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"Je vous prendrai pour Moi comme peuple ... vous saurez que Je suis Hachem, votre D." (Vaéra 6,7)

-> Aucune pensée ne peut saisir Hachem (Tikouné Zohar - intro 17a), c'est-à-dire que Son essence est insondable, mais nous, le peuple juif, pouvons comprendre la lumière de la Chékhina (présence Divine) en étudiant la Torah et en accomplissant les mitsvot que D. nous a données.

C'est ce que signifient les mots "Je vous prendrai pour Moi comme peuple" et vous donnerai la Torah.
Grâce à la Torah, "vous saurez que Je suis Hachem, votre D.", car vous aurez alors connaissance de la lumière de la Chékhina.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

La raison du défaut d’élocution de Moché (selon le Maharal)

+++ La raison du défaut d'élocution de Moché (selon le Maharal) :

Moché parla à Hachem et dit : "Les Bné Israël ne m'ont pas écouté, et comment Pharaon m'écoutera-t-il alors que j'ai les lèvres scellées?" (Vaéra 6,12)

=> Rien n'est le fruit du hasard, et chaque détail de la vie des dirigeants de la nation juive s'est produit pour une raison précise. Pourquoi Moshé avait-il un défaut d'élocution?

-> Le Maharal (Guévourat Hachem 28) donne l'explication suivante :
La raison du défaut d'élocution de Moché était sa spiritualité transcendante.
Cela peut se comprendre comme suit : un fœtus humain dans le ventre de sa mère est un être totalement spirituel. La néchama (âme) d'un fœtus est détachée du corps physique pendant les 9 mois de gestation. Ce détachement, exempt d'obstacles matériels, permet à l'âme d'apprendre toute la Torah dans le ventre de sa mère. Cependant, avant la naissance, un ange frappe le fœtus dans la bouche, fusionnant ainsi l'âme (néchama) avec le corps physique.
Une fois que la néchama est encombrée d'un corps physique, la spiritualité de l'enfant est diminuée et la Torah qu'il a apprise dans le ventre de sa mère est oubliée. C'est ainsi que la guémara (Nidda 30b) déclare : "Lorsqu'un enfant naît, un ange ... le frappe à la bouche, ce qui lui fait oublier toute la Torah".

Le coup final de l'ange (le maké bépatich) est ce qui donne la capacité de parler.
La parole n'est possible que si le matériel et le spirituel fonctionnent parfaitement en tandem. Le corps physique donne à la personne la capacité de prononcer des mots, mais sans l'esprit (l'intellect), la personne n'aurait pas la capacité de formuler une déclaration cohérente.

La spiritualité transcendante de Moché était le produit dérivé de l'absence de ce coup final de l'ange.
Ainsi, la fusion entre sa âme et son corps physique était incomplète. Ainsi, même après sa naissance, Moché conserva une partie de la spiritualité élevée d'un enfant à naître, ce qui lui permit d'atteindre une sagesse inégalée en matière de Torah, comme l'indique la guémara (Roch Hachana 21b) : " Moché connaissait 49 des 50 niveaux de sagesse dans le monde".
Cependant, cette spiritualité transcendante a un prix : la capacité de Moché à parler n'était pas développée parce que son esprit ne fonctionnait pas en tandem parfait avec son corps physique.

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-> En résumé :
La capacité de parler est le résultat de la fusion de la néchama (âme) avec le corps.
L'âme de Moché est restée quelque peu détachée de son corps, même après la naissance, parce que l'ange n'a pas réussi à donner le coup final qui attache l'âme au corps. C'est ainsi que son élocution fut entravée.

Pharaon & libre arbitre

"J'endurcirai le cœur de Pharaon, et je multiplierai mes signes et mes prodiges dans le pays d'Égypte" (Vaéra 7,3)

=> Pourquoi Hachem a-t-il dû endurcir le cœur de Pharaon afin d'accomplir des miracles sur l'Égypte?
Après tout, il semble que Pharaon aurait accédé à la demande de Moché si son cœur n'avait pas été endurci.

-> Le Maharal (Guévourat Hachem 31) explique :
La réponse est qu'Hachem a endurci le cœur de Pharaon pour lui donner l'occasion d'obtenir l'expiation de ses mauvaises actions.
Pharaon a renié Hachem et profané Son nom en disant : "Qui est Hachem pour que j'écoute sa voix?" (Chémot 5,2). Celui qui a profané le nom d'Hachem ne peut se repentir qu'en sanctifiant Son grand nom, en amenant les autres à reconnaître Hachem. Si un fauteur n'y parvient pas de lui-même, Hachem le punit d'une manière qui sanctifie Son nom. C'est ainsi que le fauteur peut se repentir.
Lorsque Hachem punit les pécheurs, Son nom est sanctifié, car cela donne aux spectateurs l'occasion de voir la providence divine dans le monde.

Pharaon n'était pas prêt à sanctifier le nom d'Hachem. Au lieu de cela, Hachem l'a puni avec les 10 plaies, faisant ainsi connaître le nom d'Hachem dans le monde et expiant la faute de Pharaon.

Une autre raison pour laquelle Hachem a endurci le cœur de Pharaon était de préserver son libre arbitre.
Les 5 dernières plaies étaient si puissantes que Pharaon aurait été contraint de céder à Moché, non pas par libre arbitre, mais par réflexe face à la force des plaies.
Les 5 dernières plaies sont descendues des sphères supérieures et contenaient une telle force qu'il aurait été impossible pour Pharaon de les tolérer.
En revanche, les 5 premières plaies provenaient des sphères inférieures et n'étaient pas suffisamment puissantes pour contraindre Pharaon à se plier à la volonté d'Hachem.
Lorsque Hachem a endurci le cœur de Pharaon pour les 5 dernières plaies, cela a suffi à contrebalancer la force coercitive des plaies , restaurant ainsi son libre arbitre.

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-> En résumé :
Hachem a endurci le cœur de Pharaon pour lui apporter l'expiation de ses fautes, et en tant que tel, c'était pour le bénéfice de Pharaon.
De plus, Hachem n'a endurci le cœur de Pharaon que pour les 5 dernières plaies, car ces plaies étaient si puissantes que Pharaon aurait dû céder à Moché en raison de son incapacité à les supporter.
En fait, Hachem n'a endurci son cœur que suffisamment pour lui laisser le libre arbitre de choisir de maintenir le peuple juif en esclavage, ce qu'il a ensuite choisi de faire.

Vaéra – Nécessité de contempler sa vie

+ Vaéra - Nécessité de contempler sa vie :

-> Au début de la paracha Vaéra, Moshé informe les Bné Israël qu'Hachem va les faire sortir de d'Egypte et les amener en terre d'Israël. La Torah raconte que les Bné Israël sont alors incapables d'entendre ce que Moché leur dit "à cause d'un manque d'esprit et d'un dur labeur" (mikotser roua'h oumé'avoda kacha - Vaéra 6,9).
Pourquoi le travail acharné empêcherait-il les Bné Israël d'entendre parler de leur Délivrance à venir?

Selon le Rachbam et le 'Hizkouni, étant donné que la première tentative de Moché de libérer les Bné Israël de l'oppression des égyptiens s'est traduite par des conditions de travail encore plus dures, ils n'ont même pas cru aux paroles de Moché cette fois-ci.
Le Ramban et le Sforno, en revanche, expliquent que les Bné Israël croyaient en ce que Moché disait, mais qu'ils étaient tellement surchargés de travail qu'ils étaient incapables de se concentrer sur ses paroles ou de les contempler.

Le Ram'hal (Mesillat Yécharim - chap.2) enseigne que l'objectif de Pharaon en asservissant les Bné Israël était de les empêcher de penser à se révolter contre lui. Parce qu'ils étaient tellement occupés par leur travail, ils n'avaient pas l'énergie nécessaire pour penser ou faire des plans.
Cela s'applique pour chacun d'entre nous, car [à l'image de Pharaon] c'est aussi l'objectif de notre yétser ara. En nous donnant constamment de quoi nous occuper, il tente de nous empêcher de réfléchir à nos actions et d'analyser si elles en valent la peine.
Le yétser ara se rend compte que si nous avions le temps de réfléchir à nos actions, nous nous concentrerions sur elles et essaierions de nous améliorer.
Le Ram'hal nous demande donc de réserver du temps chaque jour pour réfléchir à nos actions, afin de ne pas tomber dans ce piège. C'est ainsi que nous perfectionnerons notre avodat Hachem et que nous nous rapprocherons de notre Créateur.

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[nos Sages disent qu'on doit étudier la Torah en se considérant comme si on était mort. Une explication est que rien ne doit nous déconcentrer (tu es comme mort!), mais d'autres expliquent qu'on doit s'imaginer comme étant déjà dans le monde à Venir et qu'on doit avoir conscience des valeurs qui y prévalent (on se rend compte d'à quel point on a besoin de la monnaie locale : la Torah, les mitsvot, et à l'inverse à quel point nos biens matériels nous serons d'aucune utilité!).
De même, nous devons prendre un moment chaque jour pour s'extraire du train-train quotidien, de la façon non juive d'aborder le monde, et en profiter pour repartir avec de nouvelles priorités dans la Vérité. ]

Quand Hachem s'adresse à Moché, il lui dit : "Moi aussi, J'ai entendu le cri des Bné Israël" (Vaéra 6,5)

=> Pourquoi Hachem a-t-il dit qu'Il avait "aussi" entendu les cris de Son peuple? Qui d'autre que Lui a entendu ces cris?

-> Le 'Hatam Sofer dit que cela signifie que chaque juif a entendu les cris de son prochain, et que leur cœur est devenu tellement lourd de la douleur qu'avaient les autres aussi, et pas seulement pour eux-mêmes.
C'est alors qu'Hachem dit : "Moi aussi, J'ai entendu" = Je veux entendre, Moi aussi, les souffrances que chacun d'entre vous a entendues de son prochain, et ce sera le levier de votre délivrance.
Cette compassion a abouti à la fin de ce verset, à la promesse d'Hachem : "vaézkor ét bériti" (Je me souviendrais de Mon alliance [avec eux]).

-> Un fois le 'Hatam Sofer dit sur " Moi aussi, J'ai entendu la plainte des Bné Israël" = celui qui cherche un bon conseil, afin de solliciter l'aide de D., doit aider les autres précisément à ce moment-là, quand il est en difficulté. C'est alors qu'il méritera que D. lui vienne en aide et le délivre de ses maux.

-> Le Pné Ména'hem voyait parfois des tsadikim décédés dans ses rêves. Une nuit, alors qu'il dormait, il rencontra en rêve son oncle, le rav Ména'hem Mendel de Pabinetz, qui avait été tué par les nazis.
Le Pné Ména'hem demanda : "Mon oncle, comment se fait-il qu'il y ait aujourd'hui, tant de maladies, de souffrances et d'épreuves, comme il n'y en a jamais eu auparavant. Comment cela se fait-il?"

Dans son rêve, le rav Pabinetzer répondit à la question de son neveu : "Il fut un temps où à une tragédie personnelle, qu'un juif qui souffrait, cela signifiait que tout le village (shtiebel) le ressentait aussi, les voisins portant le fardeau avec celui qui souffrait. Les gens étaient liés les uns aux autres d'une manière très profonde, chacun ressentant les coups portés par ses amis.
Et lorsqu'un décret amer était décrété contre quelqu'un, il était épargné, car même s'il méritait ce coup, les autres, ceux qui pleuraient avec lui, ne le méritaient pas.

Mais aujourd'hui, conclut le Rav Pabinetzer, les gens ne se sentent plus concernés par le souffrances des autres comme ils l'étaient autrefois, et ce mérite a donc été supprimé.

D. (Elokim - אֱלֹהִים) adressa la parole à Moché, en disant : "Je suis Hachem (יְהוָה)!" (Vaéra 6,2)

-> Moché demandant à D. pourquoi m'as-tu envoyé?
D. lui a répondu je suis D. (de miséricorde), cela veut dire que je suis Miséricorde, Je ne pouvais plus supporter le mal enduré par les Bné Israël, et c'est pour cela que Je t'ai envoyé avant le temps de la délivrance afin de soulager les Bné Israël de leurs souffrances endurées dans cet exil.
[...]
En ce qui concerne le jugement des égyptiens (les 10 plaies amenées sur eux), D. [de justice] s'adresse à Moché. Par contre, par rapport au bien que D. a décrété pour les Bné Israël, Il s'est adressé en disant "je suis le D. [de miséricorde]", le D. de rigueur [Elokim] qui va frapper les égyptiens, et qui s'inversera en miséricorde pour faire le bien aux Bné Israël.

Ainsi, en accord avec ce que disent nos sages, les réchaïm inversent la miséricorde en rigueur. C'est-à-dire que même la vertu de miséricorde de D. s'est transformée en rigueur et en justice envers les égyptiens.
Ou encore de même pour ce qui concerne les Bné d'Israël, les tsadikim inversent la rigueur divine en miséricorde, la justice que tu crois voir, devient miséricorde celle-ci dévoilée dans le nom de Dieu Avaya [יהוה].
Par cela, D. veut renforcer et encourager Moché afin d'accomplir sa mission.

Par rapport à l'étonnement de Moché envers D. : pourquoi ne venge-t-il pas Son honneur?
D. lui répond, qu'Il est Hachem, D. de justice, et tout sera pris en compte le jour du jugement, et Pharaon sera jugé pour chaque parole prononcée.
La raison pour laquelle il ne l'a pas puni tout de suite pour son arrogance et son mépris, est que D. ne s'empresse jamais de faire payer aux réchaïm leurs mauvaises actions.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

La émouna permet d’adoucir la Rigueur

+ La émouna permet d'adoucir la Rigueur :

"Elokim parla à Moché et lui dit : Je suis Hachem" (Vaéra 6,2)

-> Rachi : "Il lui parla (sur un ton de) jugement."

-> Le Ohev Israël d'Apta explique que Rachi base son commentaire sur le terme employé dans le verset pour désigner le verbe ‘parler’, וידבר (vaydaber), et la présence du Nom de D., "Elokim", qui, tous deux, suggèrent un ton sévère et la rigueur Divine.
Dès lors, demande-t-il, il y a lieu de s’interroger sur la fin du même verset : "et lui dit Je suis Hachem", dans laquelle le verbe ‘dire’ (vayomer - ויאמר) évoque un ton de douceur et le Nom "Hachem" désigne l’attribut Divin de miséricorde, ce qui semble contredire le début.

Il explique qu’il est écrit dans Eikha (3,38) : "De la bouche du Très-Haut ne sort ni mal ni bien", ce qui signifie que lorsqu’un homme vit un événement malheureux, subit une épreuve ou une situation de détresse (à D. ne plaise), il doit savoir que cela est pour son bien mais que ce bien est dissimulé dans son épreuve et n’est pas révélé au grand jour.

Le Ohev Israël écrit :
"Chaque membre du peuple d’Israël doit posséder la foi que tout provient d’Hachem, est pour son bien et qu’Hachem se conduit avec bienveillance envers Ses créatures et tout particulièrement avec les Bné Israël, Son peuple de prédilection. Même si, pour l’heure, ce bien et cette bonté ne sont pas encore dévoilés, mais voilés et dissimulés, car cet homme n’en est pas encore digne.
Lorsqu’il atteindra cette compréhension et cette émouna intègre, la rigueur qui pèse sur lui s’en verra adoucie.
Et il ne verra alors que le bien et la bonté que le Créateur lui a prodigué à travers ces difficultés."

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-> "Elokim parla à Moché en disant : Je suis Hachem" (Vaéra 6,2)

=> Que veulent dire les mots "Je suis Hachem" et que vinrent-ils apprendre à Moché?

-> Le rav de Liska en apporte une explication en se basant sur ce qu’écrit le Chakh dans son commentaire sur la Torah :
Le Nom Elokim (אֱלֹהִים) a une valeur numérique de 86, tandis que les mots "Je suis Hachem" (אני יהוה) ont, eux, une valeur de 87.
A savoir que Hachem ajoute la lettre א (Aleph qui a pour valeur numérique un) au Nom ‘Elokim’ qui représente la "Midat Hadin" (l’attribut de rigueur), ce qui le transforme en celui d’Hachem (יהוה) qui évoque l’attribut de miséricorde. «

Le rav de Liska dit :
"Le sens profond (de cet enseignement du Chakh), est à mon avis le suivant : lorsque survient une épreuve dans la vie d’un homme (à D. ne plaise), on doit présumer qu’elle est le fait de la rigueur Divine qui s’est abattue sur lui.
Cependant, cet homme devra savoir que rien n’est livré au hasard (à D. ne plaise) mais que tout est l’objet de la Providence du Créateur. Grâce à cette prise de conscience, il adoucira la rigueur qui pèse sur lui et le Nom Elokim (attribut de rigueur) se transformera en "Je suis Hachem" (attribut de miséricorde).
C’est ce que signifie le verset "Je réside avec lui dans l’épreuve, Je le sauverai et Je le comblerai d’honneurs" (Téhilim 91,15), à savoir : lors de toute épreuve, l’homme devra dire que "c’est Hachem qui en a fait ainsi, et non le hasard, à D. ne plaise" (et il dira avec une foi entière qu’Hachem est avec lui dans cette épreuve, parce que celle-ci provient de Lui), et de la sorte, (Hachem assure que : ) "Je le sauverai et Je le comblerai d’honneurs" et son sort se changera en bien.
C’est le sens profond des paroles du Chakh (qu’en ajoutant un à la valeur numérique de Elokim, on obtient celle de "Je suis Hachem") : dans toute épreuve (suggérée par le Nom ‘Elokim’), on prend en compte le ‘Un’, Hachem, en se souvenant que tout vient de Lui (et ainsi, on obtient la valeur numérique de "Je suis Hachem", évocation de la miséricorde Divine)."

D’après ce qui précède, le rav de Liska explique ce que la guémara (Taanit 21a) rapporte à propos de Na’houm Ich Gamzou.
Celui-ci fut surnommé ainsi parce qu’il avait coutume de dire sur tout ce qui lui arrivait : gamzou lé tova (gamzou : ‘même cela’; lé tova : ‘c’est pour le bien).
A priori, on ne peut que s’étonner : parmi les 2 parties de cette phrase, la plus significative de la valeur de ce tsadik n’est pas Gamzou, ‘même cela’, mais plutôt Lé Tova (‘c’est pour le bien’). Dès lors, pourquoi fut-il surnommé : gamzou, si cette expression n’a pas de signification en soi? Il aurait davantage convenu de le surnommer : na’houm ich lé tova.

C’est qu’en fait, explique-t-il, le mot : gam (‘même’) suggère à chaque fois l’ajout de quelque chose. Du fait que Na’houm disait en toute circonstance, ‘Même cela, c’est pour le bien’, et qu’il voyait la Présence Divine dans chaque chose, il ajoutait (suggéré par le mot ‘Gam’) à chaque occasion, le ‘’Un’’ (Hachem) et de la sorte, transformait la valeur numérique de Elokim (qui représente la rigueur) en celle de "Je suis Hachem" (évoquant la miséricorde).

D’après tout ce qui précède, conclut-il, on pourra comprendre le verset de notre paracha ("Elokim parla à Moché en disant Je suis Hachem") : A la fin de la paracha précédente, il est écrit que Moché se plaignit à Hachem en ces termes : "Mon D., pourquoi as-tu rendu ce peuple misérable?" (Chémot 5,22).
=> C’est pourquoi Hachem lui répondit en lui enseignant la manière d’adoucir les décrets rigoureux : grâce à la émouna que cela provient d’Hachem ("Je suis Hachem").

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-> Rabbi Eizik de Kamarna (Zohar 'Haï - Vaéra) écrit :
"Lorsqu’un homme croit sincèrement qu’il n’existe rien au monde en dehors d'Hachem, tous les décrets rigoureux sont adoucis grâce à la lumière de la émouna, et il n’a même plus besoin de crier vers Lui.
Car par le mérite de la confiance en D. et de la foi, la bonté d’Hachem se dévoile sur le champ."

-> D’après cette explication, Rabbi Eizik donne une nouvelle lecture du verset : "Moché retourna vers Hachem et dit : Mon D. pourquoi as-Tu rendu ce peuple misérable ? Dans quel but m’avais-Tu envoyé?" (Chémot 5,22).
En effet, Moché demanda à Hachem: "pourquoi as-Tu rendu ce peuple misérable" parce qu’il savait que l’aggravation de la servitude provoquait un affaiblissement de leur émouna. Or, un manque d’émouna leur ferait perdre leur mérite d’être délivrés.
Dans ces conditions (où leur émouna faisait défaut), "dans quel but m’avais-Tu envoyé", dans celui de me faire faire des efforts en vain, car sans émouna, la délivrance tant attendue ne pourrait survenir.

-> "Et vous saurez que c’est Moi Hachem votre D. qui vous ai fait sortir de la servitude d’Egypte" (Vaéra 6,7)
Le Sfat Emet (année 5634) explique : cette connaissance (la émouna), "vous saurez que c’est Moi Hachem", est celle qui libère l’homme de sa peine, de ses asservissements et de ses épreuves.
[quelques soit les rigueurs qui sont prévus, grâce à notre émouna on peut les adoucir, au point d'en être finalement délivrés. ]

-> "Moi aussi, j’ai entendu la plainte des Bné Israël qui sont asservis par les égyptiens. C’est pourquoi parle ainsi aux Bné Israël : Je suis Hachem" (Vaéra 6,5-6)
L'Admour de Kalov enseigne :
Hachem dit à Moché : "J’entends qu’ils crient que les égyptiens les asservissent, néanmoins, Je ne les entends pas dire que leur souffrance et leur peine proviennent de la main d’Hachem, et telle n’est pas la voie qui peut conduire à la délivrance. Par conséquent, "parle aux Bné Israël" afin qu’ils disent : "Je suis Hachem". Car, comme on le sait, parler de la émouna constitue un moyen extraordinaire de l’enraciner dans le coeur, et grâce à elle, les Bné Israël méritèrent d’être délivrés de leur servitude."

[ ainsi, l’essentiel du travail de l’homme dans ce domaine est de ne pas perdre ses moyens lorsque surgissent les difficultés et que la Présence divine se voile. Car faire preuve de bita'hon est la meilleure 'arme' pour détruire la Rigueur qui plane sur nous. ]

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-> également sur ce verset (Vaéra 6,2) : http://todahm.com/2018/03/04/6246-2

"Ils jetèrent chaque homme son bâton, ils devinrent serpents, et le bâton d'Aharon engloutit leurs bâtons" (Vaéra 7,12)

-> Il est écrit dans le Zohar :
"Rabbi El'azar a dit : tous ceux qui disent qu'Hachem ne fera pas revivre les morts se sentiront mal à l'aise, se demandant comment Hachem peut-Il créer une nouvelle créature vivante à partir d'un mort?
Que viennent tous ces insensés, tous ceux qui se sont éloignés de la Torah et d'Hachem, et qu'ils constatent que dans la paracha [Vaéra], Aharon avait un bâton de bois sec dans sa main qu'Hachem transforma en serpent, une créature possédant un corps et un esprit de vie.
S'il en est ainsi, il est évident que les hommes qui possédaient déjà une âme sainte et vivante et qui ont gardé la Torah et les commandements en s'affairant à l'étude jour et nuit, une fois la réparation du monde achevée, renaîtront à plus forte raison."

-> "Puissent tes morts revenir à la vie" (yi'hyou métékha - Yéchayahou 26,19).
Il n'est pas écrit : "ton mort sera recréé" car le corps a déjà été créé, il a juste besoin de revivre à nouveau. Il se relèvera à partir d'un os indestructible qui restera constamment dans la terre sans jamais se désagréger.
Tout comme la levure fait monter la pâte du pain, le corps entier se reformera. Puis Hachem insufflera l'âme dans le corps.
Rabbi El'azar dit à Rabbi 'Hiya : Ce que tu dis est juste car ce petit os restant sera alimenté par la rosée de la résurrection des morts, comme il est écrit : "Puissent donc tes morts revenir à la vie et les cadavres des miens ressusciter! Réveillez-vous et entonnez des cantiques, vous qui dormez dans la poussière! Oui, pareille à la rosée du matin est ta rosée : grâce à elle, la terre laisse échapper ses ombres" (Yéchayahou 26,19)). [Zohar haKadoch ח"ב 28]

-> Le rav Yaniv Yaakov enseigne :
La résurrection des morts est comparable à la délivrance de l'exil égyptien.
De la même façon que durant l'exil en Egypte, D. n'a pas laissé la possibilité au peuple d'Israël de sombrer jusqu'à la 50e porte d'impureté mais a toujours préservé une étincelle sainte en chacun de Ses enfants, ainsi Moché ralluma un feu ardent à partir d'une petite étincelle.
Il en est de même pour la fin des temps. Hachem conserve un petit os du corps qui devait retourner à la mort, et à partir de cet os, par l'intermédiaire de la rosée, lors de la résurrection des morts, Il remodèlera chaque corps.

"D. parla à Moché, Il lui dit : Je suis Hachem ... Je suis apparu à Avraham, à Its'hak et à Yaakov" (Vaéra 6,2-3)

-> La guématria de "Je suis apparu" (vaéra - וארא) est de 209 (avec le kollel).
Nous sommes restés 210 ans esclaves en Egypte, et Moché a été envoyé après 209 ans pour nous libérer. Puis durant une année entière, les 10 plaies se sont abattues sur l'Egypte jusqu'à atteindre les 210 ans requis en vue de la délivrance.

Le terme וארא (Je suis apparu) se retrouve 6 autres fois dans la Torah. Trois fois au sujet d'Avraham, 2 fois à propos d'Its'hak, et une fois pour Yaakov.
Les dernières lettres des 3 mots du versets : "vayéra él Avraham" (וָאֵרָא אֶל אַבְרָהָם - Vayéra 6,3) forment le mot : "ilem" (aveugle - אלם).
Pour ne pas avoir de mauvaises pensées ou ressentir de découragement, nos Patriarches ont fait face aveuglément aux épreuves envoyées par le Créateur.
C'est ainsi de cette façon qu'Avraham ("Père" du peuple juif) put franchir les 10 épreuves.

[en voulant trop comprendre, faire la lumière sur les difficultés qui se passent dans notre vie, en réalité on y amène beaucoup d'obscurité.
A l'inverse, en reconnaissant que nous sommes aveugles (אלם) face à nos moments d'obscurité de notre vie, en se reposant sur Hachem (Il gère pour le mieux du mieux), alors on se permet de vivre une vie remplie de lumière. ]

"Les enfants d’Israël n’écoutèrent pas Moché, à cause du souffle court et du travail pénible" (Vaéra 6,9)

-> Le Ohr ha'Haïm commente :
"Peut-être que du fait qu'ils n'étaient pas des Bné Torah, ils n'ont pas écouté Moché.
C'est ce que le verset vient nous apprendre en mentionnant "souffle court", car la Torah élargit le cœur de l'homme."

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique :
Les juifs travaillaient très durement comme esclaves en Egypte, et il n'y avait pas de place dans leur cœur pour accepter le message réconfortant de Moché.
Mais s'ils avaient eu la Torah, alors la Torah aurait amené une sérénité interne et un réconfort qui auraient permis d'accepter les mots si positifs de Moché, et ce malgré un esclavage très dur.

[On apprend de là à quel point la Torah transforme un homme, lui donne de la sagesse, une clarté d'esprit qui lui permet d'être stable durant sa vie, et ensuite de permettre la plus importante des choses : se rapprocher d'Hachem.]

-> Le 'Hazon Ich dit que lorsque quelqu'un a un doute et ne sait pas comment procéder, il doit étudier une daf de guémara, car ensuite il aura la sérénité interne (yichouv hadaat), et il sera alors capable de décider comment agir.

-> Le Divré Shmouël disait : "Lorsque je suis préoccupé par quelque chose, j'étudie pendant une heure, et ensuite l'inquiétude s'en va.
Si j'ai une préoccupation plus importante, j'étudie pendant 2 heures, et alors je ne suis plus inquiet ...
On atteint la tranquillité par l'étude de la Torah".