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Impact des mitsvot & avérot

+ Impact des mitsvot & avérot :

"Tout juif a une part dans le monde à venir" (kol Israël yech lahem 'helek léolam aba - Yéchayahou 60,21).

-> Lorsqu'une personne projette d'accomplir une mitsva, elle est entourée d'une aura de sainteté qui l'aide à accomplir la mitsva.
Une fois la mitsva accomplie, l'aura devient de plus en plus forte et part pour le Gan Eden où elle attend la personne en tant que récompense éternelle.
À l'inverse, lorsqu'une personne commet une faute, elle est entourée d'une aura d'impureté qui part ensuite vers le Guéhinam où elle l'attend en guise de punition.
À cet égard, la guémara (Erouvin 19a) dit que le Guéhinam est appelé "Emék" (profondeur), parce que les fauteurs approfondissent leur Guéhinam personnel en raison de leurs propres actions.

[à noter : l'aura de sainteté se manifeste à la simple pensée d'une mitsva, tandis que l'aura d'impureté n'apparaît qu'après la réalisation effective d'une faute. Comme l'explique la guémara (Kidouchin 40a), une personne est récompensée pour avoir planifié une mitsva, mais à l'exception du culte des idoles, elle n'est pas punie pour avoir planifié une faute. ]

Le moyen le plus sûr d'éviter la faute est l'accomplissement des mitsvot.
"Une mitsva entraîne une mitsva" (Pirké Avot 4,2) = l'aura de sainteté agit comme un bouclier qui ne peut être pénétré par le mauvais penchant. Le bénéficiaire se trouve littéralement dans le Gan Eden et il est très facile de continuer à réaliser les mitsvot.
"La récompense d'une mitsva est une mitsva" (Avot 4,2) = la récompense est l'aura de sainteté créée par l'accomplissement de la mitsva. Elle protège une personne dans ce monde et l'attend comme récompense dans l'autre monde.

"Tout juif a une part dans le monde à Venir". L'expression "dans le monde à Venir" indique qu'une personne crée son propre Monde futur sur la base de ses actes [dans le monde actuel].
Ainsi, toute la sainteté qu'elle a créée au cours de sa vie l'attend dans son monde à Venir taillé sur mesure.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm]

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-> Lorsque l'homme accomplit une mitsva, il crée des mondes sacrés dans les sphères supérieures. Ces mondes sont réservés comme sa récompense dans le monde à Venir, une époque où il s'en délectera pour toujours.

Un système similaire s'applique à la faute. "C'est de toi que viennent les destructeurs et les anéantisseurs" (Yéchayahou 49,17).
L'homme crée sa propre ruine par ses actions. Après sa mort, l'homme doit entrer dans ces mondes lugubres et y recevoir le châtiment qui lui est dû.
Une fois la faute expiée, ces mondes se dissolvent, car leur existence entière dépend de la faute.
Les mondes créés par l'observance de la mitsva, une création fondée sur la sainteté, demeurent à jamais. Tout rassemblement de mondes qui sont pour le Ciel, tels que les mondes nés des mitsvot, perdurera. Tout rassemblement de mondes qui n'est pas pour le Ciel, comme les mondes créés par la faute, ne durera pas. Car finalement, les fautes seront expiés et ces mondes disparaîtront.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,14]

[ le Guéhinam est appelé "Alouka" (sangsue). Une sangsue aspire la maladie d'une personne et meurt. De même, le Guéhinam absorbe le mal d'une personne et se dissipe ensuite (Néfech ha'Haim 1,2, gloss) ]

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+ Rabbi Yaakov dit : "Ce monde est comme une antichambre du Monde Futur ; prépare-toi dans l’antichambre, de sorte que tu puisses pénétrer dans la salle de réception" (Pirké Avot 4,21)

-> "Ce monde est comme un hall d'entrée, une antichambre" :
Les mitsvot qu'un homme accomplit sont sa récompense dans le monde à Venir. La récompense ultime est la possibilité de se prélasser dans l'éclat de la Chékhina.
Celui qui étudie davantage la Torah et accomplit davantage de mitsvot sera autorisé à s'asseoir plus près de la Présence Divine (Chékhina).
[nous n'avons pas la possibilité de percevoir cela actuellement : mais chaque mitsva, chaque mot de Torah, ... change totalement et élève notre part éternelle dans le monde à Venir. Seul le yétser ara nous laisse croire que ça change pas grand chose : une mitsva de plus ou de moins, autant remettre à plus tard, ... ]

Chacune des 613 mitsvot correspond à l'un des membres et des nerfs de l'homme.
Lorsqu'une mitsva est accomplie, son membre parallèle est revêtu d'un vêtement spirituel. Lorsqu'un homme souhaite entrer dans le palais céleste, il doit s'habiller correctement. S'il est entièrement vêtu, il sera autorisé à entrer. S'il est nu, il ne peut pas entrer du tout. Les mitsvot constituent le vêtement qui permet à l'homme d'entrer dans le palais céleste.

De plus, l'homme est récompensé pour avoir accompli ces mitsvot et est autorisé à se rapprocher de la Chékhina. C'est un peu comme si l'on demandait à quelqu'un de compter des pièces d'or. Il sera autorisé à garder les pièces et sera également payé pour ses efforts.
De même, nous sommes autorisés à conserver les vêtements, nos mitsvot, qui nous permettent d'entrer. Nous recevons également une récompense pour avoir réalisé les mitsvot. Cette récompense est une plus grande proximité avec la Chékhina.
[imaginons que chaque mitsva nous permet d'avoir une âme plus joliment habillée et une meilleure proximité pour notre éternité avec Hachem. Et inversement pour chaque faute. ]

C'est ce qui explique la vision de Zé'haria concernant Yéhochoua.
"Yéhochoua, le Coben gadol, portait des vêtements sales et se tenait devant l'ange ... ils ont enlevé les vêtements sales et l'ont habillé avec des vêtements de valeur ... Je te permettrai [à Yehochoua] de te déplacer parmi ces gens debout [les anges]" (Zé'haria 3,3-5).
Alors que Yéhochoua était vêtu de vêtements sales, l'ange ne lui permit pas d'entrer. Une fois qu'il eut changé de vêtements, il fut autorisé à entrer et à marcher parmi les anges.

La Michna fait allusion à ces vêtements spirituels lorsqu'elle dit : "Celui qui accomplit une mitsva acquiert pour lui-même un [ange] défenseur" (Avos 4,13). Toutes les forces supérieures sont appelées "vivantes", comme dans "l'esprit du vivant ('haya) est dans les Ofanim" (Yé'hezkel 1,20).
De même, le vêtement fourni par une mitsva est appelé "vivant". La Michna fait donc référence au vêtement spirituel comme à un ange Défenseur.

"Préparez-vous dans le hall d'entrée" = habillez-vous correctement [de vos mitsvot, de votre Torah] et vous serez alors autorisé à entrer.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,21]

[à noter : ce texte semble contredire l'explication du rav de Volozhin lorsqu'il affirme qu'il n'y a pas de monde à Venir concret. Qu'au contraire, chaque individu façonne son propre monde à Venir en fonction de ses actes.
En réalité, il n'y a pas de contradiction ici. Les mitsvot ont un double objectif. Les actes de la vie quotidienne sont des actes qui permettent d'entrer dans le monde à Venir, et nous sommes récompensés pour les avoir accomplis. La récompense est le droit de s'approcher de la Chékhina, de se réjouir de l'éclat d'Hachem.
La réalisation des mitsvot élève l'homme et lui permet de s'approcher davantage d'Hachem.
Le monde à Venir est défini, ce sont les âmes qui jouissent de l'éclat de la Chékhina. L'homme gagne l'entrée par ses mitsvot, et ces mêmes mitsvot définissent sa proximité avec Hachem.
Plus on va réaliser de mitsvot, le plus on se créera des mondes et plus notre récompense est grande.
On s'est élevé à un niveau supérieur et on nous accordera une plus grande proximité avec la Chékhina. ]

Faire une avéra

+++ Faire une avéra :

"Sache ce qui est au-dessus de toi : un œil qui voit, une oreille qui entend, et que tous tes actes sont consignés dans un Livre" (Pirké Avot 2,1)

-> Hachem a créé une myriade de mondes, les uns en dessous des autres, dont le point culminant est notre monde. Lorsqu'Il le veut, un flux de pure spiritualité pénètre dans le monde le plus élevé et descend à travers les différents mondes.
Au fur et à mesure que le flux descend, il prend progressivement une forme physique jusqu'à ce qu'il atteigne notre monde en tant que manifestation physique/matérielle du flux spirituel.
Tout ce qui affecte l'un de ces mondes aura un effet d'entraînement sur tous les mondes qui lui sont inférieurs, car chaque monde agit comme source de stimuli et de soutien pour le monde qui lui est inférieur.
Bien que l'homme réside dans le monde le plus bas, la racine de son âme se trouve dans les mondes les plus élevés. Toute action qu'il entreprend a donc un effet direct sur les sphères supérieures, qui se répercute sur les autres mondes, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire.

"Sache ce qui est au-dessus de toi". En d'autres termes, sachez que ce qui existe en-Haut résulte de vos actions en bas. Chaque chose que vous voyez, chaque son que vous entendez, affecte les mondes supérieurs. Tous vos actes sont automatiquement inscrits dans un "livre", car ils se manifestent dans les mondes supérieurs sous forme de construction ou de destruction.
Toute amélioration [aux mondes] que vous avez apportée par vos mitsvot sera votre récompense dans le monde à Venir.
Tout dommage que vous avez causé (par vos avérot) doit être réparé, soit par le repentir, soit par la souffrance personnelle dans ce monde ou dans l'autre. Même une faute irréfléchie ou involontaire cause des dommages qui doivent être réparés.

Si une personne commet un crime capital, le roi peut réduire sa peine, mais si elle ingère du poison, même involontairement, le roi ne peut pas la sauver.
La Michna (Pirké Avot ci-dessus) nous invite à être extrêmement prudents, car fauter revient à ingérer du poison, et les 2 seuls antidotes disponibles sont le repentir et la souffrance personnelle.
C'est dans cet esprit que Rav 'Hanina a déclaré que toute personne qui dit qu'Hachem oublie de punir la faute a perdu la vie (guémara Baba Kama 50a). En bref, s'il pense qu'Hachem permettra qu'une faute ne soit pas corrigée, il a perdu sa vie, car le dommage a été causé et doit être réparé.
Il est intéressant de noter que le midrash cite Rav 'Hanina qui dit : "Quiconque dit qu'Hachem renonce à punir la faute a perdu ses entrailles". Cela s'accorde très bien avec la comparaison entre la faute et le poison. Si l'homme ne se repent pas, le poison de la faute détruira ses entrailles.
Hachem ne va pas changer le mécanisme du monde juste pour épargner à une personne l'effort de réparer le mal qu'elle a causé.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 2,1]

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-> Selon la guémara (Baba Kama 50a) : "quiconque dit qu'Hachem oublie de punir la faute a perdu la vie".
Nous constatons que les gens sont prêts à renoncer à leurs dettes. Il est certain qu'Hachem montrerait ce trait de caractère souhaitable. Néanmoins, Hachem ne renonce pas à punir uen faute. Cette situation est analogue à celle d'une personne qui avale du poison. La nature suit son cours et personne ne peut renoncer à ses effets.

De même, Hachem a donné à l'homme le pouvoir d'affecter tous les mondes par ses actions. Le verset dit : "Faisons l'homme" (Béréchit 1,21).
Les sphères les plus élevées ont contribué à la constitution de l'homme et cela permet à l'homme de les affecter toutes.
[ selon le Zohar (cité par le rabbi de Volozhin dans le Néfech 'Ha'Haïm 1,3) : "Lorsqu'un juif agit mal, il affaiblit l'armée céleste". ]

Lorsque l'homme agit correctement, il améliore tous les mondes, en fonction de l'endroit où il est enraciné dans ces mondes. Les améliorations qu'il a créées lui sont présentées comme sa récompense dans le monde à Venir.
Même de son vivant, l'homme est entouré de l'aura du Gan Eden lorsqu'il accomplit la mitsva.

S'il commet une faute, il ruine tous les mondes, en fonction de l'endroit où il est enraciné dans ces mondes. Au moment où il commet une faute, il est enveloppé d'une aura d'impureté provenant du Guéhinam.
Lorsque l'homme agit correctement, il améliore tous les mondes, en fonction de l'endroit où il est enraciné dans ces mondes.
Une fois la faute expiée, ces esprits [mauvais] meurent d'eux-mêmes. C'est pour cette raison que le Guéhinam est appelé Alouka (sangsue). De même qu'une sangsue aspire le mauvais sang et meurt, de même le Guéhinam inflige une punition pour la faute et se dissipe ensuite.
Ce système est l'ordre naturel des choses. Il est donc impossible de renoncer à la punition pour une faute.

Celui qui étudie la Torah pour elle-même n'a pas à se préoccuper de tout ce schéma. En effet, bien que le mauvais penchant le poursuive et tente de le piéger dans la faute, la Torah le maintient à distance de la faute. Non seulement cela, mais cela le rapproche même du mérite ...

Une personne peut s'enfoncer dans les sables mouvants de la faute, mais si elle étudie la Torah pour elle-même, elle vaincra sûrement le mal. Comme l'ont dit nos Sages, "la lumière de la Torah ramène les gens au bien" (Yérouchalmi - 'Haguiga 1:7).
Ainsi, il sera comme une fontaine toujours plus forte et vaincra le mal.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,1]

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+ "Sept types de punitions viennent dans le monde pour sept types de fautes" (Pirké Avot 5,10)

-> La michna utilise l'expression "viennent dans le monde" par opposition à l'expression "envoyés dans le monde". On peut en déduire que ces punitions ne sont pas envoyées par Hachem, mais qu'elles sont la conséquence naturelle de faute.
Ceci est certainement vrai. Le midrach, par exemple, donne une description horrible des souffrances du Guéhinam. Ce châtiment n'est pas un acte de vengeance.
En outre, la faute n'est pas envoyée par Hachem. Il ne fait aucun doute que la faute elle-même est à l'origine de la souffrance. Comme le dit le verset : "Vous êtes tous des allumeurs de feu, des allumeurs d'étincelles. Va dans la flamme de ton feu et dans les étincelles que tu as allumées" (Yéchayahou 50,13).
La faute elle-même alimente la fournaise du Guéhinam, et l'âme en subit les effets même au cours de la vie de l'homme.
Les sens physiques de l'homme, cependant, ne sont pas capables de ressentir cette douleur.
[...]

Les esprits destructeurs ont été créés au crépuscule du vendredi soir (Pirké Avot 5,8).
Hachem a délibérément attendu le dernier moment [de cette semaine de la Création] pour ne pas avoir le temps de créer des corps pour ces esprits avant Shabbath. Ils restent donc une force spirituelle sans corps physique.
Cependant, lorsque l'homme faute, il crée un corps physique pour cette force malfaisante, qui devient un être à part entière. Cet être agit comme un Accusateur contre celui qui a fauté.
Lorsque l'homme faute, il crée les corps de ses Accusateurs.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 5,10]

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-> Il existe 2 formes de la crainte de fauter.
La forme simple est la peur du châtiment qui accompagne la faute. La plupart des gens peuvent atteindre cet état.
Il existe cependant un niveau beaucoup plus élevé, à savoir la peur de la faute elle-même, craignant la faute comme on craindrait un serpent ou un feu déchaîné.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 2,12 ]

-> La peur/crainte est la reconnaissance du caractère destructeur de la faute.
Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.24) définit la crainte de la faute comme une inquiétude à l'idée de commettre un acte qui porterait atteinte à l'honneur d'Hachem.
Le rav 'Haïm est d'accord, il a décrit (Avot 2,1) les ravages causés par la faute dans les mondes supérieurs. Craindre d'endommager les mondes supérieurs, c'est craindre de porter atteinte à l'honneur d'Hachem.
Le Ram'hal ajoute qu'un niveau encore plus élevé est atteint lorsque l'on ressent une inquiétude constante à l'idée de commettre un acte qui porterait atteinte à l'honneur d'Hachem. Cette anxiété affecte chacun de ses mouvements, contrairement au niveau inférieur où cette inquiétude n'apparaît que lorsque la personne est confrontée à une occasion de fauter.

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-> Lorsque l'homme faute, Hachem ressent la douleur, pour ainsi dire, de voir son enfant bien-aimé souffrir d'une blessure mortelle.
[Il a conscience des conséquences dans tous les mondes et des dégâts terribles que ça génère et qui impliquent une dure réparation sur cette personne. Fauter c'est ingérer du poison! ]
L'homme lui-même s'enivre du plaisir du moment et ne ressent rien. Plus tard, lorsque l'homme subit les conséquences de sa faute, il commence à crier de douleur. Hachem ressent également cette douleur (Sanhédrin 46a), mais pas aussi profondément qu'au moment de la faute, lorsque la vie de son fils était en danger.

L'homme n'a certainement pas le droit de demander que sa souffrance personnelle soit allégée.
L'homme peut demander que la douleur d'Hachem soit allégée, car il n'est pas convenable que le roi souffre d'une quelconque gêne.
Si l'homme compatit à la douleur ressentie par Hachem au moment de la faute et regrette d'avoir causé un tel inconfort, sa faute devient un mérite (guémara Béra'hot 63a).
Il convient également de prier pour le salut de la nation juive dans son ensemble, car il n'est pas approprié que la nation choisie par Hachem souffre.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 3,2]

[ face à notre envie de fauter, on doit considérer ce qui peut en résulter : une profanation du Nom d'Hachem et supprimer la douleur céleste qui résulte de toute faute de l'homme. ]

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-> Lorsque l'homme souffre, la Chékhina, pour ainsi dire, souffre avec lui.
Nos prières pour soulager cette souffrance doivent se concentrer sur la souffrance de la Chékhina.
On peut témoigner du zèle pour accomplir une mitsva afin qu'Hachem puisse accomplir son dessein dans la création ; qui est de faire du bien aux autres.
[chaque juif peut donner de la force à Hachem (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35) = par la réalisation d'une mitsva, on lui donne la possibilité d'accorder un flux de bonté sur nous, ce qui donne du plaisir à Hachem et qui est le but de la Création du monde. ]
D'un autre côté, on doit fuir la faute afin qu'Hachem n'ait pas à souffrir lorsque l'homme subit les conséquences naturelles de sa faute.
[d'après rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,2]

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-> Hachem ne peut coexister avec la faute, donc là où la faute est présente, la présence d'Hachem s'en va, laissant ainsi un vide.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,5]

-> Lorsque quelqu'un faute, il crée des mondes spirituels lugubres/sombres dans lesquels il doit entrer lorsqu'il meurt. (Ces mondes existent même de son vivant.)
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,14]

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-> "Si une personne commet une faute avec un membre particulier, elle doit s'efforcer de réaliser une mitsva avec ce même membre afin de créer un bouclier" (midrach rabba Vayikra 21,5).

-> "Une guérison pour toute sa chair" (Mishlei 4,22).
L'étude de la Torah est différente de toutes les autres mitsvot en ce sens qu'elle peut apporter la vie et la guérison à tout le corps.
[les autres mitsvot correspondent à l'une des différentes parties du corps, et la réalisation d'une mitsva donnera la vie à son membre attitré (Zohar - cité dans Néfech ha'Haïm 4,29).
Le rav 'Haïm Vital aborde un concept similaire en ce qui concerne la future résurrection des morts. Chaque membre gagne le droit de ressusciter en vertu de l'accomplissement de la mitsva correspondant à ce membre. Si une personne néglige une mitsva, elle ressuscitera sans ce membre. [Cha'ar haKédoucha - cité dans la préface du Michna Béroura - vol.3 ]
Cela semble contredire l'idée selon laquelle la punition est infligée au membre qui a commis la faute, et non au membre qui correspond à cette faute particulière. Peut-être pouvons-nous établir une distinction entre le système de punition et le mécanisme par lequel l'homme se maintient en vie et se prépare à la résurrection. ]

Logiquement, la punition pour avoir négligé l'étude de la Torah pourrait affecter n'importe quelle partie du corps.
Si on ne peut pas trouver la faute particulière qui puisse correspondre à notre souffrance particulière, on doit l'imputer au bitoul Torah (perte de temps qu'on pourrait consacrer à l'étude). Il en est ainsi parce que la punition pour le bitoul Torah peut se manifester de n'importe quelle manière.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,13]

-> Une faute commise par inadvertance nécessite une expiation. Plus la faute est grave, plus son impact est important.
La récompense pour l'étude de la Torah est plus grande que toutes les autres mitsvot (guémara Shabbath 127a), donc logiquement la punition pour le bitoul Torah est plus grande que tous les autres fautes.
Par conséquent, commettre du bitoul Torah par inadvertance équivaut à commettre volontairement un autre faute.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,16]

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-> Celui qui accomplit une mitsva s’acquiert un [ange] Défenseur et celui qui commet une transgression s’acquiert un [ange] Accusateur. La repentance et les bonnes actions sont comme un bouclier contre l’infortune. (Pirké Avot 4,13)

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+ Torah & avéra :

Nous ne pouvons pas faire de distinction entre Hachem et Sa volonté, et la Torah est la volonté d'Hachem.
De plus, toutes les âmes sont attachées à Hachem. L'âme de celui qui croit en la Torah est attachée à cet arbre de la vie éternelle. Elle s'enracine dans l'une des lettres de la Torah, la Torah qui est plus élevée que tous les autres mondes. De là, l'âme descend dans notre bas monde. Elle est comme une corde dont l'une des extrémités est nouée à un endroit élevé alors qu'elle plane en bas.
Dans ce contexte, le Zohar dit que Hachem, la Torah et ceux qui l'étudient ne font qu'un.

Si quelqu'un commet une faute passible de "karét" (coupure), l'étincelle de son âme qui correspond à cette action est séparée de sa source et n'est plus attachée à la corde. Cependant, le reste de son âme reste enraciné dans la sainte Torah, qui peut la sauver de la faute.
Le Zohar explique le verset suivant : "Dire à ceux qui sont emprisonnés 'sortez' et à ceux qui sont dans l'obscurité 'soyez révélés'" (Yéchayahou 49,9). Ce verset s'adresse aux personnes qui sont emprisonnées par l'esprit d'impureté, la klipa (écorce du mal). Le terme klipa indique que ces forces forment une écorce/coquille autour de la sainteté, tout comme une coquille entoure un fruit.
Ces forces ne peuvent jamais pénétrer la sainteté, elles ne font que l'entourer. Il faut briser la coquille pour manger le fruit. De même, il faut briser l'esprit d'impureté en brisant son propre esprit.
Comme le dit le verset : "le sacrifice à Hachem est un esprit brisé" (Téhilim 51,19). Le verset demande à ceux qui sont emprisonnés à cause de leurs fautes de s'échapper de leurs liens, révélant ainsi la lumière de la sainteté. Cette lumière avait été obscurcie par l'esprit d'impureté.

Le Zohar compare cette obscurité à un nuage qui bloque le soleil.
Une couverture nuageuse ne peut pas créer une obscurité totale, car la lumière peut la pénétrer quelque peu. Inversement, si l'on place un objet solide devant un bougie, cela créera une obscurité totale.

"La faute éteint une mitsva mais ne peut pas éteindre la Torah" (guémara Sotah 21a).
La raison de cette différence est que "une mitsva est un bougie et la Torah est une lumière" (Michlé 6,23).
L'illumination d'une mitsva ne peut pas pénétrer la coquille de la klipah, mais la lumière de la Torah ne peut pas être totalement bloquée. La klipa obscurcit sa lumière comme une couverture nuageuse qui bloque le soleil, mais qui laisse passer une partie de la lumière.
Cette illumination protège la personne et la sauve du mal qui tente continuellement de s'accrocher à elle.

Cette situation ne s'applique qu'à ceux dont l'âme est encore attachée à la sainte Torah et à la vie éternelle, formant ainsi un lien solide avec Hachem.
Cependant, ceux qui ont renoncé à leur part dans le monde à Venir sont complètement coupés d'Hachem et de la Torah ...

En revanche, celui qui apprend de son compagnon apprend de celui avec lequel il partage un lien commun avec Hachem et la Torah.
Chaque lettre de la Torah est reliée à Hachem et à la source de toutes les âmes, qui est plus élevée que tous les mondes.
La lettre et l'orateur forment une union, et Hachem lui-même les réunit.
Nous devons honorer ceux qui nous enseignent ne serait-ce qu'une lettre, car ils nous relient à Hachem et à la Torah tout entière.

L'homme est relié aux sphères supérieures comme une flamme est attachée à un charbon. Celui qui détruit sa propre âme nuit au monde entier. En effet, Hachem et la Torah ne font qu'un, et il est impossible de séparer une partie de la spiritualité du corps tout entier.
Pour cette raison, nous constatons que tous les membres de peuple juif sont responsables de la spiritualité de chacun (Shavouot 39a) et que quiconque sauve la vie d'un juif est considéré comme s'il avait préservé le monde entier (Sanhédrin 37a).
Nous constatons également que si une seule lettre manque dans un rouleau de la Torah, le rouleau n'est pas valable.
Chaque lettre représente la Torah entière, car elles sont toutes reliées entre elles. En ce qui concerne Hachem lui-même, il est certainement impossible de parler de parties distinctes. Par conséquent, quiconque apprend une lettre est considéré comme s'il avait appris toute la Torah.
... en effet, chaque lettre est une partie inséparable de toute la Torah.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,3 ]

La grandeur de la Torah (rav de Volozhin)

"Le monde repose sur 3 piliers : l'étude de la Torah, le service divin et les actes de bonté" (Pirké Avot 1,2)

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-> L'étude de la Torah n'est pas seulement l'un des 3 piliers qui soutiennent le monde ; elle façonne et définit également les deux autres.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 1,2]

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-> Il ne fait aucun doute que l'étude de la Torah est la plus grande de toutes les mitsvot.
La guémara (Yérouchalmi - dans Péah 1) dit que toutes les mitsvot n'équivalent pas à un seul mot d'étude de la Torah.
Toutes les discussions et nouveautés talmudiques ont été enseignées à Moché au mont Sinaï, et quiconque s'implique dans la sagesse Divine établit en fait un lien avec Hachem.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 1,1]

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-> La Torah est plus importante que les bonnes actions.
[le rav 'Haïm de Volozhin aborde également cela dans son Néfech ha'Haïm (4:30) : même si une personne atteint le niveau exalté de l'accomplissement parfait de toutes les mitsvot, elle ne peut approcher le niveau de quelqu'un qui étudie la Torah pour elle-même. En effet, la racine de la Torah est bien plus élevée que les racines de toutes les mitsvot.
C'est le sens du commentaire de la michna : "Elle l'ennoblit et l'élève au-dessus de toutes choses (maassim)" (Pirké Avot 6,1). "Maassim" fait référence à la réalisation des mitsvot. Celui qui étudie la Torah pour elle-même est plus grand que celui qui accomplit toutes les mitsvot. ]

De plus, celui qui accepte véritablement le joug de l'étude de la Torah pour elle-même s'élève au-dessus de tous les aspects de ce monde.
Il s'est attaché à la Torah et à Hachem lui-même, pour ainsi dire, et son destin est totalement dans la main d'Hachem. Cet état transcende toutes les forces naturelles.
La sainteté de la Torah est infiniment plus grande que tous les mondes. En effet, la Torah est la force vitale de tous les mondes ainsi que des forces naturelles. Il s'ensuit que celui qui étudie la Torah fournit la force vitale à toutes les forces naturelles. Comment pourrait-on alors être sous leur contrôle?

[ ce concept semble être contredit par le Talmud, qui rapporte un dialogue entre Rav Eliézer et Hachem.
Rav Eliézer était extrêmement pauvre, et il demanda à Hachem combien de temps encore il devrait souffrir dans ce monde. Hachem répondit : "Mon fils! Voulez-vous que je ramène le monde à son point de départ? Peut-être naîtras-tu à une époque où la nourriture sera abondante" (guémara Taanit 25a).
Certes, Rav Eliézer étudiait la Torah pour elle-même. Pourtant, il resta sous l'influence des forces naturelles.
En effet, Tossafot (Moed Katan 28a) note que dans certaines circonstances, le mazal (forces cosmiques) peut être neutralisé, alors que dans d'autres cas, il ne peut pas l'être.
Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.4) explique que chaque personne naît pour remplir une mission spirituelle. Souvent, son mazal de santé, de richesse, de sagesse, ... ne fait pas partie intégrante de sa mission. Dans ce cas, il est possible de passer outre le mazal.
D'autres, cependant, sont nés avec la mission spécifique de maintenir leur service divin en dépit de la souffrance (Ram'hal discute de ce concept dans Déré'h Hachem 2:3:1-2). Une telle personne ne peut pas changer son mazal, car cela saperait le but de toute son existence.
Rav Eliezer était l'un d'entre eux. La seule réponse d'Hachem fut que si le monde recommençait, Rav Eliezer pourrait naître avec une mission différente, qui ne nécessiterait pas une vie de pauvreté. ]

C'est l'objet de la discussion du Rava sur une contradiction apparente entre deux versets. Un verset dit : "Ta bonté atteint les cieux" (Téhilim 57,6), tandis que l'autre verset dit : "Ta bonté est au-dessus des cieux" (Téhilim 108,5).
La question a été résolue comme suit : Le premier verset fait référence à celui qui étudie la Torah avec des arrière-pensées (lo lichma), tandis que le second verset fait référence à celui qui étudie la Torah pour elle-même (lichma). [guémara Pessa'him 50b]
Celui qui étudie la Torah avec des arrière-pensées (de façon interessée) reste soumis aux forces de la nature ; la bonté d'Hachem ne s'étend que jusqu'aux cieux.
Inversement, celui qui étudie la Torah pour elle-même (lichma) s'élève au-dessus des forces de la nature ; elles sont sous son contrôle.
En ce qui le concerne, le verset dit que la bonté d'Hachem s'étend au-dessus des cieux, au-delà des forces de la nature. Ainsi, la Torah le rend grand et l'élève au-dessus de toutes choses, car il contrôle la nature.

Dans le même ordre d'idées, le Zohar explique qu'avant le Sinaï, toutes les créatures étaient contrôlées par les forces cosmiques. Une fois que la Torah a été donnée à Israël, ils ont été libérés du contrôle de ces forces.
En effet, celui qui étudie la Torah pour elle-même contrôle les forces de la nature. Il peut les changer à volonté, et elles le craignent.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,1]

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La Torah est importante, car elle apporte la vie à ceux qui la respectent.
Même si un homme accomplit les 613 mitsvot dans tous leurs détails et avec des motivations pures, devenant ainsi un véhicule sur lequel la sainteté de toutes les mitsvot peut reposer, cela ne peut se comparer à la sainteté de la Torah qui repose sur celui qui l'étudie correctement.
De plus, la sainteté, la vie et la lumière des mitsvot, qui sanctifient et apportent la vie à celui qui les réalise, sont dérivées de la sainteté et de la lumière de la sainte Torah.
En effet, une mitsva n'a pas de vie, de sainteté ou de lumière inhérente. Ces concepts proviennent plutôt de la sainteté des lettres de la Torah qui sont écrites sur le sujet de cette mitsva.

Cette idée peut être déduite du verset suivant : "Une mitsva est une bougie et la Torah est la lumière" (Michlé 6,23). La bougie n'a pas de lumière intrinsèque ; elle a besoin du feu qui l'éclaire.
Incontestablement, celui qui étudie la Torah et n'accomplit pas les mitsvot n'a rien, car sans l'observance des mitzvos, il n'y a rien sur quoi la lumière de la Torah puisse reposer. Elle est comme un feu sans mèche.
Néanmoins, la mitsva reçoit sa lumière des lettres de la Torah qui traitent de son sujet.

Ainsi, la michna (Pirké Avot 6,7) dit : "La Torah est grande, car elle donne la vie à ceux qui l'observent".
La michna ne dit pas "ceux qui l'étudie" ou "ceux qui s'y consacrent". Elle dit "ceux qui l'observent". En effet, la Torah apporte la vie éternelle et la sainteté à ceux qui accomplissent les mitsvot qui y sont inscrites.

"La Torah apporte la vie à ceux qui la gardent dans ce monde et dans le monde à venir" (Pirké Avot 6,7). Selon la guémara (Yébamot 97a) : "Si l'enseignement d'un érudit en Torah est répété dans ce monde, ses lèvres remuent dans la tombe". Ainsi, la Torah assure la vie d'une personne même après sa mort.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,7 ]

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-> " Plus précieux est pour moi la Torah de Ta bouche que des monceaux de pièces d’or et d’argent." (Téhilim 119,72)
Toute nouvelle idée de Torah qu'un étudiant pourrait concevoir a déjà été enseignée à Moché au Sinaï, de la bouche d'Hachem.
En fait, cela est encore vrai aujourd'hui. Tout ce qu'une personne étudie actuellement est exprimé par Hachem. C'est ainsi que le roi David dit : "la Torah de Ta bouche". En effet, le roi David est parvenu à son grand amour pour la Torah lorsqu'il s'est rendu compte que lui et Hachem récitaient ensemble les paroles de la Torah.
[...]

Si vous vous engagez à mener votre vie selon la Torah et à vous laisser guider par la Torah, la Torah vous mènera vraiment au succès et Hachem vous aidera.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,9 ]

-> Sachez que lorsque vous vous engagez dans l'étude de la Torah (tout juif, même s'il est tout seul), alors la Présence Divine (Chékhina) se tient directement devant vous.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 3,1]

-> le rav 'Haïm de Volozhin aborde cela également dans son Néfech ha'Haïm : Lorsque j'étudie la Torah, Hachem étudie avec moi : https://todahm.com/2023/11/02/lorsque-jetudie-la-torah-hachem-etudie-avec-moi

[ selon le rabbi de Volozhin, l'idée incroyable est que si le roi David est arrivé à un si grand amour pour la Torah, c'est grâce au travail permanent qu'il a fait pour développer en lui ce qu'implique l'étude de la Torah pour tout juif, avec le maître du Monde, Hachem.
(combien notre yétser ara essaie de nous empêcher d'y penser, en nous laissant croire : qui es-tu pour que Hachem s'intéresse à toi, regarde tes fautes, ta bassesse, ... arrête d'être orgueilleux ... = nous nous suffisons alors du minimum, alors que cependant la réalité est tout autre! )
Combien nous devons travailler notre orgueil positif (gaava dikédoucha) pour cette réalité, en vivant et imaginant cela. ]

Faire une mitsva = générer un flux de bonté pour autrui

+++ Faire une mitsva = générer un flux de bonté pour autrui :

"Ne soyez pas comme des serviteurs qui servent le maître à condition de recevoir une récompense ; soyez plutôt comme des serviteurs qui servent le maître sans condition de recevoir une récompense" (Pirké Avot 1,3)

-> Il fut un temps où la nation juive n'était pas différente de toutes les autres nations.
Hachem nous a élevés et nous a donné le privilège de Le servir, faisant de nous la noblesse du monde. Ne soyez pas comme ces serviteurs (issus d'une noblesse innée) qui servent et ont le droit d'exiger une récompense.
Soyez comme ces serviteurs (qui étaient à l'origine des paysans) qui servent et n'ont pas le droit d'exiger une récompense.

Le plus grand honneur qu'une personne puisse recevoir est l'opportunité d'être en présence du roi et de se prélasser dans sa gloire.
Ce ne sont pas les bons plats et le bon vin qui sont servis à sa table, mais l'atmosphère royale qui rend l'expérience si exaltante. À cet égard, le valet de chambre du roi, qui voit le roi en permanence, est plus important que le premier ministre qui ne voit le roi que quelques fois par semaine.
Un individu simple d'esprit peut choisir de collecter autant de délices que possible dans la cuisine royale et de les rapporter chez lui. Là, il peut manger à sa guise sans se soucier des contraintes et de la bienséance nécessaires en présence du roi. Cependant, il sacrifierait l'opportunité d'être en compagnie du roi afin de poursuivre ses plaisirs gastronomiques.
[quoiqu'on puisse manger, devient secondaire par rapport au fait d'avec qui on le mange : le boss, le roi.
L'idée d'être important au yeux du roi, fait de moi quelqu'un d'important, de bien, et ce sentiment nourrit notre faim naturelle de valorisation de soi. ]

"Vous serez pour Moi un royaume de Cohanim" (Yitro 19,6) = une nation d'individus ayant le privilège de servir Hachem.
Nous remercions chaque jour Hachem pour ce don, en disant : "qui nous a rendus saints par ses mitsvot" (acher kidéchanou bémitsvotav - dans les bénédictions quotidiennes).
Le Zohar explique que chaque juif est désormais un membre de la cour du Roi.
Ceux qui étudient la Torah dans le but d'accomplir ses enseignements tissent une couronne pour Hachem, pour ainsi dire, et méritent certainement de devenir membres de Sa cour.

La récompense dans le monde à Venir est la possibilité de se prélasser en présence d'Hachem.
Quelqu'un qui veut une récompense dans ce monde est comme l'individu simple d'esprit qui refuse la compagnie du roi et ramène à la maison tous les délices de la cuisine royale afin de pouvoir manger à sa guise. Une telle personne mérite d'être exécutée pour avoir repoussé le roi. Ne soyez pas comme les serviteurs qui servent leur maître avec l'intention de recevoir une récompense/cadeau à savourer à la maison (Erouvin 73a). Soyez plutôt comme ces serviteurs qui ne désirent pas de couronne, mais préfèrent rester en présence du roi.

Le monde a été créé selon un mécanisme qui est expliqué dans la Torah. "Si vous observez Mes lois ... Je donnerai la pluie, ..." (Bé'houkotaï 26,3-13).
Chaque mitsva accomplie déclenche un flux de bonté et de bienveillance des sphères supérieures vers ce monde. Plus il y a de gens qui réalisent des mitsvot, plus le flux est important.
Cependant, si seulement quelques personnes accomplissent les mitsvot, il n'y a pas de flux suffisant pour soutenir le monde. Afin de prévenir la famine et la maladie, Hachem "emprunte" les mérites des justes et les distribue au monde entier.
Les justes sont récompensés par la portion du Gan Eden qui était destinée aux réchaïm (guémara 'Haguiga 15a).
Rav 'Hanina ben Dossa était un homme juste qui vivait dans une pauvreté écrasante. Une voix céleste annonçait chaque jour : "Le monde entier est soutenu par le mérite de Mon fils 'Hanina, et il subsiste avec un kav de caroube pendant une semaine entière" (guémara Béra'hot 17b).

C'est une explication possible de la question séculaire de savoir pourquoi les justes souffrent. N'y a-t-il pas de récompense pour leurs actes?
La réponse est qu'il y a effectivement une récompense, comme la Torah l'a promis. La récompense a été distribuée au monde entier et le prêt sera remboursé dans le prochain monde, le monde permanent.

Ne soyez pas comme ces serviteurs qui servent le maître à condition de recevoir une récompense, afin de s'approprier personnellement la bonté Divine qui résulte de l'observance de leur mitsva.
Soyez plutôt comme ces serviteurs qui permettent à la bonté Divine d'être distribuée au monde entier, car la récompense finale sera bien plus grande.

Hachem a créé le monde afin d'accorder le bien à Ses créatures. Bien qu'il nous soit enseigné de servir Hachem avec des motivations pures et non avec un désir de récompense, on peut affirmer que le motif ultime serait de fournir un énorme flux de bonté divine à ce monde, réalisant ainsi le but d'Hachem dans la création.
Le test le plus important pour déterminer la véritable motivation d'un homme est de savoir s'il permet que le flux de bonté soit donné à d'autres ou s'il le garde pour lui-même.

[Si l'objectif principal est d'accomplir les mitsvot sans désir de recevoir personnellement une récompense.
Le niveau ultime est de servir afin d'apporter un plus grand flux de bonté dans le monde. C'est à cause des personnes qui servent à ce niveau qu'Hachem a dû dissimuler l'échelle de 'paiement' des mitsvot (lesquelles rapportent le plus, et lesquelles le moins), car Il voulait que l'homme reçoive les bénéfices de l'accomplissement de l'ensemble des mitzvos. (Séfer Ouva'harta ba'Haïm).
Si l'on savait d'avance la rentabilité des mitsvot (facilité à faire, importance de la récompense), alors on ne ferait en sorte de les maximiser, laissant certaines de côté, et cela dans un but d'apporter davantage de flux de bonté dans le monde. ) ]

[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 1,3]

"Ceux qui sont nés sont destinés à mourir et ceux qui sont morts sont destinés à revivre ; et ceux qui [re]vivent sont destinés à être jugés" (Pirké Avot 4,29)

-> La vie principale de l'homme commence à sa résurrection.
Il est né pour mourir et ressusciter. À ce moment-là, il sera jugé. Comme il est dit, "Beaucoup de ceux qui dorment dans le sol se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte" (Daniel 12,2).
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,29]

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[n'oublions pas que notre vie principale comme à notre résurrection, alors tâchons de s'y préparer au moins autant que nous le faisons pour notre vie de passage dans ce monde.
Par ailleurs, selon les paroles de Daniel : est-ce que nous faisons tout dans ce monde pour se réveiller pour une éternité dans la joie ou bien dans la honte?
Chacun du mieux de ses capacités, à nous de jouer, de faire les efforts nécessaires afin d'avoir un bel avenir après notre mort! ]

Se réjouir du malheur d’autrui = amener la colère Divine sur nous

+++ Se réjouir du malheur d'autrui = amener la colère Divine sur nous :

Chmouel Hakatan dit : "Ne te réjouis pas de la chute de ton ennemi et lorsqu’il trébuche, que ton cœur ne soit pas allègre, car Hachem le constatant, et la chose déplaisant à Ses yeux, Il pourrait détourner de lui Sa colère [pour la diriger sur toi]." (Pirké Avot 4,24)

-> Parfois, il est décrété qu'un homme doit subir une humiliation publique en même temps qu'un revers.
D'autres fois, la punition se limite à la perte réelle ; aucune honte publique ne l'accompagnera.
Ne vous réjouissez pas de la chute de votre ennemi, car il est tout à fait possible que sa punition n'ait pas été conçue pour inclure le fait que vous le tournez en ridicule.
Si vous vous réjouissez, Hachem peut retirer Sa colère de votre ennemi et la placer sur vous.

Par ailleurs, ne vous réjouissez pas de la chute de votre ennemi, car la mort du racha n'est souvent pas la meilleure solution. De plus, il n'est pas bon pour un homme juste d'être impliqué dans la punition des fauteurs (Tossafot - Baba Batra 22a). Il vaut mieux prier pour que le racha se repente.
Comme la femme de Rav Méïr l'a déduit du verset, "les fautes disparaîtront de la terre" : les fautes cesseront, mais pas les fauteurs, car "les réchaïm ne seront plus", ils se repentiront (Béra'hot 10a sur Téhilim 104,35).
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,24]

"Faites en sorte que l'honneur de votre prochain vous soit aussi cher que le vôtre" (Pirké Avot 2,15)

-> Les gens ont tendance à minimiser la mesure de l'honneur qu'ils reçoivent des autres, mais considèrent l'honneur qu'ils donnent aux autres avec la présomption qu'ils ont accordé une énorme faveur.
Faites en sorte que l'honneur que vous recevez de votre prochain vous semble aussi précieux que l'honneur que vous lui accordez.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm ]

"Ne désirez pas à la table des rois, car votre table surpasse la leur et votre couronne surpasse la leur" (Pirké Avot 6,5)

-> Le mauvais penchant tente de convaincre l'homme de se plonger dans le commerce pour devenir riche.
Il argumente : "Les riches acquièrent leur part dans le monde à Venir en faisant la charité, et ils jouissent aussi des plaisirs de ce monde. Vous pouvez être comme l'un d'entre eux, au lieu d'être emprisonné dans la salle d'étude".

La Michna (Pirké Avot 6,5) répond à cet argument : "ne désirez pas à la table des rois, car votre table surpasse la leur et votre couronne surpasse la leur". Hachem nous récompensera pour notre travail, et "la récompense est proportionnelle à l'effort" (Avot 5,26).

Nous trouvons un concept similaire dans la guémara (Béra'hot 17a) : "Dans le monde à Venir, les justes s'assoient avec leur couronne sur la tête (בראשיהם) et jouissent de l'éclat de la Chékhina".
Dans ce monde, la couronne n'est pas nécessairement portée par son propriétaire légitime, mais dans le monde à Venir, les justes s'assoient avec leur couronne.
Chaque personne porte la couronne qui lui convient, en fonction du niveau qu'elle a atteint. Plus le niveau est élevé, plus la couronne est grande.
Comme l'explique la guémara : "Hachem créera un dais pour chaque personne en fonction de son niveau, et chaque personne sera brûlée par le dais de son compagnon" (guémara Baba Batra 75a).
[ le Maharcha commente : "même le plus juste brûlera de honte à cause du dais de son compagnon, car chacun a quelque qualité qui manque à d'autres". ]

De plus, la guémara utilise l'expression "leurs couronnes" (בראשיהם), qui signifie littéralement "dans leurs têtes", par opposition à על ראשיכם (al roché'hem), qui signifie "sur leurs têtes".
Les couronnes de ce monde sont placées sur la tête des gens et peuvent être enlevées. Les couronnes du monde à Venir sont fixées sur la tête de leurs propriétaires, pour ne plus jamais être déplacées.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm ]

Torah & déré’h érets

+++ Torah & déré'h érets :

+ "Sans déré'h érets, il n'y a pas de Torah, et sans Torah il n'y a pas de déré'h érets" (im én déré'h erets én Torah, im én Torah én déré'h érets - Pirké Avot 3,17).

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chemirat haLachon - pt.2, ch.26) explique qu'il n'y a pas de contradiction entre le fait que la Torah ou le déré'h érets doivent venir en premier, cette michna de Pirké Avot signifie plutôt que les deux sont essentiels et que l'on ne peut réussir si l'un ou l'autre manque.

-> La tribu de Yissa'har était réputée pour son dévouement unique à l'étude de la Torah, et dans Vayé'hi (49,14), elle est comparée par Yaakov Avinou à un âne portant son lourd fardeau.
Le Sforno explique la comparaison comme suit : Un âne porte deux sacoches, une de chaque côté. De même, une personne ne peut être considérée comme un talmid 'hakham que si elle porte deux fardeaux, celui de l'étude de la Torah et celui du déré'h érets (qu'on traduit par : "savoir vivre [ = avoir de bonnes midot]").

-> La Torah commence par de la guémilout 'hassadim et se termine par des guémilout 'hassadim.
Son début est un accomplissement de bonté, comme il est écrit : "Et Hachem fit pour Adam et sa femme des vêtements de peau et les habilla". Et sa fin est un accomplissement de bonté, comme il est écrit : Hachem l'enterra à Gaï". [guémara Sotah 14a]
Dans l'avant-propos de Téchouvat 'Hout haMéchoulach (par.31), il est expliqué :
"L'introduction à la Torah est guémilout 'hassadim, car sans de bonnes midot, on ne peut même pas commencer à approcher la Torah, tout comme on ne peut pas construire un bâtiment sans avoir d'abord posé les fondations...
Cependant, 'la fin de la Torah est guémilout 'hassadim' parce que le but et l'objectif de l'apprentissage de la Torah est d'être complètement rempli par les midot exemplaire d'Hachem".

-> "Sans Torah, il n'y a pas de déré'h érets" (im én Torah én déré'h érets).
Rabbénou Yona explique que même si l'on doit avoir de bonnes midot de base pour que la Torah réside en soi, il est impossible d'atteindre la perfection en matière de midot sans Torah, car "la majorité des bonnes midot se trouvent dans la Torah".

-> "Prépare-toi à apprendre la Torah" (Pirké Avot 2,12)
Rabbénou Yona explique : "Prépare-toi avec de bonnes midos afin d'être capable d'apprendre la Torah". La raison en est que "l'on doit d'abord corriger ses midot, et alors la Torah peut résider en nous, car la Torah ne peut jamais résider dans une personne qui n'a pas de bonnes midot".

Le rav Pin'has Green explique que n'importe qui peut apprendre la Torah, mais pour que la Torah "réside" en lui, pour qu'elle devienne une partie de lui, qu'elle le change et l'améliore, et qu'elle lui insuffle la sainteté de la Torah, il faut qu'il soit une personne avec de bonnes middot.

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-> Le Rambam (Hilkhot Déot 1,6) décrit la perfection des midot comme "le chemin d'Hachem" que nous devons suivre. Hachem exige de nous la grandeur morale, la perfection des midot, le don et l'aide aux autres, afin que nous soyons dignes de voir Sa Présence résider parmi nous.
Par exemple, lorsqu'une personne glisse sur une peau de banane et tombe à plat, le rav Avigdor Miller note que la réaction du juif devrait être de fondre en larmes parce qu'un tsélem Elokim (une personne créée à l'image d'Hachem) a été blessé et embarrassé.

-> La guémara (Béra'hot 28b) raconte que ses disciples demandèrent à Rabbi Eliezer ce qu'ils pouvaient faire pour mériter le Olam HaBa. L'une des idées qu'il leur proposa fut de s'abstenir de "higuayon".
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que ce mot signifie "intellect". Rabbi Eliezer enseignait à ses disciples d'éviter le concept des "manières de base" régies par la logique humaine, et de réaliser plutôt que toutes les michpatim de la Torah qui régissent les manières, la décence et la courtoisie sont pleines de sainteté et d'une profondeur infinie, car leur source est la conduite d'Hachem que nous sommes censés imiter. (voir aussi le Alchikh haKadoch - Michpatim 21,1)

-> Il n'y a pas de limite à la grandeur d'Hachem, et c'est pourquoi les mitsvot qui raffinent et polissent offrent des niveaux extrêmes de grandeur, au-delà de tout ce dont l'esprit humain pourrait rêver.
C'est pourquoi "sans Torah, il n'y a pas de déré'h érets", car même dans un million d'années, l'esprit humain qui est limité ne pourrait pas comprendre ce qu'implique le véritable déré'h érets.
Mais celui qui étudie la grandeur de la bonté d'Hachem visible dans la Torah, qui observe scrupuleusement toutes les mitsvot et qui suit les conseils donnés par nos Sages, sera en effet capable d'atteindre la grandeur dans les midot à mesure qu'il devient de plus en plus une personne pieuse.

La Torah (Dévarim 4,6-8) prédit qu'un grand jour viendra où toutes les nations du monde s'uniront pour proclamer que les juifs sont "les plus grands de toutes les nations". Elles nous donneront ce titre parce que nous avons "des 'houkim et des michpatim justes".
Le Sforno explique qu'elles réaliseront et admettront qu' "il n'existe nulle part une nation dont les lois démontrent l'existence de D. et de Ses voies, et dont les lois justes ne sont pas élaborées pour le bénéfice de leurs propres juges, avocats ou fonctionnaires, mais plutôt pour des raisons de justice et de justesse".
[ nos mitsvot sont intrinsèquement justes et correctes car elles découlent des caractéristiques pures du Bien suprême, Hachem lui-même. Ainsi, sans Torah on ne peut pas vraiment savoir en quoi consiste le déré'h érets (ex: sont différentes selon les époques, la culture de peuple, ... ).]

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+ La pureté du cœur et de l'âme :

-> "Un am ha'arets ne peut pas être un 'hassid" (lo am ha'arets 'hassid - Pirké Avot 2,5).
Rabbénou Yona explique que dans ce contexte, am ha'arets fait référence à quelqu'un qui s'entend bien avec les autres, qui agit avec une décence élémentaire et qui évite de se comporter de manière négligente et de blesser autrui. Cependant, parce qu'il ne connaît pas la Torah, il ne sera jamais en mesure d'atteindre le niveau élevé d'un 'hassid, quelqu'un qui excelle dans le déré'h érets, qui va au-delà des paramètres de ce qui est attendu par la stricte lettre de la loi.
L'étude de la Torah procure : "la pureté du cœur et le raffinement de l'âme" (taharat halev vézakout hanéfech).

-> La sainteté de la Torah affecte l'âme d'une personne. Elle l'élève et l'affine, la rendant plus pieuse.
Le 'Hazon Ich (Recueil de lettres 1) enseigne :
"[l'effort dans la Torah] transforme le physique/matériel en spirituel et le corps en âme. Il pénètre tous les membres d'une personne, les purifie et les affine afin qu'ils puissent mener une vie de Torah".

-> Le 'Hafets 'Haïm a dit un jour que si quelqu'un refuse de vous aider, retournez le voir après qu'il ait appris la Torah pendant quelques heures et il sautera certainement sur l'occasion pour vous aider.
En effet, l'étude de la Torah affine, purifie et élève la personne et alors, dans son état moral élevé, son désir naturel d'être généreux se matérialisera.

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+ Sans les midot, pas de Torah :

-> "Sans déré'h éréts, il n'y a pas de Torah"
Selon Rabbénou Yona cela signifie que la Torah ne peut pas résider dans une personne qui n'a pas de bonnes midot.

-> L'Alter de Kelm enseigne :
"la Torah a besoin d'un réceptacle. Elle ne réside pas dans une personne qui n'est pas raffinée.
[Une personne non raffinée] n'est pas apte à être un réceptacle pour la Torah. Si elle n'a pas un bon cœur, si elle n'est pas nossé béol im 'havéro (partageant les difficultés de son prochain) et si elle n'apprend pas à apprécier les autres, elle est égoïste et perd ainsi la valeur de la Torah et est incapable d'être un récipient pour l'accepter".

-> Sans de bonnes midot, une personne peut acquérir beaucoup de connaissances, mais l'acquisition de la Torah, c'est-à-dire que la Torah qu'elle étudie devienne une partie d'elle-même et la change, nécessite d'abord d'avoir des midot tovot.
C'est pourquoi la guémara (Avoda Zara 5b) souligne que l'on ne peut contrôler son yétser ara que si l'on apprend la Torah et que l'on s'implique dans l'accomplissement du 'hessed.

-> Les bonnes midot transforment une personne en un récipient capable d'accepter et d'absorber la Torah.
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4,6) cite les mots du Zohar : "Hachem et Sa Torah ne font qu'un". Il explique que les mots de la Torah sont la sagesse d'Hachem et que chaque fois qu'un juif prononce des mots de Torah, "il se connecte à la volonté et aux mots d'Hachem".
Il ajoute qu'en apprenant la Torah, la personne atteint le plus grand attachement possible (dvékout) avec Hachem.

-> Pour que cette connexion fonctionne, il doit avoir de bonnes midot.
Le 'Hafets 'Haïm explique que le plaisir ultime dans le monde à Venir, qui est de s'attacher à Hachem et de jouir de l'éclat de la présence divine, n'est possible que pour quelqu'un qui imite la caractéristique d'Hachem de donner aux autres au cours de sa vie!
[cela peut être un sens de la guémara (Avoda Zara 17b) : "Quelqu'un qui s'engage uniquement dans l'étude [de la Torah] mais ne pratique pas le 'hessed, c'est comme s'il n'avait pas de D." = puisqu'il lui manque les midot tovot et le 'hessed pratiqués par Hachem, il est incapable d'atteindre l'ultime attachement avec Hachem dans le monde à venir. ]

-> Il existe une infinité de niveaux d'attachement avec Hachem (qui est infini), et le plus on affine nos midot et le plus on imite les bons traits d'Hachem, le plus on se rend capable de forger un lien profond avec Hachem à travers la Torah qu'on étudie.
Telle est la signification profonde de : "le déré'h erets précède (kadma) la Torah" = la Torah résidera dans une personne qui se conduit avec déré'h erets, et selon les mots de Rabbénou Yona, purifiera davantage son cœur, affinera son âme et la propulsera au niveau élevé d'un 'hassid.

Nous comprenons, d'après cela, qu'atteindre la perfection dans le déré'h érets est essentiel pour un juif. Cependant, il ne s'agit pas d'un but ultime en soi. Il s'agit plutôt d'un moyen permettant d'atteindre le véritable objectif qui consiste à se connecter/attacher à Hachem en apprenant la Torah et en observant les mitsvot.

Si quelqu'un se concentre uniquement sur son déré'h érets sans développer ses performances en matière de Torah et de mitsvot, c'est comme si quelqu'un avait fait tous les préparatifs d'un repas mais ne l'avait pas mangé.
Comme le prévient le rav Shlomo Wolbe (Alé Chour vol.2) : "le but ultime de l'étude du moussar est de nous fortifier pour apprendre la Torah dans toute son ampleur et sa profondeur et pour accomplir les mitsvot ...
Le but final de tout notre travail est la Torah elle-même. L'apprentissage du moussar est une partie inséparable de la Torah, car on ne peut atteindre la Torah sans lui, mais il ne faut pas, à D. ne plaise, faire de l'étude du moussar l'objectif principal".

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-> Le Gaon de Vilna (Even Shéléma (1,11) écrit que la Torah est comme la pluie : elle fait germer ce qui se trouve dans le sol.
Si une personne a de bonnes midot, la Torah les renforcera et les affinera encore plus. Cependant, si elle est pourrie à l'intérieur et ne travaille pas sur son comportement, l'apprentissage de la Torah renforcera en fait ses traits négatifs et les aggravera.

-> La guémara (Yoma 72b) écrit que Rava a supplié ses élèves de ne pas attirer sur eux 2 Guéhinam.
Qu'est-ce que ces 2 Guéhinam? N'y a-t-il pas qu'un seul guéhinam?

Rachi explique ce que Rava veut dire, et c'est assez effrayant. Si une personne n'acquiert pas la yirat chamayim (crainte du Ciel) en même temps que son étude de la Torah, alors elle a attiré sur elle le Guéhinam dans les 2 mondes : Olam HaZé et Olam HaBa.

Nous comprenons ce qu'est le Guéhinam dans le Olam HaBa (monde à Venir) : si une personne a mal agi au cours de sa vie, elle sera punie pour cela. Mais qu'est-ce que le Guéhinam dans le Olam HaZé (ce monde-ci)?
Supposons qu'une personne travaille toute sa vie à l'étude de la Torah et qu'elle renonce à beaucoup de plaisir dans le Olam HaZé afin d'atteindre le Olam HaBa. Mais si elle n'a pas développé sa yirat chamayim, tout ce travail n'aura servi à rien. Ce sont les 2 Guéhinam. C'est une pensée effrayante.
[rav Modé'haï Sultan]

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-> Quatre choses nécessitent un renforcement et un effort constant pour s'améliorer, et ce sont : la Torah, les bonnes actions (maassim tovim), la prière et le déré'h érets.
[guémara Béra'hot 32b]
Rachi ajoute : ce type de 'hizouk (renforcement/encouragement) est nécessaire constamment (tamid), et de toutes ses forces (békol ko'ho).

[on voit que la Torah et le déré'h érets sont les deux énoncés en même temps. ]

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+ Kabbalat haTorah :

-> Le don de la Torah au mon Sinaï est introduit par : "Et Israël campa (vayi'han) là, en face de la montagne" (Yitro 19,2).
Le verbe "vayi'han" (campa) est au singulier, même s'il se réfère à l'ensemble du peuple juif. Rachi commente : "Comme une seule personne avec un seul cœur", par opposition à tous les autres campements, qui où ils étaient en proie aux disputes et aux plaintes.

Lorsque le peuple juif atteignit un niveau tel qu'il ne se battait plus, ne se plaignait plus et ne se disputait plus, et qu'il ressentit au contraire une formidable unité et un grand amour les uns pour les autres, il fut alors prêt à accepter la Torah. Il avait atteint la perfection en matière de midot et dans leur relation avec leur prochain, et seul un tel peuple peut recevoir la Torah.
[cette unité leur a permis de recevoir la Torah. Nous recevons constamment la Torah comme au mont Sinaï, et ainsi plus nous avons une attitude favorisant l'unité, plus nous pouvons mériter d'obtenir et de garde la Torah en nous.]

-> Le dernier chapitre des Pirké Avot traite de l'étude de la Torah, et il est connu par les commentaires comme le "Pérek Kinyan haTorah" (le chapitre de l'acquisition de la Torah).
Le Yaavetz explique que les 5 premiers chapitres des Pirké Avot sont consacrés aux traits de caractère. Une fois que l'on a acquis ces traits de caractère et que l'on s'est transformé en un récipient adéquat, on est prêt à acquérir la Torah.
[le rav Ayeh Rottman fait remarquer que la moitié des 48 moyens d'acquérir la Torah (Pirké Avot 6,5), impliquent d'avoir de bonnes midot. (qui sont donc un récipient pour que la Torah étudiée réside en nous) ]

-> La michna (Pirké Avot 2,7) enseigne : "Celui qui acquiert pour lui-même un bon nom acquiert pour lui-même la Torah et le Olam haBa".
Le Méïri explique qu'un "bon nom" signifie qu'il perfectionne son midot. Il "acquiert pour lui-même" signifie que ces midot tovot sont pour son propre bénéfice, car ils l'amènent à acquérir la Torah. En retour, il méritera la récompense éternelle du Olam HaBa (monde à Venir).

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+ Nous ne perdons pas à faire du 'hessed :

-> La guémara (Roch Hachana 18a) rapporte que les 2 grands Amoraïm, Abbayé et Rava, étaient tous deux des descendants d'Eli haCohen, dont la famille avait été maudite pour mourir jeune.
Rava vécut jusqu'à 40 ans et Abbayé jusqu'à 60 ans.
La guémara explique que Rava n'a appris que la Torah, tandis qu'Abbayé a appris la Torah.
Torah, tandis qu'Abayei apprenait la Torah et faisait également du 'hessed.

Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hesed - pt.3, ch.8 ) explique que Rava a certainement fait 'hessed aussi. Cependant, Rava et Abbayé avaient un désaccord fondamental sur l'obligation de s'impliquer dans le 'hessed.
Rava soutenait que tant qu'il étudiait la Torah, il n'était pas obligé de s'impliquer dans le 'hessed. Il lui suffisait de faire un 'hessed si la situation se présentait à lui et que personne d'autre ne pouvait s'en charger.
Abbayé, quant à lui, soutenait qu'étant donné qu'il était une figure éminente et prestigieuse de la communauté, sa présence et son implication dans le 'hessed apporteraient un succès à la cause d'une manière qui ne pourrait pas être atteinte sans lui.

Le 'Hafets 'Haïm écrit que puisque Abbayé a vécu beaucoup plus que Rava, nous voyons que le Ciel était d'accord avec sa position.
Le 'Hafets 'Haïm ajoute que les 20 années supplémentaires qui lui ont été accordées visaient à le dédommager pour le temps qu'il avait pris sur son apprentissage pour faire 'hessed.

=> Une personne qui peut accomplir un acte de 'hessed ne perdra jamais son étude de Torah à cause de cela. Même si elle semble avoir perdu du temps, elle peut être assurée qu'Hachem la récompensera et lui rendra tout le temps qu'elle a passé, de sorte qu'elle pourra remplir le quota d'étude de sa vie.
[un autre exemple peut être celui de la promesse que celui qui honore ses parents aura une longue vie. Une raison est que tout le temps consacré à eux, nous sera rendu finalement (ex: soit en durée de vie, soit en soucis en moins, en profitant davantage d'une bonne qualité de vie).]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Baba Métsia 85b) explique que Rabbi 'Hiya et Rabbi 'Hanina avaient un argument similaire. Rabbi 'Hiya enseignait que le 'hessed combiné à l'étude de la Torah garantit que la Torah ne sera jamais oubliée par le peuple juif. La guémara indique clairement que Rabbi 'Hiya avait un pouvoir de prière extraordinaire, qu'Eliyahou haNavi a assimilé à celui des Patriarches (Avot). Ceci peut être compris sur la base du midrash selon lequel la prière d'un baal 'hessed sera certainement exaucée. [Rabbi 'Hiya excellait dans le 'hessed ainsi que dans la Torah, et ainsi sa prière avait donc un pouvoir unique. ]

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+ Améliorer sa Torah :

-> Non seulement une personne impliquée dans le 'hessed ne perdra pas en quantité d'apprentissage de la Torah, mais le 'hessed qu'elle a fait améliorera la qualité de son étude.
Le rav Moché Yéhochoua Landau s'est un jour plaint au 'Hazon Ich que ses efforts en matière de 'hessed empiétaient sur son temps d'étude.
Le 'Hazon Ich lui a répondu : "La Torah n'est pas une étude intellectuelle comme les autres. La Torah est une néchama (âme). Et lorsque l'on fait du 'hessed avec les autres, sa propre néchama (âme) est élevée et cela l'aide à comprendre plus de Torah et de manière plus approfondie."
À une autre occasion, le 'Hazon Ich a fait remarquer que pour dire une "svara" correcte (une logique pour expliquer un concept compliqué de la Torah), il faut un "esprit clair et pur" et que ce n'est qu'en faisant du 'hessed que l'on peut atteindre un tel état d'esprit.

=> Faire 'hessed fait de nous un réceptacle capable d'accepter la Torah. En faisant 'hessed, on imite Hachem et on est donc en mesure d'acquérir un plus grand attachement et une plus grande connexion avec Hachem grâce à l'étude de la Torah.

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+ Sanctifier le nom d'Hachem :

-> Chaque jour, nous disons dans le Shéma Israël : "Tu aimeras Hashem, ton D." (vé'ahavta ét Hachem Eloké'ha).
Nos Sages (Yoma 86a) apprennent que cela inclut que : "le nom d'Hachem doit être aimé à travers vous."
Cela implique que celui qui étudie la Torah, doit agir honnêtement dans les affaires et parler gentiment à tout le monde.

La guémara explique que le résultat sera que les gens diront à son sujet : "Heureux celui qui apprend la Torah, heureux son père qui lui a enseigné la Torah, heureux son rabbi qui lui a enseigné la Torah. Malheur à ceux qui n'apprennent pas la Torah. Cette personne a étudié la Torah, comme ses voies sont agréables, comme ses actions sont raffinées."
Hachem dit à propos d'une telle personne : "Tu es Mon serviteur, Israël, et Je suis glorifié par toi".

Mais si quelqu'un étudie la Torah mais est malhonnête en affaires ou parle de manière désagréable aux gens, ils diront : "Malheur à celui qui a appris la Torah, malheur à son père qui lui a enseigné la Torah, et malheur à son rabbi qui lui a enseigné la Torah. Voyez comme ses voies sont corrompues et comme elles sont désagréables."

[toute personne qui est liée à la Torah (même un petit peu!) devient un représentant de cette dernière, et doit donc agir avec une grandeur de caractère pour qu'elle puisse avoir une belle impression à leurs yeux, pour faire du kidouch Hachem.
Ainsi, la Torah implique avoir du déré'h érets! ]

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+ Un mérite et une responsabilité :

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - ch.11) écrit :
"C'est un honneur pour la Torah que quelqu'un qui étudie davantage progresse également dans la droiture et dans le raffinement de ses midot ...
Si quelqu'un qui étudie beaucoup manque de [bonnes midot], il fait honte à l'étude elle-même, ce qui, à D. ne plaise, est une profanation du Nom d'Hachem, qui nous a donné Sa sainte Torah et nous a ordonné de l'étudier de manière approfondie pour atteindre la perfection [de ces midot] grâce à elle".

-> Le rav Avraham Yaakov Pam (Atara laMélé'h) enseigne :
"Un juif de la Torah qui ne se comporte pas de manière agréable rend un faux témoignage sur la Torah, selon lequel ses voies ne sont pas agréables".

-> Le rav 'Haïm Vital, élève principal du Arizal, va jusqu'à comparer cela à un bel anneau d'or dans le nez d'un porc. La beauté éclatante de la Torah perd tout son attrait et sa valeur si elle se trouve dans un récipient inapproprié.

-> La guémara (Shabbath 104a) écrit qu'un talmid 'hakham dont les vêtements sont tachés mérite la peine de mort, car il incite les gens à mépriser la Torah.
Le Méïri écrit que la guémara ne fait pas seulement référence à la saleté sur ses vêtements, mais que si son caractère est entaché d'une mauvaise mida, il provoque la même profanation de la Torah qu'il représente.
Cela est vrai pour chaque juif, mais encore plus pour un talmid 'hakham. De la même manière qu'une tâche est plus visible et plus offensante sur un vêtement de qualité supérieure, de même, même un trait négatif mineur chez quelqu'un qui est considéré comme un talmid 'hakham est amplifié et crée un plus grand 'hiloul Hachem.

=> Il incombe à chaque juif d'exceller dans ses midot et son étude de la Torah, de devenir un grand être humain, une image ambulante représentant Hachem, à propos de laquelle les nations diront : "Heureux les juifs qui apprennent la Torah", et à propos de laquelle Hachem proclamera fièrement : "Je suis glorifié à travers vous !".

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-> Le 'Hazon Ich (Recueil de lettres 13) écrit :
"Quelqu'un qui a atteint la connaissance de la Torah marche parmi les gens et apparaît à l'œil humain comme une personne, mais la vérité est qu'il est un ange vivant parmi les humains, menant une vie céleste, et qu'il est au-delà de toute louange."

[ainsi un juif peut se laisser aller dans sa façon de vivre, de penser, en étant influencé par la société non-juive environnante. Le yétser ara tente de nous faire oublier la grandeur de tout juif, la grandeur de la Torah, d'une prière, ...
En tant que fils adoré du Roi des rois (Hachem), et ayant une âme beaucoup plus élevé que les autres humains, les juifs doivent se comporter avec un standard élevé, faisant preuve de déré'h érets (on est alors au-delà des anges! Au Ciel, on est une fierté et joie pour notre papa Hachem face aux myriades d'anges célestes). ]

Tout amour qui dépend sur une condition, lorsque la condition n’est plus remplie, l’amour s’éteint ; et celui qui n’est gagé sur aucune condition ne s’éteint jamais.
[Pirké Avot 5,16]

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-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou) enseigne :
"Je conseille toujours aux jeunes couples de se concentrer sur la joie qu'ils se donnent mutuellement.
Dès que l'accent est mis sur le fait de prendre, qu'ils commencent à exiger de l'autre, alors le mariage commence à se désintégrer.
Nous pensons que c'est l'amour qui est à l'origine du fait de donner, parce qu'une personne donne des cadeaux et des faveurs à son bien-aimé. Mais il y a un autre côté de l'argument. Le fait de donner peut amener à davantage aimer.
Nous aimons ce que nous avons créé et entretenu. Nous reconnaissons en lui une partie de nous-mêmes. Qu'il s'agisse d'un enfant que nous avons mis au monde, d'un animal que nous avons élevé, d'une plante que nous avons soignée, ou même d'un objet que nous avons fabriqué ou d'une maison que nous avons construite, nous aimons le travail de nos mains, car c'est en lui que nous nous retrouvons.
[plus je fais des efforts pour quelque chose, plus j'investis une partie de moi-même dans cette chose, et donc plus j'en viens à l'aimer car il y a davantage de moi en elle. Ainsi, le fait de donner à autrui génère plus d'amour. Et plutôt que d'attendre que notre amour se développe pour s'occuper d'autrui, on doit se prendre en main et initier la spirale positive. (en général je donne, et l'autre ne voulant pas rester avec une dette/sentiment de redevabilité, va alors me rendre la pareille, ... )]

L'amour se développe entre un mari et sa femme parce qu'ils se complètent mutuellement.
Seule, chaque personne est incomplète et incapable de remplir sa fonction propre, comme le disent nos rabbins : "Celui qui n'a pas de femme ... n'est pas un être humain complet."
Ensemble, un mari et une femme se complètent et en se donnant cette complétude, ils en viennent à s'aimer ; selon le principe que nous avons établi : celui qui donne, aime."

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-> L'amour, au début, est comme une lueur dans les sillons du cœur qui grandit avec le temps selon la bonté de ses actes.
L'amour principal vient après le mariage. Ceci est différent de la coutume moderne, où un homme et une femme tombent d'abord amoureux par des démonstrations et des expressions d'affection, pour perdre leur amour par la suite lorsqu'ils voient qu'ils se sont trompés ...
[Malbim - Ki Tétsé 24,1]

-> Le mot "amour" (aava) vient du mot hav (donner). L'amour se développe en donnant et en s'engageant envers l'autre ...
Le mariage n'est pas le sommet [de l'amour entre 2 personnes], mais uniquement le début de l'alliance du mariage, le jour où la graine de l'amour est plantée.
Il est impossible qu'un jeune homme et une jeune femme s'aiment au même degré qu'un mari et une femme, ou qu'un couple âgé qui s'aime.
Car ce n'est qu'après de nombreuses années, contenant du bon et du mauvais, que sont forgées les chaînes qui lient ensemble leurs coeurs et leurs esprits.
[rabbi Shimshon Raphael Hirsch]

-> Une jeune femme célibataire discutait avec le Rabbi de Loubavitch de certains partenaires potentiels qui lui avaient été proposés et elle lui expliqua pourquoi aucun d'entre eux ne lui plaisait.
Le Rabbi sourit. "Vous avez lu trop de romans d'amour", a-t-il répondu.
"L'amour n'est pas l'émotion écrasante et aveuglante que l'on trouve dans le monde de la fiction. Le véritable amour est une émotion qui s'intensifie au fil de la vie. Ce sont les petits actes quotidiens d'être ensemble qui font fleurir l'amour. C'est le partage, l'attention et le respect mutuel. C'est construire une vie ensemble, une famille, un foyer.
Au fur et à mesure que 2 vies s'unissent pour n'en former qu'une seule, il arrive un moment où chaque partenaire a le sentiment de faire partie de l'autre, où chaque partenaire ne peut plus visualiser la vie sans l'autre à ses côtés."
[rabbi Ména'hem Mendel Schneerson]

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-> L'intimité relie 2 âmes, car lorsque l'âme est créée à l'origine, elle est créée comme une créature androgyne mâle/femelle avec une seule âme.
Au cours du processus de création, ils sont séparés en 2 corps, mais ils doivent se réunir car l'esprit de D. repose sur eux comme une seule âme, alors qu'ils s'unissent avec amour.
['Hatam Sofer - commentaire sur guémara Guittin 91]

-> Rav Yéhouda dit : "Il est interdit d'épouser une femme avant de l'avoir vue, de peur qu'il ne voie quelque chose de laid en elle, et qu'elle soit laide pour lui, comme il est écrit : "Aime ton prochain comme toi-même"."
[guémara Kidouchin 41a]

-> "Lorsque vous partirez en guerre contre vos ennemis et que D. les livrera entre vos mains, et que vous capturerez ses captifs, et que vous verrez parmi ses captifs une femme belle de forme, vous pourrez la prendre pour épouse" (Ki Tétsé 21,10-11)
Le Ohr ha'Haïm commente : "La raison pour laquelle vous êtes attiré par elle et que vous la désirez est que la partie de son âme qui est bonne et sainte brille."

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-> Il faut aimer sa femme et ses enfants parce qu'il y a une mitsva de le faire, et non parce que c'est naturel de le faire. Il y a une grande différence entre l'amour qui s'épanouit à partir du commandement : "Aime ton prochain comme toi-même", et l'amour naturel.
[rabbi Henoch Leibovitz - 'Hidouché haLev - Kédochim]

-> Lorsque notre amour était intense, on pouvait dormir sur le fil d'une épée.
Maintenant que notre amour n'est plus intense, même un lit de 60 coudées ne nous suffit pas.
[guémara Sanhédrin 7a]