+ La nécessité d'une éducation sur mesure :
-> Le roi Salomon nous donne le conseil suivant : "Forme/éduque ton enfant selon sa voie" ('hanokh lanaar al pi darko - Michlé 22,6).
[ainsi, si nous voulons qu’un enfant/élève réalise son potentiel maximum, nous devons le laisser se développer avec ses capacités et les dons spécifiques dont Hachem l’a doté.
Hachem nous donne une empreinte digitale unique, afin que nous puissions laisser une empreinte dans le monde que personne d'autre ne peut laisser.]
-> Le rav Chimchon Rafaël Hirsch (Toldot 25,27) enseigne :
Le contraste frappant entre Yaakov et Essav a été causé non seulement par leurs tendances naturelles, mais aussi par des erreurs dans leur éducation. (voir midrach Béréchit rabba 63,10)
Alors qu’ils étaient petits, personne ne prêtait attention aux différences dans leur nature. Ils reçurent la même éducation et la même éducation.
Le principe cardinal de l’éducation de : "Forme/éduque ton enfant selon sa voie", a été négligé. Chaque enfant doit être guidé selon le chemin qui lui est spécialement destiné, qui convient aux qualités et aux tendances latentes dans les profondeurs de sa personnalité, et ainsi il doit être éduqué, à la fois en tant
qu’homme et en tant que juif.
Tenter d’éduquer un Yaakov et un Essav ensemble dans la même classe et de la même manière, les élever tous 2 pour une vie d’étude et de contemplation, signifia inévitablement perdre l’un d’eux.
Un Yaakov puisera dans le puits de sagesse avec un intérêt et un désir toujours croissants, tandis qu’un Essav ne pourra guère attendre le jour où il pourra jeter les vieux livres, et avec eux, une grande mission de vie, suite à une éducation uniforme, très peu attrayante pour sa nature.
Si Essav avait été éduqué différemment, l’histoire du monde serait différente! Essav était un chasseur expert ; Il connaissait l’art de la maîtrise de soi : tendez un piège puis attendez patiemment le moment opportun. Son éducation, si contraire à sa nature, n’a fait que réprimer son vrai moi et l’a forcé à développer la patience, la capacité d’attendre le bon moment. Ce sont des compétences qui ont fait de lui un "ich chadé" (un homme des champs/terrain).
Précisément parce qu’il avait été forcé de rester collé au banc de l’école, il rejetait maintenant tout et était entièrement un homme de terrain.
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-> Le rav Its’hak Hutner ne parlait pas à 2 garçons en même temps parce que ce qu’il voulait dire à l’un, ne correspondait pas à l’autre. Il dit que son travail consistait à se connecter à chaque individu et à voir ses dispositions particulières.
Une personne ne peut parler à 2 ‘mondes’ en même temps. Personne n’est comme les autres. Cette idée est suggérée par le fait qu’à l’origine, un seul homme a été créé (Adam haRichone).
-> Le rav Its’hak Shurin demanda à son grand-père le rav Yaakov Kamenetzky, ce qu’il devait garder à l’esprit alors qu’il inaugurait une yéchiva. Il répondit : "Ne faites pas de lits de Sodome!"
Le rav Yaakov Kamenetzky expliqua qu’un lit Sodome fait référence à la pratique cruelle consistant à exiger que tout le monde soit de taille uniforme et à couper les jambes ou à étirer l’individu qui ne correspondrait pas à la taille standard.
Tout comme nous ne pouvons pas nous attendre à ce que tout le monde soit avocat parce que tout le monde n’est pas fait pour cela, nous ne pouvons pas non plus nous attendre à ce que tout le monde suive le même chemin dans la spiritualité. Il y a un dicton : "Vous êtes né original. Ne mourez pas comme une copie".
-> Le verset indique : "afin que tu le relates aux oreilles de ton fils" (oulmaan tessapèr béozné bin'ha - Bo 10,2). Le mot : "bin'ha" (בנך) est au singulier, indiquant que nous devons parler à chaque enfant individuellement, tel qu’il est.
Ceci ressemble à un puzzle de plusieurs pièces. Il n’y a pas 2 pièces semblables qui vont au même endroit.
De même, il est écrit dans la Torah à propos du récit de la sortie d'Egypte : "vé'égadéta lévin'ha" (והגדת לבנך - Bo 13,8), généralement traduit par : "Et tu le racontera à tes enfants". Or "lévin'ha" (לבנך) est au singulier. [même si on a plusieurs enfants, il faut avoir un message qui soit personnalisé à chacun d'eux! ]
Au moment des différents types d'enfants, dans la Haggada nous disons : "é'had tam, véé'had ...". Parce que nous devons considérer chacun d’eux comme un individu. [en effet, le texte aurait pu écrire les 4 fils à la suite, sans ajouter avant chacun le mot "é'had" (un - אחד)]
[rav Yéhochoua Alt]
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-> L’Alter de Kelm n’a jamais eu plus de 30 étudiants dans sa yéchiva, car il disait qu’il élève des bergers et non des moutons.
Chacun des Patriarches (Avot) est devenu ce qu’il était parce qu’il exprimait chacun un trait différent, Avraham (le ‘hessed), Its’hak (le din) et Yaakov (le émet).
[d'ailleurs, il est suggéré que le mot אחד (é'had), est l'acronyme de : émet (אמת), 'hessed (חסד), din (דין), qui sont les 3 traits des Avot.
(d'une certaine façon dans le Shéma lorsque l'on dit : "Hachem é'had", on prend conscience que pour Hachem soit pleinement révélé dans toute Sa splendeur, qu'Il soit Unique, alors à l'image des Avot on doit chacun développer les capacités uniques que l'on a en nous, en nos enfants, élèves, ...)]
La racine de ceci est que chacun de nous est une lettre dans le Séfer Torah qui compte 600 000 lettres liées aux 600 000 âmes-mères d'Israël. Tout comme chaque lettre est placée différemment dans la Torah, il en va de même pour chaque personne avec ses qualités, ses talents et ses capacités.
Nous avons donc tous ce qui nous est unique et nous devons être éduqués en conséquence.