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"Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
Par le biais de l'amour, la solidarité et la bonne entente entre tous parmi le peuple juif, le Nom de D. est unifié.
Chaque juif est une ramification du Nom יהוה, comme il est écrit : "car son peuple est une partie d'Hachem" (Haazinou 32,9).
Lorsque les gens s'aiment et se respectent, le Nom de D. s'unit.

Tous les juifs sont liés les uns les autres

+ Tous les juifs sont liés les uns les autres :

-> "Réprimande ton prochain juif, et ne porte pas de faute à cause de lui" (Kédochim 19,17)

-> Rachi explique que la fin du verset nous enseigne comment réprimander : nous ne devons pas mettre notre prochain juif dans l'embarras, car c'est une grave faute.

-> Le Targoum Onkelos et Rabbénou Yonah (Chaaré Téchouva 3:72) comprennent que "ne porte pas de faute à cause de lui" nous enseigne pourquoi nous sommes tenus de réprimander = parce que celui qui est témoin de la faute de son prochain juif et qui reste silencieux est tenu pour responsable de cette faute.
"Kol Israêl arévim zé bazé" (tous les juifs sont garants les uns des autres - guémara Shevouot 39a), note Rabbénou Yona. Tout comme un garant doit rembourser la dette d'un emprunteur comme s'il s'agissait de la sienne, chaque juif est responsable de l'observance de la Torah par l'autre.

-> Ainsi, nous pouvons comprendre cette directive comme n'importe quelle autre mitsva. Tout comme il existe une obligation de garder la cacherout, il existe une obligation de s'assurer que les commandements de la Torah sont suivis par d'autres. Une personne est donc responsable de toute transgression qu'elle aurait pu éviter.

Le rav Moché Cordovero va plus loin.
Il (Tomer Deborah 1,4) écrit que l'âme de chaque juif comprend un peu de l'âme de tous les autres juifs. Par conséquent, lorsqu'un juif commet une faute, c'est comme si nous l'avions tous commis, puisqu'un fragment de nous se trouve dans celui qui a fauté.
En raison de ce lien, chaque juif est garant et responsable des actions de son prochain.

-> Le rav Aharon Kotler (Michnat Rabbi Aharon) remet en question cette explication.
Si chaque fois que quelqu'un faute, c'est comme si tout le monde fautait, pourquoi un juif est-il puni pour l'infraction de son compagnon seulement s'il aurait pu l'en empêcher?
Rav Aharon Kotler répond que si l'on n'a pas pu arrêter celui qui a fauté, on considère que la partie de nous qui se trouve à l'intérieur du fauteur a le statut d'avoir fauté sous la contrainte et est exemptée de punition, puisque le péché a été commis contre notre volonté.

Le rav Aharon Kotler ajoute qu'il en va de même en ce qui concerne les mitsvot. De même que celui qui désapprouve la faute d'un autre n'en est pas tenu pour responsable, celui qui approuve la mitsva d'un autre en est considéré comme responsable et il en a aussi le mérite.
Cependant, s'il ne la désire pas, ou pire s'il essaie de l'empêcher, la partie de lui qui se trouve à l'intérieur de son prochain juif est forcée d'accomplir la mitsva, et il ne reçoit donc aucune récompense.

Rachi (Ki Tétsé 24,19) écrit que si l'on laisse tomber une pièce de monnaie par accident et qu'un pauvre la trouve et l'utilise pour subvenir à ses besoins, celui qui a perdu la pièce a accompli la mitsva de la tsédaka.
Sur la base de son explication ci-dessus, le rav Kotler maintient que ce n'est le cas que si la personne qui a perdu l'argent est heureuse que le pauvre ait pu subvenir à ses besoins avec cette pièce.

=> Ainsi, pour se connecter à tout le bien accompli par le peuple juif et en bénéficier, il faut se soucier du statut spirituel du peuple juif et de l'honneur d'Hachem.
[ cela est à ajouter au fait que seule l'unité entre les juifs nous permettra d'accomplir toutes les mitsvot, car certaines sont propres à certaines personnes (ex: Cohen, Roi, ...). Si nous ne formons qu'un, alors on considère comme si nous avions accompli toutes les mitsvot nous-même. ]

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem 2:3:8) écrit qu'Hachem a lié tous les juifs afin que nous puissions bénéficier des mitsvot des uns et des autres, et par conséquent, nous sommes également responsables des fautes des autres.
Hachem veut que chacun reçoive le bien suprême dans le monde à Venir. Cependant, certaines personnes ne le méritent pas. C'est pourquoi [dans Sa bonté] Hachem a relié tout le peuple juif, afin que chaque juif puisse s'accrocher aux mérites de l'autre et ainsi se prélasser dans la gloire d'Hachem pour l'éternité.

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-> Nous retrouvons le principe de "l'âme partagée" du Tomer Devorah dans le verset suivant.
La Torah ordonne : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).
Le Ramban souligne qu'il est impossible de se soucier d'autrui autant que de soi-même. La Torah exige plutôt que nous agissions envers les autres comme si nous les aimions autant que nous-mêmes. Nous devons les traiter comme nous voudrions être traités.

Cependant, rabbi Moché Cordovéro (Tomer Devorah) insiste sur le fait que, puisque chaque juif est lié à tous les autres et fait partie d'eux (il y a une petite partie de moi en mon prochain juif!), je dois ressentir la douleur ou le bonheur d'un autre comme si c'était le mien, parce que lui et moi ne faisons qu'un!
[le Malbim explique de la même façon ce verset. ]

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[on peut ajouter un autre aspect : puisqu'en réalité les juifs ne sont qu'un (que seul les corps/matérialité semble diviser), lorsque mon prochain va bien, alors par ricochet je vais également aller mieux.
Le rav Salanter disait par exemple que si quelqu'un dit du lachon ara à Salant, alors un autre juif à Paris pourra en être impacté négativement en profanant Shabbath. [l'inverse est également vrai]
Cela nous responsabilise : Chacun de mes actes impacte tous les autres juifs (en bien ou en mal). ]

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-> Chaque juif fait partie d'un collectif appelé Klal Yisrael (peuple juif).
Le rav Hutner note que le mot "רעך" (réa'ha - ton prochain) est lié au mot תרועה (téroua), les sons brefs et brisés du shofar.
Ce terme décrit quelque chose de cassé ou un morceau de quelque chose de plus grand. (De même, le mot רע (ra), mauvais ou maléfique, signifie en fait "cassé", car le mal est incomplet et imparfait).
Le rav Hutner écrit qu'un compagnon juif est appelé "réa'ha", car chaque membre du peuple juif n'est pas un tout en soi, mais plutôt une partie d'une unité plus grande.

-> Cette idée est soulignée par l'explication que donne le Talmud Yérouchalmi (Nédarim 9:4) du commandement qui précède immédiatement celui de "tu aimeras ton prochain" : celui de "Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les membres de ton peuple" (lo tikom vélo titor - Kédochim 19,18).

Le Yérouchalmi propose une parabole : Imaginez que quelqu'un se coupe par erreur la main. La main blessée prendrait-elle alors un couteau et couperait-elle l'autre main? Bien sûr que non!

De la même manière, tous les membres de peuple juif forment une unité, et se venger d'un autre revient à se venger de soi-même.

-> Le fait que nous soyons tous unis a également une signification halakhique.
Il n'est permis de prier que pour Hachem, et non pour les anges. Il est même interdit de leur demander de servir de médiateur entre nous et D. [Rambam, Pérouch haMichnayot, Sanhedrin 10 ; et aussi Hilkhot téchouva 3,7]

De même le Maharam miRottenberg précise que même si l'on se rend compte que c'est Hachem qui répond à notre prière, il est interdit d'utiliser un ange comme médiateur, de peur que l'on en vienne à servir l'ange au lieu d'Hachem.

Alors pourquoi pouvons-nous demander à un tsadik de prier pour nous?

Selon le 'Hatam Sofer (Shout 'Hatam Sofer - OH 166) puisque nous faisons partie du même corps national que le tsadik, il est compréhensible que nous envoyions la "tête" prier au nom du "pied".

-> Une deuxième ramification halakhique est mentionnée par le 'Hazon Ich.
Sur la base du principe : "Tout est entre les mains du ciel, sauf la crainte du Ciel" (guémara Béra'hot 33b), on est tenu de prier pour sa propre crainte du Ciel (yirat chamayim).
Le 'Hazon Ich déclare que l'on peut également prier pour qu'Hachem aide une autre personne à obtenir la crainte d'Hachem.
En effet, puisque nous formons un seul corps, lorsqu'on prie pour un autre juif, c'est comme si ce dernier priait pour lui-même.

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-> [la Torah nous demande d'aimer notre prochain comme soi-même. Les juifs sont comme des membres d'un corps humain. Ainsi, il y en a qu'on "préfère" à d'autres (ex: les yeux, le coeur, ...), d'autres qu'on ne soupçonne même pas d'exister, ... et pourtant ils sont tous nécessaires à notre bonne vie.
De même, chaque juif a dans ce monde un rôle unique que Hachem lui a attribué, et qu'il doit réaliser de son mieux. Il n'y a pas de jalousie négative, chacun a un apport unique au peuple juif.
(la Torah ne nous demande pas d'aimer forcément chaque juif identiquement, mais elle demande d'avoir un respect et un amour pour tous. De même qu'on considère et apprécie chacun des organes de notre corps. (ex: j'aime pas la forme du foie, alors je vais le mettre de côté! ) ]

[ex: le rav Yé'hezkel Weinfeld dit que même si le plus grand tsadik de la génération (même Moché) s'il prie seul, il ne peut pas faire la kédoucha, car la sainteté nécessite une connexion avec d'autres personnes.]

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-> Le Ach Pri Tévoua rapporte qu'en hébreu, les termes caractérisant un être humain (une personne) ont tous un singulier et un pluriel.
Ainsi, on a :
-> Ich (איש) qui est singulier ; et anachim (אנשים) qui est pluriel ;
-> guéver (גבר) qui est le singulier ; et guévarim (גברים) qui en est le pluriel.
-> Seul le mot: Adam (אדם) n’existe qu’au singulier.

Nos Sages (guémara Yébamot 61a) nous enseignent que c’est seulement le peuple juif qui est appelé : adam (אדם), car ce n’est que parmi le peuple juif qu’il existe un sentiment intrinsèque d’unité, qui conduit au fait que toutes les individualités de la nation se fusionnent en une seule, unifiée.

-> Le rav Yaakov Mazeh dit : l'ensemble du peuple juif est une seule et même personne. La douleur d'un juif affecte tous les autres juifs du monde, tout comme une blessure au bras affecte l'ensemble du corps.
Mais les non-juifs ne sont pas appelés adam. Il s'agit de plusieurs personnes différentes, et non d'une entité singulière.

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-> Le rav Zev Leff fait remarquer que le mot hébreu "ani" (je - אני) s'écrit avec un alef (א), numériquement un, représente l'individu. Il se termine avec un Youd (י), numériquement dix, représente un minyan (le tsibour - la communauté. Et un noun (נ), numériquement 50, représente les 50 portes de compréhension et de pureté auxquelles peuvent accéder l'esprit et le cœur, portes que nous devons ouvrir afin de fusionner notre moi individuel avec la nation tout entière.

=> ainsi, vivre juif c'est passer d'une perspective de mon petit "JE" (égo) à un grand "JE", cela d'un collectif, du peuple juif.

"Lève-toi à la vue d'un homme âgé et honore le vieillard, tu craindras ton D., Je suis Hachem" (Kédochim 19,32)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
Le verset nous apprend que lorsque l'on se lève à la vue d'un homme âgé, c'est un honneur que l'on donne à notre Patriarche Avraham qui est appelé le vieillard. Comme il est écrit "et Avraham a vieilli!" (véAvraham zaken).
La vieillesse et ses signes extérieurs ont débuté depuis Avraham, à sa demande. [Avant cela, les hommes vieillissaient mais leur physique ne changeait pas, ils avaient toujours un aspect jeune et ils mouraient âgés malgré leur apparence].
Ainsi, ce verset fait allusion à ce que disent nos Sages ('Haguiga 14) : "lorsque le tsadik quitte ce monde, on vante Avraham en lui disant, heureux sois-tu, que ce tsadik soit sorti de tes entrailles. Par contre, lorsqu'un racha quitte ce monde, il ne reçoit pas d'éloges, il éprouve au contraire une grande peine".
C'est pour cela que D. réveille l'homme et lui dit tu honoreras le vieillard. C'est Avraham Avinou qui est honoré et glorifié grâce à cet homme.

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-> "Tu honoreras le vieillard" veut dire aussi que lorsque l'homme fait téchouva et améliore ses actions quand il est jeune, il honore sa propre vieillesse.
Ainsi s'expriment nos Sages (guémara Soucca 53) : "heureux celui que sa jeunesse ne fait pas honte à sa vieillesse".
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

L’amour (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ L'amour (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)

-> Le véritable amour est réciproque : "Comme dans l'eau, le visage reflète le visage, ainsi le cœur de l'homme reflète le cœur de son prochain" (Michlé 27,19). Les reflets dans l'eau sont une métaphore appropriée de la réciprocité des sentiments. Le mot hébreu pour "eau" (mayim - מים), orthographié : mém-youd-mém, est le même lu à l'endroit ou à l'envers.

L'amour n'est cependant réciproque que s'il est aussi fort que l'amour d'un père pour son fils, d'un frère pour son frère ou d'un mari pour sa femme. Un amour faible peut ne pas être retourné.

"Aime ton prochain comme toi" = aime-le si fort qu'il te rendra naturellement l'amour que tu lui portes.

[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Kédochim]

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-> A propos d'une personne qui aime ses voisins, garde des liens étroits avec ses proches, ... le verset dit : "Tu appelleras et Hachem répondra, tu crieras et Il dira : 'Me voici' (Yéchayahou 58,9)."
[guémara Yevamot 63a]

-> Si [par son amour pour eux] une personne rapproche ses proches davantage de lui, en réponse [de cela] Hachem sera proche de sa prière.
Il n'aura pas à se languir d'attendre. Il "appellera et Hachem répondra" immédiatement.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> La guémara (Sanéhdrin 98a) rapporte que le rav Yéhochoua ben Lévi a rencontré le machia'h et lui a demandé : "Quand est-ce que tu viens?" Il a répondu : "Aujourd'hui"
Par la suite, il est retourné à Eliyahou haNavi et lui a dit : "Ce que vous m'avez dit n'est pas vrai [parce qu'il n'est pas venu en ce jour]".
Eliyahou haNavi lui a répondu : Il a dit qu'il viendrait "aujourd'hui, si vous écoutez sa voix" (ayom im békolo tismaou - היום אם בקולו תשמעו - Téhilim 95,7).

-> Le Ben Ich 'Haï (Benayahou) écrit :
Les initiales de : היום אם בקולו תשמעו (aujourd'hui, si vous écoutez sa voix) forment : אהבת (aavta - tu aimeras).
Le machia'h viendra lorsque nous accomplirons les 2 mitsvot : "Tu aimeras ton D." (Vaét'hanan 6,5) et "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).

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+ La discorde :

-> Une querelle est comme un filet d'eau qui déborde de la rive du fleuve. Une fois qu'elle s'élargit, il s'élargit [davantage]. [guémara Sanhédrin 7a]

-> Le Ben Ich 'Haï ('Haïm véaShalom ; Ben Yéhoyada) commente :
Si 2 personnes se disputent sur terre, les anges créés à partir de leurs mitsvot se disputeront au ciel. Lorsqu'une querelle "s'étend" sur la terre, elle "s'étend" aussi dans le ciel.

La paix parmi les armées célestes est obtenue par la tranquillité dans les "palais" d'Israël sur terre, comme il est écrit : "Que la paix soit parmi tes armées [célestes], la tranquillité dans tes palais" (Téhilim 122,7).

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָּמוֹךָ אֲנִי יְהוָה - Kédochim 19,18).

-> Le rabbi de Belz commente :
ce verset nous apprend comment retirer la Rigueur de notre vie.
Lorsqu'il y a de l'unité parmi les juifs (וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ) alors le mot כָּמוֹךָ, qui a la même guématria que Elokim (le Nom d'Hachem représentant le Jugement, la Rigueur), devient alors אֲנִי יְהוָה (qui est le Nom Divin de compassion, de la miséricorde).
De même, la guématria de "aava" (amour - אהבה) est de 13, et lorsque 2 juifs ont de l'amour l'un pour l'autre, alors nous avons 2 fois 13 soit 26, la valeur numérique du Chem Havaya (יהוה).

-> "Lorsque 2 juifs se rapprochent dans un amour et une attention réciproques, alors la Présence Divine descend sur eux.
Lorsque "Tu aimeras ton prochain comme toi-même ..." alors "... Je suis Hachem [Je me joins à eux]" (Kédochim 19,18)"
[rabbi Ména’hem Mendel de Kossov]

-> Si un juif aime l’autre, alors Hachem dit : "Je suis le 3e!"
[rabbi Avraham de Slonim - Kédochim 19,18]

"Ne va point colportant parmi ton peuple, ne sois pas indifférent au danger de ton prochain : Je suis Hachem" (Kédochim 19,16)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
De ce verset nous apprenons 2 conduites morales essentielles : ne pas aller dire du mal des autres et ne pas laisser un quelconque mal atteindre son prochain.
Mais il y a une seconde lecture plus profonde de ce verset, on peut y lire aussi d’une manière plus littérale qu’il est interdit de dire du mal non pas que "parmi ton peuple" mais "à propos de ton peuple" (béamékha), c’est-à-dire qu’on vient ici exclure le droit de dire du mal du peuple en entier, comme on voit que le prophète Yéchayahou l’avait fait et en avait été puni, comme il est écrit : "Et je me dis : Malheur à moi, je suis perdu! Car je suis un homme aux lèvres impures, je demeure au milieu d’un peuple aux lèvres impures, et mes yeux ont vu le Roi, Hachem-Tsevaot!" (Yéchayahou 6,59).
Yéchayahou fut ensuite punit pour cette parole, même s’il n’avait pas eu l’intention de colporter ou de dire du mal.
Il en fut de même pour Eliyahou Hanavi (Méla'him 1,19) et Ochéa Hanavi (guémara Pessa'him 87b).

Deuxième conduite cachée dans ce verset : "Al ta'Amod" (ne te tiens pas indifférent) [ici] veut aussi dire "ne prie pas", car Amida veut dire Téfila. On voit ici que, si un racha qui mérite l’appellation de "ton prochain" car juif comme toi, s'il se réveille en toi l’envie ou l’idée de prier pour sa mort, retiens toi. Et apprend du verset : "Que les péchés disparaissent de la terre" yitamou 'hata'im min aarets - Téhilim 104,35).
Il n’est pas dit les pêcheurs, mais les péchés. Donc prie plutôt pour son salut, qu’il fasse téchouva et vive. Comme on l’a vu (guémara Béra'hot 10a) pour les réchayim qui faisait souffrir Rabbi Meir, il a voulu prier pour leur mort et sa femme Brouria lui conseilla de prier pour leur téchouva et ils firent téchouva.
[b'h, également à ce sujet : http://todahm.com/2019/02/14/8428-2 ]

"Tout homme parmi les Bné Israël et le converti séjournant parmi Israël, qui donnera [quelqu'un] de sa descendance au Molé'h, sera mis à mort" (Kédochim 20,2)

-> Parmi les diverses sortes d'idolâtrie (avoda zara), la Torah évoque le service d’une divinité appelée Molé'h. Elle interdit de faire "passer son enfant au Molé'h".
Le Séfer ha’hinoukh (mitsva 208) décrit le rituel prohibé : les parents de l’enfant l’amenaient au prêtre du Molékh et montraient l’enfant à l’idole, puis ils allumaient un grand feu devant elle. Le prêtre ramenait ensuite l’enfant à son père qui le faisait passer à travers le feu, devant le Molé'h.
Le Séfer ha'Hinoukh rapporte un débat entre les Richonim quant au sort de l’enfant lors de cette pratique.
Rachi et le Rambam estiment que l’enfant passait rapidement dans le feu et n’était pas tué. Cependant, le Ramban pense que l’enfant mourrait brûlé. Selon cet avis, en dépit de la dépravation des idolâtres, il convient d’expliquer le but de cet acte barbare et comment un père pouvait tuer son fils pour la avoda zara.

Pour répondre à ces questions, analysons une autre loi de la Torah concernant le culte du Molé'h.
Le Séfer ha'Hinoukh souligne que la punition n’était appliquée que si la personne sacrifiait une partie de ses enfants. En revanche, si elle sacrifiait tous ses enfants elle n’était pas sanctionnée. Comment cela se fait-il?

Il explique ce paradoxe, ce qui nous aide à comprendre comment un individu pouvait tuer son fils en servant le Molé'h. Il précise que les prêtres du Molé'h promettaient aux parents que s’ils sacrifiaient l’un de leurs enfants pour ce dieu, ils bénéficieraient d’une "bénédiction" pour leurs autres enfants, qui auraient tous une belle vie.
Évidemment, c’était faux, mais nombreux furent ceux qui tombèrent dans le piège et qui furent prêts à sacrifier un enfant en faveur de ses frères. Puisque le culte classique consistait à ne pas sacrifier tous ses enfants, celui qui agissait de la sorte n’était pas sanctionné malgré son acte odieux.

=> Ceci explique comment des parents pouvaient faire tuer leur enfant : ils se souciaient en réalité du bien-être de leurs autres enfants.
En quoi est-ce pertinent dans notre vie?
Nous ne sommes aucunement tentés de servir des idoles, surtout si cela demande de tuer des enfants. Pourtant le rav ’Hanokh Plotnik affirme que cette idée peut s’appliquer dans nos vies, quoique de façon moins drastique.

Les parents désirent parfois "sacrifier" un enfant pour le bien-être de ses frères et sœurs. La vie ne peut rien garantir et l'on ne choisit pas ses enfants. Nous souhaitons tous voir chacun de nos enfants devenir un érudit en Torah, un Grand de la génération future. Mais tous les enfants ne sont pas forcément destinés à cela.
Parfois, une yéchiva de premier, voir de 2e rang, n’est pas adaptée à l’enfant ; celui-ci n’est pas en mesure de tenir le rythme d’une étude si intensive. Mais certains parents s’entêtent : "Non! Notre fils doit étudier dans CETTE Yéchiva. Parce que s’il entre dans un autre type d’institution, ses frères et sœurs auront du mal à se marier". Bien qu’il vivra une expérience difficile dans cette yéchiva, les parents estiment qu’il doit y entrer pour le bien-être de ses frères et sœurs.

Le rav Plotnik montre que parfois, l’erreur est de vouloir, consciemment ou non, placer l’enfant dans un danger spirituel pour le bien des autres. Ce cas n’est qu’un exemple. Il existe d’autres situations où un parent n’agit pas pour le bien de l’enfant, mais pour la réputation de la famille et pour mériter la considération des autres.
[les parents veulent que leurs enfants soient ce qu'ils auraient voulu être, ou bien ce qui leur permettra d'être bien vu dans la société (signe de réussite dans l'éducation s'il a tel métier), ... et par cela on "sacrifie" l'enfant tel qu'il est réellement. On ne veut pas le mieux de l'enfant, mais le mieux pour soi-même. (on le grille/brûle devant le dieu molé'h de notre génération [l'égo, le que dira-t-on, ...])]

-> Le rav Yéhonathan Gefen enseigne :
Si les parents montrent qu’ils acceptent et qu’ils aiment cet enfant [sur le déclin spirituel] en dépit de ses choix de vie, non seulement ce dernier verra qu’on lui voue un amour inconditionnel, mais ses frères et sœurs le comprendront également. Par conséquent, ils réaliseront que l’amour des parents à leur égard est également inconditionnel.
En revanche si les parents font preuve de moins d’amour et d’égards envers l’enfant qui fait "fausse route", les autres auront moins confiance en l’amour de leurs parents. Ainsi le fait de sacrifier un enfant en le renvoyant ostensiblement de la maison "pour le bien des autres", peut avoir un effet négatif également sur ces derniers.
Puissions-nous tous mériter d’élever chacun de nos enfants de la façon qui lui est la plus adaptée.

Lachon ara

+ Lachon ara :

-> En réfléchissant, on s’aperçoit que la pratique des mitsvot de juger autrui favorablement et de garder sa langue dépend de la pratique de la mitsva positive : "Aime ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).
En effet, si l’on aime véritablement le prochain, on ne dira certainement pas du lachon ara sur lui, et on cherchera de toutes ses forces à le justifier.
On se représentera que si l’on avait fait soi-même quelque chose de mal, que des gens aillent le raconter, et qu’on se connaisse une excuse, ce n’était pas exprès ou toute autre raison, combien on désirerait qu’il se trouve quelqu’un qui nous justifie, pour ne pas être tellement humilié!
C’est tout à fait de cette façon qu’il faut se comporter avec autrui.
['Hafets 'Haïm - Chmirat haLachon - Chaar haTévouna chap.5]

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-> Dans le Pirké de Rabbi Eliezer, nous trouvons ces mots du testament qu’il adressa à son fils Horkenos : "Mon fils! Ne prends pas place parmi les gens qui médisent de leur prochain, car lorsque leurs paroles arrivent en haut, elles sont écrites dans le Livre et tous ceux qui se trouvent présents y sont inscrits sous le nom de membres d’un clan de méchants (racha) et de médisants."

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-> "Tu n’iras pas colporter le mal dans ton peuple" (Kédochim 19,16)

Le Zohar (Nasso 121b) enseigne :
Rabbi Abba a dit : lorsque les gens dorment, goûtent à la mort [le sommeil étant 1/60e de la mort] et que l’âme s’élève au ciel, elle se tient là où elle se tient, on l’examine sur ses actions de la journée et on les écrit dans un registre.
Pourquoi les écrit-on dans un registre ?
Parce que l’âme monte et témoigne des actions de l’homme et de chaque parole qui sort de sa bouche.
Lorsque la parole qui est sortie de sa bouche est correcte, comme des paroles de sainteté, d’étude de la Torah ou de prière, elle monte et se tient là où elle se tient jusqu’à ce qu’arrive la nuit, alors l’âme monte, saisit cette parole et l’introduit devant le Roi [Hachem].
Mais quand elle n’est pas correcte et fait partie des paroles interdites, comme le lachon ara, elle monte là où elle monte, et alors elle est inscrite comme une accusation pour l’homme.

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-> Le ‘Hafets ‘Haïm a dit : "On s’adresse à moi avec des questions dans tous les domaines de la Torah, même des choses qu’il est très simple de permettre, ou des sujets dans lesquels il y a diverses raisons de se montrer sévère, et c’est seulement dans le domaine du lachon ara qu’on ne vient pas encore me poser de questions.
Je ne comprends pas pourquoi on ne vient pas me demander s’il est permis ou interdit de dire telle chose, et j’écrirais une longue réponse avec des sources tirées des versets jusqu’à ce qu’il soit clair si la chose est permise ou non".

[notre yétser ara fait tout pour que l'on minimise cette faute si grave (ça va, c'est que des paroles!)]

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-> "Ainsi vous bénirez les enfants d'Israël" (Nasso 7,23)

Rachi explique que la bénédiction (des Cohanim) doit se faire "en langue sainte", c'est à dire en Hébreu.

Mais d'après le Tiferet Chelomo cela suggère aussi que pour qu'une bénédiction ait de l'effet, il faut sanctifier sa langue. Une bénédiction qui sort d'une bouche qui prononce des paroles interdites (médisance, mensonge, moqueries, ...), n'aura pas tant d'effet. Mais celui qui sanctifie sa langue pour ne prononcer que des paroles permises ou même sacrées (étude de Torah, prière, bienveillance...), alors Hachem valorisera sa parole, et ses bénédictions auront une grande force.
Pour avoir le plus d'effet, la bénédiction doit donc provenir d'une "langue sainte".

[ainsi plus nous utilisons notre bouche pour dire du lachon ara, plus nous réduisons notre force de prière!]

"Juge ton semblable équitablement" (Kédochim 19,15)

-> Nos Sages ont dit : "Juge ton prochain favorablement" (Chevouot 30b).

Rabbi Yéhochoua Leib Diskin enseigne :
Apparemment, comment pouvons-nous nous mentir intérieurement en jugeant les gens favorablement dans tous les cas, même si nos yeux voient qu’ils ont fait le contraire? Quel est donc le sens de cette mitsva?

C’est que les Sages ont dit (au début de la guémara Taanit) : "Celui qui est insolent finit par tomber dans la faute" = Cela signifie que la honte sert de frein et d’obstacle à la faute. Une fois qu’on a franchi les barrières de la pudeur et de la honte, il n’y a plus rien qui nous empêche de transgresser, ainsi qu’il est dit : "C’est un bon signe pour l’homme d’être réservé, il ne fautera pas rapidement".
Il en va de même de l’influence sur les autres. Le premier qui faute brise totalement la barrière de la honte.
Celui qui vient ensuite n’a déjà plus besoin de beaucoup d’insolence comme lui pour fauter, et le troisième encore moins, une fois que la barrière a été brisée devant eux.

C’est la raison de la gravité de la faute de la profanation du Nom de Hachem. Celui qui faute en public affaiblit l’intensité de la crainte et de la honte qui ont été gravées en l’homme en ce qui concerne les fautes, et il pousse donc les autres à les commettre.
=> A présent, on comprend que le conseil que nous ont donné les Sages de juger favorablement a nous-mêmes pour but, afin qu’il n’y ait pas dans notre cœur de possibilité de briser la barrière de la honte. En effet, une fois que nous serons certains que tout le monde est tsadik, comment oserions-nous nous lever les premiers pour fauter?
Alors que si l’homme essaie de trouver des reproches à faire à chacun, alors quand viendra un moment de faiblesse, il risque davantage de trébucher.

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-> "Juge tout homme selon le bénéfice du doute" (Pirké Avot 1,6)

Le Sfat Emet commente :
Littéralement, il est écrit "tout l’homme" = on en déduit notre obligation de considérer le tableau complet d’une personne avant de la juger. Il s’agit de remonter jusqu’aux racines de son enfance, de se pencher en profondeur sur les replis cachés de son âme, d’enquêter sur ses problèmes personnels, ses compétences et sa situation pécuniaire, de se renseigner s’il a la vie facile ou non.
Seulement après avoir trouvé la réponse à toutes ces questions, on sera en droit de le juger. Car, comment savoir de manière instantanée ce qu’il est en train de vivre?

Le jugement d’autrui est une affaire si complexe qu’il est préférable d’entraîner notre esprit à juger positivement, serait-ce d’une manière tirée par les cheveux. Même si, a priori, il n’y a aucune logique de justifier sa conduite, nous sommes tenus de réfléchir de manière tordue, d’orienter nos pensées vers les probabilités les plus irréelles, de trouver des justifications même absurdes à sa conduite, expliquant qu’il ait pu agir comme il l’a fait.

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même, je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

=> Apparemment, quel rapport y a-t-il entre la fin du verset, "Je suis Hachem", et le début?

-> Rabbi ‘Haïm Vital, élève du Arizal, explique :
"Quand 2 personnes s’aiment sincèrement, Hachem souhaite leur proximité et fait reposer Sa Présence Divine entre eux.
On en trouve une allusion dans le mot ahava (amour), qui a la valeur numérique de 13 ; lorsqu’il y a un amour réciproque, cela fait 2 fois ahava, ce qui a la valeur numérique de 26, qui est également la valeur numérique du Tétragramme (יהוה).

C’est ce qui est dit ici : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" = quand tu arriveras à un niveau d’amour du prochain dénué de toute arrière-pensée, tu éveilleras également chez lui un amour intègre envers toi, et le résultat de ce double amour est "Je suis Hachem", D. fera reposer Sa Présence Divine (chékhina) entre vous".

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-> Le Arizal enseigne que chaque matin, avant la prière, on doit dire : "Je suis prêt à réaliser la mitsva d'aimer mon prochain". Cet engagement contribue à éveiller la Miséricorde Divine pour que la prière soit acceptée.
=> Mais pourquoi faut-il le dire verbalement. Puisque cette parole ne fait pas partie de la prière à proprement parler, mais n'est qu'une préparation, il aurait pu suffire de se préparer mentalement à aimer son prochain.

-> Le Rabbi de Loubavitch explique qu'en fait, au niveau des âmes, tous les juifs sont liés. En effet, toutes les âmes n'en forment en fait qu'une seule. C'est seulement au niveau des corps que s'effectue la division.
Ainsi, du côté de l'âme réside un amour total entre l'un et l'autre, car on ne forme qu'une seul entité. C'est le corps qui crée le manque d'amour, du fait de ses désirs et attraits physiques. C'est quand un homme veut satisfaire une volonté physique et que l'autre le freine qu'il peut en venir à le détester.
C'est pourquoi, il n'est pas suffisant de se préparer uniquement mentalement à aimer tous les juifs, car la pensée émane de l'âme, et à ce niveau, l'amour est déjà présent.
C'est pourquoi, il est nécessaire de formuler verbalement cet engagement, pour que le corps aussi exprime cette décision d'aimer les autres. Car c'est au niveau du corps uniquement que le manque d'amour peut s'installer. C'est donc le corps qui doit s'engager à aimer les autres. Il est donc nécessaire de s'y engager tout d'abord par la parole, pour faire participer le corps.

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-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem"

L’Admour de Rozhin souligne que la fraternité et l’amour d’autrui sont des valeurs si fondamentales que, lorsque 2 juifs s’aiment sincèrement et sont prêts à tout faire l’un pour l’autre, D. dit "Je suis Hachem", autrement dit Il exprime Sa volonté de s’associer à leur amitié.

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-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem"

-> Les 'hassidim du Baal haTanya lui demandèrent si c'était l'amour d'Hachem qui était plus grande, ou bien l'amour d'Israël. Il répondit que le verset atteste : "Je vous aime, dit Hachem".
Ainsi, l'amour d'un juif est encore plus grand, car quand on aime son prochain, on aime ce qu'aime celui qu'on aime. Cela atteste donc de la puissance de son amour d'Hachem au point d'aimer ceux qu'Hachem aime, c'est-à-dire chaque juif, même si on pourrait éprouver de la rancoeur personnelle envers lui.

Cela nous permet de comprendre comment on peut aimer chaque juif, même un impie et un méchant. Car en fait, quand on aime Hachem, et que l'on sait qu'Hachem aime chaque Juif, on en vient soi-même aussi à aimer chacun. Or, Hachem aime effectivement chaque Juif, même les impies.
Comme le disait rabbi Shlomo de Karlin : "Je me souhaite d'arriver à aimer le plus grand Juste (tsadik), comme Hachem aime le pire des impies (réchaïm)".
C'est cela que dit le verset : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" = c'est-à-dire, puisque Moi Hachem J'aime chacun, et même les impies (réchaïm), toi aussi Je te demande d'aimer chacun, même le pire des juifs, et même celui pour qui tu pourrais avoir de l'animosité, par amour pour Moi.

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+ "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)

-> Le ‘Hazon Ich écrit dans ses commentaires sur le Rambam (Hilkhot Déot) : La mitsva d’aimer son prochain comme soi-même s’applique aussi envers les juifs qui commettent des fautes, car eux aussi font partie du concept de "ton prochain".
En effet, les Sages nous ont enseigné dans la guémara (Sanhédrin 52b) que même un méchant (racha) qui est passible de mort par le tribunal, on lui choisit une mort douce et sans douleur, à cause de la mitsva "tu aimeras ton prochain comme toi-même".
L’enseignement selon lequel c’est une mitsva de haïr le pécheur (guémara Pessa’him 100b) concerne uniquement celui à qui l’on a fait des remontrances comme il convient. Or la guémara (Arakhin 16b) dit au nom de Rabbi Eliezer ben Azaria : "Cela m’étonnerait qu’il y ait quelqu’un dans cette génération qui soit capable de faire des remontrances correctement".
Par conséquent, quiconque commet une faute rentre dans la catégorie de celui à qui l’on n’a pas fait de remontrances, c’est pour quoi il est considéré comme contraint, et c’est une mitsva de l’aimer.
C’est ainsi qu’a statué le Rambam (Hilkhot Déot 6,3) : c’est une mitsva pour tout le monde d’aimer chaque juif comme son propre corps, et il faut par conséquent respecter son honneur et veiller à son argent, de la même façon qu’on veille à son propre argent et à son propre honneur. Quiconque se réjouit de l’humiliation d’autrui n’a pas de part au monde à venir!