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Quand Hachem s'adresse à Moché, il lui dit : "Moi aussi, J'ai entendu le cri des Bné Israël" (Vaéra 6,5)

=> Pourquoi Hachem a-t-il dit qu'Il avait "aussi" entendu les cris de Son peuple? Qui d'autre que Lui a entendu ces cris?

-> Le 'Hatam Sofer dit que cela signifie que chaque juif a entendu les cris de son prochain, et que leur cœur est devenu tellement lourd de la douleur qu'avaient les autres aussi, et pas seulement pour eux-mêmes.
C'est alors qu'Hachem dit : "Moi aussi, J'ai entendu" = Je veux entendre, Moi aussi, les souffrances que chacun d'entre vous a entendues de son prochain, et ce sera le levier de votre délivrance.
Cette compassion a abouti à la fin de ce verset, à la promesse d'Hachem : "vaézkor ét bériti" (Je me souviendrais de Mon alliance [avec eux]).

-> Un fois le 'Hatam Sofer dit sur " Moi aussi, J'ai entendu la plainte des Bné Israël" = celui qui cherche un bon conseil, afin de solliciter l'aide de D., doit aider les autres précisément à ce moment-là, quand il est en difficulté. C'est alors qu'il méritera que D. lui vienne en aide et le délivre de ses maux.

-> Le Pné Ména'hem voyait parfois des tsadikim décédés dans ses rêves. Une nuit, alors qu'il dormait, il rencontra en rêve son oncle, le rav Ména'hem Mendel de Pabinetz, qui avait été tué par les nazis.
Le Pné Ména'hem demanda : "Mon oncle, comment se fait-il qu'il y ait aujourd'hui, tant de maladies, de souffrances et d'épreuves, comme il n'y en a jamais eu auparavant. Comment cela se fait-il?"

Dans son rêve, le rav Pabinetzer répondit à la question de son neveu : "Il fut un temps où à une tragédie personnelle, qu'un juif qui souffrait, cela signifiait que tout le village (shtiebel) le ressentait aussi, les voisins portant le fardeau avec celui qui souffrait. Les gens étaient liés les uns aux autres d'une manière très profonde, chacun ressentant les coups portés par ses amis.
Et lorsqu'un décret amer était décrété contre quelqu'un, il était épargné, car même s'il méritait ce coup, les autres, ceux qui pleuraient avec lui, ne le méritaient pas.

Mais aujourd'hui, conclut le Rav Pabinetzer, les gens ne se sentent plus concernés par le souffrances des autres comme ils l'étaient autrefois, et ce mérite a donc été supprimé.

D. (Elokim - אֱלֹהִים) adressa la parole à Moché, en disant : "Je suis Hachem (יְהוָה)!" (Vaéra 6,2)

-> Moché demandant à D. pourquoi m'as-tu envoyé?
D. lui a répondu je suis D. (de miséricorde), cela veut dire que je suis Miséricorde, Je ne pouvais plus supporter le mal enduré par les Bné Israël, et c'est pour cela que Je t'ai envoyé avant le temps de la délivrance afin de soulager les Bné Israël de leurs souffrances endurées dans cet exil.
[...]
En ce qui concerne le jugement des égyptiens (les 10 plaies amenées sur eux), D. [de justice] s'adresse à Moché. Par contre, par rapport au bien que D. a décrété pour les Bné Israël, Il s'est adressé en disant "je suis le D. [de miséricorde]", le D. de rigueur [Elokim] qui va frapper les égyptiens, et qui s'inversera en miséricorde pour faire le bien aux Bné Israël.

Ainsi, en accord avec ce que disent nos sages, les réchaïm inversent la miséricorde en rigueur. C'est-à-dire que même la vertu de miséricorde de D. s'est transformée en rigueur et en justice envers les égyptiens.
Ou encore de même pour ce qui concerne les Bné d'Israël, les tsadikim inversent la rigueur divine en miséricorde, la justice que tu crois voir, devient miséricorde celle-ci dévoilée dans le nom de Dieu Avaya [יהוה].
Par cela, D. veut renforcer et encourager Moché afin d'accomplir sa mission.

Par rapport à l'étonnement de Moché envers D. : pourquoi ne venge-t-il pas Son honneur?
D. lui répond, qu'Il est Hachem, D. de justice, et tout sera pris en compte le jour du jugement, et Pharaon sera jugé pour chaque parole prononcée.
La raison pour laquelle il ne l'a pas puni tout de suite pour son arrogance et son mépris, est que D. ne s'empresse jamais de faire payer aux réchaïm leurs mauvaises actions.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

La émouna permet d’adoucir la Rigueur

+ La émouna permet d'adoucir la Rigueur :

"Elokim parla à Moché et lui dit : Je suis Hachem" (Vaéra 6,2)

-> Rachi : "Il lui parla (sur un ton de) jugement."

-> Le Ohev Israël d'Apta explique que Rachi base son commentaire sur le terme employé dans le verset pour désigner le verbe ‘parler’, וידבר (vaydaber), et la présence du Nom de D., "Elokim", qui, tous deux, suggèrent un ton sévère et la rigueur Divine.
Dès lors, demande-t-il, il y a lieu de s’interroger sur la fin du même verset : "et lui dit Je suis Hachem", dans laquelle le verbe ‘dire’ (vayomer - ויאמר) évoque un ton de douceur et le Nom "Hachem" désigne l’attribut Divin de miséricorde, ce qui semble contredire le début.

Il explique qu’il est écrit dans Eikha (3,38) : "De la bouche du Très-Haut ne sort ni mal ni bien", ce qui signifie que lorsqu’un homme vit un événement malheureux, subit une épreuve ou une situation de détresse (à D. ne plaise), il doit savoir que cela est pour son bien mais que ce bien est dissimulé dans son épreuve et n’est pas révélé au grand jour.

Le Ohev Israël écrit :
"Chaque membre du peuple d’Israël doit posséder la foi que tout provient d’Hachem, est pour son bien et qu’Hachem se conduit avec bienveillance envers Ses créatures et tout particulièrement avec les Bné Israël, Son peuple de prédilection. Même si, pour l’heure, ce bien et cette bonté ne sont pas encore dévoilés, mais voilés et dissimulés, car cet homme n’en est pas encore digne.
Lorsqu’il atteindra cette compréhension et cette émouna intègre, la rigueur qui pèse sur lui s’en verra adoucie.
Et il ne verra alors que le bien et la bonté que le Créateur lui a prodigué à travers ces difficultés."

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-> "Elokim parla à Moché en disant : Je suis Hachem" (Vaéra 6,2)

=> Que veulent dire les mots "Je suis Hachem" et que vinrent-ils apprendre à Moché?

-> Le rav de Liska en apporte une explication en se basant sur ce qu’écrit le Chakh dans son commentaire sur la Torah :
Le Nom Elokim (אֱלֹהִים) a une valeur numérique de 86, tandis que les mots "Je suis Hachem" (אני יהוה) ont, eux, une valeur de 87.
A savoir que Hachem ajoute la lettre א (Aleph qui a pour valeur numérique un) au Nom ‘Elokim’ qui représente la "Midat Hadin" (l’attribut de rigueur), ce qui le transforme en celui d’Hachem (יהוה) qui évoque l’attribut de miséricorde. «

Le rav de Liska dit :
"Le sens profond (de cet enseignement du Chakh), est à mon avis le suivant : lorsque survient une épreuve dans la vie d’un homme (à D. ne plaise), on doit présumer qu’elle est le fait de la rigueur Divine qui s’est abattue sur lui.
Cependant, cet homme devra savoir que rien n’est livré au hasard (à D. ne plaise) mais que tout est l’objet de la Providence du Créateur. Grâce à cette prise de conscience, il adoucira la rigueur qui pèse sur lui et le Nom Elokim (attribut de rigueur) se transformera en "Je suis Hachem" (attribut de miséricorde).
C’est ce que signifie le verset "Je réside avec lui dans l’épreuve, Je le sauverai et Je le comblerai d’honneurs" (Téhilim 91,15), à savoir : lors de toute épreuve, l’homme devra dire que "c’est Hachem qui en a fait ainsi, et non le hasard, à D. ne plaise" (et il dira avec une foi entière qu’Hachem est avec lui dans cette épreuve, parce que celle-ci provient de Lui), et de la sorte, (Hachem assure que : ) "Je le sauverai et Je le comblerai d’honneurs" et son sort se changera en bien.
C’est le sens profond des paroles du Chakh (qu’en ajoutant un à la valeur numérique de Elokim, on obtient celle de "Je suis Hachem") : dans toute épreuve (suggérée par le Nom ‘Elokim’), on prend en compte le ‘Un’, Hachem, en se souvenant que tout vient de Lui (et ainsi, on obtient la valeur numérique de "Je suis Hachem", évocation de la miséricorde Divine)."

D’après ce qui précède, le rav de Liska explique ce que la guémara (Taanit 21a) rapporte à propos de Na’houm Ich Gamzou.
Celui-ci fut surnommé ainsi parce qu’il avait coutume de dire sur tout ce qui lui arrivait : gamzou lé tova (gamzou : ‘même cela’; lé tova : ‘c’est pour le bien).
A priori, on ne peut que s’étonner : parmi les 2 parties de cette phrase, la plus significative de la valeur de ce tsadik n’est pas Gamzou, ‘même cela’, mais plutôt Lé Tova (‘c’est pour le bien’). Dès lors, pourquoi fut-il surnommé : gamzou, si cette expression n’a pas de signification en soi? Il aurait davantage convenu de le surnommer : na’houm ich lé tova.

C’est qu’en fait, explique-t-il, le mot : gam (‘même’) suggère à chaque fois l’ajout de quelque chose. Du fait que Na’houm disait en toute circonstance, ‘Même cela, c’est pour le bien’, et qu’il voyait la Présence Divine dans chaque chose, il ajoutait (suggéré par le mot ‘Gam’) à chaque occasion, le ‘’Un’’ (Hachem) et de la sorte, transformait la valeur numérique de Elokim (qui représente la rigueur) en celle de "Je suis Hachem" (évoquant la miséricorde).

D’après tout ce qui précède, conclut-il, on pourra comprendre le verset de notre paracha ("Elokim parla à Moché en disant Je suis Hachem") : A la fin de la paracha précédente, il est écrit que Moché se plaignit à Hachem en ces termes : "Mon D., pourquoi as-tu rendu ce peuple misérable?" (Chémot 5,22).
=> C’est pourquoi Hachem lui répondit en lui enseignant la manière d’adoucir les décrets rigoureux : grâce à la émouna que cela provient d’Hachem ("Je suis Hachem").

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-> Rabbi Eizik de Kamarna (Zohar 'Haï - Vaéra) écrit :
"Lorsqu’un homme croit sincèrement qu’il n’existe rien au monde en dehors d'Hachem, tous les décrets rigoureux sont adoucis grâce à la lumière de la émouna, et il n’a même plus besoin de crier vers Lui.
Car par le mérite de la confiance en D. et de la foi, la bonté d’Hachem se dévoile sur le champ."

-> D’après cette explication, Rabbi Eizik donne une nouvelle lecture du verset : "Moché retourna vers Hachem et dit : Mon D. pourquoi as-Tu rendu ce peuple misérable ? Dans quel but m’avais-Tu envoyé?" (Chémot 5,22).
En effet, Moché demanda à Hachem: "pourquoi as-Tu rendu ce peuple misérable" parce qu’il savait que l’aggravation de la servitude provoquait un affaiblissement de leur émouna. Or, un manque d’émouna leur ferait perdre leur mérite d’être délivrés.
Dans ces conditions (où leur émouna faisait défaut), "dans quel but m’avais-Tu envoyé", dans celui de me faire faire des efforts en vain, car sans émouna, la délivrance tant attendue ne pourrait survenir.

-> "Et vous saurez que c’est Moi Hachem votre D. qui vous ai fait sortir de la servitude d’Egypte" (Vaéra 6,7)
Le Sfat Emet (année 5634) explique : cette connaissance (la émouna), "vous saurez que c’est Moi Hachem", est celle qui libère l’homme de sa peine, de ses asservissements et de ses épreuves.
[quelques soit les rigueurs qui sont prévus, grâce à notre émouna on peut les adoucir, au point d'en être finalement délivrés. ]

-> "Moi aussi, j’ai entendu la plainte des Bné Israël qui sont asservis par les égyptiens. C’est pourquoi parle ainsi aux Bné Israël : Je suis Hachem" (Vaéra 6,5-6)
L'Admour de Kalov enseigne :
Hachem dit à Moché : "J’entends qu’ils crient que les égyptiens les asservissent, néanmoins, Je ne les entends pas dire que leur souffrance et leur peine proviennent de la main d’Hachem, et telle n’est pas la voie qui peut conduire à la délivrance. Par conséquent, "parle aux Bné Israël" afin qu’ils disent : "Je suis Hachem". Car, comme on le sait, parler de la émouna constitue un moyen extraordinaire de l’enraciner dans le coeur, et grâce à elle, les Bné Israël méritèrent d’être délivrés de leur servitude."

[ ainsi, l’essentiel du travail de l’homme dans ce domaine est de ne pas perdre ses moyens lorsque surgissent les difficultés et que la Présence divine se voile. Car faire preuve de bita'hon est la meilleure 'arme' pour détruire la Rigueur qui plane sur nous. ]

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-> également sur ce verset (Vaéra 6,2) : http://todahm.com/2018/03/04/6246-2

"Ils jetèrent chaque homme son bâton, ils devinrent serpents, et le bâton d'Aharon engloutit leurs bâtons" (Vaéra 7,12)

-> Il est écrit dans le Zohar :
"Rabbi El'azar a dit : tous ceux qui disent qu'Hachem ne fera pas revivre les morts se sentiront mal à l'aise, se demandant comment Hachem peut-Il créer une nouvelle créature vivante à partir d'un mort?
Que viennent tous ces insensés, tous ceux qui se sont éloignés de la Torah et d'Hachem, et qu'ils constatent que dans la paracha [Vaéra], Aharon avait un bâton de bois sec dans sa main qu'Hachem transforma en serpent, une créature possédant un corps et un esprit de vie.
S'il en est ainsi, il est évident que les hommes qui possédaient déjà une âme sainte et vivante et qui ont gardé la Torah et les commandements en s'affairant à l'étude jour et nuit, une fois la réparation du monde achevée, renaîtront à plus forte raison."

-> "Puissent tes morts revenir à la vie" (yi'hyou métékha - Yéchayahou 26,19).
Il n'est pas écrit : "ton mort sera recréé" car le corps a déjà été créé, il a juste besoin de revivre à nouveau. Il se relèvera à partir d'un os indestructible qui restera constamment dans la terre sans jamais se désagréger.
Tout comme la levure fait monter la pâte du pain, le corps entier se reformera. Puis Hachem insufflera l'âme dans le corps.
Rabbi El'azar dit à Rabbi 'Hiya : Ce que tu dis est juste car ce petit os restant sera alimenté par la rosée de la résurrection des morts, comme il est écrit : "Puissent donc tes morts revenir à la vie et les cadavres des miens ressusciter! Réveillez-vous et entonnez des cantiques, vous qui dormez dans la poussière! Oui, pareille à la rosée du matin est ta rosée : grâce à elle, la terre laisse échapper ses ombres" (Yéchayahou 26,19)). [Zohar haKadoch ח"ב 28]

-> Le rav Yaniv Yaakov enseigne :
La résurrection des morts est comparable à la délivrance de l'exil égyptien.
De la même façon que durant l'exil en Egypte, D. n'a pas laissé la possibilité au peuple d'Israël de sombrer jusqu'à la 50e porte d'impureté mais a toujours préservé une étincelle sainte en chacun de Ses enfants, ainsi Moché ralluma un feu ardent à partir d'une petite étincelle.
Il en est de même pour la fin des temps. Hachem conserve un petit os du corps qui devait retourner à la mort, et à partir de cet os, par l'intermédiaire de la rosée, lors de la résurrection des morts, Il remodèlera chaque corps.

"D. parla à Moché, Il lui dit : Je suis Hachem ... Je suis apparu à Avraham, à Its'hak et à Yaakov" (Vaéra 6,2-3)

-> La guématria de "Je suis apparu" (vaéra - וארא) est de 209 (avec le kollel).
Nous sommes restés 210 ans esclaves en Egypte, et Moché a été envoyé après 209 ans pour nous libérer. Puis durant une année entière, les 10 plaies se sont abattues sur l'Egypte jusqu'à atteindre les 210 ans requis en vue de la délivrance.

Le terme וארא (Je suis apparu) se retrouve 6 autres fois dans la Torah. Trois fois au sujet d'Avraham, 2 fois à propos d'Its'hak, et une fois pour Yaakov.
Les dernières lettres des 3 mots du versets : "vayéra él Avraham" (וָאֵרָא אֶל אַבְרָהָם - Vayéra 6,3) forment le mot : "ilem" (aveugle - אלם).
Pour ne pas avoir de mauvaises pensées ou ressentir de découragement, nos Patriarches ont fait face aveuglément aux épreuves envoyées par le Créateur.
C'est ainsi de cette façon qu'Avraham ("Père" du peuple juif) put franchir les 10 épreuves.

[en voulant trop comprendre, faire la lumière sur les difficultés qui se passent dans notre vie, en réalité on y amène beaucoup d'obscurité.
A l'inverse, en reconnaissant que nous sommes aveugles (אלם) face à nos moments d'obscurité de notre vie, en se reposant sur Hachem (Il gère pour le mieux du mieux), alors on se permet de vivre une vie remplie de lumière. ]

"Les enfants d’Israël n’écoutèrent pas Moché, à cause du souffle court et du travail pénible" (Vaéra 6,9)

-> Le Ohr ha'Haïm commente :
"Peut-être que du fait qu'ils n'étaient pas des Bné Torah, ils n'ont pas écouté Moché.
C'est ce que le verset vient nous apprendre en mentionnant "souffle court", car la Torah élargit le cœur de l'homme."

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique :
Les juifs travaillaient très durement comme esclaves en Egypte, et il n'y avait pas de place dans leur cœur pour accepter le message réconfortant de Moché.
Mais s'ils avaient eu la Torah, alors la Torah aurait amené une sérénité interne et un réconfort qui auraient permis d'accepter les mots si positifs de Moché, et ce malgré un esclavage très dur.

[On apprend de là à quel point la Torah transforme un homme, lui donne de la sagesse, une clarté d'esprit qui lui permet d'être stable durant sa vie, et ensuite de permettre la plus importante des choses : se rapprocher d'Hachem.]

-> Le 'Hazon Ich dit que lorsque quelqu'un a un doute et ne sait pas comment procéder, il doit étudier une daf de guémara, car ensuite il aura la sérénité interne (yichouv hadaat), et il sera alors capable de décider comment agir.

-> Le Divré Shmouël disait : "Lorsque je suis préoccupé par quelque chose, j'étudie pendant une heure, et ensuite l'inquiétude s'en va.
Si j'ai une préoccupation plus importante, j'étudie pendant 2 heures, et alors je ne suis plus inquiet ...
On atteint la tranquillité par l'étude de la Torah".

"Pour leur donner le pays de Canaan (érets Canaan), le pays de leur habitation où ils habitaient (érets mégouré'ém)" (Vaéra 6,4)

=> Pourquoi la Torah utilise 2 fois le terme : "le pays" (érets), alors que le verset aurait pu dit : "leur donner le pays de Canaan où ils habitaient"?

Le Yichma'h Israël répond par un enseignement des Sages selon lequel celui qui habite en terre d'Israël doit faire de plus en plus attention à ses actes et à tout ce qui le concerne.
Il doit aussi se conduire avec plus d’humilité et de piété que celui qui habite ailleurs. Parce qu’il ressemble à quelqu’un qui est installé dans le palais du roi, et celui qui irrite le roi dans son palais n’est pas semblable à celui qui l’irrite en dehors.
De plus, le service du roi pour celui qui est en sa présence dans son palais n’est pas semblable au service de celui qui est à l’extérieur, car il est évident que le service du roi repose davantage sur ceux qui se trouvent avec lui dans son palais ...

C’est pourquoi le verset emploie une expression double : "le pays de leur habitation où ils habitaient" = c’est-à-dire que la terre d'Israël, le pays de leur habitation (mégouré'ém), représente une "crainte" (magour), car là l’homme doit se trouver dans la demeure de Hachem avec sainteté et piété, et craindre sans cesse devant Lui.
De cette façon, ils mériteront d’habiter toujours en terre d'Israël.

"Moché s'adresse à Hachem en disant : les Bné Israël ne m'ont pas écouté, comment Pharaon m'écouterait, alors que mes lèvres sont incirconcises" (Vaéra 6,12)

-> Rachi commente : C'est l’un des 10 raisonnements à fortiori qui sont cités dans la Torah.
Or, la Torah, elle-même réfute apparemment ce raisonnement puisqu'il y est écrit : "Les Bné Israël n'écoutèrent pas Moché à cause du souffle coupé et du travail difficile" (Vaéra 6,9).
=> Ainsi en quoi consiste le : ''à fortiori Pharaon ne m'écoutera pas'', puisque Pharaon lui-même n'était pas soumis à l'esclavage (au contraire il était dans le luxe et le confort de son palais royal!)?

-> Tout d'abord, il convient de rapporter au préalable les paroles du Béer Mayim 'Haïm (paracha Noa'h) :
Celui qui sert son Créateur selon les lois naturelles, c'est-à-dire qu’il ne Le sert que lorsque cela lui est facile, se voit également rétribuer par le Ciel une récompense au niveau des lois naturelles.
Par exemple, quelqu'un qui ne fait l'effort de se lever le matin que lorsqu'il fait beau dehors, mais qui, dès que les jours d'automne et le froid arrivent, reste dans son lit, ou encore qui n'étudie que lorsqu'il en a envie, recevra certes une récompense, mais qui ne lui parviendra que tant que le Créateur répand l'abondance céleste sur le monde entier.
On lui ajoutera alors une part supplémentaire de profusion en tant que salaire des mitsvot qu'il a accomplies.

En revanche, celui qui va à l'encontre de son yétser ara et surmonte ses tendances naturelles en faisant don de lui-même, physiquement et moralement, afin d'accomplir la volonté Divine se verra rétribué au-delà des contingences de la nature, et lorsqu'il aura besoin d'une délivrance, on modifiera pour lui toutes les lois naturelles afin de satisfaire sa volonté.

-> D'après ce qui précède, le rav Elimélé'h Biderman répond ainsi :
Moché dit à Hachem : "Si les Bné Israël s'efforcent au-delà de leur nature de m'écouter, malgré le souffle coupé dû à l'esclavage, je suis certain que, mesure pour mesure, Tu accompliras Toi aussi un miracle en faisant que Pharaon m'écoute malgré mon défaut d'élocution.
Mais puisque les Bné Israël ne m'écoutent pas et se conduisent selon l'ordre naturel des choses qui veut qu'un homme écrasé par le travail ne prête pas oreille à ce qu'on lui dit, Pharaon lui non plus ne m'écoutera pas en raison de mes difficultés d’élocution."

Hachem accepte les prières de tout le monde

+ Hachem accepte les prières de tout le monde :

"Hachem dit à Moché : Demain, de bon matin, présente-toi devant Pharaon" (Vaéra 8,16)

-> Le midrach (Chémot rabba 11,1) explique que Hachem dit à Moché : "Va tout d'abord vers Pharaon [tôt le matin], avant qu'il ne sorte pour prier", car une fois que Pharaon aura prié pour être sauvé, la plaie ne pourra pas venir.

Le rav Elimélé'h Biderman commente que nous pouvons apprendre de là notre pouvoir de prière, et que personne ne doit prétendre qu'il est quelqu'un de trop simple ou bien qu'il a commis trop de fautes pour que Hachem écoute ses prières.
En effet, Pharaon a réduit en esclavage des milliers de milliers de juifs, il tué des enfants juifs chaque jour pour se baigner dans leur sang, ...
Or, bien qu'il soit un terrible racha, néanmoins Hachem aurait écouté ses prières et retenu les plaies de venir s'abattre sur les égyptiens.

=> Nous pouvons donc être certains que nos prières sont acceptées par notre papa Hachem.

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-> Le Zéra Kodech enseigne :
Un juif ne doit jamais perdre espoir. Il ne doit jamais se dire que : "... je suis incapable de prier avec des pensées pures, et ... que mes prières ne peuvent pas aller jusqu'à Hachem"
Car même lorsqu'une personne est à un niveau très très bas, et qu'elle est incapable de prier comme il le faudrait, néanmoins ... Hachem voit qu'elle aspire à prier convenablement, et cette aspiration est précieuse pour Hachem ...

C'est comme cela que nous avons été délivrés d'Egypte.
[même si nous étions au 49e niveau d'impureté sur 50, que nous n'avions pas les forces de prier à cause de l'esclavage très dur, néanmoins, Hachem a vu que nous aspirions à sa compassion pour prier, pour être proche de Lui. Ce cri du cœur a été la forme de prière qui nous a permis de sortir d'Egypte.
Il en est de même pour chacun d'entre nous qui peut obtenir sa libération de sa situation personnelle, et ce même s'il est descendu dans les bassesses de ce monde.]

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b'h, on peut également rapporter :
-> Hachem dit : "Je suis miséricordieux et J’écoute les demandes de chaque personne, même si elle n’est pas méritante".
[Ramban – Michpatim 22,26]

-> Le Séfer ha’Hinoukh (533) écrit :
"Le Créateur désire donner des bontés aux gens … ainsi, Il leur a appris le moyen par lequel ils peuvent recevoir toutes formes de bontés.
Ce moyen consiste à prier à Hachem, car Il a les capacités, et Il répond aux prières de tous ceux qui l’appellent avec sincérité [qu’ils soient méritants ou pas]."

[par exemple : nos Sages enseignent qu’un voleur qui demande de tout cœur à Hachem de l’aider à réussir son cambriolage, et bien Hachem va l’aider!
En effet, c’est une loi de la nature : si nous prions à Hachem de tout notre cœur, alors forcément nous avons de forte probabilité de l’obtenir!]

==> Nous devons donc tous prier sans modération, pour que Hachem nous comble sans modération de cadeaux gratuits (indépendamment de nos mérites, juste par amour pour nous!).

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2022/04/20/hachem-entend-la-priere-de-chacun

"Je ferai une distinction entre Mon peuple et ton peuple" (Vaéra 8,19)

-> Le Ohev Chalom interprète ainsi les propos de Hachem :
"Je libérerai Mon peuple "qu’il soit Mon peuple" (ben ami), c’est-à-dire qu'il se conduise en tant que tel, ou "ton peuple" (ben amé'ha), c’est-à-dire qu'il adopte le comportement des égyptiens.
Dans tous les cas, Je le libérerai."

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=> En quoi le peuple juif et le peuple égyptien sont-ils différents?

Dans la suite de ce verset, il est écrit : "[c'est] demain qu'aura lieu ce signe" (léma'har yiyé aot azé).

Le rav de Branov ('Hamra Tava) explique : lorsqu'un problème arrive à un juif, il pense que "demain" sera meilleur.
Il a confiance en Hachem, et il est persuadé que D. peut lui retirer tous ses soucis en un clin d'œil.
De son côté, un non-juif n'a nulle part où se mettre, où se réfugier dans de la confiance, et c'est pourquoi il reste constamment avec ses problèmes.
[chez un juif : "Décharge-toi sur D. de ton fardeau, Il prendra soin de toi" (Téhilim 55,23)]

Une autre différence entre un juif et un non-juif est dans la façon dont ils perçoivent le présent.
Un juif pense que son présent est bon, car tout ce qui lui arrive est ultimement pour le meilleur.
Un non-juif n'a pas un tel soutien, une telle lumière de positivité.

-> Le 'Hamra Tava enseigne :
La séparation "entre mon peuple et le tien", entre un juif et un non-juif, c'est "demain".
Le non-juif n'a pas de lendemain, le juif : oui!

Lorsqu'un non-juif réussit, il devient ivre de fierté et de gloire, et quand il échoue, il est déprimé et inconsolable.
Chez le juif confiant, ces 2 réactions n'existent pas, car il a un "demain".
Lorsqu'il réussit, il remercie Hachem et se souvient qu'il y a un lendemain, que la roue peut tourner, et qu'il est donc inutile de se pavaner.
Et lorsqu'il échoue, il n'est pas brisé, car il sait que demain, Hachem pourra faire tourner la roue en sa faveur.

Les non-juifs ne s'intéressent donc pas au lendemain, alors que les juifs l'ont toujours à l'esprit.

[on peut ajouter qu'un juif voit ce monde comme un bref passage éphémère, afin d'arriver "demain" (tellement la vie passe vite!) dans le monde éternel de Vérité. En ce sens, d'un côté ce monde est vital car il nous permet de construire le monde à venir, d'un autre côté toutes les souffrances, les richesses, honneurs, ... n'ont que peu de valeur car ça va passer vite (ce n'est qu'un aujourd'hui, par rapport à l'éternité du monde à venir, donc pourquoi y accorder beaucoup d'attention, pourquoi se prendre la tête et le prendre trop au sérieux!). Un juif doit avoir sa tête déjà aujourd'hui, dans son demain!
A l'inverse, les non-juifs (sauf ceux respectant les lois noa'hides), n'ont qu'un aujourd'hui, et pas de demain, et donc ils pensent qu'à profiter à fond avant la fin de la journée!]

-> gam zé yaavor = cela passera également = un juif dans chaque situation où il se trouve doit se rappeler : il y a un lendemain, la situation actuelle ne durera pas éternellement. Elle passera!

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-> Une autre différence entre un juif et un non-juif, est que lorsqu'un juif prie pour être sauvé, alors Hachem répond à ses prières et il est délivré de tous ses soucis.
Comme il est écrit : "Quelle est la grande nation qui a un D. proche d’elle comme Hachem, notre D., à chaque fois que nous L’appelons" (Vaét’hanan 4,7).

Le rav Elimélé'h Biderman commente : "Bien que les non-juifs peuvent aussi prier, ils n'ont pas une telle relation de proximité avec Hachem".

Le Baal Chem Tov enseigne : "Lorsque quelqu'un essaie de fuir les souffrances, les souffrances le pourchassent ... Le conseil est de prier à Hachem, et alors il sera sauvé de ses difficultés".

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-> "Je vous ferai sortir de sous les souffrances de l’Egypte et vous délivrerai de sa servitude" (Vaéra 6,6)

=> Pourquoi la Torah utilise-t-elle le terme : "Sivlot" (סבלות) pour désigner "les souffrances", et non pas le terme plus courant : "avoda kassa" (un travail difficile)?

Le terme : "Sivlot" (סבלות), que l’on traduit par : "les souffrances", peut aussi être rapproché du terme "Sovel" (סובל) qui signifie “supporter, tolérer”, mais également de : savlanout (סבלנות - patience).

Le Tiférét Shlomo explique :
La Torah nous enseigne la raison principale pour laquelle les juifs ont été libérés d'Egypte.
C'est parce que les juifs, même réduits à l'esclavage et sous la douleur, ils n'ont jamais remis en question l'intervention d'Hachem.
Ils n'ont jamais questionné : "Pourquoi souffrons-nous plus que les autres nations du monde?" ...
Pendant toute la durée de leur séjour en Egypte, les juifs ont accepté le décret d'Hachem avec amour, car si c'est bon à Ses yeux, alors c'est bon à nos yeux.

C'est le sens du verset : "Moché alla parmi ses frères et fut témoin de leurs souffrances (בְּסִבְלֹתָם - bésivlotam)" (Chémot 2,11).
Moché a vu par son esprit saint (roua'h akodech) que les juifs avaient la qualité de : savlanout (סבלנות - patience), le fait d'accepter le décret d'Hachem.
Ils acceptaient tout avec amour.
Grâce au fait de ne pas remettre en question Hachem (même sous d'atroces souffrances), ils ont mérité d'être libérés d'Egypte.

=> C'est cette émouna en Hachem quelques soient les situations qui amènera notre guéoula.
Vivre en tant que juif c'est avoir le bon regard sur notre présent, et notre demain.
C'est être confiant et joyeux car tout est sous contrôle pour notre bien par papa Hachem.

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-> La guémara (Taanit 25a) rapporte que rabbi 'Hanina ben Dossa était dans une pauvreté extrême.
Sa femme lui a demandé : "Pendant combien de temps allons-nous souffrir dans ce monde?"
Il a demandé : "Que pouvons-nous faire?"
Elle lui a répondu : "Prie le Ciel de nous donner quelque chose!"
Rabbi 'Hanina ben Dossa a prié et une main est apparue et lui a donné un pied en or d'une table en or.
Il a dit à sa femme : "j'ai vu dans mes rêves que dans le futur les tsadikim auront 4 pieds à leur table, mais notre table n'en aura que 3" [en raison du fait qu'un des pieds de leur récompense future leur a déjà été donné dans ce monde].
Sa femme lui a demandé : "Est-ce que tu veux que tout le monde aura un table complète, tandis que nous mangerons à une table manquante [d'un pied]?"
Il a répondu : "Que pouvons-nous faire?"
Elle lui a dit : "Prie Hachem pour qu'il reprenne le pied".
Il pria, et le Ciel reprit le pied en or.
[la reprise du pied est un miracle plus grand que son don]

Le 'Hatam Sofer explique que les 4 pieds de la table en or du monde à venir font allusion à la récompense pour les 4 actions principales que les juifs font pendant leur vie.
Il s'agit de : la Torah, la prière, la bonté ('hessed) et de la "savlanout" (le fait d'accepter les difficultés de la vie avec la croyance que tout est pour le bien).

Puisqu'ils voulaient être libérés de la pauvreté, c'est qu'ils n'acceptaient pas les difficultés de la vie, ils ont alors perdu un pied : celui qui symbolise la "savlanout".
Lorsqu'ils ont réalisé cela, ils sont revenus à un état de "sovél", d'acceptation du décret d'Hachem et ils ont rendu le pied pour leur monde à venir.

-> Le 'Hatam Sofer enseigne également qu'à l'époque de Mordé'haï et Esther, Mordé'haï a cherché à sauver le peuple juif par la prière, et Esther a cherché à le sauver par un optimisme joyeux : par la croyance que tout ce que fait Hachem est pour le bien.
Et il s'est avéré que l'approche d'Esther a été le facteur principal du sauvetage des juifs, car : "une acceptation de sa situation vaut plus que de nombreuses prières".

=> L'acceptation des difficultés de notre vie est la clé pour en obtenir une libération personnelle par Hachem, mais c'est également un pied en or qui nous accompagnera éternellement dans notre monde à venir.
[si nous souhaitons l'avoir en bon état, nous devons y accorder autant d'importance, d'attentions, que les 3 autres "connus" : la Torah, la prière, la bonté.]

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-> "Je ferai une distinction (pédout - פדת) entre Mon peuple et ton peuple" (Vaéra 8,19)

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Le mot "pédout" (פְדֻת - distinction, séparation), aurait du s’écrire פדות avec un Vav. Il est composé de 4 lettres qui forment quatre mot qui marquent la différence entre le Peuple d’Israel et les nations :
- Pé, la bouche, seul Israel qui a reçu la Torah peut sanctifier sa bouche grâce aux Divrei Torah,
- Dalet, c’est le Dalet de E’had, seul Israel est appelé "Goy E’had" (le peuple unique) tandis que les nations sont appelées "Goy A’her" (le peuple autre), car les âmes d’Israel viennent du monde de l’Atsilout qui est le monde de l’unité. Tandis que celle des nations viennent du monde de la séparation où elles sont "autre" l’une à l’autre.
- le Vav, c’est l’arbre de la vie (la Tiféret), source de la Torah et de la pluie de la résurrection des morts,
- enfin le Tav, comme le dit le Zohar, qui est la Torah. C’est pour ça qu’on dessine sur le front des Tsadikim un Vav avant le jugement céleste.
On comprend ainsi pourquoi le Vav est lu mais non écrit, c’est parce qu’il ne sera visible qu’à la résurrection des morts.

Une autre raison pour laquelle le mot Pédout est écrit sans son Vav (juste פדת), est pour montrer que la Guéoula d’Egypte ne peut être complète tant que le décret des autres exils perdure.
Comme Hashem l’a dit à Moché : "Je suis qui je suis" = Je suis avec eux dans cet exil comme je suis avec eux dans les exils à venir. Et c’est seulement avec Machia’h quand Hachem nous délivrera définitivement que la délivrance, Pédout sera complète.

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-> "Je ferai une distinction entre Mon peuple et ton peuple, [c'est] demain (לְמָחָר - léma'har) qu'aura lieu ce signe" (Vaéra 8,19)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Le mot "ma'har" (demain - מָחָר) a les même lettres que réma’h (valeur numérique 248 des mitsvot positives) et que Ra’hem (miséricorde en hébreu et amour en araméen, voir Dévarim 10:18). C’est parce que les Béné Israel ont l’obligation d’accomplir ces 248 mitsvot mais ne peuvent pas toutes les faire chacun séparément, et c’est grâce à l’amour qu’ils ont les uns pour les autres qu’ils peuvent profiter les uns des mitsvot des autres pour se parfaire.
C’est ce que Moché voulait dire, la guéoula viendra des mitsvot qu’ils allaient bientôt recevoir au mont Sinai et de l’amour qu’ils avaient entre eux.

Le mot "ma'har" (demain - מָחָר) a les même lettres que réma’h qui est valeur numérique 248 des mitsvot positives, mais qui veut aussi dire "une lance", c’est la lance que Pin’has a pris dans sa main pour tuer Zimri et Kozbi.
Le Zohar nous enseigne que c’est justement le mérite de ces 248 mots du Shéma Israël qu’il a pris avec lui pour sanctifier le nom d’Hachem.
L’importance des mots du Shéma nous est aussi enseigné à propos du Kriat Shéma Al Hamita (le Shéma Israël d’avant d’aller dormir), au moment ou l’âme va connaitre 1/60e de la mort est s’exploser aux forces du mal, ce Kriat Shéma est appelé un glaive pour les tuer.
C’est encore un aspect de ce Moshé veut dire aux Béné Israel, qu’ils doivent avoir ce mérite des 248 mots du Shéma pour mériter la Guéoula.

-> Le Ben Ich 'Haï (Halakhot - chana 1) écrit également sur le Shéma Israël :
Même si de par la Torah la mitsva du Kriat Shéma est d’une fois le matin et une fois le soir. Nos Sages en ont instaurées 2 autres. Celle d’avant d’aller dormir et celle du début de la Téfila du matin pendant les korbanot.
Et leur ordre d’importance croissante est celui-ci : d’abord le Shéma d’avant aller dormir, puis celui du soir, puis celui des korbanot et le plus important celui du matin.

Ils sont liés tous les quatre et servent tous au même but qui est l’union des sphères supérieures.
Et n’allez pas croire que celui avant d’aller dormir ne sert qu’à se protéger des forces du mal. Il permet d’entretenir la lumière pendant la 2e partie de la nuit (c’est pour cela qu’il faut le faire avant ‘Hatsot, même si on va dormir plus tard).
Celui des korbanot sert à préparer la descente des lumières si grandes que le Shéma du matin ne peut les descendre en une seule fois.
Il faut donc faire attention à bien faire les quatre, en prononçant très clairement chacun des 248 mots.

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-> A propos de la Plaie des «Bêtes Sauvages» (Arov עָרבֹ ), Hachem s’adressa à Pharaon, par l’intermédiaire de Moché, dans les termes suivants : "Je ferai une séparation salutaire פְדֻת (Pédout) entre Mon Peuple et le tien; c’est à demain לְמָחָר qu’est réservé ce prodige הָאֹת הַזהֶּ " (Vaéra 8,19).
=> Quel est le sens du terme פְדֻת (Pédout)?

D’après Rachi, il a le sens de séparation : "Qui opérera une distinction שֶׁיבַּדְ יִּל ‘entre Mon Peuple et ton peuple’".

[Outre la séparation qu’opéra Hachem entre la terre de Gochen et le reste de l’Egypte, Hachem fit une seconde distinction en dehors de la terre de Gochen : lorsqu’un Hébreu et un égyptien se tenaient côte à côte, les bêtes sauvages s’attaquaient au non Juif et épargnaient le Juif - Ohr ha'Haïm haKadoch].

Plusieurs allusions sont contenues dans le terme פְדֻת (Pédout). On peut en citer deux :
1°/ Chaque Plaie avait un double effet : celui de frapper les égyptiens et celui de soigner les
souffrances des Béné Israël.
Ainsi, le terme פְדֻת (Pédout) signifie-t-il "délivrance" pour les Juifs, mais lu de gauche à droite תדף (Tadaf), il signifie "chasser" pour les Egyptiens, comme il ressort du verset : "Lorsqu’Il chassera (לַהֲדֹף - lahadof) tous tes ennemis de devant toi" (Vaét'hanan 6,19).
C’est là le sens de la distinction : "Je ferai une séparation (פְדֻת - Pédout) entre Mon Peuple (une délivrance) et le tien (une désintégration)".
[Déguel Ma’hané Efraïm]

2°/ Le terme פְדֻת (Pédout), écrit tel qu’on le lit פְּדוּת, se décompose en : פת דו (Do Pat – deux "Pains"), en allusion à la Torah Ecrite et à la Torah Orale, comparées toutes deux au "pain", car elles rassasient les âmes de ceux qui les étudient.
C’est la distinction qu’opéra Hachem entre Israël et les Nations, au lendemain de la Sortie d’Egypte, lors du don de la Torah : "C’est à demain (léma'har - לְמָחָר) qu’est réservé ce prodige (aot azé - הָאֹת הַזהֶּ)".
[Ben Ich 'Haï]

-> Le Baal Hatourim relève que le terme פְדֻת (Pédout) n’est employé que 3 fois dans le Tana'h : une première fois dans notre verset, une seconde fois dans le Téhilim (111,9) : "Il envoya une Délivrance (פְּדוּת) à Son Peuple, promulgua pour toujours Son Alliance ; Son Nom est Saint et Redoutable" et une troisième fois dans le Téhilim (130,7) : "Qu’Israël mette Son attente en Hachem, car chez Hachem domine la Bonté et abonde la Délivrance (véarbé imo pédout - וְהַרְבֵּה עִמּוֹ פְדוּת)".
Ainsi, note-t-il que le terme פְדֻת (Pédout) de notre verset est écrit sans la lettre "Vav" (ו), car la délivrance qu’il désigne n’est relative qu’à la Plaie des "Bêtes Sauvages" [cette "séparation salutaire" n’ayant pas conduit à mettre fin à l’Exil d’Egypte, est imparfaite à l’image de l’imperfection du mot פְדֻת ].

Le terme פְּדוּת du premier verset de Téhilim cité fait référence à la Délivrance d’Egypte qui fut une Délivrance parfaite (d’où la présence du "Vav" - ו), car elle permit aux Bné Israël de quitter franchement leur Terre d’Exil et de se libérer du joug de leurs ennemis.
Cependant, étant une Délivrance non définitive, car elle fut suivie d’autres Exils (Babel, Perse, Grèce et Edom), ce n’est que le troisième terme פְדֻת , du second verset de Téhilim cité, qui fait allusion à la Délivrance finale.
C’est pour cela que celui-ci est précédé du terme הַרְבֵּה (arbé - beaucoup) pour indiquer une supériorité de la Délivrance messianique sur la Délivrance d’Egypte.

-> Rabbénou Bé’hayé élabore un commentaire similaire à celui du Baal Hatourim, mais quelque peu différent :
Le terme פְדֻת (Pédout) de notre verset désigne la Délivrance d’Egypte qui fut incomplète car suivie d’autres Exils (d’où l’absence de la lettre "Vav" - ו), tandis que le terme פְּדוּת du premier verset de Téhilim cité ("Il enverra une Délivrance פְּדוּת à Son Peuple") fait référence à la Délivrance finale qui ne sera suivant d’aucun autre Exil (d’où la présence du "Vav" - ו).
=> Pourquoi la présence de la lettre "Vav" (ו) indique-t-elle la Délivrance messianique?

Rachi enseigne sur le verset : "Et Je me souviendrai de Mon Alliance avec Yaakov (יעֲַקובֹ)" (Bé'houkotaï 26,42) : "[Le nom Yaakov] est écrit [dans tout le Tanakh] cinq fois avec un ‘Vav’ et Eliyahou (אֵלִיָּהוּ) [est écrit cinq fois] sans cette Lettre [soit Eliya אֵלִיָּה ].
Yaakov a reçu en gage d’Eliyahou une des Lettres de son nom, comme garantie qu’il viendra annoncer la Délivrance de ses enfants». Ainsi, la "Vav" (ו) est bien celle qui désigne la Délivrance finale (à noter que "cinq Vav" fait allusion aux dernières lettres ו־ה du Nom de D. (יהוה), qui seront élevées au rang des premières lettres י־ה, lors de la guéoula).
[selon la guémara (Ména'hot 29b) : "Avec le nom [Youd-Hé], Hachem fonda le monde" = avec ces 2 lettres notre monde fut créé" => les 2 autres (ו־ה) renvoient au monde à Venir. ]

=> La lettre "Vav" (ו) sera donc dévoilée à la venue du machia’h, comme semble l’indiquer notre verset : "Je ferai [pour l’instant] une Délivrance (פְדֻת) ; [mais] c’est demain (léma'har - לְמָחָר) [lors de la Guéoula] qu’est réservée cette lettre [aot azé - הָאֹת הַזהֶּ] (la lettre Vav)".
[Chla haKadoch]

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-> "Je placerai une distinction entre Mon peuple et ton peuple. Demain il y aura ce signe" (Vaéra 8,19)

Le terme Pédout (distinction - פדות) signifie aussi "délivrance". Dans ce verset, il est écrit פדת ,en écriture manquante, sans la lettre Vav (ו).
Les lettres פת qui se trouvent aux extrémités de ce mot et font la valeur numérique de 480, évoquent l'aspect des forces du mal qui se nomme (Li-lit - לילית) de valeur numérique 480.
Mais la lettre ד de פדת vient les disloquer . En effet, tant que le mal est présent, la Royauté Divine est voilée. Mais lorsque la Royauté Divine se dévoile, le mal disparaît. Or, la Royauté Divine est indiquée par la lettre ה, dernière lettre du Nom Divin. Cette lettre est formée d'un ד et d'un petit ו. A présent, la Royauté Divine ne s'était pas encore manifestée en Egypte et ne pouvait être représentée qu'en partie, uniquement par le ד.
Mais par la délivrance finale d'Egypte (qui se dit פדות), la Royauté Divine sera alors complète. La lettre ו pourra alors s'ajouter au ד pour former la totalité du ה. Alors, les forces du mal (פת) pourront être totalement disloquées.
Même si à présent, "Je placerai une distinction (פדת)", est écrit sans ו ,car la Royauté Divine n'est pas encore complète. Malgré tout, "demain il y aura ce signe (ot - אות)", qui peut aussi se traduire par "cette lettre (אות)".

=> Cette lettre ו qui manque encore pour compléter la lettre ה apparaîtra demain, c'est à dire prochainement, quand la délivrance (פדות) sera complète. Seulement alors, la Royauté Divine (la lettre ה) se révélera de façon complète (composée du ד et du ו de פדות),ce qui mènera à la dislocation totale du mal (en allusion par les lettres פת aux extrémités de פדות).
[Dvach Lefi]