+ Yom Kippour - le pouvoir de prendre sur soi une petite résolution qu'on tiendra dans le temps :
-> Nos Sages considèrent Yom Kippour comme le plus grand jour de la nation juive (guémara Taanit 26b).
Il est également appelé : le plus grand cadeau de la nation juive (Tana déBé Eliyahou rabba 1).
=> Essayons de comprendre le caractère unique de Yom Kippour. Après tout, la téchouva peut être pratiquée tout au long de l'année. Qu'est-ce qui rend Yom Kippour si spécial?
-> Le verset (A'haré Mot 16,30) décrit Yom Kippour comme un jour qui apporte la tahara (la pureté) : "Car en ce jour, Il fera l'expiation pour vous afin de vous purifier ; de tous vos péchés devant Hachem... purifiez-vous".
Qu'est-ce que cette pureté et quel est son rapport avec Yom Kippour, le jour du repentir et de l'obtention du pardon d'Hachem?
Lorsqu'il est question de téchouva dans la Torah, c'est dans le contexte de l'obtention du pardon d'Hachem, mais le mot "pureté" n'est jamais mentionné. Pourquoi la pureté est-elle soulignée en relation avec Yom Kippour?
De plus, il est difficile de comprendre pourquoi le verset déclare qu'Hachem nous purifiera et nous ordonne ensuite de nous purifier nous-mêmes. Quelle que soit la référence à cette pureté, le commandement de le faire devrait certainement venir avant qu'Hachem ne le fasse pour nous.
-> Nous pouvons déduire les réponses à ces questions à partir des mots du Ram'hal (Déré'h Hachem 4,5) et du Maharal. Ils affirment que l'ordre est inversé parce que le jour même de Yom Kippour possède un degré exceptionnel de sainteté, qui a pour effet d'attirer les gens vers Hachem.
Cet attrait supplémentaire pour la spiritualité facilite l'accomplissement de la téchouva et rend la téchouva plus acceptable.
Pourquoi la téchouva est-elle plus acceptable à Yom Kippour?
La guémara (Yoma 86a) nous dit que la téchouva pour ne pas avoir accompli un commandement positif peut être faite tout au long de l'année. Cependant, la téchouva pour avoir désobéi à des commandements négatifs n'est pas acceptée avant le jour de Yom Kippour.
Le Maharal explique qu'à proprement parler, la personne n'a rien fait de mal lorsqu'elle a transgressé un commandement positif, elle a simplement omis de faire quelque chose qu'elle était tenue de faire. Par conséquent, aucun esprit d'impureté ne s'accroche à elle, et seule la téchouva peut corriger son manquement.
En revanche, les violations de commandements négatifs font que la saleté de la faute s'accroche au fauteur, et la téchouva seule ne l'enlève pas.
Il est vrai que la téchouva efface la faute, mais le nettoyage de la saleté nécessite Yom Kippour. À Yom Kippour, le fauteur est attiré par Hachem et s'accroche à Lui, et cet accrochage nettoie et purifie la souillure de la faute. C'est la pureté unique, une fois par an, que seul Yom Kippour offre.
-> Le Beit haLévi (Drach 15) nous montre un aspect supplémentaire de cette purification.
Il écrit que l'acte de fauter donne lieu à un désir de répéter sa faute (comme le disent nos Sages (Pirké Avot 4,2), "La faute engendre la faute"). Même après s'être repenti, une personne peut encore avoir le désir de fauter. Il devra lutter de toutes ses forces pour s'empêcher de retomber dans la faute.
Cependant, l'attachement de Yom Kippour à Hachem et l'éclat intense de la sainteté d'Hachem ont l'effet remarquable de supprimer le désir de fauter à nouveau qui a été créé par la faute précédente.
Yom Kippour est une occasion extraordinaire! Au lieu de lutter tout au long de l'année pour surmonter un désir dont nous voulons tellement nous débarrasser, nous pouvons littéralement nous en libérer en un jour, grâce au processus de purification qui n'existe qu'à Yom Kippour.
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-> En gardant cela à l'esprit, nous pouvons essayer de comprendre le conseil bien connu du rav Israël Salanter à ceux qui n'ont pas réussi à respecter leurs kabalot (résolutions de se changer).
Il conseille de n'entreprendre qu'une seule petite kabala. Il faut avoir la ferme intention (avec un plan et dans la mesure de ses capacités) de s'y tenir en permanence, car sans cela, la téchouva n'est pas authentique.
Le rav Salanter dit : "Même si cela semble être un acte minuscule comparé à la lourde charge des fautes de quelqu'un, si cette petite kabala (résolution) est le mieux que l'on puisse faire, c'est néanmoins un niveau de téchouva authentique. Cette téchouva a le mérite d'aider l'individu dans ses tâches spirituelles et le sauve de la difficulté et de la souffrance."
-> Mais de quelle sorte de téchouva s'agit-il?
Regardons les choses en face : la grande majorité des fautes d'une personne restent en place. En réalité, c'est comme nous l'avons expliqué : la pureté de Yom Kippour vient vraiment d'Hachem. Notre tâche consiste à veiller à ce que nos fautes n'agissent pas comme une barrière, empêchant l'éclat de la pureté de se manifester.
Si nous parvenons à faire la plus petite brèche dans l'épais mur de nos fautes (ex: la petite résolution que nous tiendrons coûte que coûte), l'éclat impressionnant de la pureté pénètre à l'intérieur, jaillit et nous incite à continuer.
En fin de compte, nous pouvons parvenir à une téchouva complète pour tous nos manquements. Tout cela vient d'un petit commencement qui est certainement à notre portée!
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-> Le rav Its'hak Zilberstein note qu'il connaissait un homme qui faisait des résolutions bien intentionnés qui ne menaient nulle part. Il n'arrivait pas à les maintenir et, inévitablement, il revenait à ses anciennes habitudes. Une année, cependant, il s'est dit : "Je dois faire une sorte de résolution à laquelle je pourrai me tenir!"
Jouant la carte de la sécurité, il décida d'entreprendre la résolution, certes modeste, de dire "Modé Ani" le matin en se concentrant.
Et voilà que cette minuscule kabbale ne s'est pas seulement révélée être quelque chose qu'il pouvait maintenir, mais elle a commencé à changer toute sa journée. À partir d'un départ positif tôt le matin, cet homme s'est transformé de bien des façons.
Lentement, prudemment, il s'est lancé dans des défis spirituels plus ambitieux, et il a fini par se construire d'une manière qu'il n'avait jamais imaginée.
On ne sait jamais ce qu'une résolution (même toute petite) peut faire.