grand fauteur, qu'est-ce que ça peut faire à Hachem, ...).
A ce sujet : l'incroyable grandeur de chaque juif à notre génération : https://todahm.com/2022/02/08/la-grandeur-de-chaque-juif-a-notre-generation
Le repentir et la croyance en une recréation permanente du monde
+++ Le repentir et la croyance en une recréation permanente du monde :
"Restaure nous à Toi, Hachem, pour que nous soyons restaurés. Renouvelle nos jours comme autrefois" (achivénou Hachem élé'ha vénachouva, 'hadech yaménou kékédem - Eikha 5,21)
-> Nous devons comprendre la signification de l'expression "autrefois" (kékédem).
Cela sera clarifié par ce que dit le midrach (Béréchit rabba 21,6) sur le verset : "Maintenant, Israël, qu'est-ce que Hachem, ton D., te demande, si ce n'est de Le craindre" (Ekev 10,12).
Le midrach dit : "le terme 'maintenant' (véata) désigne toujours le repentir (téchouva)."
La signification de ce midrach est la suivante :
Chaque juif doit croire avec une foi inébranlable qu'il reçoit, à chaque instant, la vitalité de D.
Comme nos Sages (midrach Béréchit rabba 14,91) l'ont expliqué à propos du verset "Que chaque âme loue Dieu" (Téhilim 150,6) : "À chaque respiration, une personne doit louer D.".
Il incombe à une personne de louer Hachem à chaque respiration parce qu'à chaque instant, l'énergie vitale d'une personne cherche à s'éloigner d'elle, mais Hachem renouvelle la vitalité à chaque instant.
C'est pour cette raison que le repentir (téchouva) est efficace. Lorsqu'une personne se repent, elle croit qu'elle est une nouvelle création, qu'elle vient de recevoir une nouvelle vitalité de la part de D. [voir Miché Torah - Téchouva 2,4]
C'est pourquoi Hachem, dans son abondante compassion, ne fait pas mention des anciennes fautes d'une personne.
Cependant, si, à D. ne plaise, une personne ne croit pas en ce concept de renouvellement continu, qu'à chaque instant elle est comme une nouvelle création, le repentir n'est d'aucune utilité.
Telle est donc l'interprétation du midrach qui dit : "Le terme 'maintenant' dénote toujours le repentir".
Puisqu'une personne croit qu'elle est actuellement un être tout nouveau, le repentir est efficace.
Telle est donc la signification profonde du verset "Restaure-nous à Toi, Hachem, pour que nous soyons restaurés".
Comment pouvons-nous nous assurer que notre repentir sera accepté?
Le verset explique : "Renouvelle nos jours comme autrefois" ('hadech yaménou kékédem). En d'autres termes, nous déclarons à Hachem que nous reconnaissons qu'Il nous renouvelle chaque jour, que nous sommes des êtres nouvellement nés ('hadech = 'hadach = nouveau).
Sur cette base, nous pouvons expliquer le passage de la guémara (Sanhédrin 98a) : "Rabbi Yéhochoua ben Lévi a demandé au machia'h : "Quand le maître [c'est-à-dire le machia'h] viendra-t-il? Le machia'h répondit : 'Aujourd'hui!'
Eliyahu HaNavi explique que cela signifie : "Aujourd'hui, si vous écoutez Sa voix [c'est-à-dire celle de D.]".
[Cela signifie : ] Lorsque le peuple juif atteindra ce niveau spirituel, percevant qu'il devient chaque jour un être nouveau, alors le machia'h viendra.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Eikha 5,21 ]
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=> En reconnaissant qu'Hachem nous procure constamment une vitalité renouvelée, il est possible pour un pénitent (baal téchouva) d'affirmer avec confiance : "Je ne suis pas la même personne que celle qui a fauté ; je suis une personne toute nouvelle" (voir Rambam - Michné Torah - Téchouva 2,4)
A l’écoute de la voix Divine
+++ A l'écoute de la voix Divine :
"Il en sera ainsi, si tu écoutes la voix d'Hachem, ton D." (Ki Tavo 28,1)
-> Selon nos Sages (Zohar 3,126a ; Pirké déRabbi Eliézer 15) : "Chaque jour, une voix Divine résonne depuis le mont 'Horev (Sinaï), disant : " Revenez, Mes enfants désobéissants" (Yirmiyahou 3,14)."
Or, bien que nous n'entendions pas cette voix, en réalité, à la mesure de son niveau spirituel, chaque juif mérite d'entendre cette voix, car comme le disent nos Sages (guémara Méguila 3a) : "Bien qu'ils ne voient pas, leur âme [mazal] voit" (af al gav déiou lo 'hazé mazalayéhou 'hayé).
[ le mazal d'une personne, dans ce contexte, est la racine de son âme, qui ne descend pas pour être investie dans son corps physique. ]
Ainsi, cette voix inspire une personne à se repentir chaque jour.
Nos Sages (guémara 'Haguiga 15a) ont ajouté que cette voix s'adresse à tout le monde "sauf à A'her", ce qui signifie que la voix Divine n'a pas incité Acher à se repentir.
[ "A'her" [littéralement, "l'autre"] est le nom par lequel la guémara désigne Elicha ben Abouya, qui devint un apostat. Parce qu'il a rejeté le judaïsme en dépit de sa grande connaissance et de son statut spirituel, la voix Divine ne s'adresse pas à lui. ]
Ainsi, A'her n'a pas été invité à se repentir d'en-Haut. Cependant, s'il s'était repenti de sa propre initiative, son repentir aurait été accepté.
La voix Divine ne l'a cependant pas incité à revenir parce qu'il avait atteint un niveau spirituel élevé mais ne s'était pas repenti de lui-même ; il devait donc maintenant s'éveiller par lui-même pour se repentir.
Cependant, le reste du peuple juif est éveillé à la repentance par cette voix Divine.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]
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=> Chaque jour, une voix Divine nous incite à revenir vers elle. Il suffit d'écouter attentivement notre âme pour entendre cette voix.
La téchouva est plus facilement acceptée à Shabbath
+ La téchouva est plus facilement acceptée à Shabbath :
-> Non seulement le mérite du Shabbath aide notre téchouva à être acceptée favorablement, mais qu'il y a un avantage particulier à faire téchouva pendant Shabbath même.
On peut trouver un indice à ce sujet dans le mot "béréchit", qui peut être lu comme un acronyme de : "le Shabbath, les Accusateurs descendent dans le grand abîme" (béShabbath chotnim yordim él téoma rabba).
Les Accusateurs sont les agents célestes chargés de recueillir des témoignages sur les fautes des juifs et de les traduire en justice devant le tribunal céleste. Le Shabbath, ils sont bannis dans les profondeurs les plus infimes, où la voix de leur accusation ne peut être entendue.
C'est ainsi que nous trouvons dans le Zohar (II,135b) et dans les écrits des kabbalistes (chaar hakavanot - Roch 'Hodech) que le Shabbath, la miséricorde l'emporte sur la justice, les Accusateurs sont réduits au silence et les feux du Guéhinam, alimentés par le combustible du jugement, sont éteints.
Puisque les pouvoirs du mal sont annulés le Shabbath et que leur domination est brisée, rien ne s'oppose à ceux qui souhaitent retourner à Hachem. Les obstacles sur le chemin de la téchouva sont éliminés, et tous ceux qui souhaitent revenir par les Portes de la Miséricorde seront accueillis avec amour, puisque les Accusateurs n'ont pas le pouvoir de protester.
Un baal téchouva doit profiter de cette occasion et tirer le meilleur parti de ce jour le plus saint pour se rapprocher d'Hachem.
En mettant de côté les fautes de son passé et en s'orientant vers la sainteté, il sera recueilli dans l'étreinte d'Hachem en ce moment spécial de faveur céleste.
[d'après Rabbi Yaakov Abou'hatséra - Guinzé haMélé'h - tikoun haChékhina 58 ]
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-> Si une personne se tient dans la crainte d'Hachem et observe le Shabbath comme il le faut, sa téchouva sera acceptée au Ciel, même pour les fautes de souillure de la brit mila, pour lesquelles le cours normal de la téchouva est insuffisant.
Néanmoins, le Shabbath expie ces fautes, puisque le signe du Shabbath guérit les dommages causés au signe du Bris. [3 choses étant appelées "brit" : le Shabbath, la brit mila, et le téfilin]
C'est ainsi que nous pouvons expliquer le verset suivant : "Les Bné Israël garderont le Shabbath, afin d'accomplir le Shabbath tout au long de leurs générations en tant qu'alliance éternelle (brit olam)" (Ki Tissa 31,16).
Le Shabbath est appelé une "brit olam". Il s'agit d'un remède éternellement disponible pour corriger les fautes associés à la brit mila.
Un indice à ce sujet peut être trouvé dans les mots mêmes de "brit amila" (ברית המילה), qui ont la même valeur numérique que "Shabbath" (שבת).
Cependant, pour mériter les pouvoirs purificateurs du Shabbath, il ne suffit pas de s'abstenir de profaner ses lois. Il faut également se sanctifier par la sainteté du Shabbath, en pensée, en parole et en acte, car la parole mondaine porte atteinte à la sainteté du Shabbath.
En sanctifiant le Shabbath dans toutes ses myriades de facettes de sainteté et d'observance halakhique, on est élevé et purifié des fautes du passé et attiré dans le palais du Roi.
[d'après Rabbi Yaakov Abou'hatséra - Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 19 ]
[nous avons pu aborder d'une façon similaire cela dans le divré Torah : https://todahm.com/2024/05/28/reparer-les-fautes-liees-a-la-brit ]
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-> Rabbi 'Hiya bar Aba dit au nom de Rabbi Yo'hanan : Si une personne observe le Shabbath comme il faut, même si elle a adoré des idoles comme la génération d'Enoch, il lui est pardonné."
[guémara Shabbath 118a]
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-> Le Zohar (II,205a) enseigne :
"Shabbath est le jour de l'âme, et non celui du corps. Le lien entre les âmes est renforcé ce jour-là. Tous les mondes supérieurs et inférieurs sont unis en un seul, et couronnés d'un esprit saint et du Ciel ...
C'est un jour où l'âme fait l'éloge de D.
C'est "l'âme de tout être vivant bénira Ton Nom, Hachem notre D." (nichmat kol 'haï). La louange ne vient que du côté de l'âme, et ce jour est celui de l'âme, pas du corps."
[à Shabbath nous avons également une âme supplémentaire, ainsi ce surplus de spiritualité nous permet de davantage faire téchouva, revenir vers notre Source, vers papa Hachem. ]
La téchouva
+++ La téchouva :
+ Même le pire fauteur peut retourner par la téchouva :
-> La Téchouva est l'une des 7 choses qui ont précédé la création du monde. [guémara Pessa'him 54a ; Nidda 39b]
Hachem a créé le monde pour le bénéfice de l'humanité. Pour cela, il était nécessaire qu'il y ait un yétser ara, afin que l'homme soit capable de surmonter la tentation et de gagner ainsi sa propre récompense.
Cependant, il est impossible pour l'homme de toujours gagner contre le yétser ara, car Hachem a créé l'homme avec des imperfections, comme il est écrit : "Il n'y a pas de tsadik dans la terre qui ne fasse que le bien et ne commette jamais de faute" (Kohélet 7,20).
Il était donc nécessaire qu'il y ait un recours pour ceux qui sont tombés dans la faute. Ce recours est la téchouva, qu'Hachem a mise en place avant même de créer le monde, de sorte que le moyen de sortir des effets de la faute est préparé avant même que le piège ne soit tendu.
Selon le midrach (Téhilim 90) : "Grande est la téchouva puisqu'elle a précédé la création du monde.
Puisque la Téchouva a été créée avant le monde et qu'elle est le fondement de l'existence du monde, elle est appelée à juste titre "reichit" (le commencement).
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 2) explique le verset : "béRéchit bara Elokim ét achamayim véét aarets" = comme signifiant qu'avec le pouvoir de réchit, qui est la téchouva, Hachem a créé le Ciel et la Terre.
Il s'agit là d'un point d'encouragement important pour quelqu'un qui envisage de revenir à la téchouva pour ses fautes. Il peut se demander comment il est possible qu'Hachem accepte sa téchouva, même après qu'il ait commis des fautes aussi horribles.
Pour apaiser cette inquiétude et nous montrer à quel point la téchouva est puissante, la Torah l'appelle "réchit". Ce n'est que par le pouvoir de la téchouva que le monde a été créé.
C'est la force première et la justification de la création du monde par Hachem, qui a été fait pour le bien de l'homme, en reconnaissant que l'homme aurait besoin de la téchouva pour assurer la continuité de l'existence du monde.
Par conséquent, l'acceptation par Hachem de la téchouva de l'homme ne fait aucun doute. Si la téchouva a été le catalyseur par lequel Hachem a amené le monde à l'existence en premier lieu, et si elle est la raison et la justification de l'existence de l'homme, alors elle a certainement le pouvoir de ramener l'homme à sa position originelle de grandeur, comme s'il n'avait jamais péché du tout.
C'est pour cette raison que rabbi Yaakov Abou'hatséra (Ma'hssof haLavan - Nitsavim) nous avertit qu'il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir de la téchouva. Quelle que soit la gravité des fautes commises par une personne, les portes de la téchouva sont toujours ouvertes pour son retour.
Le yétser ara envoie à l'homme des pensées de désespoir, l'amenant à croire que sa téchouva est inutile puisqu'il ne pourra jamais se réconcilier avec Hachem. Ces pensées sont entièrement fausses.
Elles sont une ruse du ystser ara, pour s'assurer que le fauteur continue sur la voie de la faute.
La vérité est que même si une personne a commis les pires péchés du monde, pendant des années, elle peut toujours revenir à la téchouva et être pardonnée.
La preuve en est le cas d'A'her, dont les fautes étaient si graves qu'une voix céleste a proclamé : "Revenez, fils égarés, sauf A'her" (guémara 'Haguiga 15a).
Néanmoins, le Chlah haKadoch (chaar haOtiyot - kédoucha) et le Réchit 'Hokhma (chaar hakédoucha 16) ont enseigné que ce n'était qu'un test, pour voir s'il insisterait malgré tout pour revenir à Hachem. S'il l'avait fait, il aurait été accepté, car rien ne peut s'opposer à la téchouva.
Nous pouvons ainsi comprendre les paroles par lesquelles Moché a encouragé les Bné Israel à la téchouva : "Vous vous tenez tous aujourd'hui devant Hachem votre D., les chefs de vos tribus, vos anciens, vos officiers et tous les hommes juifs, vos enfants, vos femmes et les convertis de votre camp, depuis les bûcherons jusqu'aux porteurs d'eau" (Nitsavim 29,9). Pourquoi Moshé a-t-il dû s'adresser spécifiquement à tous ces groupes, plutôt que de commencer immédiatement par les paroles de moussar qu'il souhaitait leur enseigner?
Moché s'est rendu compte que certaines personnes parmi les Bné Israël se sentaient si mal dans leur peau qu'elles ne pouvaient pas croire que la possibilité de faire téchouva leur était offerte. C'est pourquoi Moché devait insister sur le fait qu'il s'adressait à tout le monde. Quel que soit la gravité des fautes d'une personne, les portes de la téchouva ne sont jamais fermées.
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+ La téchouva soutient le Ciel et la terre :
-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 4) commente : "béRéchit bara Elokim ét achamayim véét aarets (le Ciel et la terre)", et explique que le réchit de la téchouva est écrit à côté du Ciel et de la terre, pour nous enseigner que si le peuple juif revient à la téchouva sur leurs fautes, Hachem nous récompensera par la pluie du Ciel et la générosité de la terre. [voir Taanit 7b]
Si nous ne revenons pas à la téchouva, le Ciel et la Terre nous puniront. "(Hachem) arrêtera les Cieux et il n'y aura pas de pluie, et la terre ne donnera pas ses produits" (Ekev 11,17).
Tout comme le ciel et la terre ont été créés au mérite de la téchouva, la bénédiction qui les traverse dépend également de la téchouva. Ainsi, nous pouvons interpréter le verset comme signifiant :
"Au commencement" (béRéchit) = par mérite de la téchouva, qui a précédé la création du monde.
"D. a créé" (bara Elokim) = et qui continue de le maintenir
"Le ciel et la terre" (ét achamayim véét aarets) = toute la bénédiction qui s'écoule dans le Ciel en haut et sur la terre en bas dépend du mérite de la téchouva.
C'est pourquoi la guémara (Taanit 15a) explique qu'en cas de sécheresse, ils jeûnaient et se réunissaient pour prier afin d'annuler le décret sévère. Un ancien parmi eux leur donnait des paroles de moussar pour les encourager à revenir à la téchouva, et par mérite de leur téchouva, les pluies tombaient.
"Mes frères, le verset ne dit pas qu'Hachem a vu le sac et le jeûne de Ninive, mais qu'Il a vu leurs actes, qu'ils sont revenus de leur mauvaise voie", disait-il.
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+ Tout dépend de la téchouva :
-> Chaque juif doit prendre à cœur le fait que non seulement le monde a été créé grâce à la téchouva, et non seulement son existence continue dépend de la téchouva, mais que toute notre Torah et nos mitsvot dépendent également de la téchouva.
Sans téchouva, ils ne peuvent pas durer.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 3) explique cela en se basant sur le verset suivant : "Il n'y a pas de tsadik dans le pays qui ne fasse que le bien et ne commette jamais de faute" (Kohélet 7,20).
Tout juif a besoin de se servir de la téchouva dans une certaine mesure.
Sans la téchouva, tous nos efforts en matière de Torah et de mitsvot seraient perdus. Nos fautes donneraient à la sitra a'hra (force du mal/impureté) une emprise sur nos mitsvot, lui permettant de tirer sa subsistance de la sainteté que nous produisons. Nous serions comme des esclaves du yétser ara, nourrissant notre maître avec notre Torah et nos mitsvot, qu'il dévore à des fins maléfiques.
Non seulement notre Torah et nos mitsvot ne seraient pas un mérite pour nous, mais ils deviendraient une source supplémentaire de culpabilité.
-> Ailleurs, rabbi Yaakov Abou'hatséra (Maaglé Tsédek - Pé) enseigne :
Lorsque nous fautons, le mauvais côté en nous prend le contrôle de notre Torah et de nos mitsvot.
Lorsque nous revenons à la téchouva, nous prions Hachem de nous restituer les mérites que nous avons perdus, en les sauvant de l'impureté.
[...]
Dans le cas d'une faute, notre Torah et nos mitsvot se perdent dans la sitra a'hra. Cependant, lorsque nous faisons téchouva, nous récupérons tout ce que la sitra a'hra nous a pris. Ainsi, toute notre Torah et nos mitsvot dépendent de la téchouva.
Pour ceux qui ne reviennent pas à la téchouva sur leurs fautes, un grand nombre de mitsvot n'est pas un mérite. Au contraire, leurs mitsvot renforcent la sitra a'hra qui porte des accusations contre eux.
Mais pour ceux qui font téchouva, même s'ils ont moins de mitzvos à leur actif, au moins ces mitsvot leur appartiennent et ne sont pas perdues pour la sitra a'hra.
-> C'est ainsi que rabbi Yaakov Abou'hatséra (Maaglé Tsédek - Pé) explique le verset : "Hachem ton D. ramènera tes captifs et aura pitié de toi. Il vous rassemblera de toutes les nations parmi lesquelles Hachem votre D. vous a dispersés. Même si vos naufragés se trouvent aux confins du ciel, Hachem ton D. vous rassemblera et vous emmènera de là" (Nitsavim 30,3-4).
Cela peut être compris comme une référence aux mérites du peuple juif, qui sont tombés entre les mains de la sitra a'hra et ont été dispersés aux confins du ciel et de la terre.
Cependant, ces mérites ne sont pas perdus. Les mains d'Hachem sont ouvertes pour nous accepter à nouveau par la téchouva.
La sitra a'hra sera obligée de rendre la sainteté qu'elle a volée. "Il a avalé la richesse, mais il la recrachera " (Iyov 20,15).
Nos Sages (comme le Ménorat haMaor - chap.3) nous disent : "La téchouva est si grande qu'elle rapproche ceux qui étaient éloignés, comme il est écrit : 'Paix, paix, à ceux qui sont loin et à ceux qui sont proches' (Yéchayahou 57,19)".
Il s'agit de la Torah et des mitsvot qui ont été éloignées par nos fautes et qui sont tombées entre les mains du mal. Lorsque nous faisons téchouva, nous les récupérons et pouvons à nouveau les compter à notre crédit.
[...]
Toute notre Torah et nos mitsvot, ainsi que la poursuite de l'existence du monde, dépendent de la téchouva. En vérité, ces 2 choses vont de pair, puisque le monde a été créé pour la Torah et les mitsvot du peuple juif. Sans la téchouva, la Torah et le monde ne pourraient perdurer, et tout serait perdu entre les mains du mal.
La téchouva a le pouvoir de récupérer ce qui a été perdu et de tout remettre en ordre.
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+ Téchouva motivée par l'amour :
-> Lorsque quelqu'un fait téchouva par crainte, ses fautes volontaires sont transformées en fautes involontaires, mais lorsqu'il fait téchouva par amour d'Hachem, ses fautes sont transformées en mérites. [guémara Yoma 86b]
-> Dans le premier cas, il a fauté parce qu'il ne connaissait pas la sévérité du châtiment ou qu'il ne s'est pas arrêté pour y réfléchir. Ses fautes ont été "accidentelles" à cet égard, et dès qu'il se rend compte de son erreur et qu'il réalise la sévère punition qui l'attend, il revient à la téchouva.
Dans le second cas, lorsque la téchouva d'une personne est motivée par l'amour d'Hachem, ses fautes sont transformés en mérites. En repensant à sa vie, il se souvient de toutes les bontés qu'Hachem a eues pour lui depuis le jour de sa naissance. Il se souvient également de toutes les mauvaises choses qu'il a faites et en éprouve un profond regret.
Lorsqu'il pèse dans son esprit toutes les bonnes choses qu'Hachem a faites pour lui et toutes les mauvaises choses qu'il a faites en échange, il est incité à s'amender et à se montrer digne de la bonté d'Hachem.
Hachem voit l'amour pour Lui qui brûle dans la poitrine du baal téchouva. Hachem reconnaît que cet amour a toujours été présent, mais qu'il était étouffé par le yétser ara.
S'il n'y avait pas eu les machinations du yétser ara, il n'aurait jamais fauté du tout, mais aurait plutôt utilisé ce temps pour accomplir des mitsvot. Lorsqu'il revient par la téchouva, Hachem lui reconnaît son désir intérieur comme s'il l'avait mis en pratique, et transforme donc ses fautes en mérites.
[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra - Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 9]
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+ Oeil pour oeil, ... :
-> Nos Sages (midrach Vayikra rabba 21,4) nous disent que si une personne a commis des
des "paquets" de fautes, elle doit accomplir à leur place des "paquets" de mitsvot.
Il s'agit d'un aspect de la "téchouvat hamichkal", la "téchouva avec le poids (contrebalancé)", dans laquelle un poids de mérite est placé contre le poids de la faute.
Ceci est particulièrement efficace lorsque les mêmes membres du corps humain qui ont été utilisés pour la faute sont maintenant utilisés pour les mitsvot, et que les mêmes domaines dans lesquels une personne a mal agi sont maintenant redressés.
Le verset : "Un œil à la place d'un œil, une dent à la place d'une dent, une main à la place d'une main et un pied à la place d'un pied" (Michpatim 21,24) donne une indication à ce sujet.
A la place de l'œil, de la dent, de la main et du pied qui ont été utilisés pour une faute, il faut faire téchouva en utilisant ces mêmes parties du corps pour accomplir des mitsvot.
Par exemple, les jambes qui ont été mal utilisées en courant pour fauter doivent maintenant être purifiées de leurs fautes en courant pour accomplir une mitsva, comme courir à la synagogue pour faire la prière.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Alef Bina - Téhilim 119 , 'hét]
Etre réveillé à la téchouva par nos petits problèmes
+++ Etre réveillé à la téchouva par nos petits problèmes :
+ "Jusqu'où se situe la limite minimale de la souffrance (ta'hlit yissourim - litt. la quintessence d'une souffrance)? Quelle est la douleur minimale incluse dans la définition de la souffrance?
Même si quelqu'un met la main dans sa poche pour en sortir 3 pièces et qu'il n'en sort que 2 .. (cela est considéré comme de la souffrance)". [guémara Arakhin 16b]
=> C'est difficile à comprendre. Comment un si petit désagrément comme le fait de devoir remettre la main dans sa poche pour en sortir une pièce de plus, peut-il être considéré comme une souffrance? Pourquoi nos Sages considère cela comme : "ta'hlit yissourim"?
Le Baal Chem Tov explique que le but d'une souffrance est d'inciter une personne à faire téchouva. Elle est censée réveiller une personne et l'amener à examiner ses voies afin qu'elle puisse les rectifier.
Cependant, Hachem ne veut pas causer beaucoup de douleur à une personne. C'est pourquoi Il envoie d'abord une petite gêne, comme le fait de ne pas trouver immédiatement la bonne somme d'argent dans sa poche. Si la personne prend cela à cœur et reconnaît qu'il ne s'agit pas d'une coïncidence, elle reconnaîtra qu'il s'agit d'un signe d'Hachem lui indiquant qu'elle doit rectifier sa conduite.
Elle examinera ses actions passées, verra ce qui doit être corrigé et fera téchouva pour ses fautes passées.
Par conséquent, elle n'aura plus besoin de souffrir davantage, car la petite gêne a déjà rempli sa fonction.
Malheureusement, la plupart des gens ne prennent pas à cœur les petits désagréments comme celui-ci et ne les considèrent pas comme des signes pour faire téchouva. Ils pensent simplement qu'ils n'ont pas assez fouillé dans leur poche pour en sortir la bonne quantité de pièces (c'est la faute à pas de chance, mais pas à eux-même!).
Le pouvoir de la téchouva est si grand que même si l'on a beaucoup fauté et créé des centaines d'anges Accusateurs, lorsqu'on fait téchouva, tous ces anges sont complètement détruits.
[Alchikh haKadoch - To'hékhot 'Haïm - drouch II ]