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Les bénéfices de nos souffrances (3e partie)

+++ Les bénéfices de nos souffrances (3e partie) :

+ Les souffrances nous apportent une élévation dans le monde à Venir :

-> L'importance et la qualité de l'existence éternelle d'une personne dans le monde à Venir (olam aba) augmentent infiniment au-delà de toute mesure en raison des difficultés et des luttes qu'elle a subies au cours de sa vie.
Il est important de comprendre ce que signifie la récompense dans l'autre monde, surtout pour mettre en perspective nos souffrances momentanées de ce monde dans un but d'embellier notre monde à Venir.

-> Le rav Eliyahou Dessler (Miktav méEliyahou - vol.1) explique :
"Nos Sages enseignent qu'"un moment de korar roua'h dans le monde à Venir vaut mieux que tout ce monde (mikol hayé aolam azé)" (Pirké Avot 4,17).
[korar roua'h est généralement traduit par "satisfaction", mais le rav Dessler va l'expliquer ci-après. ]
Cette affirmation exige compréhension et contemplation ; le grand tsadik rav Tsvi Hersh Broide (qui est l'oncle du rav Dessler) l'explique comme suit :

"Imaginons que nous prenions tous les moments de bonheur et de satisfaction d'une personne au cours de sa vie entière et que nous les condensions en un seul instant.
Ensuite, prenons tous les moments de bonheur des amis et des connaissances de cette personne et ajoutons tout leur bonheur à ce même moment. Maintenant, donnons ce moment à une seule personne ; pouvez-vous imaginer à quel point elle se sentirait heureuse?
Mais allons plus loin. Nous ajoutons maintenant tous les moments de bonheur de tous les habitants de la ville, du pays et même du monde entier de cette personne, c'est-à-dire le bonheur accumulé de toute une génération, et nous les présentons à une personne en un seul moment condensé.
Mais on est encore loin de "tout ce monde" (mikol hayé aolam azé). "Tout ce monde", c'est le bonheur de toute l'humanité, depuis la création du monde jusqu'à sa fin, dans son intégralité.
Un moment qui englobe un tel bonheur est littéralement le moment le plus heureux que l'on puisse imaginer, et pourtant, il n'est pas comparable à un seul moment de korat roua'h dans le monde à Venir."

Qu'est-ce que le korat roua'h?
Mon grand maître et beau-père (rav Na'houm Zev Ziv, le fils de l'Alter de Kelm) l'a expliqué en faisant une comparaison avec un grand festin qui a lieu dans un palais, et un pauvre qui passe par là se réjouit de l'arôme agréable de la nourriture. Ce plaisir infime est appelé "korat roua'h".
Il en va de même dans le monde à Venir (olam aba). Parfois, une personne ne mérite pas d'entrer dans le Olam Haba lui-même, qui n'est accessible qu'aux tsadikim. Elle sera cependant autorisée à "passer" et à profiter de "l'odeur" du Olam Haba depuis l'extérieur.
Ce plaisir est appelé le "korat roua'h" du Olam Haba, par opposition au plaisir du Olam Haba lui-même.
Ce korat roua'h représente le plus petit niveau de récompense, donné pour la plus petite mitsva imaginable (car chaque mitsva est récompensée dans le Olam Haba), et pourtant c'est le plaisir dont nos Sages disent que tout ce monde, avec tous ses plaisirs et son bonheur, depuis sa création jusqu'à sa fin, n'égale même pas un moment de korat roua'h dans le Olam Haba!

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-> Selon le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Haazinou 32,7) :
Le midrach (rabba & Yalkout Chimoni - Haazinou 32,7) déclare : "Lorsque Hachem vous inflige des souffrances dans ce monde, vous devez vous souvenir des merveilleux bienfaits qu'Il vous accordera dans le monde à Venir!"
[...]

Le Maguid de Vilna explique : lorsqu'une personne rencontre des difficultés et des souffrances, elle souhaite que la douleur disparaisse. Mais lorsqu'elle arrive dans l'autre monde et qu'elle apprécie l'immense récompense qui sera la sienne à jamais pour chaque instant de cette douleur, elle pensera alors : "Si seulement j'avais souffert davantage! Ma récompense éternelle serait alors encore plus grande!"

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-> Selon le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhma ou'Moussar - vol.2) :
Les souffrances sont une chose merveilleuse!
Nous trouvons que nos Sages (guémara Béra'hot 5a) disent : "Même si les souffrances font que l'on ne peut pas étudier ou faire la prière, elles sont toujours des souffrances d'amour, comme le dit le verset : "Hachem réprimande celui qu'Il aime" (Michlé 3,12).
Les souffrances sont donc encore plus grandes que la prière et l'étude [de la Torah] ...
C'est le grand mérite qui découle du fait d'avoir des souffrances.

C'est le grand secret qui explique pourquoi les grands rabbins des générations précédentes chérissaient tant les souffrances. Nous trouvons dans la guémara (Baba Métsia 84b) que Rabbi Elazar et Rabbi Chimon parlent des souffrances comme de "mes frères et amis".
Cela doit être compris comme une bonne affaire ; nos Sages étaient de grands hommes d'affaires, et ils voulaient faire les meilleures affaires, avec les plus grands profits possibles. [le temps de notre bref passage sur cette terre. ]
Puisque ces Sages avaient compris le secret des souffrances, qu'elles sont le seul moyen d'acquérir le Olam Haba, ils ne pouvaient pas trouver une meilleure affaire que d'endurer des souffrances!
Ils ont choisi d'avoir des souffrances simplement parce que c'est ce qui rapporte le plus.

Mon maître et professeur disait toujours : "Un marchant prospère, qui gagne des millions de dinars sur le marché de Nizchna, ne peut pas s'occuper toute la journée d'acheter et de vendre des oeufs!"
De la même manière, nos Sages ont réalisé le secret selon lequel "la satisfaction d'un instant dans le monde à Venir est plus grande que tout ce monde" (Pirké Avot 4,17), ce qui inclut toute l'histoire du monde, depuis l'époque d'Adam HaRichon jusqu'à aujourd'hui ; tout le plaisir et la jouissance éprouvés, depuis cette époque jusqu'à aujourd'hui, n'égalent même pas un instant de satisfaction dans le monde à venir, qui n'est disponible que par le biais des souffrances.
Nos Sages se sont donc attachés à acquérir le Olam Haba de cette manière ...

La guémara précitée (Béra'hot 5a), commentant le verset : "Heureux celui qu'Hachem châtie, et Tu lui enseigneras de Ta Torah" (Téhilim 94,12), explique que les derniers mots du verset, "et tu lui enseigneras de Ta Torah", signifient ce qui suit : "Tu nous enseigneras ce concept [les souffrances purifient une personne de ses fautes] à partir de Ta Torah, avec un argument kal va'homer tiré de la règle de 'une dent ou un œil', comme suit : Si un esclave gagne sa liberté lorsqu'il perd sa dent ou son œil, qui ne sont chacun qu'un membre, alors lorsqu'une personne subit des souffrances, qui affectent tout son corps, elle est d'autant plus 'libérée' [d'être punie pour ses fautes]!"

Pouvez-vous imaginer une meilleure affaire que celle-ci? Quel serviteur n'attendrait pas avec impatience que son maître lui arrache une dent? Si cela se produit, il sera libre et échappera à l'esclavage perpétuel!
Il s'agit d'un avantage considérable pour une douleur aussi minime que la chute d'une dent.
Il en va de même pour les souffrances. Pouvons-nous même imaginer les énormes avantages qui découlent de la souffrance? C'est comme une affaire qui rapporte un million de fois ce qui a été investi. Cela nous donne un aperçu des "profits" réalisés par nos Sages ...

Nos Sages décrivent le Olam Haba en des termes incroyables.
La guémara (Sanhédrin 100b) rapporte : Rabbi Meir dit : "Toute mesure qu'un homme utilise lui est donnée [comme récompense dans l'autre monde]...".
Rabbi Yéhochoua dit : "Est-il possible de dire cela? Si quelqu'un donne une poignée [de nourriture, en guise de tsédaka] à un pauvre dans ce monde, Hachem lui donnera-t-il Sa poignée dans le Olam Haba?"
Rachi explique que Rabbi Yéhochoua demande qu'une personne ne soit pas en mesure de recevoir une si grande récompense pour un si petit acte ...

C'est étonnant! Rabbi Yéhochoua, avec toute sa compréhension du monde à Venir (Olam Haba), de l'éternité, ne pouvait pas comprendre l'énormité d'une telle récompense, ce qui l'a poussé à demander : "Est-il possible de dire une telle chose? Et cela est mérité simplement en donnant "une poignée à un pauvre"!
Il n'est donc pas étonnant que nos Sages ait tant désiré les souffrances, les appelant même "amis".

Existe-t-il une meilleure "affaire" que celle-là? En ce qui concerne la richesse matérielle, nous voyons à quel point les gens sont prêts à renoncer [au plaisir et à la commodité] à chaque étape du chemin, à se mettre en danger, à voyager à travers les déserts et les océans, et pour quoi? Pour gagner de l'argent!
Les gens partent en guerre, se plaçant dans les situations les plus dangereuses. Et qu'obtiennent-ils après tout cela? Rien de plus qu'une médaille de cuivre.
Comment s'étonner alors que nos Sages aient été constamment prêts à renoncer à tant de choses, puisqu'ils étaient conscients du profit secret qu' "aucun œil n'a jamais vu" (Yéchayahou 64,3 - nul être humain ne peut appréhender la grandeur de ce qui peut nous attendre dans le monde à Venir)?
Il est évident qu'une personne devrait être prête à faire des sacrifices pour un bénéfice aussi énorme.
On devrait même courir joyeusement pour endurer 70 ans de souffrances et de tortures!

L'un des élèves de Rabbi a dit : "Maintenant que je vois Rabbi souffrir, comment ne pas me réjouir?" (voir Sanhédrin 101a).
Il voulait dire : "Lorsque je vois Rabbi profiter des "millions de dinars d'or" que lui rapportent ses souffrances, je suis immensément heureux!".

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-> Selon le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.1) :
Nos Sages disent : "Ce monde est comme un couloir, et l'autre monde est comme une salle de fête" (Pirké Avot 4,16).
Chaque action qu'une personne entreprend a pour but d'atteindre un certain résultat. Lorsqu'on considère ce résultat comme important, on est prêt à s'engager dans un travail difficile pour l'atteindre, comme le dit le verset à propos du travail de Yaakov pour Ra'hel : "Yaakov a travaillé 7 ans pour Ra'hel, il considérait que ce n'était que quelques jours, mais c'était à cause de son amour pour elle" (Vayétsé 29,20).

Or, le but de toute la Création, y compris l'ensemble de ce monde, est le monde à Venir. Par conséquent, même si le chemin à travers ce couloir est très difficile, parsemé d'obstacles et de pierres d'achoppement, une personne doit le parcourir avec joie, puisqu'il n'y a pas d'autre chemin pour atteindre son Roi (Hachem) ...

Cependant, lorsque l'homme est retourné auprès de ses amis - qui appréciaient la valeur de l'or - et leur a raconté ce qui s'était passé, il a immédiatement compris à quel point il avait été stupide. Il s'est alors rendu compte qu'il aurait dû utiliser ce jour précieux au maximum, en travaillant joyeusement pour amasser de grandes richesses !

Lorsque nous arriverons dans le monde à Venir, le monde de la vérité, qui est libéré du yétser ara et de ses tromperies, on se rendra compte qu'on aurait dû utiliser nos jours dans ce monde au maximum, en faisant joyeusement des efforts pour amasser de grandes richesses.
[à l'inverse, la vraie souffrance éternelle dans le monde à Venir, consiste à réaliser à quel point nous avons pu être stupide, combien de regrets nous aurons de pas avoir davantage acquis de vraies richesses éternelles, même si cela était au prix de souffrances passagères. Car après notre mort, il n'y a plus vraiment de libre arbitre, et donc de récompenses à obtenir, il est trop tard! ]
Pour l'instant, dans ce monde, le monde du mensonge, gouverné par le yétser ara, nos valeurs sont faussées. Heureux celui qui sait attacher la juste valeur aux choses alors qu'il est encore dans le couloir/corridor. Un tel homme trouvera son bonheur dans la salle de fête (olam aba), et parce qu'il sait que son travail en vaut la peine, il appréciera aussi beaucoup le dur labeur dans le couloir (olam azé).

Approfondissons un peu cette idée. Tout le concept de ce monde est qu'il n'est qu'un couloir vers le monde à Venir ; ce n'est pas un monde en soi. Celui qui construit un couloir ne menant nulle part n'a rien construit du tout.
Il en va de même pour ce monde et tout ce que nous y vivons : tout cela n'a pour but que d'entrer dans le monde à Venir.
Chaque stimulus qui fait impression sur nous, chaque sentiment que nous éprouvons, chaque détail est mesuré avec précision, dans le but de nous permettre de mériter le monde à Venir.

Si Hachem manifeste de la colère envers une personne et la punit sévèrement, ce n'est pas à cause d'une colère personnelle de la part d'Hachem, car nous ne profitons pas à Hachem avec nos mitsvot et nous ne Lui nuisons pas avec nos fautes (avérot), comme le dit le verset : "Si vous fautez, que Lui faites-vous? ... Lorsque vous êtes justes, que Lui donnez-vous?" (Iyov 35,6-7).
Au contraire, lorsqu'une personne accomplit une mitsva, elle en profite, et lorsqu'elle faute, elle ne fait que se nuire à elle-même.

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-> Selon le Steïpler (Keréna dé'Igrata - vol.1,91) :
Nos Sages (voir Béra'hot 5b) déclarent : "Les souffrances sont précieuses".
Si nos Sages ont dit qu'elles sont précieuses, c'est qu'elles le sont. Les souffrances accordent à une personne le succès et une immense fortune dans le monde à Venir (olam aba).
Par conséquent, pour les souffrances que l'on a déjà endurés, nous devons être extrêmement heureux, car elles représentent un gain incommensurable et proviennent de l'immense bonté d'Hachem.

-> Ailleurs, le Steïpler (Keréna dé'Igrata - vol.2,28) écrit :
Les souffrances sont une grandes choses ; elles sont extrêmement élevées, et tout le monde à Venir d'une personne en dépend, à tel point que nos Sages (Arakhin 16b) ont dit que si 40 jours s'écoulent sans souffrances, on a "mangé" son monde à Venir.
Par-dessus tout, les souffrances sont considérées comme une possession formidable et extrêmement puissante, bien qu'elles soit très amères, et très difficiles à supporter. Cependant, cette difficulté n'est vraie que pour les souffrances que l'on a dans le présent. Mais les souffrances qui se sont déjà produites, que l'on a déjà vécus, ne sont que bonté et bénédictions, car ce qu'une personne a déjà souffert a maintenant disparu. Par sa souffrance, une personne a acquis un trésor extrêmement important de mérites pour elle-même.

-> On peut rapporter un autre enseignement du Steïpler ('Hayé Olam - vol.1,chap.6) :
Le Ramh'al (Messillat Yécharim - chap.1) écrit : "Quelle est la vie d'une personne dans ce monde? Qui est vraiment heureux et satisfait dans ce monde? ..."

Ne devriez-vous pas vous demander : pourquoi l'homme a-t-il été créé pour vivre une vie mêlée de tristesse et de bonheur, de douleur et de plaisir, de croissance et d'échec, et d'une multitude de hauts et de bas, dont la plupart sont remplis de douleur et de chagrin? Pourquoi en est-il ainsi?
La vraie réponse est : parce que toute la vie dans ce monde n'est qu'un passage, un couloir vers une vie éternelle qui est incomparablement merveilleuse.
Toute la vie terrestre est conçue en fonction de ce qu'Hachem sait être la meilleure préparation à cette vie éternelle. On sera alors également jugé sur ses mérites et ses actes. Une personne qui s'attache à Hachem et à Sa sainte Torah, acceptera tous les problèmes avec amour, quoi qu'il arrive, car elle sait qu'Hachem est avec elle, et que, comme le disent nos Sages (Béra'hot 60b) : "Tout ce que fait Hachem est pour le bien".

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-> Selon le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm - Emouna vé'Hachga'ha) :
Ce monde est un "monde de travail". Par notre travail, nous nous préparons pour le vrai monde, notre but spirituel, qui est le monde à Venir. Comme le disent nos Sages : "ce monde est un couloir vers le monde à Venir" (Pirké Avot 4,16).

Ainsi, toutes les choses de ce monde doivent être évaluées à l'aune de leur utilité en tant qu'outil et moyen de servir Hachem.
Comme le dit le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.1) : "une personne est d'abord placée dans ce monde afin que, par les moyens qui lui sont donnés ici, elle puisse entrer dans le lieu qui a été préparé pour elle, qui est dans le monde à Venir".
Ce n'est qu'avec cette perspective que nous serons en mesure de comprendre les voies d'Hachem dans notre monde ...

Ce monde est notre "lieu de travail", et toutes les douleurs et difficultés qu'il contient sont nos "vêtements de travail", qui servent à nous aider à atteindre le vrai monde, le monde éternel.

Les bénéfices de nos souffrances (2e partie)

+++ Les bénéfices de nos souffrances (2e partie) :

+ Les souffrances nous nettoient et nous purifient :

-> Nous allons voir que les souffrances apportent un grand bénéfice à notre âme. Lorsque nous éprouvons de la douleur, même la plus infime, dans ce monde, notre âme est purifiée des effets ruineux de la faute, ce qui nous évite des souffrances bien plus grandes dans le Guéhinam.

-> Selon le Ramban (introduction à Iyov) :
"Si Hachem devait retirer à une personne tout plaisir dans ce monde, et que cette personne devait souffrir de toutes les tribulations de Iyov pendant toute sa vie, ce serait toujours mieux pour elle que son âme soit punie dans l'autre monde avec la souffrance du Guéhinam, ou que ses fautes fassent perdre à son âme une partie de sa qualité dans le monde des âmes, son attachement à la radiance d'Hachem dans le monde à Venir (olam aba).
Car en comparaison, tout ce que le corps terrestre peut vivre est insignifiant, et tout ce qui se passe dans ce monde, qu'il soit bon ou mauvais, est pauvre et ne dure pas."

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-> Selon le Ram'hal (Déré'h Hachem - vol.2,3:5)
"Lorsqu'une personne utilise son corps pour fauter, cela provoque une obscurité spirituelle qui obstrue sa connexion avec Hachem.
Comme l'explique le Ram'hal, la souffrance peut être imposée à une personne afin d'éliminer ce blocage.

Un tsadik a atteint un degré élevé de lumière et de grandeur. Cependant, en raison du petit nombre de mauvaises actions qu'il a commises, il a également une part d'obscurité et d'impureté en lui. Tant que ce mélange est en lui, il n'est pas prêt et apte à se connecter/lier à Hachem.
C'est pourquoi l'attribut de bonté d'Hachem a décrété qu'il devait être en mesure d'être raffiné. C'est le concept des souffrances, qu'Hachem a investis de la capacité d'éliminer l'impureté d'une personne, la laissant pure et propre, prête à recevoir le bien au bon moment.

La quantité de saleté que la personne a absorbée par ses actes déterminera la quantité de souffrances nécessaires pour la purifier.
Parfois, la souffrance corporelle n'est pas suffisante pour enlever cette saleté, et la souffrance spirituelle est nécessaire."

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-> Le Baal HaTanya (Tanya - Iguéret haTéchouva - chap.12) enseigne :
"La raison pour laquelle il faut se réjouir de la souffrance corporelle est qu'elle est extrêmement bénéfique pour celui qui a fauté.
Elle le purifie dans ce monde et lui évite ainsi d'avoir à se purifier dans le Guéhinam.
De petites souffrances en ce monde permettent d'éviter des jugements beaucoup plus sévères dans l'autre monde."

-> Selon l'Alter de Kelm ('Hokhma ou'Moussar - vol.1) :
Tout ce que l'on souffre dans le monde, même les douleurs de Iyov, à D. ne plaise, et bien d'autres encore, est utile pour ne pas subir le jugement sévère du monde à Venir.

-> Selon le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - épilogue) :
En vérité, toutes les souffrances, qu'il s'agisse du corps ou de l'argent, sont une expiation pour les fautes, afin que la personne n'ait pas à souffrir dans l'autre monde, où les punitions sont bien plus sévères.
Comme l'indique le midrach : "Its'hak a demandé des souffrances ... Hachem lui dit : "Tu demandes une bonne chose et je commencerai par toi, comme il est dit : 'Itzs'hak devint vieux, et sa vue s'affaiblit' (Toldot 27,1).

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-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - 1:3) enseigne :
J'ai appris d'une personne âgée et digne de confiance, qu'elle avait personnellement entendu le Rav, le Gaon, Rav Yaakov Moché [qui est le fils de Rav Avraham, le fils du Gaon de Vilna], dire au nom de son grand-père, le Gaon de Vilna que sans souffrances, nous n'aurions aucun espoir dans le monde à Venir.
La raison en est que lorsqu'une personne décède et que son âme monte au ciel, elle voit une balance indiquant si ses bonnes actions l'emportent sur ses fautes ou non, à D. ne plaise.
La personne entend alors une voix céleste annoncer que toutes les bonnes actions qu'elle a accomplies tout au long de sa vie doivent être rassemblées ; cette voix est entendue dans tous les mondes dans lesquels son âme était enracinée.
Immédiatement, tous les anges défenseurs créés à partir des mitsvot de cette personne se rassemblent et se placent du bon côté de la balance. Ensuite, on annonce que toutes les fautes (avérot) que cet homme a faits tout au long de sa vie doivent être rassemblés. Un grand nombre d'anges, vêtus de noir, commencent à apparaître. Ils sont extrêmement nombreux et de plus en plus nombreux.
L'autre côté de la balance est sur le point de basculer, non seulement à cause du nombre considérable de fautes que la personne a commises au cours de sa vie, mais aussi parce que les anges liés à nos mérites ne sont pas très forts, puisque les mitsvot que la personne a accomplies n'ont pas été faites avec l'intention et le désir appropriés, contrairement à ses fautes, qui ont été commis avec enthousiasme.

En voyant cela, la personne est extrêmement contrariée. Que va-t-il m'arriver? pense-t-elle. La balance va se retourner contre moi, elle va certainement me déclarer comme étant un racha!

C'est alors qu'une 3e voix céleste se fait entendre, annonçant : "Où est la souffrance que cette personne a endurée au cours de sa vie?"
Immédiatement, tous les souffrances de cette personne, de toute sa vie, se rassembleront et se dirigeront vers le côté droit de la balance, et le côté du mérite l'emportera massivement sur l'autre côté, car sa souffrance a expié un grand nombre de ses fautes, faisant de lui un tsadik! Il se réjouira alors et remerciera Hachem pour tout ce qu'il a enduré.

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-> Selon le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - épilogue) :
Toutes les souffrances et toutes les douleurs d'une personne sont pour son bien, pour rendre son âme pure et libre de la maladie de ses fautes.
En effet, les souffrances purifient une personne de ses fautes, comme l'affirment nos Sages (Béra'hot 5a), et grâce à cela, elle sera sauvée du châtiment dans le Guéhinam, qui est pire que toutes les souffrances d'Iyov.
En effet, le midrach dans Massékhet Guéhinam, après avoir décrit la sévérité de Guéhinam, conclut que personne n'est sauvé à moins d'avoir la Torah, de bonnes actions et beaucoup de souffrances, comme il le dit : "Ton bâton et Ta canne me réconfortent" (chivté'ha oumich'antékha - Téhilim 23,4).
"Ton bâton" fait référence aux souffrances, tandis que "Ta canne" fait référence à la Torah.

De même, le midrach (Béréchit rabba 65,9) raconte [...] que lorsque Its'hak a vu et apprécié à quel point la sévérité du jugement est sur une personne, il a supplié Hachem de lui donner des souffrances.
Hachem lui répondit : "Par ta vie, tu demandes une bonne chose! Je commencerai par toi ", comme il est dit : " Et Its'hak devint vieux, et ses yeux s'obscurcirent" (Toldot 27,1).

La même idée se retrouve dans un autre midrach (Chémot rabba - chap.30) sur le verset : "Fais-moi connaître le chemin de la vie, plein de bonheur" (Téhilim 16,11). David dit à Hachem : " Dis-moi, où se trouve un tunnel creux vers le Monde à venir?"
Hachem répondit : "Si tu as besoin de vie, tu as besoin de souffrances" ...
Nous constatons donc que de nombreux Tanaïm et Amoraïm ont accepté les souffrances sur eux-mêmes, tels que Rabbi et Rabbi Elazar ben Shimon ... (guémara Baba Métsia 84b)

Bien que nous ne soyons pas en mesure de demander des souffrances, néanmoins, puisque nous pouvons voir à quel point elles sont bénéfiques, nous devrions au moins ne pas être en colère lorsqu'Hachem envoie des souffrances, car tout cela est pour le bien.
Et sur le verset : "J'ai décidé de donner de la souffrance ; J'ai renforcé leurs bras, mais ils ont mal pensé à Moi!" (Hochéa 7,15), nos Sages commentent : Hachem a dit : " J'ai dit que Je leur donnerai la douleur des souffrances dans ce monde afin de renforcer leurs bras dans l'autre monde, mais ils ont mal pensé à Moi!"

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-> Selon le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhma ou'Moussar - vol.1) :
Nous nous sommes tellement trompés sur le concept du jugement d'Hachem que nous considérons la punition comme une vengeance et les souffrances comme une punition.
Lorsque nous voyons qu'il est écrit : "Je suis Hachem, qui aime le jugement" (Yéchayahou 61,8), nous haussons les épaules en signe d'étonnement : "Comment Hachem peut-il aimer le châtiment et les souffrances?"

Mais une personne compréhensive se rendra compte à quel point la souffrance doit être chère à une personne ... elle l'affine, la nettoie, la purifie de toute trace de mal ...
Il n'y a rien d'autre au monde qui puisse raffiner, nettoyer et purifier une personne de tout, en effaçant complètement tout vestige de mal, comme le fait le jugement.

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-> Selon le rav Aharon Kotler (Michnat Rav Aharon - vol.2) :
"Et tu sauras dans ton coeur que, tel un père qui châtie son fils, Hachem ton D. te châtie" (Ekev 8,5)
Cela nous enseigne que toute souffrance n'est que pour notre bien, tout comme un père châtie son fils par amour pour lui, afin de l'aider à long terme.

Et nos Sages (Sifri - Vaét'hanan 6,5) disent que lorsqu'une personne est dans une tranquillité totale, ses fautes ne sont pas expiés.

Et Rabbi Akiva (guémara Sanhédrin 101b) dit : "La souffrance est précieuse" ('havivim yissourim), ce qu'il apprend de Ménaché. Toute la Torah que Ménaché a apprise de son père ne l'a pas aidé, jusqu'à ce qu'il fasse l'expérience de la souffrance.
Nos Sages disent également : "La souffrance efface les fautes d'une personne" (guémara Béra'hot 5a) et "le sang d'une blessure expie comme celui d'un korban ola" ('Houlin 7b).

Lorsqu'une personne souffre, la Chékhina dit : "J'ai mal à la tête, J'ai mal à la main!" (Sanhédrin 46a).
Il est également écrit : "Dans toute leur douleur (de chaque juif), Il (Hachem) souffre" (Yéchayahou 63,9) et "Je suis avec lui (chaque juif) dans la souffrance" (Téhilim 91,15).
Selon Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2:4), les souffrances sont nécessaires pour notre bien ; elles sont littéralement un médicament. Une personne qui ne réalise pas cela se plaint d'Hachem.

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 2:12) compare la douleur de la Chékhina face à la souffrance humaine à celle d'un père dont le fils est tombé d'un toit et s'est cassé les os. Lorsque son père lui met un bandage et que son fils en souffre, le père souffre de la douleur de son fils. Mais cette douleur est incomparable à celle que le père a ressentie au moment de l'accident.
En effet, la douleur que son fils ressent à cause des pansements provient de ce qui va le guérir, et elle est donc extrêmement faible par rapport au grand bénéfice de la guérison.

Il en va de même pour la souffrance dans le Guéhinam. Il s'agit là aussi d'un processus de guérison, qui rectifie et purifie l'âme. Aussi grande que soit la souffrance, elle est minuscule comparée aux effets curatifs qu'elle produit.
Et c'est encore plus vrai en ce qui concerne la punition dans ce monde, où même la souffrance la plus sévère n'est rien comparée aux punitions du Guéhinam. Comme l'écrit le Ramban (Introduction à Iyov), un seul instant de souffrance dans le Guéhinam est pire que 70 ans de souffrance d'Iyov dans ce monde.
En outre, dans ce monde, même une douleur légère expie, comme nous l'avons vu précédemment, le fait de se frapper le doigt expie comme un korban ola.

Cependant, parce que nous ne réalisons pas le pouvoir impressionnant d'une faute et la perte énorme qu'elle cause, nous ne parvenons pas à apprécier le bénéfice des souffrances, qui sont un petit prix à payer pour échapper à la souffrance de Guéhinam, qui est elle-même, un petit prix à payer comparé à la gravité de la maladie spirituelle causée par la faute.
C'est pourquoi nos Sages, qui comprenaient la gravité d'une faute et les terribles dommages qu'elle cause, se réjouissaient des souffrances. Lorsque Rabbi Akiva a vu Rabbi Eliezar souffrir, il s'est réjoui pour lui (Sanhédrin 101a), et c'est ce que nous trouvons également dans de nombreux autres endroits.
Rabbi Elazar bar Shimon invitait les souffrances sur lui, en leur disant : "Venez, mes frères et amis!" (Baba Métsia 84b).
Et dans la guémara (Yébamot 106a), il y a une histoire d'Avdan et de Rabbi Yichmael ben Rabbi Yossi, dans laquelle Avdan a été puni très sévèrement (pour avoir dénigré Rabbi Yichmael). Ses 2 fils se sont noyés et ses 2 belles-filles ont fait du mioun. Pourtant, Rav Na'hman bar Its'hak a dit à ce sujet : "Béni soit Hachem, qui a mis Avdan dans l'embarras dans ce monde, plutôt que dans l'autre monde!".

Incroyablement, ils ont en fait remercié Hachem pour ces terribles punitions. Mais la raison en est que ces souffrances étaient très faibles en comparaison avec les punitions de l'autre monde.
Un autre exemple est l'histoire de Na'houm Ich Gam Zou, qui s'est soumis à d'énormes souffrances (Taanit 21a). Et toutes ces souffrances étaient pour quelque chose que les Tanaïm ont fait par erreur, et après qu'ils se soient complètement repentis.
Pourtant, ils n'ont pas compté sur cela, mais ils ont accepté une souffrance incroyable sur eux-mêmes.
Ces personnes ont reconnu avec une clarté absolue les grands dégâts de la faute : ils ont senti que la souffrance guérit, et ils l'ont donc acceptée volontiers, avec joie.

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-> Selon le Steïpler ('Hayé Olam - vol.2, chap.14) :
Les souffrances sont précieuses, comme il est dit (guémara Béra'hot 5).
Et dans le Sifri (Vaét'hanan 6,5), il est dit : "Rabbi Né'hemia dit : Les souffrances sont précieuses, car de même que les korbanot expient, les souffrances expient aussi".
En effet, recevoir des souffrances donne à une personne un avantage infini, car les punitions qu'elle mérite de recevoir dans le monde à Venir (olam aba) sont remplacées par les souffrances de ce monde, qui sont extrêmement légères en comparaison.

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-> Selon le rav Avraham Grodzinski (Torat Avraham) :
Jusqu'à présent, nous avons parlé de l'importance d'utiliser ses pensées et ses émotions pour atteindre le grand objectif pour lequel les souffrances sont donnés à une personne. Cependant, tout le monde n'est pas en mesure de le faire. La plupart des gens n'ont pas la capacité de penser ; ils n'en ont pas le temps.
Pourtant, ces personnes souffrent également des souffrances. Devons-nous dire que les souffrances de ces personnes ne sont pas inclus dans "car Hachem châtie celui qu'Il aime" (Michlé 3,12)?
D'autre part, quel amour peut-il y avoir dans le phénomène de recevoir des souffrances sans y penser?

La réponse est que les souffrances contiennent en fait 2 avantages.
Le premier est qu'elles amènent une personne à contempler ses actions et à faire téchouva.
Le second est que les souffrances expient les fautes d'une personne, comme l'explique Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2:3) : "Et en provoquant une maladie sur le corps d'une personne, Hachem guérit la maladie de son âme".
Nous pouvons apporter une preuve à cela à partir de la guémara (Yoma 86a) qui dit : "Si quelqu'un fait une faute (avéra) qui est punie de karét, et se repent, sa punition est retenue grâce à sa téchouva, en même temps que Yom Kippour. Mais elle n'est effacée que par les souffrances".
Or, le but de ces souffrances n'est évidemment pas d'obliger le fauteur à faire téchouva, puisqu'il l'a déjà fait. Leur but est plutôt de purifier complètement son âme.
Puisqu'il a commis une faute pour lequel il a encouru le karét (peine de mort), la faute est tellement attachée à son âme qu'elle est devenue une partie de lui, à tel point qu'elle ne peut être enlevé sans que l'âme elle-même ne soit déconnectée de la vie éternelle. C'est pourquoi, même après avoir fait téchouva, il a besoin de quelque chose qui puisse détacher complètement la faute de lui.
Les souffrances sont cette chose, car les souffrances affaiblissent le pouvoir et les désirs du corps, laissant l'âme propre et pure de sa faute.

De même que les souffrances ont la capacité d'achever la purification de l'âme d'une personne après qu'elle a fait téchouva, elles sont également utiles avant qu'elle ne fasse téchouva. Même si, à ce stade, l'objectif principal des souffrances n'est pas atteint, la souffrance elle-même améliore l'âme.
Cela s'apparente aux souffrances de Guéhinam dont une personne est punie après sa mort ; ces souffrances purifient l'âme et la débarrassent de ses fautes.
Comme le disent nos Sages (Baba Métsia 58b) : "tous ceux qui entrent dans le Guéhinam finissent par en sortir". En effet, le Guéhinam purifie l'âme d'une personne de son état endommagé, après quoi elle peut entrer dans le Gan Eden.
Or, après la mort, la téchouva ne sert plus à rien, comme le dit le verset : "Car dans la tombe, il n'y a plus d'activité, de contemplation, de connaissance ou de sagesse" (Kohélet 9,10).
Nous voyons ici que même lorsque la personne qui souffre ne fait pas téchouva, les souffrances ont le pouvoir de guérir les maux de l'âme.
Dans ce monde aussi, Hachem a donné à l'humanité ce remède, en donnant aux souffrances la capacité d'effacer les fautes d'une personne.

Il est évident que si une personne comprend le but des souffrances, fait le bilan de ses actions et fait téchouva, son pardon sera incommensurable ; avec la moindre souffrance, elle peut être guérie des plus grandes fautes!
Cependant, même pour une personne qui manque de compréhension, qui vit sa vie comme un cheval qui fonce sur un champ de bataille, sans réflexion ni introspection, sans tenir compte de ses actions ni faire téchouva, même une telle personne bénéficiera des souffrances, car elle en tire profit de son vivant tout comme après la mort ....

En fait, les souffrances de son vivant sont encore plus bénéfiques, car les petites souffrances dans ce monde sont comme les grands souffrances dans le monde à Venir (olam aba), comme on le sait. En effet, de par leur nature même, les souffrances perfectionnent l'âme d'une personne...

Et ce n'est pas tout. Les souffrances sont bénéfiques même pour une personne qui n'en veut pas, quelqu'un qui ne s'habitue pas à sa souffrance, dont la souffrance ne lui apporte pas le bonheur mais plutôt une grande douleur ; qui se sent lésé et a le cœur brisé, comme il est écrit : "Quand il aura faim, il se mettra en colère et maudira" (Yéchayahou 8,21).
Une telle personne, semble-t-il, ne bénéficie pas du tout des souffrances ; elles ne l'amènent pas à rendre compte de ses actions, et la souffrance fait d'elle une personne en colère et plus mauvaise, le contraire d'une amélioration!
Cependant, même une telle personne grandit grâce à ses souffrances. Même au milieu de la colère et d'une grande amertume (du fait de souffrir), les souffrances sont capables d'avoir un effet, fournissant un certain degré de perfection. Cela aussi est un bénéfice, et est inclus dans "car Hachem châtie celui qu'Il aime".

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-> Dans un autre passage, le rav Grodzinski démontre les énormes bienfaits de l'exil en Égypte, des souffrances très intenses qui, à l'époque, ne semblaient pas conduire à une quelconque amélioration du comportement des juifs, dont la qualité spirituelle s'était même dégradée (atteignant le 49e niveau d'impureté sur 50).
Pourtant, l'effet de cette souffrance sur l'âme juive a été d'une ampleur inimaginable et l'a transformée à jamais.

Dans les mots du rav Grodzinski (Torat Avraham) :
Le principe qu'il peut y avoir perfection même sans faire téchouva, peut être prouvé à partir de l'exil égyptien. Le but de l'exil était de garantir que le peuple juif hériterait de la terre d'Israel, même sans le mérite de ses actions.

Avraham demande : "Avec quoi saurai-je que j'en hériterai [de la terre d'Israel]?" (Lé'h Lé'ha 15,18). Le Ramban explique que la émouna d'Avraham ne manquait de rien ; Avraham ne demandait pas une preuve que ses descendants recevraient la terre, mais plutôt un conseil : comment pouvait-il s'assurer que les juifs recevraient définitivement le don de la terre d'Israel, même si les générations futures fautaient, ou si les nations réchaïm qui se trouvaient déjà sur la terre faisaient la téchouva?
En réponse à cette question, Hachem dit : "Parce que vos enfants habiteront une terre qui n'est pas la leur. Ils les feront travailler et les affligeront pendant 400 ans". C'est-à-dire que les douleurs de l'exil rendraient le peuple juif apte à recevoir cet héritage, même sans aucune condition ...

Toute la Torah dépend de l'héritage de la terre d'Israel. Cela vaut non seulement pour les mitsvot qui ne peuvent être accomplies que sur la terre, mais aussi pour toutes les autres mitsvot, car, comme l'écrit le Ramban, le principal lieu d'accomplissement de toutes les mitsvot se trouve en terre d'Israel ...

Comment avons-nous mérité ce cadeau extraordinaire, auquel rien d'autre n'est comparable?
Par l'exil en Égypte. En fait, seule une petite partie de cet "exil" a réellement eu lieu ; pendant 190 ans, nous n'étions même pas du tout en Égypte. Sur les 210 années restantes, le peuple juif a passé plus de 70 ans sous le règne de Yossef, jouissant d'un honneur et d'une gloire exceptionnels. Leur situation spirituelle était également inégalée, Yaakov ayant préalablement envoyé Yéhouda pour y établir une yéchiva pour Yaakov et les tribus.
Même après la mort de Yossef, l'esclavage ne commença que lorsque toute cette génération mourut, et la difficulté de la servitude ne dura que 80 ans (Chir haChirim rabba 2,24). Même à cette époque, la nourriture des juifs était fournie par Pharaon, comme il est dit : "Le poisson que nous mangions gratuitement en Égypte" (Bamidbar 11,5).
Tel fut l'exil en Égypte, mais cet exil a préparé la nation juive à hériter de la Terre sainte pour l'éternité, sans aucune condition.

C'est étonnant! L'exil égyptien a-t-il permis à la nation juive d'améliorer son comportement? Au contraire, ils se sont mélangés aux égyptiens et ont copié leur comportement, s'enfonçant dans le 49e niveau d'impureté ...
Si les juifs sont devenus pires à cause de l'exil ... comment ce même exil leur a-t-il permis de recevoir la terre d'Israel de manière si absolue que cela ne dépend plus de leur libre arbitre, quelque chose qui va à l'encontre de l'ordre naturel, qui est contraire à l'intention et à l'objectif du monde tout entier?

La réponse est qu'il existe 2 façons distinctes pour le cœur humain d'acquérir la perfection, 2 chemins complètement différents l'un de l'autre. Ces deux voies sont les suivantes : 1°/ le libre choix (libre arbitre), et 2°/ la hachga'ha (Providence Divine).
La voie du libre choix exige d'une personne qu'elle étudie la Torah avec intensité jusqu'à ce qu'elle la connaisse entièrement, qu'elle la comprenne au mieux de ses capacités et qu'elle l'accomplisse à la perfection, avec des traits de caractère parfaits et un cœur pur, atteignant ainsi les niveaux du roua'h hakodech et de la névoua (prophétie).

La hachga'ha, quant à elle, est une voie différente pour atteindre la perfection - une voie plus profonde et plus complète. Cette voie, elle aussi, se trouve dans le cœur d'une personne ...
La voie de la hachga'ha transcende le libre arbitre d'une personne, mais elle aussi amène le cœur d'une personne à la perfection, lui permettant de mériter la vie éternelle ...
Ce chemin de la hachga'ha vient à une personne par la souffrance. Même pour une personne, ou une génération, au cœur de pierre, qui manque de sensibilité et de compréhension, il y a encore de l'espoir.
Même si la première voie du libre arbitre a été perdue, la seconde voie, celle de la hachga'ha, est toujours là...

C'est cette voie de la perfection, la hachga'ha, qui était à la disposition de la nation juive, même en Égypte. Les 86 années de servitude et d'exil ont amené le peuple juif à un état de grande préparation spirituelle. Malgré l'effondrement massif de la perfection de son libre arbitre au cours de ces années (les juifs avaient presque atteint le niveau d'impureté des égyptiens), il a progressé de plus en plus dans sa perfection de hachga'ha (grâce à leur souffrance du terrible esclavage).
Ce type de perfection, bien que méconnaissable à l'époque en raison de leurs actes, restait caché dans leur cœur, les préparant de manière à ce qu'ils soient prêts à se manifester et à s'actualiser à la première occasion qui leur serait donnée. Et en raison de la perfection innée que ces personnes avaient atteinte, il suffisait de quelques démonstrations de la vérité pour qu'elles rejettent le grand mode de vie erroné dans lequel elles étaient plongées.

Cela explique aussi une chose étonnante : les miracles qui ont eu lieu en Égypte et à la mer Rouge ont été vus par tout le monde, juifs et égyptiens. Pourtant, le peuple juif s'éleva du 49e niveaux d'impureté et chanta la chira (chant), expérimentant le plus haut niveau de prophétie ... continuant à grandir, niveau après niveau, jusqu'à ce qu'ils méritent de recevoir la Torah d'Hachem, lorsque Hachem leur parla, face à face, à un niveau similaire à celui de Moché Rabbénou.
Les égyptiens, en revanche, sont restés les mêmes. Même les meilleurs d'entre eux, ceux qui craignaient Hachem, méritaient de mourir (Mékhilta Béchala'h - chap.1) ; ils ont finalement poursuivi le peuple d'Israël pour le tuer.

Pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi les juifs et les égyptiens ont-ils réagi aux miracles de la sortie d'Egypte de manière si diamétralement opposée?

La réponse est qu'une grande préparation est nécessaire pour pouvoir utiliser correctement un miracle.
Un miracle est une révélation, et pour l'accepter correctement, il faut un récipient adéquat.
La servitude (et ses souffrances atroces) en Égypte a préparé le peuple juif, en donnant à son cœur la capacité d'accepter ce que les miracles allaient révéler plus tard.
Tout était prêt, et lorsque Moché et Aharon vinrent révéler la parole d'Hachem au peuple, celui-ci crut immédiatement... Et après avoir vu les miracles, le changement des règles de la nature, ils ont grandi énormément, jusqu'à se débarrasser, en peu de temps, de tout ce qu'ils avaient absorbé en Égypte.
Et ce n'est pas tout : lorsqu'ils se sont retrouvés au mont Sinaï, ils avaient réussi à détruire tout le mal et toute l'impureté qui se trouvaient dans leur cœur, y compris même la "contamination/impureté de 'Hava", comme nous le disent les Sages (Avoda Zara 22b).

Le Ramban affirme que la sortie d'Egypte est la base à partir de laquelle nous pouvons apprendre la émouna, dans tous ses détails. La suspension des lois de la nature, qui était évidente pour tous dans les miracles de la sortie d'Egypte, a clairement prouvé qu'Hachem veille sur toutes les activités humaines, récompensant ceux qui respectent Ses mitsvot et punissant ceux qui ne les respectent pas. Il en va de même pour les autres principes de la foi.
Cependant, comme Hachem ne fait pas de miracles pour chaque individu et chaque génération, Il a choisi de montrer à une génération tous les principes de la émouna (celle d'Egypte).

Les paroles du Ramban sont étonnantes. Si Hachem devait choisir une génération dans l'histoire, Il aurait dû choisir la génération des Tanaïm et des Amoraïm, ou mieux encore, la génération des Néviim, à l'époque du Temple. Pourquoi Hachem a-t-il choisi une génération qui était plongée dans le 49e niveau d'impureté?

La réponse est oui, c'est précisément ce peuple qui a été choisi. Ces personnes, qui avaient fait l'expérience des souffrances et souffert de la grande dureté de l'esclavage, étaient celles qui étaient aimées d'Hachem.
Car rien ne purifie l'âme comme les souffrances. Il n'y a pas de préparation aussi parfaite que l'esclavage et l'exil. La génération qui fut en exil fut la génération choisie pour voir des miracles et les comprendre, grandissant énormément jusqu'à ce qu'elle atteigne la prophétie et accepte la Torah.

[ainsi, nous rappelons si souvent la sortie d'Egypte, pour nous rappeler que même si nous sommes en exil, que notre situation personnelle peut être compliquée, et bien toutes nos douleurs/souffrances, vont construire nous impacter positivement. A l'image des juifs en Egypte qui ont mérité d'être élevés au 49e niveau de pureté, de recevoir la Torah, la terre d'Israël, ... nos souffrances nous sont également positives et nous permettront d'atteindre une super éternité dans le monde à Venir, avec beaucoup de proximité avec papa Hachem.]

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-> Selon le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.4) :
"Il y a de nombreux avantages qui découlent des souffrances, même lorsque la souffrance n'amène pas la personne à se repentir.
C'est comme le Guéhinam, qui purifie l'âme d'une personne, malgré le fait qu'après la mort, lorsqu'il n'y a plus de libre arbitre, il n'est plus possible de faire téchouva. Néanmoins, le feu du regret brûle la contamination/impureté de ses fautes.
Une autre façon dont les souffrances involontaires profitent à une personne est que le fauteur, ainsi que sa faute et sa punition, deviennent des réceptacles pour révéler le jugement d'Hachem dans le monde, car les gens le voient souffrir. Bien que le fauteur n'ait pas choisi cela, sa situation même provoque automatiquement cette révélation."

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-> Le rav Its'hak Sher souligne qu'au milieu de la souffrance, une personne n'est pas toujours capable de puiser force et réconfort dans des vérités intellectuelles qu'elle ne ressent pas dans son cœur. Dans ces moments-là, une seule pensée peut aider une personne à surmonter son épreuve : la prise de conscience qu'Hachem, son Père aimant dans les cieux, est l'auteur de sa souffrance, et qu'Il le fait pour le bien de cette personne et pour la purifier de ses fautes.

-> Dans les mots du rav Sher (Léket Si'hot Moussar - Chémot) :
En période de malheur, les pensées, aussi positives et nobles soient-elles, sont insuffisantes pour donner à une personne la force et le courage de supporter une situation difficile. Comment cela se fait-il?
Parce que le corps est plus fort que l'intelligence.
Lorsque le corps est écrasé par les souffrances, on n'a pas la présence d'esprit nécessaire pour écouter la voix de l'intellect.

Si une personne souhaite survivre indemne aux temps difficiles de l'exil et de la dissimulation Divine, il n'y a qu'une seule option : "Heureux l'homme que Tu châties, Hachem!" (Téhilim 94,11).
Une personne doit développer la croyance, une émouna que ses souffrances lui viennent de son Père céleste [et que leur but est de le purifier de ses fautes].

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+ En résumé :

-> Lorsqu'une personne fait une faute (avéra), elle crée une tâche spirituelle sur elle-même.
Cette tache doit être nettoyée : soit dans le Guéhinam, à travers d'immenses souffrances, soit à travers la douleur infiniment plus douce des souffrances dans ce monde.
C'est donc une grande bonté lorsqu'Hachem choisit de punir une personne alors qu'elle est encore dans ce monde.
[les souffrances sont à notre avantage et découlent de l'amour d'Hachem pour nous. ]

Les bénéfices de nos souffrances (1ere partie)

+++ Les bénéfices de nos souffrances (1ere partie) :

+ Introduction :

-> Le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm - Moadim vol.2) écrit :
"Dans la guémara (Méguila 15b), les Tanaïm et Amoraïm donnent 12 raisons pour lesquelles Esther a invité Haman à son banquet. Après ce passage, la guémara nous dit que Rabba bar Avouha rencontra Eliyahou haNavi et lui demanda ce qu'Esther voulait vraiment. Eliyahou répondit qu'Esther avait toutes ces intentions à l'esprit.

Nous pouvons maintenant faire un kal vachomer : Si un être humain peut accomplir une action avec de nombreuses intentions différentes, chacune d'entre elles étant suffisante à elle seule, il en est d'autant plus le cas pour Hachem : combien de dizaines de milliers de raisons Hachem a-t-il pour tout ce qu'Il fait!"

=> Il nous est difficile d'imaginer qu'Hachem a plus d'une raison de faire quelque chose, et cela peut être le cas parce que nous projetons à tort nos propres limites sur Lui.
La vérité est qu'Hachem a de nombreux plans différents (dont la majorité dépasse actuellement notre entendement), qui sont tous mis en œuvre simultanément. Au début, cela peut être difficile à comprendre. Cependant, en y réfléchissant, nous pouvons facilement nous rendre compte que les décisions d'Hachem sont bien plus complexes que les nôtres.
Après tout, même Esther avait une multitude de raisons à l'esprit lorsqu'elle a lancé une simple invitation.
Lorsque nous considérons la grandeur d'Hachem, il devrait être clair que Ses voies, et les événements de notre vie, dépassent vraiment notre compréhension.

b'h, nous allons voir quelques enseignements de nos Sages sur les avantages que peuvent nous générer nos souffrances.

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+ Les souffrances améliore le caractère d'une personne :

-> Selon le rav Grodzinski (Torat Avraham) :
"Les souffrances perfectionnent l'âme d'une personne ... Elles affaiblissent le corps et ses désirs ...
Ses désirs sont diminués, tout comme ses envies d'honneur ; ses ambitions financières ne sont pas aussi élevées qu'elles l'étaient ...

La matérialité est la source de tous les traits de caractère négatifs.
Tous ces traits : la paresse, le désir physique/matériel, la soif de richesse et d'autres plaisirs terrestres, sont intrinsèques à l'être humain ; c'est ainsi qu'il a été créé. La nature physique d'un homme est donc la cause de tous ses désirs et traits de caractère ... se libérer de cette physicalité/matérialité est presque impossible ...
Il existe cependant un moyen très efficace de minimiser la nature matérielle d'une personne : les souffrances.
Les souffrances, même seules, affaiblissent les désirs d'une personne, la séparant lentement de ses attaches physiques.
En prenant conscience qu'il peut vivre sans plaisir matériel, sans tranquillité, sans égoïsme et sans honneur, ce qui est essentiellement superficiel, le malade se libère progressivement de l'esclavage de ses désirs, et sa vision étroite du monde s'élargit. Ses yeux s'ouvrent pour voir sa véritable essence, son riche moi intérieur.

Et tout comme l'abondance matérielle exacerbe l'orgueil d'une personne et lui fait oublier son Créateur, la réduction de ces choses lui permet de développer son humilité, en lui rappelant Hachem, qui a créé le monde et continue à le contrôler."

=> Lorsqu'une personne se rend compte de la croissance qu'elle connaît grâce à sa souffrance, il lui est beaucoup plus facile d'accepter sa situation. Il est extrêmement difficile de changer ses traits de caractère, et de nombreuses personnes négligent complètement de le faire.
Parce qu'Hachem nous aime et désire notre bien ultime, Il nous envoie des souffrances, qui développent notre caractère indépendamment de toute contribution de notre part. Et ce changement positif se produit relativement rapidement, contrairement au long chemin de l'amélioration personnelle.
Soudain, une personne devient moins égoïste et plus sensible aux besoins de son prochain. En outre, elle devient une personne plus spirituelle, moins esclave de ses désirs physiques. Toute cette croissance est un cadeau d'Hachem!

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-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.4) enseigne :
"Les souffrances présentent de nombreux avantages, même si elles n'amènent pas une personne à se repentir. Les souffrances réduisent le plaisir qu'une personne éprouve à fauter ; elles diminuent également son orgueil.

Une personne doit remercier Hachem pour toutes les souffrances qu'Il lui envoie, car ces souffrances sont très utiles pour briser les traits de caractère négatifs d'une personne et pour surmonter son yétser ara.
Ce n'est que grâce aux souffrances qu'il est possible d'entrer dans la "porte d'Hachem", comme il est écrit : "Voici la porte d'Hachem... Je Te remercie, car Tu m'as exaucé (Téhilim 118,20-21)."
Il ne faut pas lire ce mot comme "anitani" (Tu m'as répondu), mais plutôt comme "initatni" (Tu m'as affligé). Comme le dit le passouk : "Je te remercie, Hachem, de t'être mis en colère contre moi" (Yéchayahou 12,5).
Nos Sages nous disent également que "le monde à Venir (olam aba) ne s'acquiert que par les souffrances.

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+ Renforcer notre lien avec Hachem :

-> Les souffrances sont précieuses pour celui qui les considère comme des messagers d'Hachem.
Elles renforcent le lien entre une personne et son Créateur, l'élevant vers un monde tout en lumière, au-delà des pulsions du corps. Et c'est là toute la raison d'être de l'homme! Heureux est son sort.
['Hazon Ich - Kovets Igrot 'Hazon Ich 201 ]

[nos souffrances sont des messages Divin, et peuvent nous élever au-dessus de nos limites, devenant ainsi infiniment plus proche d'Hachem.
Cela va à l'encontre de ce que nous souffle notre yétser ara : si tu souffres, c'est que Hachem t'a abandonné, qu'Il ne t'aime pas, que tu n'es pas important à Ses yeux, ... ]

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+ Développer notre émouna :

-> De façon incroyable, le rav Its'hak Sher montre comment les juifs en Egypte ont énormément grandi grâce à leurs souffrances (provenant de leur terrible esclavage), au point de surpasser même Moché Rabbénou, et ce par leur capacité à accepter leurs souffrances sans se plaindre.

Le rav Sher (Léket Si'hot Moussar - Chémot) écrit :
"[Nous constatons que l'expérience des souffrances permet à une personne d'atteindre de grands sommets de perfection et de conscience d'Hachem].
La guémara (Shabbath 97a) rapporte que lorsque Moché dit à Hachem : "Ils ne me croiront pas et n'écouteront pas ma voix" (Chémot 4,1), Hachem lui répond : ''Ce sont des croyants, des enfants de croyants! Des croyants comme il est dit : "Et la nation crut" (Chémot 4,32). Des enfants des croyants, comme il est dit (à propos d'Avraham) : "Et il crut en Hachem" (Lé'h Lé'ha 15,6).
Nous voyons qu'à travers les souffrances qu'ils ont endurés, le peuple juif d'Egypte a atteint le haut niveau d'émouna qu'Avraham a atteint en reconnaissant Hachem.

Voyons à quel point le peuple juif a atteint un niveau élevé de émouna en Egypte.
Lorsque Moché vint annoncer au peuple juif qu'Hachem s'était souvenu de sa nation, "le peuple crut".
Moché et Aharon se présentèrent devant Pharaon, tandis que la nation entière attendait, espérant que le salut d'Hachem se produise instantanément. Pourtant, non seulement cela ne s'est pas produit, mais leur servitude est devenue encore plus difficile.
Désormais, le peuple ne recevait même plus de paille. Il était contraint de parcourir le pays pour se procurer ses propres matériaux de construction et remplir le quota de construction, faute de quoi ses enfants seraient tués et insérés dans les murs!
Pouvait-il y avoir un test de croyance en D. plus important que celui-ci?
Même Moché Rabbénou, prophète d'Hachem et agent de la Rédemption, se plaignit amèrement de la situation en disant : "Pourquoi as-tu fait du mal à cette nation?" (Chémot 5,22).
Le midrach (Chémot rabba chap.6) raconte que Moché fut critiqué par Hachem pour avoir remis en question Ses voies de cette manière ; en effet, Moché aurait été puni par l'Attribut du Jugement si Hachem Lui-même n'était pas intervenu et ne l'avait pas défendu en raison du fait qu'il n'était qu'un être humain (midrach Kohélet rabba - chap.7).

Quiconque y réfléchit est étonné : Moché, le plus grand des prophètes, qui n'était pas lui-même un esclave, a été pardonné de se plaindre parce qu'il n'était qu'un être humain ; que dire alors du peuple juif lui-même, qui a fait l'expérience personnelle du travail éreintant et qui n'a pourtant pas remis en question les voies d'Hachem.
N'étaient-ils pas eux aussi "seulement humains"?
Et cette épreuve de l'esclavage encore plus dur (ajoutant au malheur terrible de l'esclavage, la difficulté de parcourir l'Egypte pour trouver la paille nécessaire aux briques) ne dura pas seulement un jour ou deux, ou même trois, comme celle de l'Akéda (ligature d'Its'hak) ; elle dura toute la moitié d'une année!
Et non seulement cela, mais Moché, le messager de la rédemption, disparut soudainement ; il quitta le pays et retourna à Midiyan, y restant pendant toute la période de 6 mois! (midrach Chémot rabba - chap.5)
Pouvons-nous avoir une idée de la difficulté de cette épreuve de la émouna pour les juifs? [ils pensaient que Moché allait les aider et les délivrer, mais au final leur situation devint pire et Moché disparut on ne sait où. Ils auraient pu facilement se plaindre, remettre en cause les voies d'Hachem, ... ]
Pourtant, ils l'ont réussie : ils n'ont pas remis Hachem en question et lui sont restés fidèles. Comment ont-ils pu le faire?

Uniquement grâce au mérite des souffrances qu'ils ont endurés et qui les ont purifiés.
C'est pourquoi la guémara (Guitin 36b) dit que "ceux qui sont insultés et ne répondent pas à l'insulte, qui s'entendent déshonorer et ne répondent pas (une autre forme de souffrances), qui agissent par amour et acceptent leurs souffrances avec joie, à leur sujet, le verset dit : "Et ceux qui L'aiment sont comme le soleil qui se lève dans sa force" (Shoftim 6,3).
Les souffrances confèrent à une personne la capacité de résister aux épreuves les plus difficiles."

=> Le message du rav Sher est clair : lorsque nous traversons une épreuve difficile, il n'y a qu'un seul moyen infaillible de rester fort et de conserver une attitude positive. Nous devons nous concentrer sur le fait qu'Hachem nous donne ces souffrances par amour, et que ces souffrances nous nettoieront et nous raffineront, nous permettant de nous élever à des hauteurs formellement inaccessibles. C'est ainsi que le peuple juif en Égypte a pu résister au grand test de la émouna, continuant à croire en la rédemption d'Hachem en dépit, ou à cause, des années de servitude difficile qu'ils ont endurées.
Nous devrions prendre cela à cœur et réaliser que nous aussi, nous gagnons énormément en raffinement de caractère grâce à nos souffrances.

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+ Avoir une meilleure perception de la vie & réduire notre attachement à la matérialité :

-> Le rav Eliyahou Lopian développe que les souffrances ont le pouvoir de purifier une personne. Lorsque le corps d'une personne est affligé par la souffrance, son esprit devient moins attaché à la matérialité, ce qui permet à ses processus de pensée d'être de nature plus spirituelle. Il sera même capable de comprendre des choses qui lui échappaient auparavant.

Le rav Lopian (Lev Eliyahou - Mikets) écrit :
Prêtez attention au principe suivant, qui est une règle s'appliquant dans toutes les situations : De nombreux versets dans le Tana'h et des déclarations de nos Sages décrivent la grandeur des souffrances.
Nos Sages disent même que : "Celui qu'Hachem aime, Il le blesse avec des souffrances!" (guémara Béra'hot 5a).

La guémara (Béra'hot 5a) poursuit en relatant un autre enseignement :
"Reich Lakich dit : Le mot "brit" (alliance) est mentionné avec le sel (brit méla'h - Kora'h 18,9) ... et le mot brit est également mentionné avec les souffrances (Ki Tavo 28,69) ...Tout comme la brit mentionnée avec le sel implique que le sel purifie la viande, la brit mentionnée avec les souffrances indique que les souffrances purifient une personne de ses fautes."

L'idée que les souffrances "purgent les fautes" doit être comprise littéralement : la souffrance frotte la tâche de la faute et l'efface.
Lorsque le corps fait l'expérience de la souffrance, il se purifie jusqu'à ce qu'il soit pur et clair. Cela provoque l'éveil de l'esprit, qui se détourne des ténèbres auxquelles le corps et les pulsions naturelles sont soumis. En conséquence, la faute de la personne disparaît et elle est pardonnée.
De plus, maintenant que son esprit est libéré de l'obscurité de la matérialité, elle sera en mesure de comprendre des choses qui étaient auparavant au-delà de sa compréhension!

=> Une personne qui souffre doit réaliser que chaque seconde de souffrances en vaut la peine ; la douleur qu'elle éprouve efface littéralement ses fautes ! De plus, comme le lien de la personne souffrante avec son corps s'affaiblit, son esprit sera capable de saisir des idées qui étaient auparavant hors de sa portée.

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-> Selon le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.1) :
"Quiconque a déjà fait l'expérience du goût des souffrances (à moins d'être extrêmement têtu et ancré dans son mauvais comportement), même s'il n'a pas fait de comptabilité spirituelle mais simplement une évaluation régulière de sa vie, de la même manière que quelqu'un ferait une évaluation de ses affaires, et est ainsi arrivé à la conclusion qu'il devait abandonner l'espoir de réaliser ses aspirations et ses rêves matériels, quiconque est arrivé à une telle position a senti comment ses fantasmes irréels de succès et de plaisir physiques, qu'il a retirés de son cœur, ont été remplacés par une conscience de la vraie réalité et de la spiritualité ...
Celui qui a vu ses fondations matérielles, qu'il croyait gravées dans la pierre pour des générations, s'effondrer complètement devant ses yeux [suite à des souffrances], qui a ainsi mérité de vivre simplement et de manière cohérente en abandonnant ce qui ne vaut rien et en ne trouvant sa force qu'auprès de son D., celui-là a déjà ressenti la puissance intérieure et le calme qui sont donnés à celui qui se fie à Hachem.

En effet, ce concept a été testé et éprouvé. Dans la mesure où une personne abandonne la poursuite des plaisirs du monde, elle est capable de percevoir la lumière de la vérité, la lumière du visage divin!
Des concepts qui lui étaient auparavant inimaginables, qui étaient au-delà de son niveau, lui sont maintenant révélés.
Même si la séparation d'avec les choses frivoles ne s'est pas faite de sa propre volonté, mais plutôt à travers les douleurs des souffrances, le départ de l'obscurité fait automatiquement apparaître la lumière. Car telle est la voie d'Hachem : "Je suis avec l'opprimé, et l'opprimé est avec Moi" (voir Sota 5a)."

=> Nous passons une grande partie de notre vie à courir après des choses qui nous sont extérieures. Pour certains, c'est l'argent qui les motive ; pour d'autres, c'est l'honneur. Souvent, les plans bien conçus d'une personne tombent à l'eau, ou bien elle perd des richesses et des biens qu'elle avait mis des années à accumuler. Dans ces moments-là, il convient de réfléchir à l'inutilité de la manière dont on dépense son énergie et sa vie.
Si [suite à des galères/souffrances], une personne est capable d'abandonner ses anciennes ambitions et de réévaluer ses priorités dans la vie, de nouveaux mondes spirituels s'ouvriront à elle, des mondes qui lui étaient auparavant inaccessibles.
Comme nous l'explique le rav Dessler, une grande partie de cette transformation se produit automatiquement ; la souffrance elle-même amène une personne à réévaluer ses priorités et ses désirs.

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+ Révéler les profondeurs du coeur :

->Alors que les pulsions physiques d'une personne sont diminuées par les souffrances, l'essence la plus profonde de son âme remonte lentement à la surface.
Il est désormais capable de crier à Hachem avec sincérité et dévouement comme jamais auparavant.

Le rav Eliyahou Lopian (Lev Eliyahou - Chevivé Lev) explique :
"J'ai entendu une explication de l'Alter de Kelm sur le verset : "Des profondeurs, je crie vers Toi, Hachem" (Téhilim 130,1).
Cela signifie que chaque individu a un endroit au fond de son cœur, à partir duquel il est constamment prêt et préparé à appeler au nom d'Hachem.
Cet endroit est cependant caché et recouvert par le matériel et l'attachement aux plaisirs du monde.
C'est pourquoi une personne doit creuser au plus profond d'elle-même et se débarrasser de cette matérialité ; alors, elle pourra atteindre "les profondeurs", et c'est de son âme même qu'elle criera vers Hachem.

Mais si une personne ne parvient pas à concentrer son esprit sur ce point et n'appelle pas Hachem du plus profond de son cœur, on lui envoie des "messagers", c'est-à-dire des souffrances, qui creusent profondément, entamant son intégrité physique ...
En fin de compte, d'une manière ou d'une autre, lorsque ce point au plus profond de son cœur est révélé, le résultat suivra : "Je t'appelle, Hachem!" "

[Hachem désire notre coeur. Ainsi, on peut s'épargner des souffrances, en faisant l'effort d'atteindre les profondeurs de notre coeur même lorsque tout va bien dans notre vie, faisant qu'Hachem n'aura pas besoin de nous envoyer des souffrances pour que venions à ouvert pleinement notre coeur. ]

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+ Les souffrances permettent d'atteindre la grandeur :

-> Le rav Shlomo Wolbe (Alé Chour - vol.2) enseigne :
"Essayons de comprendre la profondeur de la guémara (Shabbath 88b) suivante : "Les rabbins ont enseigné : Ceux qui sont insultés et n'insultent pas, qui écoutent les gens qui les déshonorent et ne répondent pas, qui agissent avec amour et sont heureux avec les souffrances, à propos de ces personnes, le verset déclare : "Et ceux qui L'aiment sont comme le soleil qui émerge dans sa force" (Shoftim 5,31).

Or, "le soleil émergeant dans sa force" est une description du soleil en pleine activité. Alors, si nous devions comparer une personne au soleil de cette manière, qui choisirions-nous?
Certainement quelqu'un qui accomplit des activités extraordinaires, qui réalise énormément de [belles] choses (une personne lumineuse, illuminant le monde)!
Pourtant, nos Sages nous révèlent une idée nouvelle : au contraire, celui qui est pleinement actif est précisément quelqu'un qui endure passivement les souffrances. Une personne qui supporte sa souffrance et qui s'en réjouit même, c'est en effet la personne la plus puissante!

[De même, nous trouvons dans la guémara ('Houlin 89a) : "Le monde existe par le mérite d'une personne qui garde sa bouche fermée pendant une dispute, comme il est dit : "Il suspend le monde à la blima" (Iyov 26,7). Le monde existe spécifiquement grâce à quelqu'un qui est silencieux (alors que naturellement il voudrait parler pour répondre à une offense). ]

Le monde regarde une personne qui souffre de souffrances simplement avec pitié ; personne ne la décrirait comme étant " puissante ". Pourtant, il se pourrait bien qu'une telle personne soit plus grande que l'homme qui accomplit de grandes choses!
Qu'Hachem nous protège des souffrances, mais nous devons savoir que quelqu'un qui a des souffrances, qui les supporte avec joie et qui n'est pas brisé par elles, est le plus grand des hommes.
Une personne allongée sur son lit de mort, sans aucune force, pourrait, à ce moment-là, être à un niveau spirituel plus élevé qu'elle ne l'a jamais été au cours de sa vie, alors qu'elle était occupée à faire de bonnes actions."

=> Le point de vue du rav Wolbe est très stimulant. Au lieu de succomber à des sentiments d'inutilité et de désespoir, une personne qui souffre doit savoir que dans sa situation actuelle, elle est capable de réaliser encore plus que lorsqu'elle s'engageait de manière productive dans la Torah et les mitsvot.

Le rav Wolbe donne l'exemple d'une personne mourant dans un lit d'hôpital. Mais son principe s'applique à toute personne qui subit des souffrances. Chaque individu a ses propres défis dans la vie, problèmes de santé, détresse émotionnelle ou autres obstacles qui l'empêchent d'atteindre ses objectifs.
Dans une telle situation, on peut choisir de réagir par une attitude de rejet, en devenant amer et en colère. Ou bien on peut choisir d'accepter ce qu'Hachem nous a donné, et atteindre des niveaux extraordinaires de pouvoir et de proximité avec Lui.

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+ Les souffrances permettent d'avoir une sensibilité accrue à l'égard des autres :

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz aborde un autre aspect : lorsqu'une personne fait l'expérience de la souffrance, elle est beaucoup plus à même d'être sensible à la douleur des autres.
C'est pourquoi la guémara considère qu'il est essentiel que le machia'h, le chef et le sauveur du peuple juif, soit un homme qui n'est pas étranger à la souffrance.

Le rav Chmoulévitz (Si'hot Moussar 18) écrit :
"En ce qui concerne les avantages et la valeur des souffrances, nous trouvons la déclaration suivante dans la guémara (Sanhédrin 98a) : "Où est assis le machia'h? À l'entrée de la ville. Quel est le signe que c'est lui? Il est assis parmi les pauvres qui souffrent de maladies. Tous les autres [les autres malades] ouvrent et remettent tous leurs bandages en même temps. [Chaque personne ouvre tous ses bandages en même temps, nettoie ses plaies, puis les referme]. Mais le machia'h, lui, n'ouvre et ne refait qu'un seul pansement à la fois".

Plus loin, la guémara (Sanhédrin 98b) dit : "Rav a dit : S'il est d'entre les vivants [si le machia'h est vivant], c'est quelqu'un comme Rabbeénou haKadoch ; s'il est d'entre les morts, c'est quelqu'un comme Daniel".
Rachi explique : "Si machia'h est quelqu'un de vivant, c'est certainement Rabbénou haKadoch, qui souffre de maladies et qui est très sévère. Si c'est quelqu'un qui est mort, alors c'est Daniel, qui a souffert d'être jeté dans la fosse aux lions et qui était parfaitement pieux".

Nous voyons ici que l'une des conditions requises pour être le machia'h est d'être un baal souffrances, qu'il s'agisse de souffrir parmi les indigents malades à l'entrée de Rome, ou des énormes souffrances de Rabbénou haKadoch ou de Daniel ...
Sa place n'est pas parmi les talmidé 'hakhamim engagés dans l'étude de la Torah dans le beit midrach, mais plutôt parmi les malades.

Il semblerait que la raison en soit que pour être le rédempteur du peuple juif, il doit ressentir sa douleur, et personne ne peut ressentir la douleur d'autrui comme un baal yissourrim (souffrances), car celui qui est rassasié ne peut ressentir la douleur de ceux qui ont faim ...

"Ressentir la douleur de quelqu'un d'autre" signifie partager sa douleur et ses problèmes. Une personne qui partage la douleur d'autrui mérite d'atteindre un niveau très élevé.
Le midrach (Kohélet rabba 7:2,4) raconte que les amis d'Iyov, qui sont venus le réconforter lorsqu'il souffrait, ont mérité de recevoir la prophétie et de voir leur nom mentionné dans la Torah. Il n'en va pas de même pour ceux qui ont participé au grand festin qu'Avraham a organisé lorsque Its'hak a été sevré ; leurs noms ne sont pas mentionnés et ils n'ont pas obtenu la prophétie.

=> La capacité de s'occuper pleinement de son prochain est très précieuse, mais très difficile à obtenir.
Tous les grands dirigeants du peuple juif ont été des modèles d'attention aux autres, depuis notre premier rédempteur, Moché Rabbénou, jusqu'au futur le machia'h.
En souffrant, cependant, même un simple juif peut accéder à cette précieuse midda. Il s'agit là d'un autre avantage incroyable des souffrances!

Les souffrances (3e partie)

+ Les souffrances (3e partie) :

4°/ Les punitions viennent sur nous avec une précision totale (100% mesurée et sous contrôle de D.) :

-> Le rav Yé'hezkel Levenstein souligne que même lorsque Hachem juge nécessaire de punir, Il n'envoie pas plus de souffrances que ce qui est absolument nécessaire. La personne reçoit exactement la quantité de souffrance nécessaire ; rien n'est aléatoire. En fait, au moment même où Hachem punit une personne dans un domaine, Il la couvre de bonté et prend soin de ses autres besoins.

Dans les mots du rav Levenstein (Ohr Yé'hezkel - Emouna) :
"L'essence de la émouna dans la sortie d'Egypte est la croyance en la "hachga'ha pratit" (la Providence Divine). Cela signifie qu'Hachem supervise et gère chaque détail de notre vie ...
Le verset dit : "Et comme [les égyptiens] ont affligé [les juifs], ils se sont développés et sont devenus forts" (Chémot 1,12).
La hachga'ha' pratit d'Hachem a toujours été présente, même pendant les périodes d'affliction et de douleur. En effet, tout est mesuré et pesé, même les souffrances, et personne ne reçoit plus de souffrance que ce qu'Hachem a décrété.
C'est pourquoi la volonté d'Hachem était que, pendant la période des souffrances, le peuple juif s'agrandisse et devienne fort.
Car Hachem ne cesse d'observer et de guider le monde, ne serait-ce qu'un instant!"

-> Le Steïpler ('Hayé Olam - vol.2,chap.13) écrit :
"Il faut savoir que les souffrances ne sont pas envoyés à une personne "plus ou moins" [de façon approximative], comme quelqu'un qui verse une grande quantité [qui ne prend pas soin d'être précis], mais plutôt avec une extrême précision.
Ceci est clair d'après la guémara (Arakhin 16b) qui dit que même si quelqu'un met sa main dans sa poche pour sortir 3 pièces et finit par n'en sortir que deux, ceci [c'est-à-dire le fait qu'il doive se donner la peine de remettre sa main dans sa poche pour sortir une autre pièce] est également considéré comme des souffrances.
Et dans la guémara (Avoda Zara 53a) : ... une maladie (souffrance) est établie avec un serment de l'heure précise où elle partira, ne restant pas un instant de plus.
Et dans la guémara ('Houlin 7b), il est dit : "On ne se cogne pas le doigt à moins que cela n'ait été décrété d'en haut".
Nous voyons ici que chaque détail des souffrances provient d'un décret spécifique de la Cour céleste.

Il faut également comprendre que les souffrances sont envoyées avec miséricorde [c'est-à-dire que dans ce monde Hachem considère une petite quantité de souffrance comme une grande quantité ].
Nos Sages (Sifri - Vét'hanan 6,5) ont également déclaré qu'Hachem dit : "Toi et ton cœur, vous savez que les fautes que vous avez commis et les souffrances que je vous ai donnés sont inférieurs à ce que vous méritez". [Car même un être humain, avec sa compréhension limitée, peut comprendre que, selon la stricte lettre de la loi, il mérite une punition bien plus importante que celle qu'il a reçue]. Mais Hachem, dans Sa grande miséricorde, considère le peu comme beaucoup."

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-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hout moussar 98) enseigne :
"Le Rocher! Son œuvre est parfaite, car toutes ses voies sont justes, un D. fiable, qui ne fait pas le mal" (Haazinou 32,5).
En décrivant les louanges d'Hachem, le verset dit qu'Hachem "ne fait pas de mal".
Le rav Its'hak Blazer demande : Quelle sorte de louange y a-t-il à dire que les jugements d'Hachem ne contiennent "aucune erreur" (qui ne fait pas le mal)? Les jugements des êtres humains ne doivent-ils pas eux aussi être exempts d'erreurs? Est-il permis aux gens de juger de manière incorrecte?

Le rav Blazer répond que, de par leur nature même, les jugements humains contiennent toujours une part d'erreur et de faute, même lorsqu'ils sont censés être exacts et justes. En effet, il n'est pas humainement possible de mesurer avec précision la gravité d'une faute. Il est également impossible de calculer exactement la peine que le fauteur mérite. Tout ce que le juge peut faire, c'est estimer, selon ses capacités [limitées humaine], la faute commise et la punition qu'elle mérite, et statuer en conséquence. [Les jugements d'Hachem, en revanche, sont calculés et administrés avec une perfection et précision totales].
C'est le sens de l'éloge selon lequel les jugements d'Hachem ne font "pas de mal", car les jugements d'Hachem sont tout à fait exacts, la punition étant absolument adaptée à la faute.

Nous pouvons ajouter à cela que l'exactitude des jugements d'Hachem ne se limite pas au fait que la punition corresponde exactement au crime (faute), mais qu'elle comporte également un aspect supplémentaire. En ce qui concerne les jugements d'Hachem, le verset déclare : "Les jugements d'Hachem sont vérité : ils sont parfaits tous ensemble" (Téhilim 19,10). Les commentateurs expliquent que le verset oppose les jugements d'Hachem à ceux d'un tribunal humain.
Dans un tribunal humain, le jugement ne prend en compte que le fauteur lui-même, bien que sa punition affecte indirectement d'autres personnes, telles que sa famille et ses amis. Parce que leur souffrance indirecte n'est pas prise en compte, ces personnes finissent par être punies elles aussi, sans qu'il y ait eu faute de leur part.
C'est parce qu'un juge humain n'est pas capable de prendre en compte toutes les personnes qui seraient affectées par la punition, mais seulement le criminel lui-même.
Les jugements d'Hachem, en revanche, qui sont "vrais et justes ensemble", prennent tout en compte. Ses punitions ne font souffrir personne qui ne mérite pas cette souffrance.
Il s'ensuit que si la femme et les enfants d'un individu ne méritent pas cette souffrance, Hachem ne le punira pas, malgré le fait qu'il la mérite.
[ainsi personne ne souffre directement ou indirectement, sans qu'Hachem ne le valide avec ]

Cette idée est également incluse dans l'affirmation du verset selon laquelle le jugement d'Hachem ne contient "aucune erreur", que même la souffrance de la famille et des amis d'une personne est mesurée avec précision.

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-> Nous devons cependant nous garder de considérer la récompense et le châtiment divins de la même manière lorsque nous analysons les événements de notre vie. Il est trop facile de tomber dans le piège inconscient de penser à Hachem en termes humains (l'homme est limité dans sa compréhension, dans ses pouvoirs, ...).
Si quelqu'un tombe malade, par exemple, nous pouvons conclure, d'une manière générale, qu'Hachem a voulu que cela se produise. Mais cela ne tient pas compte de l'ampleur et de la complexité de ce qui se passe. "Tomber malade" implique un grand nombre de détails. Quelles parties du corps seront touchées, à quel degré et pour combien de temps? Quel sera l'impact de la maladie sur le bien-être émotionnel du patient? Ses finances seront-elles affectées? Qu'en est-il de la famille du malade?
Il est clair qu'une maladie a une multitude de ramifications! Pourtant, tout cela, et bien plus encore, est pris en compte dans le jugement divin et exécuté avec une précision parfaite. La perfection d'Hachem n'exige rien de moins.

Lorsqu'Hachem prononce une sentence, le châtiment du fauteur est mesuré avec précision. Même lorsqu'il punit un individu, Hachem tient compte de tous ceux qui peuvent être affectés indirectement par cette punition. Personne n'est autorisé à souffrir injustement, même dans la moindre mesure.

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5°/ Hachem dépasse notre compréhension :

-> Lorsqu'une personne qui a de la émouna fait l'expérience de la souffrance, que ce soit chez elle ou chez les autres, elle essaie automatiquement de comprendre la raison d'Hachem derrière cette souffrance. Nous avons tous ce penchant ; il nous est très difficile d'accepter que certaines choses dépassent notre compréhension.

Le Ram'hal (Déré'h Hachem) précise :
"Il faut savoir que la véritable essence d'Hachem ne peut pas être saisie du tout. La seule chose que l'on puisse savoir, c'est que Son existence est parfaite et qu'il n'y manque rien. "

Ailleurs, le Ram'hal (Daat Tévounot 46 & 54 & 80) enseigne :
L'essence d'Hachem nous est totalement incompréhensible ... La règle est que tout ce qu'un homme peut imaginer dans ses pensées n'est certainement pas Son Essence, puisqu'Il est au-dessus de toute pensée ou idée, et n'a rien de comparable à celui d'une créature ...

Il faut savoir que chaque action d'Hachem est merveilleuse, infiniment large et profonde, comme il est dit : "Que Tes actions sont grandes, Hachem!" (Téhilim 92,6).
Même la plus petite des œuvres d'Hachem contient une sagesse si grande et si profonde qu'il est impossible d'en sonder complètement les profondeurs, comme il est dit : "Tes pensées sont très profondes" (Téhilim 92,6).
Il en ressort que nous ne pouvons pas du tout comprendre l'essence des actes d'Hachem ; seule leur apparence superficielle peut être vue, mais leur véritable nature intérieure est cachée.
En effet, la nature profonde de toutes les œuvres d'Hachem est une pure bonté, sans aucun mal, et à l'heure actuelle, cela ne peut certainement pas être vu ou compris ...

Hachem a de nombreux noms. Mais ces noms ne sont pas Son Essence, mais plutôt des descriptions de la façon dont Il se rapporte à nous ... car en raison de Sa perfection, il est impossible de se référer à Lui par un quelconque nom, puisque nous ne pouvons pas comprendre Sa perfection, et nous ne pouvons pas donner un nom à quelque chose que nous ne saisissons pas.
Tous les traits de caractère d'Hachem que nous mentionnons sont Ses actions ... Mais il ne faut pas croire que lorsque nous disons qu'Hachem est miséricordieux, c'est pour dire que Son Essence est miséricordieuse, de la même manière que nous dirions qu'un être humain est miséricordieux, c'est-à-dire qu'il est né avec une certaine nature ... il ne faut pas du tout penser ainsi, car il est totalement impossible de comprendre Hachem Lui-même.
Lorsque nous disons qu'Il est miséricordieux, nous voulons seulement dire qu'Il désire agir en utilisant un certain trait de caractère, c'est-à-dire le trait de la miséricorde, un trait qui ne Le décrit pas, mais plutôt la façon dont les êtres humains Le perçoivent ... Son Essence réelle, qui est entièrement parfaite, transcende certainement tous ces traits."

=> Hachem est au-delà de toute description, de tout ce que nous pouvons nous représenter dans notre esprit ou imaginer. Même nos descriptions de la perfection ne peuvent rendre compte de son essence, qui est fondamentalement inconnaissable.

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-> Puisque nous ne pouvons pas nommer ce que nous ne pouvons pas comprendre, il s'ensuit que les noms d'Hachem ne décrivent pas Son Essence, mais plutôt Ses actions. L'essence d'Hachem est inconnaissable ; nous ne pouvons comprendre que la façon dont Il se rapporte à notre monde.

Selon le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 2,2) :
"Quelle que soit la petite compréhension que nous pouvons avoir d'Hachem, quels que soient les descriptions, les noms et les traits de caractère que nous utilisons pour L'appeler et Le décrire, comme nous le trouvons dans la Torah et dans nos prières, tous ne font que décrire la manière dont Hachem se connecte à l'univers et aux forces qui s'y trouvent depuis le moment de la Création : en les maintenant dans l'existence, en leur donnant la vie et en les contrôlant, selon Sa volonté, béni soit Son Nom."

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[souvent le plus dur dans une souffrance, c'est de ne pas comprendre la logique. Nous devons accepter que tous les aspects de la souffrance (durée, intensité, ...) sont décrétés par Hachem, qui est le seul à pouvoir la comprendre dans ce monde actuel limité, pour notre bien ultime. ]

Les souffrances (2e partie)

+ Les souffrances (2e partie) :

2°/ La bonté d'Hachem, toutes ses actions proviennent de Son amour pour chaque juif :

-> Hachem a créé le monde uniquement pour notre bénéfice, et non pour le sien. Hachem Lui-même n'a pas besoin de nous ni de nos actions ; que nous suivions la Torah ou non n'affecte que nous-mêmes.
Comme le dit le midrach (Béréchit rabba 44,1) : "les mitsvot ont été données dans le seul but de raffiner l'humanité".
Le Ramban (Ki Tétsé 22,6) explique : "La réalisation des mitsvot ne donne rien à Hachem, mais seulement à la personne qui les accomplit. Les mitsvot protègent une personne des dommages, des fausses croyances ou des mauvais traits de caractère, ou elles lui rappellent certains miracles accomplis par Hachem".
Puisque la seule motivation d'Hachem pour créer l'univers était la bonté, il s'ensuit que tout ce qui se passe dans le monde est bon. Même lorsque quelque chose semble mauvais, nous pouvons être sûrs qu'il s'agit en fait d'une bonté cachée qui provient de l'amour d'Hachem, même si le fait de savoir comment il en est ainsi peut, à l'heure actuelle, être au-delà de notre capacité à le comprendre (cela nous sera accessible qu'après notre mort, libre arbitre et limitations humaines obligent).

-> Le but de la création [de l'univers] était [le désir] pour Hachem de donner de sa bonté aux autres.
[Ram'hal - Déré'h Hachem - vol.1 , 2:1]

-> Nous savons qu'Hachem ne désire que faire le bien et qu'Il aime Ses créations comme un père aime son fils.
Cependant, cet amour même motive parfois le père à châtier son fils, afin qu'il en tire un bénéfice à long terme (pour son bien ultime). Comme le dit le verset : "car de même qu'une personne châtie son fils, de même Hachem, votre D., vous châtie" (Ekev 8,5).
Il apparaît que le jugement et la punition proviennent en fait d'une source d'amour.
La réprimande d'Hachem ne ressemble pas à l'attaque d'un ennemi en quête de vengeance, mais plutôt à celle d'un père qui désire ce qui est bon pour son fils.
[Ram'hal - Déré'h Hachem - vol.2 , 8:1]

=> Savoir que les souffrances proviennent de l'amour d'Hachem et qu'elles sont pour notre bien est très bénéfique.
Vivre avec des sentiments destructeurs de tristesse ou de colère contre Hachem est simplement une erreur. Dans la mesure où nous pouvons ressentir la vérité de ce concept, nous pouvons remplacer ces émotions négatives par une attitude optimiste et positive.

-> Ailleurs, le Ram'hal (Daat Tévounot) enseigne :
Le verset dit : "Comme une personne châtie son fils, Hachem, ton D., te châtie" (Ekev 8,5).
Cela signifie que la manière dont Hachem réprimande le peuple juif n'est pas une manière de se venger ou d'attaquer un ennemi, mais plutôt une manière d'aimer, car Hachem aime [chaque juif] comme un père aime son fils ...

Il en résulte deux avantages :
La réprimande [d'Hachem] elle-même, même lorsqu'elle est exécutée, n'est pas faite avec cruauté, mais avec une grande douceur ...
Puisque même lorsque Hachem punit Ses créations, Sa motivation sous-jacente est seulement d'être miséricordieux et de leur faire du bien, si parfois Il voit que celui qui est jugé ne peut pas supporter le jugement, Il le traitera avec miséricorde.

Comme nous l'avons dit, la réprimande d'Hachem vient de l'amour, comme le dit le verset : "Et le père qui aime son fils le châtie" (Michlé 13,24). Car un père qui aime son fils ne veut pas que son fils soit plein de mauvais traits de caractère. C'est pourquoi, parce qu'il l'aime, il développera une stratégie pour le traiter, avec une grande sagesse, jusqu'à ce qu'il prenne le bon chemin.
À partir de ce moment-là, "le père d'un juste est au comble de la joie" (Michlé 23,24) = le père se réjouit de son fils, qui chérit son père et accomplit sa volonté.

Nous voyons donc que l'amour du père le pousse à chérir son fils et à le récompenser largement lorsqu'il se comporte bien. Et c'est cet amour même, le désir de ce qui est bon pour le fils, et non de ce qui lui est nuisible, qui poussera le père à le punir s'il se comporte mal.
Cet amour incitera également le père à faire preuve d'équité dans la discipline de son fils : "La main gauche repousse, la main droite rapproche". (Voir Sotah 46a.).

=> La sensibilité avec laquelle Hachem nous inflige des souffrances reflète l'amour et la bonté qui Le motivent à le faire.
Contrairement à un monarque en colère qui s'acharne sur le serviteur qui lui a désobéi, les châtiments d'Hachem sont exécutés avec douceur et miséricorde.

Afin de considérer la souffrance sous le bon angle, le Ram'hal propose l'analogie suivante : il arrive qu'un médecin inflige une douleur à un patient afin de le guérir d'une maladie beaucoup plus grave. Il s'agit clairement d'un acte de compassion et non de cruauté. Si nous réalisions que les souffrances infligées par Hachem le sont pour la même raison, nous ne ferions que l'aimer davantage!

En ce sens le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) écrit :
"Nos Sages nous disent que "tout ce que fait Hachem est pour le bien" (Béra'hot 60b). Cela signifie que même la souffrance et les problèmes, qui semblent mauvais, sont en fait absolument bons.
On peut comparer cela à un médecin qui ampute le membre d'un patient afin de sauver le reste de son corps. L'acte du médecin semble cruel, mais il s'agit en fait d'un acte de miséricorde, réalisé dans le but d'améliorer la situation du patient à long terme. À l'égard d'un tel médecin, le patient ressent plus d'amour, et non moins!

Il en va de même pour Hachem. Lorsqu'une personne réalise que tout ce qu'Hachem lui fait, physiquement et financièrement, est pour son bien, même si elle ne peut pas voir ou comprendre en quoi cela est bon, alors aucune douleur ou difficulté ne diminuera son amour pour Hachem.
Au contraire, cet amour se renforcera et s'accroîtra constamment."

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-> Nous venons de voir que selon le Ram'hal lorsque Hachem punit un fils (un juif), ce n'est pas par désir de vengeance, mais plutôt comme une expression d'amour, pour aider cette personne à s'améliorer.
Ce principe est également énoncé par le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm 4,22) :
"La règle est qu'Hachem ne se venge pas comme les êtres humains, mais plutôt comme un père qui se soucie de son fils" (Michlé 3,12). Cela signifie que le désir d'Hachem de nous châtier est comme celui d'un père à l'égard de son fils.
De même qu'un père a pitié de son fils et ne veut pas le faire souffrir, mais qu'il le châtie néanmoins pour qu'il améliore son comportement, de même Hachem châtie ceux qu'Il aime."

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-> La façon de libérer son cœur de toute tristesse ou inquiétude concernant les choses du monde, même en ce qui concerne "les enfants, la vie et la subsistance", est de suivre l'enseignement de nos Sages selon lequel "tout comme une personne bénit Hachem pour sa bonne fortune, [elle doit aussi Le bénir pour son malheur]" (guémara Béra'hot 54a), ce que la guémara (Béra'hot 60b) explique comme signifiant que l'on doit accepter ses difficultés avec joie, tout comme on se réjouit d'une bonté qui est révélée et manifestement bonne. La raison en est que le malheur est également bon ; cependant, parce qu'il provient du "monde de la dissimulation", qui est au-dessus du "monde de la révélation", les êtres humains ne le reconnaissent pas comme tel.
[rabbi Shnéour Zalman de Liadi - Tanya - chap.26]

-> Dans le même ordre d'idées, le Tanya écrit ailleurs que tout ce qui arrive est bon ; parfois ce bien est révélé, d'autres fois il est caché. Comme nous l'avons vu précédemment, le bien "caché/dissimulé" est en fait beaucoup plus puissant et descend d'une source plus élevée.
[ce qui nous semble mal, souffrance, ... provient d'une source plus élevé : le "monde de la dissimulation", et ainsi d'une dose de "mal" apparent en réalité Hachem nous comble de bontés, beaucoup plus que de ce qui nous semble apparemment comme bien. ]

Le Tanya (Iguéret haKodech 11) enseigne :
"La vérité est que rien de mauvais ne vient d'en-Haut et que tout est bon, mais à cause de la grandeur et de l'énormité de ce bien, il n'est pas perçu comme tel.
Cette croyance est la principale émouna pour laquelle une personne a été créée."

-> Lorsqu'une personne subit une souffrance, elle ne doit pas la considérer comme mauvaise, car sa source est bonne, puisque seule la bonté parfaite vient d'Hachem, et rien de mauvais.
[rabbi Shnéour Zalman de Liadi - Likouté Torah - paracha 'Houkat 62a]

[ Hachem ne fait pas de mauvaises choses, lorsqu'un événement apparemment mauvais se produit, il doit, en réalité, être bon, même si nous ne pouvons pas voir pourquoi ou comment. C'est cela la vraie émouna, tout n'est que pour notre bien, même si sur le moment tout semble nous indiquer le contraire. ]

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-> L'Alter de Kelm note que même les punitions d'Hachem sont souvent données dans un "bel emballage", ce qu'une personne censée remarquera et appréciera.

Il écrit : Même lorsqu'un homme est jugé et puni avec douleur, il peut encore trouver le "beau papier d'emballage", les "épices odorantes" (comme avec Yossef dans la caravane pour aller en Egypte) qui accompagnent tout ce qu'il doit endurer. Même dans la punition elle-même, on peut trouver l'amour d'Hachem pour Son enfant unique, le peuple juif.

Dans l'extrait suivant, le Chofetz Chaim souligne à quel point l'amour d'Hachem est grand pour chaque juif - et que nous devrions particulièrement nous en souvenir dans les moments difficiles.
-> Il ne faut pas devenir amer face à une situation difficile. On doit plutôt puiser sa force auprès d'Hachem, car tout arrive d'Hachem, et l'amour d'Hachem pour une personne est plus grand que l'amour qu'elle pourrait se porter à elle-même.
['Hafets 'Haïm - Chem Olam - Epilogue]
[ Hachem peut tout, Hachem aime chaque juif plus que nous ne pourrions nous aimer, alors comment penser qu'il peut décréter une mauvaise chose sur nous. ]

-> "L'intensité de l'amour d'un père pour son enfant est bien connue ; elle dépasse même l'amour du père pour lui-même ... Nous pouvons donc déduire à quel point la miséricorde et la bonté d'Hachem sont grandes pour Son peuple, les juifs."
[rav Yé'hezkel Levenstein - Ohr Yé'hezkel - Emouna - p.224]

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+ En résumé :

-> Lorsque des difficultés surviennent, nous pouvons avoir l'impression qu'Hachem est en colère contre nous parce que nous avons fauté et que nous nous vengeons. Mais c'est une erreur : nos fautes n'affectent en rien Hachem.
La souffrance qu'Il nous envoie ne vient pas de la haine, mais plutôt de l'amour, d'un désir de nous aider, même après que nous ayons trébuché et que nous ayons besoin de Son aide.

En fait, une grande partie des difficultés rencontrées par les gens avec le concept de la punition d'Hachem provient du malentendu ci-dessus ; les gens pensent qu'Hachem réagit avec colère parce qu'ils Lui ont désobéi.
Comme nous l'avons expliqué, c'est précisément le contraire qui est vrai. Seul l'amour d'Hachem pour nous le pousse à nous infliger une punition, pour notre bien.
Connaître cette vérité change toute notre vision de la punition et de la souffrance, et en fin de compte, de nous-mêmes.

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3°/ La miséricorde d'Hachem s'applique même aux réchaïm :

-> Nous avons vu que la souffrance et la punition sont l'expression de l'amour d'Hachem pour chaque juif. Mais certaines personnes qui souffrent ont du mal à se sentir ainsi, elles sont convaincues d'être des "réchaim" (le yétser ara nous dévalorise pour nous faire désespérer).

-> Hachem avait de la bonté même envers les égyptiens :
Le rav Avraham Grodzinski explique comment les miracles qu'Hachem a accomplis en Égypte n'étaient pas seulement pour le bénéfice des juifs mais, chose choquante, également pour celui des égyptiens
En dépit de la méchanceté et de la cruauté avec lesquelles les égyptiens soumettaient le peuple juif, Hachem voulait qu'ils aient une chance de grandir et de faire téchouva. À cette fin, Hachem leur a envoyé des souffrances, qui ont le pouvoir de pénétrer au cœur de la personnalité d'une personne et de provoquer d'immenses changements positifs [sur notre attitude, personnalité].
Et c'est effectivement ce qui s'est passé. Le rav Grodzinski montre comment nous assistons à la croissance spirituelle continue de Pharaon et de sa nation.

Il enseigne ainsi (dans son Torat Avraham) :
"Tous les miracles de la sortie d'Egypte, qu'Hachem a accomplis pour enseigner au peuple juif la émouna et la hachga'ha (Providence Divine), ont également été accomplis pour enseigner ces idées à Pharaon et aux égyptiens, comme il est dit : "Et l'Égypte saura que Je suis Hachem" (Vaéra 7,5).
Au début, les "gyptiens n'avaient aucune connaissance d'Hachem. Pharaon demande : " Qui est Hachem, pour que j'écoute sa voix? Je ne sais pas qui est Hachem" (Chémot 5,2).
Mais peu de temps après, Pharaon dit : " Priez pour moi auprès d'Hachem" (Vaéra 8,4). Il connaissait donc Hachem, et il était également conscient du concept de la prière, et de la personne à qui il est le plus approprié de prier.
Peu après, Pharaon dit : " Hachem est le tsadik, et moi et ma nation sommes les réchaïm" (Vaéra 9,27). Pharaon comprend alors les concepts de tsadik et de racha, ainsi que le fait qu'Hachem est un tsadik et que lui, Pharaon, et sa nation, sont des réchaïm. Pharaon admettait ainsi sa faute et se repentait, ce qui lui valut une récompense.
Lorsque Pharaon a dit : "Allez sacrifier à votre Dieu dans le pays" (Vaéra 8,21), il s'agissait déjà d'une action partielle de repentir, et il reconnaissait également le concept des sacrifices.

Les égyptiens, eux aussi, ont connu une croissance spirituelle à la suite des plaies, niveau par niveau.
Certains d'entre eux devinrent "ceux qui craignent la parole d'Hachem" (Vaéra 9,20) ...
Comment ont-ils atteint ce type de croissance, un changement si radical de leur système de croyance, en si peu de temps?

La réponse est par les souffrances. Les miracles dont les égyptiens ont été témoins les ont fait souffrir, et c'est ce qui les a amenés à la perfection dans leurs croyances, quelque chose que les miracles seuls n'auraient pas pu accomplir ...

La perfection de la connaissance qui vient directement des souffrances n'exige pas la perfection du caractère. Au contraire, les souffrances elles-mêmes ont le pouvoir de percer la personnalité d'une personne et de parfaire ses connaissances. Il n'est pas nécessaire pour cela de briser les traits de caractère, même involontairement.
Au contraire, les traits de caractère d'une personne, et en particulier le plus puissant d'entre eux, l'amour de soi, rendront sa émouna forte et puissante, afin de revenir à un état de calme et d'éviter la souffrance qui entre en conflit avec cet amour [de soi].

Les 10 plaies n'étaient pas une vengeance pour le passé (pour ce qu'ils ont fait subir aux juifs), comme le sont les punitions humaines. L'intention d'Hachem était plutôt de rendre meilleurs les égyptiens grâce à ces plaies, qu'ils puissent reconnaitre qu'ils étaient réchaïm et faire téchouva, renvoyant les juifs de leur propre volonté.

D'ici nous pouvons voir la bonté infinie d'Hachem.
Hachem n'a pas seulement enseigné aux égyptiens le chemin de la émouna, avec tous ses détails, par le biais des plaies, malgré leur méchanceté (racha) totale, Il a même voulu leur donner la perfection d'un repentir complet et la clarté de Le connaître.

Même au moment où les égyptiens poursuivaient les juifs dans la mer, Hachem attendait qu'ils fassent téchouva ; peut-être, dans le feu de l'action, alors que la mer se déchaînait devant eux, auraient-ils une pensée de téchouva complète et seraient-ils sauvés."

=> Nous avons vu comment l'amour d'Hachem s'étend à chaque juif, et en fait à toute l'humanité. En ce sens même les cruels égyptiens, qui ont affligé le peuple juif d'un amer esclavage, ont eu l'occasion de faire téchouva, car Hachem se soucie de toutes Ses créations.
Ce concept est également souligné par le rav Yé'hezkel Levenstein, qui citant nos Sages, souligne que lorsque ces réchaïm d'égyptiens se noyaient dans la mer Rouge, Hachem souffrait, pour ainsi dire.
Même si Hachem a puni les égyptiens avec les 10 plaies, il l'a fait dans un esprit de miséricorde, en leur donnant la force de survivre miraculeusement à chaque plaie et l'occasion de faire téchouva.
Ainsi, nous voyons que la bonté infinie d'Hachem s'étend même aux non-juifs, aux réchaïm et aux moments de punition divine. C'est pourquoi elle s'applique d'autant plus à Ses enfants bien-aimés (chaque juif, même le plus fauteur)!

-> Le rav Levenstein (Ohr Yé'hezkel) écrit :
L'Alter de Kelm s'inspirerait de la déclaration de nos Sages (Méguila 10b) selon laquelle, lors de l'ouverture de la mer Rouge, les anges voulaient chanter pour Hachem, mais Hachem leur a dit de ne pas le faire, en disant : "Mes créations se noient dans l'océan, et vous chantez?"
Les anges, ayant vu la bonté d'Hachem et l'ouverture miraculeuse de la mer Rouge, voulaient chanter et Le louer, mais Hachem les en empêcha, car lorsque Ses créations meurent dans l'océan, ce n'est pas le moment de chanter. Hachem souffrait (si l'on peut dire) pendant que les égyptiens étaient punis!

Nous voyons ici que même si l'ouverture de la mer Rouge a été un moment de punition pour les égyptiens, la miséricorde et la bonté d'Hachem n'ont pas cessé pour autant.
La bonté d'Hachem est si grande qu'à ce moment, Il était pour ainsi dire dans la douleur et le deuil, et qu'il était donc inapproprié de chanter.

En fait, cela va encore plus loin. Même lorsque Hachem punit, la punition elle-même, malgré sa sévérité, est donnée avec miséricorde.
Cela est évident dans les plaies de la sortie d'Egypte, où, bien qu'Hachem ait infligé des punitions sévères, Il a néanmoins limité la sévérité de la souffrance en raison de Sa miséricorde.
A titre d'exemple, prenons la plaie des grenouilles, où il est dit "et en toi et en ton peuple, les grenouilles entreront" (Vaéra 7,29), ce que Rachi explique comme signifiant que les grenouilles sont entrées dans leurs estomacs et ont coassé.
Cela devrait nous amener à nous demander : comment les égyptiens sont-ils restés en vie après une telle épreuve?

Mais la réponse est comme nous l'avons dit. Même les punitions d'Hachem proviennent d'un lieu de bonté illimitée.
C'est pourquoi la plaie a été pesée avec précision, pour punir les égyptiens et les faire souffrir, mais en même temps pour les maintenir en vie et ne pas les tuer.
Cela était vrai non seulement pour la plaie des grenouilles, mais aussi pour les autres plaies. Si l'on y réfléchit, on s'aperçoit que le fait que les égyptiens aient survécu à chaque plaie est en soi un véritable miracle, qui atteste qu'Hachem prenait soin d'eux, malgré le fait qu'ils continuaient à Lui désobéir, en ignorant les plaies et les avertissements.

Or, en avertissant les égyptiens avant chaque plaie, Hachem leur donnait de multiples occasions de faire téchouva. En réalité, parce qu'ils ont ignoré ces avertissements et ont continué à Lui désobéir, leur faute s'est aggravée et ils ont mérité une plus grande punition, ainsi dans un sens, les avertissements qu'ils ont reçus ont finalement aggravé leur situation.
Néanmoins, Hachem, dans Son infinie miséricorde, a choisi de leur donner ces avertissements, car ils auraient pu en tirer profit.

C'est ce que reflètent les paroles du prophète : "Rejetez toutes vos fautes ... de dessus vous, et faites-vous un cœur nouveau ... Car je ne veux pas que l'homme meure, mais qu'il se repente de sa méchanceté, qu'il se repente et qu'il vive!" (Yé'hezkel 18,31-32).
Hachem se lève et plaide, pour ainsi dire, avec les méchants : "Levez-vous et faites téchouva! Faites-vous un cœur nouveau ..."

En fait, il est explicite dans les versets que les plaies de la sortie d'Egypte étaient aussi pour le bénéfice des égyptiens. Lors de l'ouverture de la mer Rouge, le verset dit : "et les égyptiens sauront que Je suis Hachem" (Béchala'h 14,4).
Nous voyons clairement que le but de l'ouverture de la mer Rouge était que les égyptiens reconnaissent que "Je suis Hachem". En dépit du fait que les égyptiens étaient complètement méchants (réchaïm), Hachem a défié les lois de la nature et a ouvert la mer dans le seul but de leur donner cette connaissance.
Et bien qu'ils n'obtiennent cette reconnaissance qu'au dernier moment de leur vie, Hachem la considère si importante qu'Il accomplit un miracle pour la leur accorder.
Tout cela est dû au désir infini d'Hachem de faire du bien même aux pires réchaïm, tout en infligeant les punitions les plus sévères, car Ses miséricordes ne s'épuisent jamais et Il essaie d'améliorer la vie des gens sur le long terme.

Après avoir constaté à quel point la bonté d'Hachem s'étend à tous, nous pouvons maintenant faire un kal va'homer : Hachem est si bon même envers les réchaïm non-juifs qui sont punis, parce que chaque être humain a la stature d'avoir été créé à l'image de D., comme il est écrit : "bien-aimé est l'homme, car il a été créé à l'image de D." (Pirké Avot 3,14).
Cette seule raison est suffisante pour qu'Hachem traite chaque être humain avec une miséricorde et une bonté infinies.
A plus forte raison, cela s'applique au peuple juif, dont la stature est encore plus élevée que celle des nations, puisqu'il est dit que "le peuple juif est précieux, car il est appelé les enfants d'Hachem" (Pirké Avot 3,14).
L'intensité de l'amour d'un père pour son enfant est bien connue ; elle dépasse même l'amour du père pour lui-même. Nous pouvons donc déduire à quel point la compassion/miséricorde et la bonté d'Hachem sont grandes pour Son peuple, les juifs."
[rav Levenstein - Ohr Yé'hezkel]

Les souffrances (1ere partie)

+ Les souffrances (1ere partie) :

1°/ Réaliser qu'Hachem fait tout exister et gère chaque détail de notre vie. Rien n'arrive sans cause, et Hachem est la cause de tout :

-> "Le principe de tous les principes [de chaque juif] et le pilier de toute sagesse est de savoir qu'il existe un Être qui a précédé toute chose, et qu'Il est la cause de l'existence de tout ce qui existe".
[Rambam - Hilkhot Yessodé haTorah 1:1]

-> "Il est clair et bien connu que la croyance en la conscience d'Hachem de tout ce qui se passe dans ce monde, ainsi qu'en Sa gestion de toutes les choses, à la fois de manière générale et spécifique, est fondamentale dans la Torah de Moché Rabbénou. Car celui qui nie la connaissance qu'a Hachem de certains êtres, ou le contrôle qu'Il exerce sur eux, nie la Torah tout entière ...
Nous devons croire qu'Hachem est conscient, dans le détail, de chaque individu, qu'il soit haut ou bas [dans la société], de ses actions et de ses pensées, dans le passé, le présent et l'avenir, qu'Il est celui qui les crée, leur donnant leur existence à partir du néant le plus total.
[Ramban - Introduction à Iyov]

-> À partir des grands miracles dévoilés, une personne en vient à croire aux miracles cachés, qui sont à la base de toute la Torah. En effet, on ne peut avoir une part dans la Torah de Moché que si l'on croit que tout ce qui nous arrive est un miracle.
Ce qui nous arrive, tant au niveau collectif qu'individuel, n'est pas simplement la nature qui suit son cours. Au contraire, si quelqu'un réalise une mitsva, il reçoit une récompense, et s'il fait une faute (avéra, il sera puni. Tout est conforme au décret de l'Être suprême.
[Ramban - Bo 13,16 ]

=> le Ramban enseigne qu'Hachem guide le monde en fonction des actions des gens. Toutes nos actions nous affectent donc, que ce soit positivement ou négativement.
Notre monde ne fonctionne pas avec des miracles ouverts ; au contraire, les événements de notre vie semblent être très naturels. Cependant, derrière le voile de la nature, Hachem s'arrange pour que chaque individu fasse l'expérience de ce qu'il mérite, en fonction de ses actions.

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-> Lorsque nous disons qu'Hachem est Un, il ne suffit pas de comprendre qu'Il est Un dans Son existence ... Nous devons également comprendre qu'il n'y a pas d'autre pouvoir que Lui, qu'il n'y a pas d'autre chose qui contrôle Son monde, ou tout autre être dans Son monde, en dehors de Lui, et qu'il n'y a rien qui puisse L'empêcher de faire quoi que ce soit, ou empêcher Sa volonté, et que Son contrôle est unique et complet.
[Ram'hal - Daat Tévounot 36]

=> Il s'ensuit que tout malheur qu'une personne subit vient uniquement d'Hachem, et que Lui seul peut apporter le salut d'une personne, de la manière qu'Il souhaite. Seul Hachem a le pouvoir d'influencer notre vie. [Hachem est Un!]

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-> "De même qu'au moment de la Création de tous les mondes, Hachem, avec Sa puissance infinie, les a tous créés et les a fait naître du néant, de même, depuis lors, chaque jour et littéralement à chaque instant, leur existence, leur ordre et leur subsistance dépendent entièrement du fait qu'Hachem choisit, à chaque seconde, de leur insuffler une force et une vitalité nouvelles. Si Hachem devait s'en priver ne serait-ce qu'un instant, tout retournerait immédiatement au néant ...

C'est pourquoi Hachem porte le nom d' "Elokim", qui signifie "Celui qui contrôle tous les pouvoirs". Il leur donne constamment leur puissance et leur force, et ils dépendent continuellement de Lui pour les faire changer et arranger leur ordre, selon Sa volonté, béni soit-Il."
[rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm 1:2]

=> Notre univers semble être un monde de constantes et de prévisibilité. Il est "naturel" que le soleil se lève et se couche, que les gens respirent, que les arbres poussent. Le temps s'écoule, chaque instant n'étant rien d'autre que la continuation de l'instant précédent.
Le rav 'Haïm Volozhin nous enseigne que le contraire est vrai, que rien n'est "naturel". Il n'y a pas d'évidence dans notre monde. À chaque instant, l'univers, avec tous ses détails complexes, est recréé. La Création du monde est un processus continu.
Le passé ne dicte pas l'avenir. Si le temps semble s'écouler naturellement, c'est parce qu'Hachem a conçu les choses de cette manière, dissimulant ainsi la recréation qui s'opère en permanence.
[Hachem est impliqué à chaque seconde derrière toute chose de ce monde. ]

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+ Rien n'existe si ce n'est Hachem :

-> Le rav Yé'hezkel Levenstein (Ohr Yé'hezkel - Emouna) enseigne :
Les yeux d'une personne l'incitent à voir la nature comme si elle fonctionnait toute seule, et on ne réfléchit pas à sa véritable essence et à sa signification ...

Nous devons plutôt savoir ce que le Ram'hal (Daat Tévounot) écrit :
"Celui qui croit en l'unicité d'Hachem, et qui comprend ce que cela signifie, doit croire qu'Hachem est Un et le seul ; que rien ne peut L'empêcher d'accomplir Sa volonté de quelque manière que ce soit. Au contraire, c'est Lui seul qui gouverne tout. Cela signifie que non seulement aucune force ne peut agir contre Lui, mais qu'Il est Lui-même Celui qui crée le bien et le mal, comme le dit le verset : " Celui qui façonne la lumière et crée les ténèbres, qui fait la paix et crée le mal, Je suis Hachem, qui fait tout cela" (Yéchayahou 45,7).

Il nous semble qu'il existe un ordre naturel, qu'il y a une cause et un effet, chaque cause ayant un effet spécifique. Cela nous fait penser qu'il existe des "lois de la nature" qui dictent la façon dont les choses doivent fonctionner. Cependant, nous devons réaliser que la réalité est que tout est de la main d'Hachem ; tout est spirituel, sans aucune place pour la matérialité.
Le fait qu'il semble y avoir de la matérialité dans le monde est l'une des merveilles d'Hachem. Mais la vérité absolue est qu' "il n'y a rien d'autre pour Lui", nulle part.
Dans l'univers entier, il n'existe rien d'autre que la spiritualité. C'est Sa seule volonté qui maintient le monde dans l'existence.
Ce n'est que pour les êtres humains, dont la perspective est limitée, que le monde semble contenir une réalité physique/matérielle et un ordre naturel.

Pour en revenir au verset de Yéchayahou, selon lequel Hachem "fait tout cela", le Ram'hal explique que cela signifie que "non seulement il n'y a pas d'ange ou de puissance secondaire aux commandes, mais Hachem supervise en réalité chaque partie de la création dans ses moindres détails. Rien n'est créé dans Son monde si ce n'est par Sa volonté et par Lui ...".

[Après avoir développé ce thème, le rav Levenstein conclut :]
La vérité est qu'il n'y a aucune réalité dans le monde en dehors de Sa volonté.
De même que nous comprenons que les miracles n'ont pas de cause naturelle, de même l'essence même de la nature est un miracle. La seule différence entre les deux est que les miracles sont manifestement surnaturels, alors que la nature semble être réelle, pour les êtres humains, avec leur compréhension limitée de la réalité.

L'émouna complète va bien au-delà de la croyance fondamentale en l'existence d'un Créateur qui a créé l'univers tout entier.
Même les nations païennes y croient généralement... À plus forte raison, la nation juive, à laquelle Hachem s'est adressé personnellement à Har Sinaï, n'est pas étonnée d'avoir un lien naturel avec la émouna ! En outre, il suffit d'un peu de contemplation pour voir clairement que le monde a un Créateur et un Guide.
[...]

La émouna complète va bien au-delà de la croyance fondamentale en l'existence d'un Créateur qui a créé l'univers tout entier.
Même les nations non-juives y croient généralement ... À plus forte raison, la nation juive, à laquelle Hachem s'est adressé personnellement au mont Sinaï, n'est pas étonnée d'avoir un lien naturel avec la émouna. En outre, il suffit d'un peu de contemplation pour voir clairement que le monde a un Créateur et un Guide.

Mais plutôt, le principal défi pour parvenir à une emouna complète est de travailler à reconnaître la fausseté de la relation "de cause à effet" ; de réaliser qu'il n'y a aucune cause dans le monde en dehors de la volonté d'Hachem. Et non seulement il faut se rendre compte de manière générale que la relation de cause à effet est fausse, mais il faut aussi se détacher complètement de toutes les "causes" qui occupent les pensées des gens.
Une personne doit connaître ces principes et vivre selon eux, en acceptant que ces "causes" n'existent pas du tout et que l'idée que nous contrôlons notre propre vie est complètement absurde.
Ce principe est le principal domaine de la avoda. C'est aussi la raison pour laquelle nous avons reçu tous les prières et bénédictions (béra'hot), pour inculquer en nous le principe qu'il n'y a rien, même dans l'univers matériel, en dehors d'Hachem, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'existence ou de réalité pour les "causes", ... [à chaque seconde, derrière toute chose il y a un décret d'Hachem le permettant d'exister, d'agir, ... ]

Et c'est là notre principale réussite en matière d'avodat Hachem : savoir et comprendre qu'il n'y a aucune réalité dans le monde en dehors d'Hachem ...
Il est donc clair que la simple reconnaissance de l'existence d'un Créateur du monde ne constitue pas encore une emouna complète/totale.
Même si une personne croit en Hachem, si elle se permet également de croire en d'autres "causes", elle n'accepte pas pleinement l'unicité d'Hachem, qui exige que nous reconnaissions que même le mal n'a pas d'existence indépendante et que toutes les "causes" sont des illusions.

=> Le rav Levenstein nous enseigne que croire uniquement en Hachem en tant que Créateur du monde n'est pas une émouna totale que l'on exige de nous en tant que juifs. En effet, la plupart des gens dans le monde partagent cette croyance fondamentale.
Ce que nous devons avoir, c'est une émouna plus forte et plus complète. Nous devons reconnaître qu'Hachem est conscient d'absolument chaque détail, de chaque événement qui se produit dans l'univers.
Et non seulement Hachem est conscient de tout ce qui se passe, mais Il est aussi le Créateur et le Guide de tout ce qui se passe, dans les moindres détails. Rien d'autre n'a le moindre pouvoir, et cela inclut les êtres humains.
À moins qu'Hachem ne le veuille, personne ne peut nous donner quoi que ce soit ou nous priver de quoi que ce soit.

Le monde naturel semble fonctionner selon les lois de cause à effet. Mais lorsque nous comprenons que tout dans la vie est en réalité l'expression de la volonté d'Hachem, nous réalisons que ces "causes" ne sont pas la véritable cause de ce qui se passe. Avoir une émouna complète consiste à voir dans toute chose une seule cause première possible : Hachem.
[un juif n'a jamais le sentiment d'injustice, d'être laissé tout seul face aux difficultés de la vie. Hachem est constamment là, s'occupant au mieux du moindre détail de notre vie. ]

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+ En résumé :

-> Tout comme Hachem est l'unique Créateur du monde, Il est l'unique Cause et Guide de tout ce qui se passe dans le monde. Chaque moment de notre vie, chaque détail, est provoqué et guidé par Hachem. Il en va de même pour tout ce qui se trouve dans l'univers. Chacun des 86 milliards de neurones du cerveau, chaque brin d'herbe, chaque battement de cœur humain et animal, les billions d'étoiles de l'univers, tous sont constamment recréés et guidés par Lui.

Cela nous amène à une vérité surprenante : il n'existe pas de cause "naturelle" (c'est le hasard, la naturalité des choses!). En tant qu'êtres humains, nous sommes habitués à considérer le monde comme un lieu de causes et d'effets naturels. Cependant, nous devons nous rendre compte que ce n'est qu'une apparence. En réalité, il n'existe pas de cause naturelle.
Les "causes" que nous voyons masquent le fait que c'est Hachem qui fait tout (Il est derrière 100% des choses du monde).

Lorsqu'une personne apprécie cette vérité, elle s'aperçoit qu'une grande partie de ses soucis disparaît.
Pourquoi une personne devrait-elle se préoccuper de la multitude de facteurs qui pourraient l'affecter, alors qu'elle sait qu'en réalité, Hachem est le seul facteur, qui contrôle totalement chaque détail de sa vie?

"La sainteté de la terre d'Israël est éternelle, mais son intensité n'est pas la même à toutes les époques.
Lorsque les gens observent la Torah en terre d'Israël, sa sainteté est grande, mais lorsque des fauteurs y résident, ils profanent sa sainteté.
Ceux qui étudient la Torah avec sainteté en terre d'Israël et observent les mitsvot sanctifient le pays, et leur sort est heureux. Veillez à faire partie de ceux qui sanctifient la terre d'Israël et ne la souillent pas".
[le gaon de Rogatchov - Rabbi Yossef Rosen - 1858-1936 ]

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-> Les autres nations acquièrent un droit sur des territoires en les conquérant de manière ponctuelle. En revanche, la terre d'Israël nous a été donnée par Hachem comme un don conditionnel, et non absolu.
Notre droit à la terre d'Israël ne dépend pas d'une conquête passée ; il nous a été donné comme un don continu, dont la validité dépend de notre performance en matière de Torah et de mitsvot à tout moment, comme il est dit "afin qu'ils gardent Ses statuts et observent Ses lois" (Téhilim 105,45).

La relation entre nous et la terre d'Israël est réciproque : la sainteté de la terre d'Israël n'est pas statique, mais augmente au contraire proportionnellement à la quantité et à la qualité des mitsvot que nous accomplissons en son sein : la sainteté de cette terre est en constante évolution.
Bien qu'elle soit intrinsèquement sainte, l'étendue de sa sainteté dépend de nous. Si nous ne respectons pas les mitsvot en terre d'Israël, nous perdrons notre droit d'exister ici.
[rav Moché Sternbuch]

Une guerre de 12 minutes

+ Une guerre de 12 minutes :

-> Le rav Yé'hezkel Abramsky a dit au rav Moché Sternbuch, au nom des étudiants du Gaon de Vilna, qu'il y a plus de 200 ans, le Gaon de Vilna a dit que la guerre de Gog Ou'Magog ne durerait que 12 minutes.
Pendant cette période, un tiers du monde sera tué, un tiers sera blessé et un tiers restera indemne.
[ le rav Sternbuch explique que le Gaon de Vilna fait référence à la population mondiale non juive. ]

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-> En plus d'une guerre physique, il y aura également une lutte spirituelle entre les forces d'impureté (touma) et les forces de sainteté (kédoucha).
Le rav Sternbuch affirme : il faut renforcer notre étude de la Torah et notre foi (émouna), car quiconque gagne la bataille spirituelle ne tombera pas pendant la guerre physique de Gog Ou'Magog.

Lorsque le machia'h viendra, Hachem révélera combien de fois au cours des générations le machia'h était sur le point de venir, mais que nous avons manqué l'occasion.
[rav Moché Sternbuch]

Identité du machia’h

Déterminer l'identité du machia'h n'est pas une mince affaire. Même Rabbi Akiva pensait à tort que Bar Kochba était le machia'h.
Même lorsque le véritable machia'h viendra, nous aurons d'abord des doutes à ce sujet.
De plus, surtout si nous méritons la guéoula "a'hichéna" (avant son temps limite, grâce à nos mérites), à la suite d'un repentir, dans le cadre des épreuves visant à nous élever encore plus, nous pouvons être testés pour voir si notre foi reste forte même si quelqu'un qui aurait potentiellement pu être le machia'h est tué, par exemple (ou si ce n'était pas celui qu'on croyait fortement). [voir Rambam - Hilkhot Méla'him 11,4 ; et Moadim Ouzmanim fin 128]
[rav Moché Sternbuch]