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"Je suis Hachem, ton D., qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison d'esclavage" (Yitro 20,2)

-> Le midrach rabba déclare : "Je suis Hachem, ton D. Je vous ai fait sortir d'Egypte à condition que vous acceptiez Ma Dignité sur vous".

-> Le Sfat Emet dit que nous voyons ici que la sortie d'Egypte dépendait de notre acceptation de la domination d'Hachem sur nous. Lorsque nous avons accepté Sa royauté, nous avons reçu le pouvoir de quitter l'Egypte.

Nos Sages (Pirké Avot 7,2) disent : "On n'est un homme libre que si l'on est immergé dans la Torah".
La liberté que nous avons reçue lorsque nous avons quitté l'Egypte s'éveille chez une personne lorsqu'elle fait des efforts dans la Torah et accepte le joug du Ciel.

C'est pourquoi, lorsque nous disons la lecture du Shéma, après avoir accepté le joug de la Torah et des mitsvot, nous parlons de la sortie d'Egypte.
De même, nos Sages (Pirké Avot 3,5) disent : "Lorsque quelqu'un accepte le joug de la Torah, le joug du gouvernement et celui de gagner sa vie lui sont enlevés", car il devient un homme véritablement libre.

"Yitro dit : "Béni soit Hachem, qui vous a sauvés de la main de l'Egypte et de la main de Pharaon, qui a sauvé le peuple de dessous la main des égyptiens" (Yitro 18,10)

-> Le Tiféret Shlomo note que le peuple juif a certainement beaucoup loué Hachem après avoir été sauvé et avoir quitté l'Egypte, mais leurs louanges et leurs expressions de remerciement ne sont pas consignées dans la Torah.
Qu'y a-t-il de si spécial dans les louanges de Yitro pour qu'elles méritent d'être écrites dans la Torah?

Il explique que ce n'est pas grand-chose pour quelqu'un de prier pour lui-même ou d'être heureux lorsqu'il réussit. Il est beaucoup plus impressionnant que quelqu'un fasse une prière pour son prochain et se réjouisse de la réussite de ce dernier.
Si quelqu'un loue, remercie Hachem pour le succès de son prochain, c'est vraiment remarquable.

Lorsque le peuple juif a loué Hachem après avoir quitté l'Egypte, il l'a loué pour quelque chose qui lui était arrivé. Ce n'est pas si extraordinaire.
Mais lorsque Yitro a loué Hachem, il l'a glorifié pour avoir sauvé le peuple d'Israël, et non pour sa délivrance personnelle. Même s'il n'a pas participé au miracle, il était heureux pour le peuple juif.
Si quelqu'un remercie Hachem d'avoir sauvé quelqu'un d'autre, comme l'a fait Yitro, c'est vraiment impressionnant et digne d'être écrit dans la Torah.

-> b'h, voir également : Yitro - Se réjouir d'autrui, c'est amener sur soi les bénédictions : https://todahm.com/2023/04/13/se-rejouir-dautrui-cest-amener-sur-soi-les-benedictions

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-> "Yitro dit : "Béni soit Hachem (barou'h Hachem) qui vous a sauvés de la main de l’Egypte et de la main de Pharaon." " (Yitro 18,10)

-> "On a enseigné au nom de Rav Papias : "C’est une honte pour Moché et les soixante myriades (les 600 000 juifs qui étaient avec lui) de ne pas avoir béni (Hachem) avant que Yitro ne vienne et qu’il dise : 'Béni soit Hachem' (barou'h Hachem)"" (guémara Sanhédrin 94a).

-> Le Ktav Sofer s’étonne de ce commentaire : il est, en effet, explicitement écrit dans la Torah que Moché et les Bné Israël chantèrent un cantique sur la mer Rouge. Dès lors, en quoi le fait de ne pas mentionner l’expression "Béni soit Hachem" était-il important, et en quoi cela constitue-t-il une honte?

Pour y répondre, il rapporte le commentaire de Rachi (Yitro 18,9) : "vayi'had Yitro" = cela signifie que la nouvelle a causé que : "Yitro se réjouit" ou bien "Yitro frisonna" (vayi'had fait allusion à 'hidoudim = frisson) = "sa chair se couvrit de rides/frisson, par la peine de la perte de l’Egypte (suite à la mer Rouge qui a noyé les égyptiens)." [Yitro avait été un des 3 principaux conseillers de Pharaon, il avait donc un attachement avec l'Egypte]
Néanmoins, explique le Ktav Sofer, il se réjouit de la délivrance d’Hachem et il dit : "Béni soit Hachem qui vous a sauvés" (barou'h Hachem acher itsil ét'hem - Yitro 18,10).

Pour reprendre les mots du Ktav Sofer :
"Bien que Yitro eût de la peine pour les égyptiens, il comprit qu’Hachem ne commettait pas d’injustice et que tout ce qu’Il faisait, était pour le bien. C’est pourquoi il se réjouit de ce malheur de l’Egypte et il loua Hachem pour cela.
Or, c’est ce que nos Sages nous ont ordonné : "De même que l’on prononce une bénédiction sur le bien, on en prononce une sur le mal, afin de l’accepter dans la joie."

C’est ce que fit Yitro après que Moché lui eut raconté et que sa chair se rida tout entière. Il se ressaisit et dit : "Béni soit Hachem qui vous a sauvés".
Jusqu’alors, on ne retrouva pas chez les Bné Israël une telle attitude qui constitue à louer Hachem sur le malheur et pas seulement sur le bien.
Certes, ils Le remercièrent et Le louèrent pour le bien qu’Il leur avait fait en les faisant sortir d’Egypte et en fendant pour eux la mer Rouge. Néanmoins, sur l’esclavage en Egypte et les autres souffrances, ils ne
bénirent pas Hachem.
C’est le sens des paroles de nos Sages : "C’est une honte pour Moché et les 60 myriades (les 600 000 juifs) de ne pas avoir béni (Hachem) avant que Yitro ne vienne et qu’il dise : "Béni soit Hachem.""

Servir Hachem avec le feu du zèle, nous fait mériter Sa révélation

+ Servir Hachem avec le feu du zèle, nous fait mériter Sa révélation :

"Le mont Sinaï entier fumait parce qu'Hachem était descendu sur lui dans le feu, et sa fumée montait comme la fumée d'une fournaise, et toute la montagne tremblait énormément" (Yitro 19,18)

Il est écrit : "car Hachem, ton D., est un feu dévorant" (Vaét'hanan 4,24).
Le séfer Beit Aharon explique, au nom de son père, le rav Osher de Stolin que ce verset fait référence au "feu du peuple juif", dont nous faisons preuve lorsque nous servons Hachem avec passion.

De même, lorsque le verset dit qu'Hachem "est descendu avec le feu", cela signifie qu'Hachem s'est révélé à travers le feu créé par les personnes qui Le servent avec un cœur ardent et une passion brûlante pour la Torah, la prière et les mitsvot.

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-> Il est écrit : "donnons de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35).
D'une certaine façon, lorsque notre relation avec Hachem est avec un feu ardent (ex: zèle, joie, fierté de faire Sa volonté), alors cela illumine Hachem d'un feu ardent, et Sa Présence nous est alors davantage révélée.
[de nombreuses personnes attendent une révélation du divin, avant d'être convaincus de suivre Sa volonté, mais la réalité est inverse : naassé = commence par agir pour Hachem avec pleins de bons sentiments, et alors nichma = ton "toi" intérieur entendra le divin. ]
Plus nous investissons notre cœur pour Hachem, plus notre cœur est ressent et est lié avec Hachem.

Aimer Hachem = ne pas agir avec Lui comme si c’était un étranger

+ Aimer Hachem = ne pas agir avec Lui comme si c'était un étranger :

"Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi" (Yitro 20,3)

-> Le roi David dit : "Tu n'auras pas de dieu étranger et tu ne te prosterneras pas devant un dieu du dehors" (lo yiyé bé'ha el zal, vélo tista'havé lé'el né'har - Téhilim 81,10).
Le rabbi Mendel de Kotzk demande pourquoi est-il nécessaire que David dise cela. La Torah ne dit-elle pas clairement que nous ne devons pas avoir de dieux étrangers?

Il répond que le verset dans Téhilim doit être lu différemment. Il doit être lu comme suit : "Hachem ne doit pas être un étranger pour vous".

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[l'essentiel pour un juif(ve) est de mettre des sentiments permettant d'entretenir une relation d'amour et de proximité avec Hachem (toute action même stupide (dans le cadre de la loi juive), est bonne pour cela!).
En effet, on peut très bien réaliser machinalement toutes les mitsvot, étudier de nombreuses heures la Torah, mais être froid et distant avec Hachem.
Est-ce que Hachem est tout proche de moi (dans mon cœur battant d'amour, de reconnaissance pour Lui), est-ce que je parle souvent avec Lui depuis mon intériorité (même pour des choses toute petite), ou bien mes lèvres bougent et mon cœur est pris par d'autres choses (plus importante?!) ?
Plus largement, qui est Hachem pour nous et quel relation de proximité souhaite-t-on nous développer avec Lui dans ce monde?
Oui c'est difficile (le yétser ara est là pour nous compliquer la tâche), mais après notre mort, il ne nous sera plus possible de muscler cet amour car la Vérité Divine sera totalement flagrante (l'amour se développant par l'effort [émotionnel, physique] pour autrui).

N'oublions pas que la première et la dernière lettre de la Torah forme le mot : "lev" (coeur), car le principal pour Hachem c'est qu'on agisse dans ce monde pour qu'Il puisse être le plus possible présent dans notre cœur, et non étranger (extérieur). ]

En énumérant les 7 noms de Yitro, Rachi (Yitro 18,1) cite l'explication du midrach selon laquelle le nom יתרו (Yitro) est né de l'ajout de la lettre "vav" à son nom יתר (yéter) pour évoquer sa conversion.

Le Imré Emet note qu'il y a 4 personnes mentionnées dans la Torah dont l'élévation a été marquée par l'ajout d'une seule lettre à leur nom : Avraham et Sarah ont chacun gagné un "hé" (Béréchit 17,5 & 15).
Yéhochoua a gagné un "youd" (Bamidbar 13,16) et Yitro a gagné un vav.
Ensemble, elles constituent les 4 lettres du Nom Divin (יהוה).

Yitro entendit tout ce que Hachem fit pour Moché et pour Israël

"Yitro, prêtre de Midyan, beau-père de Moché, entendit tout ce que Hachem fit pour Moché et pour Israël, Sa nation" (Yitro 18,1)

-> Rachi déclare : "Qu'est-ce que Yitro a entendu qui l'a poussé à venir? Il a entendu parler de l'ouverture de la mer Rouge et de la guerre contre Amalek."

-> Le rav Bounim de Peshischa (cité dans Kol Mévasser - 'helek 1) demande que Yitro était un homme grand et sage qui avait essayé toutes les idoles du monde et était arrivé à la conclusion qu'Hachem était le vrai D.
Pourquoi a-t-il été particulièrement impressionné par ces deux miracles, par opposition aux autres miracles merveilleux accomplis par Hachem, tels que l'orchestration de la sortie d'Egypte, des 10 Plaies, ...
Selon l'opinion selon laquelle Yitro est venu après le don de la Torah (Avodah zara 24a et Zéva'him 116a), pourquoi a-t-il été plus impressionné par ces deux miracles que par le don de la Torah sur le mont Sinaï?

Le rav de Peshischa répond que Yitro a vu que la nation juive avait atteint un niveau élevé à la mer Rouge, comme il est dit qu'une servante à la mer a connu un niveau de prophétie plus élevé que Yé'hezkel ben Bouzi.
Cependant, presque immédiatement après, Amalek attaqua la nation. Il vit que les forces du mal étaient toujours capables d'influencer Amalek, même après avoir été témoin de si grands miracles, dont le monde entier était au courant.

Cela l'a conduit à la révélation que même après avoir été témoin de grands miracles, une personne a besoin d'un chef spirituel pour la guider sur le bon chemin. Il en conclut donc qu'il ne pouvait plus rester seul et qu'il devait aller voir Moché Rabénou et l'accepter comme son rabbi.

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-> Le Divré Shmouel de Slonim explique les mots de Rachi en disant que Yitro a vu que même après la grande révélation à la mer Rouge, l'attaque d'Amalek avait toujours un effet sur la nation et avait fait baisser leur niveau de émouna. Il comprit qu'il s'agissait là d'une manifestation des paroles de nos Sages (Soucca 52a) selon lesquelles lorsqu'une personne est plus grande que son prochain, son yétser ara est également plus grand.

Il en conclut donc que sa seule ligne de conduite possible pour combattre le yétser ara était d'accepter la Torah, car la Torah est la seule force suffisamment puissante pour servir d'antidote au yétser ara.
[selon nos Sages (Kidouchin 30b), Hachem nous informe : "J'ai créé le mauvais penchant, et j'ai créé la Torah pour qu'elle lui serve d'épice". ]

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-> Le Divré Shmouel explique ce que "Yitro a entendu" comme suit : Yisro "entendit", ce qui signifie qu'il comprenait maintenant qu'il n'avait pas rempli sa mission dans ce monde. Il s'est interrogé : Mon âme a-t-elle été envoyée dans ce monde uniquement pour jouir des plaisirs physiques et matériels? Bien sûr que non! Je dois avoir été envoyé ici pour accomplir quelque chose! Il réalisa qu'il avait été envoyé dans ce monde pour rectifier son âme, mais il ne savait pas comment le faire. C'est pourquoi il se dépêcha d'aller voir Moshé pour discuter de la manière de rectifier son âme.

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+ Tout le monde peut changer :

-> Le rav Tsvi Hirsch de Liska (séfer Ach Pri Tévoua) écrit que la Torah nous enseigne qu'une personne peut se transformer complètement d'un extrême à l'autre. Yitro était à l'origine un prêtre à Midyan. Il servait des idoles. Mais il est ensuite devenu le beau-père de Moché Rabénou.
C'est ce qui ressort également des mots "qu'Hachem a fait sortir Israël d'Egypte". Il s'agit d'une allusion au fait que chacun a la capacité de sortir des limites (le mot "Mitrayim" [Egypte] connote également "métsarimé, les limites) qui l'entourent. Lorsque Yitro s'en est rendu compte, il a quitté son passé et s'est rendu dans le désert pour apprendre la Torah.

-> Dans le même ordre d'idées, le rav Léchovitch explique le verset : "Qui peut sortir la pureté de l'impureté? Lo é'had. (Personne)" (Iyov 14,4).
Il explique que cela signifie qu'une personne peut se transformer d'impureté en pureté. Même une personne racha qui se trouve au niveau le plus bas peut changer et devenir un tsadik en un instant.
Il comprend les mots "lo é'had" comme signifiant que si une personne prend un moment pour décider qu'elle surmontera son passé et s'améliorera, et qu'elle déclare "lo!" (non !), elle ne poursuivra plus ses désirs, elle peut devenir une personne complètement changée.

-> De même, le rav Avraham de Slonim explique le verset : "Et vous serez pour Moi un royaume de Cohanim et un goy kadoch (une nation sainte)" (Yitro 19,6), pour signifier que même quelqu'un qui est tombé au niveau inférieur d'un "goy" a encore la capacité de changer et de s'améliorer et de devenir "kadoch".

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+ Une ségoula pour l'acceptation des prières :

-> Le midrach (Chémot rabba 27,4) déclare : "Et Yitro entendit". C'est ce qui est dit : "Hachem, ma puissance, ma force et mon refuge au jour de la détresse. C'est vers Toi que viendront les nations des extrémités de la terre" (Yirmiyahou 16,19).

Le séfer Agra déKalla explique le lien que fait le midrach entre les 2 versets (de Yitro et d Yirmiyahou) en affirmant que le verset qui dit que Yitro a entendu nous enseigne la manière de prier dans les moments difficiles.
Nous sommes censés apprendre que même lorsque nous sommes indignes d'être sauvés, Hachem entend toujours nos prières. Malgré notre condition inférieure, nous pouvons nous tourner vers Hachem et dire : "Tu es ma puissance, ma force et mon refuge au jour de la détresse. C'est vers Toi que viendront les nations des extrémités de la terre".
Lorsqu'une personne se tourne vers Hachem avec une telle prière, ses paroles seront acceptées. Peu importe qui est la personne. Ses prières sont dignes d'être acceptés.

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-> Le Mé haChiloa'h demande pourquoi toute l'histoire de la réception de la Torah commence par l'histoire personnelle d'un converti (Yitro).
Il répond : Cela nous enseigne que si une personne veut recevoir et accepter les paroles de la Torah, elle doit faire des sacrifices pour Hachem avec beaucoup de courage. Elle doit changer et se transformer, tout comme le fait un converti lorsqu'il rejoint une nouvelle nation avec laquelle il n'avait aucun lien auparavant.
Lorsqu'un converti fait cela, il laisse derrière lui ses parents et toute sa famille, son seul désir étant de sacrifier tout ce qu'il a pour avoir l'opportunité de vivre sous les ailes de la Chékhina.
Lorsqu'une personne se sacrifie de cette manière, elle est en mesure de recevoir la Torah d'Hachem.

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+ Vivre avec la émouna péchouta :

-> Rachi déclare : "Qu'est-ce que Yitro a entendu qui l'a fait venir? Il a entendu parler de la division de la mer Rouge et la guerre contre Amalek.

-> Le Sefer Divré Israël explique que, comme le dit Rachi (Béchala'h 14,15), l'ouverture de la mer Rouge s'est produite au mérite de la émouna du peuple juif. D'autre part, la guerre avec Amalek a commencé à cause d'un manque d'émouna. (comme nous le voyons dans les versets, immédiatement après que le peuple se soit demandé si Hachem était avec eux (v.17,7), Amalek est venu se battre avec eux).

Lorsque Yitro entendit parler du pouvoir de la émouna et des conséquences néfastes d'un manque de émouna, il abandonna toutes ses recherches sur d'autres sagesses et analyses scientifiques du monde et choisit de croire fidèlement en Hachem et de lui faire confiance.
C'est ce qui l'a amené à se rendre dans le désert pour rejoindre le peuple juif.

-> Nous pouvons en tirer la leçon qu'il faut suivre Hachem avec une émouna péchouta, une émouna sans faille (en se reposant en toute simplicité en Hachem), plutôt que de Le tester ou d'essayer de prouver les choses par soi-même.
[on a tendance à se croire plus malin qu'Hachem, en Lui donner presque des conseils sur ce qu'Il devrait faire. Mais nous devons accepter que dans ce monde nous ne pouvons pas Le comprendre Ses pensées, mais qu'Il peut tout, qu'Il aime tout juif infiniment, et qu'Il fait tout pour notre bien ultime. ]

A ce sujet, la Mékhilta (Yitro 1) rapporte que rabbi Eliezer Hamodaï dit : "Lorsque Moché demanda à Yitro de lui donner sa fille, Tsipora, comme épouse, Yitro lui dit : "Accepte sur toi une chose que je te demande, et je te la donnerai."
Moché demanda quelle était cette demande, et Yitro répondit : "Ton fils premier-né doit être livré au service des idoles. Tout ce qui suivra pourra être sanctifié pour servir Hachem. "
Moché accepta cette demande et jura de la respecter.

Le 'Hidouché Harim demande comment nous pouvons comprendre ce midrach. Comment Moché Rabénou a-t-il pu accepter de livrer son fils premier-né à l'adoration d'une idole? De plus, le midrach (Chémot rabba 1,32) indique que Yitro avait déjà abandonné le culte des idoles et qu'il avait été excommunié par sa communauté pour cela, ce qui explique pourquoi les bergers repoussaient ses filles du puits. S'il avait déjà reconnu la fausseté de l'adoration des idoles, pourquoi demanderait-il à Moché de faire faire une telle chose à l'un de ses fils?

Il répond que ce midrach ne peut être pris au pied de la lettre. Il explique que Rachi dit que Yitro avait adoré toutes les idoles du monde. Il les a toutes essayées et a personnellement testé chacune d'entre elles avant de conclure qu'elles étaient toutes sans valeur. En arrivant à cette conclusion basée sur la recherche, il savait qu'il ne devait servir qu'Hachem.
C'est ce qu'il demanda à Moché, d'élever son fils premier-né de cette manière afin de lui permettre de se prouver qu'Hachem est le seul vrai pouvoir en faisant des recherches sur les autres dieux et en voyant à quel point ils sont inutiles, plutôt que d'avoir simplement la émouna péchouta sans faire ses propres recherches.
Il pensait que c'était la meilleure façon de parvenir à une croyance solide en Hachem.

Ainsi, lorsque Yitro dit que le premier fils doit être mis de côté pour le culte des idoles et "après cela, il doit être pour Hachem", il veut dire qu'après que ce fils ait testé tous les autres dieux et qu'il ait reconnu par lui-même que servir Hachem est la seule vérité, il en viendra à Le servir l'un après l'autre, tout comme Yitro lui-même l'avait fait.

Cependant, le 'Hidouché Harim conclut en disant que cela prouve en fait qu'il est interdit de tester Hachem et d'essayer de prouver Sa grandeur par soi-même.
Nous voyons en fait qu'il faut Le servir avec une émouna sans faille. Nous voyons que Moché Rabénou n'aurait pas dû accepter la demande de Yitro, car cela a entraîné de graves problèmes par la suite.
Il est dit (Shoftim 18,30) que Yonathan, le fils de Gerchom, le fils de Ménaché, était le prêtre de l'idole de Mikha. Nos Sages (guémara Baba Batra 109a) affirment qu'il était en fait le petit-fils de Moché.
[ le verset fait référence à Moché en tant que "Ménaché" afin de ne pas lui manquer de respect en le reliant à un prêtre d'idole. ]
Cela prouve qu'Hachem ne veut pas que nous Le mettions à l'épreuve de la manière dont Yitro l'a demandé.

Le 'Hidouché Harim conclut en disant : "C'est une mitsva de rendre cela public!"

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-> Le Déguel Ma'hané Efraim explique que le verset nous enseigne une leçon de moussar. Il explique que le mot "entendu" (vayichma) signifie en fait "comprendre".
Le mot "Yitro" a une connotation de "yitron", reste. Cela signifie que le verset dit qu'il faut comprendre que la chose la plus importante est ce qui reste à la fin.
En fin de compte, toutes les possessions matérielles d'une personne ne valent rien et doivent être abandonnées. Ce qui reste, ce sont les efforts que l'on consacre à ses enfants, pour les élever correctement et les mettre sur la voie du service d'Hachem.
Il faut toujours comprendre cela et le garder à l'esprit. Le but principal d'une personne dans ce monde est de s'efforcer de laisser des enfants intègres qui suivent les voies de la Torah.

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-> Pourquoi le verset mentionne-t-il que Yitro était le "prêtre de Midyan"?
Le verset (Chémot 2,17) nous a déjà dit qu'il occupait cette fonction, alors pourquoi est-il nécessaire de le répéter? De plus, si la Torah veut identifier qui il était, pourquoi ne suffit-il pas de dire qu'il était le beau-père de Moché?

Le rav Ména'hem Mendel d'Amshinov (cité dans Kol Mévasser 'helek 1) répond que Yitro avait deux aspects dans sa vie, qui sont suggérés dans ce verset. Ces deux aspects l'ont aidé à éviter à la fois l'orgueil et la tristesse.
D'une part, il avait été "le prêtre de Midyan" et avait servi toutes les avoda zara (idolâtries) du monde. En se souvenant de cela, il ne deviendrait pas orgueilleux.
D'autre part, s'il se sentait triste, déprimé, à propos de son passé, il pouvait se rappeler qu'il était le beau-père de Moché, ce qui lui procurait de la joie.

C'est ainsi que le rav Bounim de Peshischa dit que chaque juif doit avoir "deux sacs". Dans l'un d'eux, il doit avoir sur lui la certitude que "le monde a été créé juste pour moi", et s'il se sent déprimé, il doit regarder dans ce sac.
Dans l'autre, il doit se rendre compte qu'il n'est que poussière et cendres. S'il commence à se sentir orgueilleux, il doit regarder dans ce sac.

"Le son du shofar se répandit et devint de plus en plus fort ; Moché parlait et D. lui répondait d'une voix" (Yitro 19,19)

-> Le Beit Aharon de Stolin (cité dans séfer Birkat Aharon - p.118) note que le verset dit que Moché "parlera" (yédaber), au futur, plutôt que "a parlé", au passé.
Il en déduit que Moché parle encore aujourd'hui.
Après avoir dit cela, le rabbi de Stolin s'est tapé l'oreille et s'est exclamé : "Celui qui veut l'entendre peut l'entendre".

Toujours s’appuyer sur Hachem

+ Toujours s'appuyer sur Hachem :

"A présent, écoute ma voix, je vais te donner un conseil et que Hachem soit avec toi" (Yitro 18,19)

-> Le séfer Kitvé RaMam cite le rav de Lechovitch qui explique que le conseil de Yitro était que "Hachem soit avec toi" (vihi Hachem ima'h).
Il disait que quoi qu'il fasse, il devait s'assurer que cette chose le rapprochait d'Hachem et qu'il devait demander Son aide et s'en remettre à Lui.
Le meilleur conseil dans la vie est d'être constamment avec Hachem et de s'en remettre à Lui.

En refusant la Torah, les nations et les anges ont donné leur part aux juifs

+ En refusant la Torah, les nations et les anges ont donné leur part aux juifs :

-> Avant de donner la Torah aux Bné Israël, Hachem l'a d'abord proposée aux autres nations.
Le Sfat Emet explique que chaque nation s'est vu attribuer une part de la Torah, qui est la source de leur force vitale. Puisque la Torah est la force vitale de toutes les créations, chacune doit avoir une part dans la Torah. Sinon, elle ne pourrait pas exister.
Il est évident que la part attribuée aux nations était inférieure à celle des Bné Israël, mais elles avaient tout de même leur part. Ce n'est que lorsqu'elles ont refusé d'accepter la Torah que leur part a été donnée aux Bné Israël.

Le Sfat Emet ('Houkat 5660) écrit : "Lorsque les Bné Israël reçurent la Torah, ils ont extrait les saintes étincelles des nations du monde ... La portion et l'emprise [propres] aux 70 nations sur la Torah ... Tout cela a été donné aux Bné Israël".

Ailleurs, le Sfat Emet (Béréchit 5636) enseigne : "Nos Sages nous disent qu'avant qu'Hachem ne donne la Torah aux Bné Israël, Il l'a d'abord offerte aux descendants d'Essav et de Yichmael .... Il aurait certainement été impossible de leur donner la Torah de la même manière qu'elle nous a été donnée. Au contraire, la Torah peut atteindre des niveaux infiniment bas tout comme elle peut atteindre des niveaux infiniment hauts. Après que les nations ont refusé la Torah, Hachem nous l'a donnée à tous les niveaux, même ceux qui auraient été appropriés pour les nations"."

-> De même que les autres nations avaient une part de la Torah qui leur était destinée, les anges en avaient aussi une. C'est pourquoi les anges se sont disputés avec Moché lorsqu'il est monté au Ciel pour réclamer la Torah (voir Shabbath 88b).
La Torah est la force vitale de toute la création, depuis les profondeurs de la Terre jusqu'aux plus hauts sommets du Ciel, y compris les anges eux-mêmes. Les anges voulaient garder pour eux les aspects les plus sublimes de la Torah, qui correspondent aux anges célestes.
Cependant, dans le grand amour d'Hachem pour les Bné Israël, Il nous a accordé la Torah entière et ne nous a rien refusé.
Tout comme, Il nous a donné les portions des autres nations, Hachem nous a également donné les parts dans la Torah des anges.

Selon le midrach Tan'houma Yachan (Yitro 14) : "Lorsque Hachem est venu au mont Sinaï, Il a amené avec lui les plus beaux et les plus louables des anges."
[éventuellement, les anges les plus élevés sont venus pour témoigner de la grandeur de la Torah, et du fait qu'Hachem nous l'a donnée à 100%, n'en laissant aucun aspect (même les plus élevés) aux anges, ce qui témoigne de l'amour et de la confiance d'Hachem pour chaque juif!). ]

Rabbi David Abou'hatséra dit :
Les anges ont participé au don de la Torah sur le mont Sinaï, donnant de la force aux Bné Israël (ex: à chaque parole de D., les juifs étaient poussés en arrière de 12 mil (environ 14 kilomètres) [et ils mourraient], et les anges nous ont aidé à revenir et à ressusciter - guémara Shabbath 88b).
Tout cela afin qu'ils puissent avoir une sorte d'attachement aux Bné Israël, et donc être attachés à la sainte Torah.
Lorsque nous nous sommes tenus au mont Sinaï, chaque juif avait un ange qui se tenait à sa droite pour le soutenir. Puis, lorsque nous avons dit : "naassé vé'nichma", 2 anges sont descendus pour chaque juif, afin de placer sur sa tête une couronne pour naassé et une autre pour nichma. (Shabbath 88a)
A ce moment-là, les Bné Israël ont été élevés au niveau spirituel des anges, en accomplissement du verset : " J'ai dit : Vous êtes comme des anges" (Téhilim 82,6 - Sifri Haazinou 230).
Tout ceci était le résultat de la purification de leurs corps physiques, alors qu'ils se préparaient à recevoir la sainte Torah d'Hachem.

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-> Autre explication sur ce qu'aurait reçu les nations en acceptant la Torah :
Le midrach (Béréchit rabba 8,2) nous apprend que 2 000 ans avant la création du monde, Hachem se réjouissait déjà de la Torah. Les Bné Israël sont mentionnés à d'innombrables reprises dans la Torah : "Parlez aux Bné Israël", "Commandez aux Bné Israël", ...
=> Ainsi, avant même la création du monde, la Torah était clairement destinée aux Bnei Yisraël. Comment aurait-elle pu être donnée aux autres nations?

Pour répondre à cette question, Rabbi Yaakov Abou'hatséra propose une nouvelle interprétation, selon laquelle Hachem n'avait pas vraiment l'intention de donner la Torah entière aux autres nations. La Torah, dans son intégralité, n'était destinée qu'aux Bnei Yisrael avant la création du monde.
Au contraire, Hachem est allé de nation en nation pour leur offrir les 7 mitsvot de Noa'h, qu'elles avaient rejetées et qu'elles avaient maintenant la possibilité d'accepter à nouveau.
Si elles acceptaient, elles seraient récompensées dans ce monde et dans l'autre, comme si elles avaient accompli toute la Torah.

Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Yitro 19,20) écrit que lorsque Hachem est descendu au mont Sinaï, la montagne entière est devenue vivante et s'est élevée de sa place vers la sainte Chékhina.

Si même une montagne inanimée peut être imprégnée d'une telle force vitale sainte provenant de la Torah, alors à plus forte raison un juif peut-il l'être lorsqu'il étudie la Torah.
[rabbi David Abou'hatséra]