Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Guéoula & la force de la téchouva

+++ Guéoula & la force de la téchouva :

-> "Les yeux rougis par le vin, et les dents blanches de lait" (Vayé'hi 49,12)

-> Le Abir Yaakov, rav Yaakov Abou'hatséra (Makhsof Lavan - Vayé'hi) explique :
ce verset est une réprimande contre le peuple juif pour ne pas être revenu à la téchouva des fautes qui ont causé notre exil. Nous aurions dû nous rendre compte que les souffrances que nous endurons parmi les nations méchantes (réchaïm) ne sont en fait qu'un appel d'Hachem. Nous devrions tenir compte de cet appel pour changer nos habitudes de fauter, et ainsi apaiser la colère d'Hachem et apporter la guéoula.

Malheureusement, malgré toutes les souffrances que nous endurons en exil, nous ne sommes toujours pas revenus à Hachem. La colère d'Hachem contre nous grandit et l'exil se poursuit.
Si nous étions revenus à Hachem avec une téchouva sincère, rien ne pourrait s'opposer à notre Délivrance (guéoula), comme il est écrit : "Revenez à Moi et Je reviendrai à vous" (Mala'hi 3,7).
Si nous revenons à Hachem par la téchouva, Il reviendra immédiatement vers nous pour nous délivrer de notre exil.

Le verset dit à ce sujet : "Les yeux rougis par le vin" = même s'il semble que les yeux d'Hachem rougeoient de fureur, pour nous punir de nos fautes, nous pouvons toujours revenir en téchouva sincère et mériter la suite du verset : "et des dents blanches de lait."
En purifiant nos cœurs et nos bouches, nous mériterons que les yeux d'Hachem deviennent plus doux et plus blancs que le lait, avec bonté et miséricorde.
Même dans les moments de jugement les plus sévères, le pouvoir de la téchouva adoucit l'Attribut Divin de Justice/Rigueur et permet à la Miséricorde de prendre le dessus.

Les 2 vidouï – le pouvoir de la bouche

+++ Les 2 vidouï - le pouvoir de la bouche :

+ "Car la chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour l'accomplir" (Nitsavim 30,14)

-> Selon le Sforno et le Ramban, ce verset fait allusion à la téchouva, la mitsva de se repentir de ses fautes.

Le Sforno explique : la téchouva est "près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur pour la faire" = ce qui signifie que l'on récite le vidouï (confesser ses fautes) avec sa bouche, et que l'on essaie dans son cœur d'approfondir son remords d'avoir fauté et de renforcer sa conscience d'Hachem.

De même, le Ramban explique que la téchouva faite dans le cœur signifie l'abandon de la faute, le regret de ce que l'on a fait et la résolution de ne jamais revenir à ses mauvaises habitudes.
La téchouva faite par la bouche fait référence au vidouï (confession) que l'on prononce et qui est un élément crucial du processus de téchouva.

=> C'est étrange. Le vidouï est l'étape finale du processus de téchouva (Rambam, Hilkhot Téchouva 2,3). Si le mot "bouche" fait référence au vidouï, pourquoi apparaît-il avant le mot "cœur" dans le verset?

-> Le rav Aharon Kotler explique que le vidouï principal se trouve en effet à la fin du processus de téchouva. Nous nous tenons devant Hachem et déclarons que nous avons fauté, que nous l'avons déjà regretté et que nous en avons honte. C'est à ce moment-là que nous prononçons le premier vidouï.
Néanmoins, nous disons un vidouï supplémentaire au tout début du processus de téchouva. Le but de ce vidouï est de nous réveiller au fait que nous avons besoin de faire téchouva.

Le rav Kotler explique que la Torah fait allusion à ce vidouï supplémentaire en plaçant le mot "bouche" avant "cœur" dans le verset cité ci-dessus.
Si nous ne disons pas ce vidouï, il se peut que nous ne nous rendions même pas compte que nous avons fait quelque chose de mal. C'est ainsi que nous prononçons les mots les plus alarmants : "achamnou" (nous sommes coupables), "bagadnou" (nous nous sommes rebellés), "gazalnou" (nous avons volé), ...

Ce vidouï supplémentaire est important. Beaucoup d'entre nous ont tendance à penser : "Moi, j'ai fauté? Qu'est-ce que j'ai fait? Après tout, je ne vole pas à l'étalage et je ne conduis pas le Shabbath!"
Nous nous sentons offensés à l'idée même d'avoir mal agi. En prononçant les mots du vidouï et en contemplant leur signification, nous pourrons, nous l'espérons, examiner nos comportements et découvrir des choses qui doivent être corrigées.
En effet, de manière subtile, le comportement d'une personne peut ne pas refléter l'importance de la Torah et des mitzvos.
[chaque terme du vidouï est une tête de chapitre (à l'image des 39 interdits de Shabbath), et Hachem ensuite attend de nous d'agir avec toujours plus de perfection (les tsadikim étant jugés sur l'épaisseur d'un cheveu). Ainsi, en prononçant le vidouï je dois être honnête avec moi-même et me demander si je n'ai pas fait une sorte de cette faute.
Par exemple, derrière le terme "voler", il y a le fait de dépasser quelqu'un dans une file, et du coup de lui voler du temps. ]

Plus nous examinons nos actions, plus nous avons de chances de découvrir des choses que nous savons être mauvaises. Lorsque nous avions l'habitude de les faire, elles nous semblaient permises. Or nos Sages nous disent (guémara Kidouchin 20a) que si une personne commet une faute deux fois, elle lui semblera permise.
[ça va c'est pas si grave, les autres font pire! ... autant d'excuses qui nous empêchent de faire téchouva, car dans le monde de Vérité cela ne tiendra pas pour nous dédouaner. ]

-> Le Yad Kétana (Hilkhot Téchouva 1,4) évoque un autre avantage du vidouï :
En prononçant les mots, nous puisons dans une force cachée en nous qui veut que nous fassions téchouva. En prononçant les mots [du vidouï], nous attisons les flammes de la volonté intérieure que nous avons de changer.

C'est ce qui ressort de la décision du Rambam (Hilkhot Guittin 2,20, basé sur la guémara) qu'un mari qui refuse de donner le divorce (guét) à sa femme "est contraint jusqu'à ce qu'il dise, 'je veux'". Un divorce forcé n'est pas acceptable d'un point de vue halakhique. Quelle différence cela fait-il de dire "je veux" (sou la contrainte)? Nos Sages ont compris que chaque personne possède en elle la volonté de faire ce que Hachem veut, cependant, son mauvais penchant dissimule cette volonté intérieure.
Bien que la manière forte lui soit appliquée, c'est en fin de compte lui qui ouvre la bouche et dit : "Je veux...". Le fait de lui faire prononcer ces mots lui permet de puiser dans sa propre volonté interne sincère de faire ce qui est juste, dans la mesure où cette volonté est valide d'un point de vue halakhique.
Dans notre cas, dire le vidouï peut nous sortir de notre complaisance et nous mettre sur la voie d'un véritable changement.

Par exemple, supposons qu'une personne en veuille à une autre et qu'elle ait des raisons de le faire. Il sait que la Torah lui demande de se montrer amical avec la personne qui lui a fait du tort.
"Je ne peux pas", se dit-il. Il peut s'adresser à Hachem et lui dire : "Hachem, s'il te plaît, aide-moi et fais disparaître mes mauvais sentiments à l'égard de cette personne. Je sais que c'est Ta volonté, alors aide-moi à la faire. Aide-moi à être un juif qui vit à un niveau supérieur".
Le simple fait de prononcer ces mots fait appel à une volonté intérieure qu'il n'avait jamais réalisé posséder, et lui donne ce petit supplément de force dont il avait besoin pour faire téchouva.

=> On a bien 2 viouï : un avant la téchouva, dont chaque mot prononcé va éveiller notre intériorité de changer, et un vidouï venant clôturer le processus de repentir (nous regrettons et avons honte de ce qui a été fait de contraire à Ta volonté).

[cela met en avant le pouvoir incroyable de notre bouche, à quel point elle peut impacter notre intériorité et nous faire changer en mieux. ]

La téchouva dépend de l’étude de la Torah

+++ La téchouva dépend de l'étude de la Torah :

+ "Car cette loi que je t'ordonne aujourd'hui, elle n'est pas cachée de toi et elle n'est pas est éloignée.
Elle n'est pas dans le ciel, pour que tu dises : "Qui montera pour nous au ciel et accessible nous la prendra pour nous la faire entendre afin que nous l'accomplissions?"
Elle n'est pas non plus de l'autre côté de la mer, pour que tu dises: "Qui passera pour nous de l'autre côté de la mer et nous la prendra pour nous la faire entendre afin que nous l'accomplissions ?"
Car la chose est très proche de toi - dans ta bouche et dans ton cœur - pour l'accomplir. (Nitsavim 30,11-14)

-> Le Sforno et le Ramban écrivent que ce verset (v.11) fait allusion à la téchouva, la mitsva de se repentir de ses fautes.
Ils expliquent que la téchouva est le sujet mentionné au début de ce chapitre, qui stipule qu'après avoir trébuché dans l'erreur et la faute en exil : "tu reviendras à Hachem, ton Dieu" (Nitsvaim 30,2).

Le Sforno explique le verset (v.14) : la téchouva est "près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur pour la faire" = ce qui signifie que l'on récite le vidouï (confesser ses fautes) avec sa bouche, et que l'on essaie dans son cœur d'approfondir son remords d'avoir fauté et de renforcer sa conscience d'Hachem.
En bref, la téchouva est éminemment réalisable.

-> La guémara (Erouvin 55a) cite ce verset (v.11), et les nos Sages disent que la mitsva à laquelle il est fait référence est l'étude de la Torah. Le verset dit ensuite que la Torah n'est pas "dans les cieux", c'est-à-dire chez ceux qui ont "la tête dans le ciel", ou chez les personnes vaniteuses et orgueilleuses. Elle n'est pas non plus "au-delà des mers", parmi les marchands qui voyagent de loin en loin pour faire du commerce.

=> Comment le Ramban et le Sforno (téchouva) peuvent-il contredire la guémara (Torah)?

-> Le Maadaneé Shmouel réconcilie les Richonim avec la guémara en expliquant que l'étude de la Torah est une partie essentielle du processus de la téchouva.
Cela apparaît clairement dans la bénédiction sur la téchouva que nous prononçons dans le Amida : "Ramène-nous, notre Père, à Ta Torah" (hachivénou Avinou léToraté'ha), et ce n'est qu'ensuite que nous demandons : "et ramène-nous à Toi avec une téchouva complète."
De plus, l'appel à la téchouva du prophète Hochéa : "Prenez pour vous des paroles et revenez à Hachem" (Hochéa 14,2) est expliqué dans le Sifri (Haazinou 32,2) comme "Quelles paroles devrions-nous prendre? Des paroles de Torah".

=> Pourquoi la téchouva dépend-elle de la Torah?

-> La guémara (Kidouchin 30b) affirme que la Torah est le remède au mauvais penchant.
Cela est vrai avant qu'une personne ne commette un péché, puisqu'elle doit appliquer ce "remède" pour surmonter la tentation. Toutefois, cela est encore plus vrai pour une personne qui est déjà tombée dans la faute. Il est nécessaire d'étudier la Torah si l'on veut échapper au filet du mauvais penchant dans lequel on est pris.

-> Le 'Hazon Ich (Igrot 2:75) écrit que pour déraciner un trait de caractère négatif, il faut à la fois travailler sur ce trait et étudier la Torah pour l'amour d'Hachem.
Sans l'un ou l'autre de ces ingrédients, l'effort est voué à l'échec.

-> De plus, il est impossible pour une personne de faire téchouva et d'atteindre une quelconque proximité avec Hachem sans progresser également dans la Torah.
Dans la Kriat Shéma, le verset dit : "Et tu aimeras Hachem, ton D. ... Et ces mots doivent être ... sur ton cœur" (Vaét'hanan 6,5-6). Rachi cite le Sifri : "Comment acquiert-on l'amour d'Hachem? En ayant ces mots (c'est-à-dire les mots de Torah) sur son cœur. C'est alors que l'on peut connaître Hachem et s'attacher à Ses voies".

-> De même, le rav 'Haïm de Volzhin (Néfech ha'Haïm 4,31) cite le Zohar selon lequel la proximité avec Hachem est proportionnelle à la proximité avec la Torah.

-> Le rav Shlomo Wolbe note que le premier Elloul de la nation dans le désert était une période de réception de la Torah. Ils se préparaient au retour de Moché du mont Sinaï avec les 2e Lou'hot.
Bien qu'ils aient déjà reçu la Torah au mont Sinaï, c'était avant qu'ils n'aient fauté, et ils devaient maintenant accepter la Torah à nouveau pour se purifier de la faute du Veau d'or.

-> Ainsi, nous aussi, nous devons accepter la Torah de tout cœur dans le cadre de notre Elloul. Nous pouvons y parvenir en consacrant plus de temps et d'énergie à notre étude que ce à quoi nous sommes généralement habitués.
À la yéchiva de Kelm, les séances d'étude duraient 6 ou 7 heures pendant le mois d'Elloul.
Le machguia'h, le rav Itzélé Péterburger expliquait à ses élèves : "Vous devez arriver au jour du jugement avec beaucoup de guémara, de Rachi et de Tossefot".

-> Un jour, le machguia'h de Lakewood, le rav Nathan Wachtfogel, a dit à ses élèves :
"Si les étudiants de Kelm étaient capables d'apprendre si longtemps en Elloul, pourquoi ne l'ont-ils pas fait toute l'année?
Il a répondu qu'un tel travail dépassait leurs capacités naturelles. Néanmoins, Hachem est plus proche de nous en Elloul, et Il leur a donc donné les possibilités pour étudier encore plus, leur donnant la chance de se rapprocher davantage de Lui.
Nous aussi, nous pouvons utiliser Elloul pour nous pousser davantage dans la Torah et le service d'Hachem!"

<------->

[la téchouva signifie revenir vers Hachem.
Or, la Torah a un pouvoir de purification de nos fautes, et en nous la donnant Hachem a dit que c'est comme s'Il s'était donné avec (la Torah est composé de Nom Divin, étudier la Torah c'est apprendre à davantage connaître Hachem, ...).
Ainsi, par le faut d'étudier davantage la Torah, nous montrons concrétement à Hachem que certes on a pu fauter ce qui nous a éloigné de Lui, mais notre réel désir est d'être proches de Lui, comme en témoigne le fait que nous étudions davantage, que nous faisons plus de mitsvot en cette période (ex: Elloul).]

<--->

b'h, voir également :
-> Téchouva & l'importance de l'étude de la Torah : http://todahm.com/2022/09/28/techouva-limportance-de-letude-de-la-torah
-> Téchouva & étude de la Torah ... : http://todahm.com/2014/10/23/techouva-etude-de-la-torah
-> Téchouva : prendre sur soi le joug Divin + étudier la Torah : http://todahm.com/2022/01/19/techouva-joug-divin-torah

"Hachem aide ceux qui reviennent à Lui par la téchouva [même] lorsqu'ils sont limités par leur nature, et [Il] implante en eux un esprit de pureté".
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 1,1]

La téchouva est importante car elle rapproche la géoula.
[guédola téchouva chémékarévét ét aguéoula - guémara Yoma 86b]

<--->

-> Le peuple juif ne sera racheté que par la téchouva, et les prophètes ont assuré que les juifs feront effectivement téchouva à la fin des temps, et ils seront immédiatement Délivrés.
[Rambam - Hilkhot Téchouva 7,5]

[d'une certaine façon l'idée est : "ani lédodi" = je reviens par une téchouva personnelle à une proximité avec Hachem (la téchouva annulant tous les distanciations avec D.), et alors "lédodi li" = Hachem peut alors dévoiler au grand jour Son amour pour chaque juif en amenant la guéoula. ]

Téchouva = être beau pour notre mariage éternel avec Hachem

+ Téchouva = être beau pour notre mariage éternel avec Hachem :

L'âme qu'Hachem nous a donnée [à notre arrivée dans ce monde] est une robe de mariée incomparablement magnifique. Elle est parfaite, sainte, pure et propre. Mais nous l'avons salie, délibérément ou accidentellement.
Elle est souillée de toutes sortes de tâches et perforée de milliers de trous.
Elle pue le lachon ara, la colère et l'orgueil, ...

Après 70 ou 80 ans, nous devrons ramener l'âme à sa place dans le Gan Eden. Nous monterons au Ciel, où nous serons accueillis par des milliards et des milliards d'anges, ainsi que par des millions et des millions de tsadikim de toutes les générations depuis Adam, y compris les géants de ces derniers temps. Ils viendront tous voir notre belle et splendide âme.

Et nous devrons les affronter dans notre robe de mariée sale. On nous demandera : "Où est l'âme précieuse qui t'a été donnée? Pourquoi n'en as-tu pas pris soin?"
Que répondrons-nous? Peut-on imaginer la honte? Peut-on supporter l'embarras?
Et là, la situation honteuse ne durera pas seulement quelques heures ou même quelques années, mais pour toujours.

Heureusement pour nous, notre Père céleste, dans son amour et sa compassion infinis, nous a fait don de la téchouva. Cet atelier de nettoyage à sec et de couture miraculeux redonne à notre robe de mariée sa splendeur d'origine.

Mais il y a un hic : Les magasins ne sont ouverts que pendant les heures de bureau. Ce magasin, dont nous avons si désespérément besoin, n'est ouvert à chaque personne que tant qu'elle est encore en vie dans ce monde. Lorsqu'on passera dans l'autre monde, il sera trop tard ; on trouvera le magasin fermé.
Mes amis, profitons de ce merveilleux cadeau et faisons la téchouva dès aujourd'hui!
[...]

Le vêtement de notre âme est la robe de mariée ultime, et le jour de la mort est le mariage ultime.
À l'instar d'une mariée qui, vêtue de sa robe de mariée, est conduite à la 'houppa devant des centaines d'invités, notre âme, qui porte toutes nos mitsvot et nos bonnes actions, sera conduite à Hachem devant des myriades d'anges et de tsadikim.
[...]

Mes amis, justifions la confiance qu'Hachem a placée dans notre âme.
Saisissons toutes les occasions d'accomplir davantage de mitsvot et de bonnes actions, sachant que nous préparons la robe de mariée dans laquelle nous serons conduits à notre 'houppa dans le monde de la Vérité.
Remplissons bien notre mission afin que, le moment venu, nous puissions passer dans l'autre monde avec le sourire aux lèvres!
[rav Nissim Yagen]

Les gens disent qu'ils n'ont pas le temps de faire de l'introspection (se regarder intérieurement).
Combien de temps passons-nous chaque jour à nous regarder dans la glace? Combien de fois par jour inspectons-nous notre apparence?
Nous pouvons certainement prendre 5 minutes par jour pour nous regarder dans l'âme!

Ce peut être avant de commencer notre matinée ou avant de fermer les yeux le soir. Posez-vous la question : Comment est-ce que j'évalue ma performance au cours des dernières 24 heures? Ai-je souri à mon conjoint? Ai-je parlé agréablement à mon voisin? Que puis-je faire de mieux demain?
[rav Nissim Yagen]

 Lorsqu'une personne faute, qu'elle se rend compte qu'elle a transgressé et qu'elle demande à Hachem de lui pardonner, ses sentiments du coeur brisé sont eux-mêmes le plus grand mérite qu'elle puisse avoir.
Se considérer comme "rien" à cause du mal que l'on a fait, cela en soi nous élève!
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]

La nécessité d’être soi-même

+++ La nécessité d'être soi-même (selon le rav Avraham Kook) :

+ Téchouva = un retour vers son intériorité personnelle :

-> Lorsque nous oublions notre âme individuelle, lorsque nous cessons de prêter attention à la vie intérieure d'une personne, tout devient confus et flou.
C'est pourquoi le début de la téchouva (croissance spirituelle) est le retour à soi-même, à la source de son âme. Le retour à soi conduit à un retour immédiat à D., à l'Âme des âmes ; c'est ainsi que l'on augmente de plus en plus en sainteté et en pureté.

Ce principe vaut pour la transformation de l'individu, de la nation, de l'humanité et de toute l'existence.
Toute destruction ne survient que parce que nous avons oublié et ignoré le moi (notre réelle intériorité).
En fait, si une personne exprime le désir de retourner à D., mais n'est pas intéressée à se concentrer sur son moi [son intériorité], alors il s'agit alors d'un type de téchouva faux et trompeur, par lequel on prend le nom de D. en vain.

Par conséquent, ce n'est que dans la grande vérité du retour à soi que l'individu, la nation, l'humanité et toute l'existence retourneront à leur Créateur, à la Lumière de la vie.
Tel est le secret de la lumière du machia'h : dans son illumination, le monde entier retournera à sa Source.
[Shmoné Kévatsim 8:213]

<--->

+ La racine de toutes les fautes : s'ignorer soi-même :

-> "Je suis dans les profondeurs de l'exil" (Yé'hezkel 1,1). Il s'agit du "moi" intérieur, essentiel, qu'il soit individuel ou collectif ...

"Nous avons fauté, nous et nos ancêtres" (Téhilim 106,6). Cela fait allusion au péché d'Adam Harichon, qui s'est éloigné de son essence. Il ne pouvait pas répondre clairement à la question "Ayéka" (Où es-tu? - Beréchit 3,9), parce qu'il ne se connaissait pas lui-même, car il avait perdu son véritable "moi" intérieur. Il s'était incliné devant un dieu étranger.

Et c'est là la faute d'Israël, qui a été "séduit par des dieux étrangers" (Devarim 31:16, en référence au péché du Veau d'or). Ils ont abandonné leur "moi" essentiel ...

C'est ainsi que le monde continue à s'enfoncer dans la destruction de chaque "moi", de l'individu et de la collectivité. Des enseignants experts viennent et se concentrent sur le superficiel. Eux aussi détournent la conscience de leurs élèves du "moi" (notre véritable être).
Ils ajoutent de la paille au feu, donnent du vinaigre à ceux qui ont soif et remplissent les esprits et les cœurs de tout ce qui leur est impersonnel.
Et peu à peu, le "moi" se fait oublier. Et quand il n'y a plus de "je" (moi), il n'y a plus de "Il" (Hachem), et à plus forte raison il n'y a pas de "vous" (autrui).
[par exemple dans notre relation avec l'humilité, le rav Kook dit que d'abord nous devons être plein de conscience et de fierté de notre intériorité, et ensuite on doit progressivement glisser vers plus d'humilité. De même, le Ben Ich 'Haï, conseille d'éduquer d'abord les enfants dans la fierté d'eux-mêmes, puis d'aller vers un moitié-moitié (orgueil de mon intériorité - humilité [je ne suis rien en propre]), puis d'aller vers essentiellement de l'humilité.
La problématique est que si nous n'avons pas une appréciation de notre intériorité (ex: une partie de D. est constamment avec nous, même si l'on fait les pires choses), alors nous n'agissons pas en adéquation (avec cette grandeur), et l'on fait des choses où "je n'étais pas moi-même" (ma faute se dissocie de ma véritable volonté/essence).
Le rav Yé'hia Benchétrit avait l'habitude de dire : si c'est pas toi qui est au commande [de toi-même], alors c'est quelqu'un d'autre (ton yétser ara) ... (ainsi nous avons la tête remplie de plein de choses extérieures, mais trop rarement d'écouter, d'apprécier, ... son intériorité (notre véritable "moi") pour faire que notre vie soit une réussite (exploitant au mieux nos capacités uniques)).
Les non-juifs disent : "je pense donc je suis", mais la vision juive est inverse : une fois que "je suis" (que j'ai conscience de ce que JE suis vraiment intérieurement), alors "je pense" (cela se traduit par des actes/attitudes externes). ]
[...]
Supprimez tous les dieux étrangers, supprimez tous les dieux étranges et illégitimes.
"Et alors vous saurez que je suis Hachem votre D., qui vous fait sortir du pays d'Égypte pour être votre D. Je suis Hachem" (paraphrase de Chémot 6,7).
[Orot haKodech 3, p.140-41]

<--->

-> b'h, voir également : la téchouva = reconnaître sa vraie valeur : http://todahm.com/2022/09/28/la-techouva-reconnaitre-sa-vraie-valeur

<--->

+ Chacun est différent et unique :

-> Chacun doit comprendre qu'il est appelé à servir d'une manière qui est propre à sa personnalité intellectuelle et affective, selon l'âme racine unique de chacun.

Dans ce monde, qui comprend des mondes infinis, il faut trouver le coffre au trésor de sa vie.
Ne laissez pas les choses extérieures qui entrent dans votre monde vous troubler ...
Vous devez vous concentrer sur votre propre vie, sur votre monde intérieur qui remplit tout ce que vous faites. Chacun est tenu de dire : "Le monde a été créé pour moi" (guémara Sanhedrin 37a).

Cette grande humilité apporte de la joie et aide chacun à atteindre la perfection ultime qui l'attend.
En effet, lorsque l'on marche sur ce chemin sûr, son propre chemin unique, dans une voie de droiture qui lui est propre, on est rempli de la force de la vie et de la joie de la spiritualité.
La lumière de D. brillera sur une telle personne, et la force et la lumière viendront de sa lettre spéciale dans la Torah.
[Shmoné Kévatsim 4:6]

<--->

-> Il ne faut pas se décourager lorsque l'on constate que l'on n'est pas capable de se concentrer et de se spécialiser dans un domaine spécifique. Il en va de même si l'on n'est pas capable d'approfondir et de développer un seul sujet, une seule attitude ou un seul type d'étude [en Torah].
Parfois, une personne possède un trait de personnalité unique qui la pousse à aller vers l'inconnu et à unifier des sujets divers. Ce type de personne doit reconnaître qu'il s'agit de sa mission spirituelle.
Il faut donc se réjouir de ses talents uniques.
[Shmoné Kévatsim 5:153]

-> La plupart du temps, un individu ne possède pas un large éventail de talents.
En effet, chaque talent unique repose sur des traits de personnalité spécifiques qui contredisent d'autres traits, de sorte qu'une personne ne peut pas être douée de tous les talents.
Par exemple, une personne dotée d'une excellente mémoire n'a pas nécessairement un esprit introspectif ; et une personne qui a un esprit introspectif n'a souvent pas la capacité de se souvenir de beaucoup de choses à la fois. Ou encore, une personne poétique qui possède d'immenses talents musicaux n'est pas forcément capable de comprendre les sagesses pratiques telles que l'ingénierie ou les machines. Et l'inverse est également vrai : une personne qui a un grand esprit pour les chiffres et les mathématiques ne peut souvent pas atteindre les sommets de la musique ...

De même, certaines personnes ont un désir naturel de se connecter à D. par le biais de mitsvot directement axées sur D. (bein adam laMakom), alors qu'elles ne souhaitent pas forcément s'impliquer dans des mitsvot axées sur l'éthique (bein adam la'havéro).
Inversement, certaines personnes sont enthousiastes à l'idée de s'immerger dans des mitsvot centrées sur l'éthique (bein adam la'havero), alors que les mitsvot centrées sur D. (bein adam la'Makom) et la sainteté de la foi ne sont peut-être pas aussi fortes en elles.
En fait, cette même force naturelle de l'âme qui pousse une personne vers la poésie et la musique est ce qui motive une personne à s'impliquer dans la spiritualité et l'honneur de D.

C'est la grande douleur qui existe dans le monde : il y a des forces et des talents dispersés et contradictoires.
Cependant, le chemin de la vérité, qui est le chemin de D., exige de chaque individu qu'il soit fort et confiant dans ses propres talents, et en même temps qu'il honore et respecte les talents des autres.
Chacun doit désirer influencer ses amis et être influencé par eux pour l'accroissement du bien ...
C'est en combinant les différents talents de chaque individu qu'une société se forme.
[Kévatsim Mikhtav Yad Kodcho - Pinkas Richon léYaffo 67]

[on a une certaine forme d'orgueil en se prenant pour un dieu, et plutôt on doit prendre le temps d'identifier, d'apprécier (se réjouir) et exploiter nos capacités dans lesquelles nous brillons plus que la moyenne, et en faire profiter/donner pour le bien autour de nous.
A l'inverse, on doit reconnaître que de même Hachem nous a octroyé des talents, nous avons des domaines où nous sommes moins performants, attirés, et on doit l'accepter (on n'est pas parfait, on n'est pas D.). Dans c'est domaine, on doit apprécier et profiter de ces choses chez autrui, quand cela nous est nécessaire. ]

<--->

+ L'épuisement de se conformer à la masse

-> Il y a certains justes qui, malgré des traits de caractère très spirituels, ressentent de l'anxiété et de la pression dans leur âme. Ils ne portent pas assez d'attention à leur grandeur intérieure ; ils ne croient pas vraiment à la sainteté de leurs désirs. En conséquence, ils ne sont pas conscients de l'incroyable lumière contenue dans leurs pensées.
Ils marchent courbés, avec le poids du monde et de sa cruelle colère au-dessus d'eux. Ils souffrent d'une immense douleur spirituelle.
Toutes les pensées étriquées de la masse épuisent leur esprit et ils se retrouvent sans force pour s'élever à la hauteur de leurs propres pensées et de leurs propres désirs.
Un jour ou l'autre, ils seront obligés de se libérer et de se réveiller de ce sommeil mental. Et malgré toute la paix et le respect qu'ils accordent aux voies de la masse, ils doivent revenir à D., qui se révèle toujours à eux à travers leurs propres fenêtres uniques.
[Shmoné Kévatsim 8:6]

<--->

+ Se comprendre soi-même :

-> La compréhension de soi est le niveau le plus élevé de la spiritualité.
En règle générale, tout ce qu'une personne apprend est toujours extrait du monde extérieur. En revanche, les pensées d'une personne lui viennent des profondeurs de l'âme.
Tout ce que nous apprenons du monde extérieur ne doit être considéré que comme un outil pour atteindre le cœur caché, les profondeurs de l'âme, la logique intérieure de notre propre sagesse.
[Shmoné Kévatsim 5:281]

<--->

-> Plus une personne s'engage dans la transformation de son être, plus le monde s'en trouve transformé.
[Shmoné Kévatsim 1:454]

-> Il est impossible de parler d'une révolution nationale [juive] si nous ne parlons pas d'abord de la révolution de chaque personne individuellement.
En fait, la révolution négligée de l'âme individuelle est ce qui nous retient vraiment d'une révolution [spirituelle] nationale.
[Orot - "Israël" 7,17]

-> La perfection idéale d'une personne ne peut être atteinte qu'en concentrant son énergie sur l'amélioration de sa propre personne autant que possible.
En même temps, il faut toujours garder à l'esprit que la perfection individuelle ne sera jamais achevée tant que le peuple juif n'aura pas atteint la perfection nationale.
Et à partir de la perfection nationale, une personne doit aspirer à la perfection de toute l'humanité.
Cependant, il faut veiller à ne jamais laisser son désir d'améliorer les masses miner la perfection de ses propres traits de caractère et de ses propres actions.
[Ein Aya - Béra'hot 1, p.47]

[notre yétser ara peut nous encourager à faire plein de bontés avec autrui, pour peu que nous n'en fassions pas avec nous-même, en chouchoutant et donnant de la vie à notre intériorité. ]

-> Les individus doivent se trouver en eux-mêmes, et ce n'est qu'ensuite qu'ils se trouvent dans le monde.
La communauté doit se trouver en elle-même, et ce n'est qu'après cela qu'elle peut se retrouver dans l'ensemble de l'humanité.
L'humanité doit se trouver en elle-même, et ce n'est qu'après cela qu'elle peut se trouver dans le monde entier.
[Shmoné Kévatsim 8:41]

La téchouva

+ La téchouva :

-> Le 'Hafets 'Haïm a dit à rav Barou'h Leibovitz : "Si [vous avez fait téchouva alors] vous n'avez pas besoin d'être brisé. La faute est effacée, et c'est comme si vous ne l'aviez jamais commise!"

=> Nous devons toujours nous rappeler que, quels que soient l'endroit où nous nous trouvons et ce que nous avons fait, un juif n'est jamais perdu. Nous pouvons toujours retourner auprès de notre Père céleste aimant et recommencer à le servir loyalement.
L'âme reste aussi pure et sainte qu'elle l'a toujours été et Hachem est heureux de nous accepter comme si rien ne s'était passé.

-> Rabbénou Yona (Yesod haTéchouva) écrit :
"Le jour où l'on décide de faire téchouva et de revenir à Hachem, on doit se défaire de toutes les fautes qu'on a commises et faire comme si on venait de naître, sans mérites ni fautes. C'est aujourd'hui que commence notre action. Aujourd'hui, on doit veiller à ne pas s'écarter du droit chemin.
C'est ainsi qu'on pourra se repentir pleinement en se débarrassant du lourd fardeau de ses fautes.
[le yétser ara désire davantage l'état de culpabilité, de désespoir qui résulte d'une faute, que la faute en elle-même! ]
On ne doit pas être découragé par des pensées qui nous hantent et nous empêchent de faire téchouva parce qu'on se sent gêné par nos fautes, et qu'on se dit : "Comment puis-je avoir l'audace de me repentir? J'ai commis toutes sortes de fautes, même délibérées, et je les ai répétées encore et encore, un nombre incalculable de fois. Je suis gêné de me tenir devant Hachem comme un voleur pris en flagrant délit. Comment puis-je entrer dans le Heichal d'Hachem? Comment puis-je garder Ses mitsvot?"

Ne pensez pas ainsi ! C'est un stratagème du yétser ara, qui est assis comme une mouche dans les chambres du cœur, se renouvelant chaque jour.
Le yétser ara guette et attend de faire trébucher. Il faut plutôt penser : "C'est la mida d'Hachem, Sa main est [toujours] tendue pour accepter ceux qui se repentent."

La meilleure chose que l'on puisse faire est de se débarrasser de toutes ses fautes et de se faire un nouveau cœur."

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,6-7) enseigne :
"La téchouva est si grande qu'elle rapproche une personne d'Hachem ... Hier, il était détesté, dégoûtant et éloigné d'Hachem, mais aujourd'hui, il est aimé, chéri, proche et meilleur ami ...
Hier, il était séparé d'Hachem ... il faisait la prière mais n'était pas exaucé ... aujourd'hui [suite à sa téchouva], il est attaché à Hachem, il fait la prière et est exaucé immédiatement ... Hachem accepte ses mitsvot avec joie et désire qu'il les accomplisse".

=> Quel que soit l'endroit où elle se trouvait, un juif peut revenir pour devenir proche d'Hachem, aimée et chérie à Ses yeux. Quelle chance!!

<--->

Le sujet de la téchouva est très vaste, mais on peut rapporter en guise de réflexion :

-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Kédochim 12) enseigne :
"Les âmes les plus précieuses se trouvent particulièrement dans les endroits les plus sales, comme le Zohar (vol.II,184a) nous l'apprend : "la lumière la plus lumineuse est celle qui brille dans l'obscurité ... Au final, il sera révélé que toutes les âmes d'Israël, Ta nation, sont des tsadikim [cf. "Ton peuple : tous sont tsadikim" (Yéchayahou 60,21)] ... même quelqu'un qui a fauté dans ce sujet [de la sainteté].

C'est parce qu'en réalité notre désir est de faire Ta volonté, mais "la levure dans la pâte" (le yétser ara) nous en empêche ...
Grâce à la téchouva tout peut être réparé ... et davantage de lumière peut briller du milieu des ténèbres."

=> Lorsque nous tombons dans la faute, au lieu de désespérer (je ne vaux rien! je suis nul), il faut avoir conscience que : "Les âmes les plus précieuses se trouvent particulièrement dans les endroits les plus sales".
[ce n'est pas parce qu'actuellement je suis sale (sans l'avoir fait exprès!) que je ne vaux rien, au contraire!]
De plus, en faisant téchouva, nous avons la possibilité d'allumer dans l'obscurité de ce monde/notre vie, une lumière d'une intensité très élevée.

-> "Même une personne qui faute durant toute sa vie, elle peut quand même être considérée comme un tsadik, tant qu'elle n'abandonne jamais et qu'elle continue à se battre [pour vaincre son yétser ara]."
[Séfer Ménou'ha véKédoucha - écrit par un élève du rav 'Haïm de Volozhin]

-> "Rien ne peut s'opposer à la téchouva.
Même si quelqu'un a pu commettre toutes les fautes du monde, il pourra faire téchouva sur chacune d'elles"
[Chla haKadoch - Roch Hachana - Dérékh 'Haïm To'ha'hat Moussar 114]

[Précision: une personne qui faute volontairement, pensant qu'elle pourra ensuite faire téchouva, il lui sera alors extrêmement difficile de le faire car ce qui l'a poussé à fauter est cette capacité à se faire pardonner]

<--->

-> issu du divré Torah : http://todahm.com/2023/08/22/connaitre-notre-grandeur-2e-partie