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Honorer les fêtes juives

+ Honorer les fêtes juives :

-> "Quiconque déshonore les yamim tovim n'a pas sa place dans Olam Haba" (Pirké Avot 3,11 - המבזה המועדות אין לו חלק לעולם הבא).
Qu'est-ce qui est considéré comme déshonorer les yamim tavim?

Le 'Hidouché Harim explique que c'est lorsqu'une personne pense : "A quoi servira ce yom tov?"
Penser ainsi est un déshonneur pour le yom tov.
De même, il ne faut pas penser : "J'ai célébré le yom tov de Shavouot (ou autre) plusieurs fois dans ma vie, et je ne vois pas que j'en ai tiré grand-chose. Je ne m'attends pas non plus à tirer grand-chose du Shavouot de cette année". Penser ainsi est un déshonneur pour le yom tov.

Si nous croyons en la grandeur des fêtes juives, alors nous recevrons des délivrances (yéchouot) de ces fêtes.
[en se basant sur : והיה אמונת עתיך חוסן ישועות - Yéchayahou 33,6]

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-> b'h, également sur les fêtes juives : https://todahm.com/2022/02/07/34739

Prier avec la kavana de retirer la souffrance d’Hachem

+ Prier avec la kavana de retirer la souffrance d'Hachem :

"Ne faites pas de votre prière une routine fixe (téfilaté'ha kéva), mais plutôt une demande de miséricorde et une supplication devant Hachem" (Pirké Avot 2,13)

-> Qu'est-ce que cela signifie que l'on ne doit pas faire de ses téfilot (prières) une "kéva" (fixe)?
Il y a de nombreuses demandes dans la Amida, cependant la kavana appropriée à toutes les demandes est que les prières soient exaucés pour le bien de la Présence Divine (Chékhina).
Chaque fois qu'un juif est en souffrance, la Chékhina est là avec lui. Même si la personne ne mérite pas d'être sauvée ou de voir ses prières exaucées, la Chékhina ne mérite certainement pas d'être dans cette situation (de souffrance), et c'est pourquoi il est toujours approprié de faire des prières.

Ainsi, lorsque la michna dit que l'on ne doit pas faire ses prières une chose de "kéva" (fixe, d'établi), cela signifie que l'objectif principal de nos prières ne doit pas être fixé pour lui-même (comme on tend naturellement à le faire), mais doit être pour la Présence Divine (Chékhina).
Il faut demander que la souffrance et l'exil de la Chékhina soient soulagés.

"De l’étroitesse de ma détresse j’ai invoqué D. : il m’a répondu [en me mettant] au large" (min amétsar karati ya (יה), anéni bamer'hav ya (יה) - Téhilim 118,5)
La signification est : lorsque je suis dans un lieu d'oppression, j'appelle à l'aide Hachem (יה) pour le bien de la Chékhina, car lorsque je suis opprimé, elle aussi est opprimée.
Si je le fais de la manière appropriée, je suis certain que : Hachem (יה) on me répondra certainement.

Ainsi, bien qu'il puisse y avoir une raison pour que mes demandes (prières) ne soient pas satisfaites, il n'y a aucune raison pour qu'une demande visant à atténuer la souffrance de la Chékhina ne soit pas satisfaite.
[Maté Moché ]

Impact des mitsvot & avérot

+ Impact des mitsvot & avérot :

"Tout juif a une part dans le monde à venir" (kol Israël yech lahem 'helek léolam aba - Yéchayahou 60,21).

-> Lorsqu'une personne projette d'accomplir une mitsva, elle est entourée d'une aura de sainteté qui l'aide à accomplir la mitsva.
Une fois la mitsva accomplie, l'aura devient de plus en plus forte et part pour le Gan Eden où elle attend la personne en tant que récompense éternelle.
À l'inverse, lorsqu'une personne commet une faute, elle est entourée d'une aura d'impureté qui part ensuite vers le Guéhinam où elle l'attend en guise de punition.
À cet égard, la guémara (Erouvin 19a) dit que le Guéhinam est appelé "Emék" (profondeur), parce que les fauteurs approfondissent leur Guéhinam personnel en raison de leurs propres actions.

[à noter : l'aura de sainteté se manifeste à la simple pensée d'une mitsva, tandis que l'aura d'impureté n'apparaît qu'après la réalisation effective d'une faute. Comme l'explique la guémara (Kidouchin 40a), une personne est récompensée pour avoir planifié une mitsva, mais à l'exception du culte des idoles, elle n'est pas punie pour avoir planifié une faute. ]

Le moyen le plus sûr d'éviter la faute est l'accomplissement des mitsvot.
"Une mitsva entraîne une mitsva" (Pirké Avot 4,2) = l'aura de sainteté agit comme un bouclier qui ne peut être pénétré par le mauvais penchant. Le bénéficiaire se trouve littéralement dans le Gan Eden et il est très facile de continuer à réaliser les mitsvot.
"La récompense d'une mitsva est une mitsva" (Avot 4,2) = la récompense est l'aura de sainteté créée par l'accomplissement de la mitsva. Elle protège une personne dans ce monde et l'attend comme récompense dans l'autre monde.

"Tout juif a une part dans le monde à Venir". L'expression "dans le monde à Venir" indique qu'une personne crée son propre Monde futur sur la base de ses actes [dans le monde actuel].
Ainsi, toute la sainteté qu'elle a créée au cours de sa vie l'attend dans son monde à Venir taillé sur mesure.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm]

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-> Lorsque l'homme accomplit une mitsva, il crée des mondes sacrés dans les sphères supérieures. Ces mondes sont réservés comme sa récompense dans le monde à Venir, une époque où il s'en délectera pour toujours.

Un système similaire s'applique à la faute. "C'est de toi que viennent les destructeurs et les anéantisseurs" (Yéchayahou 49,17).
L'homme crée sa propre ruine par ses actions. Après sa mort, l'homme doit entrer dans ces mondes lugubres et y recevoir le châtiment qui lui est dû.
Une fois la faute expiée, ces mondes se dissolvent, car leur existence entière dépend de la faute.
Les mondes créés par l'observance de la mitsva, une création fondée sur la sainteté, demeurent à jamais. Tout rassemblement de mondes qui sont pour le Ciel, tels que les mondes nés des mitsvot, perdurera. Tout rassemblement de mondes qui n'est pas pour le Ciel, comme les mondes créés par la faute, ne durera pas. Car finalement, les fautes seront expiés et ces mondes disparaîtront.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,14]

[ le Guéhinam est appelé "Alouka" (sangsue). Une sangsue aspire la maladie d'une personne et meurt. De même, le Guéhinam absorbe le mal d'une personne et se dissipe ensuite (Néfech ha'Haim 1,2, gloss) ]

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+ Rabbi Yaakov dit : "Ce monde est comme une antichambre du Monde Futur ; prépare-toi dans l’antichambre, de sorte que tu puisses pénétrer dans la salle de réception" (Pirké Avot 4,21)

-> "Ce monde est comme un hall d'entrée, une antichambre" :
Les mitsvot qu'un homme accomplit sont sa récompense dans le monde à Venir. La récompense ultime est la possibilité de se prélasser dans l'éclat de la Chékhina.
Celui qui étudie davantage la Torah et accomplit davantage de mitsvot sera autorisé à s'asseoir plus près de la Présence Divine (Chékhina).
[nous n'avons pas la possibilité de percevoir cela actuellement : mais chaque mitsva, chaque mot de Torah, ... change totalement et élève notre part éternelle dans le monde à Venir. Seul le yétser ara nous laisse croire que ça change pas grand chose : une mitsva de plus ou de moins, autant remettre à plus tard, ... ]

Chacune des 613 mitsvot correspond à l'un des membres et des nerfs de l'homme.
Lorsqu'une mitsva est accomplie, son membre parallèle est revêtu d'un vêtement spirituel. Lorsqu'un homme souhaite entrer dans le palais céleste, il doit s'habiller correctement. S'il est entièrement vêtu, il sera autorisé à entrer. S'il est nu, il ne peut pas entrer du tout. Les mitsvot constituent le vêtement qui permet à l'homme d'entrer dans le palais céleste.

De plus, l'homme est récompensé pour avoir accompli ces mitsvot et est autorisé à se rapprocher de la Chékhina. C'est un peu comme si l'on demandait à quelqu'un de compter des pièces d'or. Il sera autorisé à garder les pièces et sera également payé pour ses efforts.
De même, nous sommes autorisés à conserver les vêtements, nos mitsvot, qui nous permettent d'entrer. Nous recevons également une récompense pour avoir réalisé les mitsvot. Cette récompense est une plus grande proximité avec la Chékhina.
[imaginons que chaque mitsva nous permet d'avoir une âme plus joliment habillée et une meilleure proximité pour notre éternité avec Hachem. Et inversement pour chaque faute. ]

C'est ce qui explique la vision de Zé'haria concernant Yéhochoua.
"Yéhochoua, le Coben gadol, portait des vêtements sales et se tenait devant l'ange ... ils ont enlevé les vêtements sales et l'ont habillé avec des vêtements de valeur ... Je te permettrai [à Yehochoua] de te déplacer parmi ces gens debout [les anges]" (Zé'haria 3,3-5).
Alors que Yéhochoua était vêtu de vêtements sales, l'ange ne lui permit pas d'entrer. Une fois qu'il eut changé de vêtements, il fut autorisé à entrer et à marcher parmi les anges.

La Michna fait allusion à ces vêtements spirituels lorsqu'elle dit : "Celui qui accomplit une mitsva acquiert pour lui-même un [ange] défenseur" (Avos 4,13). Toutes les forces supérieures sont appelées "vivantes", comme dans "l'esprit du vivant ('haya) est dans les Ofanim" (Yé'hezkel 1,20).
De même, le vêtement fourni par une mitsva est appelé "vivant". La Michna fait donc référence au vêtement spirituel comme à un ange Défenseur.

"Préparez-vous dans le hall d'entrée" = habillez-vous correctement [de vos mitsvot, de votre Torah] et vous serez alors autorisé à entrer.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,21]

[à noter : ce texte semble contredire l'explication du rav de Volozhin lorsqu'il affirme qu'il n'y a pas de monde à Venir concret. Qu'au contraire, chaque individu façonne son propre monde à Venir en fonction de ses actes.
En réalité, il n'y a pas de contradiction ici. Les mitsvot ont un double objectif. Les actes de la vie quotidienne sont des actes qui permettent d'entrer dans le monde à Venir, et nous sommes récompensés pour les avoir accomplis. La récompense est le droit de s'approcher de la Chékhina, de se réjouir de l'éclat d'Hachem.
La réalisation des mitsvot élève l'homme et lui permet de s'approcher davantage d'Hachem.
Le monde à Venir est défini, ce sont les âmes qui jouissent de l'éclat de la Chékhina. L'homme gagne l'entrée par ses mitsvot, et ces mêmes mitsvot définissent sa proximité avec Hachem.
Plus on va réaliser de mitsvot, le plus on se créera des mondes et plus notre récompense est grande.
On s'est élevé à un niveau supérieur et on nous accordera une plus grande proximité avec la Chékhina. ]

Faire une avéra

+++ Faire une avéra :

"Sache ce qui est au-dessus de toi : un œil qui voit, une oreille qui entend, et que tous tes actes sont consignés dans un Livre" (Pirké Avot 2,1)

-> Hachem a créé une myriade de mondes, les uns en dessous des autres, dont le point culminant est notre monde. Lorsqu'Il le veut, un flux de pure spiritualité pénètre dans le monde le plus élevé et descend à travers les différents mondes.
Au fur et à mesure que le flux descend, il prend progressivement une forme physique jusqu'à ce qu'il atteigne notre monde en tant que manifestation physique/matérielle du flux spirituel.
Tout ce qui affecte l'un de ces mondes aura un effet d'entraînement sur tous les mondes qui lui sont inférieurs, car chaque monde agit comme source de stimuli et de soutien pour le monde qui lui est inférieur.
Bien que l'homme réside dans le monde le plus bas, la racine de son âme se trouve dans les mondes les plus élevés. Toute action qu'il entreprend a donc un effet direct sur les sphères supérieures, qui se répercute sur les autres mondes, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire.

"Sache ce qui est au-dessus de toi". En d'autres termes, sachez que ce qui existe en-Haut résulte de vos actions en bas. Chaque chose que vous voyez, chaque son que vous entendez, affecte les mondes supérieurs. Tous vos actes sont automatiquement inscrits dans un "livre", car ils se manifestent dans les mondes supérieurs sous forme de construction ou de destruction.
Toute amélioration [aux mondes] que vous avez apportée par vos mitsvot sera votre récompense dans le monde à Venir.
Tout dommage que vous avez causé (par vos avérot) doit être réparé, soit par le repentir, soit par la souffrance personnelle dans ce monde ou dans l'autre. Même une faute irréfléchie ou involontaire cause des dommages qui doivent être réparés.

Si une personne commet un crime capital, le roi peut réduire sa peine, mais si elle ingère du poison, même involontairement, le roi ne peut pas la sauver.
La Michna (Pirké Avot ci-dessus) nous invite à être extrêmement prudents, car fauter revient à ingérer du poison, et les 2 seuls antidotes disponibles sont le repentir et la souffrance personnelle.
C'est dans cet esprit que Rav 'Hanina a déclaré que toute personne qui dit qu'Hachem oublie de punir la faute a perdu la vie (guémara Baba Kama 50a). En bref, s'il pense qu'Hachem permettra qu'une faute ne soit pas corrigée, il a perdu sa vie, car le dommage a été causé et doit être réparé.
Il est intéressant de noter que le midrash cite Rav 'Hanina qui dit : "Quiconque dit qu'Hachem renonce à punir la faute a perdu ses entrailles". Cela s'accorde très bien avec la comparaison entre la faute et le poison. Si l'homme ne se repent pas, le poison de la faute détruira ses entrailles.
Hachem ne va pas changer le mécanisme du monde juste pour épargner à une personne l'effort de réparer le mal qu'elle a causé.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 2,1]

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-> Selon la guémara (Baba Kama 50a) : "quiconque dit qu'Hachem oublie de punir la faute a perdu la vie".
Nous constatons que les gens sont prêts à renoncer à leurs dettes. Il est certain qu'Hachem montrerait ce trait de caractère souhaitable. Néanmoins, Hachem ne renonce pas à punir uen faute. Cette situation est analogue à celle d'une personne qui avale du poison. La nature suit son cours et personne ne peut renoncer à ses effets.

De même, Hachem a donné à l'homme le pouvoir d'affecter tous les mondes par ses actions. Le verset dit : "Faisons l'homme" (Béréchit 1,21).
Les sphères les plus élevées ont contribué à la constitution de l'homme et cela permet à l'homme de les affecter toutes.
[ selon le Zohar (cité par le rabbi de Volozhin dans le Néfech 'Ha'Haïm 1,3) : "Lorsqu'un juif agit mal, il affaiblit l'armée céleste". ]

Lorsque l'homme agit correctement, il améliore tous les mondes, en fonction de l'endroit où il est enraciné dans ces mondes. Les améliorations qu'il a créées lui sont présentées comme sa récompense dans le monde à Venir.
Même de son vivant, l'homme est entouré de l'aura du Gan Eden lorsqu'il accomplit la mitsva.

S'il commet une faute, il ruine tous les mondes, en fonction de l'endroit où il est enraciné dans ces mondes. Au moment où il commet une faute, il est enveloppé d'une aura d'impureté provenant du Guéhinam.
Lorsque l'homme agit correctement, il améliore tous les mondes, en fonction de l'endroit où il est enraciné dans ces mondes.
Une fois la faute expiée, ces esprits [mauvais] meurent d'eux-mêmes. C'est pour cette raison que le Guéhinam est appelé Alouka (sangsue). De même qu'une sangsue aspire le mauvais sang et meurt, de même le Guéhinam inflige une punition pour la faute et se dissipe ensuite.
Ce système est l'ordre naturel des choses. Il est donc impossible de renoncer à la punition pour une faute.

Celui qui étudie la Torah pour elle-même n'a pas à se préoccuper de tout ce schéma. En effet, bien que le mauvais penchant le poursuive et tente de le piéger dans la faute, la Torah le maintient à distance de la faute. Non seulement cela, mais cela le rapproche même du mérite ...

Une personne peut s'enfoncer dans les sables mouvants de la faute, mais si elle étudie la Torah pour elle-même, elle vaincra sûrement le mal. Comme l'ont dit nos Sages, "la lumière de la Torah ramène les gens au bien" (Yérouchalmi - 'Haguiga 1:7).
Ainsi, il sera comme une fontaine toujours plus forte et vaincra le mal.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,1]

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+ "Sept types de punitions viennent dans le monde pour sept types de fautes" (Pirké Avot 5,10)

-> La michna utilise l'expression "viennent dans le monde" par opposition à l'expression "envoyés dans le monde". On peut en déduire que ces punitions ne sont pas envoyées par Hachem, mais qu'elles sont la conséquence naturelle de faute.
Ceci est certainement vrai. Le midrach, par exemple, donne une description horrible des souffrances du Guéhinam. Ce châtiment n'est pas un acte de vengeance.
En outre, la faute n'est pas envoyée par Hachem. Il ne fait aucun doute que la faute elle-même est à l'origine de la souffrance. Comme le dit le verset : "Vous êtes tous des allumeurs de feu, des allumeurs d'étincelles. Va dans la flamme de ton feu et dans les étincelles que tu as allumées" (Yéchayahou 50,13).
La faute elle-même alimente la fournaise du Guéhinam, et l'âme en subit les effets même au cours de la vie de l'homme.
Les sens physiques de l'homme, cependant, ne sont pas capables de ressentir cette douleur.
[...]

Les esprits destructeurs ont été créés au crépuscule du vendredi soir (Pirké Avot 5,8).
Hachem a délibérément attendu le dernier moment [de cette semaine de la Création] pour ne pas avoir le temps de créer des corps pour ces esprits avant Shabbath. Ils restent donc une force spirituelle sans corps physique.
Cependant, lorsque l'homme faute, il crée un corps physique pour cette force malfaisante, qui devient un être à part entière. Cet être agit comme un Accusateur contre celui qui a fauté.
Lorsque l'homme faute, il crée les corps de ses Accusateurs.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 5,10]

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-> Il existe 2 formes de la crainte de fauter.
La forme simple est la peur du châtiment qui accompagne la faute. La plupart des gens peuvent atteindre cet état.
Il existe cependant un niveau beaucoup plus élevé, à savoir la peur de la faute elle-même, craignant la faute comme on craindrait un serpent ou un feu déchaîné.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 2,12 ]

-> La peur/crainte est la reconnaissance du caractère destructeur de la faute.
Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.24) définit la crainte de la faute comme une inquiétude à l'idée de commettre un acte qui porterait atteinte à l'honneur d'Hachem.
Le rav 'Haïm est d'accord, il a décrit (Avot 2,1) les ravages causés par la faute dans les mondes supérieurs. Craindre d'endommager les mondes supérieurs, c'est craindre de porter atteinte à l'honneur d'Hachem.
Le Ram'hal ajoute qu'un niveau encore plus élevé est atteint lorsque l'on ressent une inquiétude constante à l'idée de commettre un acte qui porterait atteinte à l'honneur d'Hachem. Cette anxiété affecte chacun de ses mouvements, contrairement au niveau inférieur où cette inquiétude n'apparaît que lorsque la personne est confrontée à une occasion de fauter.

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-> Lorsque l'homme faute, Hachem ressent la douleur, pour ainsi dire, de voir son enfant bien-aimé souffrir d'une blessure mortelle.
[Il a conscience des conséquences dans tous les mondes et des dégâts terribles que ça génère et qui impliquent une dure réparation sur cette personne. Fauter c'est ingérer du poison! ]
L'homme lui-même s'enivre du plaisir du moment et ne ressent rien. Plus tard, lorsque l'homme subit les conséquences de sa faute, il commence à crier de douleur. Hachem ressent également cette douleur (Sanhédrin 46a), mais pas aussi profondément qu'au moment de la faute, lorsque la vie de son fils était en danger.

L'homme n'a certainement pas le droit de demander que sa souffrance personnelle soit allégée.
L'homme peut demander que la douleur d'Hachem soit allégée, car il n'est pas convenable que le roi souffre d'une quelconque gêne.
Si l'homme compatit à la douleur ressentie par Hachem au moment de la faute et regrette d'avoir causé un tel inconfort, sa faute devient un mérite (guémara Béra'hot 63a).
Il convient également de prier pour le salut de la nation juive dans son ensemble, car il n'est pas approprié que la nation choisie par Hachem souffre.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 3,2]

[ face à notre envie de fauter, on doit considérer ce qui peut en résulter : une profanation du Nom d'Hachem et supprimer la douleur céleste qui résulte de toute faute de l'homme. ]

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-> Lorsque l'homme souffre, la Chékhina, pour ainsi dire, souffre avec lui.
Nos prières pour soulager cette souffrance doivent se concentrer sur la souffrance de la Chékhina.
On peut témoigner du zèle pour accomplir une mitsva afin qu'Hachem puisse accomplir son dessein dans la création ; qui est de faire du bien aux autres.
[chaque juif peut donner de la force à Hachem (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35) = par la réalisation d'une mitsva, on lui donne la possibilité d'accorder un flux de bonté sur nous, ce qui donne du plaisir à Hachem et qui est le but de la Création du monde. ]
D'un autre côté, on doit fuir la faute afin qu'Hachem n'ait pas à souffrir lorsque l'homme subit les conséquences naturelles de sa faute.
[d'après rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,2]

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-> Hachem ne peut coexister avec la faute, donc là où la faute est présente, la présence d'Hachem s'en va, laissant ainsi un vide.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,5]

-> Lorsque quelqu'un faute, il crée des mondes spirituels lugubres/sombres dans lesquels il doit entrer lorsqu'il meurt. (Ces mondes existent même de son vivant.)
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,14]

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-> "Si une personne commet une faute avec un membre particulier, elle doit s'efforcer de réaliser une mitsva avec ce même membre afin de créer un bouclier" (midrach rabba Vayikra 21,5).

-> "Une guérison pour toute sa chair" (Mishlei 4,22).
L'étude de la Torah est différente de toutes les autres mitsvot en ce sens qu'elle peut apporter la vie et la guérison à tout le corps.
[les autres mitsvot correspondent à l'une des différentes parties du corps, et la réalisation d'une mitsva donnera la vie à son membre attitré (Zohar - cité dans Néfech ha'Haïm 4,29).
Le rav 'Haïm Vital aborde un concept similaire en ce qui concerne la future résurrection des morts. Chaque membre gagne le droit de ressusciter en vertu de l'accomplissement de la mitsva correspondant à ce membre. Si une personne néglige une mitsva, elle ressuscitera sans ce membre. [Cha'ar haKédoucha - cité dans la préface du Michna Béroura - vol.3 ]
Cela semble contredire l'idée selon laquelle la punition est infligée au membre qui a commis la faute, et non au membre qui correspond à cette faute particulière. Peut-être pouvons-nous établir une distinction entre le système de punition et le mécanisme par lequel l'homme se maintient en vie et se prépare à la résurrection. ]

Logiquement, la punition pour avoir négligé l'étude de la Torah pourrait affecter n'importe quelle partie du corps.
Si on ne peut pas trouver la faute particulière qui puisse correspondre à notre souffrance particulière, on doit l'imputer au bitoul Torah (perte de temps qu'on pourrait consacrer à l'étude). Il en est ainsi parce que la punition pour le bitoul Torah peut se manifester de n'importe quelle manière.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,13]

-> Une faute commise par inadvertance nécessite une expiation. Plus la faute est grave, plus son impact est important.
La récompense pour l'étude de la Torah est plus grande que toutes les autres mitsvot (guémara Shabbath 127a), donc logiquement la punition pour le bitoul Torah est plus grande que tous les autres fautes.
Par conséquent, commettre du bitoul Torah par inadvertance équivaut à commettre volontairement un autre faute.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,16]

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-> Celui qui accomplit une mitsva s’acquiert un [ange] Défenseur et celui qui commet une transgression s’acquiert un [ange] Accusateur. La repentance et les bonnes actions sont comme un bouclier contre l’infortune. (Pirké Avot 4,13)

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+ Torah & avéra :

Nous ne pouvons pas faire de distinction entre Hachem et Sa volonté, et la Torah est la volonté d'Hachem.
De plus, toutes les âmes sont attachées à Hachem. L'âme de celui qui croit en la Torah est attachée à cet arbre de la vie éternelle. Elle s'enracine dans l'une des lettres de la Torah, la Torah qui est plus élevée que tous les autres mondes. De là, l'âme descend dans notre bas monde. Elle est comme une corde dont l'une des extrémités est nouée à un endroit élevé alors qu'elle plane en bas.
Dans ce contexte, le Zohar dit que Hachem, la Torah et ceux qui l'étudient ne font qu'un.

Si quelqu'un commet une faute passible de "karét" (coupure), l'étincelle de son âme qui correspond à cette action est séparée de sa source et n'est plus attachée à la corde. Cependant, le reste de son âme reste enraciné dans la sainte Torah, qui peut la sauver de la faute.
Le Zohar explique le verset suivant : "Dire à ceux qui sont emprisonnés 'sortez' et à ceux qui sont dans l'obscurité 'soyez révélés'" (Yéchayahou 49,9). Ce verset s'adresse aux personnes qui sont emprisonnées par l'esprit d'impureté, la klipa (écorce du mal). Le terme klipa indique que ces forces forment une écorce/coquille autour de la sainteté, tout comme une coquille entoure un fruit.
Ces forces ne peuvent jamais pénétrer la sainteté, elles ne font que l'entourer. Il faut briser la coquille pour manger le fruit. De même, il faut briser l'esprit d'impureté en brisant son propre esprit.
Comme le dit le verset : "le sacrifice à Hachem est un esprit brisé" (Téhilim 51,19). Le verset demande à ceux qui sont emprisonnés à cause de leurs fautes de s'échapper de leurs liens, révélant ainsi la lumière de la sainteté. Cette lumière avait été obscurcie par l'esprit d'impureté.

Le Zohar compare cette obscurité à un nuage qui bloque le soleil.
Une couverture nuageuse ne peut pas créer une obscurité totale, car la lumière peut la pénétrer quelque peu. Inversement, si l'on place un objet solide devant un bougie, cela créera une obscurité totale.

"La faute éteint une mitsva mais ne peut pas éteindre la Torah" (guémara Sotah 21a).
La raison de cette différence est que "une mitsva est un bougie et la Torah est une lumière" (Michlé 6,23).
L'illumination d'une mitsva ne peut pas pénétrer la coquille de la klipah, mais la lumière de la Torah ne peut pas être totalement bloquée. La klipa obscurcit sa lumière comme une couverture nuageuse qui bloque le soleil, mais qui laisse passer une partie de la lumière.
Cette illumination protège la personne et la sauve du mal qui tente continuellement de s'accrocher à elle.

Cette situation ne s'applique qu'à ceux dont l'âme est encore attachée à la sainte Torah et à la vie éternelle, formant ainsi un lien solide avec Hachem.
Cependant, ceux qui ont renoncé à leur part dans le monde à Venir sont complètement coupés d'Hachem et de la Torah ...

En revanche, celui qui apprend de son compagnon apprend de celui avec lequel il partage un lien commun avec Hachem et la Torah.
Chaque lettre de la Torah est reliée à Hachem et à la source de toutes les âmes, qui est plus élevée que tous les mondes.
La lettre et l'orateur forment une union, et Hachem lui-même les réunit.
Nous devons honorer ceux qui nous enseignent ne serait-ce qu'une lettre, car ils nous relient à Hachem et à la Torah tout entière.

L'homme est relié aux sphères supérieures comme une flamme est attachée à un charbon. Celui qui détruit sa propre âme nuit au monde entier. En effet, Hachem et la Torah ne font qu'un, et il est impossible de séparer une partie de la spiritualité du corps tout entier.
Pour cette raison, nous constatons que tous les membres de peuple juif sont responsables de la spiritualité de chacun (Shavouot 39a) et que quiconque sauve la vie d'un juif est considéré comme s'il avait préservé le monde entier (Sanhédrin 37a).
Nous constatons également que si une seule lettre manque dans un rouleau de la Torah, le rouleau n'est pas valable.
Chaque lettre représente la Torah entière, car elles sont toutes reliées entre elles. En ce qui concerne Hachem lui-même, il est certainement impossible de parler de parties distinctes. Par conséquent, quiconque apprend une lettre est considéré comme s'il avait appris toute la Torah.
... en effet, chaque lettre est une partie inséparable de toute la Torah.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,3 ]

La grandeur de la Torah (rav de Volozhin)

"Le monde repose sur 3 piliers : l'étude de la Torah, le service divin et les actes de bonté" (Pirké Avot 1,2)

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-> L'étude de la Torah n'est pas seulement l'un des 3 piliers qui soutiennent le monde ; elle façonne et définit également les deux autres.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 1,2]

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-> Il ne fait aucun doute que l'étude de la Torah est la plus grande de toutes les mitsvot.
La guémara (Yérouchalmi - dans Péah 1) dit que toutes les mitsvot n'équivalent pas à un seul mot d'étude de la Torah.
Toutes les discussions et nouveautés talmudiques ont été enseignées à Moché au mont Sinaï, et quiconque s'implique dans la sagesse Divine établit en fait un lien avec Hachem.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 1,1]

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-> La Torah est plus importante que les bonnes actions.
[le rav 'Haïm de Volozhin aborde également cela dans son Néfech ha'Haïm (4:30) : même si une personne atteint le niveau exalté de l'accomplissement parfait de toutes les mitsvot, elle ne peut approcher le niveau de quelqu'un qui étudie la Torah pour elle-même. En effet, la racine de la Torah est bien plus élevée que les racines de toutes les mitsvot.
C'est le sens du commentaire de la michna : "Elle l'ennoblit et l'élève au-dessus de toutes choses (maassim)" (Pirké Avot 6,1). "Maassim" fait référence à la réalisation des mitsvot. Celui qui étudie la Torah pour elle-même est plus grand que celui qui accomplit toutes les mitsvot. ]

De plus, celui qui accepte véritablement le joug de l'étude de la Torah pour elle-même s'élève au-dessus de tous les aspects de ce monde.
Il s'est attaché à la Torah et à Hachem lui-même, pour ainsi dire, et son destin est totalement dans la main d'Hachem. Cet état transcende toutes les forces naturelles.
La sainteté de la Torah est infiniment plus grande que tous les mondes. En effet, la Torah est la force vitale de tous les mondes ainsi que des forces naturelles. Il s'ensuit que celui qui étudie la Torah fournit la force vitale à toutes les forces naturelles. Comment pourrait-on alors être sous leur contrôle?

[ ce concept semble être contredit par le Talmud, qui rapporte un dialogue entre Rav Eliézer et Hachem.
Rav Eliézer était extrêmement pauvre, et il demanda à Hachem combien de temps encore il devrait souffrir dans ce monde. Hachem répondit : "Mon fils! Voulez-vous que je ramène le monde à son point de départ? Peut-être naîtras-tu à une époque où la nourriture sera abondante" (guémara Taanit 25a).
Certes, Rav Eliézer étudiait la Torah pour elle-même. Pourtant, il resta sous l'influence des forces naturelles.
En effet, Tossafot (Moed Katan 28a) note que dans certaines circonstances, le mazal (forces cosmiques) peut être neutralisé, alors que dans d'autres cas, il ne peut pas l'être.
Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.4) explique que chaque personne naît pour remplir une mission spirituelle. Souvent, son mazal de santé, de richesse, de sagesse, ... ne fait pas partie intégrante de sa mission. Dans ce cas, il est possible de passer outre le mazal.
D'autres, cependant, sont nés avec la mission spécifique de maintenir leur service divin en dépit de la souffrance (Ram'hal discute de ce concept dans Déré'h Hachem 2:3:1-2). Une telle personne ne peut pas changer son mazal, car cela saperait le but de toute son existence.
Rav Eliezer était l'un d'entre eux. La seule réponse d'Hachem fut que si le monde recommençait, Rav Eliezer pourrait naître avec une mission différente, qui ne nécessiterait pas une vie de pauvreté. ]

C'est l'objet de la discussion du Rava sur une contradiction apparente entre deux versets. Un verset dit : "Ta bonté atteint les cieux" (Téhilim 57,6), tandis que l'autre verset dit : "Ta bonté est au-dessus des cieux" (Téhilim 108,5).
La question a été résolue comme suit : Le premier verset fait référence à celui qui étudie la Torah avec des arrière-pensées (lo lichma), tandis que le second verset fait référence à celui qui étudie la Torah pour elle-même (lichma). [guémara Pessa'him 50b]
Celui qui étudie la Torah avec des arrière-pensées (de façon interessée) reste soumis aux forces de la nature ; la bonté d'Hachem ne s'étend que jusqu'aux cieux.
Inversement, celui qui étudie la Torah pour elle-même (lichma) s'élève au-dessus des forces de la nature ; elles sont sous son contrôle.
En ce qui le concerne, le verset dit que la bonté d'Hachem s'étend au-dessus des cieux, au-delà des forces de la nature. Ainsi, la Torah le rend grand et l'élève au-dessus de toutes choses, car il contrôle la nature.

Dans le même ordre d'idées, le Zohar explique qu'avant le Sinaï, toutes les créatures étaient contrôlées par les forces cosmiques. Une fois que la Torah a été donnée à Israël, ils ont été libérés du contrôle de ces forces.
En effet, celui qui étudie la Torah pour elle-même contrôle les forces de la nature. Il peut les changer à volonté, et elles le craignent.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,1]

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La Torah est importante, car elle apporte la vie à ceux qui la respectent.
Même si un homme accomplit les 613 mitsvot dans tous leurs détails et avec des motivations pures, devenant ainsi un véhicule sur lequel la sainteté de toutes les mitsvot peut reposer, cela ne peut se comparer à la sainteté de la Torah qui repose sur celui qui l'étudie correctement.
De plus, la sainteté, la vie et la lumière des mitsvot, qui sanctifient et apportent la vie à celui qui les réalise, sont dérivées de la sainteté et de la lumière de la sainte Torah.
En effet, une mitsva n'a pas de vie, de sainteté ou de lumière inhérente. Ces concepts proviennent plutôt de la sainteté des lettres de la Torah qui sont écrites sur le sujet de cette mitsva.

Cette idée peut être déduite du verset suivant : "Une mitsva est une bougie et la Torah est la lumière" (Michlé 6,23). La bougie n'a pas de lumière intrinsèque ; elle a besoin du feu qui l'éclaire.
Incontestablement, celui qui étudie la Torah et n'accomplit pas les mitsvot n'a rien, car sans l'observance des mitzvos, il n'y a rien sur quoi la lumière de la Torah puisse reposer. Elle est comme un feu sans mèche.
Néanmoins, la mitsva reçoit sa lumière des lettres de la Torah qui traitent de son sujet.

Ainsi, la michna (Pirké Avot 6,7) dit : "La Torah est grande, car elle donne la vie à ceux qui l'observent".
La michna ne dit pas "ceux qui l'étudie" ou "ceux qui s'y consacrent". Elle dit "ceux qui l'observent". En effet, la Torah apporte la vie éternelle et la sainteté à ceux qui accomplissent les mitsvot qui y sont inscrites.

"La Torah apporte la vie à ceux qui la gardent dans ce monde et dans le monde à venir" (Pirké Avot 6,7). Selon la guémara (Yébamot 97a) : "Si l'enseignement d'un érudit en Torah est répété dans ce monde, ses lèvres remuent dans la tombe". Ainsi, la Torah assure la vie d'une personne même après sa mort.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,7 ]

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-> " Plus précieux est pour moi la Torah de Ta bouche que des monceaux de pièces d’or et d’argent." (Téhilim 119,72)
Toute nouvelle idée de Torah qu'un étudiant pourrait concevoir a déjà été enseignée à Moché au Sinaï, de la bouche d'Hachem.
En fait, cela est encore vrai aujourd'hui. Tout ce qu'une personne étudie actuellement est exprimé par Hachem. C'est ainsi que le roi David dit : "la Torah de Ta bouche". En effet, le roi David est parvenu à son grand amour pour la Torah lorsqu'il s'est rendu compte que lui et Hachem récitaient ensemble les paroles de la Torah.
[...]

Si vous vous engagez à mener votre vie selon la Torah et à vous laisser guider par la Torah, la Torah vous mènera vraiment au succès et Hachem vous aidera.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,9 ]

-> Sachez que lorsque vous vous engagez dans l'étude de la Torah (tout juif, même s'il est tout seul), alors la Présence Divine (Chékhina) se tient directement devant vous.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 3,1]

-> le rav 'Haïm de Volozhin aborde cela également dans son Néfech ha'Haïm : Lorsque j'étudie la Torah, Hachem étudie avec moi : https://todahm.com/2023/11/02/lorsque-jetudie-la-torah-hachem-etudie-avec-moi

[ selon le rabbi de Volozhin, l'idée incroyable est que si le roi David est arrivé à un si grand amour pour la Torah, c'est grâce au travail permanent qu'il a fait pour développer en lui ce qu'implique l'étude de la Torah pour tout juif, avec le maître du Monde, Hachem.
(combien notre yétser ara essaie de nous empêcher d'y penser, en nous laissant croire : qui es-tu pour que Hachem s'intéresse à toi, regarde tes fautes, ta bassesse, ... arrête d'être orgueilleux ... = nous nous suffisons alors du minimum, alors que cependant la réalité est tout autre! )
Combien nous devons travailler notre orgueil positif (gaava dikédoucha) pour cette réalité, en vivant et imaginant cela. ]

Faire une mitsva = générer un flux de bonté pour autrui

+++ Faire une mitsva = générer un flux de bonté pour autrui :

"Ne soyez pas comme des serviteurs qui servent le maître à condition de recevoir une récompense ; soyez plutôt comme des serviteurs qui servent le maître sans condition de recevoir une récompense" (Pirké Avot 1,3)

-> Il fut un temps où la nation juive n'était pas différente de toutes les autres nations.
Hachem nous a élevés et nous a donné le privilège de Le servir, faisant de nous la noblesse du monde. Ne soyez pas comme ces serviteurs (issus d'une noblesse innée) qui servent et ont le droit d'exiger une récompense.
Soyez comme ces serviteurs (qui étaient à l'origine des paysans) qui servent et n'ont pas le droit d'exiger une récompense.

Le plus grand honneur qu'une personne puisse recevoir est l'opportunité d'être en présence du roi et de se prélasser dans sa gloire.
Ce ne sont pas les bons plats et le bon vin qui sont servis à sa table, mais l'atmosphère royale qui rend l'expérience si exaltante. À cet égard, le valet de chambre du roi, qui voit le roi en permanence, est plus important que le premier ministre qui ne voit le roi que quelques fois par semaine.
Un individu simple d'esprit peut choisir de collecter autant de délices que possible dans la cuisine royale et de les rapporter chez lui. Là, il peut manger à sa guise sans se soucier des contraintes et de la bienséance nécessaires en présence du roi. Cependant, il sacrifierait l'opportunité d'être en compagnie du roi afin de poursuivre ses plaisirs gastronomiques.
[quoiqu'on puisse manger, devient secondaire par rapport au fait d'avec qui on le mange : le boss, le roi.
L'idée d'être important au yeux du roi, fait de moi quelqu'un d'important, de bien, et ce sentiment nourrit notre faim naturelle de valorisation de soi. ]

"Vous serez pour Moi un royaume de Cohanim" (Yitro 19,6) = une nation d'individus ayant le privilège de servir Hachem.
Nous remercions chaque jour Hachem pour ce don, en disant : "qui nous a rendus saints par ses mitsvot" (acher kidéchanou bémitsvotav - dans les bénédictions quotidiennes).
Le Zohar explique que chaque juif est désormais un membre de la cour du Roi.
Ceux qui étudient la Torah dans le but d'accomplir ses enseignements tissent une couronne pour Hachem, pour ainsi dire, et méritent certainement de devenir membres de Sa cour.

La récompense dans le monde à Venir est la possibilité de se prélasser en présence d'Hachem.
Quelqu'un qui veut une récompense dans ce monde est comme l'individu simple d'esprit qui refuse la compagnie du roi et ramène à la maison tous les délices de la cuisine royale afin de pouvoir manger à sa guise. Une telle personne mérite d'être exécutée pour avoir repoussé le roi. Ne soyez pas comme les serviteurs qui servent leur maître avec l'intention de recevoir une récompense/cadeau à savourer à la maison (Erouvin 73a). Soyez plutôt comme ces serviteurs qui ne désirent pas de couronne, mais préfèrent rester en présence du roi.

Le monde a été créé selon un mécanisme qui est expliqué dans la Torah. "Si vous observez Mes lois ... Je donnerai la pluie, ..." (Bé'houkotaï 26,3-13).
Chaque mitsva accomplie déclenche un flux de bonté et de bienveillance des sphères supérieures vers ce monde. Plus il y a de gens qui réalisent des mitsvot, plus le flux est important.
Cependant, si seulement quelques personnes accomplissent les mitsvot, il n'y a pas de flux suffisant pour soutenir le monde. Afin de prévenir la famine et la maladie, Hachem "emprunte" les mérites des justes et les distribue au monde entier.
Les justes sont récompensés par la portion du Gan Eden qui était destinée aux réchaïm (guémara 'Haguiga 15a).
Rav 'Hanina ben Dossa était un homme juste qui vivait dans une pauvreté écrasante. Une voix céleste annonçait chaque jour : "Le monde entier est soutenu par le mérite de Mon fils 'Hanina, et il subsiste avec un kav de caroube pendant une semaine entière" (guémara Béra'hot 17b).

C'est une explication possible de la question séculaire de savoir pourquoi les justes souffrent. N'y a-t-il pas de récompense pour leurs actes?
La réponse est qu'il y a effectivement une récompense, comme la Torah l'a promis. La récompense a été distribuée au monde entier et le prêt sera remboursé dans le prochain monde, le monde permanent.

Ne soyez pas comme ces serviteurs qui servent le maître à condition de recevoir une récompense, afin de s'approprier personnellement la bonté Divine qui résulte de l'observance de leur mitsva.
Soyez plutôt comme ces serviteurs qui permettent à la bonté Divine d'être distribuée au monde entier, car la récompense finale sera bien plus grande.

Hachem a créé le monde afin d'accorder le bien à Ses créatures. Bien qu'il nous soit enseigné de servir Hachem avec des motivations pures et non avec un désir de récompense, on peut affirmer que le motif ultime serait de fournir un énorme flux de bonté divine à ce monde, réalisant ainsi le but d'Hachem dans la création.
Le test le plus important pour déterminer la véritable motivation d'un homme est de savoir s'il permet que le flux de bonté soit donné à d'autres ou s'il le garde pour lui-même.

[Si l'objectif principal est d'accomplir les mitsvot sans désir de recevoir personnellement une récompense.
Le niveau ultime est de servir afin d'apporter un plus grand flux de bonté dans le monde. C'est à cause des personnes qui servent à ce niveau qu'Hachem a dû dissimuler l'échelle de 'paiement' des mitsvot (lesquelles rapportent le plus, et lesquelles le moins), car Il voulait que l'homme reçoive les bénéfices de l'accomplissement de l'ensemble des mitzvos. (Séfer Ouva'harta ba'Haïm).
Si l'on savait d'avance la rentabilité des mitsvot (facilité à faire, importance de la récompense), alors on ne ferait en sorte de les maximiser, laissant certaines de côté, et cela dans un but d'apporter davantage de flux de bonté dans le monde. ) ]

[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 1,3]

"Ceux qui sont nés sont destinés à mourir et ceux qui sont morts sont destinés à revivre ; et ceux qui [re]vivent sont destinés à être jugés" (Pirké Avot 4,29)

-> La vie principale de l'homme commence à sa résurrection.
Il est né pour mourir et ressusciter. À ce moment-là, il sera jugé. Comme il est dit, "Beaucoup de ceux qui dorment dans le sol se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte" (Daniel 12,2).
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,29]

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[n'oublions pas que notre vie principale comme à notre résurrection, alors tâchons de s'y préparer au moins autant que nous le faisons pour notre vie de passage dans ce monde.
Par ailleurs, selon les paroles de Daniel : est-ce que nous faisons tout dans ce monde pour se réveiller pour une éternité dans la joie ou bien dans la honte?
Chacun du mieux de ses capacités, à nous de jouer, de faire les efforts nécessaires afin d'avoir un bel avenir après notre mort! ]

Se réjouir du malheur d’autrui = amener la colère Divine sur nous

+++ Se réjouir du malheur d'autrui = amener la colère Divine sur nous :

Chmouel Hakatan dit : "Ne te réjouis pas de la chute de ton ennemi et lorsqu’il trébuche, que ton cœur ne soit pas allègre, car Hachem le constatant, et la chose déplaisant à Ses yeux, Il pourrait détourner de lui Sa colère [pour la diriger sur toi]." (Pirké Avot 4,24)

-> Parfois, il est décrété qu'un homme doit subir une humiliation publique en même temps qu'un revers.
D'autres fois, la punition se limite à la perte réelle ; aucune honte publique ne l'accompagnera.
Ne vous réjouissez pas de la chute de votre ennemi, car il est tout à fait possible que sa punition n'ait pas été conçue pour inclure le fait que vous le tournez en ridicule.
Si vous vous réjouissez, Hachem peut retirer Sa colère de votre ennemi et la placer sur vous.

Par ailleurs, ne vous réjouissez pas de la chute de votre ennemi, car la mort du racha n'est souvent pas la meilleure solution. De plus, il n'est pas bon pour un homme juste d'être impliqué dans la punition des fauteurs (Tossafot - Baba Batra 22a). Il vaut mieux prier pour que le racha se repente.
Comme la femme de Rav Méïr l'a déduit du verset, "les fautes disparaîtront de la terre" : les fautes cesseront, mais pas les fauteurs, car "les réchaïm ne seront plus", ils se repentiront (Béra'hot 10a sur Téhilim 104,35).
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,24]

"Faites en sorte que l'honneur de votre prochain vous soit aussi cher que le vôtre" (Pirké Avot 2,15)

-> Les gens ont tendance à minimiser la mesure de l'honneur qu'ils reçoivent des autres, mais considèrent l'honneur qu'ils donnent aux autres avec la présomption qu'ils ont accordé une énorme faveur.
Faites en sorte que l'honneur que vous recevez de votre prochain vous semble aussi précieux que l'honneur que vous lui accordez.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm ]

"Ne désirez pas à la table des rois, car votre table surpasse la leur et votre couronne surpasse la leur" (Pirké Avot 6,5)

-> Le mauvais penchant tente de convaincre l'homme de se plonger dans le commerce pour devenir riche.
Il argumente : "Les riches acquièrent leur part dans le monde à Venir en faisant la charité, et ils jouissent aussi des plaisirs de ce monde. Vous pouvez être comme l'un d'entre eux, au lieu d'être emprisonné dans la salle d'étude".

La Michna (Pirké Avot 6,5) répond à cet argument : "ne désirez pas à la table des rois, car votre table surpasse la leur et votre couronne surpasse la leur". Hachem nous récompensera pour notre travail, et "la récompense est proportionnelle à l'effort" (Avot 5,26).

Nous trouvons un concept similaire dans la guémara (Béra'hot 17a) : "Dans le monde à Venir, les justes s'assoient avec leur couronne sur la tête (בראשיהם) et jouissent de l'éclat de la Chékhina".
Dans ce monde, la couronne n'est pas nécessairement portée par son propriétaire légitime, mais dans le monde à Venir, les justes s'assoient avec leur couronne.
Chaque personne porte la couronne qui lui convient, en fonction du niveau qu'elle a atteint. Plus le niveau est élevé, plus la couronne est grande.
Comme l'explique la guémara : "Hachem créera un dais pour chaque personne en fonction de son niveau, et chaque personne sera brûlée par le dais de son compagnon" (guémara Baba Batra 75a).
[ le Maharcha commente : "même le plus juste brûlera de honte à cause du dais de son compagnon, car chacun a quelque qualité qui manque à d'autres". ]

De plus, la guémara utilise l'expression "leurs couronnes" (בראשיהם), qui signifie littéralement "dans leurs têtes", par opposition à על ראשיכם (al roché'hem), qui signifie "sur leurs têtes".
Les couronnes de ce monde sont placées sur la tête des gens et peuvent être enlevées. Les couronnes du monde à Venir sont fixées sur la tête de leurs propriétaires, pour ne plus jamais être déplacées.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm ]