+ Donner de la force à nos prières : kavana, humilité, ...
-> Le Maharal (Guévourot Hachem - chap.54) écrit :
"Trois choses sont nécessaires pour qu'une prière soit acceptée.
La première est que la personne qui prie doit concentrer son attention de tout son cœur.
La deuxième est qu'il ne doit pas y avoir d'Accusateurs au Ciel pour empêcher ses prières de monter.
La troisième est qu'il doit s'agir d'un moment favorable pour que Hachem entende ses prières."
-> En vérité, si la kavana d'une personne est suffisamment forte, ses prières peuvent monter et être acceptées, même si de nombreux Accusateurs s'y opposent.
A ce sujet, le rav Azarya Figo (Bina léItim 63) écrit :
"La bonté et la miséricorde d'Hachem sont immenses, et nous ne devons jamais désespérer d'elles. Quels que soient les obstacles, quelles que soient les difficultés, nous pouvons toujours espérer recevoir tous nos désirs par la prière.
Une seule chose suffit pour que nos prières s'élèvent au-dessus de tous les obstacles. Il s'agit de la kavana qui vient des profondeurs de notre cœur, de sorte que nos prières ne sont pas comme un corps sans vie et sans âme.
La prière avec une profonde kavana a le pouvoir de franchir tous les murs et d'être reçue favorablement devant le Créateur. Rien ne peut s'y opposer.
C'est le sens du verset : "Hachem est proche de tous ceux qui l'invoquent, de tous ceux qui l'invoquent avec vérité (bé'émet)". Il est proche de tous. Même lorsque de grandes barrières Le séparent de nous et empêchent nos prières de s'élever, Il est toujours prêt à entendre nos prières.
Toutefois, cela est possible à condition que nous l'invoquions avec vérité, avec une kavana sincère (tout notre coeur lui étant dédié) et un effort de réflexion et de concentration.
Lorsqu'une personne ne prie qu'avec ses lèvres, mais sans son cœur et sans éveil intérieur, elle n'appelle pas Hachem avec vérité. Ce n'est qu'une façade de rituel vide.
Le pouvoir d'une prière sincère, prononcée avec vérité de tout son cœur et de toute son âme, est si grand que même si une personne est totalement mauvaise (grand racha), sa prière l'amènera à un niveau de téchouva qui guérira les blessures de son âme."
-> Différentes personnes atteignent différents niveaux d'acceptation. Dans la mesure où une personne prépare son cœur à la prière, ses prières sont acceptées.
Le Alchich haKadoch (commentaire sur le Téhilim chao.20) écrit ainsi que la kavana de certaines personnes est si grande que lorsqu'elles appellent Hachem, elles sont exaucées. La kavana de certaines personnes est encore plus grande, de sorte que dès qu'elles pensent à prier, avant même de le faire, Hachem les exauce déjà.
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+ Obstacles sur le chemin de la prière :
-> Nous disons dans la Haggada : "Nous avons crié à Hachem, le D. de nos ancêtres, et Hachem entendit notre plainte, il considéra notre misère, notre labeur et notre détresse" (Ki Tavo 26,7).
Hachem a entendu notre voix, comme il est écrit : "D. a entendu leurs cris et s'est souvenu de Son alliance avec Avraham, Its'hak et Yaakov" (Chémot 2,24).
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Bigdé Hasrad) commente :
-> Mes obstacles sur le chemin de la prière :
Lorsque le verset dit qu'Hachem entend quelque chose, il ne l'entend pas dans le même sens qu'une personne mortelle qui entend quelque chose mais ne fait pas nécessairement quelque chose à ce sujet.
Lorsque nous disons qu'Hachem a entendu, nous voulons plutôt dire qu'Il a reconnu la nécessité d'agir.
Ainsi, les prières qui sont entendues par Hachem sont celles qui ont été acceptées. Il s'agit d'une grande réalisation, qui ne doit pas être considérée comme allant de soi.
En effet, de nombreux Accusateurs se dressent pour empêcher les prières de l'humanité de s'élever devant Hachem.
Dans la prière de Yaalé véYavo, nous exprimons : "Notre D. et D. de nos ancêtres, qu'ils montent, qu'elles viennent, qu'elles arrivent, qu'elles soient vues, qu'elles soient acceptées, qu'elles soient entendues, qu'elles soient rappelées et qu'on se souvienne d'elles ..." Pourquoi tous ces termes différents, qui semblent avoir la même signification?
Cela nous montre que l'ascension de nos prières vers le Ciel n'est pas du tout une chose simple. Nos prières requièrent un niveau élevé de préparation afin de passer à travers les Accusateurs qui bloquent le chemin vers le Trône de Gloire.
-> Les 7 chambres de la prière :
Le Zohar (7,245b) affirme que nos prières et nos demandes passent par 7 chambres dans leur ascension vers le Ciel.
Dans chaque chambre, des officiers Célestes sont désignés pour inspecter les prières et voir si elles sont dignes de passer à la chambre suivante. Ce n'est qu'après avoir été inspectée et jugée digne dans les 7 chambres qu'une prière peut se tenir devant Hachem et être acceptée avec bienveillance.
Certaines personnes ne méritent pas du tout que leurs prières montent.
En raison de leurs nombreuses fautes, leurs prières sont déchirées dès qu'elles sortent de leur bouche.
Nos Sages (guémara Béra'hot 5b) appliquent à ce cas le verset suivant : "Son âme est déchirée sur son visage" (Iyov 18,4).
C'est pourquoi notre première demande est que nos prières puissent monter en premier lieu, et ne soient pas déchirées dès le départ.
Viennent ensuite sept autres demandes, afin que nos prières soient inspectées dans chacune des 7 chambres. En fin de compte, lorsque nos prières arrivent enfin devant Hachem dans la 7e chambre, nous demandons "véyiza'hér" qu'on se souvienne d'elles. Il s'agit des niveaux décrits par les kabalistes comme Aba et Ima, ou Dé'houra (homme) et Noukva (femme).
-> Préparation humble à la prière :
Nous voyons donc que si une personne veut que ses prières soient acceptées par Hachem, elle ne peut se contenter d'un rituel sec/machinal de récitation. On doit s'arrêter un moment pour se préparer correctement à la prière, afin que nos prières puissent être des supplications honnêtes (notre coeur étant en accord avec nos lèvres) devant Hachem.
Une partie de cette préparation consiste à faire téchouva avant de prier et à humilier nos cœurs devant Hachem, afin que nos prières puissent s'élever plus haut.
... nos devons avoir des prières de contrition totale devant Hachem, comme un pauvre qui ne possède rien du tout et qui demande un cadeau gratuit.
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-> Même lorsque nous ne sommes pas dignes :
Rabbi Yaakov Abou'hatséra explique le passage du Hallel (Ahavti ki yichma - Téhilim 116) comme la prière du roi David au nom du peuple juif, afin qu'Hachem entende nos prières :
"Hachem entend ma voix et ma supplication" (ahavti ki yichma Hachem ét koli ta'hanounaï) = le roi David souhaitait ardemment qu'Hachem entende les prières du peuple juif. Il a imploré Hachem, avec la formulation sincère des ta'hanounim, pour qu'Hachem nous entende chaque fois que nous l'appelons.
L'expression ta'hanoun implique également une demande de don gratuit (voir Rachi - Dévarim 3,23).
Il n'a pas réclamé cela comme une récompense qu'il pensait mériter. Il a plutôt demandé à Hachem un don, dans la grande bonté d'Hachem, afin qu'Il puisse entendre les prières des Bné Israël, même lorsque nous ne le méritons pas.
-> Le connaître dans toutes ses voies
Parfois, une personne ne mérite pas que sa prière soit exaucée. Cependant, le roi David a prié pour qu'Hachem accorde nos prières comme des cadeaux (peu importe nos mérites).
Nous pouvons nous en rendre dignes en agissant de la même manière. Ainsi, Hachem écoutera nos prières, mesure pour mesure. Si nous voulons qu'Hachem se souvienne toujours de nous et qu'il réponde toujours à nos prières, nous devons également nous souvenir de Lui et de nos responsabilités envers Lui.
Lorsqu'une personne réalise toutes ses actions pour le Ciel et se souvient toujours du Créateur, Hachem agit envers elle de la même manière.
Lorsque nous sommes toujours proches d'Hachem, alors Hachem est proche de nous pour entendre nos prières.
Il est écrit à ce sujet : "Connais-Le dans toutes tes voies, et Il redressera ton chemin" Michlé 3,6) = en d'autres termes, si vous vous souvenez d'Hachem dans tout ce que vous faites, alors Il vous guidera sur le bon chemin, vous sauvera de tout mal et ne vous abandonnera jamais.
Ce passage du Hallel se poursuit ainsi :
"ki ita ozno li, ouv'yamaï ékra" (Il a tendu l'oreille vers moi, puisque je L'invoque de mes jours) = puisque chaque jour j'invoque son nom et que je me souviens toujours de Sa présence, Il est toujours là pour moi et tend l'oreille pour entendre ma voix.
-> Etre protégé du mal :
Le yétser ara dispose d'une foule de forces maléfiques qui entourent une personne à chaque instant, cherchant toujours à l'attirer dans la faute. Elles ont soif de ses avérot (fautes), d'où elles tirent leur force vitale. Cependant, lorsqu'une personne vit en reconnaissant qu'elle est toujours en présence d'Hachem, le yétser ara n'a aucun pouvoir sur elle.
Hachem la protégera de ces forces du mal.
Nous disons dans la suite du Hallel : "ouvé'chem Hachem ékra, ana Hachem maléta nafchi" (j'invoque le nom d'Hachem : "S'il te plaît, Hachem, sauve mon âme) = puisqu'on invoque Hachem à tout moment et qu'on n'oublie jamais Sa crainte d'Hachem, alors c'est pourquoi Hachem répond à nos prières pour nous sauver de tout mal.
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-> Dans la suite du Hallel, nous disons : "chomer pétayim Hachem" (Hachem garde les simples - Téhilim 116,6) = Hachem scrute les moindres recoins du cœur de chacun. S'Il voit qu'une personne veut sincèrement servir Hachem de tout son cœur, et qu'elle veut comprendre le vrai sens des mitsvot afin de les réaliser de la meilleure façon possible, alors même s'il lui manque la sagesse nécessaire pour le faire, Hachem prend sa main et le sauve des forces du mal, jusqu'à ce qu'il acquière enfin cette sagesse.
L'expression "simplet" n'est pas un terme absolu. Il y a plusieurs niveaux de simplicité. Dans ce sens, il s'agit d'une personne qui n'a pas la perspicacité kabbalistique nécessaire pour comprendre les unifications qui sous-tendent les mitsvot.
Les forces du mal lancent des accusations contre une telle personne. Cependant, Hachem voit que son intention est sincère. C'est pourquoi Hachem le protège de tout mal et répond à ses prières.
Le verset se poursuit "daloti véli yéhochoua" (je me suis appauvri, mais Il m'a secouru) = cela fait référence à la pauvreté de l'ignorance. Bien que je sois maintenant pauvre dans mon ignorance des véritables secrets de la Torah, je prie Hachem de m'éclairer et de me délivrer de mon ignorance.
Par le mérite de ces prières, Hachem me révélera ces secrets et me permettra de Le servir de la meilleure façon possible.
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-> Perfectionner le monde par la parole :
L'unification des mondes supérieurs est réalisée principalement par les mots de la Torah, les prières et les bénédictions qu'une personne prononce.
Lorsqu'elle unit la pureté de sa pensée aux paroles saintes qu'elle prononce, une unification correspondante est réalisée en haut, amenant tous les mondes à la perfection.
A cet égard, la Torah déclare : "Car cette chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour que tu la fasses" (Nitsavim 30,14). Ici, Moché voulait apaiser les craintes des Bné Israël, qui craignaient que leur responsabilité de corriger et d'unifier les mondes dans la sainteté soit au-delà de leurs capacités.
Moché leur a donc assuré qu'en unissant leurs pensées à leurs paroles, ils pouvaient apporter la perfection au monde.
-> La pensée derrière les mots :
Cependant, une telle perfection ne peut être atteinte en prononçant à la hâte des mots de Torah et de prière. On doit les prononcer lentement et avec soin, en débarrassant son esprit de toutes les pensées étrangères qui pourraient nous perturber.
Autrement, au lieu d'améliorer le monde par nos paroles, on pourrait en fait causer des dommages ...
-> Le yétser ara perturbe nos prières :
Lorsque les gens viennent à la synagogue, la Maison de D., ils doivent se méfier tout particulièrement du yétser ara, plus que tout autre moment de la journée.
Le yétser ara comprend le véritable pouvoir de la prière. Il déploie donc de grands efforts pour détourner les gens de leurs prières, de sorte que leurs prières finissent par être tièdes et peu concentrées.
Sachant que le yétser ara se dresse contre nous pour nous perturber en ce moment précieux, nous devons rassembler toutes nos défenses contre lui. Nous ne devons pas céder un pouce (le moment est important, on a tellement besoin d'une bonne prière!), mais plutôt concentrer toutes nos pensées et nos énergies sur nos prières, de peur que le yétser ara ne nous vole nos précieuses prières.
-> Le moment précieux de la prière :
Il faut faire très attention à chaque mot qui sort de sa bouche. Il faut comprendre le sens de chaque mot et le prononcer lentement et avec soin. Il s'agit d'un moment précieux, au cours duquel nous nous tenons devant le Roi et méritons de lui parler.
Si une personne intériorise cela, son corps tremblera de peur et de crainte. Sinon, il y a un élément d'hérésie dans ses prières, puisqu'elle ne semble pas croire qu'Hachem est réellement là en train de l'écouter.
-> Hachem est proche :
Lorsque nous nous rendons à la Maison de D. (synagogue), c'est à ce moment-là que le yétser ara travaille le plus fort contre nous, car il sait que c'est un moment favorable pour que nos prières soient acceptées au Ciel. Prononcez chaque mot avec soin, avec la kavana appropriée, de peur que le yétser ara ne prenne pied dans votre monde de prière ...
Reconnaissez qu'Hachem est proche. Il entend vos prières. Lorsqu'une personne prie en ayant cela à l'esprit, ses prières seront acceptées au Ciel ...
Les fous qui offrent le sacrifice de la prière, mais dont les prières sont inutiles, car leur cœur est absent ...
Reconnaissez que lorsque vous priez, vous parlez devant Hachem. [ à l'époque certains Sages passaient 1 heures avant la prière pour internaliser la grandeur d'Hachem, et appréhendez davantage devant Qui ils allaient prier. A notre niveau, nous devons prendre quelques instants pour méditer sur ce sujet. ]
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-> La responsabilité de l'homme sur terre
L'homme a été créé et placé sur cette terre afin d'unifier les mondes célestes par ses prières, ses mitsvot et son étude de la Torah. Avec chaque mot qu'il prononce ici-bas, il crée des mondes là-haut, au Ciel.
Cependant, s'il ne remplit pas sa responsabilité dans ce monde, il déclenche la destruction au Ciel.
Quand vous priez, parlez comme une personne qui a quelques mots forts à dire, et non comme une personne qui bavarde sans ordre ni raison.
[tâchons de prier en ayant conscience qu'on construit des mondes, qu'on influence les mondes Supérieurs, ce ne sont pas de simples mots comme d'autres inutiles. ]
[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra - Bigdé Hasrad ]