Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Les âmes de tous les juifs sont "gravées" comme une image dans la mémoire de D., pour ainsi dire à tout moment, tout comme un père aimant garde l'image de son enfant bien-aimé gravée dans sa mémoire, ce qui lui permet de penser à l'enfant même lorsqu'il n'est pas avec lui.
[rabbi Dov Ber de Mézéritch - Ohr Torah - Nasso]

=> Pour ainsi dire, Hachem a constamment devant Lui notre image, ne nous oubliant jamais, signe qu'Il nous aime infiniment (et cela peut importe ce que nous pourrions faire, juste car nous sommes Son enfant adoré!).

Faire les mitsvot non rationnelles améliore notre réalisation des mitsvot rationnelles

+++ Faire les mitsvot non rationnelles améliore notre réalisation des mitsvot rationnelles :

"Vous observerez Mes décrets et vous accomplirez Mes lois" (A'haré Mot 18,5)

-> Les "décrets" ('houkim) sont des mitsvot qui n'ont pas d'explication rationnelle ; les "lois" (michpatim) sont des mitsvot qui ont une explication rationnelle. En réalité, lorsqu'une personne accomplit des mitsvot qui n'ont pas de justification sous-jacente, elle s'affine spirituellement et est alors plus à même de comprendre les mitsvot qui ont une explication rationnelle.
Mais si, à D. ne plaise, une personne ne respecte pas les décrets (ex: je fais que ce que je comprends!), elle n'aura pas la perspicacité nécessaire pour comprendre la raison d'être des mitsvot qui ont des raisons sous-jacentes.

C'est le sens profond de l'expression "observez Mes décrets". Lorsque vous observez les mitsvot qui sont des décrets, qui n'ont pas d'explication rationnelle, votre esprit s'affine et vous pouvez comprendre la raison d'être des mitsvot que vous accomplissez et qui ont une raison d'être.
C'est à cela que le verset fait allusion lorsqu'il dit : "Vous accomplirez Mes lois" = en d'autres termes, en "observant Mes décrets", "vous accomplirez Mes lois" avec compréhension.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - A'haré Mot 18,5 ]

Hachem est notre ombre

+ Hachem est notre ombre :

-> "Sachez ce qui est au-dessus de vous" (Pirké Avot 2,1)

Le Maggid de Mézeritch (Maggid Dévarav léYaakov 198) dit que cela peut être interprété comme signifiant : "Sachez que ce qui se passe en-Haut de vous, dans les sphères célestes, cela dépend de vous".
Le service Divin de tout juif sur terre a des conséquences au Ciel.

<--->

-> Son élève, le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Métsora 15,18) enseigne :
Comment nos Sages peuvent-ils dire : "Sachez ce qui est au-dessus de vous"? Hachem n'est-il pas au-dessus de tous les mondes, au-dessus des séraphins et des saintes 'hayot? Pourquoi, alors, ont-ils dit "au-dessus de vous", impliquant seulement au-dessus de l'homme?

Pour répondre à cette question, nous devons d'abord expliquer un verset des Téhilim (34,16) : "Les yeux de D. sont tournés vers les justes et Ses oreilles sont attentives à leurs prières".
L'utilisation de ces descriptions anthropomorphiques est étonnante, donnant l'impression que D. a une sorte d'image, à D. ne plaise. Nous savons que toute personne doit croire que Dieu n'a pas de forme corporelle (selon Rambam - commentaire Sanhédrin 10,1).
L'explication réside plutôt dans le fait que le roi David a fait allusion à un concept sublime avec ces mots.

Au sujet du verset "D. est comme ton ombre" (Téhilim 121,5), le midrach (cité dans Chné Lou'hot haBrit - début chaar haGadol) remarque que, de même que chaque mouvement d'une personne est reflété par son ombre, il en va de même pour notre service d'Hachem, le Créateur de tous les mondes.
Ce qu'un tsadik fait en bas produit une action correspondante en-Haut dans les mondes supérieurs, et par ses paroles saintes, le juste couronne D. comme son roi.
Comme il est écrit dans le Zohar (2:106b ; 3:265a,52b) : chaque nuit, lorsque l'âme d'un tsadik monte en-Haut, les anges déclarent : "Venez et rendez hommage à celui ressemble au Roi".

Ceci est analogue à un petit garçon qui fait quelque chose d'intelligent pour son âge.
Le père est fier de l'intelligence dont fait preuve son jeune fils, même si, par rapport à l'intelligence du père, ce que le fils a fait ne serait pas du tout considéré comme intelligent. Néanmoins, par rapport à l'âge du jeune enfant de cinq ans, par exemple, il s'agit bien de quelque chose de sage.
De même, chaque juif est appelé enfants d'Hachem (Réé 14,1 ; Pirké Avot 3,14), et lorsque nous le servons, nous faisons preuve de sagesse, comme le dit le verset : "Le commencement de la sagesse, c'est la crainte de D." (Téhilim 111,10).
Par conséquent, Hachem s'enorgueillit de la sagesse de son enfant. Il s'enorgueillit (de chaque juif) auprès des armées célestes : "Venez voir l'enfant que j'ai élevé! Un enfant qui s'attache à accomplir Ma volonté et Mes désirs pour que Je me complaise en lui, et c'est d'ailleurs là tout son objectif dans la vie."

Par conséquent, lorsqu'une personne utilise ses yeux dans un bon but, ses "yeux" deviennent gravés en-Haut, pour ainsi dire, dans les mondes supérieurs, donnant à Hachem de la satisfaction.
De même, lorsqu'une personne écoute la Torah avec ses oreilles et veille à ne rien faire qui soit contraire aux lois de D. avec sa faculté auditive, par exemple en prenant soin de ne pas écouter le lachon ara et les propos grossiers, que le Ciel nous en préserve, alors son "oreille" est gravée en haut.
Telle est l'intention de nos Sages, de mémoire bénie, lorsqu'ils disent : "L'image de Yaakov est gravée sur le Trône de Gloire [d'Hachem]" (midrach Béréchit rabba 82,2). Puisque Yaakov a sincèrement servi D., son image est gravée en-Haut.

Telle est donc la signification profonde du verset "Les yeux de D. se portent sur les justes". D'où viennent les yeux de D., pour ainsi dire?
Des justes, qui font bon usage de leurs yeux, d'où l'analogue d'un œil existe en haut.
"Et ses oreilles", d'où viennent-elles? Le verset continue : "et ses oreilles sont attentives à leurs prières".
Ceux qui invoquent D. et l'adorent à haute voix utilisent leurs oreilles dans un but louable, puisqu'une personne doit être capable d'entendre les prières que sa bouche prononce (Béra'hot 16a ; Michné Torah Téfila 5,9). En conséquence, une "oreille" est gravée en-Haut.

Il va de soi que si les yeux regardent quelque chose d'immoral, à D. ne plaise, l'œil gravé en-Haut est fermé hermétiquement. Mais s'il fait quelque chose de louable avec son œil, alors l'œil gravé en-Haut est ouvert.
C'est l'intention du verset qui dit : "D. incline Ton oreille et écoute, ouvre Tes yeux et vois" (Daniel 9,18). En d'autres termes, "Jusqu'à présent, nous avons mal agi avec nos yeux, et par conséquent, l'œil d'En-Haut est fermé. C'est pourquoi nous implorons D. d'ouvrir Son œil, qui est actuellement fermé".

C'est ce que nos Sages ont voulu dire lorsqu'ils ont déclaré : "Sachez ce qui est au-dessus de vous", ce qui peut également être lu comme suit : "Sachez que tout ce qui est au-dessus de vous découle de vous".
En d'autres termes, "ce que vous faites en bas a un impact correspondant qui est gravé en-Haut". Sachez donc qu'il y a "un œil qui voit et une oreille qui entend" = un œil en-Haut qui voit et une oreille en haut qui entend. D'où viennent l'œil et l'oreille d'En-Haut? De nos actes!

<--->

=> tout juif doit savoir que chacune de ses actions a un impact en-Haut, qui va ensuite se répercuter dans tous les mondes.
Notre yétser ara nous pousse à minorer notre valeur pour que nous agissons avec petitesse (gaspillant nos potentialités), nous persuadant qu'en tant que juif moyen, voir racha, en quoi mes mitsvot sont-elles si importantes pour Hachem, pour le monde.
Nous devons constamment nous travailler à corriger cette vision, et au contraire être plein d'orgueil, de fierté et de joie, de pouvoir faire la volonté de D.
A chaque action, tout juif peut grandir davantage le Ciel (libre arbitre oblige nous n'en avant actuellement pas conscience), et par ricochet amener du bien dans notre monde.

<--->

-> également sur ce sujet : Tout juif = un influenceur des sphères célestes : https://todahm.com/2023/05/30/tout-juif-un-influenceur-des-spheres-celestes

Prendre le deuil pendant les 3 semaines de ben hamétsarim

+ Prendre le deuil pendant les 3 semaines de ben hamétsarim :

-> Pendant les 3 semaines qui s'écoulent entre le 17 tamouz et le 9 Av, il nous est demandé de porter le deuil de la destruction du Temple. De nombreuses lois s'appliquent pendant cette période, telles que l'interdiction de se couper les cheveux, de se marier et de jouer/écouter de la musique.
Au cours des 9 derniers jours, d'autres restrictions s'ajoutent, pour culminer avec le jeûne du 9 Av.

Malgré les nombreuses restrictions matérielles de cette période de l'année, le deuil principal est censé se dérouler dans le cœur : ressentir la perte du Temple.
Le Arizal dit que chaque jour pendant les 3 semaines, un juif est censé verser des larmes sur la perte du Temple.
En effet, le jour de 9 Av , pleurer est une nécessité, puisque les Sages (Sotah 35a) affirment qu'Hachem a décrété que le 9 Av serait un jour de pleurs pour toutes les générations.

Comment pouvons-nous pleurer sincèrement le Temple? Après tout, il semble totalement éloigné de nos vies. La destruction du Temple s'est produit il y a plus de deux millénaires. Comment pouvons-nous pleurer ce que nous n'avons jamais eu, pas plus que nos pères, nos grands-pères ou nos arrière-grands-pères?

Le rav Aharon Kotler explique que les épreuves et les difficultés subies par notre peuple en exil ont été causées par la destruction du Temple.
Ce fut le début de notre chute, et toutes les persécutions que nous avons subies au cours de l'histoire, toutes les expulsions, les pogroms, le sang versé et les lois antisémites, n'en sont que la continuation.
Nous ne sommes pas moins en exil ici, en terre d'Israël, où des terroristes tentent constamment de faire du mal aux juifs, que D. nous en préserve. Partout dans le monde, le nombre de crimes haineux à l'encontre des juifs, y compris les profanations de synagogues et de cimetières, ne cesse d'augmenter.
En effet, les Sages (guémara Sotah 48a) disent que depuis la destruction du Temple, il ne se passe pas un seul jour sans que la malédiction de la destruction du Temple ne se fasse sentir. Ce sont là autant de raisons de pleurer la destruction du Temple, aujourd'hui même, à notre époque.

Cependant, ajoute le rav Kotler, au-delà de la souffrance physique/matérielle causée par la destruction du Temple, il y a les dégâts spirituels que cela a provoqué. Il s'agit là d'une raison encore plus importante pour nous de pleurer. Combien de juifs n'ont aucune idée qu'ils sont juifs? Combien d'autres se sont complètement éloignés de la judaïcité?
En effet, même parmi les juifs qui observent la Torah, combien sont ébranlés par l'épreuve que représentent la technologie moderne et d'autres influences de l'époque?
D'ailleurs, combien de Juifs religieux s'efforcent sincèrement d'établir une véritable relation avec Hachem (ex: n'ayant pas un service Divin machinal, du bout des lèvres)?

Avant la destruction du Temple, ces problèmes n'existaient pas.
Dans le Temple, un juif pouvait être témoin de 10 miracles qui étaient toujours présents (Pirké Avot 5,7), ce qui lui permettait d'atteindre une foi palpable en Hachem.
On pouvait sentir la présence Divine en regardant les Cohanim réaliser la avoda et en entendant les chants magnifiques des Lévi'im.
L'odeur des kétoret (encens) était à elle seule capable d'inciter un juif au repentir (Zohar, Shemos 218).

Le Temple était appelé "une maison de prière pour toutes les nations" (Yéchayahou 56,7).
Imaginez que vous puissiez prier dans un endroit où vos prières seraient presque certainement exaucées. Les innombrables ujifs qui se sont éloignés du judaïsme à cause de cultes de toutes sortes auraient-ils abandonné leur religion s'ils avaient eu une telle maison de prière?

Le Temple offrait même aux juifs une expiation au niveau national et personnel. Chaque fois qu'une personne fautait (causant une distanciation avec D.), elle pouvait apporter un sacrifice (korban) et se rapprocher à nouveau d'Hachem.

Il existe encore une autre raison de pleurer l'exil : la douleur qu'Hachem ressent à cause de l'exil (tsaar haChékhina). Prenons l'exemple d'un père séparé de ses enfants, qu'il n'a pas vus ni entendus depuis des années. Imaginez-le assis seul à sa table. C'est ainsi que les Sages décrivent tsaar haChékhina.
Ne devrions-nous pas également ressentir la douleur d'Hachem?
Nos Sages disent que lorsque les juifs répondent au kaddish, Hachem s'exclame : "Malheur au Père qui a été forcé de bannir ses enfants de sa table" (guémara Béra'hot 3a).
Nos Sages (guémara 'Haguiga 5b) nous disent également qu'Hachem pleure la perte de Sa nation dans Ses chambres intérieures.

En effet, l'idée même de "nation d'Hachem" s'est perdue dans notre monde. De nos jours, de nombreuses personnes ne reconnaissent même pas qu'Hachem existe et que les juifs sont Son peuple.
Les chrétiens affirment qu'ils sont Sa nation, les musulmans affirment qu'ils sont Sa nation, et pourtant de nombreux juifs rejettent l'idée que nous sommes la nation d'Hachem. Or, dans Ses chambres intérieures, Hachem pleure cette perte. Ne devrions-nous pas pleurer nous aussi?

En gardant ces idées à l'esprit, nous devrions être capables de verser des larmes sur la perte que nous subissons en ce moment. Nous ne pouvons pas moins la ressentir que nos ancêtres, qui ont vu le Temple.
Nous devrions essayer de pleurer le Temple sincèrement, avec des larmes, car nos Sages (Taanit 30b) promettent que "celui qui pleure Jérusalem méritera de voir son bonheur". En effet, le deuil est la clé de la guéoula.
Le rav 'Haïm Friedlander fait remarquer que l'on bénéficie d'une aide supplémentaire du ciel pour pleurer sincèrement le Temple pendant cette période.

[le judaïsme donne une place primordiale à la joie (les nombreux yom tov, obligation de service Hachem dans la joie, voir la vie avec émouna, ...), mais parfois il est nécessaire de prendre un moment limité pour semer dans les larmes, pour vider notre coeur sur tout ce qui est manquant, ce qui ne va pas, ... et alors on peut repartir de l'avant plein de joie et d'espoir en Hachem. ]

Si nous essayons sincèrement de pleurer la destruction du Temple, il s'ensuit que nous devrions essayer de corriger l'origine de cette destruction.
Nos Sages (Yoma 9b) nous disent que la raison de la destruction du second Temple était la "sinat 'hinam" (la haine gratuite, sans fondement) entre les juifs.
Si le Temple n'a toujours pas été reconstruit, cela indique que nous n'avons pas encore surmonté cette lacune. Le Maharal écrit que la gravité de la "sinat 'hinamé réside dans le fait qu'elle témoigne de la pourriture du cœur d'une personne.

Comment pouvons-nous nous débarrasser d'un trait de caractère aussi terrible?
L'Alter de Kelm conseille de s'efforcer d'aimer les juifs. [de la même façon que la haine sans raison est si grave, alors on doit développer un amour sans raison. ]
Il faut constamment réfléchir aux moyens d'aider son prochain. L'aide peut prendre la forme d'un sourire amical, d'un "bonjour" sincère ou d'une myriade d'autres choses. [par exemple, je croise un juif que je ne connais pas, et bien dans ma tête je peux prier pour lui et sa famille. ]
Comment puis-je utiliser mes ressources pour aider les juifs?
[on a une nature humaine à penser à notre nombril, à être paresseux, on a une tendance à vouloir faire de grande chose ou rien, mais faisons déjà plein de petits actes de 'hessed cachés ou public, ...]

Le rav 'Haïm Friedlander écrit que la racine de sinat 'hinam, et de tout type de jalousie, est un manque de émouna, de foi en Hachem. Nous devrions essayer de renforcer notre conviction que tout ce que nous avons est exactement ce qu'Hachem a décrété pour nous. Personne ne peut nous enlever ce qu'Hachem a décidé pour nous.
Hachem fournit à chaque juif ce dont il a besoin pour réaliser la tâche particulière qu'Hachem attend de lui. En effet, il n'y a pas deux personnes semblables, nous avons tous un but unique à remplir.
Il s'ensuit que tout ce que nous avons, santé, intelligence, richesse, apparence, popularité, est ce qu'Hachem a décidé de faire de mieux pour nous.

Nous devrions revoir souvent cette idée et ne jamais permettre à la jalousie de prendre racine.
La jalousie est un mensonge, car ce que mon prochain possède est bon pour lui, pas pour moi.
Je m'en remets au jugement d'Hachem et je suis convaincu qu'Hachem sait exactement ce que j'ai et ce dont j'ai besoin. Si mon voisin a une plus grande maison ou une voiture plus rapide, ou si mon partenaire d'étude a déjà terminé un traité de guémara et que je me débats encore au début, ce n'est pas un accident.
C'est la situation qu'Hachem veut pour moi, et Il sait que je peux y réussir.

[rabbi Moché Krieger]

S’enorgueillir du fait que Hachem s’enorgueillit de nos mitsvot

+ S'enorgueillir du fait qu'Hachem s'enorgueillit de nos mitsvot :

-> J'ai entendu un enseignement sur la déclaration de nos Sages 20) de mon maître et professeur, R' Dov Ber, le Maggid de Mézéritch, dont l'âme repose au paradis :

Selon le Zohar (3,7b) : "Le peuple juif nourrit son Père céleste".
Le Maguid de Mézéritch l'expliqué en s'inspirant du verset : "Un fils sage réjouit son père" (Michlé 10,1), ce qui signifie qu'en observant les commandements de D. et en accomplissant de bonnes actions, nous Lui donnons de la joie.
C'est le sens profond de l'expression "le peuple juif nourrit son Père céleste" = le plaisir qu'Il éprouve est en quelque sorte Sa "nourriture".

-> Après avoir rapporté ces paroles de son maître, le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Tazria 12,2) poursuit :
A la lumière de ce qui précède, il est tout à fait approprié pour chaque juif d'accomplir les mitsvot et de faire de bonnes actions afin de faire plaisir à Hachem.
On peut se demander : D. a des milliers d'anges qui déclarent : "Saint, saint, saint est le D. des Armées" (Yéchayahou 6,3) avec crainte et trépidation, alors "qu'est-ce que l'homme pour que Tu te souviennes de lui?" (Téhilim 8,5).
[Pourquoi, alors, Hachem chérit-il particulièrement le service des êtres mortels? En effet, le service des âmes au Ciel et celui des anges est plus élevé et plus pur que celui des simples mortels avec tous leurs défauts. Pourquoi, alors, se réjouit-Il particulièrement de notre service à son égard? ]

cela peut s'expliquer par une analogie. Les aristocrates ont l'habitude de dresser des oiseaux (perroquets) pour qu'ils imitent la parole humaine. La personne qui entend l'oiseau est stupéfaite et en parle immédiatement à ses amis, les encourageant à venir assister à cette nouveauté. L'analogie se comprend d'elle-même.

[ ce qui est nouveau dans le fait qu'un perroquet imite la parole humaine, c'est qu'il s'agit d'une anomalie, car les oiseaux ne parlent pas normalement. En revanche, si un aristocrate formait un être humain à parler, cela ne serait pas considéré comme une nouveauté, puisqu'il est naturel pour les humains de parler.
De même, il n'y a rien de nouveau pour D., pour ainsi dire, dans le fait qu'un ange Le loue et Le serve, mais il est effectivement nouveau pour un être humain, qui vit dans un monde matériel qui dément son origine divine, de louer et de servir Hachem.
De plus, étant donné qu'il est si difficile pour les humains de servir D., comparable à apprendre à un oiseau à parler, ce qui n'est pas du tout naturel, cela témoigne de l'effort considérable que cela implique.
Lorsque l'homme se donne tant de mal pour Le servir, cet effort est profondément apprécié par Hachem.
C'est pourquoi nous devrions ouvrir les yeux et voir la grande qualité de notre observance des mitsvot et de l'accomplissement des bonnes actions. Le service de tous les anges célestes n'est rien en comparaison des actes de l'homme. ]

Sur cette base, nous pouvons expliquer la michna (Pirké Avot 2,1) : "Rabbi Yéhouda HaNassi dit : Quelle est la bonne voie qu'un homme doit choisir pour lui-même? Celle qui est honorable pour celui qui la suit et qui lui apporte l'honneur de l'homme".
Rabbi Yéhouda nous enseigne que la bonne façon de servir D. est de se concentrer sur l'attribut de l'orgueil et de l'élever. La principale pensée de lui qui sert D. devrait être que Hachem soit fier de nous et puisse se vanter du service de Ses enfants, qui sont vêtus d'un corps grossier et matériel, mais qui consacrent néanmoins leur cœur à se dépouiller de leur matérialisme et à se revêtir de spiritualité et de la sainteté de D., pour ainsi dire.
C'est ainsi que Hachem s'enorgueillit de nous, pour ainsi dire.

C'est le sens profond de l'expression (du Pirké Avot) "qui est honorable pour celui qui le suit" (tiféret léosséa), qui peut être rendue par "qui donne de la fierté à Celui qui l'a fait", en référence à Hachem qui nous a créés et qui s'enorgueillit de nous.
Rabbi Yéhouda clarifie ensuite la nature de cette fierté : "Et ce qui Lui (D.) apporte de l'honneur vient de l'homme" = Hachem en tire un grand plaisir, et c'est dans ce sens que D. est désigné comme le bénéficiaire, pour ainsi dire, lorsque nous Lui causons du plaisir, comme je l'ai expliqué.

<--->

=> Bien que notre yétser ara nous pousse à croire le contraire (pour nous démotivé), la réalité est que : Hachem est extrêmement fier de notre service spirituel, même s'il a des myriades d'êtres célestes qui semblent le servir d'une manière beaucoup plus raffinée et élevée.
Une fois que nous aurons compris pourquoi notre service frêle et mortel lui procure une fierté particulière, nous nous efforcerons de faire en sorte que notre service soit uniquement destiné à apporter cette mesure de fierté à D.

[nous devons prendre du temps pour internaliser la réalité : chacun de nos actes, même le plus simple en apparence, le plus routinier, ... amène une joie et une fierté à Hachem!
Combien un juif doit alors être heureux et fier de pouvoir vivre en tant que juif, alors que des milliards d'autres êtres humains passent à côté de cela, de cette relation si unique avec un papa Hachem si Unique! ]

<--->

-> La pensée est une expression de l'aspect de l'âme connu sous le nom de néchama, qui pense constamment à la façon dont notre service Divin ne doit pas se faire pour recevoir une récompense, mais pour que D. reçoive le plaisir de Ses créatures, c'est-à-dire de Sa nation, Israël.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Tazria 12,2 ]

Le service Divin = l’éveil par le bas

+ Le service Divin = l'éveil par le bas :

-> Parfois, il y a un "éveil d'en-Haut", ce qui signifie que Hachem a de la compassion pour le peuple juif simplement en raison de Ses attributs, Il est appelé "miséricordieux et compatissant" (Chémot 34,6), car c'est la raison pour laquelle D. a créé tous les mondes, comme l'ont dit nos Sages (Zohar III,257b) : "D. a créé les mondes pour révéler Son attribut de miséricorde et de compassion, et pour qu'Il soit appelé compatissant".

À d'autres moments, cependant, Hachem a de la compassion pour le peuple juif en raison d'un "éveil d'en bas", c'est-à-dire que le peuple juif L'implore d'avoir de la compassion et qu'Il y répond.
Comme l'ont enseigné nos Sages (guémara Yébamot 64b) : "Hachem désire les prières des justes".

En réalité, D. tient à ce que Sa compassion soit suscitée d'en bas plus que lorsqu'elle est accordée d'en-Haut.
... Il est clair que l'excitation d'en bas, la main tendue de l'homme vers Dieu, est plus importante pour Lui que l'excitation d'en haut.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Tazria 12,2-3 ]

<--->

-> Selon la pensée 'hassidique (voir Hayom Yom 29 Ména'hem Av) : "le service d'une personne est plus élevé lorsqu'il est guidé par la main d'en-Haut, mais il est plus apprécié de D. lorsqu'il est généré par les propres efforts de l'homme".
Dans une plus large mesure, Hachem apprécie que Son abondante miséricorde soit suscitée par ceux qui recherchent Sa compassion et sa miséricorde, et non pas simplement le résultat de ses attributs innés de compassion et de miséricorde.

=> Hachem a envie de nous combler du meilleur. En faisant les mitsvot ont fait un éveil d'en bas qui donne beaucoup de plaisir/joie à Hachem, puisque par nos efforts à faire Sa volonté on met en place un conduit Lui permettant de nous déverser un maximum de bonnes choses.

Tester la pureté de nos pensées par la prière

+ Tester la pureté de nos pensées par la prière :

-> Le Zohar (voir III,243a) affirme que la prière est le principal moment où l'âme Divine lutte contre l'âme animale et ses tendances animales.
Ainsi, une prière qui se déroule sans problème est un bon indicateur pour savoir si les pensées d'une personne en général sont bonnes et pures.

-> Lorsqu'une personne souhaite déterminer si Hachem lui a accordé le succès dans la purification de ses pensées, c'est-à-dire si ses pensées sont pures et raffinées, ses prières peuvent servir de test décisif.
Si ses prières s'écoulent sans hésitation ni confusion, et que au contraire, ses pensées l'aident à servir son Créateur, c'est un signe clair que ses pensées sont bonnes et pures.
Mais si ses pensées perturbent sa concentration pendant la prière et le dérangent, il doit les affiner davantage, comme on affine l'argent dans un creuset, car elles contiennent manifestement des impuretés. Cela est vrai même si, selon lui, ses pensées sont saintes.

... Nous pouvons évaluer la pureté de nos pensées en voyant si elles aident ou obstruent notre capacité à sentir D. dans nos prières. Hachem ne daignera se faire sentir dans nos prières que si nos pensées pendant la prière sont suffisamment raffinées.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chir haChirim 6,2]

Hachem dit : "Qui Me gouverne? Les tsadikim ; J'émets un décret [sévère] et le tsadik l'annule".
[guémara Moed Katan 16b ]

Ainsi, un tsadik a la capacité de contraindre Hachem à faire sa volonté, pour ainsi dire.
[cela témoigne d'à quel point Hachem nous aime et a confiance en nous! ]

<--->

+ "A une cavale, attelée aux chars de Pharaon, Je te compare, mon bien-aimé" (Chir haChirim 1,9)

-> [cela fait référence à la poursuite du peuple juif par l'armée égyptienne jusqu'à la mer Rouge, après la sortie d'Egypte. ]

Normalement, le cavalier guide le cheval, mais ici, les chevaux des chars de Pharaon conduisaient leurs cavaliers, les emportant vers leur mort dans la mer.
De même, Hachem dit à la nation juive : "Bien que je dirige tous les mondes, vous, le peuple juif, Me dirigez pour accomplir votre volonté. De même que les chevaux de Pharaon conduisaient leurs cavaliers, de même Je vous assimile à eux, puisque vous Me conduisez à annuler Ma propre volonté et à accomplir la vôtre".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chir haChirim 1,9]

Aimer Hachem en se basant sur la conscience qu’Il m’aime à la folie

+++ Aimer Hachem en se basant sur la conscience qu'Il m'aime à la folie :

+ "Qu'Il m'embrasse avec les baisers de Sa bouche" (Chir haChirim 1,2)

-> Comme on le sait (Vayikra rabba 36,4), tous les mondes ont été créés pour le bien du peuple juif, et de plus, les âmes du peuple juif ont surgi dans Ses pensées (à Hachem) avant la création du monde (Béréchit rabba 1,4).
Or, Hachem a aimé les âmes juives avant même qu'elles ne soient créées, c'est-à-dire qu'Il les a aimées alors qu'elles existaient en tant que créations de Sa pensée, avant qu'elles ne descendent au niveau d'êtres créés réels, et Il a continué à les aimer après et au niveau de leur existence, une fois qu'elles ont été créées.
L'amour d'Hachem avant leur création est appelé "baisers", comme une personne embrasse quelqu'un qu'elle aime.
Cet amour n'avait pas d'impact sur le monde, puisque son objet, les âmes juives, n'avait pas encore été créé en tant qu'êtres tangibles.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chir haChirim 1,2]

=> Hachem nous a aimés lorsqu'Il s'est fait une idée de nous, et Il continue à nous aimer après que nous ayons été créés en tant qu'êtres humains fragiles et imparfaits.
[peu importe ce qu'un juif peut faire, il est toujours important et aimé à la folie par Hachem. ]

<--->

+ "Qu'il me prodigue les baisers de Sa bouche! Car Tes caresses sont plus délicieuses que le vin" (Shir haChirim 1,2)

-> Il existe 2 types de service Divin.
Certains aiment D. parce qu'Il nous aime et accepte notre service Divin avec bienveillance, nous récompensant à la hauteur de nos actes (d'après Téhilim 63,13) de Sa bonté ample et cachée, et nous récompensant bien d'un royaume si sublime qu' "aucun œil ne l'a jamais vu" (Yéchayahou 64,3).
Parce que D. nous aime en nous récompensant généreusement et en acceptant notre service avec bienveillance, ces personnes qui Le servent de cette manière L'aiment d'un amour total.

[ il nous est ordonné d'aimer Hachem "de tout notre cœur, de toute notre âme et de toutes nos possessions"(Vaét'hanan 6,5). Bien qu'il s'agisse de 3 niveaux distincts d'amour, chacun peut être complet dans son propre contexte. Ainsi, si une personne sert Hachem par un amour inspiré par l'attente d'une récompense céleste, un tel amour peut néanmoins être considéré comme "complet". ]

Cependant, il existe un niveau plus élevé, celui de ceux qui aiment Hachem uniquement parce qu'Il nous aime, sans se soucier de savoir si cet amour lui apporte une quelconque récompense.
C'est son amour pour nous seul qui est aimé, chéri et agréable, et c'est pour le seul fait que Hachem nous aime que nous l'aimons de cet amour plus parfait.
Notre amour pour Lui n'est pas dû à l'attente d'une récompense pour ceux qui Le craignent et observent Ses commandements ; il est plutôt dû à Son amour pour nous, pour "nous avoir choisis avec amour, Son peuple, Yisraël, comme Sa nation" (d'après la liturgie 2e bénédiction avant Shéma du matin). C'est ce qui nous est précieux par-dessus tout.

C'est ce qu'implique la phrase " Qu'Il m'embrasse avec [littéralement, 'à partir'] des baisers de Sa bouche". Nous déclarons que notre amour et nos baisers pour Lui ne viennent qu'en conséquence des "baisers de Sa bouche", seulement à cause de Son amour pour nous, et non pas parce que Son amour pour nous nous profitera d'une manière ou d'une autre.
Nous l'aimons d'un amour consommé simplement à cause de Son amour pour nous.

Nous pouvons voir une allusion à cette idée dans les mots de Rachi sur ce verset (Chir HaChirim 1,2) comme suit : "la Knesset Israël demande à Hachem : "Qu'Il m'embrasse avec les baisers de Sa bouche", tout comme un marié embrasse la mariée sur la bouche, contrairement aux autres, qui l'embrassent sur la main. En d'autres termes, notre relation avec Hachem devrait être comme un marié et une mariée qui s'embrassent sur la bouche, ce qui signifie que notre amour pour Lui devrait être uniquement dû à Son amour pour nous.
Notre relation avec Lui ne devrait pas être comme ceux qui embrassent la main - c'est-à-dire que notre amour pour Lui ne devrait pas être basé sur l'attente que, par amour pour nous, Il nous donnera une bonne récompense. Au contraire, il devrait être comme un baiser de bouche à bouche - uniquement à cause de Son amour pour nous.
[ la main est l'organe corporel qui donne et reçoit. Dans l'analogie, il s'agit d'une forme d'amour plus transactionnelle, nous étendons notre amour à Lui pour recevoir de Lui en retour. ]

C'est le sens de la phrase "Car Ton amour est meilleur que le vin" :
"Ton amitié et Ton amour pour nous - comme le dit le verset au sujet (de chaque juif) : '"Je t'aime", dit Hachem' (Mala'hi 1,2), valent mieux pour nous que le vin.
Le "vin" fait ici référence aux délices spirituels avec lesquels Il nous récompensera bien, d'un royaume si sublime que "nul œil ne l'a jamais vu".
[ le vin symbolise le plaisir et la joie, comme l'indique le verset : "Le vin réjouit le cœur de l'homme" (Téhilim 104,15).

Notre amour pour Lui n'est pas motivé par l'attente de cette bonne récompense, mais exclusivement par Son amour pour nous, la seule chose qui soit vraiment précieuse, chère et agréable pour nous. C'est pourquoi nous l'aimons d'un amour total.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chir haChirim 1,2]

<--->

=> Nous pouvons aimer Hachem en raison de l'amour Divin qui se manifeste dans la récompense de Son service, mais un amour plus complet est caractérisé par le désir de réciprocité de rien d'autre que Son amour lui-même.

La véritable humilité provient d’une proximité avec Hachem

+++ La véritable humilité provient d'une proximité avec Hachem :

"Je suis noircie, ô filles de Jérusalem, gracieuse pourtant, comme les tentes de Kédar" (Chir haChirim 1,5)

-> Le principal niveau de conscience spirituelle qu'une personne doit s'efforcer d'atteindre est la reconnaissance de sa propre bassesse face à D., le Roi élevé (au-dessus de tout) et exalté.
En voyant la grandeur et l'exaltation de D., et la façon dont tous les anges célestes se tiennent devant Lui avec crainte et trépidation, tremblant et frissonnant d'admiration, une personne percevra automatiquement l'ampleur de sa propre bassesse.
La Torah déclare : "L'homme Moché était extrêmement humble, plus qu'aucun autre homme sur la face de la terre" (Béaaloté'ha 12,3). Ce verset fait allusion au niveau spirituel décrit ci-dessus. La raison pour laquelle "l'homme Moché était extrêmement humble, plus que tout autre homme" est que, tandis que les autres étaient "à la surface de la terre", Modhé, dans sa conscience sainte et pure, était toujours dans le monde supérieur. En voyant comment les anges célestes se tenaient debout avec crainte et trépidation, il a pu atteindre ce niveau d'humilité, comme décrit ci-dessus.

C'est le rang d'un tsadik parfait (tsadik gamour) et saint qui atteint l'humilité en contemplant la grandeur phénoménale du Créateur béni, comme le déclarent nos Sages (guémara Pessa'him 8a) : "À quoi peut-on comparer les tsadikim qui se tiennent devant la Chékhina? À une bougie face à une torche ardente".
[ puisque le tsadik parfait est toujours en présence de D., "face à une torche ardente", il atteint le degré ultime d'humilité. ]

Un autre type de personne est humble simplement parce qu'elle se rend compte de sa propre bassesse intrinsèque et de son manque de valeur personnelle. Cependant, le tsadik parfait atteint cette humilité en contemplant la grandeur d'Hachem. Il s'imprègne de ce trait d'humilité en contemplant la présence lumineuse d'Hachem.

C'est pour cette raison que les Sages ont utilisé la comparaison entre une bougie et une torche allumée. Comme l'explique Rachi, l'éclairage d'une bougie est à peine perceptible en présence d'une torche enflammée, en raison de l'intensité de la lumière projetée par la torche.

Citons une analogie utilisée par les philosophes (Akédat Its'hak * Dévarim 370 ; Maharcha - Avoda Zara 3b).
Nous observons que le visage d'une personne est bronzé par le soleil, bien que le soleil lui-même soit lumineux. Pourtant, le soleil assombrit la blancheur d'autres choses. Pourquoi? Le soleil étant la source de toute lumière et de tout éclairage dans notre monde physique, lorsque des objets de couleur claire se prélassent au soleil et "voient" la source ultime de tout éclairage physique, la lumière de ces objets retourne à sa source. Par conséquent, leur propre blancheur n'est plus évidente.

De même, lorsqu'une personne contemple l'éclat de D., tout l'éclat qu'elle s'attribue retourne à sa source.
Il oublie sa propre essence et son propre être, et il n'a pas conscience de sa propre existence.
Le trait d'humilité atteint de cette manière est le plus louable et le plus glorieux. Heureuse est la personne qui le mérite.

C'est l'intention de la phrase "Je suis sombre" = ma noirceur est le résultat de l'humilité.
Ne pensez pas que je suis humble parce que je suis intrinsèquement sans valeur et que je sais à quel point je suis bas, et que c'est pour cela que je suis humble. Ce n'est pas le cas.
Au contraire, "je suis beau" = je suis en fait très attirant, en raison de mon accomplissement des mitsvot et des bonnes actions.
Si vous demandez, alors, comment suis-je devenu "obscur/noirci" = comment ai-je atteint l'humilité? Le verset répond : Comme les tentes de Kédar" = de même que les tentes de Kédar sont noircies par le soleil parce qu'elles se reposent sur la source de lumière", comme nous l'avons expliqué plus haut, "de même mon obscurité, c'est-à-dire mon humilité, est le résultat de la contemplation de l'intense luminosité et de la grandeur d'Hachem. En conséquence, ma propre individualité a été automatiquement oubliée et j'ai atteint mon niveau d'humilité".

C'est également l'intention du verset suivant : " Ne me regardez pas avec dédain parce que je suis noirâtre ; c'est que le soleil m'a bronzé. ". En d'autres termes, lorsque vous remarquez que je suis sombre, ne présumez pas que je suis vraiment "sombre/noirci" à cause d'un manque d'observance des mitsvot.
La noirceur que vous observez est plutôt due au fait que "le soleil m'a bronzé". Parce que j'ai contemplé la grandeur de la luminosité de D., j'ai automatiquement perdu mon ego et mon sens du moi.
Telle est la nature de mon humilité.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chir haChirim 1,5 ]

<--->

=> La véritable humilité ne s'acquiert pas en se dénigrant faussement, mais en étant en présence de la vraie grandeur.
Plus nous nous approchons de D. (Hachem), plus nous pâlissons en comparaison et plus nous devenons humbles. Ainsi, Moché, que "D. a connu face à face" (Vézot haBéra'ha 34,10), était par conséquent le plus humble de tous les individus.

[l'humilité c'est donc prendre conscience autant que possible de la grandeur d'Hachem, savoir que nous sommes à Son image (Il nous donne des capacités énormes d'impacter tous les mondes), donc également grâce à Lui nous sommes de grands êtres, et donc nous nous devons d'agir avec responsabilité pour en faire le meilleur usage. ]